Recueil de documents

Prolétaires de tous les pays et des peuples opprimés, unissez-vous !

LE CONGRES DE L’UNITÉ DES MARXISTES-LÉNINISTES

Le Troisième Congrès du Parti Communiste Marxiste-Léniniste s’est tenu avec succès les 23, 24 et 25 février 1979. C’est un Congrès de victoire, la victoire de l’unité des marxistes-léninistes.

pcmlb-3.jpg

Commencés en août 1976, les pourparlers qui ont été menés entre le Parti Communiste Marxiste-Léniniste de Belgique et Lutte communiste (marxiste-léniniste) ainsi que la pratique de l’unité d’action ont permis de constater qu’il existait une profonde unité politique et idéologique entre les deux organisations. Dès lors, le 16 décembre 1978, l’unité organisationnelle est entrée dans les faits au sein du Parti unifié, le parti Communiste Marxiste-Léniniste de Belgique.

Ce Congrès a été préparé durant plusieurs mois. Les documents et le projet des statuts ont été élaborés par des commissions comprenant des représentants des deux organisations. Ils ont été étudiés et discutés au sein de toutes les cellules, et de nombreux amendements ont été proposés. Les cellules et régionales ont proposé des candidatures au Comité Central et élu leurs délégués au Congrès.

LE RAPPORT POLITIQUE

Au début de ses travaux, le Congrès a élu sa présidence collective et son secrétariat.

Présenté par le Premier secrétaire du Comité Central sortant, le rapport politique comportait d’abord un hommage au camarade Xavier Relecom, membre du Bureau Politique du Parti Communiste Marxiste-Léniniste de Belgique, éminent dirigeant communiste, mort voici quinze mois, à l’âge de 77 ans.

Le rapport politique comprenait cinq chapitres :

1. La victoire de l’unité des marxistes-léninistes.

2. La situation internationale et nos tâches.

3. La situation intérieure et nos tâches.

4. La construction et l’édification du Parti.

5. L’internationalisme prolétarien.

Bilan de l’activité passée, de la lutte pour l’unité, de l’enrichissement de la ligne marxiste-léniniste pour la Belgique, le rapport politique est une analyse très dense de la situation dans notre pays et dans le monde. Il en tire les implications théoriques et pratiques, et trace les perspectives pour le combat des communistes. Il a été longuement applaudi.

Le rapport politique a été alors analysé et discuté, globalement et chapitre par chapitre. Les interventions ont illustré les différents points du rapport et fait des propositions concrètes au niveau de la pratique, de l’approfondissement idéologique, de l’établissement d’un programme d’action immédiate, de l’élaboration de documents ultérieurs dans divers domaines.

Toute la discussion a été d’un niveau politique, dynamique, dans un climat de confiance et d’optimisme révolutionnaire. Elle a été un nouveau et éclatant témoignage de l’unité idéologique du Parti unifié.

Le rapport politique a été adopté à l’unanimité.

LE PROGRAMME GÉNÉRAL ET LES STATUTS

Le Congrès a ensuite abordé dans le même esprit fait d’unité et d’entrain la discussion des nouveaux statuts et du programme général du Parti. La discussion a montré que les délégués sont soucieux de renforcer l’organisation pour développer l’efficacité du Parti ; ils mettent l’accent sur le renforcement du centralisme et de la discipline, sur la nécessité de combattre sans faiblesse le libéralisme et l’ultra-démocratisme, afin d’assurer la véritable démocratie.

Tous les articles et propositions d’amendements ont été discutés en profondeur, certains votes ont été acquis à l’unanimité, d’autres à la majorité. Finalement, le programme général et les statuts ainsi établis ont été adoptés à l’unanimité.

Quelques points capitaux

Le Troisième Congrès du Parti Communiste Marxiste-Léniniste de Belgique, au cours de ses travaux, a tenu à souligner les points suivants :

EN CE QUI CONCERNE LA SITUATION INTERNATIONALE

L’époque actuelle est celle de l’impérialisme et de la révolution prolétarienne. Les guerres sont le fruit du régime capitaliste et tant que le régime capitaliste subsistera, elles seront inévitables.

Plus que jamais, il apparaît que l’analyse de la situation internationale doit se faire à la lumière de la théorie marxiste des trois mondes élaboré par le Président Mao Tsétoung.

Les événements actuels montrent la nécessité de renforcer le combat contre les deux super-puissances, le social-impérialisme soviétique et l’impérialisme américain, dont la rivalité mène à une troisième guerre mondiale.

Le déclin de l’impérialisme américain ne cesse de s’accentuer et maintes fois, il a montré des tendances à l’apaisement et à la capitulation devant les menées de son rival.

Le social-impérialisme soviétique, impérialisme montant, intrigue, provoque, agresse partout. Il est aujourd’hui le principal ennemi des peuples et le plus important foyer de guerre dans le monde.

Depuis la fin de décembre 1977, les dirigeants vietnamiens agressent le Kampuchea Démocratique à l’instigation et pour le compte du social-impérialisme soviétique. Ils sont entrés dans le Comecon et ont signé un traité dit d’amitié et de coopération avec l’URSS, organisant la mainmise soviétique et la subordination totale du Vietnam au plan de guerre de l’Union soviétique. Depuis la fin de 1978, ils ont développé l’offensive, envahi le Kampuchea et y ont installé un gouvernement fantoche.

Le peuple kamputchéan ne s’incline pas et il mène une héroïque guerre populaire de longue durée sous la direction du Parti communiste du Kampuchea, ayant à sa tête le camarade Pol Pot. Il sera victorieux.

Les révisionnistes vietnamiens se sont livrés à des persécutions et à des exactions racistes contre les ressortissants chinois citoyens du Vietnam ou y habitant. Ils se sont livrés à un grand nombre d’interventions et d’opérations agressives contre les régions frontières de la République Populaire de Chine. Celle-ci a organisé une juste réplique et inflige une bonne leçon aux agresseurs vietnamiens.

La République Populaire de Chine est un véritable pays socialiste. Elle n’est pas et ne sera jamais une super-puissance. Elle ne veut pas un pouce du territoire d’autrui. Si on ne l’attaque pas, elle n’attaque pas, mais si on l’attaque, elle contre-attaque.

Le Parti Communiste Marxiste-Léniniste de Belgique appuie la politique étrangère de principe du Parti Communiste et du gouvernement chinois, dont il salue les efforts pour renforcer l’union des pays du tiers-monde et du second monde, édifier le front mondial anti-hégémonique.

Le Parti Communiste Marxiste-Léniniste de Belgique salue la politique du Parti communiste Chinois de mobilisation pour les quatre modernisations et le développement de la démocratie pour assurer le renforcement de la dictature du prolétariat et la victoire du socialisme.

En quelque endroit que la rivalité entre les deux super-puissances se manifeste, en dernière analyse, le point-clé en est toujours l’Europe. Les communistes se prononcent pour l’union des pays et des peuples d’Europe entre eux et avec les pays et les peuples du tiers-monde, force décisive dans la lutte contre les deux super-puissances, particulièrement contre les préparatifs de guerre soviétiques. Dans ces conditions, l’élection en juin 1979 du parlement européen constitue un événement particulièrement important.

EN CE QUI CONCERNE LA SITUATION INTÉRIEURE

La Belgique est un pays capitaliste développé au stade du capitalisme de monopole, de l’impérialisme, stade ultime du capitalisme.

La contradiction principale dans notre pays est celle opposant la bourgeoisie et le prolétariat ; elle est antagonique. La cible de la révolution en Belgique est la bourgeoisie monopoliste. Pour remporter la victoire, le prolétariat s’unit à toutes les couches travailleuses.

Dans cette optique, le Congrès insiste sur la nécessité de poursuivre et de développer l’analyse de classe de la société belge, ainsi que des partis politiques belges.

Lénine a montré que l’impérialisme est la veille de la révolution prolétarienne. Dès lors, toute tentative d’inventer une étape intermédiaire est une conception révisionniste, qui vise à liquider la voie de la révolution violente et la dictature du prolétariat.

Les communistes doivent combattre les concepts réformistes et révisionnistes d’étape anti-monopoliste, de démocratie populaire comme dictature conjointe de plusieurs classes dont des fractions de la bourgeoisie monopoliste, de réformes de structure et de nationalisation avec ou sans indemnisation.

La crise qui frappe les pays capitalistes, dont la Belgique, est particulièrement dure et longue. Elle entraîne des fermetures d’usines, des licenciements, un chômage massif frappant plus de 500.000 travailleurs. La bourgeoisie monopoliste impose une politique visant à rejeter le poids de la crise sur la classe ouvrière et les masses travailleuses, la restructuration des entreprises dans un sens favorable au profit, le développement du capitalisme monopoliste d’Etat. Pour cette politique anti-populaire, la bourgeoisie monopoliste a besoin de la collaboration des directions syndicales et des formations réformistes (PS, MOC).

Les communistes doivent se trouver au premier plan de la lutte pour l’emploi, contre les fermetures, pour les conditions de vie, pour les 36 heures.

Le révisionnisme, même s’il est faible électoralement en Belgique, est l’ennemi le plus dangereux de la révolution au sein du mouvement ouvrier. Le Congrès a analysé les diverses formations révisionnistes en Belgique et souligné que la principale d’entre elles, le PC, reste fondamentalement lié aux dirigeants soviétiques, qu’il est l’ossature de la cinquième colonne soviétique en Belgique.

En ce qui concerne le combat pour l’indépendance nationale, partie intégrante du combat pour la révolution prolétarienne, il est nécessaire de pratiquer une politique de large union, y compris à l’égard de certaines fractions ou tout au moins de certaines personnalités de la bourgeoisie monopoliste. Il faut combattre avec fermeté les tendances capitulardes, munichoises qui existent dans la bourgeoisie belge, ainsi que les courants pro-soviétiques existant dans le parti socialiste et dans diverses organisations catholiques, y compris le MOC.

La bourgeoisie utilise largement l’existence d’une question nationale en Belgique comme moyen de diversion et de division. Les communistes ont le devoir d’étudier scientifiquement cette question et de rappeler à cette occasion de la façon la plus ferme, les principes marxistes sur la théorie de l’Etat.

L’internationalisme prolétarien

Le Troisième Congrès du Parti Communiste Marxiste-Léniniste de Belgique s’est montré soucieux de l’unité du Mouvement Communiste International et du renforcement des liens entre Partis et organisations marxistes-léninistes du monde entier. Il a stigmatisé la dégénérescence révisionniste des dirigeants albanais et vietnamiens.

Le Comité Central

Le dernier point à l’ordre du jour était l’élection du Comité Central. Celle-ci a été faite sur la base d’un rapport qui a présenté la biographie et le bilan politique des candidats. La discussion a été menée en profondeur, dans un esprit fraternel, en usant de la critique et de l’autocritique.

Le Congrès a interrompu ses travaux. Le nouveau Comité Central s’est réuni, il a élu son Bureau Politique et le Président du Comité Central. A la reprise, ces décisions ont été communiquées au Congrès.

Il a été décidé de publier les documents du Congrès.

Le Président du comité Central a prononcé le discours de clôture. Le Congrès s’est terminé dans une atmosphère de joie profonde, de camaraderie et d’amitié, chaque délégué ayant conscience d’avoir bien travaillé, d’avoir contribué au succès d’un important Congrès, d’un Congrès de victoire et d’unité.

RAPPORT POLITIQUE

Camarades,

Je voudrais, en commençant ce rapport, rendre hommage à notre cher et regretté Xavier Relecom, mort voici quinze mois. Il a été un dirigeant dévoué, efficace, lucide. C’est lui que le Parti a appelé à sa tête à la mort du grand Joseph Jacquemotte. Dans une période d’ardentes luttes de classe, de combat contre le fascisme alors partout à l’offensive, le Parti Communiste a su, sous sa direction, appeler à l’union, réaliser l’union contre l’ennemi principal de ce temps, l’impérialisme allemand hitlérien.

Quand, bravant la terreur hitlérienne, le Parti s’est porté à l’avant-garde de la résistance populaire à l’occupant, a créé, le Front de l’Indépendance, a créé l’Armée Belge des Partisans, les Milices Patriotiques, a créé les Comités de Lutte Syndicale, c’est Xavier Relecom qui se trouvait à sa tête. Arrêté en juillet 1943, il a connu les camps de concentration et, à son retour, − bien plus terrible encore − l’immonde campagne de dénigrement et de calomnies jamais franchement articulées que menaient les dirigeants révisionnistes.

Xavier Relecom a été de ceux qui, voici quinze ans, ont relevé le drapeau rouge du marxisme et du léninisme piétiné par les révisionnistes. Il a été un camarade affable, pour qui la gentillesse et le tact avaient un prix énorme. Il a été activement présent dans les batailles de ligne qui se sont déroulées dans le Parti, apportant le poids de sa grande expérience du mouvement ouvrier belge et du Mouvement communiste international. Devenu le vétéran du Parti, il avait cette confiance et cette jeunesse du cœur qui le faisaient tant aimer par les plus jeunes militants, parmi lesquels il se sentait merveilleusement à l’aise.

Tombé soudainement à la tâche à l’âge de 77 ans, Xavier Relecom, notre camarade souriant, notre frère de combat, membre du Bureau du Parti Communiste Marxiste-Léniniste, a bien mérité de la cause de la révolution prolétarienne et de l’indépendance nationale.

A son souvenir, je voudrais ajouter le souvenir de tous les communistes qui, de par le monde, sont, au fil de ces dures années de luttes pour la révolution et la libération, contre l’impérialisme et l’hégémonisme, morts à la tâche, tombés au combat, assassinés par la réaction – celle-ci ayant maintes fois le hideux visage du révisionnisme.

A la mémoire de Xavier Relecom, à la mémoire de ces camarades glorieux, je vous demande d’observer un moment de silence et de recueillement.

I

Camarades,

Le présent congrès représente dans l’histoire du parti révolutionnaire prolétarien de Belgique un événement important. C’est un Congrès de victoire, le Congrès de l’unité des marxistes-léninistes.

A la fin de l’année 1978, nous avons célébré le 15ème anniversaire de la Conférence communiste de Bruxelles. Tenue le 22 décembre 1963, elle réunissait les délégués des communistes qui, parfois depuis plusieurs années, s’étaient dressés contre une ligne contre-révolutionnaire, contre une direction révisionniste inféodée aux renégats du Kremlin. La Conférence, constatant que le P.C.B. était devenu une formation révisionniste, contre-révolutionnaire, a pris la décision de reconstruire le Parti Communiste sur des bases marxistes-léninistes. C’est l’acte de naissance du Parti Communiste Marxiste-Léniniste de Belgique.

Certes la présence à la tête du Parti, durant trois ans et demi, du révisionniste Jacques Grippa secondé par un calamiteux Bureau Politique nourri d’aventurisme et d’opportunisme, a été utilisée par des dogmatiques pour assimiler le Parti ainsi reconstruit à un groupe révisionniste et pour décréter que ceux qui y militaient étaient en bloc à rejeter.

Mais l’expérience nous enseigne qu’il est maintes fois arrivé, même dans l’histoire de Partis Communistes particulièrement glorieux, que des aventuriers, des agents de l’ennemi, profitant des vicissitudes de la lutte de classe à l’extérieur et à l’intérieur du Parti, se faufilent à la direction du Parti et même au tout premier rang. Seuls des esprits imprégnés de métaphysique peuvent fonder leur jugement sur un seul aspect – celui qui leur convient pour nuire au Parti – et non sur une analyse marxiste de la situation.

Toute l’histoire du parti révolutionnaire prolétarien en tout pays est un processus marqué par l’unité des contraires ; il y a à la fois continuité et rupture.

Quand, durant la première grande guerre impérialiste et la Révolution d’Octobre, Lénine constate la faillite et la trahison de la Deuxième Internationale Communiste et des partis Communistes en chaque pays. D’où viennent les jeunes Partis Communistes ? Pour l’essentiel, en ce qui concerne l’Europe tout au moins, qui est alors le seul continent à avoir un mouvement ouvrier expérimenté et fort, ce sont soit les vieux Partis, soit des fractions de ces Vieux Partis qui reconstituent le nouveau parti, tout en dénonçant les erreurs du passé.

Jamais, Lénine n’a cru que, par le fait de la rupture, la persistance des anciennes erreurs était impossible. Au contraire, il rédige les 21 Conditions pour l’adhésion à l’Internationale Communiste, qui forment une sorte de charte de la lutte contre la social-démocratie, l’opportunisme et le révisionnisme. Pour Lénine, la constitution des Partis Communistes se fait sous le double signe, d’une part, de la continuité, de la fidélité aux glorieuses traditions du mouvement ouvrier, et, d’autre part, de la rupture avec les tendances bourgeoises qui ne cessent d’apparaître et parfois prévalent, non seulement dans le mouvement ouvrier, mais encore dans l’avant-garde, le parti révolutionnaire prolétarien.

Il est vrai qu’à la fin de 1963, quand les militants communistes décident de passer à la reconstruction du Parti, beaucoup n’ont pas une vue claire de la situation ; pour la plupart, il s’agit d’une révolte contre une direction qui trahit et un parti gangrené de révisionnisme, devenu contre-révolutionnaire. La faiblesse idéologique est grande ; l’unité de vue n’existe pas. Nous avons-nous-mêmes fait une analyse autocritique de cette période. Toutes ces faiblesses expliquent pourquoi Grippa et compagnie ont pu faire tant de mal. Il n’empêche que ce Parti reconstruit a su d’emblée renouer avec les concepts de voie révolutionnaire, de dictature du prolétariat, d’internationalisme prolétarien, avec lesquels les révisionnistes avaient rompu.

Brisant avec la grande misère idéologique du P.C.B., il a diffusé et organisé l’étude de la célèbre Lettre en 25 points du Parti Communiste Chinois. Il a impulsé la solidarité anti-impérialiste en faveur du Vietnam, du Laos et du Kampuchea. Et quand Grippa a voulu entraîner le Parti dans la voie de la trahison, une fois encore, celui-ci a su relever le drapeau rouge et prendre la voie juste. Cela a conduit à la grande victoire de la Conférence de La Louvière en novembre 1967.

Là encore, les dogmatiques nous font procès parce qu’à la Conférence de La Louvière, nous avons estimé que la ligne qui jusque-là avait prévalu dans le Parti était juste. Ils clamaient qu’en conséquence, il fallait nous rejeter à jamais et à jamais nous traiter en ennemis. Seuls des esprits métaphysiciens peuvent, en chambre, à l’écart de toute pratique, s’imaginer détenir la voie juste, être incapables d’erreur. Ils croient que le processus de la connaissance se fait selon une ligne droite, exempte d’erreur, spontanément.

Ce qui est essentiel, c’est que dans les conditions qui étaient celles exclusivement de 1967, notre Parti a écrasé politiquement Grippa. C’est le Parti et personne d’autre qui l’a fait. Au cours de ce combat majeur, qui fut dur et complexe, et parce qu’une tendance souvent en recouvre une autre, le Parti a dû affronter et défaire une fraction petite-bourgeoise, spontanéiste, anti-marxiste, qui, par son radicalisme verbal et ses positions objectivement anti-parti (elle allait jusqu’à prétendre qu’à l’époque de la pensée-maotsétoung, un parti prolétarien est inutile), pouvait nuire à la lutte contre Grippa.

Cependant, parce qu’il a vraiment appliqué la décision de la Conférence de La Louvière d’entreprendre un mouvement de rectification, qu’il amené fermement la lutte entre les deux lignes pour débusquer et extirper les racines du révisionnisme, le Parti a compris que la ligne qui avait prévalu sous la direction de Grippa était fausse. Assimilant mieux le marxisme, le léninisme, la pensée-maotsétoung et s’efforçant d’en appliquer les principes universels aux conditions concrètes de la révolution belge, ayant toujours en vue de se lier aux masses, le Parti a progressé dans l’édification de la ligne marxiste-léniniste pour la Belgique. Il l’a fait à travers une âpre lutte de ligne, au cours de laquelle, pour reprendre l’expression du Président Mao, les déchets ont été impitoyablement rejetés.

Mais le P.C.M.L.B. n’a pas été le seul à mener ce combat. Au cours des années 1966-67-68 et suivantes, dans tous les pays industriels avancés, on a assisté à une radicalisation de la petite bourgeoisie salariée, des étudiants et des intellectuels progressistes. La petite bourgeoisie, surtout sa fraction traditionnelle, faite pour l’essentiel d’artisans, de boutiquiers, de soi-disant indépendants, est une couche sociale condamnée par l’histoire ; elle est écrasée par le développement du capitalisme. Elle doit disparaître. Souvent elle est porteuse des pires conceptions réactionnaires ; elle se raccroche au passé ; elle redoute le progrès technique.

