La 23e estampe des Trente-six vues du mont Fuji, Terrasse Sazai, le temple de 500 rakan, présente des pélerins admirant le mont Fuji. Les rakan sont des saints dans le bouddhisme, ayant leur statue grandeur nature dans le temple.

Ce qu’on voit à droite du mont Fuji est un chantier de construction. C’est intéressant, car c’est très représentatif de la présence dans cette série d’estampes des activités de construction, de modification du Japon dans le sens de l’urbanisation, alors que la bourgeoisie se développe.

On notera le caractère plastique classique de l’estampe, avec une vue venant de la droite relativement linéaire, simplement redressé en bas à droite par les pèlerins posant leurs bagages.

La Maison de thé à Koishikawa, le matin après une chute de neige, la 24e estampe, a une orientation inversée. Tout part de la gauche, mais comme au Japon on regarde par la droite, le mont Fuji a été déplacé pour stabiliser l’image.

En fait, l’œil vient s’enliser en quelque sorte par un mouvement venant de la droite. On a une direction et contre-poids. L’oeuvre dégage moins de puissance, mais il s’agit toutefois surtout de montrer la vue depuis le salon de thé. C’est en ce sens une belle représentation.

La représentation de Shimomeguro – désormais un quartier urbanisé de Tokyo – emploie une même simplicité. On reconnaît la grande insistance sur le principe du passage, comme si au Japon alors l’activité était permanente – c’est bien entendu vrai en fait pour le peuple, dont la bourgeoisie fait alors partie, pas pour les couches aristocratiques-patriarcales parasitaires.

On monte, on descend, à l’inverse des directions du mont Fuji, c’est très simple.

Le Moulin à Onden est tout aussi simple, tout en ayant plus de complexité, en raison bien entendu de la roue. Les activités laborieuses sont plus accentuées également. Les couleurs sont plus présentes également, tout en restant assez pâles, sans s’imposer donc.

Direction et contre-poids : c’est exemplaire de l’approche de Hokusai.


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