Le Parti Communiste est l’avant-garde révolutionnaire de la classe ouvrière, des masses laborieuses.

Le but final du Parti Communiste n’est autre que celui de l’accomplissement du rôle historique que de la classe ouvrière et de sa lutte : la suppression de toutes divisions de la société en classes, la suppression de toute exploitation et de toute oppression, la réalisation de la société socialiste, par la révolution socialiste, puis du communisme.

Jacques Grippa-Réformes de structures

Jacques Grippa-Réformes de structures

Le Parti Communiste est le parti de la révolution socialiste. Le Parti Communiste, produit de la lutte de la classe ouvrière, des masses laborieuses, ne peut devenir apte à remplir sa mission historique, devenir le guide et l’organisateur de la révolution socialiste, qu’en se forgeant, en se trempant, en se renforçant dans l’action quotidienne sur tous les fronts – idéologique, politique et revendicatif – de la lutte de classes contre le capital.

C’est bien pourquoi les communistes sont également l’avant-garde conséquente du combat quotidien de la classe ouvrière, des masses laborieuses pour leurs revendications immédiates. Car seul un parti révolutionnaire conséquent, marxiste-léniniste, peut remplir sur tous les fronts et jusqu’au bout, sous sa forme la plus complète, cette fonction d’avant-garde dans le combat quotidien du peuple travailleur pour ses revendications immédiates.

Ce combat constitue un des fronts de la lutte de classes dans notre pays. Il est nécessaire, pour que le prolétariat, le peuple travailleur, puisse résister aux empiètements, aux attaques permanentes du grand capital contre le niveau de vie des travailleurs et contre les libertés démocratiques.

C’est notamment en menant ce combat que le prolétariat prend aussi conscience de son existence en tant que classe, antagoniste de celle des capitalistes, s’affirme aussi en tant que classe. C’est au travers de ce combat que les autres couches de la population laborieuse prennent conscience de la nécessaire alliance avec le prolétariat et sous la direction du prolétariat dans la lutte commune contre l’ennemi commun, le capitalisme arrivé à notre époque à son stade suprême, celui de l’impérialisme.

Certaines de ces revendications ouvrières, ou plus généralement populaires, sont qualifiées de « réformes » : tel est le cas par exemple de l’objectif de service national de santé assurant les soins médicaux et pharmaceutiques gratuits, celui de la démocratisation de l’enseignement, ou encore. celui de la modification de la fiscalité pour diminuer le poids des impôts à charge des travailleurs.

Les communistes, en conséquence, préconisent et organisent aussi la lutte pour toutes « réformes » de ce genre favorables à la classe ouvrière, aux masses laborieuses.

Cependant, ces revendications, ces « réformes » ne modifient et ne pourront jamais modifier par elles-mêmes, le système capitaliste d’exploitation de l’homme par l’homme, ni ses lois internes, économiques et politiques, qui tiennent à sa nature même ( crises économiques, guerres, etc…), ni la nature de classe de l’appareil d’Etat des oppresseurs, des exploiteurs.

Si le Parti Communiste devait ramener son action uniquement à une participation aux luttes revendicatives à caractère matériel, économique, de la classe ouvrière, des masses laborieuses, cela signifierait que le Parti cesserait d’être un parti révolutionnaire, qu’il s’intégrerait dans le système capitaliste, qu’il passerait inéluctablement aux positions du syndicalisme réformiste.

Le capitalisme, l’impérialisme, s’accommodent parfaitement d’une prétendue « lutte de classes » où les exploités se contentent des « aménagements » du régime, acceptent de collaborer à son rafistolage.

Les partis social-démocrates et les partis révisionnistes collaborent avec la bourgeoisie, et plus précisément à notre époque avec le plus grand exploiteur mondial, l’impérialisme américain, chef de file des impérialistes, pour essayer, en vain, d’ « emprisonner » la lutte de classes dans le cadre du maintien, du soutien du régime capitaliste, de l’impérialisme et du respect des règles de son « jeu », de son fonctionnement.

