Conférence faite à l’Université Libre de Bruxelles le 13 décembre 1965 à l’invitation des étudiants communistes

Rappelons tout d’abord les traits généraux de l’impérialisme, traits inhérents à sa nature même.

Jacques Grippa et Fons Moerenhout - Bruxelles 1965

Jacques Grippa et Fons Moerenhout – Bruxelles 1965

L’impérialisme est le capitalisme arrivé à son stade suprême, le capitalisme devenu pourrissant et mourant, créant lui-même les conditions objectives qui vont permettre la victoire de la révolution prolétarienne à l’échelle mondiale.

Référons-nous à la définition léniniste de l’impérialisme et de ses caractères fondamentaux :

– La concentration de la production et du capital arrivée à un degré tel qu’elle crée les monopoles, ceux-ci jouant un rôle décisif dans la vie économique ;

– La formation du capital financier et, en conséquence, la formation d’une oligarchie financière par la fusion du capital bancaire et du capital industriel ;

– L’importance prise par l’exportation des capitaux ;

– Le partage du monde se trouvant sous la botte du capitalisme entre quelques pays capitalistes.

D’autre part, le développement inégal est une des caractéristiques du capitalisme : nous en voyons tous les jours les effets catastrophiques et nous savons qu’il est aussi à l’origine de l’exacerbation des contradictions du régime.

lI est faux de parler, comme Kautsky jadis et les révisionnistes aujourd’hui, d’une « politique impérialiste », de certaines couches du capital financier, de l’oligarchie financière, à laquelle s’opposerait une « politique raisonnable » d’autres représentants de cette oligarchie financière.

Il y a des tactiques et des formes diverses d’une seule et même politique ayant un seul but : la domination, l’oppression, la répression de plus en plus féroce, l’exploitation de peuples et de nations entières. C’est cela et non pas UNE politique de l’impérialisme, mais SA politique, sa caractéristique naturelle et intrinsèque. C’est cette nature même de l’impérialisme qui fait que tant qu’il subsistera ; il y aura des guerres d’une sorte ou d’une autre.

Et Lénine a complété son analyse d’ensemble de l’impérialisme en montrant le lien entre l’opportunisme et l’impérialisme. Il a montré comment l’oligarchie financière des principaux pays impérialistes propage l’idéologie de collaboration de classes par l’intermédiaire de l’aristocratie ouvrière, qu’elle a eu la possibilité économique de corrompre essentiellement grâce aux superbénéfices réalisés par le colonialisme.

L’opportunisme et son aboutissement systématisé, le révisionnisme, le réformisme, trouvent dans cette situation un terrain favorable.

Ainsi naît et se développe l’opportunisme qui, en se systématisant, passe inéluctablement de la capitulation devant l’ennemi de classe à la collaboration totale avec lui.

L’oligarchie financière, l’impérialisme, se constituent par ce truchement une base sociale, un soutien social. C’est ainsi que les partis social-démocrates réformistes sont des partis bourgeois au sein de la classe ouvrière, sont des piliers politiques du capitalisme, de l’impérialisme, et c’est ainsi que pendant toute une période, ils ont été le principal soutien social et politique du capitalisme.

Lénine a dit :

« Les gens les plus dangereux à cet égard sont ceux qui ne veulent pas comprendre que, si elle n’est pas indissociablement liée à la lutte contre l’opportunisme, la lutte contre l’impérialisme est une phrase creuse et mensongère ». (« L’impérialisme, stade suprême du capitalisme »).

La trahison des partis social-démocrates d’Europe occidentale, la politique de collaboration de classes des partis réformistes, allaient jeter les travailleurs d’Europe dans la boucherie de la première guerre impérialiste mondiale avec ses quinze millions de morts. Par la suite la trahison permanente et irréversible de la social-démocratie allait permettre au capitalisme d’écraser et d’étouffer la révolution prolétarienne en Europe occidentale, d’imposer le fascisme hitlérien en Allemagne, d’étrangler la République espagnole, de maintenir par la violence la grande majorité de la population mondiale sous le joug meurtrier du colonialisme. Ainsi, pendant toute cette période, des centaines de millions d’êtres humains perdaient la vie du fait du colonialisme, de l’exploitation capitaliste, de guerres interimpérialistes et des guerres injustes d’agression et d’oppression. Ainsi se déclenchait la seconde guerre mondiale avec ses soixante millions de morts.

L’IMPERIALISME AMERICAIN PREND LA RELEVE DE L’HITLERISME

Les U.S.A. sont depuis bien longtemps un pays impérialiste typique, avec une oligarchie financière de quelques « grandes familles ». Déjà avant la première guerre mondiale, ils faisaient partie des dix pays impérialistes qui se partageaient alors le globe entier et qui soumettaient au joug colonialiste 970 millions d’êtres humains.

L’appareil d’Etat est toujours un instrument de la classe dominante. Aux Etats-Unis ce caractère de classe de l’Etat – en l’occurrence son caractère d’instrument de domination, de répression et d’oppression au service de l’oligarchie financière – s’affiche ouvertement, cyniquement par la présence des hommes appartenant à cette oligarchie financière à la tête de l’Etat et de ses différents organismes.

Mais comment les U.S.A. sont-ils devenus la principale force impérialiste ? C’est là le résultat du développement inégal du capitalisme, du développement toujours basé – ne l’oublions jamais – sur la féroce exploitation colonialiste et néo-colonialiste – cette dernière forme ayant été utilisée depuis longtemps par l’impérialisme yankee.

Au cours des deux guerres mondiales, celle de 1914-18, celle de 1939-45, l’impérialisme américain allait reprendre la vieille tactique de l’impérialisme britannique – celle de la « balance of power », de l’équilibre des forces entre les autres puissances pour en tirer profit– et il allait l’appliquer à l’échelle mondiale.

Après la première guerre mondiale, l’impérialisme américain remit en selle la grande bourgeoisie allemande, les grands trusts et monopoles allemands. De même après la deuxième guerre mondiale, ce fut l’impérialisme américain qui restaura la puissance économique des magnats ouest-allemands et le militarisme revanchard de l’Allemagne de Bonn pour faire de celle-ci sa plus fidèle alliée, sa principale tête de pont en Europe.

Mais en 1917, se produisit un événement fondamental que n’avait prévu aucun impérialisme. Le 7 novembre 1917, le pouvoir de la dictature du prolétariat triomphait en Russie, là où convergeaient de la façon la plus aiguë les différentes contradictions du monde de l’époque, dans le pays qui constituait le chaînon le plus faible du système capitaliste, là où existait un parti révolutionnaire marxiste-léniniste.

La crise générale du capitalisme était ouverte avec le début d’une nouvelle époque historique, de notre époque qui est celle des révolutions prolétariennes victorieuses, de la victoire de la révolution prolétarienne à l’échelle mondiale.

De même la deuxième guerre mondiale, au cours de laquelle Hitler avait espéré détruire l’Union Soviétique et assurer l’hégémonie mondiale de l’impérialisme allemand, se terminait par un nouvel et plus profond ébranlement du système impérialiste, par l’approfondissement de la crise générale du capitalisme, par le reversement du capitalisme dans plusieurs autres pays, par la constitution du camp socialiste.

En août 1945, Truman donnait l’ordre de larguer la bombe atomique sur Hiroshima et sur Nagasaki. Ce n’était plus une opération militaire de la deuxième guerre mondiale. Les U.S.A. prenaient la relève de Hitler en procédant à un acte terroriste, inaugurant par là même le chantage nucléaire contre les peuples, thème que les révisionnistes khrouchtchéviens allaient reprendre également dans leur arsenal « idéologique » de collaboration contre l’impérialisme yankee.

NOUVELLES VICTOIRES DE LA RÉVOLUTION PROLÉTARIENNE MONDIALE

Mais l’impérialisme américain et son chantage nucléaire n’arrivaient pas à intimider les peuples. Le camp socialiste se renforçait et les mouvements révolutionnaires de libération nationale connaissaient un essor sans précédent.

La Révolution chinoise balayait les impérialismes américains et leurs fantoches de la clique de Tchang Kaï-chek. Le 1er octobre 1949 était proclamée la République Populaire de Chine : le peuple chinois s’attaquait, à l’échelle du pays, à la réalisation des tâches de la révolution socialiste.