Certains éléments de la petite bourgeoisie salariée peuvent être plus lucides. Des étudiants et des intellectuels qui acquièrent une connaissance scientifique de l’histoire, qui découvrent le marxisme, peuvent percevoir plus ou moins clairement que leur destin doit être soudé à celui du prolétariat révolutionnaire. En cette époque de crise générale du capitalisme, combien de jeunes intellectuels, après de longues et dures études, ont pour seul avenir le chômage ou des conditions économiques dérisoires !

Ce n’était pas la première fois que des couches de la petite bourgeoisie salariée, des étudiants, des intellectuels se radicalisaient. Le plus souvent, les révolutionnaires de ces couches, se plaçaient sous la direction du prolétariat, rejoignaient le Parti Communiste. Mais cette fois, les conditions s’étaient modifiées. En tout pays, les vieux Partis Communistes, autrefois glorieux, avaient presque tous versé dans une des trahisons les plus infâmes de l’histoire. Partout la reconstruction du Parti était entamée, mais ces jeunes organisations et partis étaient encore peu développés, non dépourvus encore de tares héritées des anciens partis ; souvent, ils étaient instables et hésitants. Rien ne permettait de croire qu’ils iraient à coup sûr de l’avant.

C’est dans ces conditions que dans les années 66-70 a surgi, impétueux, plein d’enthousiasme et d’idées nouvelles, le mouvement de la petite bourgeoisie radicalisée, essentiellement le mouvement étudiant. Son essor a été rapide et spectaculaire. Il en est résulté dans la plupart des pays industriels avancés, une multitude d’organisations et de groupes se réclamant de la révolution.

Evidemment, ces organisations et groupes n’avaient pas pour autant perdu comme par enchantement les caractéristiques tenant à leur origine de classe. Ils étaient marqués par l’orgueil et la suffisance, la prétention à seul détenir la vérité, le spontanéisme, le goût de la magouille, la propension à la scission, l’absence de discipline, le mépris de l’organisation.

Ils n’ont pas su se lier au prolétariat révolutionnaire et ils est caractéristique qu’on a vu refleurir de vieux courants, propres d’ailleurs à la petite bourgeoisie, et que le prolétariat au combat avait écrasés, comme l’anarchisme, le terrorisme, le trotskysme. Certains de ces organisations et groupes ont pu avoir un certain succès, être à la mode, bénéficier de la publicité des mass-média de la bourgeoisie toute heureuse de les utiliser pour entraver la construction et l’édification de véritables partis prolétariens, ils n’en ont pas moins rapidement décliné.

Bien souvent, leurs leaders sont rentrés dans les rangs et leur histoire nourrit un climat de pessimisme et de découragement dans les milieux dont ils sont issus. Et cela parce que les éléments radicalisés de la petite bourgeoisie sont incapables d’avoir une vision de l’avenir qui soit à l’échelle de l’histoire, s’ils ne lient pas leur destin à celui du prolétariat révolutionnaire.

Cependant, il serait faux de ne pas voir que dans ce vaste mouvement, il en est qui, à travers les luttes les plus complexes ont pu assimiler le marxisme, le léninisme, la pensée maotsétoung et ainsi aller à une voie juste. Ils ont su vaincre l’esprit de fraction, le spontanéisme et l’aventurisme, se lier à la classe ouvrière et prendre la voie de la révolution prolétarienne.

De tels groupes et organisations, il faut le constater, sont rares en Europe Occidentale. En Belgique, c’est assurément le cas de l’organisation Lutte Communiste (marxiste-léniniste). Issue du mouvement étudiant, des luttes au sein du Mouvement Universitaire Belge d’Expression Française (M.U.B.E.F), s’enrichissant de divers courants se réclamant de la révolution, selon le processus de « un se divise en deux », Lutte Communiste (marxiste-léniniste) a aussi, tout comme le P.C.M.L.B. su mener la lutte entre les deux lignes. Elle a su vaincre les déviations spontanéistes et intellectualistes, vaincre le sectarisme et le fractionnisme, s’en tenir à ce qui était son but proclamé : contribuer à la reconstruction du Parti Communiste de Belgique.

Dans cette évolution, la troisième et la quatrième Conférences Nationales de Lutte Communiste (marxiste-léniniste) ont constitué une étape décisive. Il devenait évident que la ligne élaborée séparément par le P.C.M.L.B. et Lutte Communiste (marxiste-léniniste) était, pour l’essentiel, commune et que les conditions étaient créées pour entamer le processus d’unification.

Les pourparlers d’unité entre le Parti Communiste Marxiste-Léniniste de Belgique et Lutte Communiste (marxiste-léniniste) ont été entamés au mois d’août 1976. Ils ont compris une étude de caractère critique et autocritique des documents issus du Deuxième Congrès du P.C.M.L.B ; ainsi que des troisième et quatrième Conférences Nationales de Lutte Communiste (m-l). Ils ont été aussi un perpétuel échange d’expérience, une analyse en profondeur des points de divergence qui subsistaient afin de les surmonter. Enfin, ils ont mené à la pratique de l’unité d’action.

Ces pourparlers ont été menés dans un esprit fraternel, entre camarades d’un même combat, avec une même volonté d’aller à l’unité politique et idéologique, condition de l’unité organisationnelle. Certes, l’ennemi qui ne redoute rien tant que l’unité des marxistes-léninistes et l’édification du parti prolétarien unique a tout fait pour empêcher l’unité des deux organisations ou en tous cas, pour la retarder. L’esprit d’unité a prévalu.

Dans les derniers mois de 1978, la situation était mûre. Nous avons avancé dans la préparation du présent Congrès. En décembre, le Comité Central issu du Deuxième Congrès du P.C.M.L.B., la cinquième et dernière Conférence de Lutte Communiste (m-1) prenaient la décision analogue, pour renforcer le processus d’unité, de passer immédiatement à l’unification organisationnelle, de constituer un Comité Central unique par la fusion des deux directions démocratiquement élues et d’aller au Congrès comme une seule organisation, le Parti Communiste Marxiste-Léniniste de Belgique. La réunion historique du Comité Central unifié a eu lieu le 16 décembre 1978, à peu de jours du 15ème anniversaire de la Conférence Communiste de Bruxelles, qui est l’acte de fondation de notre Parti. C’est au cours de cette réunion du Comité Central unifié qu’a été prise aussi la décision d’en venir au journal unique et de lui donner le titre excellent « La Voix Communiste ».

Camarades,

Nous voici, en cette fin de février 1979, réunis en Congrès. Certes, en fonction de la continuité à laquelle nous sommes attachés, c’est le troisième Congrès du Parti, mais c’est en fait beaucoup plus. C’est un bond en avant. C’est le Congrès de l’unité des marxistes-léninistes, riche de l’expérience des deux organisations aujourd’hui réunies et ne formant plus qu’un seul Parti.

Nous préparons ce Congrès depuis plusieurs mois. Les commissions formées de militants responsables des deux organisations ont préparé les documents qui ont été soumis aux cellules et aux régionales, y compris le projet de nouveaux statuts. Des amendements nombreux ont été proposés. Au cours de ce Congrès, nous allons préciser la ligne du Parti pour les luttes actuelles. Camarades, c’est un Congrès d’unité, c’est un Congrès de victoire !

II

Camarades,

Une juste analyse des événements actuels, tant sur le plan international que sur le plan intérieur, ne peut être faite qu’à la lumière de l’analyse par Lénine de l’impérialisme. L’époque actuelle est celle de l’impérialisme et de la révolution prolétarienne. Lénine nous enseigne que l’impérialisme, c’est le capitalisme de monopole, le stade ultime du capitalisme, portant à un degré extrême les contradictions du capitalisme, c’est la veille de la révolution prolétarienne.

Certes, depuis la mort de Lénine, de grands changements sont intervenus dans le monde, mais fondamentalement l’époque n’a pas changé et l’analyse de Lénine reste en tous points valable.

En particulier, Lénine a montré que tant que le capitalisme et l’impérialisme subsisteraient, la guerre serait inévitable. C’est une thèse que les révisionnistes ont toujours combattue. Ainsi Brejnev assure que par des conférences internationales, il est possible d’aboutir à la paix définitive, cependant qu’Hodja prétend qu’une puissante lutte populaire peut empêcher l’impérialisme d’engendrer la guerre. Cela n’est pas nouveau. Dans une de ses dernières œuvres, « Les problèmes économiques du socialisme », Staline stigmatisait ceux qui répandaient de telles illusions. Il disait :

« On dit qu’il faut considérer comme périmée la thèse de Lénine selon laquelle l’impérialisme engendre inévitablement les guerres, puisque de puissantes forces populaires ont surgi maintenant, qui défendent la paix contre une nouvelle guerre mondiale. Cela est faux ».

Analysant l’activité du mouvement de la paix qui a remporté quelques succès dans les années 50 et que la trahison révisionniste a mené à sa perte, Staline disait :

« Le plus probable, c’est que le mouvement actuel en faveur de la paix, en tant que mouvement pour la paix, contribuera, en cas de succès, à conjurer une guerre donnée, à l‘ajourner temporairement, à maintenir temporairement une paix donnée, à faire démissionner le gouvernement belliciste et à lui substituer un autre gouvernement, disposé à maintenir provisoirement la paix. Cela est bien, naturellement. C’est même très bien. Mais cela ne suffit cependant pas pour supprimer l’inévitabilité des guerres, en général entre pays capitalistes. Cela ne suffit pas, car malgré tous ces succès du mouvement de la paix, l’impérialisme demeurer debout, reste en vigueur. Par conséquent, l’inévitabilité des guerres reste également entière.

Pour supprimer l’inévitabilité des guerres, il faut détruire l’impérialisme. »

Répandre des illusions dans ce domaine est criminel, car cela fait le jeu de l’impérialisme. Comme le rappelle le camarade Houa Kouo-feng dans son rapport au XIème Congrès du Parti Communiste Chinois :

« L’impérialisme, c’est l’agression, c’est la guerre. Le président Mao nous enseigne que tant que demeurent l’impérialisme et le social-impérialisme, tant que ce système social n’aura pas disparu, la guerre sera inévitable, ce sera ou bien la guerre entre eux ou bien les peuples qui se lèveront pour faire la révolution ; il ne saurait donc en aucun cas y avoir de paix durable ».

Notre Parti dans l’analyse de la situation internationale s’en tient à la théorie des trois mondes élaborée par le Président Mao Tsétoung. Elle permet de déterminer à coup sûr quels sont nos amis et quels sont nos ennemis dans la vaste lutte de classe à l’échelle mondiale.

Les deux super-puissances, l’Union Soviétique et les Etats-Unis, sont les plus grands exploiteurs et oppresseurs internationaux actuels, les ennemis communs des peuples du monde entier et c’est leur rivalité qui conduit à une nouvelle guerre mondiale. Cependant il est impossible de les mettre sur un même plan. D’un côté, il y a un impérialisme déclinant, l’impérialisme américain ; de l’autre, il y a un impérialisme montant, agressif, le social-impérialisme soviétique. Et c’est en nous appuyant sur la pratique que nous dit que le social-impérialisme soviétique constitue le plus grand danger actuel pour l’Europe, le principal foyer de guerre dans le monde.

Nous avons pour devoir d’approfondir sans cesse cette analyse, de cerner constamment ce qui est nouveau. Les faits montrent que le déclin de l’impérialisme américain ne cesse de s’accentuer, tandis que les agressions soviétiques se succèdent, se multiplient sur tous les continents. A ce sujet on peut dire qu’il y a un formidable bond en avant dans sa politique de préparation à la guerre et dans les menées agressives du social-impérialisme soviétique.

A l’heure actuelle, l’URSS dispose de 5.250.000 soldats sur pied de guerre. Les Etats-Unis en ont 2 millions. Le Pacte de Varsovie aligne en Europe 57.200 chars, dont 44.800 chars soviétiques contre 16.900 aux Etats-Unis et à l’OTAN. L’URSS dispose de 8.000 avions, l’OTAN de 3.000. Le nombre de missiles sur sous-marins est de 950 pour l’URSS et de 650 pour les USA.

Sans cesse, l’armée soviétique accroît son équipement et le modernise. Si l’on compare l’année 1977 (dernière année au sujet de laquelle on possède des données) à 1966, on constate que l’URSS dispose de 20 % de divisions en plus, de 39 % d’effectifs en plus, de 30% de chars en plus, de 100 % de pièces d’artillerie en plus.

L’URSS produit 7 chars chaque jour, 1.000 pièces d’artillerie par an, 1.000 avions de combat par an. Sa production annuelle d’avions tactiques, de navires de guerre de surface, de chars et de canons est passée de deux à neuf fois celle des Etats-Unis. Sur le plan des armes nucléaires, ces dernières années, l’Union soviétique a dépassé les Etats-Unis en ce qui concerne la quantité et les rattrape progressivement en qualité.

Cet armement, l’URSS ne le développe pas comme un potentiel de défense, pour faire face à une agression. Il appuie une politique de provocations, de mainmise et d’agressions, qui ne cesse de s’amplifier. Rappelons quelques faits.

En Afrique

On connait déjà la cynique immixtion de conseillers soviétiques et de mercenaires cubains en Angola.

En mai 1978, l’URSS utilise les mercenaires « katangais » pour mettre la main sur la riche province du Shaba, renverser le gouvernement Mobutu et faire basculer tout le Zaïre dans sa zone d’influence.

Dans la Corne de l’Afrique, l’URSS essaie de contrôler la Somalie et, comme ses plans sont démasqués par le gouvernement somalien, elle attise un conflit armé entre l’Ethiopie et ce pays.

Actuellement, elle instigue l’armée éthiopienne quelle a dotée d’un colossal armement, conduite par des conseillers soviétiques, secondée par des mercenaires cubains, à l’extermination totale du peuple érythréen.

En Afrique australe, elle infiltre ses agents dans certains mouvements de libération. Elle oppose d’ailleurs les mouvements qu’elle infiltre et qu’elle baptise progressistes, à ceux qui résistent à ses plans et qu’elle baptise réactionnaires. Elle ne vise pas à unir les mouvements de libération, mais, au contraire, à les diviser. Son but n’est pas de soutenir leur lutte, mais de prendre pied dans cette région après l’indépendance. C’est cette tactique qu’elle a utilisée en Angola.

Au total, en Afrique, l’URSS dispose de milliers de conseillers, de 50.000 hommes de troupe soviétiques et cubains répartis dans 16 pays ; 17.000 se trouvent dans la Corne de l’Afrique. En un an, l’URSS a attisé ou provoqué directement trois conflits.

Au Moyen Orient

Au mois de juin 1978, l’URSS a fait assassiner les chefs d’Etat des deux Yemen. Au même moment, elle organisait, en Afghanistan, un coup d’Etat militaire, installant un régime pro-soviétique.

Parmi les pays arabes, elle cherche à semer la division. Elle infiltre la résistance palestinienne, y constituant des clans dévoués à ses intérêts.

En Iran, elle tente en ce moment de s’emparer de la place qu’y occupaient ses rivaux américains. Non seulement, elle dispose d’une cinquième colonne, ses chiens couchants au Toudeh révisionniste, mais elle s’efforce d’influencer certaines fractions de la bourgeoisie nationale.

En Extrême Orient

Depuis la signature du traité de paix sino-japonais, les provocations soviétiques se multiplient contre le Japon. Notamment, le social-impérialisme soviétique renforce son dispositif militaire dans les îles Kouriles qu’elle occupe.

C’est évidemment dans le Sud-Est asiatique que l’agression soviétique se développe de la façon la plus criminelle. Elle s’appuie sur les dirigeants révisionnistes vietnamiens, dévoués exécutants de leurs maîtres du Kremlin, candidats au sous-hégémonisme régional, se vantant de posséder la troisième armée du monde.

On connaît les faits. Après avoir durant des mois provoqué de multiples incidents de frontière, les dirigeants vietnamiens sont passés à l’agression ouverte contre le Kampuchea Démocratique à la fin décembre 1977. Ils se sont rués sur le pays, mais ont connu une cinglante défaite militaire.

A ce moment, les dirigeants soviétiques et les dirigeants vietnamiens ont mis en place le dispositif de la seconde phase de leur agression.

Le Vietnam a pratiquement annexé le Laos. Dans ce pays, il a organisé des transferts de population. Une administration vietnamienne y fait la loi. Une armée vietnamienne, plusieurs fois supérieure en nombre à l’armée laotienne, y est installée. Ceux qui résistent à cette mainmise sont systématiquement exterminés.

Au mois de juin, le Vietnam est entré dans le Comecon, avalisant ainsi la mainmise totale de l’Union soviétique sur l’économie vietnamienne d’ailleurs délabrée. Un peu plus tard, un traité dit d’amitié et de coopération a été signé entre l’URSS et le Vietnam, scellant l’inféodation politique et militaire du Vietnam aux plans de guerre de l’Union soviétique et mettant au point le dispositif de domination soviétique sur le Sud-Est asiatique par l’intermédiaire de la sous-hégémonie vietnamienne.

Durant toute l’année 1978, les autorités vietnamiennes se sont livrées systématiquement à une politique raciste de persécution et d’exactions à l’égard des ressortissants chinois du Vietnam, en expulsant 160.000 dans des conditions atroces. En même temps, les provocations militaires vietnamiennes à la frontière chinoise se sont multipliées au point de devenir permanentes.

Cependant, c’est à la fin de l’année 1978, que les agresseurs vietnamiens, avec leurs conseillers soviétiques, avec un équipement et un armement soviétiques ultra-modernes, sont passés à la seconde phase de leur agression contre le Kampuchea Démocratique. Ils ont occupé la capitale Phnom Penh et d’autres villes ; ils ont installé un gouvernement fantoche dit du F.U.N.S.K. Ils veulent annexer le Kampuchea comme ils ont annexé le Laos, former la prétendue Fédération indochinoise.

Voilà le bilan de la politique soviétique. En moins d’un an, l’URSS a trompé à son profit dans douze affaires d’agression et de subversion importantes, sans parler de la pratique constante des pressions économiques, de la vente d’armes, de l’infiltration en un grand nombre de pays par le biais des partis révisionnistes, de groupes terroristes, de sectes trotskystes, sans parler des nombreuses affaires d’espionnage.

L’autre superpuissance, l’impérialisme américain est un complet déclin. Alors même qu’il était au summum de sa puissance, l’impérialisme américain voyait se dresser contre lui la force colossale qui allait saper sa puissance : les peuples en lutte pour leur libération. On mesure mieux que jamais combien était juste la lapidaire analyse du Président Mao en 1946 : « l’impérialisme américain est un tigre en papier ».

La révolution chinoise, par sa grande victoire d’octobre 1949, a infligé le premier coup à la puissance américaine. Le petit peuple coréen, agressé par l’impérialisme américain, a su mener une juste guerre populaire, sous la direction du Parti des Travailleurs de Corée, ayant à sa tête le camarade Kim II Sung. Comptant avant tout sur ses propres forces, bénéficiant de l’aide internationaliste de la République Populaire de Chine et des volontaires du peuple chinois, il a infligé une cinglante défaite à l’impérialisme américain.

La date du 17 avril 1975 a une haute signification historique : pour la première fois, un petit peuple de 8 millions d’habitants, le peuple kampuchéen, mettait à terre le plus puissant impérialisme, celui qui méritait le titre de pire ennemi des peuples. C’était la victoire totale ; Quelques temps après, les peuples vietnamien et laotien faisaient de même. Une page était tournée.

L’impérialisme américain, il y a quelques années encore, dominateur orgueilleux et arrogant du monde, est en déclin.

Naguère, il faisait la loi partout. L’Amérique latine était sa chasse gardée. Aujourd’hui, même en Amérique latine, il doit céder du terrain et il subit la concurrence de son rival. Il a dû accepter de renégocier un nouveau traité avec Panama. Le Nigéria et le Vénézuela ont rejeté purement et simplement la demande de Carter de ne plus augmenter le prix du pétrole.

Au Brésil, les monopoles américains sont en recul d’influence au profit des monopoles ouest-européens.

En Argentine, la sanglante dictature militaire de Videla, de plus en plus, noue des liens économiques, commerciaux et financiers privilégiés avec le social-impérialisme soviétique au détriment de l’impérialisme américain.

Alors qu’en 1961, dans l’affaire de l’installation des fusées soviétiques à Cuba, Kennedy organisait la plus ferme réplique à Khrouchtchev et que celui-ci capitulait lamentablement, aujourd’hui, les données sont totalement changées : en novembre dernier, les Soviétiques ont livré des avions MIG 23 et des missiles nucléaires à Cuba.

