Commentateur du Hongqi, 11 février 1966

La coopération soviéto-américaine en vue de la domination sur le monde constitue l’essence même de la politique révisionniste khrouchtchévienne. Dès leur accession au pouvoir, les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. se sont efforcés de paraître différents de Khrouchtchev et ont adopté des attitudes anti-américaines pour essayer de couvrir le point essentiel qu’est leur poursuite de cette politique. Cependant, il découle de faits de plus en plus nombreux qu’ils se sont engagés plus à fond que Khrouchtchev dans le domaine de la coopération soviéto-américaine, qu’ils sont allés plus loin que lui.

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Que les marxistes-léninistes les montrent sous leur vrai jour les met en rage. Ils se sont répandus en invectives et prétendent que les articles où nous les dénonçons fourmillent d’« inventions calomnieuses, provocatrices, absolument sans fondement » 1.

Invectives et sophismes sont incapables d’altérer les faits. Les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. se démasquent eux-mêmes, chaque jour, par leurs actes et propos qui sont nombreux, par des articles dans leurs propres publications. Une nouvelle preuve éloquente en est la parution, en 1965, d’une série de livres prêchant la coopération soviéto-américaine, dont deux fort significatifs : Les forces motrices de la politique étrangère des Etats-Unis et L’U.R.S.S. et les Etats-Unis − leurs relations politiques et économiques.

Quelles en sont les thèses principales ?

Les forces motrices de la politique étrangère des Etats-Unis a été rédigé et publié en 1965 par l’Institut d’Economie mondiale et de Relations internationales de l’Académie des Sciences de l’U.R.S.S. L’ouvrage n’a pu passer sous silence certains actes de l’agression américaine dans le monde et il lui fallait dire quelques mots pour blâmer les agissements agressifs des Etats-Unis, mais il s’évertue à montrer que tous ces méfaits sont l’œuvre des seuls réactionnaires du capital monopoleur américain et qu’il ne faut pas inclure dans ceux-ci les chefs de file de l’impérialisme américain, qui représentent le capital monopoleur au même titre; ce qui revient à dire que la nature agressive de l’impérialisme américain peut changer. La dénonciation de l’impérialisme américain sert, ici, de façade ; masquer sa nature agressive, voilà l’idée maîtresse du livre.

L’ouvrage voit, dans les milieux dirigeants des Etats-Unis, un groupe « lucide et sage » et un groupe « belliqueux et agressif ». Il déclare : « La lutte entre les deux tendances de la politique extérieure et de la politique militaire − l’une aventurière et agressive, l’autre lucide et sage − gagne avec une intensité croissante les rangs des véritables maîtres des Etats-Unis − les plus gros monopoles du pays ‘et ’… la lutte s’intensifie à l’extrême, dans la vie sociale des Etats-Unis, entre les deux tendances de la politique extérieure, entre les deux groupes − l’un, ultra-réactionnaire et farouchement agressif, l’autre, modéré et lucide, qui tend vers une sage appréciation de l’actuel rapport des forces et la coexistence pacifique. »

Quels sont ces esprits « modérés et lucides » qui « tendent vers la coexistence pacifique » ? Ce sont, selon le livre, les chefs de file de l’impérialisme américain, les présidents des Etats-Unis qui se sont succédé depuis la guerre. Il affirme qu’Eisenhower « représentait les milieux relativement plus modérés, qui ne tenaient pas à mettre en pratique leurs doctrines aventurières et à courir le risque d’une guerre d’envergure » ; que Kennedy était un président « populaire parmi le peuple », qui avait « des vues larges », « abordait avec lucidité les problèmes brûlants de la vie internationale » et qui « se rendait compte de la possibilité et de la nécessité de la coexistence pacifique » ; que Johnson est un « homme politique très prudent et modéré », qui « n’aime pas les risques politiques » et qui « a reçu du peuple un mandat impératif pour appliquer une politique orientée vers la consolidation de la paix, la liquidation de la ‘guerre froide’ et le rapprochement soviéto-américain ».

Comment ces supercriminels de guerre se sont-ils mués soudain en partisans de la paix ? Comment ces ennemis communs à tous les peuples sont-ils devenus tout d’un coup des présidents populaires ? Cet enjolivement, combien généreux, des chefs de file de l’impérialisme américain ne sert qu’à placer la pacotille de la « coexistence pacifique » et de la « compétition pacifique » entre l’Union soviétique et les Etats-Unis. « Les classes régnantes des Etats-Unis, dit l’ouvrage, commencent à réaliser plus ou moins qu’à l’heure actuelle, c’est sur le terrain de la compétition économique pacifique que se livre une lutte décisive entre les forces de classes à l’échelle mondiale ». « A l’âge nucléaire, … seuls les déments et les candidats au suicide sont capables de recourir à la guerre en tant qu’instrument de leur politique », et « le gouvernement américain a manifesté, dans de nombreux cas, le désir d’aboutir à un compromis ».

