Manifestation internationale de Rome − Discours de Raoul Marco, secrétaire du Comité Central du Parti Communiste d’Espagne (ml), 23 janvier 1977

Note du Centre MLM [B] : Avec ce document, nous avons un exemple très parlant d’une organisation marxiste-léniniste en train de basculer sur la pente savonneuse de l’hoxhaïsme. Mais en janvier 1977, les choses n’étaient pas encore tout à fait claires, puisqu’il faudra attendre 1978 − Mao Zedong étant décédé en septembre 1976 – pour voir Enver Hoxha critiquer publiquement le Parti Communiste de Chine de l’époque de la Pensée Mao Zedong.

Alors Raoul Marco se « contente » d’oublier la Chine dans son intervention, ce qui peut sembler correct − les révisionnistes Deng Xiaoping et Hua Guofeng ayant pris le pouvoir par un coup d’Etat après la mort de Mao − mais qui en fait ne l’est pas, car ni la défense de la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne, ni la critique du coup d’Etat révisionniste l’ayant écrasé ne sont présentes dans ce document.


pce_ml_marco.jpgChers camarades,

En premier lieu permettez-moi de vous apporter un salut combatif au nom de tous les militants du Parti Communiste d’Espagne marxiste-léniniste.

Nous profitons de cette occasion pour remercier le peuple italien et le Parti Communiste d’Italie marxiste-léniniste pour l’appui fraternel qu’ils ont donné à tout moment à notre peuple en lutte et à notre Parti. Dans les moments les plus durs et les plus difficiles vous nous avez toujours soutenu par une combative solidarité internationaliste.

Le peuple espagnol et les marxistes-léninistes espagnols n’oublieront jamais qu’aux côtés des combattants des Brigades Internationales, qui, de toutes les parties du monde se mobilisèrent pour défendre la République Espagnole, il y eut des milliers de camarades italiens dont beaucoup versèrent leur sang dans la lutte contre le fascisme en combattant sur les champs et monts d’Espagne. Ceci a créé des liens que personne ne pourra jamais rompre.

Aujourd’hui, grâce à une farce sinistre, l’oligarchie fasciste au pouvoir en Espagne appuyée par la réaction internationale, démocraties bourgeoises comprises, cherche à faire croire à l’opinion publique mondiale que la monarchie se transformera en démocratie et en liberté. Et tout ceci par la volonté de ces mêmes castes oligarchiques qui, il y a quarante ans ont usurpé le pouvoir dans notre pays, à travers un bain de sang qui vît assassiner plus d’un million de personnes et jeter en prison, torturer, fusiller ou contraindre à l’exil des centaines de milliers de patriotes.

Mais la réalité est bien différente : la guerre d’Espagne n’est pas finie ! La réalité, c’est que des centaines de militants anti-fascistes languissent encore dans les prisons fascistes de la dictature, maintenant commandée par le pantin Juan Carlos, produit direct de l’assassin Franco et de l’impérialisme Yankee.

La réalité est que depuis que Juan Carlos a usurpé le pouvoir, c’est à-dire depuis un peu plus d’un an, plus de quarante antifascistes, patriotes et républicains, ont été assassinés par la police au cours de manifestations ouvrières qui ont eu lieu dans tout le pays.

Et, à cette sinistre farce de la « démocratisation » participent impudemment les renégats révisionnistes de la clique de Carrillo, Ibarruri, les soi-disant socialistes de Felice Gonzales regroupés autour du PSOE et les groupes « ultra-révolutionnaires » qui se couvrent avec le drapeau du marxisme-léninisme pour mieux trahir, comme par exemple l’ORT, et tous les laquais des diverses cliques de l’oligarchie vendue à l’impérialisme Yankee, véritable patron et seigneur de l’Espagne.

