La situation imposée par la tentative de coup d’Etat de Lin Piao était extrêmement difficile. Les droitistes avaient des arguments contre la gauche, puisque Lin Piao avait été une figure majeure de la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne. Pour cette raison, Deng Xiaoping put revenir à la direction du Parti, qui était divisée en trois fractions principales :

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– celle de Mao Zedong et de dirigeants de gauche, notamment de Shanghai ;

– celle des droitistes, menée par Deng Xiaoping ;

– celle des centristes, conduite par Zhou Enlai, qui privilégiait l’efficacité étatique.

Les droitistes faisaient en sorte que Lin Piao soit critiqué comme relevant d’une déviation gauchiste, alors que la gauche bataillait pour qualifier son évolution d’ultra-gauchiste, c’est-à-dire de gauchiste en apparence, de droitiste en essence.

Au Xe congrès, c’est l’interprétation faite par la gauche qui triompha ; une grande campagne contre Confucius fut mené, la ligne de Lin Piao étant considérée comme proche dans son contenu idéaliste, avec la théorie du génie.

Cependant, la fraction conduite par Deng Xiaoping faisait en sorte que les centristes entrent en convergence avec elle, sous les prétextes de modernisation et de rationalisation. Deng Xiaoping soutenait l’importation de technologies, les stimulants matériels pour les travailleurs, ainsi que des règlements stricts dans la gestion des entreprises.

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Le nouveau responsable de l’Armée Populaire de Libération, Ye Jianying, soutint lui-même une fraction d’anciens cadres favorables à cette tendance conservatrice.

La situation était ainsi précaire pour la gauche ; à la mort de Zhou Enlai, en 1976, 100.000 personnes manifestèrent en soutien au bloc conservateur, qui finit par prendre le pouvoir dès la mort de Mao Zedong en septembre 1976.

Le nouveau régime lança immédiatement une campagne massive contre la « bande des quatre », composée en fait des quatre dirigeants de la gauche : Jiang Qing, Zhang Chunqiao, Yao Wenyuan et Wang Hongwen.

Le nouveau dirigeant, Hua Guofeng qui dirige en quelque sorte la fraction centriste bureaucratique, est cependant éjecté en 1978, avec Deng Xiaoping comme chef de la faction partisane de la voie capitaliste.

Ainsi se voyait vérifiée la thèse de Mao Zedong justifiant la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne :

« La lutte de classes, la lutte pour la production et l’expérimentation scientifique sont les trois grands mouvements révolutionnaires de l’édification d’un pays socialiste puissant.

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Ces mouvements constituent une sûre garantie permettant aux communistes de se garder de toute bureaucratie, de se prémunir contre le révisionnisme et le dogmatisme et de demeurer toujours invincibles, une sûre garantie permettant au prolétariat de s’unir avec les larges masses travailleuses et de pratiquer une dictature démocratique.

Si, en l’absence de ces mouvements, on laissait se déchaîner les propriétaires fonciers, les paysans riches, les contre-révolutionnaires, les mauvais éléments et les génies malfaisants, tandis que nos cadres fermeraient les yeux et que nombre d’entre eux n’opéreraient même pas de distinction entre l’ennemi et nous, mais collaboreraient avec l’ennemi, se laissant corrompre, démoraliser et désunir par lui, si nos cadres étaient ainsi entraînés dans le camp ennemi ou si l’ennemi parvenait à s’infiltrer dans nos rangs, et si beaucoup de nos ouvriers, paysans et intellectuels se laissaient aussi séduire ou intimider par l’ennemi, alors il se passerait peu de temps, peut-être quelques années ou une décennie, tout au plus quelques décennies, avant qu’une restauration contre-révolutionnaire n’ait inévitablement lieu à l’échelle nationale, que le parti marxiste-léniniste ne devienne un parti révisionniste, un parti fasciste, et que toute la Chine ne change de couleur. »

C’est cette juste compréhension qui justifie la considération selon laquelle Mao Zedong a contribué au matérialisme dialectique ; comme l’enseigne Gonzalo dans « Sur le marxisme-léninisme-maoïsme » :

« Il [Mao Zedong] établit sa grande thèse : « Le Pouvoir naît du fusil » et il résolu la question de la conquête du Pouvoir dans les nations opprimées par le chemin d’encerclement des villes par les campagnes, en établissant ses lois générales.

