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L’intérêt principal du fascisme en Espagne républicaine est la destruction du Front populaire.

Dès le 16 février 1936, quand le Front populaire obtint la majorité écrasante aux élections parlementaires, il devint le pire ennemi du fascisme, le plus haï, précisément parce qu’il est le meilleur instrument pour empêcher que le fascisme s’empare du pouvoir dans un pays.

Chaque jour, à toute occasion, dans leurs discours et dans leur presse, les trotskistes attaquent violemment le Front populaire et ses représentants et tâchent de semer le désaccord entre les ouvriers et les autres couches antifascistes du Front populaire.

La Batalla, organe trotskiste, dans son numéro du 29 mai, que :

« La politique du Front Populaire conduit, comme nous l’avions prévu, à l’affaiblissement des partis et organisations ouvrières qui la pratiquent. »

Et plus loin, dans un article intitulé « Le Front populaire nous mène au fascisme », ils disent :

« On parle de fortifier le Front populaire avec lequel on affaiblit les énergies et paralyse les actions combatives des masses ouvrières et paysannes.

Au lieu de freiner la décomposition des partis républicains, on doit la précipiter le plus possible.

Il faut aussi précipiter l’expérience démocratique des masses.

Pour cela, une condition indispensable est la rupture de toute liaison organique avec la bourgeoisie républicaine.

Au lieu de Front populaire, Alliance ouvrière nationale. »

Irène Falcon et Vincente Uribe (PCE) lors d'un meeting à Moscou en 1940

Irène Falcon et Vincente Uribe (PCE) lors d’un meeting à Moscou en 1940

Maintenant, pendant la guerre civile, ils tentent encore par tous les moyens de rompre le Front populaire en lançant des revendications d’apparence radicale, et de semer la division entre les différentes forces qui le composent.

Ainsi, ils servent les bourreaux fascistes des travailleurs, les assassins des femmes et des enfants sans défense.

Contre le gouvernement de la République.

Ensuite, la tâche du fascisme est d’affaiblir par tous les moyens possibles le gouvernement de la République ainsi que le gouvernement de la Généralité de Catalogne.

Dans ce sens aussi, les trotskistes leur rendent des services merveilleux.
Voyons quelques exemples concrets.

Lorsque le gouvernement Largo Caballero fut constitué à Madrid, le parti trotskiste en Espagne, « Parti ouvrier d’unification marxiste» (P.O.U.M.) et son organe, la Batalla, dirigèrent de furieuses insultes contre ce qu’ils appelèrent « trahison des intérêts du prolétariat » en protestant contre le gouvernement, au cri de : « Dehors les ministres bourgeois ! »

Plus tard, après que fut constitué en Catalogne le gouvernement de la Généralité, avec la participation d’un conseiller trotskiste, le P.O.U.M. et son organe, la Batalla, attaquèrent durement chaque jour le gouvernement en le qualifiant de « contre-révolutionnaire ».

Quand les forces représentées dans ce conseil font des efforts pour faciliter la tâche d’unification de toutes les volontés du peuple catalan, les trotskistes qui sont représentés et ont participé à la rédaction de la déclaration du Conseil, attaquent dans leur presse la composition et la déclaration du Conseil.

Le 12 décembre, le Comité exécutif du P.O.U.M. s’est réuni et son secrétaire, Nin, y fit un compte rendu.

Il déclara que le gouvernement de Valence, malgré la participation d’organisations ouvrières, « défendait davantage les intérêts de la République bourgeoise que les intérêts de la révolution. »

En commentant la crise du gouvernement de Catalogne provoquée par les manœuvres criminelles du P.O.U.M. et au cours de laquelle le ministre trotskiste fut écarté du gouvernement, il ajouta, en tâchant toujours de séparer la C.N.T. (Centrale syndicale anarcho-syndicaliste) des autres forces représentées dans le gouvernement :