Ils veulent faire croire qu’en Espagne il existe un processus de démocratie parce qu’ils ont changé le nom des tribunaux, de quelques lois et qu’ils ont permis à la soi-disant « opposition » collaborationniste de s’exprimer librement du moment qu’aucun péril ne peut venir d’une opposition qui ne demande que quelques miettes du banquet.

Est-il possible qu’il existe une démocratie dans un pays dominé économiquement, politiquement et militairement par l’impérialisme Yankee ? Non à coup sûr.
Nous avons l’exemple des ouvriers de l’usine Roca de Barcelone qui se sont mis en grève depuis deux mois.

Ces ouvriers ont été chargés et mitraillés plusieurs fois par la police. Ils ont affronté des batailles rangées contre les forces répressives en combattant avec des pierres, des piquets, des cocktails molotov, en érigeant des barricades, etc.

Mais les révisionnistes comme Carrillo, Camacho et compagnie, tout comme les dirigeants des commissions ouvrières, les opportunistes de l’ORT et les autres groupes cherchent à camoufler cette grève et font tout pour la briser.

Savez-vous pourquoi ? Parce qu’à la tête des ouvriers en lutte se trouvent notre Parti, le FRAP, l’OSO, et que le FRAP et notre Parti ne se plient pas et ne se plieront jamais ! Après la farce du référendum, la monarchie prépare, la farce des élections pour se donner un masque de légitimité et de démocratie.

Et pour cette « oeuvre », elle a le soutien de tous les opportunistes qui prétendent faire croire au monde que les peuples d’Espagne ne sont plus républicains mais monarchiques. Mais les peuples d’Espagne sont républicains et luttent pour la République !

Notre Parti et les autres forces qui adhèrent au FRAP, avec les noyaux socialistes de gauche, avec les républicains et autres, est en train d’affronter la coalition monarchique-opportuniste. Pour cette raison nous avons construit la Convention Républicaine des peuples d’Espagne sur la base de quelques points clairs et simples :

1) refus total de la monarchie et de ses institutions ;

2) droit à l’autodétermination pour tous les peuples de l’Espagne ;

3) lutte, par tous les moyens, pour la conquête de la République, dont le caractère sera décidé une fois abattue la monarchie ;

4) lutte contre l’impérialisme Yankee et contre n’importe quel autre impérialisme, qu’il vienne de n’importe où, social-impérialisme ou autre.

La Convention Républicaine a seulement quelques mois d’existence mais nous· comptons déjà plusieurs Conventions et Assemblées Républicaines de nationalités et régions de tout le pays, et les juntes se multiplient dans chaque coin de l’Espagne. Le cri de guerre lancé par la Convention « Espana manana, sera republicana » (L’Espagne demain sera Républicaine) et « A bas la monarchie ! », s’étend de jour en jour et avec plus de force.

Et, afin de réussir à mettre fin à la monarchie et à l’empire impérialiste et de la réaction, notre Parti est en train de se préparer peu à peu, sans précipitation à la lutte armée, parce que c’est seulement avec la lutte armée que les peuples peuvent se libérer du joug de l’exploitation et de l’oppression et atteindre l’indépendance et la liberté nationale et marcher vers le socialisme.

Camarades et amis, la guerre d’Espagne n’est pas finie ! La guerre d’Espagne continue, aujourd’hui comme hier, les peuples d’Espagne comptent sur la solidarité internationale des peuples du monde et, de la même façon notre peuple et notre Parti sauront remplir leurs devoirs internationalistes. Nous sommes et serons toujours du côté des peuples et de leurs avant-garde, les partis marxistes-léninistes authentiques.

Chers camarades, nous saluons de nouveau avec enthousiasme cette manifestation qui nous permet de nous réunir avec des camarades des divers pays. Nous pensons que ceci est très important puisque, dans les conditions actuelles, il est plus que jamais nécessaire de travailler pour créer, renforcer et développer l’unité des marxistes-léninistes authentiques. Nous pensons que c’est un devoir urgent parce que nous assistons à la configuration d’une ligne de type nouveau, clairement opportuniste qui représente un danger réel, sérieux et immédiat pour le mouvement marxiste-léniniste mondial.