Les victoires de la Révolution Chinoise changeaient considérablement le rapport des forces mondiales en faveur du socialisme. Et de plus, en donnant un grand exemple triomphant, elles ont stimulé et continuent à stimuler, l’essor du mouvement de libération nationale, partie intégrante à notre époque de la révolution prolétarienne mondiale.

Ainsi se vérifient dans la pratique les thèses marxistes-léninistes sur la signification et l’importance à notre époque du mouvement révolutionnaire de libération nationale.

IMPERIALISME YANKEE ET HITLÉRISME : SIMILITUDE DES VISÉES ET MÉTHODES

L’impérialisme américain vise à la domination mondiale : c’était l’objectif de l’impérialisme allemand représenté par Hitler.

Selon l’exemple de l’hitlérisme jadis, l’impérialisme américain pratique de nos jours l’anti-communisme le plus féroce et veut détruire les pays socialistes.

Effectivement et très concrètement dès à présent, il veut assujettir, pour son propre compte, les peuples et nations d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine, sous le joug colonialiste et néo-colonialiste.

A l’instar de l’Allemagne hitlérienne, l’impérialisme américain veut aussi assurer son contrôle, sa suprématie, son hégémonie sur les autres pays capitalistes, y compris sur ses « alliés ».

Les impérialistes américains pratiquent le racisme le plus féroce, comme les hitlériens.

L’impérialisme américain aujourd’hui, comme le fut l’hitlérisme jadis, est la principale force d’agression et de guerre dans le monde.

La définition du fascisme hitlérien donnée par l’Internationale Communiste en 1935, s’applique aujourd’hui parfaitement à l’impérialisme américain :

« … dictature terroriste déclarée des éléments les plus réactionnaires, les plus chauvins, les plus impérialistes du capital financier …, troupe de choc de la contre-révolution internationale …, principal fomentateur de la guerre impérialiste…».

Oui, l’impérialisme américain a pris la relève de Hitler et les crimes qu’il a déjà commis dépassent en nombre et en horreur ceux de son prédécesseur.

LES U.S.A., BASTION PRINCIPAL DU COLONIALISME ACTUEL

Voyons de plus près quelques-uns des mécanismes par lesquels l’oligarchie financière des Etats-Unis réalise des super-bénéfices.

Les investissements « privés » U.S.A. en Afrique, en Asie et en Amérique latine, qui se montaient officiellement à 5,7 milliards de dollars en 1950, avaient atteint en 1963, 13 milliards de dollars. En réalité, il faut doubler ces chiffres, comme l’a reconnu le Département d’Etat lui-même.

En fait, ces milliards de dollars proviennent eux-mêmes aussi du travail de ces peuples opprimés : ainsi la surexploitation sert à renforcer et à intensifier encore la surexploitation.

Les taux des bénéfices par rapport aux fonds propres de sociétés, qui est en moyenne en Belgique de 5,2 %, atteint aux Etats-Unis 10,3 %, ce taux montant, pour les capitaux américains investis en Afrique, en Asie et en Amérique latine, à 17,1 %.

Les bénéfices déclarés des investissements « privés » yankees, en provenance de ces pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine se montaient en 1950 à 970 millions de dollars, en 1963, à 2.280 millions de dollars. A ces chiffres, il faut ajouter les bénéfices cachés estimés par les experts américains eux-mêmes à 75 % de ces montants.

Comme le rappelait la Déclaration de La Havane, dans le continent latino-américain avec ses 200 millions d’habitants dont deux tiers sont des « discriminés raciaux », 5.500 personnes meurent par jour, de faim, de maladies curables ou de vieillesse prématurée. En quinze ans, il y meurt des suites du colonialisme et du néo-colonialisme deux fois plus d’êtres humains que pendant la première guerre mondiale. Mais l’impérialisme américain retire de ce continent latino-américain 10 milliards de dollars de bénéfices en cinq ans, soit 1.000 dollars par cadavre avec quatre cadavres par minute.

Les taux d’analphabétisme montrent aussi une des conséquences cruelles du colonialisme ancien et nouveau : Tunisie, 82,2 % ; Venezuela, 34,2 % (par sondage et « non compris les Indiens de la jungle ! ») ; Pérou, 39,9 % ; Sénégal, 94,4 % ; Inde, 72,2 % ; Equateur, 69,4 %.

L’oligarchie financière yankee tend à s’approprier le monopole, et de l’exploitation colonialiste, et des sources de matières premières du monde capitaliste. C’est ainsi que la moitié de la production mondiale capitaliste de pétrole brut se trouve aux mains de la finance américaine. L’exploitation du pétrole du Moyen-Orient procure aux sociétés américaines un taux de profit de 76,7 %.

Mais ces sources de super-bénéfices, révélés par les statistiques officielles, ne sont pas les seules.

Il y a aussi les super-profits qui résultent des termes inégaux des échanges commerciaux. Des pays impérialistes industrialisés, et principalement des Etats-Unis, s’écoulent des marchandises vendues à hauts prix avec super-bénéfices, et des pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine, viennent vers les Etats-Unis et d’autres pays impérialistes, des produits agricoles et minéraux « achetés » à bas prix, résultant de la surexploitation éhontée des travailleurs de ces pays, de la rapine colonialiste et néo-colonialiste.

Dans les pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine se trouvant sous la coupe de l’exploitation colonialiste et néo-colonialiste, se situent seulement 9 % de la capacité de production des entreprises manufacturières du monde capitaliste et 4,4 % de la capacité de production en métallurgie. Les six septièmes de leurs exportations sont constituées par des produits bruts et les deux tiers de leurs importations par des produits manufacturés. Cinquante-cinq pays exportent un seul type de produits agricoles ou minéraux : la mono-culture ou la mono-industrie constitue un des moyens employés par le colonialisme ou le néo-colonialisme pour tenter de maintenir des nations entières dans un état de dépendance entraînant la surexploitation colonialiste.

L’IMPÉRIALISME AMÉRICAIN, CE PLUS GRAND EXPLOITEUR MONDIAL

Le développement du capitalisme monopoliste d’Etat est lié aux vicissitudes de l’impérialisme, à l’aggravation de ses contradictions. Outre sa fonction naturelle de répression et d’oppression, l’Etat bourgeois assume de plus en plus de fonctions économiques, sur ordre et pour compte du capital financier, multipliant les liens entre le capitalisme et son Etat. Le capitalisme monopoliste d’Etat, en particulier aux Etats-Unis, participe au renforcement de l’exploitation des pays assujettis, notamment par les programmes de prétendue « aide » économique et militaire, par les prêts d’Etat et aux « Alliances pour le Progrès ».

C’est ainsi que les pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine totalisent plus de 30 milliards de dollars de prétendues dettes à l’étranger dont 40 % aux U.S.A. Le règlement de ces dettes leur coûte 5 milliards de dollars par an.

Signalons encore que l’impérialisme américain a mis en œuvre une nouvelle forme de rapine. Ses « vassaux » acceptent le dollar comme équivalent à un trente-cinquième d’once d’or, et acceptent le blocage de sa convertibilité par divers artifices, alors que les réserves d’or américaines ont fondu et que l’inflation monétaire et l’inflation du crédit ont atteint des proportions gigantesques aux U.S.A.

L’impérialisme américain finance ainsi à peu de frais – au prix du papier monnaie – ses investissements à l’étranger, ses aides intéressées et ses entreprises d’agression, en pillant en réalité les pays dont les gouvernements acceptent cette forme et cette conséquence de leur vassalisation.

Nous avons parlé des termes inégaux d’échanges commerciaux imposés par les impérialistes. Cette inégalité est portée à un niveau sans précédent par l’impérialisme américain.

A ce propos, décrivons en quelques mots un de ses aspects particuliers : la fabrication sous licence. Les grandes sociétés américaines tirent des super-bénéfices considérables de la « cession » de licences de fabrication qui finissent par faire des entreprises qui en dépendent des succursales de firmes américaines, sans que celles-ci aient à investir un cent. Lorsque le phénomène a eu lieu à grande échelle comme en Belgique, c’est là un facteur qui aggrave la dépendance économique et l’exploitation des travailleurs du pays par l’impérialisme américain. Ce n’est pas par hasard que le gouvernement aux ordres de Washington diminue les crédits à la recherche scientifique.

