INTRODUCTION

Forger, tremper, renforcer le Parti marxiste-léniniste. C’est sous ce titre qu’a paru dans « La Voix du Peuple », hebdomadaire du Parti Communiste de Belgique, entre le 24 juin et le 12 août 1966, une série d’articles destinés à répondre aux besoins de la lutte idéologique et politique en cours au sein du Parti à ce moment.

La présente brochure rassemble ces articles. Quelques modifications de forme y ont été apportées et quelques ajouts y ont été faits.

Le premier article a paru au moment du troisième anniversaire du Congrès extraordinaire de la Fédération Bruxelloise du Parti Communiste qui reconstitua celle-ci sur la base du marxisme-léninisme. Ce premier chapitre montre par l’exemple concret d’une régionale du Parti, celle de la capitale, l’importance de la lutte idéologique et politique au sein du Parti, les difficultés rencontrées et les succès remportés. Ce chapitre constitue également une polémique avec certains camarades qui sous-estimaient cette lutte idéologique et politique.

Le deuxième chapitre montre que la lutte idéologique et politique au sein du Parti est partie intégrante, indispensable de l’ensemble de la lutte idéologique et politique du Parti, de l’ensemble de son activité. Il montre comment l’opportunisme, le révisionnisme ou toute autre déviation anti-marxiste-léniniste devenant tendance, peut menacer le parti révolutionnaire prolétarien de subversion et comment les attaques de la bourgeoisie, de l’impérialisme, contre le Parti constituent un des aspects de l’agression permanente du capital contre le peuple travailleur.

Le troisième chapitre – « une lutte idéologique et politique constante » – rappelle quelques étapes importantes de la lutte contre l’opportunisme, le révisionnisme, le réformisme, dans l’Histoire du mouvement communiste international et dans l’Histoire du Parti Communiste de Belgique. Il souligne quelques enseignements de grands théoriciens du marxisme, du marxisme-léninisme : Marx, Engels, Lénine, Staline, Mao Tsé-toung.

Le quatrième chapitre – « La lutte idéologique et politique pour l’application ferme et rigoureuse des principes de la ligne politique marxistes-léninistes » – expose les traits essentiels de la situation objective actuelle à l’échelle internationale et dans notre pays, ainsi que les éléments principaux de la ligne de conduite du Parti Communiste de Belgique depuis sa reconstitution sur la base du marxisme-léninisme.

Le cinquième chapitre – « L’ennemi nous attaque parce que nous sommes dans la bonne voie » – analyse les diverses tactiques utilisées par l’ennemi de classe dans ses attaques contre le Parti Communiste, et expose en particulier les enseignements à tirer de la lutte idéologique et politique menée contre un groupe opportuniste anti-parti récemment démasqué. Dans ce chapitre sont également réaffirmés, sous forme politique, les aspects fondamentaux de la ligne politique du Parti.

Le sixième et dernier chapitre – « Agir en vrais marxistes-léninistes, former de véritables militants communistes » – montre que la lutte de classes trouve son reflet au sein du Parti marxiste-léniniste, dans la lutte idéologique et politique ainsi que dans la lutte menée par le militant lui-même pour que triomphe en lui l’idéologie marxiste-léniniste. Il indique la voie pour que se forment toujours plus nombreux des militants communistes exemplaires.

Ce livre, écrit dans le feu d’une lutte idéologique et politique concrète, peut, croyons-nous, constituer un matériel d’éducation politique marxiste-léniniste, aider les organisations et les militants du Parti Communiste à forger le Parti, à le renforcer dans sa lutte sur tous les plans.

CHAPITRE I

LE 3ème ANNIVERSAIRE DU CONGRES EXTRAORDINAIRE DE LA FÉDÉRATION BRUXELLOISE DU PARTI COMMUNISTE

Les 21, 22, 23 et 29 juin 1963 se tenait le congrès fédéral extraordinaire de la Fédération bruxelloise du Parti, congrès qui marquait une étape importante dans la lutte des communistes, de la classe ouvrière, des masses laborieuses de Belgique contre le capitalisme, contre les impérialistes ayant comme chef de file l’impérialisme américain, contre le réformisme social-démocrate, contre le révisionnisme moderne, soutiens sociaux, politiques du capitalisme, de l’impérialisme, pour les revendications du peuple travailleur, pour les objectifs nationaux et démocratiques de front uni populaire, pour l‘internationalisme prolétarien agissant, pour la démocratie populaire, pour le socialisme.

Ce congrès fédéral extraordinaire qui rassemblait les délégués représentant la majorité des cadres, des militants et des organisations de la région, reconstituait la fédération sur base du marxisme-léninisme. Il marquait ainsi une grande victoire non seulement des marxistes-léninistes bruxellois, mais aussi des marxistes-léninistes de tout le pays contre la clique khrouchtchévienne qui s’était emparée de la direction nationale du Parti.

Ce congrès jetait les bases de la ligne politique marxiste-léniniste d’un parti révolutionnaire prolétarien, appliquant la vérité universelle du marxisme-léninisme aux conditions concrètes de notre pays et de la situation actuelle.

En lançant l’appel « Marxistes-léninistes, unissons-nous ! », il indiquait que la seule unité possible du mouvement communiste international était l’unité sur la base du marxisme-léninisme. Et par là, il indiquait aussi la voie pour reconstruire, à l’échelle du pays, un parti communiste qui soit l’authentique avant-garde de la classe ouvrière.

Le congrès fédéral extraordinaire reçut l’appui, les encouragements et le soutien de nombreux camarades d’autres régions du pays : plusieurs d’entre eux, porte-parole des travailleurs des révolutionnaires, des véritables communistes de leur région, assistaient à ce congrès et le saluèrent dans leurs allocutions. Au cours de ce congrès, l’ouvrage « Marxisme-léninisme ou révisionnisme » sortait de presse, apportant aux communistes une arme théorique pour la lutte contre le révisionnisme moderne, pour la pureté du marxisme-léninisme.

L’étude et l’assimilation des enseignements des publications du Parti Communiste Chinois et du Parti du Travail d’Albanie, dénonçant le contre-courant révisionniste dans le débat devenu public sur la ligne générale du mouvement communiste international, furent d’une aide inestimable dans ce combat mené par les marxistes-léninistes bruxellois.

Ceux-ci puisaient dans la connaissance rationnelle, théorique, dans la connaissance des œuvres des théoriciens révolutionnaires, notamment dans la connaissance de la pensée de Marx, Lénine, Mao Tsé-toung, la fermeté idéologique et politique nécessaire à la lutte révolutionnaire conséquente.

L’importance fondamentale donnée par les marxistes-léninistes bruxellois à la lutte idéologique se marqua encore dans la résolution du Comité fédéral de Bruxelles en date du 15 août 1963, intitulée « Marxistes-léninistes, unissons-nous ! » en réponse aux attaques forcenées, aux calomnies des révisionnistes soviétiques venant au secours, une fois de plus, de leurs porte-parole en Belgique.

L’importance de la lutte idéologique et politique au sein du Parti

La rapidité et l’ampleur du succès remporté par les marxistes-léninistes bruxellois en juin 1963 – succès qui a eu un grand retentissement à l’échelle du pays et internationalement– sont le fruit de tout un processus où la lutte idéologique et politique au sein du parti joua un rôle de premier plan.

Déjà, de 1945 à 1947, de nombreux militants de la fédération bruxelloise, et avec eux des militants des autres régions du pays, dénoncèrent et s’opposèrent à l’opportunisme de droite qui sévissait à la direction du Parti.

La lutte continua des 1947 à 1954, période au cours de laquelle l’opportunisme se travestit en déviation « de gauche ».

C’est ainsi que la fédération bruxelloise s’opposa, à plusieurs reprises, d’une façon aiguë aux déviations de la majorité de la direction nationale du Parti.

Puis lorsque, par la suite, cette majorité de la direction nationale du Parti s’orienta à nouveau vers l’opportunisme de droite et passa au révisionnisme systématique, encouragée et soutenue par les khrouchtchéviens d’Union Soviétique, la lutte idéologique et politique au sein de la fédération bruxelloise se fit toujours plus résolue, plus dure. Elle atteignit une ampleur particulière en 1956, lorsque les khrouchtchéviens de Belgique se démasquèrent en soutenant la terreur contre-révolutionnaire en Hongrie. Et aussi l’année suivante lorsque ces khrouchtchéviens de Belgique manifestèrent ouvertement leur approbation au renégat Tito.

A partir de 1960, les deux lignes, ligne marxiste-léniniste contre ligne révisionniste, s’affrontèrent totalement sur tous les fronts à propos de tous les aspects de la lutte de classes dans le pays et à l’échelle internationale. Ce fut notamment le cas à propos de l’agression des colonialistes belges contre le peuple congolais en juillet 1960, à propos de l’intervention de l’impérialisme américain au Congo sous le couvert de l’ONU, lors de la grande grève de décembre 1960-janvier 1961, au cours de la discussion sur la « Déclaration des 81 Partis Communistes et Ouvriers », au cours de divers mouvements revendicatifs, à propos de la lutte contre les lois anti-grèves.

Les marxistes-léninistes persistèrent dans le combat contre la trahison révisionniste, dans la dénonciation implacable du réformisme social-démocrate, dans la défense des justes revendications immédiates du peuple travailleur et des libertés démocratiques, dans la lutte contre l’impérialisme américain – ennemi numéro un des peuples du monde entier -, contre ses acolytes de la haute finance belge et contre la trahison nationale. Ils persistèrent dans la lutte pour chasser du pays l’OTAN, les impérialistes yankees. Ils persistèrent dans l’internationalisme prolétarien agissant, notamment dans la solidarité totale avec l’héroïque peuple vietnamien, avec le courageux peuple congolais, avec Cuba – lorsqu’en octobre-novembre 1962 l’impérialisme américain, représenté par Kennedy, et le révisionnisme moderne, représenté par Khrouchtchev, concentrèrent leurs efforts conjugués contre la révolution cubaine. Les marxistes-léninistes persistèrent dans l’internationalisme prolétarien agissant, dans la solidarité totale avec le Parti du Travail d’Albanie et la République Populaire d’Albanie, avec le Parti Communiste Chinois et la République Populaire de Chine – lorsque celle-ci fut attaquée par la bourgeoisie réactionnaire indienne instiguée et soutenue à la fois par l’impérialisme américain et par les révisionnistes soviétiques.

Lorsqu’en 1963, les dirigeants khrouchtchéviens, soutenus par leurs maîtres de l’Union Soviétique, convoquèrent un faux « XIVe Congrès du Parti Communiste », dans le but de lui faire consacrer leur trahison et de la « théoriser », de l’ériger en statuts et de provoquer la scission, la Fédération bruxelloise répliqua immédiatement du tac au tac et convoqua le Congrès Fédéral Extraordinaire de juin.

Le Parti se renforce dans l’action sur tous les fronts

D’emblée la Fédération bruxelloise, animée d’un grand enthousiasme révolutionnaire, donnait l’exemple de ce que devait être une organisation de parti marxiste-léniniste, se forgeant, se trempant et se renforçant dans et pour l’action, réalisant l’unité de la théorie – guide pour l’action – et de la pratique.

La lutte idéologique et politique au sein du Parti continua à être menée avec vigueur et dans de meilleures conditions, la ligne de démarcation entre les marxistes-léninistes et les révisionnistes ayant été tracée nettement et complètement sur le plan idéologique, politique et d’organisation.

A chaque exacerbation de la lutte de classes, chaque fois que le Parti devait franchir une nouvelle étape de son développement, cette lutte idéologique et politique s’est aiguisée : des déviations réapparaissaient ouvertement, l’opportunisme comme danger principal, ainsi que des manifestations de sectarisme, de dogmatisme et d’aventurisme.

Chaque fois aussi la lutte idéologique et politique au sein du Parti permit d’isoler et de battre ces déviations, d’élever le niveau idéologique, politique et la combativité du Parti, de donner à celui-ci la possibilité d’aller de l’avant, de remporter de nouveaux et plus grands succès.

Les faits ont démenti d’une façon frappante les fausses conceptions des myopes politiques qui voyaient dans ces importantes controverses idéologiques et politiques des « querelles ennuyeuses » sur des questions prétendument « sans importance ».

Chaque fois au contraire, le Parti s’est trouvé vivifié par cette lutte et son unité réelle, marxiste-léniniste, portée à un niveau toujours plus haut.

C’est cette lutte idéologique et politique qui permit de démasquer des opportunistes, des déviationnistes incorrigibles passés à des positions anti-parti, des ennemis infiltrés dans nos rangs.

Le Parti alors élimina avec fermeté des éléments, méprisant les criailleries et le chantage des ennemis, les lamentations des faibles et des conciliateurs qui prédisaient la disparition du Parti.

Au contraire, le Parti s’est renforcé en s’épurant et cette épuration a été une condition nécessaire à sa marche en avant.

La direction du Parti veilla à ce que dans cette lutte politique et idéologique, l’ami qui se trompe ne soit pas confondu avec l’ennemi, elle veilla toujours à agir patiemment, par la conviction et aida ainsi la fédération à rallier à la ligne du Parti la plupart des quelques camarades qui étaient dans l’erreur.

La Fédération bruxelloise balaya la petite bande de gangsters fascistes de Massoz.

La Fédération bruxelloise brisa les obstacles mis par certains de ses dirigeants qui prétendaient empêcher toute critique sérieuse à leur égard et « dépolitiser » le Parti : elle développa encore, en fin de compte, une vie politique intense, toujours étroitement liée à l’action.

La Fédération bruxelloise a fait de grands progrès dans l’application correcte des règles léninistes de fonctionnement du Parti, dans l’application du centralisme démocratique, dans la pratique de la critique et de l’autocritique.

Avec l’aide du Bureau politique et du Comité central, la lutte idéologique et politique se poursuit au sein de la Fédération Bruxelloise : elle constitue un puissant facteur de renforcement du Parti, de son rayonnement et de son combat général.

La situation est excellente pour les forces révolutionnaires de la classe ouvrière, des masses laborieuses. Le peuple travailleur, grâce à l’activité du Parti, à son action d’avant-garde, porte des coups toujours plus rudes à l’ennemi de classe, à l’impérialisme américain, à ses acolytes de la haute finance belge et à leurs laquais et collaborateurs du Parti des khrouchtchéviens, du P.S.C. et du P.L.P.

Dans les mois qui suivirent la reconstitution de la Fédération bruxelloise du Parti sur la base du marxisme-léninisme, les vrais communistes se regroupèrent dans d’autres régions aussi et y reconstruisirent le Parti.

Ce fut alors la Conférence nationale de décembre 1963 qui était, en fait, le véritable XIVe Congrès du Parti Communiste de Belgique, reconstruisant le Parti à l’échelle nationale, sur la base du marxisme-léninisme.

Depuis lors, notre Parti, surmontant toutes les difficultés, écartant tous les obstacles, se renforce et va de l’avant.

CHAPITRE II

LA LUTTE IDÉOLOGIQUE ET POLITIQUE AU SEIN DU PARTI POUR BATTRE
ET BALAYER TOUTE TENDANCE, TOUTE FRACTION ANTI-MARXISTE-LÉNINISTE POUR FAIRE TRIOMPHER L’IDÉOLOGIE ET LA LIGNE MARXISTES-LÉNINISTES

Les deux tactiques de la bourgeoisie contre le peuple travailleur

Pour tenter de maintenir leur domination de classe, les exploiteurs, les oppresseurs ont toujours utilisé une double tactique : d’une part la répression, l’agression violente et ouverte, la prison et l’assassinat ; d’autre part, la tromperie, pour amener les exploités, les opprimés à accepter l’exploitation, l’oppression, voire à s’en réjouir et à participer et à collaborer à leur mise en oeuvre, à pratiquer la collaboration de classes qui est en réalité une forme prétendument « pacifique » de l’oppression de la classe ouvrière, des masses laborieuses, car il n’y a pas d’égalité entre exploiteurs et exploités.

Dans la lutte de classes menée à l’échelle internationale comme dans chaque pays – et nous pouvons le constater tous les jours en Belgique même – ces deux tactiques du capitalisme, de l’impérialisme, sont employées constamment et complémentairement.