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Il définit brillamment, en la développant, la théorie de la lutte de classes dans le socialisme au sein duquel se poursuit la lutte antagonique entre prolétariat et bourgeoisie, entre chemin socialiste et chemin capitaliste et entre socialisme et capitalisme.

Il établit également que, concrètement, la question de qui vaincra n’était pas définie, problème qui demanderait du temps, le déroulement d’un processus de restauration et de contre-restauration pour que le prolétariat se consolide finitivement au Pouvoir au moyen de la dictature du prolétariat.

Finalement, il formula la grandiose solution de transcendance historique, de la Grande Révolution Culturelle prolétarienne, comme continuation de la révolution socialiste sous la dictature du prolétariat.

Ces questions fondamentales, énoncées presque simplement, mais qui sont connues et indéniables, démontrent comment le Président Mao a développé les parties intégrantes du marxisme et l’évidente élévation du marxisme-léninisme à une nouvelle, troisième et supérieure étape : le marxisme-léninisme-maoïsme, principalement le maoïsme (…).

Dans une perspective historique c’est l’aspect le plus transcendant du marxisme-léninisme que le Président Mao ait développé ; c’est la solution du grand problème en suspend de la continuation de la révolution sous la dictature du prolétariat ; « cela représente une nouvelle étape, encore plus profonde et plus large, du développement de la révolution socialiste de notre pays. »

Quelle était la situation qui se présentait ?

Ainsi que l’exprime la Décision du P.C.Ch. sur la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne : « Bien qu’ayant été renversée, la bourgeoisie essaie encore de se servir des vieilles idées, de la culture, des habitudes et des coutumes des classes exploitées pour restaurer son Pouvoir.

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Le prolétariat doit faire exactement le contraire : il doit porter des coups directs et impitoyables à tous les défis de la bourgeoisie dans le domaine idéologique et transformer la physionomie spirituelle de toute la société en employant ses propres idées nouvelles, sa culture ses propres habitudes et ses coutumes.

Notre objectif actuel est d’écraser, au moyen de la lutte, ceux qui occupent des postes de direction et qui suivent le chemin capitaliste.

Il faut critiquer et répudier les « autorités » réactionnaires bourgeoises dans le domaine académique, critiquer et répudier l’idéologie de la bourgeoisie et des autres classes exploiteuses et transformer l’éducation, la littérature et l’art et les autres domaines de la superstructure qui ne correspondent pas à la base économique du socialisme, afin de faciliter la consolidation et le développement du système socialiste. »

C’est dans ces conditions que se produisit le plus violent processus politique et la plus vaste mobilisation de masses que le monde ait jamais connu et dont les objectifs furent défini ainsi par le Président Mao : « L’actuelle Grande Révolution Culturelle Prolétarienne est absolument nécessaire et très opportune pour consolider la dictature du prolétariat, prévenir la restauration du capitalisme et construire le socialisme. »

De plus, soulignons deux points :

1) que la GRCP (Grande Révolution Culturelle Prolétaire) représente un jalon dans le développement de la dictature du prolétariat en vue de la consolidation du prolétariat au Pouvoir et qui se concrétisa dans les Comités Révolutionnaires ;

et 2) la restauration du capitalisme en Chine, après le coup contre-révolutionnaire de 1976, n’est pas la négation de la GRCP, mais représente, simplement, une partie de la lutte entre restauration-contre-restauration et au contraire elle nous démontre la transcendante importance historique de la GRCP dans l’inexorable marche de l’humanité vers le communisme. »


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