Le Parti Communiste se doit de représenter toujours les intérêts généraux actuels et futurs, les intérêts fondamentaux de la lutte de la classe ouvrière. Il veille à ce qu’au cours de leurs combats quotidiens le prolétariat, les masses laborieuses, élèvent toujours leur niveau de conscience, de combativité et d’organisation, se préparent aux luttes décisives pour détruire la machine d’oppression de l’ appareil d’Etat bourgeois, pour instaurer la démocratie populaire, la dictature du prolétariat, acte initial indispensable de la révolution socialiste. Bref, dans la lutte quotidienne contre le capital, notre Parti, avant-garde de la classe ouvrière, aura toujours en vue la réalisation du but final.

Les réformistes social-démocrates, eux, ont prétendu que « le but final n’est rien, que le mouvement est tout », que les « réformes » constituent un but en soi, qu’elles seraient le but même de la lutte de la classe ouvrière, ils ont trahi la classe ouvrière.

Le réformisme, et les illusions qu’il a répandues, n’ont été autre chose qu’un nouvel « opium pour le peuple », une politique destinée à propager l’idéologie de collaboration de classes, au service des exploiteurs, des oppresseurs.

C’est pourquoi les réformistes – qu’ils soient de type social-démocrate, trotskiste ou khrouchtchévien – en fait, ne luttent aucunement pour des revendications ou des « réformes » favorables à la classe ouvrière, aux masses laborieuses, mais au contraire trahissent en permanence et combattent cette lutte.

C’est pourquoi aussi les communistes dénonceront implacablement les trahisons social-démocrates et révisionnistes à l’égard de ces luttes : le combat pour les revendications immédiates, pour les « réformes » favorables à la classe ouvrière, aux masses laborieuses, dort avoir un caractère anti- opportuniste, anti – réformiste.

Et les « réformes de structure » ?

Le fait que le P.S.B. des Spaak, Collard, Major et consorts, l’U.G.S. à direction trotskistes, et le parti des khrouchtchéviens reprennent tous trois en chœur ce « mot d’ordre », permet déjà de supposer qu’il s’agit d’une mystification destinée à tromper les travailleurs. Et aucun qualificatif accolé à « réformes de structure » – « anti- monopolistes », pour les khrouchtchéviens, « anti-capitalistes » voire « réellement anti-capitalistes », pour les trotskistes de l’ U. G. S., ne changera en rien son contenu réel, réformiste.

Les propagandistes des prétendues « réformes de structure » sont, en fait, très discrets, très brumeux, sur ce qu’ils entendent par là.

Ce qui apparaît néanmoins à première vue, c’est que ces messieurs veulent en tout état de cause ignorer le caractère de classe de tout Etat et plus particulièrement le caractère de classe de l’Etat bourgeois qui est en réalité un instrument d’oppression et de répression dans les mains du grand capital.

Ces messieurs, comme tous les réformistes, tentent de faire croire que « de réforme en réforme » le capitalisme se transformerait « pacifiquement » en socialisme, sans que la classe ouvrière doivent détruire la machine de l’Etat bourgeois et instaurer la dictature du prolétariat pour pouvoir réaliser les tâches de la révolution socialiste.

Lorsque les propagandistes des réformes de structure sont amenés à préciser dans leurs écrits ou par leur pratique ce qu’ils entendent par-là, l’on s’aperçoit qu’il ne s’agit de rien d’autre, pour l’essentiel, que de la réédition des « théories » que le traître Henri De Man avait mises à la mode dans la social-démocratie au cours des années 30.

Il y a tout d’abord la « nationalisation » de certaines entreprises présentée abusivement, soit comme « socialisation », soit comme un « pas vers le socialisme ».

Or, la nationalisation des entreprises, réalisée par l’Etat bourgeois, donc dans le cadre du système capitaliste, sera toujours une nationalisation bourgeoise. Elle correspond en fait au développement du capitalisme monopoliste d’Etat bourgeois.