A côté de la violence ouverte, le capital financier, l’impérialisme, pratiquent la tromperie qui s’exerce notamment par de multiples moyens d’intoxication, sous différentes formes, par la presse, les livres, les films, la radio, la télévision, dans les écoles, par le truchement de diverses organisations, de jeunesse et autres, religieuses ou non, les partis bourgeois constituant des rouages particulièrement importants de cette machinerie à tromper.

Le P.S.C. et le P.L.P. sont des partis ouvertement bourgeois.

Parce qu’il se revendique de la classe ouvrière, qu’il agit en milieu ouvrier, le P.S.B. est particulièrement utile au capitalisme, spécialement à l’impérialisme américain dont il s’est fait le laquais : c’est pourquoi le P.S.B. est en fait actuellement le principal pilier politique de l’impérialisme américain en Belgique.

Le parti khrouchtchévien, porte-parole de la coopération américano-soviétique pour la domination du monde, constitue aussi un pilier politique du capitalisme, de l’impérialisme américain.

L’U.G.S., cette petite formation à direction trotskiste, sert aussi la bourgeoisie par la diversion et la propagation d’un réformisme à étiquette « de gauche ».

La pénétration de l’idéologie bourgeoise parmi les exploités, les opprimés, s’opère par divers canaux, par l’intermédiaire aussi de couches sociales que le capitalisme utilise ou tente d’utiliser comme soutien social.

L’aristocratie ouvrière – dans laquelle se situent les caïds syndicaux intégrés au régime – couche sociale bénéficiant des miettes que l’impérialisme lui octroie et qui proviennent notamment de la surexploitation des peuples et nations opprimés par le colonialisme et le néo-colonialisme, constitue un de ces canaux de diffusion de l’idéologie bourgeoise au sein du prolétariat, des masses laborieuses exploitées.

Telles sont, dans les grandes lignes, les diverses formes de l’oppression exercée par le grand capital contre le peuple travailleur, au moyen de la violence ouverte d’une part, et de la tromperie, de la pression idéologique et politique d’autre part.

Les deux tactiques de la bourgeoisie contre le Parti Communiste

La vigilance révolutionnaire pour annihiler les attaques de l’impérialisme contre le Parti

Le capitalisme, l’impérialisme s’attaquent particulièrement, cela va de soi, à l’avant-garde révolutionnaire, au parti prolétarien, au parti de la révolution socialiste, qui est à notre époque le parti marxiste-léniniste. L’impérialisme veut détruire ce parti et priver ainsi la classe ouvrière, et avec elle tout le peuple travailleur, du parti qui leur est nécessaire pour résister quotidiennement aux assauts du capital et qui leur est surtout indispensable pour pouvoir abattre le régime capitaliste basé sur l’exploitation de l’homme par l’homme, abattre son appareil d’Etat, pour pouvoir instaurer la démocratie populaire, la dictature du prolétariat et construire le socialisme.

Dans ce but, l’impérialisme utilise aussi divers moyens qui dérivent de ses deux tactiques fondamentales, la violence ouverte et la tromperie, la pression idéologique et politique.

L’action de l’ennemi de classe contre le parti communiste, marxiste-léniniste, pour tenter de l’affaiblir et de l’écraser, ce n’est pas seulement la répression directe et les provocations montées par l’extérieur. C’est aussi l’usage de la tactique du cheval de Troie, les tentatives de désagrégation et de destruction par l‘intérieur. Et celles-ci ne consistent pas uniquement dans l’utilisation d’agents stipendiés, dénonciateurs et provocateurs de type policier.

L’impérialisme compte aussi sur les déviations pouvant entraîner le Parti dans l’opportunisme ou encore dans le sectarisme et le dogmatisme.

L’ennemi espère même parvenir à l’anéantissement du parti révolutionnaire, marxiste-léniniste, par sa transformation en parti révisionniste, réformiste.

Ces agissements peuvent être orchestrés par des agents conscients de l’ennemi, travaillant directement pour le compte de la bourgeoisie, de sa police ou d’une de ses formations politiques. Rappelons-nous l’action d’un Doriot ou d’un Terfve au sein de partis communistes.

Mais cette entreprise de désagrégation, de décomposition politique peut aussi être le fait de tendances, de fractions rassemblant certains membres du Parti qui, tout en se croyant communistes, sont en fait des capitulards, des porteurs de l’idéologie bourgeoisie ou petite-bourgeoise, des opportunistes incorrigibles.

Ces tendances essayeront de s’appuyer sur les membres du Parti idéologiquement et politiquement faibles, sur ceux encore imprégnés de conceptions bourgeoises et petites-bourgeoises, sur ceux encore influencés par l’idéologie révisionniste et réformiste classique, sur ceux qui manquent de conviction révolutionnaire, sur ceux qui apprécient le mode de vie bourgeois ou petit-bourgeois et à qui répugnent la lutte révolutionnaire, les efforts, la ténacité, la fermeté et les sacrifices qu’elle implique.

Ceux qui ont ces faiblesses risquent de devenir une proie pour l’opportunisme, de devenir des soutiens du révisionnisme, de devenir ou de redevenir des révisionnistes.

C’est dans la lutte idéologique et politique menée d’une façon intransigeante, résolue et jusqu’au bout que le Parti démasquera les porte-parole déclarés de l’opportunisme se trouvant en son sein, les isolera, les divisera, ralliant aux positons et à la pratique marxistes-léninistes les éléments récupérables qui s’étaient trompés mais étaient de bonne foi, s’épurera en expulsant les incorrigibles.

Au cours de cette lutte pour la sauvegarde du parti marxiste-léniniste, l’on rencontrera souvent la conciliation, le libéralisme à l’égard de l’opportunisme, du révisionnisme et de leurs porte-parole. C’est là aussi une forme de l’opportunisme.

L’expérience démontre d’ailleurs que certains conciliateurs, certains libéralistes ne sont pas des communistes qui se tromperaient de bonne foi, mais sont en réalité des complices honteux ou hypocrites des porte-parole déclarés de l’opportunisme, du révisionnisme.

Le Parti doit se garder de prendre pour ami celui qui est un ennemi ou qui l’est devenu ; il doit aussi se garder de prendre pour ennemi, l’ami qui se trompe et qui peut être regagné à la cause révolutionnaire.

Dans ce dernier cas, lorsqu’il s’agit de communistes sincères momentanément touchés par l’opportunisme, il faut faire tous les efforts nécessaires pour convaincre ces camarades de leur erreur ; seul le débat basé sur les principes, ouvert, mené fermement et dans la clarté, permettra de les guérir, de les sauver de la dégénérescence révisionniste, de les regagner au marxisme-léninisme.

Mais s’il s’agit de divergences mineures, il faut éviter de les envenimer ; ceci ne pourrait que faire le jeu des opportunistes incorrigibles, de l’ennemi.

L’unité marxiste-léniniste du Parti est une condition nécessaire pour qu’il puisse remplir son rôle historique.

Jamais les communistes ne doivent oublier que « l’unité » avec l’opportunisme, le révisionnisme, avec toute autre déviation anti-marxiste-léniniste devenant une tendance au sein du Parti (et à plus forte raison, lorsque la tendance se constitue en fraction), amènerait la fin de l’unité marxiste-léniniste du Parti : ce serait là une trahison à l’égard du Parti, de la cause révolutionnaire de la classe ouvrière, du peuple travailleur.

Aussi faut-il mener fermement, résolument, l’indispensable lutte idéologique et politique au sein du Parti, pour battre et balayer toute tendance anti-marxiste-léniniste, opportuniste ou autre.

CHAPITRE III

UNE LUTTE IDÉOLOGIQUE ET POLITIQUE CONSTANTE

L’histoire du mouvement ouvrier est tout entière marquée, depuis Karl Marx, par l’action du socialisme scientifique, c’est-à-dire du marxisme, puis du marxisme-léninisme, de la pensée de Mao Tsé-toung, le marxisme-léninisme de la période contemporaine, pour guider la lutte de la classe ouvrière, des masses laborieuses.

Cette action, indispensable pour assurer la victoire de la lutte de la classe ouvrière, des masses laborieuses, se déroule au travers d’un âpre affrontement contre les idéologies non-prolétariennes, pour dénoncer, isoler, balayer, abattre, au sein de la classe ouvrière et de ses alliés, sur tous les fronts, idéologique, politique, culturel et d’organisation, les conceptions propagées par la bourgeoisie avec l’aide de certains éléments qui se font ainsi les agents conscients ou inconscients de l’ennemi de classe.

Et cette lutte se déroule aussi dans le Parti Communiste.

La connaissance rationnelle de l’expérience historique du mouvement ouvrier, des organisations et partis révolutionnaires prolétariens nous est donnée par les enseignements des théoriciens du socialisme scientifique. C’est pourquoi nous devons étudier, et encore étudier ces enseignements pour mieux connaître l’ennemi de classe, pour mieux le combattre actuellement et à l’avenir.

Marx et Engels

Lorsqu’en 1848, Karl Marx et Friedrich Engels publièrent le « Manifeste du Parti Communiste » pour préparer l’avant-garde prolétarienne ainsi que l’opinion populaire à la prise du pouvoir par le prolétariat, ils définirent les principes fondamentaux du marxisme, la stratégie et la tactique de la lutte révolutionnaire de cette époque et ils consacrèrent aussi une part importante du « Manifeste » à la critique et à la dénonciation des idéologies prétendument « socialistes » mais en réalité utopistes, conservatrices, bourgeoises et réactionnaires.

Voyons par exemple comment Marx et Engels fustigent une de ces variétés de pseudo-socialisme, le socialisme conservateur ou bourgeois ; cette énergique dénonciation conserve actuellement encore toute sa valeur car le réformisme social-démocrate et le révisionnisme moderne, dans leur éclectisme, adoptent aussi les conceptions du socialisme conservateur ou bourgeois stigmatisées par Marx et Engels :

« Une partie de la bourgeoisie cherche à porter remède aux anomalies sociales, afin de consolider la société bourgeoise.

Dans cette catégorie se rangent les économistes, les philanthropes, les humanitaires, les gens qui s’occupent d’améliorer le sort de la classe ouvrière, d’organiser la bienfaisance, de protéger les animaux, de fonder des sociétés de tempérance, bref, les réformateurs en chambre de tout acabit. Et l’on est allé jusqu’à élaborer ce socialisme bourgeois en systèmes complets.

Citons, par exemple, la « Philosophie de la misère » de Prudhon.

Les socialises bourgeois veulent les conditions de vie de la société moderne sans les luttes et les dangers qui en découlent fatalement. Ils veulent la société actuelle, mais expurgée des éléments qui la révolutionnent et la dissolvent. Ils veulent la bourgeoisie sans le prolétariat. La bourgeoisie, comme de juste, se représente le monde où elle domine comme le meilleur de mondes. Le socialisme bourgeois systématise plus ou moins à fond cette représentation consolante. Lorsqu’il somme le prolétariat de réaliser ses systèmes et d’entrer dans la nouvelle Jérusalem, il ne fait que l’inviter, au fond, à s’en tenir à la société actuelle, mais à se débarrasser de la conception haineuse qu’il s’en fait.

Une autre forme de socialisme, moins systématique, mais plus pratique, essaya de dégoûter les ouvriers de tout mouvement révolutionnaire, en leur démontrant que ce n’était pas telle ou telle transformation politique, mais seulement une transformation des conditions de la vie matérielle, des rapports économiques, qui pouvait leur profiter. Notez que, par transformation des conditions de la vie matérielle, ce socialisme n’entend aucunement l’abolition du régime de production bourgeois, laquelle n’est possible que par la révolution, mais uniquement la réalisation de réformes administratives sur la base même de la production bourgeoise, réformes qui, par conséquent, ne changent rien aux rapports du Capital et du Salariat et ne font, tout au plus, que diminuer pour la bourgeoisie les frais de sa domination et alléger le budget de l’Etat.

Le socialisme bourgeois n’atteint son expression adéquate que lorsqu’il devient une simple figure de rhétorique.

Le libre-échange, dans l’intérêt de la classe ouvrière ! Des droits protecteurs, dans l’intérêt de la classe ouvrière ! Des prisons cellulaires, dans l’intérêt de la classe ouvrière ! Voilà le dernier mot du socialisme bourgeois, le seul qu’il ait dit sérieusement.

Car le socialisme bourgeois tient tout entier dans cette affirmation que les bourgeois sont des bourgeois – dans l’intérêt de la classe ouvrière ». (Marx et Engels : « Manifeste du Parti Communiste » Éditions en langues étrangères – Pékin, 1966)

Parmi les dures luttes menées par Marx et Engels contre les opportunistes de toutes espèces, contre les porteurs de l’idéologie bourgeoise et petite-bourgeoise, citons le combat acharné qui eut lieu au sein de la Première Internationale, peu après l’écrasement de la Commune de Paris, contre les défaitistes et les désagrégateurs de toutes sortes qui voulaient, en fait, détruire la Première Internationale ; parmi eux-ci l’anarchiste petit-bourgeois Bakounine se distingua par la bassesse de ses attaques contre le Conseil Général de l’Internationale et contre Marx personnellement.

Citons encore les « Critiques du programme de Gotha » par Marx et Engels, et celle du « Programme d’Erfurt » par Engels, dans lesquelles Marx et Engels dénoncent avec une impitoyable rigueur des conceptions qui allaient être le point d’appui « idéologique » du réformisme dans la social-démocratie.

Engels disait de l’unité réalisée sur cette base, qu’ « elle porte en elle le germe de la scission » (à propos du programme de Gotha) et encore « que peut-il en résulter sinon que, tout à coup, au moment décisif, le Parti sera pris au dépourvu et que sur les points décisifs, il règnera la confusion et l’absence d’unité parce que ces questions n’auront jamais été discutées » (Critique du Programme d’Erfurt).

Il mettait en garde (déjà en 1891) contre « l’opportunisme qui commence à se propager dans une grande partie de la presse social-démocrate ».

La plupart des partis de la Deuxième Internationale dégénérèrent en fait dès avant la Première guerre mondiale en partis réformistes, en partis de la bourgeoisie, en soutiens sociaux, politiques du capitalisme.

Le réformisme en Belgique avant la première guerre mondiale

En Belgique, les Vandervelde, les Anseele, les Bertrand, et la plupart des autres dirigeants social-démocrates empêchèrent la diffusion de la pensée marxiste : le nom de Marx est mentionné une seule fois dans « De Werker » d’Anvers en 1871 ; depuis lors pas un seul mot sur Marx ou le marxisme avant les années 1890 et il faudra attendre 1910 pour que la presse social-démocrate publie un premier texte de Marx et Engels.

Les dirigeants réformistes empêchèrent le P.O.B. (Parti Ouvrier Belge) de devenir un parti révolutionnaire, un parti marxiste, et par leur opportunisme systématique – autrement dit par leur trahison – le firent devenir un parti au service du capitalisme.

Commentant les leçons de la grande grève des ouvriers belges de 1913, Lénine disait:

« Quelles sont donc les causes de la faible réussite de la grève ? … La première cause est la prédominance de l’opportunisme et du réformisme chez une partie des socialistes belges … S’orienter moins sur les libéraux, leur accorder moins de confiance, croire plus fermement à lutte autonome et pleine d’abnégation du prolétariat, telle est la première leçon de la grève belge.

La deuxième cause de l’insuccès partiel, est la faiblesse des organisations ouvrières et la faiblesse du Parti en Belgique. Le Parti Ouvrier Belge est une union d’ouvriers organisés politiquement et de travailleurs politiquement inorganisés, de « purs » coopérateurs, de syndicalistes, etc… Là réside un grave défaut du mouvement des ouvriers en Belgique …

Plus d’attention pour la propagande socialiste, plus de travail pour la formation d’une organisation solide, inflexible quant aux principes, fidèle au socialisme et d’un esprit strict de parti, telle est la seconde leçon de la grève belge ».

Les Vandervelde, les Anseele, les Bertrand, firent incommensurablement plus de tort à la classe ouvrière, aux masses laborieuses, rendirent incomparablement plus de services à la bourgeoisie que tous les Vander Smissen 1 et que tous les provocateurs policiers tels que les Pourbaix et Laloi. 2

En 1914, la trahison des social-démocrates réformistes soutenant ouvertement chacun leur propre bourgeoisie, allait envoyer à la boucherie impérialiste mondiale ses millions de travailleurs…

Lénine

En Russie, c’est dans l’action menée sur tous les fronts et à travers la lutte intransigeante contre tous les opportunistes, contre les révisionnistes de tout acabit, contre les menchéviks, les liquidateurs, les économistes, les trotskistes, que se forma et se trempa le parti bolchévik dirigé par Lénine et guidé par sa pensée. C’est grâce à l’existence de ce parti que la Révolution russe fut victorieuse en 1917, en instaurant la dictature du prolétariat et en entamant la réalisation des tâches de la révolution socialiste.