Et d’affirmer que, tant qu’il y a « coexistence pacifique » entre l’Union soviétique et les Etats-Unis, « la compétition entre les deux systèmes socio-économiques et la lutte idéologique entre les deux principaux antagonistes se limiteront, dans l’arène internationale, au cadre d’une vaste compétition et coopération économique, diplomatique, scientifique et culturelle, sans conflits sanglants ni guerres ».

Le livre prétend que « les relations soviéto-amérlcaines, relations entre les deux pays les plus puissants au monde, sont le pivot même de la politique mondiale et le principal fondement de la paix internationale ». Citant le secrétaire d’Etat américain Dean Rusk, il prône « la responsabilité particulière des deux puissances − l’Union soviétique et les Etats-Unis − vis-à-vis de la destinée du monde et de l’humanité ». L’Union soviétique, est-il dit plus loin, « recherche la paix et la coopération avec les Etats-Unis, considérant que les relations soviéto-américaines représentent ce qu’il y a de primordial dans la politique mondiale de notre temps et dans la question de la guerre et de la paix ».

L’agression contre le Vietnam, le bombardement de la République démocratique du Vietnam, pays socialiste, et le massacre de la population vietnamienne entrepris par l’impérialisme américain n’affecteraient-ils donc pas les relations soviéto-américaines ? Non, selon le livre, il n’y a pas le moindre conflit entre l’Union soviétique et les Etats-Unis en dépit de ces circonstances. Il souligne que la « communauté des intérêts nationaux des deux pays » est un « trait extrêmement important des relations soviéto-américaines ». « A l’exception du point noir que fut la participation des Etats-Unis à l’intervention militaire contre la Russie soviétique en 1918-1920, les relations russo-américaines et soviéto-américaines n’ont été assombries par aucun conflit militaire ni aucune guerre ».

« Et à l’heure actuelle, il n’existe entre ces deux pays aucun litige, aucun conflit territorial ou économique, leurs intérêts nationaux ne se heurtent ni sur le plan mondial ni sur aucun plan régional ».

L’U.R.S.S. et les Etats-Unis − leurs relations politiques et économiques a paru en 1965 avec l’approbation de l’Institut de l’Economie mondiale et de Relations internationales de l’Académie des Sciences de l’U.R.S.S. Le livre traite de l’histoire des relations soviéto-américaines depuis la Révolution d’Octobre jusqu’à la Seconde guerre mondiale (1917-1941). Il lui est difficile d’escamoter les faits historiques que furent l’agression des Etats-Unis contre l’Union soviétique et leur hostilité envers elle ; mais il en revient toujours à la coopération soviéto-américaine. Il insiste sur l’« immutabilité de la politique de l’U.R.S.S. pour l’établissement d’une coopération générale avec les Etats-Unis ».

Pour défendre la politique de « coopération générale » entre l’Union soviétique et les Etats-Unis que pratiquent les nouveaux dirigeants du P.C.U.S., le livre n’hésite pas à falsifier l’Histoire, alléguant que « depuis les premiers jours de son existence, l’Etat soviétique a poursuivi constamment et de façon conséquente une politique de coopération générale avec les Etats-Unis », que « l’histoire des relations soviéto-américaines de 1917 à 1941 prouve avec éloquence que la coexistence pacifique, l’amitié et la coopération entre l’U.R.S.S. et les Etats-Unis répondent aux intérêts des peuples de l’Union soviétique et des Etats-Unis, comme à ceux des autres peuples ». Il y est dit aussi que « la coopération soviéto-américaine au cours de la Seconde guerre mondiale a créé des conditions favorables pour mettre fin, une fois pour toutes, à la politique irréaliste et imprévoyante appliquée avant la guerre par les milieux dirigeants des Etats-Unis à l’égard de l’U.R.S.S., et pour développer les fécondes relations soviéto-américaines d’après-guerre ».

Pour justifier la politique de coopération soviéto-américaine, le livre cherche par tous les moyens à faire croire que l’actuelle clique régnante des Etats-Unis tient à la paix. Il affirme qu’aujourd’hui, « les représentants des groupes influents des Etats-Unis, relativement plus prévoyants et plus lucides, sont pour une politique extérieure plus réaliste », qu’« ils comprennent parfaitement que, dans la situation internationale actuelle, la seule base acceptable pour une coopération entre les Etats-Unis et l’U.R.S.S. est la coexistence pacifique et la compétition dans les domaines économique, scientifique et technique, culturel et autres ».