« La crise du gouvernement de Catalogne est motivée parce que notre parti et la C.N.T. ne veulent pas permettre la perte des conquêtes de la révolution. Il s’agit de deux tendances, la tendance révolutionnaire représentée par la C.N. T. et le P. O. U.M. et la tendance contre-révolutionnaire représentée par le Parti socialiste unifié et par les dirigeants de l’U.G.T. (Centrale syndicale socialiste), ainsi que par les républicains de gauche. »

Nin indiqua la banqueroute du Parlement bourgeois et déclara que :

« le P.O.U.M. défendra le mot d’ordre du remplacement du Parlement par une autre organisation composée de délégués des comités d’ouvriers et de représentants des syndicats et de la paysannerie. »

Dernièrement, les trotskistes menèrent une campagne effrénée sur la question du ravitaillement du peuple catalan en semant la panique parmi la population et en dirigeant de dures attaques contre le conseiller du ravitaillement, Comorera, secrétaire du Parti socialiste unifié, en l’accusant de spéculer sur la faim du peuple.

Contre l’unité prolétarienne

Le fascisme tâche par tous les moyens, en utilisant ses agents trotskistes, d’empêcher premièrement l’unité et, s’il n’y réussit pas, il utilise toutes les occasions pour rompre l’unité.

A l’occasion de la fusion des Jeunesses socialistes et communistes en avril 1936, les trotskistes ont mené une campagne acharnée contre cette unification ainsi que contre l’unification de l’U.G.T. et de la C.G.T.U. (syndicats rouges).

Ils ont déclaré à cette occasion :

« Dans le domaine de la jeunesse comme dans le domaine syndical, les socialistes absorbent les communistes officiels.

Un parti qui reste sans mouvement syndical et de jeunes n’est qu’une caricature de parti. Ses jours sont comptés. »

Utilisant le fait que toutes les organisations populaires et ouvrières sont occupées dans la lutte contre le soulèvement fasciste, les trotskistes ont créé ladite « Jeunesse communiste ibérique».

Pendant que les prolétaires honnêtes et les antifascistes convaincus luttent sur le front, les trotskistes font un travail de désorganisation et de scission contre-révolutionnaire à l’arrière.

A l’occasion de la signature d’un accord d’unité d’action entre l’U.G.T., la C.N.T., la F.A.I. (Fédération anarchiste ibérique) et le Parti socialiste unifié de Catalogne, signature accueillie avec grand enthousiasme par tout le peuple catalan, la Batalla attaque violemment ce pacte d’unité tout en le cachant à ses lecteurs.

Contre l’Union soviétique

L’aide que le prolétariat international donne du dehors au peuple espagnol est un facteur très important pour le triomphe de l’Espagne antifasciste, en premier lieu la solidarité et l’amour des travailleurs de l’Union soviétique.

Partant de là le fascisme espagnol est très intéressé à discréditer l’Union soviétique et les chefs de son gouvernement.

En Union soviétique même, le fascisme utilise ses serviteurs, les trotskistes, pour attenter à la vie des dirigeants du gouvernement et du Parti de l’Union soviétique, pour faire des actes de sabotage, pour pratiquer l’espionnage.

En Espagne, le fascisme utilise les trotskistes pour réaliser une lutte féroce contre le pays du socialisme triomphant et contre ceux qui l’ont conduit, vers le triomphe.

Voyons quelques exemples.

Les chefs du P.O.U.M. écrivaient que les dirigeants de l’Union soviétique et de l’Internationale communiste ne s’intéressaient pas à la lutte du peuple espagnol.

Les actions diplomatiques de l’Union soviétique en faveur du peuple espagnol, toute la campagne de solidarité réalisée par les Partis communistes dans tous les pays seraient seulement l’expression du désir de ne pas intervenir directement et concrètement à côté des antifascistes.