Il n’est pas un écrit ou un discours de Lénine qui ne comprenne une dénonciation implacable et cinglante de l’opportunisme, du révisionnisme.

Les conciliateurs, jouant les partisans de l’ « unité à tout prix », de la fausse unité avec l’opportunisme, se présentant en « âmes tendres » se lamentaient à propos du « ton » employé par Lénine parce que celui-ci appelait un chat un chat, et le révisionnisme une trahison à l’égard de la classe ouvrière, du peuple travailleur.

Et ceux-là mêmes qui étaient pleins de tendresse pour les opportunistes, de ce fait opportunistes eux-mêmes, se joignaient au chœur haineux contre Lénine et le léninisme.

Il en a été de même ailleurs, il en est de même aujourd’hui partout.

Lénine disait (en 1916) :

« Tel est mon sort. Une bataille après l’autre contre la stupidité, la vulgarité, l’opportunisme, etc… politiques.

Il en a été ainsi depuis 1893. Et cela m’a valu la haine des philistins. Et bien je ne voudrais pas échanger ce sort contre « la paix » avec les philistins ».

Rappelons-nous toujours les paroles de Lénine :

« Une des conditions indispensables pour préparer la victoire du prolétariat, c’est la lutte longue et acharnée, la lutte implacable qu’il doit mener contre l’opportunisme, le réformisme, le social-chauvinisme et autres influences et courants bourgeois analogues, qui sont inévitables étant donné que le prolétariat agit dans une ambiance capitaliste. Sans cette lutte, sans avoir d’abord remporté une victoire totale sur l’opportunisme dans le mouvement ouvrier, il ne saurait être question de dictature du prolétariat. Le bolchévisme n’aurait pas triomphé de la bourgeoisie en 1917-1919 s’il n’avait pas d’abord appris, dans les années 1903-1917, à vaincre et à chasser sans pitié des rangs du parti de l’avant-garde prolétarienne, les menchéviks, c’est-à-dire les opportunistes, les réformistes, les social-chauvins…»

« Le caractère relativement « pacifique » de la période 1871-1914 a nourri l’opportunisme, état d’esprit d’abord, tendance ensuite, et enfin groupe ou couche formée par la bureaucratie ouvrière et les compagnons de route petits-bourgeois. Ces éléments ne pouvaient se soumettre le mouvement ouvrier qu’en reconnaissant en paroles les objectifs révolutionnaires et la tactique révolutionnaire. Ils ne pouvaient gagner la confiance des masses qu’en jurant que tout le travail « pacifique » n’était qu’une préparation à la révolution prolétarienne. Cette contradiction était l’abcès qui devait un jour percer, et qui a percé. Le tout est de savoir s’il faut essayer, comme le font Kautsky et Cie, de refouler à nouveau ce pus dans l’organisme au nom de « l’unité » (avec le pus), ou bien s’il faut pour aider à la guérison complète de l’organisme du mouvement ouvrier, le débarrasser de ce pus aussi vite et aussi soigneusement que possible, malgré la douleur aiguë, mais passagère, que cause cette opération ». (L’opportunisme et la faillite de la IIe Internationale – janvier 1916)

A l’heure où la classe ouvrière de notre pays et son Parti Communiste, ainsi que le peuple travailleur mènent des combats toujours plus âpres, alors qu’ils doivent se préparer à des luttes décisives, rappelons-nous ces paroles de Lénine :

« Si l’on conserve dans ses rangs des réformistes, des menchéviks, la révolution prolétarienne ne peut vaincre et ne peut se maintenir. C’est une évidence de principe et cela est confirmé avec éclat par l’expérience de la Russie et de la Hongrie. C’est là une considération décisive…

En Russie, nous avons commis des milliers de fautes, nous avons subi des milliers d’échecs, de pertes, etc… mais en dépit de toutes nos erreurs, nous avons atteint l’objectif essentiel, la conquête du pouvoir par le prolétariat. Et nous avons maintenu victorieusement ce pouvoir pendant trois ans …

… le pouvoir prolétarien en Russie s’est trouvé maintes fois dans des situations tellement difficiles que le régime des Soviets eut certainement été abattu si les menchéviks, les réformistes, les démocrates petits-bourgeois étaient restés dans notre Parti, ou même en nombre plus ou moins considérable dans les organismes soviétiques centraux…

… En Italie où, de l’avis général, on s’achemine vers des combats décisifs du prolétariat contre la bourgeoisie, pour la conquête du pouvoir d’Etat. En un pareil moment, il n’est pas seulement d’une nécessité absolue d’exclure du Parti les menchéviks, les réformistes, les turatistes, il peut même être utile d’exclure d’excellents communistes susceptibles d’hésiter et hésitants dans le sens de « l’unité » avec les réformistes, de les écarter de tous les postes importants…

… A la veille de la révolution et au moment de la lutte la plus acharnée pour sa victoire, la moindre hésitation au sein du Parti peut tout perdre, faire échouer la révolution, arracher le pouvoir des mains du prolétariat, ce pouvoir n’étant pas encore solide, les attaques qu’il subit étant encore trop fortes. Si dans un tel moment les chefs hésitants se retirent, cela n’affaiblit pas, mais renforce et le Parti, et le mouvement ouvrier, et la Révolution…

Aujourd’hui, il est indispensable, il est absolument indispensable, pour la victoire de la révolution en Italie qu’un parti entièrement communiste, incapable d’hésiter et de manifester de la faiblesse au moment décisif, devienne véritablement l’avant-garde du prolétariat révolutionnaire ; un parti qui réunisse le plus grand fanatisme, le plus grand dévouement à la révolution, une énergie, une audace et une décision sans bornes…
Les révolutionnaires, les communistes ne doivent pas contester les dangers et les difficultés de la lutte, pour inspirer aux masses plus de fermeté, pour épurer le Parti des faibles, des hésitants, des instables, pour insuffler à l’ensemble du mouvement plus d’enthousiasme, plus d’internationalisme, plus d’esprit de sacrifice pour une grande cause… » (Lénine : « A propos de la lutte au sein du Parti Socialiste Italien » novembre 1921)

Staline

Staline, disciple et continuateur de Lénine, a défendu et développé le marxisme-léninisme. Il dirigea la lutte vigoureuse du Parti Communiste d’Union Soviétique, notamment contre des déviationnistes de toutes espèces, contre les ennemis du léninisme, trotskistes, zinovievistes, boukhariniens et autres agents de la bourgeoisie.

C’est grâce au fait que ces ennemis du léninisme furent défaits au cours de luttes idéologiques et politiques, que le peuple soviétique put sauvegarder les conquêtes d’Octobre contre tous les ennemis de l’intérieur et de l’extérieur, qu’il put consolider ses conquêtes, les développer, que le peuple soviétique avança hardiment dans l’édification socialiste, réalisa la collectivisation de l’agriculture et les plans quinquennaux, remporta de grandes victoires notamment sur le front économique, qu’il apporta, conformément à l’internationalisme prolétarien, une aide immense à la lutte révolutionnaire des peuples du monde et qu’il put remporter une victoire grandiose dans la grande guerre antifasciste.

Staline aussi confirma, sur la base de l’expérience du Parti Bolchévik acquise au cours d’une lutte longue, complexe, acharnée, multiforme, cet enseignement du marxisme-léninisme :

« Les éléments opportunistes du Parti, voilà la source du fractionnisme. Le prolétariat n’est pas une classe fermée. Sans cesse on voit affluer vers lui des éléments d’origine paysanne, petite-bourgeoise, des intellectuels prolétarisés par le développement du capitalisme. En même temps s’opère un processus de décomposition des couches supérieures du prolétariat, principalement parmi les dirigeants syndicaux et les parlementaires que la bourgeoisie entretient avec le surprofit tiré des colonies. « Cette couche d’ouvriers embourgeoisés, dit Lénine, ou d’aristocratie ouvrière », entièrement petits-bourgeois par leur genre de vie, par leurs salaires, par toute leur conception du monde, est le principal soutien de la IIe Internationale, et de nos jours le principal soutien social (non-militaire) de la bourgeoisie. Car ce sont de véritables agents de la bourgeoisie dans le mouvement ouvrier, des commis ouvriers de la classe des capitalistes…, de véritables propagateurs du réformisme et du chauvinisme…, (L’impérialisme, t. XIX, p. 77)

« Tous ces groupes petits-bourgeois pénètrent d’une façon ou de l’autre dans le Parti ; ils y apportent l’esprit d’hésitation et d’opportunisme, l’esprit de démoralisation et d’incertitude. Ce sont eux principalement qui représentent la source du fractionnisme et de la désagrégation, la source de désorganisation du Parti qu’ils sapent du dedans. Faire la guerre à l’impérialisme en ayant de tels « alliés » à l’arrière, c’est s’exposer à essuyer le feu de deux côtés, du côté du front et de l’arrière. Aussi la lutte sans merci contre de tels éléments et leur expulsion du Parti sont-elles la condition préalable du succès de la lutte contre l’impérialisme.

La théorie selon laquelle « on peut venir à bout » des éléments opportunistes par une lutte idéologique au sein du Parti, selon laquelle on doit « surmonter » ces éléments dans le cadre d’un parti unique, est une théorie pourrie et dangereuse, qui menace de vouer le Parti à la paralysie et à un malaise chronique ; elle menace de donner le Parti en pâture à l’opportunisme ; elle menace de laisser le prolétariat sans parti révolutionnaire ; elle menace de priver le prolétariat de son arme principale dans la lutte contre l’impérialisme. Notre Parti n’aurait pas pu s’engager sur la grande route, il n’aurait pas pu prendre le pouvoir et organiser la dictature du prolétariat, il n’aurait pas pu sortir vainqueur de la guerre civile, s’il avait eu dans ses rangs des Martov et des Dan, des Patressov et des Axelrod. Si notre Parti a réussi à constituer son unité intérieure et la cohésion sans précédent qui règne dans ses rangs, c’est avant tout parce qu’il a su se purifier à temps de la souillure de l’opportunisme, parce qu’il a su chasser du Parti les liquidateurs et les menchéviks. La voie du développement et du renforcement des partis prolétariens passe par leur épuration des opportunistes et des réformistes, des social-impérialistes et des social-chauvins, des social-patriotes et des social-pacifistes. Le Parti se fortifie en s’épurant des éléments opportunistes ». (Staline : « Des principes du léninisme »).

Le révisionnisme moderne

Ce qui est arrivé par la suite au grand parti de Lénine, momentanément détruit par une clique d‘odieux traîtres révisionnistes, doit servir aussi d’enseignement, de sérieux avertissement pour tous les marxises-léninistes.

L’on a vu que même dans les conditions de la dictature du prolétariat, plus de trente-cinq ans après la prise de pouvoir le prolétariat, le révisionnisme de Khrouchtchev et de son groupe, représentant une couche privilégiée porteuse de l’idéologie bourgeoise, a pu, en opérant de l’intérieur, procéder à une véritable subversion, anéantir le P.C.U.S. en tant que Parti révolutionnaire, liquider la dictature du prolétariat, procéder à la restauration du capitalisme en U.R.S.S., renier totalement l’internationalisme prolétarien et pratiquer la coopération américano-soviétique pour la domination du monde contre les peuples.

C’est que la lutte des classes continue pendant une longue période historique après l’instauration de la dictature du prolétariat et trouve son reflet dans le Parti.

Le P.C.U.S. ayant le Camarade Staline à sa tête, méconnut jusqu’à un certain point les lois objectives de la lutte des classes, des contradictions au sein du peuple après l’instauration de la dictature du prolétariat et au cours de la révolution socialiste, omit dans une certaine mesure de tenir compte de l’existence des assises sociales du révisionnisme. Il sous-estima la nécessité de battre complètement la bourgeoisie, le capitalisme, dans le domaine de la super-structure, de l’idéologie, et non seulement dans l’infrastructure économique. Il négligea, jusqu’à un certain point, la lutte pour extirper l’idéologie, les idées, conceptions, habitudes et coutumes de la bourgeoisie. L’enseignement du marxisme-léninisme aux nouvelles générations fut souvent livresque et non lié à la pratique révolutionnaire de la lutte des classes, de la lutte pour la production, de la lutte pour l’expérimentation scientifique.

Tout cela créa les conditions subjectives qui ont permis au contre-courant révisionniste de submerger le P.C.U.S., de l’anéantir en tant que parti révolutionnaire prolétarien, marxiste-léniniste, de détruire la dictature du prolétariat en U.R.S.S., de restaurer le capitalisme en U.R.S.S. et de pratiquer la coopération américano-soviétique en vue de la domination du monde, contre les peuples.

Le contre-courant révisionniste ayant pour centre le groupe krouchtchévien – avec ou sans Krouchtchev – qui a usurpé le pouvoir en Union Soviétique, a certes rendu de grands services à l’impérialisme, a causé de grands dommages à la cause de la révolution prolétarienne mondiale. Mais la lutte déployée dans le monde entier par les marxistes-léninistes s’opposant au contre-courant révisionniste, et notamment la ferme et juste position marxiste-léniniste du Parti Communiste Chinois et du Parti du Travail d’Albanie, a permis aux forces de la révolution mondiale d’aller de l’avant, de remporter de nouveaux succès en dépit des péripéties diverses du combat.

La dénonciation de la dégénérescence révisionniste, le grand débat sur la ligne générale du mouvement communiste international ont donné une nouvelle vigueur au combat révolutionnaire des peuples contre les impérialismes ayant comme chef de file l’impérialisme américain, contre leurs laquais et contre les collaborateurs révisionnistes de l’impérialisme yankee. Ils ont amené à un niveau supérieur la conscience révolutionnaire de centaines de millions de travailleurs.

Et d’innombrables travailleurs d’avant-garde ont aussi compris la nécessité d’un Parti révolutionnaire prolétarien, marxiste-léniniste pour que la révolution puisse être victorieuse.

Comme l’a exprimé le Comité Central du Parti Communiste Chinois dans ses «Propositions concernant la ligne générale du mouvement communiste international » (14 juin 1963) :

« La plus importante expérience du mouvement communiste international, c’est que le développement et la victoire de la révolution dépendent de l’existence d’un parti révolutionnaire prolétarien.

Il faut un parti révolutionnaire.

Il faut un parti révolutionnaire fondé sur les théories révolutionnaires du marxisme-léninisme et ayant un style révolutionnaire marxiste-léniniste.

Il faut un parti révolutionnaire sachant associer la vérité universelle du marxisme-léninisme à la pratique concrète de la révolution du pays.

Il faut un parti révolutionnaire sachant lier étroitement sa direction avec les larges masses populaires.

Il faut un parti révolutionnaire qui s’en tienne à la vérité, qui soit à même de corriger ses erreur et de procéder à la critique et l’autocritique.

Seul un parti révolutionnaire de ce type est capable de conduire le prolétariat et les larges masses populaires à la victoire dans leur lutte contre l’impérialisme et ses laquais, de remporter une victoire complète dans la révolution nationale et démocratique, et de faire triompher la révolution socialiste ».

Mao Tsé-toung

Le Camarade Mao Tse-toung a dit :

« L’opposition et la lutte entre conceptions différentes apparaissent constamment au sein du Parti. C’est le reflet, dans le Parti, des contradictions de classes et des contradictions entre le nouveau et l’ancien existant dans la société. S’il n’y avait pas dans le Parti, de contradictions et de lutte idéologique pour résoudre les contradictions, la vie du Parti prendrait fin ».

Le grand et glorieux Parti Communiste Chinois avec sa juste ligne marxise-léniniste est un parti armé du marxisme-léninisme, de la pensée de Mao Tsé-toung, qui, à notre époque, où l’impérialisme approche de sa ruine totale, et où le socialisme marche vers la victoire dans le monde entier, constitue le sommet du marxisme-léninisme, de valeur et de vérité universelle.