Le livre met l’accent sur ce que « le Parti communiste de l’Union soviétique et le gouvernement soviétique ont toujours attaché et attachent une importance primordiale à la normalisation des relations entre l’U.R.S.S. et les Etats-Unis ». Il fait appel à un des arguments de la Résolution du XXIe Congrès du P.C.U.S. sur le rapport de Khrouchtchev : « L’amélioration des relations entre l’Union soviétique et les Etats-Unis d’Amérique, deux grandes puissances qui assument une responsabilité particulière envers la destinée de la paix universelle, pourrait contribuer d’une façon décisive à l’assainissement de la situation internationale ».

Il apparaît donc clairement que ces deux livres sont exactement dans le ton des propos de Khrouchtchev. Celui-ci disait : « L’ensemble de la situation internationale dépend, dans une large mesure, du genre de relations entre les Etats-Unis d’Amérique et l’Union soviétique » 2 ; « l’Histoire a conféré à nos peuples une grande responsabilité envers la destinée du monde » 3 ; « nos intérêts [ceux de l’U.R.S.S. et des Etats-Unis] ne sont nulle part en conflit direct, ni dans les questions territoriales ni dans le domaine économique » ; « nous [l’U.R.S.S. et les Etats-Unis] pouvons parfaitement coexister » 4. Les disciples de Khrouchtchev singent en tous points leur maître.

Ces ouvrages ont, de toute évidence, été écrits en pleine conformité avec la ligne révisionniste des XXe, XXIe et XXIIe Congrès et du Programme du P.C.U.S. Ce qu’ils affirment est exactement ce que la nouvelle direction du P.C.U.S. aimerait dire. Leur publication prouve une fois de plus que celle-ci pratique le khrouchtchévisme sans Khrouchtchev, que sa conception de la coopération soviéto-américaine n’est pas un effet du hasard, mais qu’elle est conséquente, et que la coopération qu’elle poursuit ne se réduit pas à quelques propos ou actes isolés, mais est l’expression d’une politique fondamentale. Ces livres sont l’aveu par la nouvelle direction du P.C.U.S. de sa politique de coopération soviéto-américaine.

A première vue, les deux ouvrages semblent avoir consacré un bon nombre de pages aux actes d’agression de l’impérialisme américain et à la condamnation des réactionnaires américains. Cependant, un coup d’œil attentif fait découvrir sans peine qu’ils se bornent à dénoncer l’impérialisme américain en termes vagues, tout en s’évertuant à porter aux nues le groupe des milieux dirigeants des Etats-Unis qui est actuellement au pouvoir. Le livre prétend que l’U.R.S.S. est contre les actes d’agression des Etats-Unis, mais tout ce verbiage revient à quémander la coopération soviéto-américaine. Ces molles attaques verbales et cette importante aide réelle ne visent qu’à duper les peuples de l’U.R.S.S. et de partout, qu’à mieux servir l’impérialisme américain.

Ces deux publications ont attiré l’attention de l’opinion publique. Elles sont fort édifiantes par leur caractère négatif et révèlent les tours de passe-passe auxquels se livrent actuellement les nouveaux dirigeants du P.C.U.S.

Ceux-ci prétendent qu’ils s’opposent à l’impérialisme américain. Mais que disent les faits ? Les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. ont choisi précisément 1965, année où l’impérialisme américain s’est employé furieusement à étendre sa guerre d’agression au Vietnam, pour publier une série de livres qui prêchent la coopération soviéto-américaine et proclament « l’immutabilité de la politique de l’U.R.S.S. pour l’établissement d’une coopération générale avec les Etats-Unis ». En bien des occasions, ils y ont été de déclarations à ce sujet. L. I. Brejnev, premier secrétaire du Comité central du P.C.U.S., affirmait en mai 1965 : « Nous nous prononçons pour le développement et l’amélioration de nos rapports avec les Etats-Unis » 5. Dans l’interview qu’il a accordée en décembre 1965 à J. Reston, du New York Times, A.N. Kossyguine, président du Conseil des Ministres de l’U.R.S.S., soutenait :

Pour l’Union soviétique et les Etats-Unis, « du point de vue des perspectives lointaines, l’essentiel doit consister à organiser toutes les forces en vue de la résistance à la guerre ». L’Union soviétique et les Etats-Unis doivent, selon lui, mobiliser leurs forces pour « le développement de la coopération et la recherche de solutions aux diverses questions litigieuses » 6. Est-ce cela, l’opposition à l’impérialisme américain ? Les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. n’avouent-ils pas, par de tels propos, qu’ils demeurent obstinément attachés à la coopération soviéto-américaine ?