Certes, « le capitalisme monopoliste d’Etat est la préparation matérielle la plus complète au socialisme, l’antichambre du socialisme, l’étape de l’Histoire qu’aucune autre étape intermédiaire ne sépare du socialisme ». (Lénine, « La catastrophe imminente et les moyens de la conjurer », sept. 1917).

Mais les nationalisations bourgeoises ne marquent aucunement des étapes dans la voie de la transformation de la société capitaliste en société socialiste. C’est donc une tromperie que de parler en l’occurrence de « socialisation ».

Seules les nationalisations réalisées par la classe ouvrière au pouvoir, par la dictature du prolétariat, sont des nationalisations socialistes.

Il suffit d’examiner ce que représentent des entreprises, des sociétés prétendument nationales dans les pays capitalistes, pour en saisir immédiatement le caractère de classe et pour comprendre le rôle de l’Etat-patron : voyons l’exemple des entreprises nationalisées en France, en Grande-Bretagne, en Italie, dans d’autres pays capitalistes encore, en Belgique avec la Banque Nationale, la Société Nationale des Chemins de Fer, la Société Nationale de Crédit à l’Industrie, etc…

Est-ce à dire que le Parti Communiste reste indifférent à l’égard des nationalisations bourgeoises ? Non.

Le Parti Communiste déterminera sa position concrète à l’égard de telle ou telle nationalisation bourgeoise concrète, notamment en fonction de la politique générale de la bourgeoisie et de l’Etat bourgeois qui nationalisent, et particulièrement à l’heure actuelle, en fonction de sa collaboration ou de son opposition à l’impérialisme américain.

En Belgique, par exemple, la nationalisation des charbonnages ou de l’énergie réalisée dans le cadre de la politique de trahison nationale des couches dominantes du capital financier, de leur Etat, de leur gouvernement, ne constituerait aucunement un facteur empêchant le massacre des charbonnages et la colonisation américaine du pays.

De toute façon, les communistes, lorsque la question de la nationalisation d’entreprises se posera, comme à propos des entreprises déjà nationalisées, défendront les intérêts des travailleurs exploités dans ces entreprises en tant que salariés et appointés, et du peuple travailleur en tant que consommateur.

Le développement du capitalisme monopoliste d’Etat doit nous servir à démontrer la nécessité de l’instauration de la démocratie populaire, pour pouvoir mener jusqu’au bout la lutte pour l’indépendance nationale contre l’impérialisme américain et ses alliés, la nécessité d’instaurer la dictature du prolétariat pour réaliser les tâches de la révolution socialiste.

Les réformistes du P. S. B., les dirigeants trotskistes de l’U.G.S. et leurs alliés les néo-réformistes khrouchtchéviens, les caïds syndicaux de ces partis, eux, parlent du capitalisme monopoliste d’Etat pour célébrer les prétendus progrès du capitalisme, pour tenter de s’opposer à la lutte pour l’indépendance nationale, pour la démocratie populaire, pour tenter de nier la nécessité de la révolution socialiste.

Les réformistes social-démocrates, révisionnistes khrouchtchéviens ou trotskistes, bavardent aussi sur un prétendu « contrôle des holdings » ou encore sur un prétendu « contrôle ouvrier ».

Ici encore, les réformistes de toutes espèces veulent escamoter le fait que le pouvoir est dans les mains du capitalisme.

Dans ces conditions, le « contrôle des holdings », le prétendu « contrôle ouvrier », ne seraient pas et ne pourraient pas être autre chose que le « contrôle » de l’application de la législation bourgeoise, de la fiscalité bourgeoise, des décisions de l’Etat bourgeois, tout cela dans le cadre des lois économiques du capitalisme.

Tout au plus la réalisation de ce « contrôle » donnerait-elle le « droit » (bourgeois, d’obtenir un certain nombre d’informations sur le fonctionnement des entreprises capitalistes.
Il n’y a pas l’ombre de socialisme dans de telles dispositions, pas la moindre trace du passage du capitalisme au socialisme.