Le Parti Communiste Chinois et la pensée de Mao Tsé-toung se sont développés dans la lutte contre les ennemis de classe, chinois et étrangers, et contre les diverses variétés de l’opportunisme au sein du Parti.

Pendant la période de la révolution démocratique, la pensée de Mao Tsé-toung, la juste ligne marxiste-léniniste ont triomphé au sein du Parti Communiste Chinois à travers d’âpres luttes contre l’opportunisme, apparu sous forme de ligne opportuniste de droite à deux reprises, sous forme de ligne opportuniste « de gauche » à trois reprises.

Après la fondation de la République Populaire de Chine, l’instauration de la démocratie populaire, de la dictature du prolétariat, le Comité Central du Parti Communiste Chinois avec à sa tête le Camarade Mao Tsé-toung a livré trois grandes luttes contre des cliques anti-parti et révisionnistes. Ce fut le cas de 1953 à 1955, en 1958-59. La troisième grande lutte est celle menée contre la clique contre-révolutionnaire récemment démasquée qui s’oppose au Parti Communiste Chinois, à sa juste ligne marxiste-léniniste, à la révolution socialiste, à la pensée de Mao Tsé-toung.

Les cinq grandes luttes victorieuses contre l’opportunisme dans la phase de la révolution démocratique, ont été la condition du triomphe de la révolution chinoise à cette période. Elles ont donc été des luttes idéologiques et politiques d’importance mondiale et des victoires pour la révolution prolétarienne mondiale.

Les trois grandes luttes victorieuses qui se sont déroulées au sein du Parti Communiste Chinois depuis seize ans entre le marxisme-léninisme, la pensée de Mao Tsé-toung d’une part et le révisionnisme d’autre part, ont été des luttes entre le prolétariat et la bourgeoisie, entre la voie du socialisme et la voie du capitalisme.

C’est la victoire de la ligne marxiste-léniniste écrasant la ligne révisionnistes, qui a permis que la révolution socialiste avance en Chine à pas de géants, que la République Populaire de Chine devienne le plus puissant bastion du socialisme, de la révolution prolétarienne mondiale, soit la plus puissante force du front mondial des peuples contre l’impérialisme américain, leur ennemi numéro un. Ce sont ces luttes victorieuses du marxisme-léninisme au sein du Parti Communiste Chinois qui ont permis à celui-ci d’apporter une contribution inestimable au combat pour dénoncer, isoler et balayer le contre-courant révisionniste khrouchtchévien à l’échelle internationale, ce sont ces luttes victorieuses qui ont fait du Parti Communiste Chinois un grand phare de la lutte révolutionnaire des communistes et des peuples du monde entier.

Nous nous devons de tirer les enseignements de ces luttes, d’importance et valeur universelles, dans notre propre action.

Voici ce qu’en disent nos camarades chinois (« Vive la pensée de Mao Tsé-toung », éditorial du « Renmin Ribao » du 1er juillet 1966, en commémoration du 45e anniversaire de la fondation du Parti Communiste Chinois) :

« Chaque fois que notre Parti a connu une lutte de grande envergure, il s’est épuré d’une petite poignée d’éléments étrangers à la classe ouvrière, qui s’étaient infiltrés dans ses rangs.

C’est là un phénomène tout à fait normal et conforme aux lois objectives. Chaque fois que nous avons livré semblable lutte, notre Parti a vu son unité renforcée, il s’est consolidé et sa puissance de combat s’en est accrue. C’est en vain que l’impérialisme, le révisionnisme moderne et les réactionnaires de l’intérieur et de l’extérieur rêvent d’y trouver à picorer ».

Nous avons dit précédemment (à propos du 3ème anniversaire de la Fédération Bruxelloise sur la base du marxisme-léninisme) que l’histoire de notre Parti nous donne la même leçon, le même enseignement.

Le Camarade Mao Tsé-toung a aussi montré quelle est la place de l’antagonisme dans la contradiction notamment à propos des contradictions au sein du Parti :

« Lorsqu’on considère les problèmes de la lutte des contraires, la question se pose de savoir ce qu’est l’antagonisme. A cette question, nous répondrons : l’antagonisme, c’est l’une des formes de la lutte des contraires et non sa forme universelle.

(…)

Les contradictions et la lutte sont universelles, absolues, mais les méthodes pour résoudre les contradictions, c’est-à-dire les formes de lutte, diffèrent selon les caractères divers des contradictions : certaines contradictions revêtent le caractère d’un antagonisme déclaré, d’autres non. Selon le développement concret des phénomènes, certaines contradictions primitivement non-antagonistes se développent en contradictions antagonistes : par contre, certaines contradictions primitivement antagonistes se développent en contradictions non-antagonistes.

Dans les conditions de la société de classe, les contradictions entre les conceptions justes et les conceptions erronées dans les rangs du Parti communiste, comme on l’a dit plus haut, sont le reflet, dans le Parti, des contradictions de classes de la société. Dans la période initiale ou dans certaines questions, ces contradictions ne se manifestent pas tout de suite comme antagonistes. Toutefois, avec le développement de la lutte des classes, ces contradictions peuvent devenir antagonistes. L’histoire du Parti Communiste de l’U.R.S.S. nous a montré que les contradictions entre les conceptions justes de Lénine et de Staline, et les conceptions erronées de Trotski, Boukharine et autres, ne se sont pas manifestées tout au début sous une forme antagoniste, mais que, par la suite, elles sont devenues antagonistes.

De telles circonstances ont existé dans l’histoire du Parti Communiste Chinois. Les contradictions entre les conceptions justes de nombreux camarades et les conceptions erronées de Tchen Tousieou, Tchang Kouo-tao et autres ne se sont pas manifestées non plus, au début, sous une forme antagoniste, mais par la suite elles sont devenues antagonistes.

Actuellement (août 1937), les contradictions entre les conceptions justes et erronées à l’intérieur du Parti n’ont pas pris une forme antagoniste et si les camarades ont commis des erreurs savent les corriger, ces contradictions ne deviendront pas antagonistes. C’est pourquoi le Parti doit, d’une part, mener une lutte sévère contre les conceptions erronées, mais, d’autre part, donner pleine possibilité aux camarades qui ont commis des erreurs d’en prendre conscience. Dans une telle situation, une lutte exagérément sévère est évidemment inadéquate. Toutefois, si ceux qui ont commis des fautes persistent dans leurs erreurs et les aggravent, ces contradictions peuvent devenir antagonistes ». (« De la contradiction », août 1937)

De nombreux autres ouvrages du Camarade Mao Tsé-toung parmi lesquels nous citons « L’élimination des conceptions erronées dans le Parti », « De la pratique », « Contre le libéralisme », « A propos des méthodes de direction », « Raffermir le système des comités du Parti » et « Méthodes de travail des comités du Parti », donnent des enseignements précieux sur l’importance de la lutte idéologique et politique dans les rangs du Parti, sur les caractéristiques des contradictions au sein du Parti, sur la conception et la méthode marxistes-léninistes qui doivent nous guider pour mener une lutte idéologique et politique au sein du Parti.

Ces enseignements, résultats d’une longue pratique, d’une grande expérience, sont de valeur universelle.

Citons par exemple, repris de « De la pratique », cette analyse qui s’applique, combien justement, au petit groupe opportuniste qui complotait au sein de notre Parti pour tenter d’anéantir sa juste ligne marxiste-léniniste et le transformer en parti révisionniste.

« Nous luttons dans nos rangs révolutionnaires contre les entêtés dont les idées ne suivent pas le rythme des modifications de la situation objective, ce qui, dans l’Histoire, s’est manifesté sous la forme de l’opportunisme de droite. Ces gens ne voient pas que la lutte des contraires a déjà fait avancer le processus objectif alors que leur connaissance en reste encore au degré précédent. Cette particularité est propre aux idées de tous les entêtés. Leurs idées sont coupées de la pratique sociale, et ils ne savent pas marcher devant le char de la société pour le guider, ils ne font que se traîner derrière, se plaignant qu’il aille trop vite et essayant de le ramener en arrière ou de le faire rouler en sens inverse ».

La vanité et l’orgueil ont aussi contribué à la dégénérescence des membres du petit groupe anti-parti aujourd’hui démasqué en Belgique.

Que tous les militants du Parti, et surtout les dirigeants, se rappellent toujours ces paroles du Camarade Mao Tsé-toung :

« Gardez-vous d’être orgueilleux. C’est une question de principe pour tous les dirigeants et c‘est aussi une condition importante pour le maintien de l’unité. Même ceux qui n’ont pas commis de fautes graves et qui ont obtenu de grands succès dans leur travail ne doivent pas être orgueilleux ». (« Méthodes de travail des comités du Parti », 1949)

Le libéralisme sévit encore trop souvent au sein de notre Parti, constituant un frein à la mise en application rigoureuse et ferme de la ligne du Parti, un obstacle à nos progrès et au raffermissement marxiste-léniniste du Parti.

« Les libéraux, dit le Camarade Mao Tsé-toung, considèrent les principes du marxisme comme un dogme abstrait. Ils approuvent le marxisme, mais ne sont pas disposés à le mettre en pratique ou à le mettre intégralement en pratique ; ils ne sont pas disposés à remplacer leur libéralisme par le marxisme. Ils possèdent le marxisme, mais aussi le libéralisme, ils parlent en marxistes, mais agissent en libéraux ; ils appliquent le marxisme aux autres, mais le libéralisme à eux-mêmes. On trouve chez eux les deux choses et chacune a son usage. C’est ainsi que fonctionne le cerveau de certaines gens.

Le libéralisme est une manifestation de l’opportunisme et est radicalement en conflit avec le marxisme ». (« Contre le libéralisme »)

Nous pouvons constater aussi que la clique contre-révolutionnaire qui a récemment, en Chine, comploté contre la juste ligne marxiste-léniniste du Parti communiste chinois, contre la pensée de Mao Tsé-toung, utilisait des méthodes rusées qui ressemblent en beaucoup de points à celles du groupe anti-parti actuellement dénoncé par notre Parti.

Actuellement le peuple chinois, guidé par le Parti Communiste ayant à sa tête le Camarade Mao Tsé-toung, mène la grande révolution culturelle socialiste qui ouvre une nouvelle étape d’importance historique et mondiale de la révolution socialiste. Les documents idéologiques du Parti Communiste Chinois sur la grande révolution culturelle socialiste constituent de nouveaux développements du marxisme-léninisme, de la pensée de Mao Tsé-toung, nous donnent aussi des enseignements de valeur universelle et sont d’une grande aide pour notre propre lutte.

Notre Parti

Au cours de ses quarante-cinq années d’existence, notre Parti a constamment connu en son sein des luttes idéologiques et politiques au cours desquelles les marxiste-léninistes ont connu des succès mais aussi des revers. L’histoire de ces luttes nous donne des leçons toujours valables, tant par les exemples positifs que par les exemples négatifs.

Ces luttes au sein du Parti et l’action du Parti au sein de la société dans la pratique de la lutte des classes, ont formé le Parti tel qu’il est actuellement.

Déjà lors de la scission d’avec le réformisme social-démocrate, au cours du processus de formation du Parti en 1921, la lutte était âpre contre les déviations diverses qui, tout en se réclamant abusivement du marxisme, étaient le fait soit d’opportunistes de droite, de « conciliateurs » à l’égard des traîtres réformistes, de partisans de l’ « Internationale deux et demi », soit d’opportunistes « de gauche », de sectaires.

Par la suite, la lutte pour battre et éliminer des rangs du Parti le trotskisme contre-révolutionnaire fut extrêmement serrée. Le trotskisme menaça le Parti de subversion, mais en vain : en 1927 il fut écrasé.

Cependant, et jusqu’au sein de la direction du Parti, un groupe pratiquant successivement l’opportunisme de droite d’une part, l’opportunisme « de gauche », le sectarisme et le dogmatisme d’autre part, attaqua le Camarade Joseph Jacquemotte, fondateur et dirigeant du Parti, causa de grands dommages au Parti et freina son développement.

Lorsque les agissements de ce groupe eurent comme résultat que la direction de la Jeunesse Communiste conclut un « pacte d’unité », avec le groupuscule de la « Jeunesse trotskiste », ces déviationnistes anti-marxistes-léninistes au sein de la direction du Parti furent démasqués. La Conférence Nationale du Parti à Charleroi en 1935, conférence qui se transforma en Congrès, marqua la défaite de ce groupe et constitua un succès du marxisme-léninisme.

Le Parti connut alors une période de grand essor, de renforcement de ses liens avec les masses, d’accroissement de son influence, de développement quantitatif et qualitatif de son organisation. C’est ainsi qu’au travers de l’action il devint le Parti qui fut apte à être, non seulement l’avant-garde des peuples de Belgique dans le combat contre l’occupant hitlérien, mais encore effectivement le guide et l’organisateur de ce combat qui se développa sur tous les fronts, par tous les moyens, depuis la rédaction, l‘édition et la diffusion de la presse clandestine, l’organisation de grèves, de manifestations, jusqu’à la lutte armée des Partisans.

Le Parti, développant son action propre dans les dures conditions de la clandestinité, sous l’occupation hitlérienne, fut aussi le promoteur du « Front de l’Indépendance » et forgea sous cette dénomination un véritable et vaste front uni révolutionnaire anti-hitlérien. Cependant, dès 1943, mettant notamment à profit les nombreuses arrestations de dirigeants marxistes-léninistes du Parti par la Gestapo hitlérienne, des éléments opportunistes, des agents de la bourgeoisie, développèrent une action néfaste au sein du Parti et pénétrèrent dans sa direction.

C’est ainsi qu’au moment où les hitlériens furent chassés de Belgique, la majorité de la direction du Parti était constituée d’éléments opportunistes de droite. Alors que les masses populaires étaient animées d’un grand élan révolutionnaire, d’une grande combativité, d’une grande volonté d’abattre le régime pourri de la dictature capitaliste et d’instaurer la démocratie populaire, ces dirigeants opportunistes renoncèrent à toute lutte réelle contre la bourgeoisie et pratiquèrent la collaboration des classes avec le capitalisme. Ils coopérèrent avec la bourgeoisie pour désarmer, démobiliser la classe ouvrière, les masses laborieuses, et pour restaurer la machine d’Etat bourgeois fortement ébranlée, déconsidérée aux yeux des masses, méprisée et haïe par celles-ci. Par leur politique, des dirigeants opportunistes du Parti remirent en selle les vieux partis de la bourgeoisie qui avaient sombré dans le discrédit, et notamment le P.S.B. (Parti Socialiste Belge). Celui-ci redevint le principal soutien social et politique du capitalisme et se fit, dans les conditions nouvelles d’après la deuxième guerre mondiale, le principal soutien social et politique en Belgique de l’impérialisme américain.

Ces dirigeants opportunistes du Parti liquidèrent les syndicats révolutionnaires de lutte de classe, nés du combat des vaillants « Comités de Lutte Syndicale » (C.L.S.) sous l’occupation, en remettant des syndicats dans la maison des caïds syndicaux réformistes du P.S.B.

Ils feignirent d’ignorer le féroce colonialisme belge au Congo et parlèrent même de « notre » Congo.

Ces dirigeants opportunistes trompèrent un grand nombre de camarades du Parti, trompèrent les masses en donnant une analyse fausse de la situation concrète nouvelle qui s’était créée. Ils cachèrent le fait que l’impérialisme américain avait pris la relève de Hitler et que les couches dominantes du grand capital financier « belge » pratiquant déjà une politique de trahison nationale, étaient les acolytes de ce nouvel ennemi numéro un des peuples du monde entier. Ils cachaient aussi que l’impérialisme était un colosse aux pieds d’argile, que la situation était extrêmement favorable pour la lutte révolutionnaire des peuples, en cachant l’importance des mouvements révolutionnaires de libération nationale.

De nombreux camarades marxistes-léninistes luttaient contre l’opportunisme qui submergeait le Parti, mais le processus de la connaissance de cette situation concrète au sein du Parti, de la nature et des caractéristiques de l’opportunisme qu’ils combattaient , n’était pas arrivé à une maturité suffisante. Ces camarades considéraient encore que les opportunistes dans la direction du Parti commettaient des erreurs très graves certes, mais corrigibles, que les dirigeants opportunistes auraient pu être remis dans la voie du marxisme-léninisme, que la contradiction qui opposait les marxistes-léninistes aux opportunistes dans la direction du Parti n’était pas antagonistes. De ce fait, la lutte des marxistes-léninistes ne fut pas menée à ce moment d‘une façon conséquente, jusqu’au bout.