C’est l’opportunisme qui cherche l’appui des peuples de l’Europe Occidentale pour le Marché commun, en oubliant que celui-ci est l’unité des exploiteurs et des multinationales pour mieux exploiter, opprimer et réprimer le prolétariat des peuples européens.

C’est l’opportunisme qui recherche le renforcement de l’OTAN en face du Pacte de Varsovie, en oubliant que si le Pacte de Varsovie est l’instrument agressif du social-impérialisme russe et de ses laquais contre les peuples, l’OTAN aussi est l’instrument d’agression de l’impérialisme Yankee et de la réaction internationale contre les peuples.

Ces deux blocs sont également agressifs et antipopulaires et c’est pour cette raison que les peuples et les marxistes-léninistes en premier lieu doivent lutter contre ces deux blocs, contre les deux superpuissances, en sachant toujours que, en un lieu déterminé, à un moment déterminé une des deux superpuissances est dominante. Mais ce qu’on ne doit jamais faire est de s’appuyer sur une des superpuissances pour combattre l’autre.

Ceci est de l’opportunisme pur et nous ne l’accepterons jamais ! C’est l’opportunisme qui conduit à préconiser l’alliance avec la bourgeoisie réactionnaire au pouvoir et le renforcement des armées de caste, antipopulaires, et à reléguer, déformer et trahir la lutte de classes. Pour nous, la lutte de classes continue et continuera d’être le moteur de l’histoire tant sur le plan national qu’international.

C’est pour cette raison que notre Parti pense que nous devons faire de réels efforts pour combattre, non seulement le révisionnisme mais aussi cette ligne traîtresse et opportuniste qui, si elle réussit à s’imposer deviendra un véritable cancer au sein du mouvement marxiste-léniniste.

Pour la combattre il est nécessaire de chercher par tous les moyens l’unité de vue et d’action de tous les authentiques communistes. Et cette unité deviendra effective et invincible seulement si elle est basée sur les principes du marxisme-léninisme et de l’internationalisme prolétarien.

Notre Parti considère que le VIIe Congrès du PTA est un événement de portée universelle que tous les marxistes-léninistes doivent prendre en considération. Le rapport du camarade Enver Hoxha constitue un véritable document marxiste-léniniste puisque y sont affirmés les justes principes de Marx, Lénine et Staline et balayées toutes les ordures et tergiversations opportunistes.

Certains, qui ont applaudi hypocritement au VIIe Congrès et au rapport d’Enver Hoxha, lancent maintenant contre ce rapport des attaque lâches et déguisées et ont été jusqu’à le retirer de la circulation. Ce sont les représentants de la ligne opportuniste.

La position de notre Parti est claire et tranchante, elle n’admet aucune ambiguïté : nous sommes à 100 % avec le Parti du Travail d’Albanie parce que c’est un authentique Parti marxiste-léniniste qui applique avec cohérence l’internationalisme prolétarien, qui combat le révisionnisme et l’opportunisme, qui dénonce et démasque les deux superpuissances, qui est en train de construire le socialisme dans son pays d’une façon exemplaire.

Nous le disons à voix claire et haute : la défense et la solidarité de l’Albanie Socialiste, de l’héroïque Parti du Travail d’Albanie dirigé par le camarade Enver Hoxha est déjà une ligne de feu qui sépare les vrais communistes des opportunistes et faux communistes. Il n’y a pas de moyen terme.

Nous pensons que les perspectives sont excellentes pour les marxistes-léninistes et pour peuples. Nous, de notre côté, n’abandonnerons pas la lutte tant que les drapeaux rouges du prolétariat ne flotteront pas au vent sur les monts, dans les vallées et dans les plaines d’Espagne.


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