Le Président Carter s’est contenté de quelques protestations verbales. Recevant des sénateurs américains en visite à Moscou, Brejnev a déclaré cyniquement :

« Nous avons de quoi vous rayer de la carte ».

Sur le plan économique, la crise actuelle frappe particulièrement les Etats-Unis. L’exportation de capitaux est une des caractéristiques principales de l’impérialisme. L’intensité des investissements américains à l’étranger diminue : les investissements étrangers aux Etats-Unis, surtout les investissements européens, ne cessent d’augmenter.

Le développement de la C.E.E. – Communauté Européenne – a provoqué une baisse des échanges entre les Etats-Unis et l’Europe Occidentale. Sur tous les marchés mondiaux, y compris sur le continent américain, les monopoles des USA se heurtent de plus en plus à la concurrence des monopoles ouest-européens et japonais, et souvent celle-ci est victorieuse.

Mieux, dans le domaine de l’énergie, qu’il s’agisse du pétrole ou de l’énergie nucléaire, des alliances très concrètes ont eu lieu entre pays du tiers monde et pays du second monde pour mettre en échec la politique hégémoniste des Etats-Unis : ainsi en a-t-il été pour la livraison par l’Allemagne au Brésil et par la France au Pakistan de surgénérateurs consommant cent fois moins d’uranium que les centrales classiques, ou dans la résistance aux menaces brandies par les USA d’embargo sur l’uranium.

Un autre signe du déclin de l’impérialisme américain se manifeste dans le net affaiblissement de sa monnaie. Il fut un temps où le dollar était la monnaie forte par excellence, aussi recherchée que l’or. Sa perte de substance est vertigineuse. Aujourd’hui les capitalistes cherchent à s’en débarrasser. Ils recherchent des monnaies plus fortes. Ce sont des monnaies du second monde, comme le yen japonais, le franc suisse, le florin hollandais, le Deutsche mark. Maintes fois, les gouvernements japonais et ouest-européens ont dû intervenir puissamment sur le marché des changes pour empêcher l’effondrement du dollar.

Enfin, la décision de la C.E.E. d’instaurer en Europe une zone de stabilité monétaire, à l’abri des remous provoqués par la chute du dollar ; la marche encore timide mais irréversible vers une monnaie européenne unique, vont accentuer l’autonomie de l’Europe vis-à-vis de l’économie américaine.

Dans tous les domaines, l’économie américaine, les monopoles américains reculent. Sur le plan militaire, la suprématie est passée au social impérialisme soviétique. Sur le plan de la politique internationale, les Etats-Unis sont sur la défensive. Le plus souvent, Carter mène une politique de conciliation et de faiblesse à l’égard de son rival soviétique.

Il faut voir les choses dans leur évolution. Un marxiste ne s’en tient jamais à une situation figée.

Il fut un temps où le pire ennemi des peuples était l’impérialisme britannique ; celui-ci n’est plus aujourd’hui qu’un impérialisme secondaire.

Il fut un temps où l’impérialisme américain était le pire ennemi des peuples et où l’Union Soviétique, pays socialiste en plein essor, était parmi les peuples en lutte pour leur libération. Le révisionnisme a transformé l’URSS en une puissance sociale-impérialiste en pleine expansion exigeant un nouveau partage du monde, et l’impérialisme américain est entré à son tour en déclin. Nous, communistes, analysant la situation, nous avons dit que simultanément les deux super-puissances étaient les ennemis des peuples, tout en soulignant que des deux, c’était la super-puissance montante qui était la plus dangereuse.

Aujourd’hui, nous devons bien saisir ce qui évolue. L’impérialisme américain décline de plus ne plus rapidement. Il peut faire encore beaucoup de mal. D’ailleurs, tout impérialisme, quel qu’il soit et même en étant très faible par rapport à d’autres, est capable de faire beaucoup de mal et fait effectivement beaucoup de mal. Ce que nous constatons, c’est que l’impérialisme américain recule et que, progressivement, il devient un impérialisme secondaire. Par contre, le social-impérialisme soviétique ne cesse d’accroître son arrogance, de multiplier ses intrigues, d’agresser et d’opprimer. Sa supériorité sur l’impérialisme américain ne cesse de grandir ; ses préparatifs de guerre partout dans le monde ne cessent de se renforcer. Il est nécessaire de voir les choses bien en face, et de dire franchement que le social-impérialisme est devenu le principal ennemi des peuples.

Camarades,

Nous devons apprécier les progrès réalisés dans les relations diplomatiques, économiques, culturelles entre la République Populaire de Chine et les Etats-Unis d’Amérique. Il fut un temps, pas si éloigné, où l’impérialisme américain dominant le monde prétendait ignorer la République Populaire de Chine, faisant mine d’assimiler la Chine au fantoche et criminel fasciste Tchang Kaï-Chek. Il obtenait que l’immense majorité des Etats représentés à l’O.N.U. aient une attitude analogue. Il affichait sa volonté de détruire la République Populaire de Chine.

Et puis l’impérialisme américain en déclin, en cette affaire comme en d’autres, n’a cessé de reculer. Quand en 1972, Nixon s’est rendu en visite à Pékin, c’est en tant que représentant d’un impérialisme battu. Depuis le communiqué de Shangaï, les relations entre la Chine et les Etats-Unis se sont améliorées et se sont normalisées. L’impérialisme américain a accepté les conditions posées par le gouvernement chinois et a dû rompre avec l’administration de Taïwan, mettre fin à la fumisterie d’une prétendue Chine nationaliste ou encore de deux Chine. Il a dû se résoudre à admettre qu’il n’y a qu’une seule Chine et que la province de Taïwan est partie intégrante du territoire chinois.

Dans cette affaire, qui fait les concessions ? N’en déplaise aux révisionnistes de toute trempe et aux « sinologues » toujours distingués de la bourgeoisie, c’est l’impérialisme américain qui cède dans tous les domaines. A coup sûr, le peuple chinois libérera Taïwan et il n’appartient à personne de spéculer sur la façon dont cela se fera et quand. Cela relève purement et simplement des affaires intérieures de la République Populaire de Chine qui, à ce sujet comme à d’autres, ne tolérera, à juste titre, aucune ingérence étrangère.

Le voyage du camarade Deng Xiaoping aux Etats-Unis en tant que vice-premier ministre de la République Populaire de Chine, a été une grande victoire de la juste politique étrangère de la République Populaire de Chine, telle qu’elle a été définie par le Parti Communiste Chinois, par les grands dirigeants Mao Tsétoung et Chou En-laï, par leurs continuateurs. Il a été une grande victoire des principes léninistes de la coexistence pacifique entre pays à régimes sociaux différents.

Au cours de ce voyage, le camarade Deng Xiaoping a mis en garde le peuple américain et tous les peuples du monde contre la voracité de l’ours polaire et a invité les peuples et les gouvernements à lui opposer une résistance tenace. Il est conforme à la politique léniniste de profiter des contradictions interimpérialistes et de tout faire pour les aviver. Il y a aux Etats-Unis des tendances au repliement et à l’apaisement devant les menées agressives soviétiques et ce n’est pas une bonne chose, car cela renforce l’appétit vorace des soviétiques. Il faut alerter les peuples du monde. Nous approuvons les déclarations du camarade Deng Xiaoping.

Camarades,

L’analyse marxiste-léniniste montre que les nombreux pays du tiers monde, groupant la plus grande partie de la population mondiale, aux richesses naturelles immenses, opposent une résistance toujours plus vive à l’impérialisme, au colonialisme et à l’hégémonisme. Ils sont la force principale dans la lutte contre les deux superpuissances, plus particulièrement contre le social-impérialisme soviétique, le plus grand foyer de guerre dans le monde.

Cette analyse est contestée par les dogmatiques qui s’en tiennent à des slogans et non à la vérité des faits ; ils ne veulent voir qu’une division du monde en deux et refusent la conception léniniste selon laquelle, pour vaincre, le prolétariat doit unir autour de lui le maximum d’alliés et essayer de neutraliser des ennemis secondaires. En quoi la perception de l’existence du tiers monde et de son rôle est-elle incompatible avec l’analyse léniniste selon laquelle la contradiction bourgeoisie-prolétariat et antagonique et est la contradiction fondamentale actuelle dans le monde ?

Les dirigeants albanais en viennent à dire que

« le prétendu tiers monde n’est qu’une invention des conceptions idéologiques opportunistes et fascistes de la direction chinoise » (éditorial de Zëri i Popullit, 7 février 1979).

Ainsi que nous l’indiquions plus haut, c’est par le tiers monde qu’ont été portés les coups principaux qui ont ébranlé la puissance des Etats-Unis et les ont ravalés ainsi au rang d’impérialisme en déclin : rappelons encore une fois les victoires successives des peuples chinois, coréen, kampuchéan, vietnamien, laotien, sans oublier les luttes d’autres peuples qui, sans avoir été couronnés jusqu’ici d’une victoire décisive, n’en ont pas moins ébranlé la puissance américaine, au premier rang desquels l’héroïque peuple palestinien aidé par l’ensemble des peuples arabes.

Certains disent que le tiers monde n’a pas d’unité, que les situations sont diverses, que dans bien des pays, les chefs d’Etat sont des tyrans et les classes dirigeantes corrompues, des exploiteurs féroces, que les superpuissances y entretiennent des fantoches et des serviteurs zélés. D’ailleurs, ceux qui mènent actuellement la guerre des sociaux-impérialistes soviétiques, dirigeants cubains, vietnamiens, éthiopiens ne sont-ils pas du tiers monde ?

Un marxiste dans son analyse doit toujours être conscient de la complexité d’une situation, voir le double aspect des choses, distinguer ce qui est principal de ce qui est accessoire, voir ce qui naît et se développe, même s’il peut paraître fragile, voir ce qui décline et meurt, même s’il peut paraître encore puissant. A l’heure actuelle, la tendance principale dans le tiers monde, c’est la lutte contre l’impérialisme, le colonialisme et l’hégémonisme des deux superpuissances. Il se force un puissant front uni qui sans cesse se renforce.

Oui, à la tête de certains pays du tiers monde se trouvent des tyrans, des dictateurs sanglants, des féodaux et des grands bourgeois exploiteurs. Il y a des luttes de classe très vives et c’est une bonne chose. Les communistes mènent une lutte ardente pour mettre fin à cette oppression. En Thaïlande, en Birmanie, en Malaisie, aux Philippines et dans d’autres pays, les communistes conduisent la lutte de libération, ils conduisent des armées populaires, ils ont libéré une partie du territoire et cela est très favorable à la lutte contre les deux superpuissances.

Mais cela n’est pas du tout incompatible avec le front uni des pays du tiers monde. L’exemple de la Chine en témoigne. Avec le Président Mao Tsétoung à leur tête, les communistes ont imposé au sanglant Tchang Kaï-chek et aux classes réactionnaires dont il était l’expression, le front uni contre l’ennemi principal du peuple chinois à ce moment, l’impérialisme japonais. Cette union n’a pas affaibli le prolétariat chinois, les masses paysannes chinoises, elle les a renforcés ; elle n’a pas renforcé Tchang Kaï-chek et les classes réactionnaires chinoises, elle les a déforcées. Sous la conduite du Parti Communiste Chinois, la victoire du peuple en a été facilitée.

A l’époque présente, l’impérialisme est l’ennemi juré du prolétariat. Pour instaurer le socialisme, le prolétariat doit abattre l’impérialisme. Il est bon pour le prolétariat nombreux des pays industriels avancés d’avoir à ses côtés un allié puissant et efficace, le front uni des pays et des peuples du tiers monde, qui déjà a prouvé qu’il était capable de remporter de grandes victoires contre l’impérialisme et l’hégémonisme.

Dans le même ordre d’idées, il convient aussi de dire l’importance du mouvement des non-alignés qui regroupe d’ailleurs essentiellement des pays du tiers monde. En refusant l’alignement derrière les deux superpuissances, en déjouant leurs manœuvres et en s’opposant à leur expansionnisme, ce puissant mouvement contribue à leur isolement, à leur affaiblissement et finalement à leur défaite future. Il est d’ailleurs caractéristique que le social-impérialisme soviétique et ses complices déploient de multiples efforts pour dévier ce mouvement de ses tâches et pour le saboter. L’unité et le rôle croissant du mouvement des pays non-alignés sont très favorables au combat des peuples pour leur libération, à la lutte du prolétariat mondial.

Camarades,

Les pays du second monde ont un double caractère : d’un côté ils soumettent les pays du tiers monde à l’oppression, à l’exploitation, ils s’immiscent dans leurs affaires ; d’un autre côté, ils sont, à des degrés différents, victimes de la menace et des vexations des deux super puissances.

Les pays d’Europe occidentale sont des pays industriels développés. Ils appartiennent au second monde. L’Europe est le point-clé de la rivalité entre les deux superpuissances. Longtemps, l’impérialisme américain a eu une influence prépondérante sur l’Europe occidentale et elle l’a encore dans une certaine mesure. Du point de vue militaire, elle est liée à l’impérialisme américain, même si la France est sortie de l’OTAN. Cependant, la puissance la plus agressive, le social-impérialisme soviétique, maintient sous la botte la moitié de l’Europe et, à 300 kilomètres de nos frontières elle pointe sur l’Europe occidentale le plus grand potentiel agressif de l’histoire.

L’Europe excite la convoitise des deux superpuissances, car elle constitue un ensemble d’une richesse extraordinaire : sa production industrielle est supérieure à celle des Etats-Unis et de l’URSS ; elle est le plus grand marché commercial du monde ; elle rassemble une classe ouvrière nombreuse et de haute qualification, des techniciens, des ingénieurs, des chercheurs d’une valeur exceptionnelle. Celle des deux superpuissances qui prendrait le contrôle de toute l’Europe et en particulier de sa partie la plus riche, l’Europe occidentale, bénéficierait d’une supériorité marquante sur sa rivale.

Malheureusement, l’Europe occidentale reste divisée : les rivalités entre impérialistes – même si elles sont secondaires – restent grandes. Tout cela empêche le développement de la C.E.E., l’union entre eux des pays de l’Europe occidentale, leur union avec les pays du tiers monde. De plus, il existe dans la bourgeoisie une tendance munichoise, une tendance à la capitulation nettement caractérisée.

Dans son rapport au XIe Congrès du Parti Communiste Chinois, le camarade Houa Kouo-feng observe :

« En Occident, il y a un courant idéologique pour l’apaisement qui nourrit l’illusion de maintenir la paix par des compromis et des concessions. Certains, reprenant les sentiers battus par Chamberlain, cherchent même à pousser vers l’Est ce fléau que sont les nouveaux tsars, afin de se protéger en sacrifiant les autres. Pareilles façons d’agir ne peuvent qu’encourager les visées expansionnistes du révisionnisme soviétique, hâter l’arrivée de la guerre, ce qui, au bout du compte, reviendrait à soulever une pierre pour se la laisser retomber sur les pieds ».

A l’heure actuelle, la bourgeoisie diffuse son idéologie de capitulation et de lâcheté. L’URSS attaque, intrigue, agresse en Afrique, au Moyen Orient, en Asie ; la bourgeoisie répand l’idée que pendant qu’elle agresse en ces endroits, l’Europe est en paix et que le danger de guerre s’éloigne.

Or, quelle est la réalité ? Dominer la Corne de l’Afrique et le Moyen Orient, c’est contrôler le passage reliant la Méditerranée à l’Océan indien, d’importance vitale pour l’Europe, c’est aussi contrôler certaines sources de pétrole parmi les plus importantes pour l’Europe ;

– Dominer l’Afrique Australe, c’est pouvoir couper la route des grands pétroliers et l’acheminement d’autres ressources par l’Océan Atlantique Sud vers l’Europe de l’Ouest ;

– Dominer le détroit de Malacca dans le Sud Est asiatique, c’est la possibilité de couper les lignes d’approvisionnement et les lignes maritimes entre l’Océan Pacifique et l’Océan Indien ;

Qu’on ne s’y trompe pas : dans son plan diabolique de domination mondiale, le social-impérialisme soviétique est à l’offensive sur tous les continents, mais chaque fois qu’il frappe, l’Europe occidentale est menacée.

Camarades,

En pliant devant Hitler, en reculant toujours devant ses manœuvres et ses chantages, en essayant d’obtenir qu’il réserve ses coups exclusivement à l’URSS socialiste de Lénine et de Staline, les gouvernements occidentaux n’ont pas empêché la guerre, ils ne l’ont même pas retardée. Au contraire, ils l’ont précipitée et ils l’ont rendue pour leurs pays et pour les peuples, plus meurtrière.

C’est quand enfin, la voie de l’union, la voie du front uni sur le plan international et sur le plan de chacun des pays agressés a été trouvée, que l’impérialisme allemand hitlérien a été battu – quand l’URSS socialiste de Lénine et de Staline a pu imposer l’alliance aux impérialistes américain, britannique et autres contre un impérialisme montant qui les menaçait et les supplantait ; c’est quand les partis Communistes ont constitué en tous pays le front de tout le peuple y compris les fractions antifascistes de la bourgeoisie pour mener la résistance armée et non armée, que la victoire a été conquise et que l‘impérialisme allemand hitlérien et ses alliés fascistes italiens et militaristes japonais ont été battus et anéantis.

L’exemple qui doit nous guider, c’est celui du petit peuple kampuchéan de 8 millions d’habitants qui, contre le puissant social-impérialisme soviétique et son second, les expansionnistes vietnamiens, mène une guerre populaire de longue durée et déjà a asséné des coups durs à l’ennemi. Il l’emportera.

Ayons une juste analyse des événements. Voyons toujours le double aspect des choses et tenons-nous-en à l’essentiel. L’agression soviéto-vietnamienne envahissant le Kampuchéa Démocratique grâce au déploiement d’une armée colossale et d’un armement gigantesque, c’est le prélude à la troisième guerre mondiale, et nous l’avons dit. Mais voyons aussi l’autre aspect : l’indignation générale des peuples, l’écœurement des pays non-alignés devant qui l’URSS ne peut plus se présenter avec son masque d’ami des peuples, voyons les condamnations cinglantes des pays de l’ASEAN, les dénonciations vigoureuses des gouvernements et partis de Corée, de Roumanie, de Yougoslavie. Avec tout juste quelques appuis contraints de satellites agenouillés, l’URSS est totalement isolée, stigmatisée, désignée comme l’agresseur. Cela contrarie ses plans de guerre et d’agression et cela s’inscrit contre la préparation de la troisième guerre mondiale.

Durant ces derniers jours, le République Populaire de Chine a été amenée à riposter de façon énergique aux provocations et entreprises agressives des dirigeants vietnamiens. Personne ne nie les exactions racistes dont les autorités vietnamiennes se sont rendues coupables à l’égard des ressortissants chinois citoyens du Vietnam ou y résidant. Les faits sont connus et ont provoqué l’indignation générale. Personne ne nie non plus que depuis des mois, les dirigeants vietnamiens ont organisé de multiples provocations dans les diverses régions frontalières avec la Chine.

Depuis l’invasion du Kampuchea, les incursions se sont multipliées : elles ont conduit à la destruction de villages, à l’assassinat de plus de trois cents soldats et paysans dans ces régions. Le camarade Deng Xiaoping et d’autres dirigeants du Parti Communiste Chinois avaient dit que cela ne pouvait durer et que les Vietnamiens recevraient une bonne leçon. Ceux-ci et ceux qui intriguent n’ont pas voulu comprendre. Nous souhaitons que les opérations militaires soient limitées dans le temps, mais nous espérons aussi que cette leçon sera cinglante, avec des effets radicaux et durables.

Cependant, la bourgeoisie occidentale, lâche et munichoise, en a profité pour aussitôt mettre sur le même pied le social-impérialisme soviétique et la République Populaire de Chine, pour mettre sur le même pied le peuple kampuchéan agressé et son agresseur vietnamien. Elle prétend que l’initiative chinoise accroît le danger d’une troisième guerre mondiale.

La bourgeoisie occidentale n’a pas tiré les leçons de l’histoire. Elle refuse de comprendre qu’au moment de l’essor de l’hitlérisme, ses propres capitulations successives devant Hitler ont encouragé Hitler, ont nourri d’autres agressions. Le Parti Communiste Chinois, la République Populaire de Chine refusent l’esprit de Munich, refusent de capituler devant l’agression. Ils refusent d’encourager de nouvelles agressions. Si l’on veut vaincre le social-impérialisme soviétique, il ne faut pas trembler devant lui, s’agenouiller devant lui, implorer son bon cœur, il faut lui rendre coup pour coup et plus les coups seront durs, plus ils seront efficaces. Cela, c’est la leçon de l’histoire.

Camarades,

On dit parfois que l’année 1979 est l’année de l’Europe : au mois de juin il y aura pour la première fois, élection d’un parlement au suffrage universel.