Un tel « contrôle » ne serait pas qualitativement différent de celui du Conseil Central de l’Economie où siègent les bonzes syndicaux ou de celui de la Commission Bancaire ; il serait de même nature que celui exercé par les « Conseils d’ Entreprises » à l’heure actuelle : tous organismes qui n’ont jamais et ne pourront jamais entamer, bien entendu, en quoi que ce soit, le pouvoir capitaliste, ne pourront jamais changer les lois économiques du capitalisme, ni transformer le capitalisme en socialisme.

Bien au contraire, le capital financier utilise effectivement ces organismes, avec l’aide des réformistes de tous genres, comme instruments de sa politique, comme des auxiliaires de la collaboration de classes.

Cette espèce de « socialisme », Marx et Engels l’avaient déjà dénoncée dans le « Manifeste du Parti Communiste » en disant qu’il « n’entend aucunement l’abolition du régime de production bourgeois, laquelle n’est possible que par la révolution, mais uniquement la réalisation de réformes administratives sur la base même de la production bourgeoise, réformes qui, par conséquent, ne changent rien aux rapports du Capital et du Salariat, et ne font, tout au plus, que diminuer pour la bourgeoisie les frais de sa domination et alléger le budget de l’Etat ».

Les réformistes social-démocrates, khrouchtchéviens ou trotskistes, parlent également, à propos des « réformes de structure », de « planification ». Réalisée dans le cadre du système capitaliste, et du maintien de l’Etat bourgeois, cette « planification » est du genre de celle pratiquée déjà par les trusts et les monopoles, du genre de celle à laquelle se livre l’Etat bourgeois, le capitalisme monopoliste d’Etat bourgeois notamment sous le nom de « programmation économique » ou de « programmation économique et sociale ». La « planification » capitaliste ne modifie en rien la nature du régime, ne corrige en rien ses tares, ne lui permet aucunement de résoudre ses contradictions. Seule la planification socialiste permettra un développement harmonieux de la production, un essor sans pareil des forces productives.

Et la « programmation sociale » a pour but de tenter d’assurer la « paix sociale » à la bourgeoisie, avec l’aide des dirigeants réformistes, au détriment des travailleurs.

En fin de compte, toute la mystification des « réformes de structure » repose sur la négation du caractère de classe de l’Etat.

Face à la contradiction fondamentale, antagoniste, qui oppose le Capital et le Travail, il n’y a pas de troisième voie. Il faut choisir ;

– ou bien s’en tenir aux principes du marxisme-léninisme qui consistent à connaître la nécessité de détruire la machine d’oppression de l’Etat bourgeois et d’Instaurer la dictature du prolétariat pour réaliser les tâches de la révolution socialiste ;

– ou bien la « théorie et la pratique de la collaboration de classes ».

Le P. S. B., les dirigeants trotskistes de l’U.G.S. qui condamnent les principes du marxisme-léninisme, le parti khrouchtchévien qui a renié ces principes et les caïds syndicaux de ces partis, sont intégrés dans le régime capitaliste, se sont subordonnés à ses lois et aux règles de son « jeu », pratiquent la collaboration de classes, constituent des soutiens sociaux, politiques du capitalisme, de l’impérialisme, et trahissent aussi la lutte pour les revendications immédiates.

Les communistes et tous les travailleurs d’avant-garde doivent inlassablement dénoncer cette trahison des dirigeants social-démocrates, trotskistes et khrouchtchéviens, dans le combat quotidien : ainsi des couches toujours plus larges de travailleurs prennent conscience, par leur propre expérience, de la nature du réformisme social-démocrate, trotskiste et révisionniste.

Dénoncer implacablement toutes les formes de tromperie réformiste, y compris celle des « réformes de structure », est aussi une nécessité pour isoler, battre et balayer le réformisme, condition indispensable pour que la lutte de la classe ouvrière, des masses laborieuses contre le capitalisme, l’impérialisme, puisse être victorieuse.


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