Rappelons aussi que les filiales des sociétés américaines absorbent 25 % des exportations des U.S.A., que le fret américain est souvent imposé dans les transactions avec des firmes américaines : voilà encore des domaines où le diktat yankee se solde en super-bénéfices.

La vente de matériel de guerre américain imposé notamment par les traités militaires auxquels adhèrent les vassaux des U.S.A. draine vers les coffres-forts des magnats américains d’autres bénéfices plantureux, bénéfices sur le sang versé des travailleurs, bénéfices payés par le labeur des travailleurs.

Enfin, l’endettement des Etats vassaux de l’impérialisme yankee est lui-même une source de bénéfices, d’enrichissement pour celui-ci. L’augmentation des dettes publiques fait peser sur ces Etats des charges de plus en plus lourdes. L’exemple de la Belgique est significatif à cet égard, avec sa dette publique se montant à environ 500 milliards de francs belges, soit à plus de trois quarts du revenu national annuel, avec une charge de la dette publique qui va dépasser les 30 milliards annuels.

La mainmise de l’impérialisme américain à travers le monde, et la surexploitation qui en résulte, ne font que s’aggraver d’année en année.

Prenons trois exemples caractéristiques qui montrent quelle était déjà la situation en 1959.

Pour l’Argentine, le boni de la balance commerciale, (malgré les termes inégaux des marchés) était de 50,9 millions de dollars. La rentrée en capitaux privés était de 54,7 millions de dollars. Mais la sortie des revenus des capitaux privés et le solde négatif du chapitre « capitaux officiels » totalisaient 116 millions de dollars, c’est-à-dire plus que la somme du boni de la balance commerciale et des « entrées des capitaux privés !

Pour la Colombie, les entrées de capitaux privés étaient de 20,1 millions de dollars, mais la sortie des revenus de capitaux se montait à 37,3 millions de dollars. Le boni de la balance commerciale était de 92,3 millions de dollars, mais le solde déficitaire du poste « capitaux officiels et or » (remboursement et payement en or pour combler le déficit de la balance des comptes) était de 93,5 millions de dollars.

Au Venezuela, le boni de la balance commerciale était de 131 millions de dollars, mais la sortie des revenus des capitaux atteignait 480 millions de dollars.

Les statistiques de l’O.N.U., dont nous citons les chiffres, ont « pudiquement » fait disparaître dans l’édition de 1964, le poste « revenus du capital ».

Mais au poste « autres services et transferts privés » nous retrouvons en réalité la somme de ces « revenus du capital » avec d’autres charges provenant dans ces cas essentiellement de l’exploitation colonialiste, tels que par exemple les frais de licences de fabrication, les transferts de bénéfices sur certaines opérations commerciales, des transferts de payement des « experts » de l’assistance « technique », des commis et des « cadres » appointés sur place des entreprises américaines et autres. Citons-en quelques chiffres exemplatifs.

En 1962, l’Argentine voyait s’ajouter au déficit de sa balance commerciale de 81,8 millions de dollars, le solde négatif (sortie) de 192,8 millions de dollars du poste « autres services et transferts privés ».

Pour la Colombie, en 1963, le solde négatif (sortie nette) du poste « autres services et transferts privés » se montait à 131,3 millions de dollars.

En 1963, pour le Brésil, ce poste négatif est de 222 millions de dollars et pour la Malaya 392 millions de « Malayan dollars ».

L’impérialisme américain est le bastion principal du colonialisme actuel. Il est devenu le plus grand exploiteur international.

L’IMPÉRIALISME AMÉRICAIN : PRINCIPALE FORCE D’AGRESSION ET DE GUERRE DANS LE MONDE

L’impérialisme américain poursuit l’exécution de ses plans visant à la domination mondiale, notamment au travers de toute sa politique militariste et d’agressions militaires.

Le budget militaire des U.S.A. se chiffre à 60 millions de dollars – 3.000 milliards de francs belges par an.

La moitié de l’activité économique de ce pays est consacrée à des dépenses militaires.

« La Libre Belgique » titre « Wall Street – la hausse au son du canon » (18-09-65).

Pour leur guerre criminelle contre le peuple vietnamien, les agresseurs américains prévoient des dépenses militaires pour 1966 de 6 milliards de dollars (300 milliards de francs belges, plus un milliard de dollars (50 milliards de francs belges) pour l’armée fantoche.

Celle-ci, avec ses 600.000 hommes, est en complète décomposition. Les 200.000 militaires yankees, les 50.000 hommes de la 7ème Flotte, les troupes envoyées par les serviles satellites de l’impérialisme américain, les mercenaires – parmi lesquels des Belges – ont beau multiplier les crimes de guerre, c’est la défaite qu’ils subissent.

Plus d’un million de soldats américains sont à l’étranger. L’impérialisme américain a établi 3.300 bases militaires dans plus de 90 pays.

De Guantanamo dans l’île de Cuba, à Taïwan, territoire chinois occupé par les agresseurs U.S., de Rota en Espagne franquiste à Okinawa, de Florennes aux Philippines, de Ramstein en Allemagne occidentale à la Thaïlande, du Canal de Panama au Congo, est tissé le vaste réseau de l’agression des U.S.A. contre les peuples du monde entier, y compris contre les peuples des pays où sont établies ces bases.

A ces bases s’ajoutent celles des pays des pactes militaires à direction américaine, de l’O.T.A.N. et de l’O.T.A.S.E. C’est ainsi notamment que les bases de l’impérialisme britannique, de Gibraltar à Singapour, de Chypre à l’île de l’Ascension, sont mises à la disposition de l’impérialisme américain et le social-démocrate Wilson a encore renforcé cet appui de l’allié britannique à l’impérialisme U.S. L’Etat d’Israël constitue aussi une base américaine d’agression.

Les anciens généraux de Hitler sont de précieux collaborateurs de cette vaste entreprise d’agression et d’oppression et les bases militaires allemandes sont évidemment intégrées dans le système américain.

En Belgique, nous connaissons les basses américaines de Bierset, Elsenborn, Ligneuville, Chièvres, Kleine Brogel et Florennes – et nous avons dénoncé le fait que ces deux dernières sont des bases atomiques. Zeebrugge est aménagée en base américaine. La Bundewehr allemande occupe les bases de l’O.T.A.N. d’Arendonck et de Baronville et ses convois sillonnent le pays.

Les navires de l’impérialisme américain et de ses alliés sillonnent les mers, notamment les sous-marins à fusées Polaris. Les avions stratégiques volent constamment, porteurs d’engins atomiques.

La C.I.A., cette centrale de la contre-révolution mondiale, complote dans tous les pays qui lui laissent mener ses criminelles activités. Elle manipule les hommes politiques, a ses propres agents dans les appareils d’Etat vassaux, provoque les subversions, instigue des actions criminelles, assassine.

LES AGRESSIONS DE L’IMPÉRIALISME YANKEE

Il serait trop long d’énumérer ici les innombrables agressions – directes ou sous forme de subversions contre-révolutionnaires – perpétrées par l’impérialisme américain depuis que celui-ci a pris la relève d’Hitler. Citons-en rapidement quelques-unes.

C’est la guerre contre le peuple chinois : malgré la défaite – définitive – subie par l’impérialisme américain et ses fantoches, et consacrée en 1949, les agresseurs yankees occupent toujours le territoire chinois de Taïwan et continuent leurs actions agressives directement ou encore par l’intermédiaire de la bourgeoisie réactionnaire indienne.

Dès 1947, c’est l’action contre-révolutionnaire ouverte de Tito, précurseur, puis idéologue du khrouchtchévisme, trahissent les peuples de Yougoslavie et le camp socialiste, et mettant son pays sous la coupe américaine.

C’est en 1950, la lâche agression américaine contre la République Populaire Démocratique de Corée. Au cours de cette guerre, aux yeux du monde entier, l’O.N.U. est apparue clairement comme un instrument de l’impérialisme américain, rôle qu’elle continue à jouer, de plus en plus cyniquement.