Ils déclarent avec la plus grande affectation que « la nature agressive de l’impérialisme n’a pas changée ». Mais les livres qu’ils ont publiés permettent de voir ce qu’ils entendent vraiment prouver. Ils prétendent, tout comme Khrouchtchev, que le groupe des milieux dirigeants des Etats-Unis qui est actuellement au pouvoir fait preuve de « sagesse », qu’il « tend vers la coexistence pacifique », « reconnaît la réalité de l »âge nucléaire’ » et comprend que « seuls les candidats au suicide sont capables de recourir à la guerre en tant qu’instrument de leur politique ». Cela ne revient-il pas à dire que les représentants de l’impérialisme américain ne poursuivent aucune politique d’agression et de guerre et que l’impérialisme américain a cessé d’être la principale force d’agression et de guerre ? De telles affirmations ne claironnent-elles pas impudemment que l’impérialisme a changé de nature ?

Quoiqu’il y ait au sein de la classe des capitalistes monopoleurs américains des groupes aux intérêts divergents et quoique d’âpres conflits d’intérêt les opposent, ces groupes s’accordent complètement pour ce qui est de leur intérêt fondamental, c’est-à-dire l’asservissement du peuple, tant à l’intérieur du pays qu’à l’étranger ; tous sont, sans exception, des réactionnaires. Les groupes dirigeants des Etats-Unis ont des vues différentes quant aux méthodes pour combattre la révolution et se disputent fréquemment, les uns préférant cette méthode-ci, d’autres cette méthode-là, mais ils sont unanimes au sujet de leur politique fondamentale, c’est-à-dire le maintien de la domination réactionnaire à l’intérieur et l’agression à l’étranger.

La « sagesse » au-delà des classes n’existe nulle part au monde. S’il fallait parler de « sagesse » à propos des représentants du capital monopoleur américain, ce serait uniquement de la « sagesse » qui leur fait défendre les intérêts fondamentaux du capital monopoleur américain, opprimer le peuple américain à l’intérieur, spolier les autres peuples, et poursuivre leur politique d’agression et de guerre. La nouvelle direction du P.C.U.S. fait du zèle en divisant les milieux dirigeants des Etats-Unis en « sages » et en « réactionnaires ». Mais par quoi ce comportement est-il motivé, si ce n’est par le désir de couvrir l’impérialisme américain et d’aider les impérialistes américains à endormir les peuples ?

Les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. ont parfois un ou deux mots de reproche à l’adresse de Johnson. Ce n’est qu’écran de fumée. Leurs livres montrent que, tout comme Khrouchtchev, ils présentent les présidents des Etats-Unis comme étant des anges de la paix, d’authentiques représentants du peuple américain. La raison est fort simple. Les révisionnistes khrouchtchéviens misent invariablement sur le chef de file de l’impérialisme américain. A chaque fois, ils font l’impossible pour présenter sous le jour le plus favorable quiconque devient président des Etats-Unis.

Les faits se sont chargés d’infliger un cinglant démenti après l’autre aux révisionnistes khrouchtchéviens. Y a-t-il eu, à l’époque contemporaine, un seul président des Etats-Unis qui n’ait été l’instrument du capital monopoleur américain ? Johnson ne s’en cache pas. Il déclarait en 1964, aux capitalistes monopoleurs réunis à la conférence annuelle de la Chambre de Commerce américaine : « Vous êtes des actionnaires de ce gouvernement… Je fais le travail pour lequel vous m’avez embauché ». Qu’il s’agisse de Truman, d’Eisenhower, de Kennedy ou de Johnson, la politique poursuivie est demeurée inchangée, elle est celle de l’agression et de la guerre en vue de l’hégémonie mondiale ; et cette politique a de plus en plus gagné en ampleur et est devenue de plus en plus insensée.

La « doctrine Johnson » est le fascisme de nos jours. Elle proclame cyniquement qu’il y aura intervention, par la force, dans les affaires de n’importe quelle région du monde et renversement de tout gouvernement qui ne plairait pas aux Etats-Unis. L’administration Johnson poursuit l’escalade de son aventure guerrière. La « doctrine Johnson » est une manifestation du caractère de plus en plus belliqueux et de plus en plus aventurier de l’impérialisme américain. En s’évertuant, envers et contre tout, à enjoliver les chefs de file de l’impérialisme américain, les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. ne font que révéler leurs propres traits répugnants.

Ils prétendent « observer fidèlement les préceptes de Lénine ». Mais qu’ont-ils fait de Lénine ? Ils vont, par leurs livres, jusqu’à le présenter comme le promoteur de la politique de « coopération générale » soviéto-américaine, et l’histoire des relations soviéto-américaines comme celle d’une « coopération générale », Qu’est-ce donc, sinon une trahison envers Lénine et une falsification de l’Histoire ?