Notre position vis-à-vis de la C.E.E. est claire et basée sur une analyse qui tient compte du double aspect des choses. D’une part, la Communauté Européenne unit des pays d’Europe occidentale qui sont des pays industriels avancés au stade de l’impérialisme. S’ils sont moins avancés, les pays qui vont s’y joindre, l’Espagne, la Grèce et le Portugal, n’en changeront pas le caractère général. Cela signifie qu’il s’agit de pays dominés par des monopoles qui exportent des capitaux, qui participent au partage du monde, qui exploitent les travailleurs de leur propre pays et des peuples d’autres pays dans le tiers monde. Les monopoles et les Etats de la C.E.E. ont des contradictions entre eux et cela nuit à l’union.

La crise frappe tous les pays capitalistes et, particulièrement durement, les pays de la C.E.E. Les monopoles qui dominent la Communauté s’efforcent de faire porter au maximum le poids de la crise par les travailleurs, de résoudre leurs difficultés et d’édifier l’Europe au détriment des travailleurs. Voyons d’ailleurs ce qui se passe dans l’agriculture et dans la sidérurgie. Voyons aussi les accords de type policier : l’Europe de la répression s’édifie également.

Tout cela signifie qu’il y a et qu’il y aura de grandes luttes de classe à l’intérieur des pays de la C.E.E., que celles-ci ne connaîtront ni trêve ni accalmie. Toutes ces contradictions, les communistes les connaissent. Ils n’ont pas pour tâche de les nier ou de les apaiser. Ils ont à les aviver. Ils ont à se trouver au cœur des luttes de classe.

Mais il y a l’autre aspect des choses, et à l’heure actuelle, devant la rivalité et les préparatifs de guerre des deux superpuissances, c’est l’aspect principal : il faut unir les pays et les peuples d’Europe contre les deux superpuissances. Il faut les unir sur le plan économique : la C.E.E. sera la plus grande puissance économique du monde – , sur le plan politique et aussi sur le plan de la défense. Il faut unir les pays et les peuples ‘Europe entre eux et avec les pays et peuples du tiers monde, force la plus importante dans la lutte contre les deux superpuissances.

Dès lors, notre position vis-à-vis des élections européennes coule de source. Nous savons tous que la position des communistes vis-à-vis des élections en régime bourgeois est purement tactique. Dans certains cas, ils y participent, dans d’autres cas, non seulement ils n’y participent pas, mais ils les boycottent. Depuis 1970, nous refusons la participation aux élections pour activer l’incontestable prise de conscience qui est apparue au niveau des masses populaires de la duperie des élections comme élément de la forme démocratique que revêt en Belgique la dictature de la bourgeoisie. Les élections sont actuellement employées en Belgique pour briser les luttes ; elles ont un aspect réactionnaire.

Les élections européennes ont un aspect progressiste en ce qu’elles sont un aspect de l’union des peuples et des pays d’Europe contre les deux superpuissances, plus particulièrement contre le social-impérialisme soviétique. C’est parce que la bourgeoisie ouest-européenne a des tendances munichoises qu’elle freine l’unification de l’Europe et qu’elle va jusqu’à la saboter, comme Chirac en France qui agit même en complicité avec le P.C.F.

En Belgique, les politiciens de la bourgeoisie ne mènent aucune campagne pour sensibiliser l’opinion publique à ces élections. Au contraire, ils envisagent froidement de les placer sur le signe du linguistique, c’est-à-dire dans le contexte actuel, sous le signe de la division. Le P.C.B. qui ne rate aucune occasion d’appuyer la politique du social-impérialisme soviétique, va jusqu’à proposer d’élire les conseils régionaux au suffrage universel le jour même des élections européennes !

Tout en sachant très bien (et en le disant) que la classe ouvrière et les masses populaires n’ont pas plus à attendre d’un parlement bourgeois européen que du parlement bourgeois de Belgique, nous considérons l’élection du parlement européen au suffrage universel comme un pas en avant, que nous devons soutenir. Quel que soit l’aspect que prendra notre intervention dans la campagne électorale, elle se placera sous le signe du front uni des peuples et des pays d’Europe contre le plus grand fauteur de guerre, le social-impérialisme soviétique et son rival, l’impérialisme américain.

Nous sommes également favorables à l’union des pays et des peuples d’Europe dans le domaine de la défense. Si l’Europe est puissante économiquement, et elle le sera plus encore quand elle sera unie, elle est très faible sur le plan militaire. Les experts militaires ne le cachent pas et les démonstrations du général Close sont lucides et justes. Conséquents avec notre analyse de la situation internationale et sans rien ignorer de l’aspect impopulaire des armées bourgeoises, il faut voir l’aspect principal. Tout ce qui renforce la capacité de défense de l’Europe occidentale doit être soutenu, quitte aux communistes à lutter pour les droits démocratiques des soldats.

Cependant, il est un autre élément, c’est l’existence de l’OTAN sous la direction de l’impérialisme américain. Aujourd’hui nous ne pouvons plus nous en tenir au slogan : « Quittons l’OTAN » qui est le désir le plus cher du social-impérialisme soviétique. Le slogan : « Dissolution de l’OTAN et du Pacte de Varsovie » est faux, car il créerait le vide en Europe occidentale devant la plus forte et la plus agressive armée du monde qui serait à quelques jours de marche de nos capitales.

Compter sur ce qu’on a appelé le parapluie américain, outre que cela ne contribue pas un développement de l’indépendance nationale, est bien hasardeux. La politique de faiblesse actuelle de l’impérialisme américain est telle que, probablement, en cas d’agression soviétique, il n’aurait rien de plus pressé que de rapatrier ses troupes et son matériel de l’autre côté de l’Atlantique.

Voilà bien pourquoi nous souhaitons le renforcement de l’union des pays d’Europe occidentale sur le plan militaire, pour nous rendre autonomes de l’OTAN, pour être plus forts.

Mais n’oublions pas, camarades, que nous, communistes, contre l’agresseur impérialiste, avons à reprendre et à développer les glorieuses traditions des communistes de tous les pays et en particulier du nôtre. Durant la Seconde Guerre Mondiale, contre l’hitlérisme, le Parti Communiste a su initier, diriger et développer la guerre populaire dans les conditions propres à un pays industriel développé. Nous aurions la même tâche à accomplir, en tenant compte des acquis de cette époque et de toutes les conditions nouvelles. Camarades, soyons-en convaincus et prenons cela très au sérieux.

III

Camarades,

Abordons les tâches du Parti sur le plan intérieur. A la vérité, tout marxiste sait qu’il est bien difficile de tracer une nette ligne de démarcation entre ce qui concerne l’intérieur et ce qui concerne l’extérieur. Il y a évidemment une influence réciproque, et nous avons été amenés, à travers l’analyse de la situation internationale, à aborder maints aspects qui concernent la situation intérieure.

Encore une fois, pour bien déterminer notre ligne en ce qui concerne la Belgique, il faut nous en tenir solidement à l’analyse de notre époque, telle que l’a faite Lénine. L’époque actuelle est celle de l’impérialisme et de la révolution prolétarienne. La Belgique est un des pays les plus industrialisés du globe, un de ceux où la concentration du capital a été portée au plus haut degré pour former de puissants monopoles financiers, un de ceux où l’exportation des capitaux se pratique sur la plus vaste échelle. Le rôle de la Belgique, même petit pays, dans le partage du monde n’a pas été mince. La Belgique est un pays capitaliste avancé au stade du capitalisme de monopole, au stade de l’impérialisme, donc au stade de la révolution prolétarienne.

Certains schématiques caricaturent l’analyse de Lénine, font mine de croire que la révolution prolétarienne est pour l’immédiat, qu’il s’agit « d’un problème posé et à résoudre » dans un délai très bref. C’est de l’autoexcitation, qui ne peut conduire qu’à de tragiques aventures et à la défaite.

L’analyse marxiste montre qu’à l’heure actuelle, dans le monde, les facteurs de guerre et les facteurs de la révolution grandissent sensiblement. Les uns et les autres se retrouvent sur tous les continents. Mais si l’on recherche la vérité dans les faits et non dans un monde imaginaire, il apparaît bien que les facteurs de la révolution l’emportent dans le tiers monde, mais ce sont les facteurs de guerre qui augmentent en Europe, laquelle est le point-clé de la rivalité entre le social-impérialisme soviétique et l’impérialisme américain et est déjà occupée à moitié par la superpuissance la plus agressive.

Certains – les uns de l’étranger, les autres de Belgique – en sont venus à la conclusion qu’il n’est pas d’autre tâche pour les marxistes-léninistes que la lutte pour l’indépendance nationale et l’alliance avec la bourgeoisie. A partir de là, ils révisent l’enseignement de Lénine et inventent une étape intermédiaire qu’ils baptisent démocratie populaire : ils la définissent comme la dictature conjointe de plusieurs classes, et les voici, à la façon des révisionnistes, en train de balayer la dictature du prolétariat et la révolution prolétarienne.

Encore une fois, de telles prétendues analyses ne font que mettre en valeur l’incapacité de leurs auteurs à maîtriser le marxisme-léninisme. Sans indépendance nationale, il n’y a pas de révolution socialiste possible. Si l’indépendance nationale n’existe pas ou si elle est gravement menacée, les communistes ont pour devoir de mener le combat, à la tête des masses populaires, pour reconquérir, sauvegarder et développer l’indépendance, nationale. Par exemple, pendant la Seconde Guerre mondiale, le Parti Communiste s’est porté à la tête de la lutte pour l’indépendance nationale, a conclu des alliances avec de larges fractions de la bourgeoisie. Le caractère de l’époque et de la révolution n’en changeait pas pour autant. Il se fait que le combat pour la révolution prolétarienne prenait à un certain moment l’aspect prépondérant de lutte pour l’indépendance nationale.

De même, aujourd’hui, le combat pour la révolution prolétarienne exige que nous menions la lutte pour la sauvegarde et le développement de l’indépendance nationale, que nous pratiquions une politique de large front uni pour l’indépendance nationale, mais que nous jetions aux oubliettes la révolution prolétarienne elle-même.

Cette précision a une énorme importance. Si l’on écoute certains opportunistes droitiers, sous prétexte que le social-impérialisme soviétique vise à saper nos institutions démocratiques, nous devrions en venir à défendre et à renforcer l’Etat belge. Celui-ci cesserait-il d’être l’organe de la dictature de la bourgeoisie ? Selon eux, on devrait se mettre à la remorque des syndicats jaunes, demander à la classe ouvrière de ne plus faire grève et même briser des grèves, suivre les partis de la bourgeoisie belge. Camarades, dans aucun cas la classe ouvrière et ses alliés n’ont à faire confiance à la bourgeoisie et encore moins à se mettre à sa remorque.

Les deux classes fondamentales de la société belge sont le prolétariat et la bourgeoisie. Mais comme nous en sommes au stade de l’impérialisme, les contradictions s’aiguisent au sein même

La bourgeoisie monopoliste belge est une des plus importantes et des plus dynamiques. Les grands monopoles financiers – la Société Générale, le groupe Bruxelles-Lambert, Solvay, Empain, etc. – exploitent des centaines de milliers de travailleurs dans le monde entier.

Dans le combat pour la révolution prolétarienne, la bourgeoisie monopoliste est la cible. L’antagonisme est absolu, irréductible. L’Etat belge est, avec sa forme démocratique, l’organe de la dictature de la bourgeoisie monopoliste. La tâche de la révolution prolétarienne est non pas de réformer ou de rapiécer l’Etat belge, mais de le détruire totalement, radicalement et de lui substituer un Etat de dictature du prolétariat.

Dans la lutte pour l’indépendance nationale, contre l’hégémonisme des deux superpuissances, contre le social-impérialisme soviétique, certaines fractions de la bourgeoisie ou tout au moins certaines personnalités peuvent être des alliées. Mais n’oublions jamais que la bourgeoisie, et plus particulièrement la bourgeoisie monopoliste, n’agit jamais qu’en fonction des intérêts de classe, du profit, et qu’entre ses intérêts de classe et les intérêts de la nation, la bourgeoisie monopoliste n’hésitera jamais : elle choisira ses intérêts de classe.

Voilà bien pourquoi elle ne peut être qu’un allié provisoire, peu sûr et toujours prêt à trahir. Voilà bien pourquoi la bourgeoisie belge, comme toute la bourgeoisie européenne, manifeste des tendances à l’apaisement vis-à-vis du social-impérialisme soviétique. C’est un aspect très important du combat de classe que de dénoncer fermement les tendances munichoises, les tendances capitulardes de la bourgeoisie belge.

A juste titre, au mois de mai 1978, lors de l’agression soviétique contre le Zaïre, nous avons dénoncé les atermoiements du gouvernement belge très timoré en regard de l’attitude du gouvernement français ; nous avons dénoncé son laxisme et ses attitudes complices à l’égard des officines de prétendus gouvernements zaïrois qui se remuent en Belgique et ont maintes fois pu pour faire usage des antennes de la R.T.B. gouvernementale ; ce sont des officines de la collaboration avec l’ennemi. Nous avons stigmatisé l’attitude du ministre Simonet, du bureau du parti socialiste, y compris de son opposition de gauche à la Glinne et à la Yerna, qui ont été favorables aux hommes de main de l’agression soviétique.

A juste titre, notre Parti dénonce les scandaleux accords conclus par le ministre Vanden Boeynants qui font dépendre l’approvisionnement en carburant des armées belges en Allemagne – les troupes de première ligne – du trust d’Etat soviétique Nafta B.

A juste titre, notre Parti dénonce le rôle du monopole d’Etat soviétique Scaldia-Volga installé dans notre pays et qui, sous le couvert de vente à bas prix d’automobiles, acquiert de grandes quantités de tôles d’acier nécessaires à l’armement soviétique.

A juste titre, notre Parti dénonce l’introduction et l’activité du social-impérialisme soviétique au port d’Anvers, sa politique de dumping dans le domaine du transport maritime.

La bourgeoisie laisse faire. Les partis de la bourgeoisie laissent faire. Les pseudo-révolutionnaires du groupe « Alle macht aan de aarbeiders » (dit Amada, dit T.P.O.) s’en tiennent à un silence complice. Notre Parti est le seul qui dénonce systématiquement ce scandale.

Camarades,

En cette année 1979, nous vivons en Belgique la cinquième année d’une grande crise qui est sans doute la crise économique la plus grave du régime capitaliste. Certes, elle ne charrie pas l’immense détresse de la crise des années 30, parce que les travailleurs ont arraché par leurs durs combats le droit à une certaine sécurité d’existence et aussi parce que tirant la leçon du passé, la bourgeoisie a introduit à son système d’exploitation et d’oppression une série d’aménagements qui visent à retarder les heurts les plus violents, en apaisant et en divisant. Mais par la destruction des forces productives, le nombre de fermetures, le nombre de faillites, l’ampleur catastrophique du chômage, la présente grande crise économique est bien plus grave que celle des années 30.

La bourgeoisie est désemparée. Toutes les panacées qu’elle a jadis employées, le protectionnisme, les primes à l’exportation, la destruction des récoltes et des machines, les grands travaux, le développement de l’industrie de guerre ne donnent rien. On a beau signaler l’une ou l’autre reprise temporaire, immanquablement la chute s’accentue et le Président du C.V.P., Wilfried Martens, reflétant les vues des économistes bourgeois, déclare que les quatre prochaines années seront les plus dures depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, en d’autres termes que la crise va s’aggraver encore.

Même si les politiciens du régime revêtent leurs carences et leur impuissance d’oripeaux linguistiques, c’est fondamentalement dans la situation économique et sociale qu’il faut chercher les causes de la grave crise politique qui frappe le régime au point de provoquer l’ébranlement de l’Etat belge et le déchirement des partis du régime.

La bourgeoisie ne peut résoudre la crise économique, parce que celle-ci n’est pas fonction du personnel politique, mais parce qu’elle est le fruit des contradictions du régime capitaliste.

Toute la politique de la bourgeoisie monopoliste vise à faire porter le poids de la crise par la classe ouvrière et les autres couches travailleuses, et, comme elle l’a toujours fait en semblable circonstance, à imposer les restructurations nécessaires à l’essor du profit après la crise. L’ampleur et la durée de la crise ne changent pas cette tactique, mais celle-ci devient plus complexe en accélérant ce qui est la tendance principale du moment : l’extension du capitalisme monopoliste d’Etat.

C’est la classe ouvrière qui, à la tête des masses populaires, est le fossoyeur de la bourgeoisie, qui détruira l’Etat belge, qui instaurera la dictature du prolétariat, pour aller au socialisme et au communisme.

Mais la classe ouvrière ne vit pas en dehors de l’époque ni en dehors de la société belge. Déjà dans le Manifeste du Parti Communiste, voici 131 ans, Marx et Engels observaient que dans une société donnée, l’idéologie dominante est celle de la classe dominante. Lénine a montré que le développement de l’opportunisme dans la classe ouvrière est la conséquence inévitable du capitalisme au stade de l’impérialisme. C’est d’ailleurs bien pour cela que le Parti Communiste est indispensable.

Par elle-même, spontanément, la classe ouvrière se bat et peut même mener de grands et héroïques combats sur des objectifs économiques ; c’est le Parti Communiste qui la transforme, selon l’expression de Marx, de « classe en soi » en « classe pour soi », qui lui apporte la conscience de classe, la direction révolutionnaire.

Apporter la conscience de classe révolutionnaire à la classe ouvrière ne se fait pas à travers le rebâchage de verbiages pseudo-marxistes par des missionnaires, le plus souvent ennuyeux. Il se fait par la présence modeste et permanente des communistes aux entreprises et leur participation comme travailleurs, parmi les travailleurs, aux grands combats de classe, pour montrer dans les faits que, même les revendications simplement économiques en apparence, ont un caractère politique.

La classe ouvrière belge est une classe ouvrière combative qui depuis sa naissance a su montrer une grande capacité d’organisation, une puissance de frappe extraordinaire. Très tôt, elle a su mettre au point toutes les armes de l’action directe, violer la légalité bourgeoise, développer les grandes grèves générales. Dès avant la première guerre mondiale, aussi bien en Flandre qu’en Wallonie, elle a pratiqué l’occupation des usines et même parfois l’autoproduction. Durant l’occupation hitlérienne, elle a été au centre de la résistance patriotique. Au cours de tous ces combats, elle a bravé maintes fois la répression bourgeoise et de son Etat ; des centaines d’ouvriers et d’autres travailleurs ont été assassinés par les forces de répression de l’ennemi de classe, mais rien n’a pu l’abattre.

Certains voudraient nous faire croire que la classe ouvrière aujourd’hui serait moins combative que naguère et prête à s’enliser dans les délices d’une société dire de loisirs et de consommation. Comment est-il possible de fermer ainsi les yeux sur la réalité la plus brûlante ? C’est la classe ouvrière immédiatement contemporaine, an alliance avec les autres travailleurs salariés, qui a fait la plus grande grève de notre histoire, celle de décembre 1960-janvier 1961, celle qui aujourd’hui encore fait trembler les capitalistes, les dirigeants socialistes et les dirigeants syndicaux.

Et depuis, combien de grandes grèves au Limbourg et à Anvers, à Liège, à Charleroi, dans le Borinage, le Centre, le Brabant wallon et jusque dans le Sud du Luxembourg ? Comment avec de telles appréciations comprendre que le Collège de l’Europe, éprouve le besoin de réunir un savant colloque de grands de la sociologie bourgeoise pour disserter sur un phénomène si inquiétant pour la bourgeoisie monopoliste et les directions syndicales, l’extension fulgurante des grèves sauvages ?

Voyons la multiplication des occupations d’usines, et là où c’est possible, l’autoproduction. Comment ne pas voir l’irruption impétueuse du combat des femmes ouvrières depuis la grève historique des ouvrières de la F.N. en 1966 jusqu’au formidable combat aujourd’hui des ouvrières de Salik-Quaregnon ?

Cette classe ouvrière au combat est riche d’un potentiel révolutionnaire formidable. Mais ce n’est pas en criant révolution qu’on va vers la révolution. Lénine nous a appris que quand on veut briser une chaîne il faut saisir un maillon faible et lui asséner des coups pour le faire sauter.

Aujourd’hui, dans un pays qui totalise plus de 500.000 chômeurs, qui a le deuxième taux de chômage de la C.E.E., dans lequel un tiers des chômeurs ont moins de 25 ans, la lutte pour l’emploi est tout à fait capitale ; c’est la préoccupation majeure de la classe ouvrière et de l’ensemble des travailleurs.