Par la suite, comme nous l’avons déjà souvent démontré, le groupe des opportunistes qui dominait alors la direction du Parti pratiqua de plus en plus ouvertement, avec l’aide et le soutien de khrouchtchéviens d’Union Soviétique, une politique qui devint totalement révisionniste.

Les communistes de Belgique doivent se rappeler toujours les leçons de ces événements, phase initiale d’un processus qui allait, d’une part conduire les opportunistes aux plus ignobles trahisons, au révisionnisme total codifié par leur faux « XIVe Congrès » de 1963 (en réalité premier congrès du parti révisionniste), à trahir totalement la lutte revendicative, la lutte pour défense des libertés démocratiques, la lutte pour l’indépendance nationale, l’internationalisme prolétarien, l’ensemble de la cause de la classe ouvrière, des masses laborieuses, de la révolution socialiste, et qui allait d’autre part amener les communistes à reconstruire le Parti sur la base du marxisme-léninisme.

L’opportunisme doit être combattu avec la plus grande fermeté, jusqu’au bout, avec intransigeance, dès qu’il se manifeste. Son poison doit être immédiatement éliminé sinon il corrompt le Parti.

La lutte idéologique et politique doit être menée constamment à la direction du Parti et à la base, pour maintenir le Parti sur une juste ligne marxiste-léniniste, en ralliant par la conviction les militants honnêtes qui se sont trompés et en éliminant sans faiblesse les incorrigibles qui sont les agents dans nos rangs du réformisme, du révisionnisme, de l’idéologie de l’ennemi de classe.

CHAPITRE IV

LA LUTTE IDÉOLOGIQUE ET POLITIQUE POUR L’APPLICATION FERME ET RIGOUREUSE DES PRINCIPES ET DE LA LIGNE POLITIQUE MARXISTES-LÉNINISTES

En juin 1963 à l’échelle de la Fédération Bruxelloise, le 22 décembre de la même année à l’échelle du pays, le Parti se reconstituait sur la base du marxisme-léninisme.

En relevant le défi des révisionnistes, les marxistes-léninistes réduisaient à néant l’absurde espoir d’anéantir en Belgique le marxisme-léninisme, espoir aussi vain que de vouloir supprimer la lutte des classes.

Le parti, dominé par les révisionnistes qui s’étaient emparés de sa direction, avait changé de nature, était devenu un parti de type social-démocrate, au service de la bourgeoisie et plus particulièrement au service de la coopération américano-soviétique pour la domination du monde contre les peuples. Ce parti avait dégénéré irréversiblement en parti révisionnistes, soutien social, politique du capitalisme, de l’impérialisme.

Les marxistes-léninistes se regroupèrent donc, s’unirent pour reconstruire un véritable Parti Communiste, avant-garde révolutionnaire organisée de la classe ouvrière, des masses laborieuses, parti dont l’action est guidée par la théorie scientifique du marxisme-léninisme.

Ce Parti, nous devions le reconstruire parce que toute l’expérience du mouvement ouvrier mondial, du mouvement communiste international démontre qu’il faut un tel parti révolutionnaire, prolétarien, marxiste-léniniste, pour assurer la victoire de la révolution.

Notre analyse scientifique, marxiste-léniniste, de la situation objective à l’échelle internationale et dans notre pays montrait non seulement la nécessité d’un tel parti mais encore l’urgence qu’il y avait à procéder à sa reconstruction.

Notre époque est celle où l’impérialisme va à son effondrement total et où la révolution prolétarienne va vers la victoire à l’échelle mondiale

En effet, nous nous trouvons devant une aggravation extrêmement rapide de la crise générale du capitalisme, de l’impérialisme. La situation est excellente pour les forces révolutionnaires dans le monde.

Le mouvement révolutionnaire de libération nationale des peuples d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine, partie intégrante de la révolution prolétarienne mondiale, porte des coups directs de plus en plus durs aux impérialistes et à leur chef de file l’impérialisme américain, le plus grand exploiteur mondial, l’ennemi numéro un des peuples du monde entier.

Grâce aux grandes victoires remportées par les peuples des pays où se poursuit la révolution socialiste, les forces des pays à dictature du prolétariat sont plus grandes que celles du camp socialiste avant la trahison des dirigeants révisionnistes khrouchtchéviens qui restaurent le capitalisme dans les pays où ils ont usurpé le pouvoir.

Les contradictions inter-capitalistes, inter-impérialistes, s’accentuent rapidement.

Les vexations, les ingérences, les interventions de l’impérialisme américain dans d’autres pays capitalistes, le contrôle politique, économique et militaire qu’il exerce et la colonisation à laquelle il procède dans les pays qui sont devenus ses satellites par suite de la politique de trahison nationale des couches dominantes du capital financier, font que la classe ouvrière, le peuple travailleur de ces pays ont le devoir, la mission, de lever le drapeau de la lutte pour l’indépendance nationale.

Les attaques du capital contre le niveau de vie des travailleurs se font toujours plus âpres. Une nouvelle et profonde crise économique, inévitable en régime capitaliste, s’annonce.

La guerre contre le vaillant peuple congolais, perpétrée par les colonialistes américano-belges, déchirés d’ailleurs par leurs contradictions, se poursuit.

Le peuple vietnamien, luttant héroïquement pour défendre le nord, libérer le sud et réunifier sa patrie, inflige défaite sur défaite aux agresseurs yankees-nazis.

L’impérialisme américain – c’est là une loi inhérente à sa nature – étend le champ de ses agressions ; il prépare la guerre d’agression contre la République Populaire de Chine, la troisième guerre mondiale.

La politique de trahison nationale, l’appartenance de la Belgique à l’OTAN, soumettent le pays à une véritable occupation militaire par les troupes yankees et celles de leurs alliés ouest-allemands, font peser sur les travailleurs les lourdes charges des dépenses militaires, ruinent l’économie du pays. Elles entraînent la Belgique dans la politique d’agressions que l’impérialisme américain mène partout dans le monde.

La fascisation du régime se poursuit.

De surcroît, en Belgique, s’ajoutent les contradictions d’une question nationale qui fait partie de l’ensemble de la lutte des classes.

Tout démontrait que les conditions avaient mûri pour que la classe ouvrière, les masses laborieuses des pays capitalistes industrialisés connaissent un nouvel éveil, soient à même de déployer des luttes d’envergure ; tout démontrait que la classe ouvrière, les masses laborieuses, devaient se préparer à des combats décisifs.

Il faut un parti marxiste-léniniste

C’est pourquoi nous devions reconstituer d’urgence un véritable Parti Communiste.

Il le fallait pour que la classe ouvrière, les masses laborieuses, ripostent aux assauts du grand capital, de son Etat et de son chef de file de Washington. Il le fallait pour que la lutte révolutionnaire des travailleurs de Belgique puisse se déployer, passer à la contre-offensive, porter des coups à l’ennemi de classe et manifester concrètement sa solidarité agissante avec les autres peuples et nations en lutte pour leur libération, en lutte contre les menaces, chantages et agressions impérialistes.

Il le fallait pour que le réformisme sous toutes ses formes – P.S. Biste, révisionniste ou trotskiste – soit implacablement, systématiquement dénoncé, soit ainsi isolé, battu, balayé, condition indispensable pour que la lutte de la classe ouvrière, des masses laborieuses puisse être victorieuse.

Il le fallait aussi parce que notre analyse scientifique, marxiste-léniniste de la situation internationale et de la situation dans notre pays montrait que nous pouvions connaître dans un délai historique relativement court une situation révolutionnaire en Belgique même, et qu’étant donné l’aggravation rapide de la crise générale du capitalisme, cette situation révolutionnaire pouvait apparaître brusquement.

Être prêts à toutes éventualités

Une situation révolutionnaire peut surgir à la suite de victoires du mouvement révolutionnaire de libération nationale notamment, dans le cas de la Belgique, par suite de défaites – inéluctables dans la guerre que les colonialistes belges mènent de concert avec les impérialistes yankees et sous leur direction, contre le vaillant peuple congolais.

Elle peut surgir par suite de l’éclatement d’une grande crise économique inévitable aussi tant que subsistent le capitalisme, l’impérialisme.

Elle peut surgir aussi, en Belgique, de l’aggravation de l’oppression des peuples wallons, flamand et de Bruxelles et de la répression de leurs revendications de caractère national et démocratique par l’Etat bourgeois unitariste.

Cette situation révolutionnaire peut surgir suite à l’accentuation des contradictions inter-impérialistes, de l’éclatement d’une guerre inter-impérialiste, ou même d’une guerre mondiale toujours possible tant que l’impérialisme existe, notamment tant que subsiste l’impérialisme américain, principale force d’agression et de guerre dans le monde.

Elle peut surgir à la suite des effets de la politique de l’impérialisme américain, rapace et visant à la domination mondiale, elle peut notamment surgir par suite des conséquences de la colonisation américaine du pays.

A cet égard, notre Parti a décelé une des possibilités du développement du processus révolutionnaire en Belgique.

Le combat commun du peuple wallon, du peuple flamand et du peuple de Bruxelles pour leurs objectifs nationaux et démocratiques, pour assurer leur autodétermination, se donne pour objectif la conquête du fédéralisme et de l’indépendance nationale contre l’impérialisme américain, ses acolytes de la haute finance « belge », leurs collaborateurs et leurs valets, contre tous les tenants de la trahison nationale.

Or ce combat, pour être mené jusqu’au bout, doit nécessairement poser la question du pouvoir, de son caractère de classe, c’est-à-dire qu’il implique alors la nécessité de la destruction de l’appareil de l’État bourgeois unitariste et de l’instauration de la démocratie populaire, qui, une fois les tâches nationales et démocratiques accomplies, pourra aborder la réalisation des tâches de la révolution socialiste.

Des critères auxquels notre Parti marxiste-léniniste doit répondre

Pour que la situation révolutionnaire puisse déboucher sur une victoire de la révolution, il faut un Parti révolutionnaire apte à être son guide et organisateur. L’expérience a démontré que lorsqu’il n’y a pas un tel Parti, ou encore lorsqu’il est insuffisamment préparé à l’accomplissement de ses tâches historiques, alors le pouvoir du capital financier se maintient, ou est rétabli par la contre-révolution, intérieure et internationale, malgré l’existence d’une situation révolutionnaire.

Tel a été le cas, par exemple, en Europe occidentale et centrale à la fin de la première guerre mondiale et directement après celle-ci.

Le Parti marxiste-léniniste dit se forger, se tremper, se renforcer, se lier toujours plus profondément aux masses, éduquer celles-ci, les préparer à l’accomplissement des tâches de la révolution, au cours de tout un processus, d’une série de luttes immédiates et quotidiennes. Car les exploiteurs, les oppresseurs, ne cèderont jamais le pouvoir de bon gré, sans opposer une résistance acharnée.

Pour que le pouvoir du Capital puisse être abattu, et que la dictature du prolétariat puisse être instaurée, il faut que soient réunis à la fois les conditions objectives, c’est-à-dire une situation révolutionnaire favorable, et les facteurs subjectifs, c’est-à-dire la classe ouvrière, son parti et ses alliés élevés à un degré de conscience et de combativité qui leur permette d’affronter victorieusement les tâches de la révolution et de consentir les sacrifices nécessaires pour arracher la victoire.

Lorsque nous avons reconstitué notre organisation sur la base du marxisme-léninisme, nous avons implicitement condamné ceux qui auraient voulu en faire un club de discussion sur le marxisme ou limiter son activité à celle d’un « cercle d’études sur le marxisme-léninisme ». Pour nous, il ne s’agit pas seulement d’« expliquer le monde, il s’agit de le transformer ». Quand le Parti définit sa ligne politique marxiste-léniniste, c’est pour l’appliquer. Nous avons voulu reconstruire, et nous avons effectivement reconstruit, ce que Lénine a appelé une « unité politique opérante », un véritable Parti marxiste-léniniste, réalisant effectivement son rôle d’avant-garde dans les luttes actuelles et devenant, au travers de son action constante, persévérante, tenace et ferme, le Parti qui pourra être le guide et l’organisateur du mouvement révolutionnaire, de la révolution.

Les communistes de Belgique, c’est-à-dire les marxiste-léninistes, ont lutté et luttent pour que ce Parti réponde aux critères d’un parti marxiste-léniniste dans les conditions concrètes de notre pays à l’heure actuelle.

Le Parti doit faire de la théorie scientifique du marxisme-léninisme la base idéologique de son activité, le guide pour son action.

Le Parti doit être capable d’élaborer une ligne politique appliquant la vérité universelle du marxisme-léninisme aux conditions concrètes actuelles de notre pays. Cette ligne politique marxiste-léniniste est élaborée sur la base de l’analyse scientifique, marxiste-léniniste, des conditions objectives, notamment de la situation des classes et couches sociales, et, d’une façon plus générale, sur la base de l’analyse de la situation de notre pays et dans le monde, au travers de la pratique, de l’action du Parti et des masses. Elle marque une ligne de démarcation nette et totale à l’égard de toutes les formes de l’idéologie bourgeoise, notamment à l’égard de toutes les espèces de réformisme, à l’égard du révisionnisme moderne. Elle doit permettre au Parti de mener son activité sur tous les fronts de la lutte des classes, dans les domaines idéologique, politique, de l’action revendicative et de l’organisation.

Le Parti doit éduquer ses membres pour qu’ils soient des militants révolutionnaires marxistes-léninistes. Il doit s’appliquer à connaître les revendications et besoins immédiats du peuple travailleur, à appuyer ses luttes quotidiennes, à y participer et à les diriger en tant qu’avant-garde, à élever la conscience des masses populaires, dans l’esprit du marxisme-léninisme, jusqu’à la compréhension de la nécessité de faire la révolution, de détruire la machine d’Etat bourgeois, d’instaurer la démocratie populaire, la dictature du prolétariat afin de réaliser jusqu’au bout les revendications nationales et démocratiques, et les tâches de la révolution socialiste.

Le Parti doit être apte à mener une activité politique de masse, propre, autonome, sur la base de sa ligne marxiste-léniniste dans le domaine de l’agitation et de la propagande et dans le déclenchement, l’organisation et la direction des luttes de la classe ouvrière, des travailleurs, des masses populaires.

L’action politique du Parti doit réaliser la synthèse, la fusion de son activité d’avant-garde dans les luttes actuelles des masses populaires avec la préparation conséquente de la classe ouvrière, du peuple travailleur à la réalisation du but final.

Par rapport aux autres organisations des travailleurs, aux organisations populaires, le Parti doit, dans la pratique, réaliser sa fonction de forme suprême de l’organisation de classe du prolétariat. Il défend, met en avant et fait valoir les intérêts supérieurs de l’ensemble du mouvement ouvrier, des masses laborieuses, de la révolution prolétarienne.

Le Parti doit toujours être prêt à toutes éventualités, doit savoir en toutes circonstances combiner le travail légal avec le travail clandestin illégal. Il doit être capable de mener la lutte sur les divers fronts sous différentes formes, il doit être capable de passer rapidement d’une forme de lutte à l’autre.

Le parti pratique l’internationalisme prolétarien et soutient la lutte et les efforts des travailleurs, classes, peuples et nations révolutionnaires dans le monde. L’entraide et l’appui mutuels dans les relations entre tous les partis marxistes-léninistes constituent un des aspects, une des applications pratiques du principe révolutionnaire de l’internationalisme prolétarien.

Les Partis marxistes-léninistes sont tous indépendants et égaux en droits.

Le Parti est responsable devant la classe ouvrière, devant les peuples de Belgique et devant l’ensemble du mouvement communiste marxiste-léniniste international dont il est un élément constitutif et organique. Il est uni aux Partis frères et organisations sœurs marxistes-léninistes du monde entier par l’idéologie et la lutte communes.

Le Parti doit être capable d’être le promoteur d’un vaste front uni populaire, unissant autour du prolétariat les autres couches de la population laborieuse, les larges masses populaires, et devenant, le moment venu, un front uni révolutionnaire.