Au lendemain de la victorieuse Révolution d’Octobre, l’impérialisme américain participa activement à la croisade impérialiste d’intervention par les armes contre le jeune Etat soviétique. L’intervention ayant échoué, il recourut au « garrot de la famine » pour empêcher l’Union soviétique de se développer. Durant toute la période de la direction de Lénine et de Staline, les relations soviéto-américaines furent marquées par des luttes aiguës et complexes, expression du conflit acharné opposant, sur le plan mondial, le prolétariat international à la bourgeoisie internationale. En essayant de nier l’existence de la lutte de classes dans l’histoire des relations soviéto-américaines, les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. ne font que falsifier l’Histoire et diffamer le peuple soviétique.

Lénine déjà faisait remarquer que les impérialistes américains intervenaient « en tant que bourreaux et gendarmes de la liberté de la Russie » 7 et assumaient « le rôle d’étrangleurs et de bourreaux de la révolution mondiale » 8. Il appela les masses à se conduire comme des « ennemis intransigeants de l’impérialisme américain, le plus jeune, le plus fort, le dernier à participer au carnage mondial des peuples pour le partage des profits capitalistes » 9.

Combien actuels ces mots de Lénine sont-ils aujourd’hui encore ! Les révisionnistes khrouchtchéviens ont déployé l’étendard de Lénine pour essayer de se camoufler, mais ce sont les paroles mêmes de Lénine qui nous les montrent au mieux tels qu’ils sont.

Les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. se disent fidèles aux Déclarations de 1957 et de 1960. Mais les livres en question prouvent qu’il s’agit là d’une imposture. Les deux Déclarations soulignent que l’impérialisme américain est l’ennemi commun des peuples du monde entier, alors que ces livres exaltent l’amitié soviéto-américaine.

Elles soulignent que les peuples du monde entier doivent former le front uni le plus large contre la politique d’agression et de guerre de l’impérialisme américain, alors que ces livres prêchent à grands fracas la coopération soviéto-américaine. Si les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. sont fidèles à quoi que ce soit, c’est à la ligne générale du révisionnisme khrouchtchévien, celle de « coexistence pacifique », de « compétition pacifique » et de « passage pacifique ». Ils n’exhibent les Déclarations de 1957 et de 1960 que pour recourir à la tactique traditionnelle des révisionnistes de la IIe Internationale : reconnaitre des documents et les vider en fait de leurs principes révolutionnaires, pour camoufler, sous des phrases ronflantes, leur opposition foncière à la révolution.

Ils prétendent admettre le rôle des peuples dans la lutte anti-impérialiste. Mais, dans les livres en question, ils prônent sans vergogne le règne de la force et font étalage de leur chauvinisme de grande puissance. Selon eux, les gouvernants soviétiques et américains auraient à décider du sort du monde, la bonne centaine de pays du globe devraient tous graviter autour de l’axe U.R.S.S.- U.S.A. et l’existence même des peuples devrait dépendre de la magnanimité des milieux dirigeants des deux pays.

N’est-ce pas la preuve que les révisionnistes khrouchtchéviens n’aspirent à rien d’autre qu’à la coopération soviéto-américaine pour la domination sur le monde ?

Les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. ont déclaré hypocritement que les pays socialistes et le peuple révolutionnaire de par le monde ont des « objectifs communs » et des « intérêts communs ». Ils ont maintes fois protesté de leur fidélité envers l’internationalisme prolétarien et de leur soutien à la révolution des peuples. Mais, dans les ouvrages cités, ils prônent tapageusement les « intérêts communs » de l’Union soviétique et des Etats-Unis. Comment peut-on associer ces deux sortes d’« intérêts communs », qui sont diamétralement opposées et aussi incompatibles que l’eau et le feu ? L’impérialisme américain est l’ennemi commun des pays socialistes et de tous les peuples du monde. Et que les révisionnistes khrouchtchéviens s’évertuent à se trouver des « intérêts communs » avec l’impérialisme américain démontre simplement qu’ils ont pris le parti de ce dernier, qu’ils se sont placés sur des positions hostiles aux pays socialistes et aux peuples du monde qui le combattent.

Logiquement, des contradictions irréductibles opposent l’Union soviétique, pays socialiste, aux Etats-Unis impérialistes. L’Union soviétique, en tant que pays socialiste, se doit de soutenir le combat révolutionnaire des peuples et nations opprimés. Il y a donc inévitablement lutte aiguë entre l’U.R.S.S. et l’impérialisme américain, sur le plan mondial ou dans quelque région donnée. Mais, aujourd’hui, les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. soulignent avec force qu’ils « ne se heurtent ni sur le plan mondial, ni sur aucun plan régional » aux impérialistes américains. Cela prouve tout simplement qu’à leurs yeux, les contradictions à l’échelle mondiale entre révolution et contre-révolution, de même que le devoir de soutenir le combat révolutionnaire des peuples et nations opprimés ont depuis longtemps cessé d’être. Ils sont tombés dans le bourbier de l’égoïsme national bourgeois et il n’y a plus chez eux la moindre trace d’internationalisme prolétarien.