Malgré la défaite de son agression, l’impérialisme américain continue à occuper la Corée du Sud.

En 1953, Mossadegh veut nationaliser le pétrole iranien. La C.I.A. intervient avec l’aide de la « maison royale » et d’autres traîtres, provoque la subversion, renverse Mossadegh et l’« International Petroleum Company » d’Iran exploite le pétrole du pays avec une « participation » de 40 % de capitaux U.S.A.

En 1954, au Guatemala, Arbenz veut nationaliser les entreprises de l’« United Fruit Cy » établie dans le pays, et construire une centrale électrique concurrente du monopole américain de l’électricité établi dans le pays. La C.I.A. intervient. Arbenz est renversé et remplacé par un traître.

En 1954 encore, les Accords de Genève sur l’Indochine sont signés, prévoyant notamment le retrait de toutes les troupes étrangères du Vietnam et la réunification pacifique du pays par des élections générales qui devaient avoir lieu en juillet 1956. L’agression américaine avait déjà commencé bien avant sous forme d’« assistance » aux colonialistes français. Après Dien Bien-Phu et la signature des Accords de Genève, les Américains violent cyniquement ceux-ci et interviennent directement, notamment en installant un régime à la Quislin à Saigon, en instituant un régime de terreur dépassant en horreur et en nombre les crimes de guerre hitlériens et en lançant contre le peuple sud-vietnamien la « guerre spéciale » qui visait au génocide de ce peuple héroïque.

C’est la tentative de subversion contre-révolutionnaire en Hongrie, en 1956, avec l’aide des révisionnistes khrouchtchéviens.

C’est aussi l’agression permanente contre Cuba.

En avril 1964, la C.I.A. établit par un coup d’Etat militaire un régime fasciste au Brésil.

Ce sont les agressions contre le Laos et le Cambodge, c’est l’appui aux intrigues contre la République d’Indonésie, en utilisant l’Etat fantoche de la « Grande Malaisie », c’est l’agression indienne contre le Cachemire et le Pakistan. Ce sont les ingérences criminelles au Burundi.

C’est l’intervention directe de 60.000 militaires américains contre le peuple dominicain.

C’est, récemment, la subversion contre-révolutionnaire en Indonésie.

Les pays capitalistes industrialisés sont aussi l’objet des visées de l’impérialisme américain et ce par tous les moyens. Voyez la Belgique, voyez toute l’Europe occidentale. Voyez ce qui se passe actuellement en France avec l’ingérence directe de l’impérialisme américain dans les élections présidentielles et le soutien qu’il accorde à Mitterrand, son agent patenté et candidat des révisionnistes français.

L’IMPÉRIALISME AMÉRICAIN, LES COLONIALISTES BELGES ET LE CONGO

Au début de juillet 1960, l’ancien colonialisme belge a poussé sa dernière tentative de maintenir presqu’au seul profit de la Société Générale, de l’Union Minière et de la Forminière le butin congolais.

Le 9 juillet 1960, M. Gillet, alors gouverneur de la Société Générale et président de l’Union Minière du Haut-Katanga, fait une démarche à 10 heures du matin auprès du gouvernement. Le jour même, des parachutistes belges « entrent en action » au Congo. Mais bientôt il apparaît que l’ancien colonialisme « belge » n’a plus la force d’agir seul contre le peuple congolais. C’est l’entrée en scène des néo-colonialistes yankees sous la bannière de l’O.N.U.

Toujours sous le drapeau de l’O.N.U., c’est l’arrestation et l’assassinat de Lumumba, l’ambassadeur américain ayant « prêté » son hélicoptère personnel afin de pourchasser le grand patriote.

Depuis lors, les fantoches du gouvernement « belge », ces ministres des affaires américaines en Belgique, et leurs maîtres de Washington ont procédé à une division du travail. La Belgique fournit les troupes de la sale guerre colonialiste, des armes et des « crédits » ; l’impérialisme américain vend le « soutien logistique » ; les bénéfices de l’exploitation colonialiste qui continue et se renforce sont partagés entre grands financiers et Américains.

L’opération de Stanleyville – qui se solda par une grande défaite politique et militaire des colonialistes – est une illustration de la « communauté » des crimes de guerre des agresseurs américano-belges.

Mais lorsque Tshombé se montrera trop soucieux des « intérêts » des colonialistes ouest-européens, il sera sur le champ débarqué. Lorsque deux officiers belges, Lamoline et Protin, ne comprendront pas assez vite le virage commandé par Washington, ces exécutants pourtant fidèles des basses oeuvres du colonialisme, seront sur-le-champ renvoyés en Belgique.

Et encore, lorsque Kasavubu, ce servile fantoche, se montrera par trop incapable de faire face aux problèmes que pose l’exécution des plans de ses maîtres, il sera, lui aussi, débarqué, et remplacé par Mobutu, ce personnage que la Sûreté belge a cédé à la C.I.A. américaine.

L’exemple du Congo est typique. Il montre des anciens colonialistes « composant » avec les néo-colonialistes des U.S.A. dans l’espoir de conserver leurs privilèges et il montre comment l’impérialisme américain prend alors, à son profit, la direction de ces alliances basées sur l’exploitation et l’oppression des peuples.

LA DEUXIÈME ZONE INTERMÉDIAIRE

L’impérialisme américain vise à la domination mondiale. Aussi ses entreprises internationales ne se limitent-elles pas à renforcer l’exploitation et l’oppression colonialistes et néo-colonialistes des peuples et nations d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine, à mener contre ces peuples des guerres criminelles, à entreprendre des provocations, des subversions et des agressions contre les pays socialistes, à préparer la guerre contre ces pays et à faire effectivement la guerre contre la République Démocratique du Vietnam et contre la République Populaire de Chine.

Les pays capitalistes industrialisés sont aussi l’objet de ses convoitises. L’impérialisme yankee veut qu’ils se soumettent à ses ordres, qu’ils participent largement aux frais et aux sacrifices sanglants dus à la préparation et à l’exécution de ses agressions.

Il a trouvé généralement dans ces pays capitalistes industrialisés, une oligarchie financière « compréhensive » et docile qui a accepté la subordination dans l’espoir de sauvegarder ses privilèges de classe, de caste, contre la poussée victorieuse des mouvements révolutionnaires de libération nationale et de la révolution prolétarienne. Il y a trouvé aussi des collaborateurs, des laquais et des fantoches.

C’est ainsi qu’au nom de la « défense du monde ‘libre’ et ‘blanc’ contre le communisme et contre les peuples ‘de couleur’ » (selon la terminologie anticommuniste et raciste de ces messieurs héritée aussi de l’hitlérisme), s’instaure le contrôle économique, politique et militaire de pays capitalistes industrialisés, impérialistes eux-mêmes, par l’impérialisme américain.

Les pactes militaires, tels l’O.T.A.N. et l’O.T.A.S.E., les bases militaires de ces « pactes », les dispositifs économiques favorisant l’impérialisme U.S.A., les privilèges lui accordés sont des instruments de cette mise sous contrôle.

Le Marché commun (la C.E.E.), la C.E.C.A., l’EURATOM, constituent également des moyens d’assujettissement économique et politique, liés d’ailleurs, à l’assujettissement militaire.

Car, dans la conjoncture actuelle, c’est une aberration de croire que l’Europe des trusts peut être une construction permettant de s’opposer à l‘impérialisme américain. En fait, celui-ci a voulu le « Marché Commun européen » comme un des instruments de sa pénétration et de sa domination économiques, politiques et militaires en Europe.

Ces objectifs, l’impérialisme américain espère les atteindre en s’appuyant sur l’Allemagne de Bonn qui est actuellement sa fidèle alliée, sa principale tête de pont en Europe.

Mais la mainmise américaine signifie surexploitation, interventions et vexations.

Au cours de ces six dernières années, deux mille firmes américaines ont créé des filiales en Europe : la mise en œuvre des mesures décidée par la C.E.E. et la C.E.C.A. a considérablement encouragé ce processus d’établissement en Europe de succursales américaines, constituées souvent d’entreprises géantes de sous-traitance, de nature à provoquer la ruine des entreprises locales.