Le Parti doit être capable de devenir et de rester le guide du Front Uni Populaire, et ce dans la lutte, par les mérites de son activité au service du peuple que celui-ci peut vérifier, par sa propre expérience, dans l’action : c’est une condition indispensable pour que le Front Uni Populaire soit dirigé par la classe ouvrière et pour qu’il puisse ainsi mener victorieusement jusqu’au bout, par la révolution, son combat pour ses objectifs fondamentaux.

Le Parti doit être l’avant-garde militante et combative du prolétariat, organisant les éléments les plus conscients de la classe ouvrière et du peuple.

Le Parti doit appliquer les principes et règles de fonctionnement léninistes. Il doit avoir un style de travail révolutionnaire, marxiste-léniniste.

Le Parti et ses membres doivent pratiquer la critique et l’auto-critique pour améliorer leur activité révolutionnaire, pour éliminer leurs défauts et leurs erreurs, pour élever leurs niveaux idéologique et politique : ce faisant le Parti contribue par là aussi à éduquer le peuple.

Le Parti doit être capable de se donner une direction marxiste-léniniste politiquement forte et ferme.

Le Parti est édifié sur les principes du centralisme démocratique, c’est-à-dire de la centralisation basée sur la démocratie et de la démocratie à direction centralisée. L’idéologie et la ligne marxistes-léninistes du Parti, la stricte observance des principes et règles léninistes de fonctionnement, notamment de la discipline volontairement consentie, assurent la cohésion, l’unité de volonté et d’action du Parti, font sa force.

C’est en réalisant toutes ces conditions que le Parti pourra se lier profondément aux masses et devenir le dirigeant, l’Etat-Major du prolétariat, des masses laborieuses, le guide et l’organisateur du combat révolutionnaire, de la révolution.

C’est parce qu’il a suivi cette ligne de conduite que notre Parti s’est affirmé depuis sa reconstitution en 1963, qu’il a remporté des succès croissants, que la classe ouvrière, les masses populaires ont porté des coups toujours plus sensibles à l’ennemi de classe, à l’impérialisme américain, à ses acolytes de la haute finance « belge », à leurs laquais réformistes et autres, à leurs collaborateurs les révisionnistes khrouchtchéviens. C’est grâce à l’action de notre Parti que la classe ouvrière, les larges masses populaires ont élevé le niveau de leurs luttes contre la trahison nationale, contre l’Etat bourgeois unitariste, pour leurs revendications, pour la défense des libertés démocratiques, pour la conquête du fédéralisme et de l’indépendance nationale, qu’elles ont développé toujours plus avant la solidarité agissante avec les classes, peuples et nations révolutionnaires en lutte contre les impérialistes ayant pour chef de file l’impérialisme américain.

CHAPITRE V

L’ENNEMI NOUS ATTAQUE PARCE QUE NOUS SOMMES DANS LA BONNE VOIE

Depuis sa reconstruction sur la base du marxisme-léninisme en 1963, notre Parti a fait l’objet d’innombrables attaques de toutes sortes.

Il y a eu les attaques venant ouvertement de l’ennemi, de l’extérieur. Il y a eu l’unanime campagne de tous les valets de plume de la bourgeoisie qui sont aussi, en Belgique, ouvertement ou hypocritement, les laquais de l‘impérialisme américain.

Et bien entendu, la radio gouvernementale s’est jointe à ce chœur.

« Jeune Europe », « Europe-Magazine », « La Libre Belgique », « Le peuple, », « La Gauche » trotskiste, « Le Drapeau Rouge » khrouchtchévien, tous les partis prétendument « nationaux » et antinationaux en fait, du P.S.C. au parti révisionniste et l’U.G.S., les caïds syndicaux à leur service, ont rivalisé et rivalisent de haine anticommuniste, de perfidie, de calomnies contre notre Parti.

Dans leur propagande mensongère, tous ces messieurs, en nous attaquant, n’hésitent pas à tenir les propos les plus contradictoires.

Il est vrai que l’échec de leurs campagnes les a obligés souvent à changer de thèmes.

« Groupuscule », « aventuriers », « diviseurs », « irresponsables », « faussaires », « agents de l’étranger », « sectaires délirants », « gangsters », « fous », « provocateurs », voilà un échantillonnage des insultes qui leur tiennent lieu généralement d’« arguments ».

La haine manifestée ainsi par l’impérialisme et ses collaborateurs démontre qu’ils ont vu en nous leurs ennemis implacables et les représentants d’avant-garde de la classe ouvrière, des masses populaires.

Les travailleurs qui nous ont lus, qui nous ont entendus, qui nous ont vus à l’action dans la lutte contre l’exploitation et l’oppression, au Borinage et à Liège, à Charleroi et au Limbourg, dans la région du Centre et à Anvers, à Bruxelles, ont pu constater que nous n’étions pas tels que le décrivaient les mensonges de leurs ennemis. Notre activité dans la lutte des classes a démasqué les calomnies et les calomniateurs.

La violence de nos ennemis, qui sont ceux de la classe ouvrière, n’a pas été seulement verbale. Leurs excitations ont été accompagnées d’attaques physiques contre nos camarades de la part des révisionnistes khrouchtchéviens et de fascistes de « Jeune Europe » comme de la part de la police et selon leurs procédés coutumiers, ces agresseurs, ont de surcroît, en provocateurs qu’ils sont, crié à l’agression.

La machine de l’Etat bourgeois, la répression ont sévi, ce qui souligne en fait la peur des oppresseurs face à l’action de notre Parti.

Intimidations, pressions, menaces, perquisitions, saisies de tracts et de « La Voix du Peuple », poursuites judiciaires, condamnations à des amendes et à des peines de prison, sauvages agressions policières contre des manifestations, arrestations arbitraires, ont frappé nos militants, nos organisations et celles du front uni populaire, pour tenter de briser le développement de l’action des masses populaires avec notre Parti à l’avant-garde.

Mais les militants du Parti se sont affermis en affrontant ces épreuves et de nombreux travailleurs ont compris par ces événements que l’Eat bourgeois unitariste était un instrument d’oppression au service des exploiteurs, de la politique antipopulaire et de trahison nationale.

De faux amis, des pusillanimes et des lâches ont tenté, en vain, de nous faire participer à leur peur. Ces opportunistes ont voulu s’attaquer à notre juste, ferme et conséquente ligne marxiste-léniniste.

Tous ces pleutres nous prétendaient « isolés », parce que l’ennemi et eux-mêmes nous attaquaient de toutes parts. Aveugles qui ne voulaient pas voir que les exploiteurs, les oppresseurs, ne peuvent pas plus détruire le marxisme-léninisme que supprimer la lutte de classes, que tant que le Parti est marxiste-léniniste, applique correctement le marxisme-léninisme aux conditions concrètes du pays, il sera indestructible. Aveugles qui ne voulaient pas voir que c’est l’ennemi de classe et ses valets qui sont de plus en plus isolées, que le Parti allant toujours plus avant, multipliant et renforçant ses liens avec les masses populaires, en éduquant celles-ci dans l’esprit du marxisme-léninisme, accroît sans cesse l’isolement de l’impérialisme américain, de ses acolytes et de ses valets.

La tactique policière du cheval de Troie

Mais l’ennemi n’a pas seulement utilisé les attaques venant de l’extérieur pour tenter d’affaiblir le Parti, de le détruire. Il a aussi utilisé la tactique du « cheval de Troie ».

La bourgeoisie a toujours essayé et essayera toujours d’infiltrer des provocateurs dans les rangs révolutionnaires. C’est ce que font les polices officielles, secrètes ou « privées » de l’ennemi, avec la C.I.A. comme centre international de la subversion contre-révolutionnaire.

La tactique de ces provocateurs varie selon les circonstances. Tantôt ils tentent de semer le découragement dans les rangs des révolutionnaires, de semer la zizanie entre eux, de jeter la suspicion sur les bons militants et de les calomnier, d’affaiblir les organisations révolutionnaires en provoquant et envenimant des divergences, des conflits personnels ou d’importance mineure, en encourageant les faiblesses de certains, en excitant des rivalités malsaines, en provoquant le « chauvinisme » régional et l’hostilité entre les organisations du Parti.

Tantôt ils essaient de dénaturer la ligne du Parti, d’en faire une ligne opportuniste ou sectaire, ou de faire tomber le Parti dans des provocations.

Ou encore, ils se présentent comme des « défenseurs » de la juste ligne du Parti, ils feignent le « dévouement » dans le but d’accéder à des postes importants et, tout en menant en sous-main un travail de délation et de désagrégation, ils préparent le coup qu’ils espèrent porter au Parti, à la cause du peuple travailleur lors d’un moment important de la lutte.

Le gangster fasciste, agent de la C.I.A., Massoz fut un exemple de ce type de provocateur. Il tenta bien, à quelques reprises de déformer la ligne du Parti dans son application, principalement dans un sens opportuniste, et aussi dans un sens aventuriste. Mais la vigilance du Parti et de sa direction lui montrait sans cesse qu’il n’avait guère de possibilités à cet égard et que son travail de sape allait être découvert. D’autre part, le Parti recueillait un ensemble de présomptions selon lesquelles Massoz était à la merci des services policiers.

Sur le point d’être démasqué, Massoz passa à l’attaque ouverte contre le Parti, ses militants, ses dirigeants. En procédant à l’agression armée contre des locaux du Parti, il apporta une preuve de plus que les agents de la C.I.A. sont des gangsters fascistes et que les services policiers sont en Belgique, pays satellite de l’impérialisme américain, mis au service de la C.I.A.

De « l’affaire Massoz » les communistes peuvent tirer des enseignements utiles pour mieux connaître et combattre les tactiques et méthodes utilisées par les services policiers, notamment par ceux des yankees-nazis.

Elle montre aussi comment, grâce au fonctionnement marxiste-léniniste du Parti, grâce à l’élévation du niveau idéologique et politique du Parti, de ses organisations et de ses militants, grâce au renforcement de l’esprit du Parti, il est possible de déjouer les manœuvres des agents stipendiés de l’ennemi, d’annihiler leur travail de sape et de les démasquer.

Il est d’autre part significatif de constater que les dirigeants trotskistes de l’U.G.S. – qui considèrent que nous sommes des calomniateurs lorsque nous disons que l‘impérialisme américain a pris la relève de Hitler – attaquèrent une fois de plus le Parti parce qu’il avait dénoncé Massoz comme agent de la C.I.A.

Les khrouchtchéviens, eux, présentèrent calomnieusement l’agression de Massoz comme « un règlement de compte à coups de révolver entre marxistes-léninistes », tandis que le groupe opportuniste antiparti récemment démasqué a tenté d’exploiter ces événements pour abattre la direction marxiste-léniniste du Parti afin de transformer celui-ci en un nouveau parti révisionniste.

L’« affaire Massoz » présente plus d‘un point de ressemblance avec le cas de Malinovski en Russie, avant la Révolution. Malinovski était un provocateur stipendié de l’Okhrana tsariste, membre du Parti bolchévik, président de la fraction parlementaire bolchévik à la Douma, et qui réussit à devenir en 1912 membre du Comité Central bolchévik.

Les trotskistes et les menchéviks ont aussi, à ce propos, attaqué calomnieusement Lénine, le Parti bolchévik et sa ligne politique révolutionnaire.

Disons enfin, que les révolutionnaires doivent se garder de tomber dans l’« espionnite ». La vigilance ne peut signifier la suspicion non fondée, la méfiance généralisée qui font le jeu de l’ennemi et désagrègent le Parti.

La tactique « politique » du cheval de Troie

L’ennemi dans ses attaques contre le Parti Communiste, pour essayer de l’affaiblir, de le désagréger, de le détruire, de le transformer en parti réformiste, utilise et utilisera toujours dans le domaine de la lutte politique aussi, la tactique du cheval de Troie, il tentera de provoquer la subversion politique au sein du Parti.

Il compte, pour ce faire, sur l’activité néfaste, délétère, d’éléments opportunistes. Ceux-ci peuvent s’être introduits au sein du Parti dans le but prémédité de le faire dégénérer en parti révisionniste. Il peut s’agir de membres qui se croient marxistes-léninistes mais qui sont en réalité des révisionnistes inconscients. Ce peut encore être des militants qui capitulent devant la pression de l’impérialisme, qui tombent sous l’influence bourgeoise et qui dégénèrent politiquement.

Ces éléments opportunistes cherchent un appui parmi les militants idéologiquement, politiquement faibles, encore partiellement sous l’influence de conceptions non-prolétariennes

L’expérience a démontré comment la coalition d’éléments opportunistes, leurs manœuvres et leur travail fractionnel, ont pu mettre en danger l’existence de partis communistes, ont pu même réussir effectivement dans certains cas à les transformer en partis révisionnistes, comme c’est le cas en Union Soviétique et dans d’autres pays.

Cette dégénérescence du Parti se produisit, en Belgique aussi, dans les années qui précédèrent la scission de 1963 et la reconstruction du Parti sur la base du marxisme-léninisme.

Depuis lors, l’expérience a de nouveau démontré que la vigilance doit être constante, sans cesse en éveil, pour protéger le Parti contre la réapparition de tels phénomènes : dans le monde actuel, la lutte de classes ne cesse jamais et elle se déroule aussi au sein du Parti sur les plans idéologique, politique et d’organisation, sous la forme du combat pour la pureté du marxisme-léninisme contre le révisionnisme, pour la ferme application de la ligne marxiste-léniniste, contre toutes les déviations opportunistes, sectaires ou dogmatiques.

Un groupe antiparti typique

L’exemple récent de la lutte pour démasquer, isoler et éliminer un petit groupe d’opportunistes antiparti est caractéristique.

La plate-forme « politique » de ces opportunistes et les méthodes utilisées par eux sont typiques.

Le profil social du groupe est donné par sa composition : il s’agit de quelques petits bourgeois, de personnes ayant conservé une mentalité profondément bourgeoise ou petite-bourgeoise. Ils refusent de se débarrasser de cette mentalité, de faire le moindre effort dans ce sens, de devenir des révolutionnaires. Ils refusent de se régénérer dans le creuset de la formation idéologique marxiste-léniniste et de l’activité révolutionnaire du Parti, de consentir au dévouement, au travail acharné et plein d’abnégation, aux sacrifices, qu’exige l’action militante des communistes. Ils refusent de mettre les intérêts collectifs du Parti, de la classe ouvrière, des masses laborieuses, de la révolution prolétarienne mondiale, au-dessus de leur intérêt personnel.

Ces personnages sont marqués par les conceptions révisionnistes, trotskistes ou nationales–chauvines.

Ils se sont coalisés dans une opposition qu’ils affirment eux-mêmes totale, radicale et antagoniste, à la juste ligne marxiste-léniniste du Parti, ligne qu’ils qualifient de « fausse, erronée ».

A l’analyse concrète, approfondie, marxiste-léniniste, de la situation objective, de la lutte des classes, des contradictions fondamentales existant actuellement en Belgique et dans le monde, analyse sur laquelle le parti s’est appuyé pour élaborer sa ligne politique, le groupe antiparti n’oppose rien d’autre qu’une accusation sans fondement, calomniatrice selon laquelle cette analyse faite par le Parti serait « subjectiviste ». Cette affirmation a pour but de dénigrer la ligne marxiste-léniniste du Parti, et constitue une vaine tentative pour « justifier » son rejet total par le groupe des opportunistes.

Au travers du fatras, des incohérences, propres à tous les opportunistes, apparaissent les traits de la ligne noire, totalement révisionniste du groupe antiparti.

L’examen des positions opportunistes et des procédés du groupe antiparti, l’étude du processus au terme duquel le Parti a démasqué ce groupe, constituent un enseignement utile que tous les camarades du Parti doivent étudier, qui peut contribuer à leur formation politique.

Comment le groupe antiparti fut démasqué

Le Parti s’aperçut tout d’abord que sa ligne et les décisions prises pour la mettre en pratique n’étaient pas appliquées par certains responsables.

Bien plus et en opposition totale avec la ligne du Parti, en mars 1965, à l’occasion de la préparation par le Parti d’une manifestation de solidarité avec le peuple vietnamien, ces éléments opportunistes avaient fait des propositions d‘« unité d’action » à la direction trotskiste de l’U.G.S. et aux dirigeants khrouchtchéviens d’organisations révisionnistes, et ce abusivement au nom d’un « bureau politique de la Fédération bruxelloise du Parti » mais en réalité à l’insu du Comité Fédéral, de la direction nationale et des membres du Parti. Le Parti et sa Fédération bruxelloise dénoncèrent les trahisons révisionnistes et trotskistes, démontrèrent que l’« unité d’action » avec ceux qui notamment soutenaient la supercherie des prétendues « négociations de paix sans conditions », de Johnson contre le peuple vietnamien, était elle aussi, une trahison.