C’est uniquement pour répondre aux besoins de l’impérialisme américain que les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. ont mis l’accent sur les « intérêts communs » de l’Union soviétique et des Etats-Unis. Kennedy exhortait déjà les dirigeants du P.C.U.S. à « songer uniquement à défendre les intérêts nationaux qui leur sont propres » et à parvenir avec les Etats-Unis à un accord pour « la défense des intérêts des deux grands pays » 10. Khrouchtchev et les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. ont tous répondu avec zèle à l’appel de l’impérialisme américain ; et il y a effectivement intérêts communs : les intérêts communs à la couche privilégiée embourgeoisée de l’Union soviétique, que représentent les nouveaux dirigeants, et aux groupes monopoleurs des Etats-Unis, et les intérêts communs aux deux pays dans leur collaboration dirigée contre la révolution mondiale.

Les idées qui ont inspiré la politique de coopération soviéto-américaine et que les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. ont exposées dans les livres cités plus haut sont depuis longtemps mises en pratique. Et tout récemment, dans la poursuite de leurs « intérêts communs » avec les Etats-Unis, les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. ont encore accru considérablement leur collusion avec l’impérialisme américain.

La rencontre tripartite soviéto-américano-indienne à New Delhi a ouvertement renforcé le front dirigé contre la Chine. Le vice-président américain Humphrey n’a pas caché sa satisfaction à l’issue du long entretien qu’il eut avec Kossyguine, président du Conseil des Ministres de l’U.R.S.S. Il a déclaré, au cours d’une interview télévisée, que cet entretien avait été « franc et sincère », qu’il avait exposé la position du gouvernement américain et trouvé « un écho chez M. Kossyguine ». « L’Union soviétique, a-t-il dit, essaie de construire, pour ainsi dire, une muraille d’endiguement autour de la Chine communiste », et « le gouvernement de l’Union soviétique se préoccupe bien plus aujourd’hui de ses rapports avec la Chine communiste sur le plan mondial que de ce que les Etats-Unis pourraient bien faire dans les diverses parties du globe ». Il estime qu’au cours « des toutes prochaines années … les contacts entre nous … et l’Union soviétique seront élargis, et que les relations peuvent et doivent être améliorées » 11.

Ces paroles montrent à quel degré d’intimité l’Union soviétique et les Etats-Unis sont parvenus dans leur coopération. Si Humphrey est tellement sûr de la politique de la nouvelle direction du P.C.U.S. et ose tenir de tels propos en public, c’est que les deux se ‘sont confié le fond de leurs pensées. Alliance avec l’impérialisme américain et la réaction de divers pays pour ériger une enceinte contre-révolutionnaire autour de la Chine, telle est la politique de la nouvelle direction du P.C.U.S. Cette politique répond exactement au désir des impérialistes américains. Il est donc naturel qu’ils l’applaudissent, la soutiennent et l’encouragent. Voilà le fond des conversations soviéto-américaines de New Delhi. Voilà un des actes de trahison les plus flagrants de la nouvelle direction du P.C.U.S. Les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. n’auraient-ils pas démenti les déclarations de Humphrey si les faits n’étaient pas exacts ?

La collusion soviéto-américaine a également fait un pas en avant dans la question vietnamienne. Au moment où les Etats-Unis « suspendaient les bombardements » et faisaient une publicité tapageuse au sujet de « négociations de paix », AN. Chelepine prit la peine d’aller à Hanoï en étroite coordination avec le complot des « négociations de paix ». Par ailleurs, les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. sont parvenus à un accord tacite avec les Etats-Unis pour ce qui est de l’Europe, afin que les Etats-Unis puissent en retirer des troupes de plus en plus nombreuses destinées à étendre la guerre au Vietnam.

Ils ont aujourd’hui quelques paroles de soutien pour le Vietnam et lui accordent une certaine aide à seule fin de s’assurer une plus forte voix au chapitre dans la question vietnamienne, de semer la discorde entre la Chine et le Vietnam et d’aider les Etats-Unis à faire aboutir leur complot des « négociations de paix ». En fin de compte, ils cherchent à trouver une porte de sortie pour l’impérialisme américain dans la question vietnamienne, à lui permettre d’occuper indéfiniment le Sud-Vietnam et à conclure une transaction politique avec lui.