En Belgique, sur le total des investissements étrangers prévus dans les nouveaux projets élaborés en 1964, 83 % sont constitués par des capitaux américains et ouest-allemands. Les capitaux américains investis en Belgique au cours de ces dernières années représentent 60% des capitaux étrangers investis.

Déjà dans le mouvement des revenus des capitaux, relevé dans la balance des paiements de certains pays d’Europe occidentale, se marque une des conséquences de cette mainmise américaine.

Pour l’Italie, le poste « sortie des revenus du capital étranger » passe de 141 millions de dollars en 1961 à 243 millions de dollars en 1964, les sorties dues aux « revenus du capital » l’emportant sur les rentrées des « revenus du capital » pour des montants passant entre 1961 et 1964, de 52 millions de dollars à 98 millions de dollars.

Pour l’Allemagne de Bonn, de 1961 à 1964, les recettes des « revenus du capital » allemand à l’étranger passent de 217 à 279 millions de dollars, les sorties des « revenus du capital étranger » passant de 537 à 678 millions de dollars ; le solde négatif du poste « revenu du capital de et vers l’étranger », monte de 320 millions de dollars à 408 millions de dollars.

Si, pour l’instant, et pour des raisons différentes, la France et les Pays-Bas échappent à ce phénomène, celui-ci est au contraire fort sensible pour l’U.E.B.L. (Union Economique Belgo-Luxembourgeoise). C’est ainsi que, toujours de 1961 à 1964, les entrées des revenus du capital belgo-luxembourgeois investi à l’étranger passent pour l’U.E.B.L. de 8,9 à 10,2 millions de francs belges, les sorties des revenus du capital étranger investi dans l’U.E.B.L. passent de 6,9 à 11,1 milliards de francs belges, le solde positif en 1961 de 2 milliards de francs belges devenant en 1964 négatif avec un montant de 0,9 milliard de francs belges.

Ainsi apparaît nettement la tendance à l’augmentation rapide de l’exploitation des travailleurs de ces pays d’Europe occidentale par le capital étranger, américain principalement.

Ce mouvement des « revenus du capital » n’est d’ailleurs qu’un aspect de la surexploitation américaine qui s’installe.

Les autres aspects sont connus et ont été identifiés déjà dans la première partie de cet exposé, et dépassent certainement de beaucoup en importance les chiffres officiels cités plus haut.

Ce sont :

– les revenus dissimulés des entreprises américaines ;

– les revenus (dissimulés aussi) des investissements dissimulés du capital américain;

– les termes inégaux des transactions commerciales de et vers les Etats-Unis ;

– les bénéfices dus aux licences américaines de fabrication ;

– les charges de la partie de la dette publique – ouvertement ou indirectement – aux U.S.A. ;

– les profits dus à l’achat de matériel de guerre américain ;

– le bénéfice net dû à l’utilisation du papier-dollar avec parité-or forcée ; que représentent encore par exemple, les 23 milliards de « monnaies étrangères » et les 15,6 milliards de francs belges du poste « Accords internationaux », portés à l’actif de la Banque Nationale de Belgique et totalisant plus de 23 % des « avoirs » théoriques ;

– les charges dues aux dépenses de guerre, conséquence de la subordination aux U.S.A.

Dans le cas de la Belgique, avec les fermetures de charbonnages, avec la ruine d’entreprises textiles et d’usines de fabrication métallique, avec la menace générale sur l’économie belge, l’on peut déjà constater que cette mainmise américaine approuvée par le grand capital financier belge, et activée par des gouvernements de trahison nationale, prend l’allure d’une semi-colonisation.

Les forces armées des pays sous la coupe des U.S.A., participant à des pactes agressifs, sont devenues des instruments mettant de la chair à canon à la disposition de l’impérialisme américain.

Celui-ci poursuit ses ingérences, la fascisation rapide du régime des pays soumis à son contrôle.

Les ambassades américaines, la C.I.A., disposent de vastes réseaux d’agents et contrôlent les appareils d’Etat. Les fonctionnaires de l’O.T.A.N., – qui dispose de son propre appareil policier international – sont aussi autant d’agents de l’impérialisme américain.

Toutes ces opérations, quoique « légalisées » par des gouvernements laquais de l’impérialisme américain, n’en constituent pas moins des actions de haute trahison.

Par les films, par les bandes dessinées, par les journaux enfantins, par la presse vendue, par les radios et télévisions, par les partis politiques à son service, l’impérialisme américain fait pénétrer son idéologie du « mode de vie américaine », du gangstérisme fasciste.

Ici encore, nous avons en Belgique des exemples particulièrement révoltants de ces ingérences multiples, de ce contrôle de l’impérialisme U.S.A.

Ne citons ici qu’un seul fait parmi tant d’autres. Récemment, de scandaleuses manœuvres antiguérillas sous commandement américain se sont déroulées en Belgique ; elles étaient tellement réalistes que plusieurs miliciens belges représentant des partisans ont été torturés et blessés.

Les impérialistes, l’impérialisme U.S.A., en tête, ont traité l’Asie, l’Afrique et l’Amérique latine, en zone de réserve de leurs intérêts, tirant de la surexploitation des peuples de ces pays, les surprofits constituant les assises de leur puissance et de leurs méthodes de corruption.

D’autre part, l’impérialisme américain considère que les autres pays impérialistes – y compris ses alliés – doivent être pour lui une seconde zone de réserve.

Les conséquences de cette situation sont importantes.

Les pays de cette « deuxième zone intermédiaire » acquièrent ainsi un caractère double. D’une part, en tant que pays impérialistes, ils restent des pays exploiteurs et oppressants de peuples et de nations d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine.

Mais d’autre part, les peuples des pays capitalistes industrialisés, sous la férule américaine, sont de plus en plus exploités, surexploités par l’impérialisme américain.

Et c’est cet aspect du caractère double de ces pays de la « deuxième zone intermédiaire » qui prend toujours plus d’importance et qui tend à l’emporter sur le premier d’autant plus que l’impérialisme américain se substitue toujours plus aux anciens colonialistes.

Sous les coups des victoires du mouvement révolutionnaire de libération nationale, des victoires de la révolution socialiste, et aussi par suite des agressions, du contrôle, des interventions et des vexations de l’impérialisme américain, les contradictions interimpérialistes, intercapitalistes s’aiguisent et s’aiguiseront toujours plus.

Les oppositions à l’impérialisme américain envahissant se font toujours plus fortes, plus nombreuses, plus larges.

Ainsi dans le combat des peuples contre leur ennemi numéro un, l’impérialisme américain, des alliés indirects apparaissent qu’il faut connaître et qui, malgré leur instabilité, leurs conséquences, peuvent dans certaines circonstances contribuer à cette lutte, tout au moins en affaiblissant la coalition des exploiteurs autour de l’oligarchie financière yankee, de l’impérialisme américain.

Ce qui se passe avec de Gaulle constitue une illustration des possibilités réelles de voir dans certains cas, même des représentants de certaines couches du capital financier de tel ou tel pays, s’opposer à l’impérialisme américain.

Mais toujours, le prolétariat conscient aura en vue les intérêts fondamentaux du mouvement révolutionnaire, actuellement particulièrement du mouvement de libération nationale de la zone des tempêtes révolutionnaires d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine. C’est-à-dire qu’il tiendra compte des contradictions inter-impérialistes, inter-capitalistes, les utilisera éventuellement, mais ne se laissera pas utiliser par elles.

Et surtout, la classe ouvrière fixe comme un objectif de premier plan de sa lutte politique actuelle à la tête d’un vaste front uni des masses laborieuses, le combat pour l’indépendance nationale, contre l’impérialisme américain.

Ainsi, par ce combat pour l’indépendance nationale, par la solidarité agissante avec les peuples et nations en lutte contre l’impérialisme yankee, la classe ouvrière, les masses laborieuses des pays capitalistes industrialisés participent au vaste front uni mondial des peuples contre leur ennemi commun, aidant à l’écrasement total et final de l’impérialisme américain, marchent à la conquête de leur propre libération.