A l’occasion de l’arrivée à Barcelone du bateau soviétique Sirianine qui a provoqué un enthousiasme délirant parmi la population catalane, les trotskistes écrivaient :

« Oui, ce sont les citoyens soviétiques qui nous aident, mais pas le gouvernement soviétique. »

Et ils ajoutaient, alors que la solidarité soviétique fait vibrer le peuple espagnol d’enthousiasme en le stimulant pour la lutte et en ranimant sa foi dans le triomphe et continuant en cela la campagne internationale menée par le fascisme :

« Si Staline a cédé et accorde sa solidarité, c’est parce que de cette façon il pense affaiblir les positions du fascisme nazi dans lequel Staline voit son principal ennemi. »

Selon la Batalla, il résulte que Staline aide l’Espagne républicaine pour affaiblir l’Allemagne son ennemie.

De cela, on tire la conclusion fasciste que les provocateurs de guerre sont les communistes.

Les attaques des trotskistes contre l’Union soviétique sont devenues si agressives et si calomnieuses que le consul général de l’U.R.S.S. à Barcelone a dû les dénoncer publiquement.

Dans une note, le consulat général de l’U.R.S.S. à Barcelone dit :

« Une des manœuvres de la presse fasciste internationale consiste à calomnier en déclarant que le représentant de l’Union soviétique accrédité devant le gouvernement dirige en fait la politique intérieure et extérieure de la République espagnole. Les buts des serviteurs du fascisme, en diffusant une pareille insinuation, sont bien clairs.

En premier lieu, ils veulent nuire au prestige du gouvernement de la République espagnole.

En deuxième lieu, affaiblir le sentiment de solidarité fraternelle qui devient chaque jour plus fort entre le peuple d’Espagne et celui de l’Union soviétique, base morale principale de la latte antifasciste.

En troisième lieu, aider et renforcer les tendances de désorganisation du front unique républicain de la part des différents groupes incontrôlés et irresponsables. Et voilà que, parmi les organes de la presse catalane, il s’en trouve un qui a entrepris la tâche d’aider cette campagne fasciste. Dans son numéro du 27 novembre, la Batalla tâche de fournir du matériel aux insinuations fascistes, mentionnées. »

Contre les brigades internationales

Dans la guerre, le rôle des trotskistes est d’utiliser les petits groupes qu’ils ont organisés pour trahir, pour se retirer dans les moments les plus décisifs de la lutte.
Ils dirigent en même temps des attaques contre la reconstruction de l’armée ouvrière, en exigeant une Armée rouge, mais pas une armée populaire.

Les glorieuses Brigades Internationales sont aussi l’objet des attaques des trotskistes.

Ils disent qu’elles sont au service du Parti communiste officiel et de l’U.R.S.S., qu’elles sont au service de Staline, qu’elles sont un grand danger pour l’Espagne antifasciste.

Et voilà ce qu’écrit en même temps le journal de Franco, Heraldo de Aragon :

« Staline se propose d’amplifier et consolider son influence à Madrid et Valence, après avoir assuré sa domination en Catalogne. A cet effet, Staline a chaque jour de longues conférences avec Rosenberg, son délégué auprès du gouvernement Largo Caballero, auquel il donne des instructions correspondantes.

Cette attitude a été clairement confirmée par le ministre rouge, Jésus Hemandez; communiste, qui a dit : « Maintenant, nous devons commencer le travail définitif d’élimination du P.O. U.M. qui est une organisation traître et antisoviétique. Après, nous anéantirons la C.N.T. S’ils offrent une résistance, nous comptons sur l’appui inconditionnel de la Brigade internationale. » »

Pour qui les brigades internationales sont-elles un danger ?

Pour le fascisme.

C’est pour cela qu’elles sont attaquées par les trotskistes, ses alliés.

Les brigades internationales ne sont pas des brigades communistes.

Dans les rangs des brigades internationales luttent coude à coude, des socialistes, des anarchistes, des communistes, des démocrates, des intellectuels, des hommes de tous les courants antifascistes.

Les brigades internationales ont été formées précisément par le Front populaire mondial pour aider l’héroïque peuple de l’Espagne démocratique.

Elles sont en effet un grand danger pour le fascisme.

Voilà pourquoi les trotskistes les attaquent.


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