Ces mêmes éléments opportunistes avaient aussi révélé à plusieurs reprises leur capitulationnisme, leur déviation à l’occasion de diverses actions et de leur préparation : ce fut le cas notamment à l’égard de manifestations anti-Tshombé (décembre 64-janvier 65), de la manifestation de solidarité avec le peuple vietnamien et avec les mineurs de la Batterie et Tamines, à l’égard de la participation massive sur des bases correctes à la Marche Anti-Atomique de la Jeunesse pour la transformer en véritable manifestation contre l’impérialisme américain, pour chasser l’OTAN, pour l’indépendance nationale, pour la solidarité avec le peuple vietnamien et avec le peuple congolais.

Le contrôle de l’application des décisions prises, le développement de la critique et de l’autocritique au sein du Parti permirent de déceler que cette non-application de la ligne du Parti à certains échelons n’était pas accidentelle, qu’elle était systématique.

Dès la fin de l’année 1965, il apparut que cette opposition à l’application de la ligne et des décisions du Parti avait pris l’allure d’un véritable sabotage, les éléments antiparti s’abstenant intentionnellement de mobiliser les militants de la Fédération bruxelloise dans toutes les actions décidées par le Parti.

Face aux critiques venant à la fois de la base et de la direction du Parti, ces éléments opportunistes se comportèrent en caïds qui se croyaient intouchables, ne tenant aucun compte des blâmes qui leur étaient adressés, traitant d’une façon méprisante et calomniant les camarades qui voulaient les aider et aider le Parti par leurs critiques, insultant les organisations de la Fédération bruxelloise et la direction du Parti.

Lorsque le Bureau Politique intervint pour faire appliquer la ligne du Parti, ils tentèrent de l’isoler, de le couper de la Fédération bruxelloise, en parlant de « double direction » : ils montraient par là qu’ils se considéraient eux-mêmes comme une direction opposée à celle du Parti.

Le direction du Parti s’aperçut aussi que ces éléments antiparti ne communiquaient même pas les décisions du Comité Central et du Bureau Politique aux organismes dont ils faisaient partie, qu’ils tentaient de dépolitiser la Fédération bruxelloise, qu’ils essayaient de liquider le fonctionnement politique régulier des organismes du Parti.

Chaque fois que, par suite de leurs attaques contre le Parti et sa ligne, le Bureau Politique déploya largement la critique de l’opportunisme au sein de la Fédération bruxelloise, les antiparti furent isolés et battus politiquement à plate couture. C’est ainsi que lors de la préparation de la Conférence fédérale de Bruxelles de mars 1965, les capitulards tentèrent en vain de démoraliser les militants : la conférence fédérale condamna à la quasi-unanimité le défaitisme par lequel le groupe antiparti essayait d’introduire son opportunisme.

Peu après, en juin 1965, les opportunistes antiparti, par la voix de Delogne et Moerenhout, passèrent à une attaque ouverte, au Bureau Politique contre le Parti et sa ligne marxiste-léniniste. C’est à cette occasion qu’ils allèrent jusqu’à nier que le Parti existât, à le menacer de scission « prédisant » sa disparition s’il persistait dans sa ligne marxiste-léniniste.

Se voyant battus politiquement une fois de plus, Delogne fit une autocritique et Moerenthout vota les critiques qui lui furent adressées par tout le Bureau Politique. Ce n’était que duplicité : les opportunistes continuèrent à manœuvrer contre le Parti. Plus tard, d’ailleurs, revenant sur la critique qu’ils avaient acceptée, ils déclarèrent maintenir entièrement leur position antérieure.

Mais les succès constants et grandissant remportés par le Parti grâce à l’application de sa juste ligne marxiste-léniniste, y compris à Bruxelles en dépit du sabotage du groupe antiparti, ainsi que la vigilance de la direction du Parti rendaient de plus en plus difficile le travail de sape de ce groupe.

Se sentant sur le point d’être démasqué, le groupe antiparti tenta de passer à l’application d’un véritable complot en essayant de manipuler des éléments qu’ils croyaient politiquement faibles ou conciliateurs et libéralistes. Ce complot visait rien moins qu’à éliminer de la direction du Parti, et du Parti lui-même, les camarades qui se tenaient fermement sur les positions marxistes-léninistes.

Indignés, les honnêtes camarades qui avaient été l’objet de tentatives de manipulations de la part du groupe antiparti dénoncèrent ces manœuvres. Bientôt les propos mêmes des membres du groupe antiparti allaient ouvertement confirmer l’existence de ce complot et révélèrent que les opportunistes s’étaient constitués en faction avec une direction et une « ligne » opposées à la direction et à la ligne du Parti.

Sachant d’expérience que, dans la lutte idéologique et politique ouverte au sein du Parti, ils ne pouvaient qu’essuyer un nouvel et définitif échec, les opportunistes essayèrent de désagréger le Parti en déchaînant une sordide campagne de diversions, de mensonges, de suspicion, de dénigrement, d’insultes, de calomnies contre le Parti et les militants qui défendaient et appliquaient fermement la juste ligne marxiste-léniniste du Parti. Pris en flagrant délit de mensonge permanent et systématique, ils appliquèrent la tactique du voleur criant « au voleur ».

Sur la pente de la dégénérescence opportuniste, le groupe antiparti a été jusqu’au bout, jusqu’à reprendre le langage hystérique et délirant des pires ennemis du Parti, jusqu’à la provocation.

Complètement démasquée et isolée, rejetée avec dégoût par le Parti unanime, la fraction antiparti utilisa l’« argument » habituel des déviationnistes petits-bourgeois de tous les temps lorsqu’ils se savent battus : la direction du Parti serait « autocratique », les militants du Parti seraient des « suivistes » et c’est pour « délit d’opinion » que ces opportunistes auraient été condamnés.

C’est en pleine connaissance de cause que le Parti s’est prononcé : il a donné dans ce cas aussi un exemple de fonctionnement démocratique en menant la lutte idéologique et politique, en portant à la connaissance de tous les membres les écrits des opportunistes antiparti, en donnant à ceux-ci la parole à tous les échelons dont ils faisaient partie. La lecture de leurs écrits, leur audition, furent édifiants pour tous les militants et constituèrent un bon enseignement par l’exemple négatif de ce que voulaient et de ce qu’étaient des opportunistes incorrigibles, devenant de ce fait des ennemis du Parti.

Pour le groupe antiparti, c’est être ou des « autocrates » ou des « suivistes » que de rejeter catégoriquement et de dénoncer sa ligne opportuniste, que d’appliquer fermement et de faire appliquer la juste ligne marxiste-léniniste du Parti.

Quant au « délit d’opinion », le Parti dit catégoriquement qu’en effet il n’y a pas de place en son sein pour « toutes les opinions », pour le « droit de tendance » anti-marxiste-léniniste, pour ceux qui rejettent la discipline du Parti et refusent d’appliquer sa ligne et ses décisions, pour les fractionnistes, pour ceux qui se livrent à des manoeuvres antiparti, pour les opportunistes incorrigibles, pour les trotskistes camouflés, pour les révisionnistes invétérés.

Le Parti a répondu au groupe fractionnel opportuniste ce que Lénine répliquait aux opportunistes économistes qui criaient à l’époque « Vive la liberté de critique » :

« Petit groupe compact, nous suivons une voie escarpée difficile, nous tenant fortement par la main. De toutes parts nous sommes entourés d’ennemis, et il nous faut marcher presque constamment sous leur feu. Nous nous sommes unis en vertu d’une décision librement consentie, précisément afin de combattre l’ennemi et de ne pas donner dans le marais d’à côté, dont les hôtes, dès le début, nous ont blâmés d’avoir formé un groupe à part et préféré la voie de la lutte à la voie de la conciliation. Et certains d’entre nous de crier : Allons dans ce marais ! Et lorsqu’on leur en fait honte, ils répliquent : Quels gens arriérés vous êtes ! N’êtes-vous pas honteux de nous dénier la liberté de vous inviter à suivre une vie meilleure ! Oh ! oui, Messieurs, vous êtes libres non seulement d’inviter, mais d’aller où bon vous semble, fût-ce dans le marais : nous trouvons même que votre véritable place est précisément dans le marais, et nous sommes prêts, dans la mesure de nos forces, à vous aider à y transporter VOS pénates. Mais alors lâchez-nous la main, ne vous accrochez pas à nous et ne souillez pas le grand mot de liberté, parce que, nous aussi, nous sommes « libres » d’aller où bon nous semble, libres de combattre aussi bien le marais que ceux qui s’y acheminent « ! ». (Lénine : « Que faire ? »)

Le processus de dégénérescence du groupe antiparti nous montre que dans la lutte de l’idéologie marxiste-léniniste, de l’idéologie révolutionnaire du socialisme scientifique contre l’idéologie bourgeoise, il n’y a pas de troisième voie. Tout abandon de l’idéologie marxiste-léniniste, tout éloignement par rapport à celle-ci signifie le passage à l’idéologie bourgeoise. Les opportunistes incorrigibles abandonnent l’armée de la révolution, passent du coté de l’ennemi de classe, deviennent objectivement ses agents, deviennent inévitablement des traîtres politiques, des ennemis du Parti.

Il ne suffit pas de se prétendre marxiste-léniniste pour l’être réellement.

Un vrai marxiste-léniniste, un vrai communiste, se sert de la théorie marxiste-léniniste, de la pensée de Mao Tsé-toung, pour mettre la théorie en pratique, pour contribuer à transformer le monde.

Ceux qui se prétendent marxistes-léninistes, qui se réfèrent même à des citations de Lénine ou de Mao Tsé-toung mais qui s’opposent dans les faits, dans la pratique, au marxisme-léninisme, à la pensée de Mao Tsé-toung, n’en sont pas moins des anti-marxistes-léninistes, des opportunistes.

Ligne marxiste-léniniste contre ligne révisionniste

L’expérience a démontré une fois encore que c’est par la lutte idéologique et politique que le Parti est à même d’une part de rééduquer, de transformer, de guérir les militants qui se trompent mais sont capables de se corriger avec l’aide du Parti, qu’il est à même d’autre part de démasquer et d‘éliminer les éléments incorrigibles.

But final, principes, objectifs fondamentaux du programme du Parti, aspects essentiels de sa ligne

Les opportunistes antiparti ont été démasqués parce que le Parti est une unité politique opérante, parce qu’il est effectivement l’avant-garde révolutionnaire de la classe ouvrière, parce qu’il en contrôle constamment la justesse par la pratique, parce qu’il vérifie l’activité révolutionnaire concrète de ses militants, parce qu’il applique les règles léninistes de fonctionnement, notamment le centralisme démocratique, la critique et l’autocritique, le contrôle de l’application des tâches et particulièrement la mise en pratique des décisions politiques.

Les insultes calomniatrices, monstrueuses et nihilistes du groupe de opportunistes contre le Parti et sa ligne, sont autant d’attaques contre les principes marxistes-léninistes, contre la préparation du Parti, de la classe ouvrière, des masses laborieuses à l’accomplissement des tâches historiques du prolétariat, du but final de l’action du Parti qui est celui de la lutte de classe du prolétariat. Ce sont autant d’attaques contre la lutte actuelle, conséquence menée par le Parti sur tous les fronts, pour les revendications immédiates du travail, pour chasser l’OTAN, contre la trahison nationale et la fascination du régime, contre l’impérialisme américain, contre son occupation et sa colonisation du pays, contre ses acolytes de la haute finance et l’Etat bourgeois unitariste, pour l’autodétermination du peuple wallon, du peuple flamand et du peuple de Bruxelles par la conquête du fédéralisme et de l’indépendance nationale, pour la démocratie populaire.

Ce sont autant d’attaques contre l’internationalisme prolétarien que le Parti a pratiqué concrètement, notamment à l‘égard de la lutte héroïque du peuple vietnamien contre les agresseurs yankees-nazis, à l’égard du combat de libération nationale du peuple congolais contre les colonialistes belges et américains.

Qu’est-ce qui émarge en effet des propos, des dizaines de pages de diatribes des membres du groupe opportuniste contre le Parti et sa ligne ?

Il est tout d’abord significatif que ces opportunistes ne disent pas un mot ni du but final, ni des principes, ni des objectifs fondamentaux du programme du Parti, des aspects essentiels de sa ligne. Pas un mot sur la nécessité pour le Parti, la classe ouvrière, les masses laborieuses, de se préparer à faire face à une situation révolutionnaire qui peut se présenter brusquement, pas un mot sur l’orientation politique et les mesures à prendre dès à présent dans ce but. Pas un mot sur la lutte contre la fascination du régime ; pas un mot sur la nécessité pour le parti d’être prêt à toute éventualité, d’être prêt à faire face à des changements brusques de situation, d’être capable dès à présent de mener simultanément son travail légal et le travail clandestin, d’être à même de passer rapidement d’une forme à l’autre d’activité politique. Pas un mot de la lutte contre l’impérialisme américain et ses acolytes de la haute finance « belge », contre leurs valeurs et collaborateurs. Pas un mot de dénonciation de la social-démocratie, du P.S.B. en tant que principal soutien social, politique de l’impérialisme américain en Belgique ; pas un mot de dénonciation du révisionnisme moderne, avec ou sans Krouchtchev, en tant que « théorie » et pratique de collaboration avec l’impérialisme américain, de ce révisionnisme moderne qui est aussi un soutien social, politique de l’impérialisme américain dans le cadre de la coopération américano-soviétique pour la domination du monde contre les peuples ; pas un mot de dénonciation du révisionnisme trotskiste. Pas un mot de la lutte contre la colonisation politique, « idéologique », économique et militaire du pays par l’impérialisme américain ; pas un mot de la lutte contre les bases militaires étrangères, américaines et autres ; pas un mot de la lutte contre l’occupation américaine du pays ; pas un mot de la lutte pour chasser l’OTAN du pays. Pas un mot de l’internationalisme prolétarien et notamment de la lutte pour la solidarité agissante avec le peuple vietnamien, avec le peuple congolais. Pas un mot de la lutte pour l’autodétermination du peule wallon, du peuple flamand et du peuple de Bruxelles par la conquête du fédéralisme et de l’indépendance nationale ; pas un mot de la nécessité, pour pouvoir mener cette lutte jusqu’au bout, de briser la machine de l’Etat bourgeois unitariste et d’instaurer la démocratie populaire.

La « ligne politique » du groupe antiparti se définit en premier lieu par ces « omissions » caractéristiques. Ces « oublis » systématiques portant sur des objectifs fondamentaux de la lutte de classes en Belgique, démontrent déjà à suffisance que le groupe des opportunistes voulait que le Parti renonce au combat pour ces objectifs, que le groupe anti-parti voulait faire en sorte que le Parti cesse d’être le parti révolutionnaire, avant-garde de la classe ouvrière, des masses laborieuses, cesse d’être le parti marxiste-léniniste, et qu’il se modèle à l’image du P.S.B. et du parti révisionniste.

Un programme complet de revendications du travail

L’opportunisme du groupe antiparti apparaît aussi clairement lorsqu’il prétend, contre toute évidence, que le Parti « n’aurait pas de ligne, ne fournirait pas de réponse précise » en ce qui concerne certaines revendications populaires – nous citons textuellement un de ces écrits – « sur le problème linguistique, le fédéralisme, l’essaimage universitaire, la réforme de l’assurance maladie-invalidité, les augmentations de prix, la fausse réforme de la fiscalité, la nocivité des accords de 1954 sur la productivité, la situation des pensionnés, etc… »

Un autre écrit du groupe antiparti a été jusqu’à vanter les « affiches simples mais frappantes, 40 heures, 4 semaines de congé, que le P.S.B. a avancées » ( !) tout en prétendant qu’il n’y avait eu « aucun rappel et aucune propagande de notre part » à ce sujet !

Ce sont là des mensonges absurdes.