LE KHROUCHTCHEVISME, SOUTIEN POLITIQUE DE L’IMPERIALISME AMERICAIN

Les Partis Communistes, le mouvement communiste international, sont nés de la scission provoquée et rendue inévitable par la trahison du réformisme social-démocrate, sont nés par suite de la nécessité de forger des partis marxistes-léninistes, pour mener victorieusement à son terme le combat contre le capitalisme, contre l’impérialisme. Et une partie intégrante et nécessaire de ce combat est la lutte contre l’opportunisme, le révisionnisme, le réformisme sous toutes ses formes.

Longtemps, la social-démocratie réformiste fut, à l’échelle internationale, le principal soutien social, le principal pilier politique du capitalisme, de l’impérialisme. Les partis réformistes social-démocrates sont aujourd’hui partout en pleine décomposition, celle-ci étant elle-même la conséquence de l’approfondissement de la crise générale et de la décomposition du capitalisme.

Le révisionnisme moderne de Tito, de Khrouchtchev et de ses successeurs, prend la relève du réformisme social-démocrate. Mais, plus rapidement que le réformisme social-démocrate, il sera balayé de la scène, car le rapport des forces a fondamentalement changé en faveur du socialisme, la conscience des peuples a considérablement grandi, la putréfaction de l’impérialisme s’est aggravée.

Le révisionnisme est la conséquence de la pénétration de l’idéologie bourgeoise et de la capitulation devant l’impérialisme.

Tito fut le précurseur du khrouchtchévisme.

En Yougoslavie, il a liquidé les conquêtes populaires, restauré le capitalisme et établi un Etat policier, appendice de l’impérialisme américain. En tant que détachement spécial contre-révolutionnaire de l’impérialisme américain, la clique de Tito a reçu de celui-ci 4 milliards de dollars et plus de 2 milliards de dollars d’autres puissances impérialistes.

Elle s’est employée à saper le camp socialiste en provoquant la subversion dans les pays socialistes. Elle s’est distinguée par la frénésie de ses attaques contre le Parti Communiste et le peuple chinois, contre le Parti du Travail d’Albanie et le peuple albanais.

En zélée collaboratrice de l’impérialisme américain, la clique de Tito s’est efforcée de diviser et d’affaiblir le mouvement révolutionnaire de libération nationale.

Tito fut et reste l’idéologue du khrouchtchévisme. Sur la voie indiquée par Tito, ce khrouchtchévisme en tant que représentant politique des nouvelles couches privilégiées en Union Soviétique, pratique à l’échelle internationale la collaboration avec l’impérialisme américain.

La systématisation du révisionnisme khrouchtchévien a produit la « théorie » des « deux entiers et des trois pacifiques ».

Avec le « parti du peuple entier », les révisionnistes ont voulu la liquidation du P.C.U.S., du Parti de Lénine et de Staline et sa transformation en parti contre-révolutionnaire bourgeois.

Avec l’« Etat du peuple entier », les révisionnistes khrouchtchéviens liquident la dictature du prolétariat afin d’assurer le « passage pacifique » du socialisme au capitalisme.

Avec leur « théorie » du « passage pacifique au socialisme », les révisionnistes khrouchtchéviens veulent liquider la lutte révolutionnaire des peuples contre le capitalisme, contre l’impérialisme.

Avec leur « théorie » de la « coexistence pacifique » entre exploiteurs et exploités, ils veulent obtenir la soumission des opprimés, combattre l’internationalisme prolétarien et la solidarité internationale des peuples en lutte pour leur libération.

Enfin, la « compétition pacifique », la coopération pacifique avec l’impérialisme américain, c’est la « théorisation » de leurs pratiques de collaboration avec l’impérialisme américain pour la domination du monde.

La terreur du chantage nucléaire, de la suprématie de la technique « supérieure » des armements sur les hommes, constitue la clef de voûte de l’arsenal « idéologique » du khrouchtchévisme.

Avec le Traité tripartite de Moscou sur les armements nucléaires, l’impérialisme américain et ses collaborateurs khrouchtchéviens ont montré cyniquement qu’ils voulaient « légaliser » leur monopole de l’arme nucléaire et leur chantage nucléaire.

Le « téléphone rouge » n’est pas seulement le symbole de cette coopération américano-révisionniste contre les peuples, il est un instrument par lequel les révisionnistes d’Union Soviétique et l’impérialisme américain manigancent leurs activités communes contre les peuples.

Les révisionnistes khrouchtchéviens ont tout fait, ont employé les procédés les plus ignobles, pour diviser et tenter d’affaiblir le camp socialiste.

Contre les Républiques populaires de Chine et d’Albanie, ils ont établi un blocus, s’ajoutant à celui des impérialistes ; ils ont rompu unilatéralement et brutalement les contrats commerciaux et les accords de toutes sortes, afin de créer à ces pays socialistes de grandes difficultés dans l’espoir – en vain d’ailleurs – de les mettre à genoux.

Ils ont mené des intrigues et des manœuvres contre-révolutionnaires contre les Républiques populaires de Chine et d’Albanie ainsi que contre la République Populaire Démocratique de Corée.

Les pays socialistes, victimes de ces attaques révisionnistes, étaient, de surcroît, calomniées de la façon la plus odieuse par les traîtres révisionnistes.

Par contre, ceux-ci présentaient les porte-parole de l’impérialisme américain, les Eisenhower, les Kennedy, les Johnson comme des hommes « raisonnables », ils glorifiaient leur prétendue politique de paix.

Les révisionnistes khrouchtchéviens, pratiquant le chauvinisme de grande puissance, appliquent dans leurs rapports avec les pays socialistes et avec d’autres pays aussi, les méthodes du néo-colonialisme, de l’exploitation de peuples et nations, notamment dans les termes inégaux des échanges commerciaux.

Leur ingérence va jusqu’à vouloir copier les méthodes américaines d’établissement de bases militaires à l’étranger. Ils ont voulu aussi, par exemple, dépecer la Roumanie et, sous les aspects d’une prétendue coopération, assujettir totalement la nation roumaine.

Contre les peuples d’Asie, d’Afrique, d’Amérique latine, ils ont fait valoir la prétendue solidarité des pays hautement industrialisés, pratiqué le racisme et repris le thème du prétendu « péril jaune », cette invention de Guillaume II, empereur d’Allemagne.

La clique révisionniste khrouchtchévienne a appuyé l’O.N.U., cet instrument de l’impérialisme américain, et ses interventions contre les peuples. Ce fut le cas notamment au Congo où elle trahit constamment la lutte de résistance armée du peuple congolais.

De mèche avec l’impérialisme américain, les révisionnistes khrouchtchéviens opèrent, notamment à la fin 1962, une série d’odieuses manœuvres qui avaient pour but d’anéantir « pacifiquement » la révolution cubaine et son rayonnement. Ils firent installer des bases de fusées sous contrôle soviétique pour les retirer rapidement par la suite. Et, sous le faux prétexte de « sauver la paix mondiale », ils exigèrent alors, conjointement avec les Etats-Unis, l’intervention de l’O.N.U. et le sacrifice de la souveraineté cubaine.

Conjointement encore avec l’impérialisme américain, les révisionnistes khrouchtchéviens fournirent en grandes quantités des armes modernes et de l’aide à la bourgeoisie réactionnaire indienne et appuyèrent les agressions de cette dernière contre la République Populaire de Chine, ainsi que contre le Pakistan et le Cachemire.

Ils appuyèrent l’entrée des représentants de l’Etat fantoche de la Grande Malaisie au Conseil de Sécurité et condamnèrent scandaleusement la juste position anti-impérialiste et révolutionnaire prise alors par la République indonésienne à l’égard de l’O.N.U.

Ils allèrent jusqu’à proposer, en accord avec les Etats-Unis, la formation d’une gendarmerie internationale de la répression contre les peuples, gendarmerie qu’ils appellent « corps de la paix ».

A l’égard de la lutte héroïque du peuple vietnamien, ils poursuivent une politique en tous points conforme aux souhaits de Washington.

Agitant de nouveau l’épouvantail du chantage nucléaire et la menace de la guerre mondiale, les révisionnistes khrouchtchéviens voudraient désarmer le peuple sud-vietnamien.