Il est historiquement vrai que c’est nous qui, les premiers en 1974, avons lancé le mot d’ordre des 36 heures. Nous précisons même 36 heures tout de suite avec le même salaire et une embauche proportionnelle. Cette revendication est devenue rapidement très populaire. Elle plaît à tous les travailleurs. Elle fait peur aux capitalistes.

On sait ce qu’en ont fait les dirigeants syndicaux. Devant la popularité du mot d’ordre, ils ont fait mine de s’y rallier. Mais tout de suite, ils ont sapé la revendication. Ils ont dit : les 36 heures, mais pour 1980 et ils n’ont pas parlé d’embauche proportionnelle. Nous voici en 1979, à quelques mois de cette échéance de 1980 que Debunne et Houthuys avaient fixée. Il est clair qu’à moins d’une grande bataille de classe unie et très dure, nous n’aurons pas les 36 heures. La productivité n’a jamais été aussi élevée. Le chômage bat tous les records.

Les communistes ont pour tâche importante, comme une partie intégrante de leur combat révolutionnaire, d’impulser la lutte pour l’emploi, contre les fermetures d’entreprises, pour les 36 heures, pour les conditions de vie de travailleurs.

Camarades,

Lénine a toujours indiqué qu’aucune victoire n’est possible pour la classe ouvrière sans dénoncer, vaincre et écraser l’opportunisme. Il a souligné :

« Si elle n’est pas indissolublement liée à la lutte contre l’opportunisme, la lutte contre l’impérialisme est une phrase creuse et mensongère ».

L’opportunisme s’est principalement manifesté en Belgique sous la forme de la social-démocratie. Le Parti Socialiste Belge a réduit le socialisme à une très vague notion de mieux-être matériel, de démocratie équitable (que les dirigeants socialistes foulent d’ailleurs systématiquement aux pieds dans les communes et les provinces où ils sont les maîtres). Et cela, on y parvient progressivement, à coups de succès électoraux et de participation gouvernementale. Le parti socialiste belge est devenu un parti gouvernemental pragmatique, dont toute préoccupation idéologique est bannie. Le fait de son actuelle division linguistique ne change pas la situation.

La bourgeoisie monopoliste a actuellement grand besoin des deux partis socialistes pour faire aboutir, de concert avec les directions syndicales, sa politique de crise qui, sans leur concours, provoquerait une explosion parmi les masses travailleuses. Elle a besoin des uns et des autres pour accélérer le développement du capitalisme monopoliste d’Etat. Ce sont les deux partis socialistes – et en premier lieu leur tendance de gauche – ce sont les directions syndicales et, à leur remorque, le P.C.B. révisionniste, qui présentent la prise de participation de l’Etat dans les monopoles de la sidérurgie comme une « réforme de structure anti-capitaliste », comme une marche au socialisme, alors qu’au sein même des conseils d’administration des trusts et des groupes financiers, les magnats célèbrent cela comme une grande victoire !

Cependant, il faut nous garder, aussi bien en Flandre qu’en Wallonie de faire du parti socialiste, de la base au sommet, un seul bloc à combattre sans nuances. Il est vrai que ces deux partis sont fondamentalement des formations de la bourgeoisie en secteur ouvrier. Il est vrai que qu’ils sont le champ de recrutement et de développement de la bourgeoisie monopoliste d’Etat. Il est vrai que le successives gauches socialistes, dont la dernière en date, les « Tribunes Socialistes », ont pour aspect essentiel un travail de récupération et de diversion. Mais il serait faux d’imaginer, aussi bien en Flandre qu’en Wallonie, que la lutte des classes contourne le parti socialiste sans y pénétrer.

Les deux partis socialistes ont encore beaucoup de militants ouvriers et ils influencent encore largement les masses ouvrières. Ils comptent beaucoup de militants venant de la petite bourgeoisie salariée. Tous ceux-là ne sont pas des ennemis, à confondre avec les Cools et les Claes, les Yerna et les Van Miert, les Simonet et le Glinne. Ce sont des alliées de notre combat, et ceux qui connaissent bien la réalité de ces partis savent qu’ils expriment souvent une grande indignation à l’égard d la trahison permanente des dirigeants socialistes. Trouver un langage commun, comprendre la nécessité de s’unir avec ces militants et sympathisants socialistes est donc un élément de grande importance.

Sur le plan de l’indépendance nationale, la situation est d’ailleurs très complexe. En fait, sous la houlette des Buset, des Spaak et des Collard, le parti socialiste belge a été longtemps le parti le plus américain de Belgique. Mais le déclin de l’impérialisme américain a porté ses fruits.

On peut dire que la majorité des dirigeants et des cadres des deux partis socialistes, tant celui de la Flandre que celui de la Wallonie, sont acquis à l’unité européenne, mais comme il s’agit de formations bourgeoises, avec les tendances munichoises de la bourgeoisie belge, on y pratique l’apaisement à l’égard du social-impérialisme soviétique.

Cette tendance est renforcée par le fait que le social-impérialisme soviétique, déployant partout en Europe un réel effort de pénétration en direction de la social-démocratie, il existe dans les deux partis socialistes une fraction nettement marquée par la collaboration avec les dirigeants soviétiques.

Nous l’avons déjà montré en évoquant la position des dirigeants socialistes lors de l’agression soviétique contre le Zaïre en mai 1978. Nous avons maintes fois dénoncé les relations privilégiées qu’a entretenues le parti socialiste belge encore unifié avec le parti social-fasciste d’Union soviétique et les partis révisionnistes des pays sous la botte soviétique – relations qui donnent lieu à des communiqués approuvant la prétendue politique de paix de l’URSS.

Voyons les positions démagogiques que le P.S.B. et plus encore son aile gauche, avec les Glinne et les Yerna, ont prises, sous le signe de l’antimilitarisme, contre la défense de la Belgique face aux préparatifs d’agression du social-impérialisme soviétique. La division linguistique ne changera pas cette situation, comme le prouvent notamment les articles violemment antichinois que publie en ce moment le quotidien « Le Peuple ».

Notre Parti attache une grande importance à l’analyse marxiste des syndicats. Nous avons à tenir compte du double aspect des choses. D’une part, les syndicats ne sont même plus aujourd’hui des organes de « contestation réformiste » mais sont devenus des instruments de collaboration de classe, intégrés dans l’appareil d’Etat, activant le développement du capitalisme monopoliste d’Etat.

Les dirigeants syndicaux sont les garants de la paix sociale et ils prennent une place prépondérante dans les rouages du capitalisme d’Etat. Ne sont-ils pas régents de la Banque Nationale, administrateurs du holding public – la Société Nationale d’Investissement » –, de la société Nationale de Crédit à l’Industrie, de la Société Nationale des Chemins de Fer, de la Sabena, de dizaines d’autres sociétés ? Les commissions paritaires, le Conseil Economique et Social ont un véritable pouvoir législatif. Ils sont parties prenantes à l’ONEM (et dans la chasse aux chômeurs organisée par l’ONEM), dans les tribunaux du travail. Voilà qui fait des grands syndicats des piliers du régime, d’un régime que le prolétariat a pour tâche de détruire.

D’autre part, le taux de syndicalisation est particulièrement élevé en Belgique – un des plus élevés parmi les pays capitalistes. Peu importe que cela soit dû au fait que l’affiliation est pratiquement obligatoire, que l’adhésion résulte très souvent de la recherche d’une certaine sécurité et de petites commodités que les ouvriers et les employés y trouvent. D’ailleurs, il serait faux de nier qu’un certain nombre de travailleurs considèrent encore les syndicats comme des instruments de la lutte de classe. Par conséquent, les communistes doivent s’y trouver, y militer, utiliser toutes les possibilités légales qui leur sont offertes. Il faut en finir avec la réticence marquée par de vieux réflexes gauchistes, le sectarisme et la recherche de la facilité.

Mais il faut aussi combattre le suivisme, les illusions sur la possibilité de récupérer le syndicat. Il faut promouvoir et développer le syndicalisme de lutte de classe, construire des Comités de Lutte Syndicale, clandestins pour éviter la répression des patrons et des dirigeants syndicaux, regroupant les travailleurs les plus combatifs.

Dans notre pratique syndicale, nous avons commis des fautes – et en général des fautes d’ordre sectaire, en des cas plus rares des fautes de caractère opportuniste. Mais là où la ligne du Parti est bien appliquée, nous avons eu des succès, nous avons animé des luttes importantes. Plusieurs camarades sont à la fois des délégués syndicaux et des responsables de Comités de Lutte syndicale.

Le bilan de la lutte des ouvrières de Salik-Quaregnon reste à faire, avec ses aspects positifs et ses aspects négatifs. Mais dès à présent et indépendamment de certaines manœuvres de sabotage de la direction de la C.S.C., c’est une des luttes les plus significatives qui soit : une lutte d’ouvrières pour l’emploi, occupant leur usine depuis plus de six mois, passant à la production sans capitaliste. Cette lutte importante n’aurait pas eu lieu sans le combat très ferme durant trois ans de l’organisation du Parti et du Comité de Lutte Syndicale.

En direction de la classe ouvrière, se nourrissant de l’opportunisme et le nourrissant, il est nécessaire, à côté du parti socialiste, des syndicats, de citer tout ce qu’on groupe habituellement sous le signe de la démocratie chrétienne, surtout le M.O.C.

Il y a là-dedans toutes sortes de courants. Les vieux tenants de l’antisocialisme cher au catholicisme social ancienne manière, une version de la social-démocratie passée à l’eau bénite et aussi des courants plus dynamiques qui se sont nourris de l’opération Vatican II et qui a amené certains permanents et certains prêtres à sympathiser, voire à militer au Rassemblement Wallon, au P.C.B., à la I.R.T., à Amada, etc., bref, à revêtir un aspect contestataire le plus souvent, respectueusement contestataire.

Il est évident, encore une fois, que nous devons voir le double aspect des choses : d’une part, l’aspiration d’un certain nombre d’ouvriers et d’intellectuels catholiques à participer réellement au combat de classe, au combat contre l’impérialisme – et ceux-là, nous devons les traiter en amis et en alliés, d’autre part, une volonté d’une Eglise restée foncièrement réactionnaire, liée à la bourgeoisie monopoliste, de freiner et de diviser le combat de classe fût-ce en semant des illusions.

Il importe aussi de bien voir que sont apparus dans certaines organisations catholiques des courants favorables au social-impérialisme soviétique. Quand le chanoine Goor reçoit des maîtres du Kremlin une récompense baptisée impudemment Prix Lénine de la paix, ce n’est évidemment pas pour avoir défendu des positions anti-impérialistes conséquentes et encore moins pour avoir dénoncé les préparatifs de guerre des nouveaux tsars, c’est parce qu’il s’est fait le propagandiste de la politique dite de détente, des accords d’Helsinki, du désarmement de l’Europe Occidentale et de la Belgique face à la politique agressive de l’URSS.

Quand un autre prélat et professeur à l’Université Catholique, le Chanoine Houtart, préside l’Association Belgique-Vietnam, justifie l’agression soviéto-vietnamienne contre le Kampuchea Démocratique, répand des calomnies sur le peuple kampuchéan et son gouvernement, attaque la République Populaire de Chine, il est impossible de ne pas voir qu’il fait le jeu du social-impérialisme soviétique.

Quand certains collaborateurs de « Au Travail », hebdomadaire de la C.S.C., multiplient les attaques haineuses contre le Kampuchea Démocratique agressé par le social-impérialisme soviétique et les expansionnistes vietnamiens, force est bien de remarquer qu’ils rendent service au social-impérialisme soviétique.

Dénoncer tous ces actes qui servent l’ennemi est un devoir pour les communistes, ne pas le faire serait s’en rendre complice.

Camarades,

Notre Parti attache beaucoup d’importance à l’analyse de la société belge pour répondre de façon correcte à ces questions : quels sont les alliés de la bourgeoisie monopoliste et les alliés du prolétariat, quels sont les alliés proches et les alliés peu sûrs des deux classes fondamentales, qui est à gagner et qui est à neutraliser ; et aussi, dans les combats pour l’indépendance nationale et contre les deux superpuissances, quels sont les alliés les plus proches et qui sert l’ennemi, qui peut être gagné et qui peut être neutralisé ?

A travers la préparation de ce Congrès, nous avons progressé dans cette analyse que nous allons systématiquement poursuivre sous la direction du Comité Central. Nous aurons à la compléter d’une analyse des partis politiques belges, qui sont certes des partis du régime, mais dans lesquels comme reflets des luttes de classe de la société belge, des tendances s’affrontent. Nous devons bien les connaître.

C’est un point essentiel pour mener une juste politique de concentrer les coups sur l’ennemi principal et de réaliser les alliances nécessaires. En outre, il sera nécessaire que le Parti élabore, en direction des larges masses, un programme d’action immédiate pour unir au maximum dans la lutte contre la dictature du capital, pour les revendications, pour l’indépendance nationale contre les deux superpuissances, contre la politique agressive du social-impérialisme soviétique.

Camarades,

Un des problèmes qui ne cessent d’agiter les politiciens de la bourgeoisie actuellement est ce qu’ils appellent parfois le communautaire ou parfois le linguistique.

Longtemps, la bourgeoisie s’est escrimée à nier l’existence d’un problème national en Belgique, elle s’est escrimée à faire croire qu’il y a une nation belge et elle avait inventé un slogan un peu pompeux : « Flamands, Wallons, ne sont que des prénoms : Belges est notre nom de famille ». En ce moment, certains réactionnaires et certains opportunistes en présentent une variante un peu à gauche sous forme de la nécessité d’unir les travailleurs flamands et wallons, ce qui est évidemment impérieux, mais en niant l’existence du problème national en Belgique.

C’est évidemment vouloir échapper aux faits. Il y a en Belgique une nation wallonne, une nation flamande, une minorité allemande. Certains problèmes culturels liés au développement inégal des régions et aussi des secteurs industriels dans un pays capitaliste.

Nier l’existence du problème national est une erreur. Subordonner tout au problème national, ramené souvent au déchaînement du chauvinisme linguistique, est plus qu’une erreur, c’est une diversion et une manœuvre de division. Diversion et manœuvre de division voulues par la bourgeoisie aux prises d’une part avec la crise économique dont elle veut rejeter les conséquences sur la classe ouvrière et les autres couches travailleuses, d’autre part, avec l’ensemble des travailleurs qui refusent de se comporter en moutons bêlants pendant qu’on tond.

Comme marxistes, dotés de l’analyse marxiste, nous aurions dû avoir une analyse audacieuse dans ce domaine. Il faut bien dire que les examens très partiels que nous avons menés sont restés insuffisants. Il faudra nous y mettre avec la volonté d’avancer, analyser ce problème sérieusement, franchement et complètement.

D’emblée, il faut souligner à ce sujet, la nécessité de s’en tenir fermement à la théorie marxiste de l’Etat. La crise actuelle des institutions, l’éclatement des partis, l’incapacité à parvenir à une réforme cohérente de l’Etat est un des témoignages de la crise générale du capitalisme, qui ne fera que s’accentuer, et nous nous en réjouissons. Les communistes ne sont pas préposés au maintien de l’Etat belge. Au contraire, ils sont préposés à sa destruction.

Certains politiciens bourgeois se proposent d’aménager l’Etat belge en lui donnant une forme fédérale, semi-fédérale, régionalisée. En admettant qu’ils y parviennent, l’Etat belge aura changé de forme mais non de contenu : il restera l’organe de la dictature de la bourgeoisie, essentiellement de sa fraction dominante, la bourgeoisie monopoliste.

Il est possible que, la crise s’accentuant, certains préconisent un séparatisme. Si demain un Etat flamand et un Etat wallon apparaissent, plus ou moins unis, plus ou moins séparés ou même totalement séparés, il s’agira d’Etats propres à un régime capitaliste. Et cet Etat flamand, cet Etat wallon, les communistes devront appeler à les combattre et à les détruire.

Mais, à la vérité, certains réformistes répandent des illusions à ce sujet. Notamment en Wallonie, ils veulent faire croire que parce qu’il y a une majorité dite de gauche, ils pourront aller rapidement au socialisme, par le jeu d’un parlement wallon et des réformes de structure ! En fait c’est une autre mouture de la voie pacifique.

Camarades,

Il est clair à tout marxiste-léniniste que le révisionnisme est une forme de l’idéologie bourgeoise, un support de la contre-révolution. Les révisionnistes sont des ennemis d’autant plus dangereux qu’ils sévissent dans les rangs mêmes de la classe ouvrière, qu’ils n’agissent pas à visage découvert et qu’ils se drapent du drapeau rouge pour combattre le drapeau rouge.

Le fait que les formations révisionnistes soient faibles, voire très faibles en Belgique, que contrairement à d’autres pays comme l’Italie, la France ou, dans une moindre mesure, l’Espagne, elles n’aient guère de poids électoral ou pas du tout, n’est pas une raison pour les négliger. Telles quelles, elles peuvent faire beaucoup de mal à la classe ouvrière et aux masses populaires en sapant leur combat, en semant le doute et le désespoir, en leur montrant un visage hideux de la révolution.

La principale formation révisionniste en Belgique est le P.C.B. Sur le plan de la politique intérieure en Belgique, il se présente comme une formation réformiste de type classique, qui s’est déjà à maintes reprises retrouvée à la droite du P.S.B. et du M.O.C.

Le P.C.B. a renié totalement la dictature du prolétariat. Il veut simplement démocratiser l’Etat belge, qu’il considère comme le point de convergence de plusieurs classes et dont il est possible de changer la nature par vie d’élections. Le P.C.B. estime qu’il suffit à la gauche de battre la droite au sein d’élections pour gérer l’Etat bourgeois en faveur des travailleurs.

Le P.C.B. appelle aux « réformes de structure anticapitalistes » sous forme de nationalisations, régies, holdings publics, prises de participation de l’Etat dans les monopoles capitalistes, ce qui n’est pas autre chose que vouloir accélérer le développement du capitalisme monopolistique d’Etat : c’est une caractéristique du capitalisme au stade de l’impérialisme. Le P.C.B. pratique une politique intégralement suiviste vis-à-vis des directions syndicales, bornant son action dans ce domaine à rassembler au maximum des mandats de délégués syndicaux, de permanents syndicaux et parfois de dirigeants syndicaux.

En ce qui concerne la politique étrangère, un certain temps, le P.C.B. a donné l’impression de tendre vers les positions de ce qu’il est convenu d’appeler l’eurocommunisme, c’est-à-dire un distancement critique de l’URSS. C’est ainsi qu’il a condamné l’intervention soviétique en Tchécoslovaquie et que, de temps à autre, il s’est inquiété du sort de l’un ou l’autre dissident soviétique ou tchécoslovaque. Cela n’était toutefois jamais allé jusqu’à une rupture avec l’URSS, qu’il a continué à présenter comme l’exemple même du pays socialiste avancé.

Au cours des dernières semaines, le P.C.B. a visiblement effectué une courbe rentrante et au moment où la politique agressive de l’URSS, notamment à l’égard du Kampuchéa Démocratique, l’a conduit à un isolement diplomatique, le P.C.B. éprouve le besoin de dire avec plus de netteté sa solidarité avec cette superpuissance.

Particulièrement en ce qui concerne ce qui est le problème-clef de l’heure, l’agression soviéto-vietnamienne, à la baguette du Kremlin, contre la République Populaire de Chine, c’est l’alignement complet.

Dans le document publié dans le « Drapeau Rouge » du 10 février 1979 pour son XXIIIème Congrès, le P.C.B. déclare :

« Nous avons exprimé à maintes reprises notre soutien sans faille au Vietnam, sans taire pour autant notre préoccupation devant les graves problèmes que posent au monde socialiste et au mouvement communiste international, des affrontements dont la responsabilité essentielle incombe aux manœuvres de l’impérialisme américain et à l’appui qu’il trouve dans la politique extérieure chinoise ».

Le Vietnam, pour le compte du social-impérialisme soviétique, envahit le Kampuchéa Démocratique, cela, le monde entier le voit et le condamne. Le P.C.B. vient dire, pratiquant l’amalgame le plus perfide, c’est la faute aux impérialistes américains et à la République Populaire de Chine.

Quelques jours plus tard, le 14 février 1979, le secrétariat du P.C.B. s’inquiète de ce qu’il appelle « la dangereuse tension sino-vietnamienne », il s’en prend au camarade Deng Xiaoping, au Parti Communiste Chinois, il accuse Pékin de politique belliciste, il reproche aux gouvernements européens d’être conciliants vis-à-vis de la Chine accusée de collusion avec les U.S.A. et la « réaction européenne ». A présent, la juste réplique que la République Populaire de Chine oppose aux provocations vietnamiennes est présentée comme une agression « contre un petit peuple pacifique ». C’est l’inversion du vrai et du faux. C’est là une position de laquais du social-impérialisme soviétique.