Les impérialistes américains connaissent parfaitement cette position des nouveaux dirigeants du P.C.U.S. McGeorge Bundy, assistant spécial du président américain, a déclaré : « Pour nous, il est clair depuis longtemps que le gouvernement soviétique souhaite un règlement pacifique » 12. Un journal américain affirmait : « Des indices toujours plus nombreux montrent que l’Union soviétique et les Etats-Unis avancent, en fait, de façon parallèle vers un certain but commun » 13.

Un autre journal américain disait que si l’Union soviétique « pouvait aider, au Vietnam, à trouver finalement une solution acceptable », les Etats-Unis « se sortiraient d’une situation critique ». « Dans une situation aussi complexe, le point essentiel des relations soviéto-américaines actuelles, c’est qu’elles doivent être tacites … le conflit entre les Etats-Unis et l’Union soviétique doit rester explicite ; l’accord doit demeurer implicite ». Ils « sont ainsi tout à la fois explicitement ennemis et implicitement alliés » 14

La politique de coopération soviéto-américaine que pratique la nouvelle direction du P.C.U.S. s’est élargie, il y a quelque temps, jusqu’à englober la coopération soviéto-japonaise. L’impérialisme américain s’emploie activement à remettre le militarisme japonais en selle pour en faire le principal complice de sa guerre en Asie ; il a poussé la réaction japonaise et la clique fantoche sud-coréenne à conclure le « traité nippo-coréen », et il a ainsi échafaudé une alliance militaire de l’Asie du Nord-Est.

Loin de condamner cette grave mesure de guerre prise par l’impérialisme américain et dirigée contre la Chine, la Corée et d’autres pays asiatiques, la nouvelle direction du P.C.U.S. se montre au contraire fort complaisante envers la réaction japonaise et fait tout pour l’amadouer. Les échanges de visites entre hauts fonctionnaires soviétiques et japonais sont fréquents. Il y a peu de temps, le ministre japonais des Affaires étrangères visitait l’Union soviétique sur invitation. La nouvelle direction du P.C.U.S. a reconnu en fait l’alliance militaire nippo-américaine et cherche à y apporter sa part pour la transformer en une alliance soviéto-américano-japonaise dirigée contre la Chine, la Corée et la lutte révolutionnaire des peuples des autres pays asiatiques.

Comment les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. pourraient-ils espérer avoir la confiance des gens lorsqu’ils viennent prétendre, après tout cela, que tous les partis communistes et tous les pays socialistes doivent écarter leurs divergences et réaliser l’« unité d’action’ dans la lutte anti-impérialiste? N’apparaît-il pas assez clairement avec qui et contre qui ils font effectivement l’unité ?

C’est avec les impérialistes américains, avec les réactionnaires japonais, avec les réactionnaires indiens et avec tous les laquais de l’impérialisme américain que les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. font l’unité d’action. Comment les marxistes-léninistes et le peuple révolutionnaire pourraient-ils réaliser l’unité d’action avec eux qui se donnent avec tant d’empressement à l’unité d’action contre-révolutionnaire ?

Dans le monde d’aujourd’hui, la plus grande divergence fondamentale entre marxistes-léninistes et révisionnistes khrouchtchéviens, entre vrais révolutionnaires et pseudo-révolutionnaires, vient de la nécessité de savoir s’il faut combattre l’impérialisme américain ou faire l’unité avec lui. Comment une divergence de cette envergure pourrait-elle être mise à l’écart ?

Nous ne pouvons en aucun cas réaliser l’unité d’action avec les nouveaux dirigeants du P.C.U.S. tant qu’ils n’auront pas renoncé à la ligne révisionniste khrouchtchévienne, tant que leur politique de coopération soviéto-américaine restera inchangée et tant qu’ils n’auront pas brisé l’alliance soviéto-américano-indo-japonaise.

Les révisionnistes khrouchtchéviens ont lié leur sort à celui de l’impérialisme américain. Et pour combattre ce dernier, les marxistes-léninistes et le peuple révolutionnaire se doivent nécessairement de s’opposer au révisionnisme khrouchtchévien. La lutte contre l’impérialisme américain ne peut être menée avec succès que si l’on trace, sans hésitation aucune, une nette ligne de démarcation d’avec les révisionnistes khrouchtchéviens et que si l’on poursuit jusqu’au bout la lutte contre le révisionnisme khrouchtchévien.

Quand les révisionnistes khrouchtchéviens exaltent les Etats-Unis, nous devons mépriser l’impérialisme américain et savoir discerner sa nature corrompue. Quand les révisionnistes khrouchtchéviens incitent à la flatterie envers les Etats-Unis, nous devons cultiver la haine de l’impérialisme américain et voir en lui l’ennemi numéro un des peuples du monde entier. Quand les révisionnistes khrouchtchéviens propagent la crainte des Etats-Unis, nous devons considérer l’impérialisme américain avec dédain et le prendre pour ce qu’il est, c’est-à-dire un tigre en papier. Quand les révisionnistes khrouchtchéviens propagent l’idée d’une alliance avec les Etats-Unis, nous devons prendre la résolution d’abattre l’impérialisme américain, de consolider et d’élargir au maximum le front uni contre lui et ses valets.