Alors que Khrouchtchev affirmait ouvertement son hostilité à la lutte du peuple vietnamien, ses anciens collaborateurs – qui sont ses successeurs – font état d’une aide à la République Démocratique du Vietnam. Or, cette « aide » est absolument insuffisante, de très loin inférieure à l’aide accordée par l’Union Soviétique à la bourgeoisie réactionnaire indienne. Elle est composée, le plus souvent, de matériel vétuste et inadéquat. Le but de cette nouvelle tactique des khrouchtchéviens est de s’ingérer plus sournoisement encore dans les affaires du peuple vietnamien pour mieux le trahir. Les khrouchtchéviens veulent aussi se donner un alibi pour pouvoir mener directement ou par l’intermédiaire de leurs suivistes, des campagnes dirigées effectivement contre le peuple vietnamien, en préconisant les « négociations » voulues par Johnson afin d’imposer dans le Sud-Est asiatique la domination de l’impérialisme américain, pourtant aux abois.

Le vrai visage des révisionnistes khrouchtchéviens s’est révélé lors de la brutale répression, à Moscou et à Léningrad, des manifestations d’étudiants contre l’agression américaine au Vietnam.

Les révisionnistes khrouchtchéviens ont mené sans arrêt une escalade de la scission du mouvement communiste international ; ils ont attaqué et calomnié les partis marxistes-léninistes, notamment le Parti Communiste Chinois et le Parti du Travail d’Albanie.

Ils ont attaqué et mené des activités fractionnelles scissionnistes contre le Parti Communiste Indonésien, le Parti Communiste Japonais, le Parti Communiste de Nouvelle-Zélande et le Parti Communiste d’Australie.

Les révisionnistes khrouchtchéviens d’Union Soviétique ont donné un appui total aux scissionnistes révisionnistes dans les divers Partis Communistes et Ouvriers, et ont ainsi joué un rôle fondamental dans la dégénérescence de plusieurs partis qui n’ont plus de communistes que le nom, et dont la « ligne » de trahison est illustrée notamment par la clique de Dange en Inde, par les dirigeants du Parti Communiste Italien, électeurs de Saragat comme président de la République italienne, par les dirigeants du Parti Communiste Français qui ont éperdument, sans conditions et sans restrictions, appuyé la candidature de Mitterrand, cet aventurier dont le programme est celui de l’impérialisme américain.

La dégénérescence va jusqu’à chanter les louanges de la politique pro-américaine de la hiérarchie de l’Eglise catholique.

Ils ne se distinguent pratiquement plus des partis réformistes social-démocrates, eux-mêmes soutiens politiques de l’impérialisme américain. C’est pourquoi ils aspirent ouvertement à « l’unité » organique avec la pourriture social-démocrate.

La chute de Khrouchtchev a révélé l’importance des contradictions entre révisionnistes, reflets des contradictions qui déchirent leurs maîtres impérialistes. Elle a souligné les difficultés et le désarroi des révisionnistes face à la montée de la lutte révolutionnaire des peuples et face à l’action conséquente des marxistes-léninistes.

Cependant, les successeurs de Khrouchtchev font du khrouchtchévisme à cent pour cent, sans Khrouchtchev. Ils ne se distinguent de ce dernier que par plus de ruse et d’habileté. Ils sont donc d’autant plus dangereux.

« L’unité » qu’ils réclament hypocritement à cor et à cri, n’est autre chose que l’unité avec leurs positions, dans la trahison, l’unité avec l’impérialisme américain.

En Belgique, les dirigeants révisionnistes khrouchtchéviens sont apparus comme particulièrement vils et odieux. Depuis des années, ce sont des saboteurs des luttes ouvrières, des briseurs de grèves.

Pour combattre, en fait, le fédéralisme, ils ont été les fossoyeurs du Mouvement Populaire Wallon.

Ils propagent les conceptions tendant à renforcer les organes et à perfectionner les méthodes de collaboration de classes, tels le referendum et la « conciliation sociale » obligatoires, comme dans les projets antigrèves Servais.

En toutes matières, ils appuient les bonzes syndicaux réformistes du P.S.B. Ils proclament qu’ils veulent sauver le P.S.B. et les institutions de l’Etat bourgeois unitaire du désastre qui les attend pourtant inéluctablement.

Ils ont renié depuis longtemps la lutte pour l’indépendance nationale ; ils s’accommodent de l’O.T.A.N. et tentent de saboter par tous les moyens les actions menées par notre Parti et les travailleurs d’avant-garde.

Ils ne cachent pas, mais au contraire ont affiché à plusieurs reprises leurs sympathies pour Spaak, président « d’honneur » de l’O.T.A.N., cet agent numéro un de l’impérialisme américain en Belgique.

Faut-il dire que les khrouchtchéviens de Belgique sont de zélés propagandistes du chantage nucléaire et qu’ils s’opposent à la lutte pour l’interdiction complète et la destruction totale des armes nucléaires.

Dans tous les événements internationaux, ils sont constamment du côté de la contre-révolution, ils participent aux intrigues et aux manœuvres de l’impérialisme américain. Ils étaient du côté de la contre-révolution hongroise en 1956. Ils étaient et sont contre la lutte armée du peuple congolais.

Ils étaient et sont, bien entendu, pour le soutien de l’O.N.U., instrument de l’impérialisme américain.

Ils se sont particulièrement distingués dans le chœur antichinois en tenant des propos de type fasciste contre le Parti Communiste Chinois et contre le peuple chinois.

Dans leur zèle frénétique en faveur de la duperie américaine de la « négociation » contre le peuple vietnamien, ils ont été jusqu’à insulter ouvertement le peuple vietnamien. Ils ont tout fait pour saboter les manifestations de solidarité avec le F.N.L. du Sud-Vietnam, avec le peuple vietnamien. Ils ont comploté avec Spaak afin que l’O.N.U. intervienne contre le peuple vietnamien.

Les dirigeants khrouchtchéviens en Belgique, ces traîtres, reçoivent naturellement les éloges les plus chaleureux des dirigeants révisionnistes d’Union Soviétique.

Et lorsqu’ils nous attaquent de concert avec la C.I.A. américaine, lorsqu’ils nous calomnient, nous constatons par-là que nous sommes dans la bonne voie, que la ligne de démarcation est bien établie entre eux et nous, entre l’ennemi et nous.

Le révisionnisme khrouchtchévien est totalement contre-révolutionnaire et réactionnaire.

Le révisionnisme khrouchtchévien, c’est la collaboration avec l’impérialisme américain.

Le révisionnisme khrouchtchévien est un pilier politique de l’impérialisme.

Répétons-le : il n’est pas de combat conséquent contre les impérialistes, contre leur chef de file l’impérialisme américain, sans lutte acharnée pour dénoncer, isoler et balayer le réformisme ancien – là où il subsiste encore comme en Belgique – et le néo-réformisme, le révisionnisme khrouchtchévien, partout où il sévit, y compris en Belgique.

L’IMPERIALISME AMERICAIN, DE PLUS EN PLUS ISOLE EST UN COLOSSE AUX PIEDS D’ARGILE, LES PEUPLES LE TERRASSERONT

La puissance de l’impérialisme américain est en réalité précaire et vulnérable parce qu’elle est faite de l’exploitation et de l’oppression de l’écrasante majorité de la population mondiale. C’est pourquoi l’impérialisme yankee voit se dresser contre lui les masses innombrables.

Hostile à nonante pour cent de la population mondiale, représentant la défense des intérêts d’une mince couche d’oligarques financiers, l’impérialisme américain est condamné inéluctablement à la défaite finale et totale.

Actuellement c’est en Asie, en Afrique et en Amérique latine que convergent et que se font particulièrement aiguës les différentes contradictions du monde contemporain. C’est là que le mouvement révolutionnaire national et démocratique assène des coups directs à l’impérialisme américain. C’est là que se situe actuellement la zone des tempêtes révolutionnaires où se développent partout les combats de la guerre populaire.

La guerre juste, libératrice, du peuple du Sud-Vietnam, cruciale et d’importance historique mondiale, illustre particulièrement la force révolutionnaire populaire et la vulnérabilité des agresseurs impérialistes nazis-yankees. Un peuple héroïque de 14 millions d’habitants inflige des pertes considérables en hommes et en matériel aux troupes américaines et à leur fantoches, leur inflige défaites sur défaites.