Dans le document invoqué pour son XXIIIème Congrès, le P.C.B. aligne une série de thèmes internationaux où il est intervenu pour la détente et pour les accords d’Helsinki ; dans la campagne contre les 30 milliards pour les avions militaires ; dans la campagne pour « désarmer pour survivre », contre la bombe à neutrons, contre le renouvellement des blindés pour l’armée belge, pour la solidarité avec le P.C. de Cuba, pour l’intervention soviétique dans la Corne de l’Afrique et au Zaïre. C’est, dans chacun des cas, le soutien à la politique agressive de l’URSS, y compris au détriment de la défense et de l’indépendance nationale de la Belgique.

Le P.C.B. apparaît bien comme une formation prosoviétique, l’ossature de la 5e colonne soviétique en Belgique. Peut-être y a-t-il des militants honnêtes au P.C.B. qui ne sont d’accord ni avec l’ultra-réformisme sur le plan intérieur, ni avec la politique d’appui aux crimes du social-impérialisme soviétique. Nous devons bien constater que jusqu’à présent, ils se sont bien peu manifestés.

Le trotskysme est apparu comme courant, en Belgique, principalement dans les années 1924-30. Son caractère révisionniste, contre-révolutionnaire a été percé à jour et il a été politiquement écrasé bien avant la Seconde Guerre mondiale. Il n’a subsisté que comme vestige à caractère diversionniste nettement marqué.

Il a repris un peu de vigueur avec la dégénérescence du P.C.B. Il a connu un certain regain, voici 22 ans, autour du journal « La Gauche » présenté alors comme un journal de tendance au sein du P.S.B., dont les chefs trotskystes étaient membres. Après un échec sous cette forme, les trotskystes ont fini par créer la L.R.T. et il y a eu un nouveau regain dans les années 68 et suivantes avec l’explosion du mouvement étudiant. Puis, cela a passé de mode, les milieux qui ont fait un sort à la L.R.T. semblant lui préférer actuellement Amada. Si bien que la principale formation trotskyste donne plutôt l’impression d’être en état de survie difficile.

Les positions de la L.R.T., sur le plan intérieur, sont, un peu radicalisées, celles des directions syndicales et du P.C.B. : voie parlementaire, conquête pacifique de l’Etat, réformes de structure anticapitalistes, alignement sur les directions syndicales avec critique modérée de la bureaucratie.

Sur le plan international, la L.R.T.et les diverses sectes trotskistes vont venues à une défense quasi-inconditionnelle des positions du social-impérialisme soviétique, ce qui ne manque pas d’être révélateur quand on connaît la haineuse et forcenée campagne que les trotskystes ont menée naguère contre l’URSS socialiste de Lénine et de Staline.

Une autre variété de révisionnisme se manifeste autour du journal « Pour » qui entend patronner une nouvelle organisation baptisée « Pour le Socialisme ». Son promoteur a pataugé depuis quelque dix ans dans bien des mares et il se présente sous ce nom un composite de trotskysme, d’anarchisme et d’impatience gauchiste, visant surtout à séduire les lycéens.

Sur les plans intérieur et extérieur, ses analyses très vagues aboutissent à se placer sous une forme plus radicale, dans le sillage du P.C.B. et de la L.R.T., y compris dans les prises de position agressivement antichinoises et antikampuchéanes, y compris dans le sabotage, sous des slogans ultra-révolutionnaires, de la lutte antihégémonique.

Camarades,

Tout ce qui se dit marxiste-léniniste ne l’est pas pour autant. Nous avons une certaine expérience à ce sujet en Belgique. Non pas tant avec le P.C.B. qui se souvient plutôt rarement qu’il est bon, de temps en temps, pour faire passer sa marchandise avariée, de se dire marxiste-léniniste. Mais nous avons connu quelqu’un de l’espèce de Grippa qui non seulement en Belgique mais encore à l’étranger a passé pour un dirigeant et un théoricien marxiste-léniniste. Aujourd’hui, il n’est plus qu’un cadavre politique.

Il y a eu aussi les aventuriers de « L’Exploité », à Charleroi. Nous aussi, nous en avons été dupes et nous avons fini par les considérer comme des marxistes-léninistes, et le P.C.M.L.B. a fait l’unité avec eux. Lors du Deuxième Congrès, le P.C.M.L.B. a fait une critique en profondeur des erreurs opportunistes commises à l’occasion de l’unité et, devant le travail fractionniste mené par les chefs de file de ce groupe. Cependant, cette critique a été insuffisante. L’unité avec « L’Exploité » a été une erreur, parce que ce groupe n’a jamais été ni de près ni de loin marxiste-léniniste.

Dans ses positions au sujet de « la Belgique, colonie américaine », dans son anarcho-syndicalisme et son populisme borné et sectaire, sa conception de suivre le couches les plus arriérées de la classe ouvrière plutôt que de s’unir à l’avant-garde, dans son refus de l’organisation en cellules, dans ses positions syndicales, le groupe de « l’Exploité » montrait son essence foncièrement révisionniste. A travers la pratique, il est apparu à l’évidence qu’on se trouvait devant une clique aventuriste révisionniste, anticommuniste qui ne cache même plus ses positions pro-soviétiques, agressivement anti-chinoises. Mais en cette affaire, le P.C.M.L.B. s’est laissé impressionner par une étiquette marxiste-léniniste, une réputation surfaite d’organisation ouvrière. Le groupe de « L’Exploité » a été politiquement réduit à néant, mais nous devons continuer à tirer la leçon de l’erreur commise.

Rappelons-nous Grippa, rappelons-nous L’Exploité, rappelons-nous la fusion de groupes qui se faisaient volontiers donneurs de leçons et voyons aujourd’hui ce qu’il en reste.

Camarades, en ce qui concerne le marxisme-léninisme, il n’y a pas d’appellation contrôlée, et le « sincéromètre » dont parlait Lénine n’est pas encore inventé. Pour distinguer le vrai du faux, il n’y a rien de tel que de chercher la vérité dans les faits, de s’en tenir à la pratique.

Il existe un groupe en Belgique qui excelle à faire parler de lui. Croyez-en la R.T.B. gouvernementale, « La Libre Belgique » et « La Cité », « La Gauche » et « Le drapeau Rouge », il n’est de «maoïste » en notre pays que le groupe « Alle macht aan de arbeiders » (dit Amada, dit T.P.O.).

Outre que ce groupe qui pratique avec une maîtrise exceptionnelle les citations tronquées, la calomnie et les injures, se donne pour tâche essentielle, selon ses statuts, de détruire notre Parti, nous avons de solides raisons de dire qu’il s’agit d’un groupe révisionniste.

Sur le plan intérieur, Amada renie le concept de dictature du prolétariat, qu’il a remplacé par la notion de démocratie populaire comme organe du pouvoir de plusieurs classes, dont des fractions de la bourgeoisie monopoliste. C’est le reniement de l’enseignement de Lénine sur l’impérialisme.

Amada se contente de mettre un peu de couleur rouge sur le slogan mystificateur de « réformes de structure », à condition que ce soit « sans un franc d’indemnité ». Pour lui, c’est la non-indemnisation qui fait le critère du socialisme, et non la nature de l’Etat. En France, les usines Renault ont été nationalisées sans un franc d’indemnité, ce serait du socialisme. En Chine, les capitalistes nationaux et même certains capitalistes étrangers ont été indemnisés par l’Etat prolétarien, ce ne serait donc pas, selon Amada, du socialisme !

Amada pratique à l’égard des syndicats une politique de suivisme, taisant toute critique, s’alignant sans restriction sur les positions du secrétaire général de la F.G.T.B. Debunne, visant à conquérir le plus de mandats syndicaux possibles. Entre cet alignement et celui du P.C.B., il n’y a (et encore, de plus en plus rarement) qu’une différence de degré dans le radicalisme verbal.

Amada participe aux élections, non pas en organisation révolutionnaire se servant d’une tribune pour diffuser des positions révolutionnaires, mais selon les règles du plus plat électoralisme, en se présentant au maximum d’endroits pour gonfler son total des voix, en présentant un programme édulcoré, et il est prêt aux alliances sans principe, comme il l’a montré à Hoboken, où, pour obtenir un siège d’administrateur au CPAS, il n’a pas hésité à s’allier au parti de l’ultra-réaction, le P.V.V.

Si on en croit son leader, Amada se pose le problème de « Comment unir la gauche ». Mais la gauche, pour lui, c’est la gauche intégrée dans le régime, les deux partis socialistes, les directions syndicales, la L.R.T., le P.C.B., l’amalgame des réformistes et de révisionnistes.

Sur le plan extérieur, nous pouvons nous réjouir du ralliement d’Amada à la théorie des trois mondes et à l’union de l’Europe, même s’il a été particulièrement tardif. Nous pouvons nous réjouir de ce qu’Amada défende la Chine, même si, en défendant la Chine, Amada donne toujours l’impression de vouloir couvrir ses positions à travers celles de la Chine.

Mais nous devons constater l’ambiguïté, – c’est le moins qu’on puisse dire – de plusieurs positions d’Amada.

Comme le P.C.B., Amada a mené une vaste campagne contre la bombe à neutrons et il a même fait ce que le P.C.B. n’a pas fait, il a organisé une manifestation. Cela ne pouvait que réjouir Brejnev.

Comme le P.C.B., Amada a participé à la campagne « Désarmer pour survivre » – désarmer le Belgique face au social-impérialisme soviétique – et s’il a contourné ce slogan trop révisionniste en parlant d’armement populaire, il n’en a pas moins contribué à la mobilisation pour la manifestation qui, heureusement, fut un échec.

Amada a condamné l’agression contre le Zaïre, mais, ne craignent pas de jeter la confusion , il a du même élan condamné Mobutu, chef d’Etat du pays agressé, et l’intervention franco-belge qui pourtant contrecarrait l’agression.

Amada a organisé une campagne pour le 10ème anniversaire de l’agression soviétique en Tchécoslovaquie , mais en recherchant comme alliés privilégiés le P.C.B. et les trotskystes et, dans ce but, il est allé jusqu’à abandonner le mot d’ordre d’indépendance nationale.

Amada a violemment critiqué et injurié le Premier secrétaire du Comité Central de notre Parti qui, au cours du meeting internationaliste du 4 mars 1978 pour le 130ème anniversaire du Manifeste du Parti Communiste, avait stigmatisé la campagne antichinoise des dirigeants albanais et dénoncé l’agression vietnamienne contre le Kampuchéa, à l’instigation et pour le compte du social-impérialisme soviétique.

Amada avait écrit :

« De cette façon, Lefebvre traite les Partis albanais et vietnamien comme des ennemis. C’est une politique à courte vue et scissionniste. Nous devons voir les choses à long terme, ne pas en exagérer inconsidérément les divergences actuelles, mais, au contraire, travailler à l’unité ».

Il a fallu longtemps à Amada pour découvrir l’agression vietnamienne et la condamner. L’été dernier, il invitait encore les travailleurs à visiter l’Albanie, il continue à parler de la construction socialiste en Albanie et à faire de la propagande pour les Amis de l’Albanie Nouvelle, cette officine antichinoise et anticommuniste.

L’analyse montre que dans notre pays, où le P.C. révisionniste après certaines hésitations, et quoi qu’il en dise parfois, se place à l’écart de ce qu’on appelle l’eurocommunisme, une formation de rechange est apparue sur cette ligne. Les partis les plus engagés dans l’eurocommunisme, par exemple le P.C. espagnol, se permettent de critiquer l’URSS, parfois avec inconséquence, parfois avec virulence, ils osent même lui dénier son caractère socialiste, dénoncer sa politique impérialiste avec plus ou moins de netteté. Sur le plan intérieur, ils sont des partis réformistes, puissamment intégrés dans le régime et contribuant par le fait même à le renforcer. Amada est foncièrement une formation de ce type.

Cette analyse, nous devons la faire connaître autour de nous. Nous devons polémiquer sans faiblesse avec Amada. Nous n’avons pas le droit, au moment où la crise du régime s’accentue et où les mass-média de la bourgeoisie s’ingénient à faire de la publicité autour d’Amada, de ne pas réagir et d’accepter que soit présentée à la classe ouvrière et aux masses travailleuses comme du marxisme-léninisme, une politique essentiellement révisionniste.

Il est incontestable que les militants d’Amada, subjectivement veulent la révolution. Malheureusement, force est bien de constater que leurs dirigeants ont obtenu jusqu’ici de ces militants un alignement inconditionnel, qui se marque notamment par un refus de prendre connaissance de nos analyses, de notre ligne, de notre pratique. Ils s’en tiennent à des slogans simplistes, ils s’en réfèrent à des textes calomnieux où leurs dirigeants accumulent les injures, les mensonges, les citations tronquées ou délibérément falsifiées. La politique de l’unité d’action se réduit à la magouille. Nous n’avons, pour notre part, jamais refusé la discussion.

Amada nous a toujours traités en ennemi qu’il se propose d’abattre. Nous ne désespérons pas d’amener ses militants à une confrontation honnête des positions et à une polémique loyale. Mais nous disons bien franchement et nettement qu’on ne va pas à la révolution avec une ligne et des méthodes révisionnistes : on lui tourne le dos.

IV

Camarades,

Ainsi que je le disais au début de ce rapport, ce Congrès revêt une grande importance. C’est un Congrès de victoire, le Congrès de l’unité des marxistes-léninistes.

Est-ce à dire que la lutte pour l’unité des marxistes-léninistes est terminée ? Il est évident que non : cette lutte ne sera jamais terminée. Pour réaliser l’unité entre le P.C.M.L.B. et Lutte Communiste (m-l), nous avons dû lutter au sein de nos organisations respectives, à l’intérieur de nous-mêmes, contre le sectarisme. La négociation a été placée constamment sous le signe de l’union et de la lutte. Maintenant, nous allons lutter vigoureusement pour maintenir et développer l’unité dans le Parti unifié.

Il y a en dehors du Parti des militants qui se réclament du marxisme-léninisme. Il y en a encore plus qui sont susceptibles de devenir marxiste-léniniste. Il y en a qui ont chevauché de drôles de coursiers, pris des chemins qui menaient bien loin de la révolution mais à qui la défaite et l’échec ont appris bien des choses et qui semblent prêts à reconnaître leurs erreurs. Nous sommes disposés à les écouter et à nous unir à eux. Nous ferons tout pour encore conquérir d’autres victoires dans le dur combat pour l’unité des marxistes-léninistes.

Le 22 décembre 1978, c’était le quinzième anniversaire de la fondation du Parti. Nous avons reçu un grand nombre de messages de partis frères, d’organisations anti-impérialistes du tiers monde, et ils nous disaient des choses bien précieuses. Nous nous efforcerons d’en être dignes. La fondation du Parti, c’est une chose révolue. Mais la construction et l’édification du Parti, cela n’en finit pas. Cela doit être notre souci constant, et cela jusqu’à l’avènement du communisme.

Le Parti Communiste Marxiste-Léniniste de Belgique est un parti prolétarien. Prolétarien, parce qu’il représente de façon concentrée les intérêts fondamentaux et la volonté de classe du prolétariat, en ce qu’il est fondé sur la théorie marxiste-léniniste. Il est l’avant-garde de la classe ouvrière.

Pour édifier le Parti révolutionnaire, constamment, nous devons combattre deux défauts, qui sont d’ailleurs des frères jumeaux, le spontanéisme et l’intellectualisme. Le spontanéisme imagine plus ou moins confusément que les masses sont spontanément révolutionnaires et que, par conséquent, le Parti est inutile ou, dans le meilleur des cas, il n’a qu’un rôle d’appoint à jouer. Il débouche fréquemment sur l’ouvriérisme qui estime que la classe ouvrière est de façon innée révolutionnaire et cela aboutit en dernier ressort à suivre les couches les moins avancées de la classe ouvrière. Le spontanéisme nie la nécessité d’organiser le Parti, nie la discipline, favorise le fractionnisme, entrave l’unité organisationnelle du parti, sa cohésion et son unité idéologique.

L’intellectualisme se fonde sur une prétendue supériorité des intellectuels en fonction d’un savoir livresque. Il se marque par le goût des théorisations à l’infini, des bavardages, des spéculations coupées de la pratique, le refus de faire des entreprises les citadelles du Parti, la croyance que la révolution progresse spontanément à partir du prétendu savoir de quelques spécialistes, capables à travers les livres, de déterminer une ligne scientifique, sans passer par la pratique.

Ces deux conceptions nous les avons rencontrées sous une forme ou sous une autre au fil des années et nous aurons encore à les combattre, car elles sont une litière pour le révisionnisme.

Un parti communiste véritable a pour tâche d’appliquer les principes universels du marxisme, du léninisme, de la pensée-maotsétoung aux conditions concrètes de la révolution belge.

Cela implique le renforcement de l’éducation idéologique, l’étude en profondeur de l’économie marxiste (un domaine où trop de camarades sont d’une grande faiblesse), des classiques du marxisme-léninisme, des articles de notre presse, des documents de notre Parti. Nous ne sommes pas opposés à l’étude individuelle, loin s’en faut, mais il faut que les cellules prennent en main l’éducation idéologique de leurs membres, des stagiaires, des sympathisants. Le Comité Central et le Bureau Politique devront diriger l’effort de renforcement idéologique de tout le Parti. Cependant, n’oublions pas que le marxisme, le léninisme, la pensée-maotsétoung s’assimilent non seulement à travers l’étude mais à travers la pratique. C’est la pratique qui nourrit la théorie et qui vérifie la valeur de la théorie.

Le principe à la base de l’organisation du Parti est le centralisme démocratique. Il postule que l’organisation de base du Parti est la cellule. Comme nous sommes un parti prolétarien, nous devons accorder la priorité absolue au travail militant dans et vers les entreprises, principalement vers les entreprises les plus grandes, en tous cas les plus significatives. Là où ce travail a été bien fait, le Parti a remporté des succès et il a pu impulser des luttes. Là où ce travail n’a pas été fait, il y a eu des échecs.

La démocratie postule le compte rendu régulier à la base sur le travail des organes dirigeants, la discussion la plus libre dans les réunions, le droit à la critique, l’abondance des propositions.

Le centralisme signifie que les organes dirigeants sont élus après délibération démocratique. Les décisions sont prises à l’issue des discussions. L’individu se soumet à l’organisation, la minorité se soumet à la majorité. Les échelons inférieurs se soumettent aux échelons supérieurs et l’ensemble du Parti au comité Central.

Le libéralisme et le laxisme ont fait beaucoup de mal au Parti. La démocratie prolétarienne est incompatible avec l’ultra-démocratisme. Le libéralisme, le laxisme, l’ultra-démocratisme favorisent l’opportunisme, le révisionnisme, le fractionnisme.

Celui qui n’est pas d’accord avec une décision prise a le droit de réserver son avis, de reposer la question, de s’adresser aux organes dirigeants. Mais il doit appliquer. Et le droit de reposer la question ne peut être prétexte à saboter le déroulement des réunions. La démocratie, ce n’est pas la tolérance à l’égard des bavardages et des cancans, des idées fausses, des herbes vénéneuses ; c’est, au contraire, le moyen de les combattre. Celui qui est indifférent devant les idées fausses ou qui tolère leur diffusion, s’en rend complice. Il faut extirper les herbes vénéneuses. Un organisme sain rejette les déchets.

Aujourd’hui, ce dont le Parti a le plus besoin, c’est de centralisme. Lénine a dit : « Une centralisation absolue et la plus rigoureuse discipline du prolétariat sont une des conditions essentielles pour vaincre la bourgeoisie ». Le Parti n’est pas un club de discussion. Ses rangs doivent être un bataillon d’acier sous l’autorité de sa direction élue. Il doit à tous les niveaux pratiquer la critique et l’autocritique.

Le renforcement du centralisme pour permettre une démocratie plus active exige une meilleure information de la base vers le sommet et du sommet vers la base, des réunions plus vivantes, bien préparées, où chacun participe de façon constructive, des directives précises, le contrôle des tâches, le refus d’improvisation dans l’accomplissement des tâches. Il faut établir des responsabilités précises et que chacun se sente responsable des tâches qu’il a à accomplir devant sa cellule ou l’organe du parti qui les lui a confiées.

Moins de libéralisme, plus de sens des responsabilités, plus de discipline, des informations plus nombreuses, des responsabilités mieux établies, une constante vérification des tâches, un centralisme plus grand pour une plus grande efficacité du Parti et le développement de sa juste ligne marxiste-léniniste ! C’est un élément capital pour l’édification du Parti Communiste Marxiste-Léniniste de Belgique.