Le camarade Mao Tsé-toung nous a donné, pour ce qui est de l’appréciation de l’impérialisme américain et de l’attitude à adopter envers lui, une série de thèses, qui ont développé de façon créatrice le marxisme-léninisme et constituent une arme puissante pour les peuples du monde entier dans leur lutte révolutionnaire anti-américaine. Il nous a appelés à former le front uni le plus large, en nous appuyant sur les ouvriers et les paysans et en ralliant les masses populaires qui représentent plus de 90 pour cent de la population mondiale, ainsi que toutes les forces victimes de l’agression, du contrôle, de l’intervention et des vexations des Etats-Unis, afin d’isoler au maximum et de frapper le principal ennemi de l’heure, l’impérialisme américain.

Toutes les forces pouvant être ralliées doivent être ralliées, toutes les contradictions pouvant être exploitées doivent être exploitées, et il faut que soient mis en œuvre tous les facteurs positifs pouvant contribuer à la lutte anti-américaine. Cette grande conception stratégique du camarade Mao Tsé-toung montre la juste voie à suivre pour battre l’impérialisme américain, et tout le processus de la lutte des classes sur le plan international, au cours de l’après-guerre, est venu en confirmer l’exactitude.

Elle a non seulement armé le peuple chinois, mais elle exerce une influence de plus en plus grande et de plus en plus profonde dans le monde. Elle est redoutée au plus haut degré par l’impérialisme américain, elle tourmente les révisionnistes khrouchtchéviens à un degré suprême, mais les peuples du monde entier l’acclament avec le plus grand enthousiasme.

La coopération soviéto-américaine pour la domination mondiale n’est qu’un rêve insensé. Le monde a les peuples pour véritables maîtres. Il n’est pas de cliques dominantes, peu importe le pays, qu’elles soient impérialistes ou révisionnistes, qui puissent tenir les peuples sous leur férule et le globe sous leur domination.

Une nouvelle et grande lutte révolutionnaire anti-américaine balaiera bientôt le monde en tempête. La politique antipopulaire des révisionnistes khrouchtchéviens, qui cherche pour commencer à nuire à autrui, ne peut finir qu’à leur détriment. Les peuples abattront ceux qui s’opposent à eux et l’Histoire emportera ceux qui vont à l’encontre de son courant. Quelles que soient les luttes et les vicissitudes à venir, une seule perspective s’offre au monde : la fin de l’impérialisme américain et de ses complices, le triomphe de la cause révolutionnaire des peuples du monde entier.

  1. Pravda, 16 novembre 1965.
  2. Discours de N. S. Khrouchtchev à un meeting d’amitié soviéto-iridien, 8 septembre 1961.
  3. Message de Nouvel An de N. S. Khrouchtchev et L. I. Brejnev au président J. Kennedy, 30 décembre 1961.
  4. Interview de N. S. Khrouchtchev par Gardener Cowles, éditeur de la revue américaine Look, 20 avril 1962.
  5. Discours de L. I. Brejnev à la réunion solennelle en l’honneur du 20ème anniversaire de la victoire remportée par le peuple soviétique dans sa Grande guerre patriotique, 8 mai 1965.
  6. Interview de A N. Kossyguine par James Reston, du New York Times, 6 décembre 1965.
  7. V. I. Lénine : « Réunion des Militants du Parti de Moscou, le 27 novembre 1918. Rapport sur la position du prolétariat à l’égard de la démocratie petite-bourgeoise », Œuvres, tome 28.
  8. V. I. Lénine : « Le VIe Congrès Extraordinaire de Russie des Soviets des Députés ouvriers, paysans, cosaques et des Soldats de l’Armée rouge. Discours sur la situation internationale », Œuvres, tome 28.
  9. V. I. Lénine : « Lettre aux ouvriers américains », Œuvres, tome 28.
  10. Interview de J. Kennedy par A. I. Adjoubeï, rédacteur en chef des Izvestia, 25 novembre 1961.
  11. Interview télévisée de Hubert Humphrey par des journalistes américains, 16 janvier 1966.
  12. Interview télévisée de McGeorge Bundy par des journalistes américains, 16 janvier 1966.
  13. Christian Science Monitor, 13 janvier 1966. 3 New York Times, 17 janvier 1966.
  14. New York Times, 17 janvier 1966.

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