Lorsque les porte-parole américains ont dit qu’il fallait vingt agresseurs pour un combattant vietnamien, ils reconnaissaient par là-même la défaite inéluctable des agresseurs.

L’armée fantoche, les 200.000 militaires américains opérant au Sud-Vietnam, les 50.000 hommes de 7eme flotte américaine, les bombardements du Sud-Vietnam et la République Démocratique du Vietnam, les innombrables et monstrueux crimes commis par les émules de Hitler, les tortures, l’emploi des produits toxiques dévastateurs, des gaz et des poisons, les milliers de camps de concentration pour populations entières baptisés « hameaux stratégiques », n’ont pu empêcher la libération de plus des quatre cinquièmes du territoire et de plus des deux tiers de la population du Sud-Vietnam.

De plus, la féroce agression américaine attise la haine contre ceux qui ont pris la relève de Hitler ; l’héroïque et victorieux combat du peuple vietnamien stimule la volonté de lutte des peuples du monde contre l’impérialisme américain. Le peuple vietnamien est entouré de la solidarité toujours plus agissante de masses toujours plus nombreuses, dans le monde entier.

Dans ces conditions, qui ne voit que l’escalade des agressions de l’impérialisme américain va précipiter sa perte ? En étendant le champ de ses agressions et de ses subversions, de Saint-Domingue au Laos, de Colombie à l’Indochine, du Cambodge au Congo, de Bolivie à la République Démocratique du Vietnam, l’impérialisme américain s’affaiblit de plus en plus, s’isole de plus en plus, enfonce de nouveaux clous dans son propre cercueil.

L’impérialisme américain a cru pouvoir, avec l’aide des révisionnistes khrouchtchéviens, affaiblir le camp socialiste, ce produit de la lutte du prolétariat, des travailleurs du monde entier.

Mais, grâce à la juste direction des partis se tenant fermement sur les positions du marxisme-léninisme, les peuples constituant la majorité de la population du camp socialiste, en comptant sur leurs propres forces et en déployant d’immenses efforts, ont non seulement compensé les pertes infligées par les révisionnistes, mais encore ont renforcé en fin de compte la puissance du socialisme.

Les essais expérimentaux de la bombe atomique chinoise ont détruit le monopole nucléaire américano-révisionniste et ont porté un coup mortel au chantage nucléaire.

La ferme position d’internationalisme prolétarien des peuples de ces pays qui poursuivent l’exécution des tâches de la révolution socialiste pour la mener jusqu’au bout, les victoires qu’ils remportent sur tous les fronts, constituent une contribution inestimable à la révolution prolétarienne mondiale.

Dans les pays capitalistes industrialisés, la classe ouvrière connaît un nouvel éveil. Les forces qui se dressent contre l’impérialisme américain y grandissent.

Aux U.S.A. mêmes, la lutte des Noirs révèle un grand potentiel révolutionnaire. Des forces populaires toujours plus nombreuses se dressent contre leur propre bourgeoisie, contre l’impérialisme yankee et notamment contre la sale guerre d’agression au Vietnam.

L’impérialisme américain est ainsi de plus en plus isolé.

L’impérialisme américain est aux abois.

Les révisionnistes khrouchtchéviens sont en plein désarroi.

Partout se renforcent les partis marxistes-léninistes, les organisations marxistes-léninistes, avant-gardes de la classe ouvrière, des forces populaires.

La situation est excellente pour les forces innombrables qui abattront l’impérialisme américain qui se révèle et se révèlera toujours plus être un colosse aux pieds d’argile, un tigre en papier.

LES PEUPLES DE BELGIQUE DANS LE GRAND FRONT UNI MONDIAL CONTRE L’IMPÉRIALISME AMÉRICAIN

Mon propos n’est pas aujourd’hui de faire une analyse de la situation concrète en Belgique et de la ligne politique de notre Parti. Je n’en dirai que quelques mots.

Notre Parti, en levant le drapeau du marxisme-léninisme, a levé le drapeau de l’internationalisme prolétarien et de la révolution socialiste.

Nous ne pouvons pas prévoir, dès à présent, dans quelles conditions concrètes, à la suite de quels événements précis se créera en Belgique la situation révolutionnaire qui permettra de détruire la machine d’Etat bourgeois et d’instaurer le pouvoir de la dictature du prolétariat. Ce que nous savons avec une certitude absolue, c’est que cette situation révolutionnaire se produira à nouveau inéluctablement : le capitalisme produit lui-même les conditions objectives qui permettent aux travailleurs de l’abattre. Il provoque lui-même périodiquement sa propre faillite. Mais pour que la situation révolutionnaire débouche sur une victoire révolutionnaire, il faut que la classe ouvrière, les masses laborieuses, soient préparées à cette éventualité. Pour cela, il faut un parti d’avant-garde, un parti révolutionnaire, un parti marxiste-léniniste.

Mais nous pouvons dès à présent dégager une des possibilités du processus révolutionnaire en Belgique. Il se peut aussi que les événements en amènent d’autres. Précisons donc pour l’instant cette perspective qui résulte de l’analyse de la situation actuelle et de ses développements.

A l’étape actuelle de la lutte, notre Parti a proclamé les objectifs du FRONT UNI POPULAIRE, c’est-à-dire :

– les revendications du travail ;

– la défense des libertés démocratiques ;

– le fédéralisme ;

– la solidarité avec les classes, peuples et nations du monde en lutte contre l’exploitation, l’oppression et les agressions de l’impérialisme américain, de ses alliés et de ses fantoches ; particulièrement la solidarité totale avec le peuple vietnamien et avec le peuple congolais ;

– la conquête de l’indépendance nationale : briser le joug de l’impérialisme américain.
Le combat pour ces objectifs de caractère national et démocratique, pour être mené jusqu’au bout – nous ne le cachons pas – devra poser la question du pouvoir, de sa nature, la question de la nécessité de briser la machine de l’Etat bourgeois unitariste et d’instaurer un pouvoir de démocratie populaire, de dictature du prolétariat.

Ainsi sont tracées des perspectives révolutionnaires, qui permettraient aux peuples de Belgique, une fois ces tâches nationales et démocratiques réalisées, de passer, et alors certainement rapidement, aux tâches de la révolution socialiste.

La lutte des travailleurs d’avant-garde en Belgique et de leur parti, le nôtre, s’inscrit dans la grande lutte mondiale des peuples.

En Belgique, les éléments dominants du capital financier, représentés notamment par la SOCIETE GENERALE et quelques autres grands trusts, se sont complètement alignés sur la politique de l’impérialisme américain en se subordonnant à lui.

Depuis de nombreuses années, les gouvernements successifs sont constitués de laquais de l’impérialisme américain et pratiquent une politique éhontée de trahison nationale. Les conséquences s’en font lourdement sentir : démantèlement de l’industrie charbonnière, fermeture d’autres entreprises, économie chancelante, fascisation du régime, paupérisation des masses laborieuses, super « loi unique », sale guerre colonialiste au Congo et préparation de nouvelles escalades de celle-ci, bases américaines et allemandes, charges militaires écrasantes, participation directe et indirecte aux agressions américaines dans le monde. La crise générale du capitalisme s’aggrave rapidement. Parallèlement, la crise des partis de la bourgeoisie se fait toujours plus profonde.

Le joug du contrôle, des interventions et des vexations de l’impérialisme américain devient toujours plus lourd.

L’Etat bourgeois unitariste, instrument de la domination des trusts et du contrôle américain, accroît aussi sans cesse son oppression, y compris l’oppression de caractère national contre le peuple wallon, le peuple flamand et la population bruxelloise.

C’est pourquoi notre Parti a mis à l’avant-plan des objectifs de lutte de la classe ouvrière, des masses laborieuses : autodétermination du peuple wallon, du peuple flamand et de la population bruxelloise par la conquête du fédéralisme contre l’Etat bourgeois unitariste, et de l’indépendance nationale contre l’impérialisme américain, ainsi que la solidarité prolétarienne internationale. Ce sont trois objectifs indissolublement liés.

La lutte des travailleurs de Belgique rejoint celle du grand front uni mondial des peuples contre l’ennemi commun, l’impérialisme américain.


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