V

Camarades,

Les communistes sont internationalistes. Cet internationalisme s’est exprimé notamment par l’existence d’une Internationale. Si le bilan de l’Internationale Communiste, fondée par Lénine, reste encore à faire dans tous ses aspects positifs et négatifs, il apparaît déjà qu’elle a joué un grand rôle dans le développement de la révolution mondiale.

En 1943, l’Internationale Communiste a été dissoute parce que son existence ne correspondait plus aux exigences de la lutte. Aujourd’hui, chaque parti communiste doit être capable d’assimiler le marxisme, le léninisme, la pensée maotsétoung et d’en appliquer les principes universels aux conditions concrètes de son pays. Il a pour devoir, en tenant compte des conditions différentes parfois énormes qui peuvent exister même entre pays voisins, d’analyser et d’étudier les expériences des autres partis communistes, leurs victoires et leurs échecs.

Il n’y a pas de parti-père, de parti dirigeant, de parti chef d’orchestre. Tous les Partis, grands ou petits, déjà au pouvoir ou encore au début du long chemin de la révolution, sont égaux en droits et en devoirs. Un parti qui s’immisce dans la vie et la politique des autres partis, viole un principe sacré de l’internationalisme prolétarien. Un parti qui se conduit en satellite d’un autre ne sera jamais capable de diriger le combat révolutionnaire de son propre pays. Apparemment, cela peut paraître beaucoup plus difficile, car il est aisé de suivre les directives d’un centre dirigeant, de ne pas penser avec son propre cerveau. Pourtant, savoir s’y retrouver soi-même, à travers la pratique directe et indirecte, en toute indépendance, c’est la voie la plus sûre pour être fort idéologiquement, pour aller à la victoire.

C’est l’observation, en tous, pays, de ce principe qui permet à l’ensemble des Partis Communistes d’arriver à une unité supérieure, bien plus solide que celle qui résulte de l’alignement inconditionnel.

Il n’existe plus d’Internationale Communiste structurée, mais il existe un Mouvement Communiste International groupant de façon informelle tous les partis qui appliquent aux conditions concrètes de leur pays, les principes du marxisme-léninisme, sans même tolérer la moindre ingérence, agissant en toute indépendance. Il se dégage de la pratique et de la confrontation des expériences une ligne générale du Mouvement communiste International. Il faut veiller à renforcer l’unité du Mouvement Communiste International sur la base du marxisme, du léninisme, de la pensée maotsétoung. Pour renforcer cette unité, les rencontres et les échanges d‘expériences, bilatéraux entre partis marxistes-léninistes sont fructueuses et enrichissent beaucoup chacune des parties.

Le Parti Communiste Marxiste-Léniniste de Belgique a de très bonnes relations avec le Parti Communiste Chinois. Il y a une grande unité, une grande confiance, une grande amitié entre les deux Partis. Rappelons l’importance qu’a eue, le 8 août 1977, la rencontre du Premier secrétaire du Comité Central de notre Parti avec le camarade Houa Kouo-feng, Président du Comité Central du Parti Communiste Chinois. Ainsi que nous l’avons constaté de part et d’autre, lors de la dernière rencontre, au cours de l’été 1978, jamais l’unité entre les deux Partis n’a été aussi grande.

Le Parti Communiste Chinois est un grand Parti qui a conduit et conduit victorieusement la révolution dans un grand pays. Il a entrepris la construction du socialisme. Il est le fer de lance dans la lutte contre le révisionnisme moderne, tant sur le plan intérieur que sur le plan mondial. Il combat victorieusement l’opportunisme et le sectarisme, ces fourriers du révisionnisme et de la contre-révolution. Ayant toujours mené la lutte entre les deux lignes de telle façon que la ligne prolétarienne l’emporte sur la ligne bourgeoise, le Parti Communiste Chinois a toujours su frapper les ennemis de classe faufilés dans ses rangs et se montrer impitoyable pour les escrocs politiques. Notamment, il a écrasé sans ménagement Lin Piao et la bande des quatre.

Le Parti Communiste Chinois a été longtemps dirigé par le Président Mao Tsétoung, qui prend place parmi les grands théoriciens et praticiens de la révolution, à côté de Marx, Engels, Lénine et Staline. Nous exprimons notre totale solidarité avec le Parti Communiste Chinois, ayant à sa tête le camarade Houa Kouo-feng. Nous sommes persuadés qu’il remportera la victoire dans la bataille des quatre modernisations. Nous saluons la République Populaire de Chine, bastion de la révolution prolétarienne mondiale, fidèle soutien des peuples luttant pour leur libération et pour leur indépendance nationale.

Le Parti Communiste Marxiste-Léniniste de Belgique a de bonnes relations avec le Parti Communiste du Kampuchea. Nous avons de longue date dit notre solidarité avec ce Parti frère héroïque et glorieux qui a conduit le peuple kampuchéan dans sa victorieuse guerre populaire contre l’impérialisme américain. Nous avons, de toutes les manières, combattu la campagne de calomnies contre le Kampuchea Démocratique qui constituait la préparation idéologique de l’agression soviéto-vietnamienne.

Nous avons soutenu l’effort du Kampuchea Démocratique pour reconstruire le pays, édifier la patrie, construire le socialisme en comptant essentiellement sur ses propres forces. Dès que le Kampuchea Démocratique a été agressé en décembre 1977, nous avons dénoncé l’agresseur vietnamien et son instigateur, le social-impérialisme soviétique. Maintenant que depuis janvier de cette année, la guerre a pris un tour nouveau, que le pays a été envahi, qu’un gouvernement fantoche a été installé à Phnom Penh par l’agresseur, nous renforcerons encore notre solidarité avec le peuple kampuchéan engagé dans une guerre populaire de longue durée qui sera victorieuse. Nous exprimons notre soutien total au Parti Communiste du Kampuchea, ayant à sa tête, le camarade Pol Pot.

Le Parti du Travail d’Albanie a eu de grands mérites dans la lutte contre le révisionnisme moderne. Force est bien de constater qu’aujourd’hui, il a tourné le dos au marxisme-léninisme et se conduit en détachement plein de rage de la contre-révolution.

L’économie albanaise connaît de difficultés graves que ses dirigeants ne parviennent pas à surmonter. Et ceux-ci, aux prises avec une situation difficile, en sont venus à utiliser le chauvinisme le plus marqué et à tourner le dos au socialisme. La direction du Parti du Travail d’Albanie a attaqué la théorie des trois mondes, l’œuvre de Mao Tsétoung et de Chou En-laï. Reniant tous ses écrits du passé, elle en est arrivée à affirmer que le Parti Communiste chinois est révisionniste depuis 1935 et Mao Tsétoung depuis toujours.

La direction albanaise propage une pensée simpliste et aventuriste selon laquelle dans la vaste lutte à l’échelle mondiale, le prolétariat n’a pas d’allié et selon laquelle la révolution en Europe est affaire immédiate.

A l’intérieur du pays, elle a instauré une véritable terreur. Elle a éliminé physiquement plusieurs membres du Bureau Politique dont tout aujourd’hui démontre qu’ils étaient fidèles au marxisme-léninisme, de nombreux dirigeants et cadres. Elle est passée à l’agression d-contre de nombreux partis marxistes-léninistes. Notamment, elle a instigué et encouragé la clique scissioniste de l’Exploité à se dresser contre la ligne du Parti et de semblables immixtions, elle les a multipliées dans d’autres partis.

Nous ne pouvons que stigmatiser la politique actuelle de la direction albanaise, dénoncer son anticommunisme et son scissionnisme. Le peuple albanais est un peuple héroïque, ayant de grandes traditions révolutionnaires, haïssant l’oppression. Il a toute notre confiance.

Le Parti Communiste (ex-Parti des Travailleurs) du Vietnam est entièrement aligné sur le parti socialfasciste de l’Union Soviétique et il dirige une agression ignominieuse contre le Kampuchea Démocratique, des provocations contre la République Populaire de Chine. C’est le résultat d’une grave faillite économique et d’une inféodation croissante aux maîtres du Kremlin.

Le Président Ho Chi Minh, son dirigeant historique, et le peuple vietnamien ont de grands mérites historiques dans la lutte contre l’impérialisme et le colonialisme.

Cependant, il faut constater que l’histoire de ce parti est marquée par de graves déviations. Quand il est fondé en 1930 ; il s’intitule Parti Communiste Indochinois, marquant sa volonté d’établir l’hégémonie vietnamienne sur les trois pays de l’Indochine par l’intermédiaire de la fédération indochinoise.

En 1945, la direction commet la grave erreur révisionniste et liquidatrice de dissoudre le parti au profit du front, le Vietminh. Le Parti ne sera reconstitué qu’en 1951 sous le nom de Parti des Travailleurs du Vietnam.

A ce moment, celui-ci met sur pied un faux parti communiste cambodgien au service de ses plans de domination. Les communistes kampuchéans durent combattre ce faux parti à la solde de l’étranger, le mettre en pièces pour construire le véritable Parti Communiste du Kampuchea, force dirigeante de la victorieuse lutte de libération.

En 1968, le Parti des Travailleurs du Vietnam a approuvé l’agression soviétique contre la Tchécoslovaquie.

Après la mort d’Ho Chi Minh, la politique révisionniste, chauvine, raciste du Parti des Travailleurs du Vietnam, son inféodation au parti social-fasciste soviétique se sont accentuées jusqu’à la politique actuelle d’agression et de guerre de rapines. Le Parti des Travailleurs du Vietnam, qui a pris aujourd’hui avec impudence le nom de Parti Communiste du Vietnam, a dégénéré avec rapidité. Il est devenu un parti contre-révolutionnaire, fasciste, opprimant son propre peuple et qu’inévitablement, un jour, son propre peuple chassera du pouvoir.

Camarades,

Pourquoi ne pas dire que cette dégénérescence de deux partis que nous avons appris à aimer et à respecter à des titres divers, nos remplit de tristesse ? Il peut en résulter pour certains un découragement.

Cependant, dans déjà longue histoire du mouvement ouvrier révolutionnaire, ce n’est pas un fait nouveau. C’est une loi absolue à laquelle rien n’échappe que UN SE DIVISE EN DEUX. Il y a toujours lutte entre les deux lignes, et la ligne juste ne peut l’emporter qu’en écrasant la ligne fausse et en éliminant ceux qui en sont les chefs de file.

Il y a eu lutte entre le marxisme et l’anarchisme. La victoire du marxisme, l’écrasement de l’anarchisme a entraîné une diminution temporaire des effectifs, mais elle a renforcé le combat révolutionnaire et permis de grandes victoires.

Il en a été de même dans chaque grand combat de lignes, qu’il s’agisse de la victoire des marxistes contre le révisionnisme de Bernstein, du combat de Lénine contre la trahison de la Deuxième Internationale et le révisionnisme de Kautsky, du combat de Lénine et de Staline contre le révisionnisme trotskyste, du combat du Président Mao Tsétoung et du Parti Communiste Chinois contre le révisionnisme moderne de Khrouchtchev et de Brejnev. Chaque fois, les faibles et les instables se sont laissé impressionner par les exclamations des ennemis. Mais l’expérience prouve que de tels combats n’affaiblissent pas le Mouvement Communiste International, mais le renforcent considérablement. Les trahisons des directions albanaises et vietnamiennes, en dernière analyse, n’affaiblissent pas le Mouvement Communiste International, mais le renforceront.

Camarades,

A côté des Partis Communistes expérimentés, il y a les partis et les organisations marxistes-léninistes reconstitués dans de difficiles combats au cours des quinze dernières années. Ils sont ce qui naît, qui est encore fragile, parfois très fragile. Il est nécessaire qu’ils surmontent cette fragilité pour se développer et édifier de vrais partis marxistes-léninistes. Et comme l’ennemi ne ménage ni ses coups, ni ses tromperies, cela ne va pas sans mécompte.

Quelles règles suivons-nous en ce domaine ? En principe, nous ne repoussons personne et surtout, nous ne nous immisçons à aucun prix dans les affaires d’organisations d’autres pays qui se réclament du marxisme-léninisme. De quel droit le ferions-nous ? D’abord, c’est une question de principe. Toute immixtion est une faute grave et inadmissible. Ensuite, nous ne connaissons que très imparfaitement la situation concrète de ces pays même très proches, nous connaissons insuffisamment les organisations en question, et, en dernière analyse, c’est la pratique qui sépare ce qui est marxiste-léniniste de ce qui ne l’est pas. D’ailleurs, il est arrivé que des organisations qui avaient pu paraître sur une juste ligne aient, à la baguette de l’étranger, changé de nature et ont dégénéré.

Dans certains pays, nous connaissons bien le parti marxiste-léniniste. Nous connaissons sa ligne, sa pratique, son évolution. Nous connaissons ses dirigeants. Nous avons pu échanger des expériences et nous apprécier mutuellement ; dans de telles conditions, nous avons des relations basées sur la franchise, l’amitié et la solidarité. Quand de telles conditions existent, nous n’avons des relations qu’avec un seul parti. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas, dans le pays concerné, d’autres organisations marxistes-léninistes et que ne se pose pas le problème de l’unification. Mais c’est là une tâche dont le parti marxiste-léniniste doit s’emparer, qu’il doit mener à bien et pour laquelle nous lui faisons confiance.

Dans d’autres pays, nous connaissons mal la situation. Nous nous informons auprès des divers partis frères avec qui nous avons des relations, ainsi qu’auprès des organisations de ces pays, sans exclusive, jusqu’au moment où nous avons une vue plus claire, plus scientifique de la situation.

Selon les principes ainsi énoncés, nous veillerons à renforcer les rencontres et échanges bilatéraux entre notre Parti et les partis et organisations marxistes-léninistes des différents pays.

Camarades,

Notre Parti a une ligne marxiste-léniniste solide. C’est un parti aux militants jeunes. Nos tâches sont immenses. Nous devons faire un grand effort pour le recrutement. Nous devons veiller au renforcement idéologique de chacun des militants et de l’ensemble du Parti ! Nous devons renforcer le centralisme, condition essentielle pour écraser l’ultra-démocratisme et développer la démocratie ! La tâche prioritaire, plus que jamais, c’est le Parti aux entreprises !

Camarades,

La route est longue, escarpée, et bien des difficultés nous attendent. Si nous nous en tenons fermement à la ligne du Parti, nous saurons aller de l’avant. Une chose est certaine, quelles que soient les difficultés, les erreurs et les échecs, les rigueurs et les coups de l’ennemi, ce sont les communistes qui vaincront et qui conduiront les masses populaires à la victoire.

Victoire de l’indépendance nationale !

Victoire de la révolution prolétarienne, de la dictature du prolétariat, du socialisme !

Vive le marxisme, le léninisme, la pensée-maotsétoung !

Vive le Parti Communiste Marxiste-Léniniste de Belgique !

Prolétaires de tous les pays, nations et peuples opprimés, unissez-vous !

LES STATUTS

PROGRAMME GÉNÉRAL ET STATUTS
DU PARTI COMMUNISTE MARXISTE-LÉNINISTE DE BELGIQUE

1. PROGRAMME GÉNÉRAL DU PARTI

ARTICLE 1.- Le Parti Communiste Marxiste-Léniniste de Belgique est un parti révolutionnaire prolétarien ; il constitue le détachement d’avant-garde du prolétariat.

ARTICLE 2.- Il a pour tâche de renverser la classe des capitalistes et toutes les autres classes exploiteuses, de substituer la dictature du prolétariat à la dictature de la bourgeoisie qui, dans notre pays, revêt la forme d’une démocratie parlementaire. Ainsi pourra être réalisé le socialisme, étape vers la société communiste.

ARTICLE 3. – Le Parti Communiste Marxiste-Léniniste de Belgique a pour fondement théorique le marxisme, le léninisme, la pensée maotsétoung ; il se donne pour tâche d’en appliquer les enseignements universels aux conditions concrètes de la Belgique.

ARTICLE 4. – Le Parti Communiste Marxiste-Léniniste de Belgique est composé d’éléments avancés de la classe ouvrière auxquels se joignent les éléments révolutionnaires animés par l’idéologie prolétarienne issus d’autres couches travailleuses.

ATICLE 5. – L’attitude à l’égard de la classe ouvrière et son rôle dirigeant est la pierre de touche pour tous les révolutionnaires. Le Parti est la forme la plus élevée de l’organisation de la classe ouvrière ; c’est le Parti qui apporte la conscience de classe à la classe ouvrière. La conception selon laquelle le Parti doit suivre la classe ouvrière est une conception révisionniste, parce qu’elle fait du Parti une arrière-garde ; la conception que le Parti ne peut être construit qu’à partir de noyaux intellectuels et étudiants apportant la lumière à la classe ouvrière est une autre conception révisionniste, parce qu’elle fait du Parti un parti petit-bourgeois oscillant constamment entre l’opportunisme et l’aventurisme.

Ces deux conceptions sont étrangères au marxisme-léninisme, à la pensée-maotsétoung, et doivent être combattus avec fermeté.

ARTICLE 6. – La révolution est l’œuvre des masses, et elle ne se fera que si celles-ci sont convaincues de sa nécessité. Pour conduire à la révolution, le Parti doit se lier aux masses. Le travail parmi les masses, en utilisant toutes les formes de lutte, légales ou illégales, est la condition essentielle de la vie du Parti.

ARTICLE 7. – Le Parti Communiste Marxiste-Léniniste de Belgique est fermement attaché à l’internationalisme prolétarien. Il est étroitement uni avec les partis et organisations marxistes-léninistes du monde entier. Il est solidaire du prolétariat mondial, de tous les peuples et nations opprimés en lutte contre le social-impérialisme, l’impérialisme et toute la réaction.

2. LES MEMBRES DU PARTI

ARTICLE 8. – Peut être membre du Parti Communiste Marxiste-Léniniste de Belgique tout ouvrier, paysan travailleur, employé, intellectuel révolutionnaire ou tout autre travailleur qui reconnaît le programme du Parti, en accepte les statuts, adhère à une organisation de base (cellule) et y milite activement, applique les décisions du Parti, en observe la discipline et acquitte ses cotisations.

ARTICLE 9 – Le travailleur qui demande à entrer au Parti doit suivre la procédure d’admission individuelle. La cellule s’assurera que ce candidat marque son accord à la ligne générale du Parti et que, par sa vie privée et professionnelle et par son esprit de solidarité, il est digne d’être membre du Parti. Sa demande devra être présentée par deux membres et acceptée par l’assemblée générale de la cellule.

Un candidat ne peut être admis comme membre qu’après un stage de six mois, qui peut être prolongé par décision de la cellule. Le stage ne peut en aucun cas être supérieur à un an. Le Parti doit donner aux stagiaires les éléments d’une éducation politique. A l’issue de cette période, la cellule vérifie que le stagiaire remplit les conditions d’admission, et se prononce sur son admission effective dans les rangs du Parti, avec l’accord du comité Central.

Les stagiaires ont les mêmes devoirs et les mêmes droits que les membres, sauf le droit de vote et celui d’être élus.

ARTICLE 10. – Tout membre a pour devoir :

a) d’étudier et d’appliquer de façon vivante le marxisme, le léninisme, la pensée mao-tsétoung ;

b) de lutter pour les intérêts de la classe ouvrière et du peuple, de participer aux luttes de masses, de pratiquer l’internationalisme prolétarien ;

c) de s’unir aux masses populaires, d’apprendre auprès d’elles pour renforcer la ligne du Parti, de propager celle-ci dans les masses ;

d) de respecter la discipline du Parti, d’appliquer la politique et les décisions du Parti, d’accomplir les tâches qu’il lui confie, de subordonner ses intérêts particuliers à ceux du Parti et des masses ;

e) de pratiquer la critique et l’autocritique pour le renforcement du Parti, de lutter contre le révisionnisme et toute influence bourgeoise dans le Parti et les masses, de préserver l’unité du Parti.

3. LE CENTRALISME DÉMOCRATIQUE

ARTICLE 11. – Le principe d’organisation du Parti Communiste Marxiste-Léniniste de Belgique est le centralisme démocratique :

a) tous les organes de direction à tous les échelons, sont élus par voie de consultation, soit au sein d’assemblées générales, soit au sein des congrès ;

b) tous les membres du Parti, quelle que soit la fonction qu’ils remplissent, doivent respecter la discipline du Parti.

Le membre doit se soumettre à l’assemblée de sa cellule de base, la minorité à la majorité, l’échelon inférieur à l’échelon supérieur, et l’ensemble du Parti au Comité Central.

c) les organes de direction à tous les échelons doivent régulièrement rendre compte de leur activité aux congrès et aux assemblées générales, recueillir constamment l’opinion des masses là où ils travaillent, où ils vivent, où ils militent. Ils doivent assurer le contrôle des tâches. Leur activité est fondée sur le principe de direction collective et de responsabilité personnelle de chacun pour la tâche qui lui a été assignée.

d) tout membre du Parti a le droit et le devoir de soumettre à l’assemblée de sa cellule et à tous les échelons du Parti de suggestions et des critiques.

e) tout membre qui est en désaccord avec les décisions ou l’activité des organisations du Parti et autorisé à réserver son opinion, il a le droit de s’adresser directement aux échelons supérieurs et ceux-ci ont pour devoir d’y répondre. La discussion ne sursoit pas à l’application d’une décision prise par la majorité.

ARTICLE 12. – La lutte entre les deux lignes au sein du Parti est une constante de la vie du Parti. Lutte entre les deux lignes ne signifie pas autorisation des fractions ni tolérance de la ligne bourgeoise. Celle-ci doit être définie, isolée, combattue et défaite au sein du Parti.

Les communistes ne peuvent sous prétexte de lutte entre les deux lignes, défendre des positions différentes de celles du Parti ou avoir une attitude libérale vis-à-vis de lignes erronées ou de leurs représentants. Néanmoins, à l‘intérieur du Parti et de ses organisations, les militants doivent discuter la ligne du Parti.

Tant qu’un organisme central n’a pas pris position sur une question de caractère nationale ou internationale, les organismes locaux et intermédiaires peuvent les discuter et soumettre leurs propositions au Comité Central, mais ils ne peuvent prendre de résolutions, ni exprimer des positions hors du Parti.

Dès qu’un organisme central a pris une décision, les organismes inférieurs doivent l’appliquer. Si ceux-ci l’estiment erronée, ils doivent rapidement demander à l’organisme central de modifier sa décision et celui-ci est tenu de porter la question à l’ordre du jour dans le plus bref délai. Cette procédure ne peut jamais suspendre l’exécution d’une décision venant de l’organisme central.

4. L’ORGANISATION CENTRALE DU PARTI

ARTICLE 13. – L’organe suprême de direction est le Congrès du Parti. Il prend des décisions obligatoires pour tous les membres du Parti dans toutes les questions politiques et d’organisation. Il élit le Comité Central, ainsi que les organes de contrôle qu’il juge utiles.

ARTICLE 14. – Le Congrès du Parti est convoqué tous les trois ans. Dans des cas exceptionnels, sa convocation pourra être retardée ou avancée sur décision du Comité Central.

ARTICLE 15. – Les modalités de représentation des organisations et des organisations régionales du Parti sont fixées par le Comité Central. Tout mandat impératif est interdit.

ARTICLE 16. – L’ordre du jour du Congrès est proposé par le Comité Central, qui désigne les rapporteurs pour les différents sujets à l’ordre du jour. Le Congrès fixe son ordre du jour définitif.

ARTICLE 17. – Le comité Central est l’organe dirigeant du Parti dans l’intervalle des Congrès. Il se réunit au moins tous les trois mois. Il dirige le travail politique et d’organisation.

ARTICLE 18. – Nul ne pourra être élu au Comité Central s’il n’est pas membre effectif depuis un an au moins. L’élection est réalisée après une large discussion comprenant l’examen de l’activité, la critique et l’autocritique du camarade proposé.
Le présentation d’un candidat à une fonction dans le Parti et plus encore à l’accession au Comité Central doit comporter un bilan des aspects positifs et négatifs de la pratique du camarade et de sa conduite politique dans la vie quotidienne.

ARTICLE 19. – Le Comité Central élit en son sein le Bureau politique et le président du Comité Central du Parti. Il désigne les collaborateurs de la presse, des éditions, des librairies. Il fixe le montant des cotisations, selon les ressources de membres et des stagiaires. Si le parti utilise des militants permanents, le Comité Central fixe leur rémunération, qui ne peut dépasser le salaire moyen d’un ouvrier.

ARTICLE 20. – Dans l’intervalle des sessions du Comité Central, la direction quotidienne du Parti est assurée par le bureau Politique. Celui-ci dirige le travail politique et d’organisation et est responsable devant le Comité Central de la gestion financière du Parti et de toutes ses organisations.

ARTICLE 21. – Le président du Comité Central est le premier dirigeant du Parti. Il est le responsable du Parti et est son porte-parole en Belgique et à l’étranger. Le président du Comité Central a une fonction d’impulsion politique de la ligne au sein de tous les organes du Parti, notamment en ce qui concerne la presse et l’édition.

ARTICLE 22. – Le comité Central et le Bureau Politique établissent les organismes de travail nécessaires à l’accomplissement de leurs tâches mais ils ne peuvent déléguer de pouvoir de décision à ces organismes.

ARTICLE 23. – Les cas non prévus par les statuts sont réglés par le Comité Central.

5. L’ORGANISATION DE BASE ET LES ÉCHELONS INTERMÉDIAIRES

ARTICLE 24. – La cellule est l’organisation de base du Parti. Elle est constituée sur la base de l’entreprise ou d’une autre unité de base où le Parti aurait décidé de militer ; le renforcement des cellules d’entreprises est cependant l’objectif principal.

ARTICLE 25. – La cellule se réunit régulièrement et chaque fois qu’il est nécessaire. L’assemblée de la cellule désigne un secrétaire politique. Si la cellule atteint un nombre de membres suffisant, et si les besoins du travail politique l’exigent, elle désigne un comité. Il appartient au comité ou au secrétaire de diriger la cellule entre les réunions et de proposer l’ordre du jour de celles-ci, qui sera fixé définitivement par la cellule au début de la séance.

ARTICLE 26. – Les cellules ont pour tâche fondamentale la réalisation de la politique du Parti ; elles développent dans ce sens les actions de propagande, d’agitation et d’organisation.

Il appartient à la cellule de veiller avec un soin attentif à l’éducation politique et idéologique de ses membres en liaison avec la pratique révolutionnaire prolétarienne, de se lier étroitement aux masses, de discuter de la vie du Parti, de faire des suggestions et des critiques.

La cellule recrute de nouveaux membres et les entraîne dans la vie du Parti.

Une tâche importante des cellules est de recruter de nouveaux membres. Le fonctionnement des cellules doit contribuer à l’élaboration et à la vérification de la ligne politique.

ARTICLE 27. – Dans les régions comprenant plusieurs cellules, les délégués de celles-ci élisent une fois par an un comité régional.

Le comité régional veille à la constitution et au bon fonctionnement des cellules. Il dirige la réalisation de la politique du Parti, les actions de propagande, d’agitation et d’organisation, le travail dans les organisations de masse, sur le territoire de la région, en particulier dans les secteurs où le Parti n’a pas d’organisation de base.
Dans les régions où le développement du Parti n’a pas atteint un degré suffisant, les cellules sont rattachées directement au Comité Central.

6. LE PARTI DANS LES ORGANISATIONS DE FRONT

ARTICLE 28. – Les militants qui, sur décision du Parti, travaillent dans une organisation de front, s’efforceront d’éduquer et d’organiser les masses, afin d’élever leurs capacités combatives et leur niveau de conscience. Ils respecteront et défendront le principe du fonctionnement démocratique et de l’indépendance organisationnelle. Ils participeront activement aux activités de l’organisation de front et s’efforceront d’en être l’avant-garde. Ils utiliseront la persuasion et la discussion patiente, pour que les masses acceptent la direction politique et idéologique marxiste-léniniste.

ARTICLE 29. – Dans les organisations de front où ils travaillent, les membres du Parti constituent un groupe communiste placé sous la direction du Parti. Mais c’est dans la cellule, et non dans ce groupe, qu’ils exercent leurs droits de membres.

7. LA VIGILANCE RÉVOLUTIONNAIRE

ARTICLE 30. – La vigilance révolutionnaire est un devoir fondamental pour tout membre du Parti. Nul ne doit oublier qu’en maintes occasions, l’ennemi ne se présente pas à visage découvert, mais qu’il est habile à utiliser le drapeau rouge pour combattre le drapeau rouge. Il importe toutefois de ne pas confondre l’ennemi et l’ami qui se trompe. Il faut, ainsi que l’enseigne le camarade Mao Tsétoung, « tirer les leçons des erreurs passées pour en éviter le retour et guérir la maladie pour sauver l’homme afin d’atteindre le double but d’éclaircir les idées et d’unir les camarades. »

Si un membre commet une infraction à la discipline ou si son comportement privé nuit au Parti, il lui sera appliqué une des sanctions suivantes : rappel à l’ordre, blâme, destitution des fonctions au sein du Parti, mise en observation, exclusion, expulsion définitive.

La mise en observation d’un membre est de six mois au plus, pendant lesquels il est assimilé à un stagiaire et destitué de ses fonctions au sein du Parti. Ensuite, si les faits prouvent qu’i a rectifié ses erreurs, ses droits de membre lui sont restitués. Dans le cas contraire, il doit être exclu.

Le membre contre lequel une sanction est proposée, doit obligatoirement être convoqué afin de présenter sa défense. Le membre qui subit une sanction a droit d’appel devant tout organe supérieur, jusqu’y compris le Congrès du Parti.

La décision de sanctionner un membre est prise par la cellule et ratifiée par le comité immédiatement supérieur. Mais lorsqu’une cellule fait preuve de libéralisme dans l’application des statuts, les comités des échelons supérieurs ont le droit d’infliger des sanctions aux membres.

Quand il s’agit d’appliquer les sanctions de destitution, de mise en observation et d’exclusion à un membre du Comité Central, la décision doit être prise par le Comité Central

L’expulsion définitive ne peut être décidée que par le Congrès. Toute sanction d’exclusion doit être ratifiée par le Comité Central.

ARTICLE 31. – Un membre qui sans raison valable et après examen approfondit du cas n’a pris part à aucune activité du Parti pendant un mois est considéré comme ayant quitté le Parti de son plein gré. Quant aux membres dont la volonté révolutionnaire s’est fermement émoussée et qui ne font aucun progrès en dépit de la lutte idéologique menée pour les convaincre, il faut les persuader de se retirer du Parti.

La décision de la cellule sera communiquée aux intéressés.

ARTICLE 32. – Lorsqu’un membre est suspecté d’activités nuisibles au Parti, les organes du Parti de la base au sommet peuvent lui appliquer la suspension et l’écarter soit de toutes ses activités militantes soit de certaines d’entre elles. Lorsque la décision est prise par un organisme de base ou intermédiaire, la suspension est d’application immédiate, mais elle doit être ratifiée dans la quinzaine par le Bureau Politique.

La suspension n’est pas une exclusion temporaire, ni une sanction quelconque. Elle est et ne peut être qu’une mesure de vigilance. Elle est appliquée le temps nécessaire à une enquête politique menée par le Bureau Politique avec un délai maximum de trois mois ; après quoi, le Comité Central décide, suivant les résultats de l’enquête, soit d’une prolongation de la suspension, soit de la réintégration effective dans les rangs du Parti, soit d’une sanction.

Le militant suspendu a le droit de s’adresser au Bureau Politique est au Comité Central en cas de litige.

POUR L’UNITE DU MOUVEMENT INTERNATIONAL

MESSAGE AU COMITÉ CENTRAL DU PARTI COMMUNISTE CHINOIS

Chers camarades,

Réuni les 23, 24, 25 février 1979, le troisième Congrès du Parti Communiste Marxiste-Léniniste de Belgique est le Congrès de la victoire de l’unité des marxistes-léninistes, puisqu’il résulte de l’unification du P.C.M.L.B. et de Lutte Communiste (marxiste-léniniste).

Le Congrès unanime salue le Comité Central et l’ensemble des militants du Parti Communiste chinois. Il se réjouit des liens internationalistes, de l’unité et de l’amitié entre le Parti Communiste Marxiste-Léniniste de Belgique et le Parti Communiste Chinois.

Sous la direction du Président Mao Tsétoung, le parti Communiste Chinois a conduit le peuple chinois à la victoire dans la révolution de démocratie nouvelle et dans la révolution socialiste ; il a mené un combat impitoyable contre le révisionnisme moderne aussi bien en Chine que dans le monde entier ; il a soutenu partout et toujours la cause de la libération des peuples et mené le combat contre l’impérialisme américain et le social-impérialisme soviétique.

Sous la direction du camarde Houa Kouo-feng, le parti Communiste Chinois continue ce combat sur tous les plans, et nous le soutenons.

Nous appuyons la lutte que la République Populaire de Chine, pays socialiste du tiers-monde, mène contre les deux super-puissances dont la rivalité conduit à une nouvelle guerre mondiale, principal ennemi des peuples et plus grand foyer de guerre dans le monde : nous saluons les efforts que mène le Parti Communiste Chinois pour unir le tiers-monde et le second monde, pour édifier le front uni mondial anti-hégémonique.

Nous nous réjouissons de la grande victoire de la juste ligne de politique étrangère du Parti Communiste chinois que constitue l’établissement de relations diplomatiques entre la République Populaire de Chine et les Etats-Unis d’Amérique.

Nous apprenons la solidarité dont le Parti Communiste Chinois fait preuve à l’égard du Kampuchea Démocratique, agressé par les révisionnistes vietnamiens agissant à l’instigation du social-impérialisme soviétique, à l’égard du Parti communiste du Kampuchea, ayant à sa tête le camarade Pol Pot.

Nous approuvons la ferme réplique que la République Populaire de Chine inflige aux multiples provocations criminelles que les agresseurs vietnamiens ont perpétrées à ses frontières. La Chine ne sera jamais une super-puissance. Elle désire ardemment la paix. Elle ne veut pas un pouce de territoire étranger. Si on ne l’attaque pas, elle n’attaque pas, mais si on l’attaque, elle contre-attaque.

Nous soutenons la lutte de grande envergure que, sous la direction du Parti Communiste Chinois, le peuple chinois mène pour les quatre modernisations. Selon les perspectives tracées par les grands dirigeants Mao Tsétoung et Chou En-laï, cette lutte doit faire la Chine, avant l’an 2000, un puissant pays socialiste doté d’une agriculture, d’une industrie, d’une défense nationale, d’une science et d’une technique modernes, pour apporter une plus grande contribution à l’humanité.

Camarades, nous vous souhaitons de grandes victimes : elles seront les victoires de la révolution mondiale.

Vive le marxisme, le léninisme, la pensée mao-tsétoung !

Vive l’internationalisme prolétarien !

MESSAGE AU PARTI COMMUNISTE DU KAMPUCHEA

Chers camarades,

Réuni les 23, 24, 25 février 1979, le troisième Congrès du Parti Communiste Marxiste-Léniniste de Belgique est le congrès de la victoire de l’unité des marxistes-léninistes de notre pays, puisqu’il résulte de l’unification du P.C.M.L.B. et de Lutte Communiste (marxiste-léniniste).

Le Congrès unanime salue chaleureusement l’héroïque Parti Communiste du Kampuchea et son Comité Central, ayant à sa tête le camarade Pol Pot. Il leur exprime sa totale solidarité.

Le Parti Communiste Marxiste-Léniniste de Belgique a toujours soutenu le peuple kampuchéan. Il a organisé la solidarité envers le combat qu’il amené, sous la direction du Parti Communiste du Kampuchea, contre le féroce impérialisme américain. Le 17 avril 1975, jour de la grande et décisive victoire du peuple kampuchéan, a été aussi une victoire pour tous les peuples du monde.

Le Parti Communiste Marxiste-Léniniste de Belgique a appuyé le combat que le peuple kampuchéan a mené pour reconstruire son pays ravagé par l’agression américaine, pour édifier sa patrie et construire le socialisme. Il a informé à ce sujet et combattu tenacement l’odieuse campagne de calomnies qui a été menée en Occident et notamment en Belgique contre le peuple kampuchéan, son gouvernement et le Parti Communiste du Kampuchéa : elle était la préparation idéologique de l’agression soviéto-vietnamienne.

Quand l’agression vietnamienne a été déclenchée en décembre 1977, tout de suite, notre parti l’a condamnée sans hésitation et il en a désigné immédiatement l’instigateur : le social impérialisme soviétique.

L’agresseur a d’abord subi une nette défaite. Aussi, l’URSS a multiplié l’envoi d’un armement ultra-moderne, de conseillers. Par son entrée dans le Comecon et par le traité d’amitié avec l’URSS, le Vietnam s’est totalement inféodé au social-impérialisme soviétique. Une nouvelle offensive a été déclenchée : au début de cette année, le territoire kampuchéan a été envahi. Phnom Penh et d’autres villes ont été prises, un gouvernement fantoche a été installé.

Le peuple kampuchéan ne s’incline pas. Il continue la lutte. Un front uni national et démocratique se constitue. Le gouvernement légal est présent dans le pays. Sous la direction du Parti Communiste du Kampuchea, le peuple mène une guerre populaire de longue durée et il l’emportera.

Pour remporter toues les victoires passées et pour mener le grand combat actuel contre l’envahisseur, le peuple kampuchéan applique fermement le principe de compter essentiellement sur ses propres forces. Mais il bénéficie de l’appui de tous les peuples du monde, tandis que l’ennemi est isolé.

Le peuple belge et le peuple kampuchéan ont un ennemi commun : le social-impérialisme soviétique : le pire ennemi des peuples, le plus important foyer de guerre dans le monde. Le Parti Communiste Marxiste-Léniniste de Belgique continuera à faire connaître le combat du peuple kampuchéan et à organiser la solidarité à son égard.

Les agresseurs soviéto-vietnamiens seront anéantis !

Le peuple kampuchéan sera vainqueur !

Vive la victorieuse guerre populaire du peuple kampuchéan !

Vive le Parti Communiste du Kampuchea avec à sa tête le camarade Pol Pot !

Vive l’unité et l’amitié entre le Parti Communiste du Kampuchéa et le Parti Communiste Marxiste-Léniniste de Belgique !

Vive l’internationalisme prolétarien !

A TOUS LES PARTIS ET ORGANISATIONS MARXISTES-LÉNINISTES
DU MONDE ENTIER

Chers camarades,

Nous vous annonçons une bonne nouvelle. Commencés en août 1976, les pourparlers qui ont été menés entre le Parti Communiste Marxiste-Léniniste de Belgique et Lutte Communiste (marxiste-léniniste), ainsi que la pratique de l’unité d’action, ont permis de constater qu’il existait une profonde unité politique et idéologique entre les deux organisations. Dès lors, le 16 décembre 1978, l’unité organisationnelle est entrée dans les faits au sein du Part unifié, le Parti Communiste Marxiste-Léniniste de Belgique. Préparé depuis plusieurs mois a eu lieu, les 23, 24 et 25 février, le troisième Congrès du Parti Communiste Marxiste-Léniniste de Belgique, qui est un congrès de victoire – la victoire de l’unité des marxistes-léninistes.

Le Congrès a fait le bilan de ce combat victorieux pour l’unité. Le Congrès a examiné les tâches du Parti sur le plan extérieur. Il a redit l’importance capitale de la théorie des trois mondes élaborée par le Président Mao. Il a approfondi son analyse de la situation internationale, soulignant la nécessité de dénoncer les deux super-puissances dont la rivalité conduit à une troisième guerre mondiale. L’Europe est le point-clef de cette rivalité. Plus particulièrement, le Congrès a analysé la multiplicité des agressions du social impérialisme- soviétique, qui est le principal ennemi des peuples et le plus important foyer de guerre dans le monde. Le Congrès a réaffirmé la nécessité impérieuse de l’unité des pays et des peuples d’Europe entre eux et avec les pays et les peuples du tiers-monde, force décisive dans la lutte anti-hégémonique.

Le Congrès a réaffirmé sa totale solidarité avec le Parti Communiste Chinois et dit son appui à la réplique organisée des agresseurs vietnamiens.

Le Congrès a réaffirmé son soutien total au peuple kampuchéan agressé par les révisionnistes vietnamiens agissant pour le compte du social-impérialisme soviétique. Il appuie totalement la guerre populaire prolongée que le peuple kampuchéan mène sous la direction de l’héroïque Parti Communiste du Kampuchea ayant à sa tête le camarade Pol Pot.

Sur le plan intérieur, le Parti a approfondi son analyse de classe de la société belge, désignant la bourgeoisie monopoliste comme la cible de son combat révolutionnaire. Il a tracé les tâches dans les grandes luttes de classe actuelles et à venir.

Le Congrès a réaffirmé sa volonté de renforcer l’unité du Mouvement Communiste International sur la base du marxisme, du léninisme, de la pensée-maotsétoung. Il s’est réjoui des bonnes relations existant entre le Parti Communiste Marxiste-Léniniste de Belgique et de nombreux Partis et organisations authentiquement marxistes-léninistes de tous les continents. Il se prononce pour renforcer les liens qui nous unissent, notamment par la voie des entretiens bilatéraux et des échanges d’expériences.

Vive l’internationalisme prolétarien !

Prolétaires de tous les pays, peuples et nations opprimés, unissez-vous !


Revenir en haut de la page.