C’est notre Parti, et non le P.S.B. ou le parti khroutchévien, qui a avancé un programme complet de revendications du travail :

Ÿ- Ÿ10 % d’augmentation des salaires (avec 5 francs minimum de relèvement à l’heure) sans retenue fiscale supplémentaire,

– les 40 heures payées 48,

– les 4 semaines de congé avec double pécule,

– à travail égal, salaire égal,

– contre les fermetures d’entreprises et contre les licenciements,

– abaissement de cinq ans de l’âge de la pension, portée à 75 % de la rémunération moyenne la plus favorable, avec minimum de 60.000 francs,

– le service national de santé assurant les soins médicaux et pharmaceutiques gratuits à tous,

– allocations de chômage portées à 1.200 francs par semaine (à l’index 110),

– relèvement des allocations familiales de 10 % avec minimum de 1.100 francs par enfant et par mois (à l’index 110) – y compris pour les premier et deuxième enfants,

– relèvement des autres allocations sociales de 50 %,

– allègement général de la fiscalité directe et indirecte frappant la population laborieuse (de l’ordre de 50 % en moyenne pour les petits et moyens traitements) notamment par :

– l’exonération pour les salaires et traitements inférieurs à 55.000 francs l’an (à l’index 110),

– l’indexation des barèmes fiscaux,

– la suppression du cumul des revenus des époux dans le calcul de l’impôt,

– suppression de la fiscalité indirecte frappant les produits de large consommation populaire

– A cette plate-forme s’ajoutent les revendications spécifiques de la petite paysannerie.

Un programme de front uni populaire

Cette plate-forme de revendications du travail, essentiellement de caractère économique, matériel, est comprise dans le programme immédiat du Front Uni Populaire, mais n’en constitue qu’un volet. Le programme du Front Uni Populaire comprend un ensemble de revendications économiques et politiques, nationales, démocratiques et populaires.

C’est aussi un mensonge absurde que de prétendre que le Parti n’aurait pas de ligne en ce qui concerne la lutte pour le fédéralisme, alors que précisément, c’est notre Parti reconstruit sur la base du marxisme-léninisme, qui a été le premier, le seul à définir une position complète et correcte, non seulement à propos de la lutte pour le fédéralisme mais encore sur l’ensemble de la question nationale en Belgique, sur les revendications nationales et démocratiques du peuple wallon, du peuple flamand et du peuple de Bruxelles.

Chaque fois qu’une question concrète s’est posée dans la lutte de classes, le Parti a pris immédiatement une position claire et précise. Tous les militants du Parti, tous les lecteurs de la « Voix du Peuple », les centaines de milliers de travailleurs touchés par l’action des militants du Parti, par notre agitation, par notre propagande, le savent, savent que notre Parti donne une réponse précise aux aspirations des travailleurs, y compris en matière de revendications immédiates de caractère économique. Notre Parti ne s’est pas contenté d’ailleurs de donner une réponse précise aux aspirations du peuple travailleur, il a été à l’avant-garde des luttes pour ces revendications et souvent il en a été l’organisateur.

Il a dit que ces combats constituent un des fronts de la lutte de classes dans notre pays, qu’ils sont nécessaires pour que le prolétariat, le peuple travailleur puissent résister aux empiètements, aux attaques permanentes du grand capital contre leur niveau de vie et contre les libertés démocratiques. Notre Parti a rappelé que si la classe ouvrière, les masses populaires renonçaient à ces combats quotidiens, elles seraient aussi incapables de mener les luttes décisives. Autrement dit, les combats quotidiens pour les revendications à caractère matériel, économique de la classe ouvrière, des masses laborieuses, contribuent à les préparer à ces luttes décisives.

Car, les revendications à caractère matériel, économique, les « réformes » favorables à la classe ouvrière, aux masses laborieuses, ne modifient et ne pourront jamais modifier par elles-mêmes le système capitaliste d’exploitation de l’homme par l’homme, ni ses lois internes, économiques et politiques qui tiennent à sa nature même, ni la nature de classe de l’appareil d’Etat des oppresseurs, des exploiteurs.

C’est pourquoi notre Parti a inlassablement rappelé que l’acte initial, fondamental, de la révolution socialiste, consiste en la destruction de l’appareil d’oppression de l’Etat bourgeois et dans l’instauration de la dictature du prolétariat.

C’est pourquoi aussi, nous avons dénoncé la mystification des prétendues « réformes de structure » et autres « étapes transitoires », chères aux révisionnistes, aux trotskistes et autres tenants du « passage pacifique au socialisme » : tout réformisme est intégration dans le régime capitaliste, et collaboration de classes, est reniement du socialisme, trahison de la classe ouvrière, du peuple travailleur.

L’attaque des opportunistes, prétendant que le Parti n’aurait pas de ligne » en matière de revendications populaires immédiates, ne fait que souligner l’opposition du groupe antiparti à la ligne du Parti dans ce domaine aussi.

Cette calomnie du groupe antiparti a un triple but.

Premièrement, il s’agit pour les opportunistes de dénigrer le Parti en essayant de faire croire qu’il ne connaîtrait pas la situation, qu’il ne serait pas lié aux masses, qu’il ne se préoccuperait pas de leurs revendications immédiates : toute l’action du Parti fait la preuve du contraire.

Deuxièmement, en portant le feu de ses « critiques » – plus exactement de ses mensonges – contre une prétendue « absence de ligne » du Parti concernant certaines revendications immédiates de caractère économique, matériel, en « omettant » sciemment les grands objectifs de lutte contre la fascisation du régime, contre l’Etat bourgeois unitariste, contre l’impérialisme américain et ses acolytes de la haute finance « belge », pour l’indépendance nationale, pour le programme de front populaire uni, pour l’internationalisme prolétarien, pour la démocratie populaire, le groupe antiparti confirme qu’il aurait voulu que le Parti ramène son activité à celle du syndicalisme réformiste.

Troisièmement, le groupe antiparti, en déclarant nulle la ligne du Parti en matière de revendications immédiates de caractère économique, et en « omettant » le but final, ne fait pas autre chose que préparer le terrain pour introduire frauduleusement comme « réponse précise aux questions fâcheuses du moment », les prétendues « réformes de structure » que les réformistes de toutes espèces font miroiter aux yeux des travailleurs, pour tenter de les détourner de la préparation aux luttes décisives de la révolution socialiste ET pour leur faire oublier la lutte pour les revendications immédiates.

La plate-forme du groupe antiparti : économisme, révisionnisme, réformisme

A la juste ligne marxiste-léniniste du Parti, le groupe opportuniste oppose en fait le vieille recette réformiste de l’« économisme ». Les adeptes de l’« économisme » ancien prétendaient subordonner le but final et tous les objectifs de la lutte de la classe ouvrière aux revendications immédiates de caractère économique ; ce qui signifiait en fait abandonner la lutte pour le but final, renoncer à toute lutte réelle de la classe ouvrière, des masses laborieuses et sombrer dans la collaboration de classes.

Le groupe antiparti ne s’embarrasse même pas de ces « finesses » des « économistes anciens » : il simplifie encore l’« économisme » et rejette – ouvertement ou par « omissions » systématiques – les objectifs autres que la revendication immédiate de caractère économique. En exigeant du Parti qu’il renonce à toute autre lutte que celle pour la revendication de caractère économique, qu’il renonce aussi à la préparation des luttes décisives pour la dictature du prolétariat, le groupe opportuniste voudrait que le Parti cesse d’être révolutionnaire, devienne un parti de réforme sociale, un nouveau parti réformiste.

Et à l’exemple de tous ceux qui sont sur les positions du syndicalisme réformiste, le groupe antiparti, lorsqu’il s’est agi de mener une lutte revendicative concrète a, quant à lui, eu une scandaleuse attitude de sabotage, comme ce fut démontré notamment à Bruxelles lors des actions menées ou soutenues par le Parti aux A.C.E.C. de Ruysbroeck, à l’occasion de la campagne de solidarité avec les mineurs de Zwartberg et dans la lutte contre la super-loi unique du gouvernement Spaak-Eyskens. A cet égard, il est significatif aussi de constater que le groupe antiparti ignore les nombreuses luttes revendicatives au cours desquelles le Parti a joué son rôle d’avant-garde. Le groupe antiparti ne dit mot des comités d’action et de l’inestimable enseignement qui découle de leur activité.

La « plate-forme politique » du groupe opportuniste antiparti, c’est de l’économisme, du révisionnisme, du réformisme à cent pour cent.

Tout son comportement s’explique de ce fait.

La formation idéologique des militants

Prenons par exemple la formation idéologique des militants. Le groupe antiparti méprise les efforts faits par le Parti dans ce domaine. Il méprise les conférences d‘information qu’il a sabotées. Il méprise la formation idéologique des militants au travers des réunions politiques des organisations et organismes du Parti aux différents échelons. Il méprise la lecture des articles idéologiques de la « Voix du Peuple » ; il méprise l’étude, recommandée par le Parti, des grands théoriciens du marxisme, du marxisme-léninisme, l’étude des œuvres de Mao Tsé-toung et de tout l’important matériel idéologique du Parti Communiste Chinois, du Parti du Travail d’Albanie, de notre Parti et des autres partis frères.

Pour le groupe antiparti, ce n’est pas là de la formation idéologique et il s’est « désintéressé » de l’activité du Parti dans ce sens. Le groupe antiparti a essayé en fait de s’opposer à cette formation idéologique liée à la pratique, il aurait voulu lui substituer des exposés abstraits, livresques, détachés de la lutte de classes et de ses aspects concrets en Belgique et dans le monde.

« Sans théorie révolutionnaire, pas de mouvement révolutionnaire » a dit Lénine. Le marxisme-léninisme est un guide pour l’action, pour que la classe ouvrière, les masses populaires transforment le monde.

Les organisations de masse, de front populaire

En ce qui concerne les organisations de masse, de front uni populaire, le groupe antiparti a d’abord voulu s’opposer à leur formation. Puis, lorsque ces organisations se créèrent et se développèrent, il tenta de les empêcher d’avoir une base de masse, il essaya de leur faire copier le « modèle » des organisations révisionnistes, de leur faire adopter des positions opportunistes. Il cria au sectarisme parce que ces organisations suivaient une ligne de masse, une ligne d’action, et refusaient de renoncer à leur raison d‘être, à leurs buts et à la lutte, renonciation qui aurait été le prix de la prétendue « unité » avec des « personnalités », révisionnistes, réformistes, trotskistes, ou avec d’autres réactionnaires bien connus tous pour leurs trahisons envers les justes causes que ces organisations de masse ont pour but de défendre.

D’une façon générale, le groupe des opportunistes aurait voulu que le Parti renonce à son travail politique de masse, notamment à son agitation de masse. Et par là, il voulait mettre en cause un des aspects indispensables de l’activité d’un Parti Communiste. Le Parti ne peut être une unité politique opérante, ne peut influencer le cours des événements que s’il prépare son travail de masse, et notamment par son agitation de masse, l’opinion des larges masses populaires à la nécessité de la lutte et à la lutte elle-même pour réaliser les objectifs de la classe ouvrière et de ses alliés.

Dénonciation implacable des réformistes social-démocrates et des révisionnistes modernes, et de leurs trahisons

Des membres du groupe antiparti ont été jusqu’à écrire que notre dénonciation des ignobles trahisons du P.S.B., du Parti khrouchtchévien et des caïds syndicaux à leur service, serait « des calomnies » et des « tentatives de désagrégation des organisations que la classe ouvrière de notre pays a mis des dizaines d’années à construire » !

Ces mêmes personnages ont écrit également que la juste et implacable dénonciation de la trahison du groupe dirigeant révisionniste d’Union Soviétique à l’égard de l’héroïque peuple vietnamien serait « des accusations injustes » et constituerait une « attitude antisoviétique de fait, une attitude nuisible ».

Or aucune habileté, aucune hypocrisie de ceux qui furent les collaborateurs de Khrouchtchev et qui sont aujourd’hui ses successeurs, ne peuvent cacher qu’ils poursuivent la même politique, d’une part la restauration du capitalisme en U.R.S.S., d’autre part, la coopération américano-soviétique pour la domination du monde contre les peuples, y compris contre le peuple vietnamien. La prétendue « aide au Vietnam » dont parlent les révisionnistes soviétiques est de la même qualité que « l’aide » des impérialistes aux pays qu’ils veulent asservir. La prétendue « aide » au Vietnam des révisionnistes soviétique a pour unique but de tenter – d’ailleurs en vain – d’amener le Vietnam dans l’orbite de la coopération américano-soviétique. Les révisionnistes soviétiques voudraient imposer au peuple vietnamien les « négociations de paix sans conditions » par lesquelles Johnson entend obtenir ce qu’il ne peut arracher et n’arrachera jamais par l’agression militaire : la capitulation du peuple vietnamien.

Il n’est pas de lutte réelle contre l’impérialisme – notamment contre l’impérialisme américain, ennemi numéro un des peuples du monde entier – sans dénonciation implacable de ses agents et collaborateurs, de ses soutiens sociaux, politiques, les réformistes social-démocrates et les révisionnistes modernes, sans lutte pour les isoler, les battre et les balayer : telle est la position des marxistes-léninistes, telle est la position de notre Parti.

Lorsque le groupe opportuniste s’en prend à la position du Parti à l’égard des différents partis et courants politiques en Belgique, c’est pour contester notre dénonciation du P.S.B. en tant que parti de la bourgeoisie et principal soutien social, politique de l’impérialisme américain en Belgique, c’est pour contester aussi la dénonciation que nous faisons du parti khrouchtchévien en tant que parti néo-réformiste et soutien social, politique de la coopération américano-soviétique pour la domination du monde.

Notre juste ligne marxiste-léniniste est aussi attaquée par le groupe antiparti et qualifiée par lui de « sectaire » parce que nous nous refusons à cautionner les tromperies, les trahisons réformistes, révisionnistes et trotskistes. Le groupe antiparti veut la prétendue « unité d’action » avec les révisionnistes et les trotskistes, que nous condamnons comme étant l’unité avec des collaborateurs de l’ennemi de classe, comme étant en fait l’unité avec l’impérialisme américain et ses acolytes.

Le groupe opportuniste anti-parti menait avec duplicité une activité de sape fractionnelle : il s’est complètement démasqué comme étant une arrière-garde du révisionnisme au sein de notre Parti.

Comme le dit le Bureau Politique du Comité Central du Parti dans sa résolution du 10 juillet 1966 :

« La lutte idéologique et politique menée dans la Fédération Bruxelloise contre les positions et les agissements du groupe Delogne-Moerenhout a élevé le niveau idéologique, politique et de combativité des camarades de la Fédération qui, dans leur quasi-unanimité , saluent les mesures prises par le Comité Central et le Bureau Politique, mesures qui permettront à la Fédération Bruxelloise de se développer plus rapidement et de déployer son action plus largement encore.

A un moment où la lutte de classes devient rapidement plus aiguë à l’échelle internationale et en Belgique même, il n’y a rien d’étonnant que certains éléments passent sur les positions de l’ennemi de classe et se démasquent comme étant des ennemis du Parti, des traîtres à la cause de la classe ouvrière, du peuple travailleur et de l’internationalisme prolétarien, des traîtres à la lutte ferme, conséquente et intransigeante contre les impérialistes ayant à leur tête l’impérialisme américain, des traîtres au combat pour le fédéralisme, pour l’indépendance nationale et la démocratie populaire, pour le socialisme.

Notre Parti, en démasquant ses ennemis, en s’épurant, renforce son unité marxiste-léniniste, ouvre la possibilité de réaliser un bond en avant dans son activité et son influence, devenant ainsi toujours plus capable de remplir sa mission historique face aux grandes luttes décisives qui s’annoncent ».

La lutte de classes s’exacerbe : les opportunistes se démasquent

Il n’est pas étonnant que d’autres partis et organisations marxistes-léninistes aient quasi simultanément démasqué des éléments opportunistes, révisionnistes infiltrés en leur sein.

C’est le cas notamment en Chine. Le Parti Communiste y mène justement et fermement une grande lutte idéologique et politique, le combat pour des nouvelles victoires du marxisme-léninisme, de la pensée de Mao Tsé-toung. Il dirige la lutte des masses de la grande révolution culturelle socialiste, pour mener la révolution socialiste jusqu’au bout. Et grâce à la vigilance du Parti Communiste et du camarade Mao Tsé-toung ont été démasqués les conspirateurs du « village des trois », leurs protecteurs et complices.

La lutte des classes s’exacerbe à l’échelle internationale et dans chaque pays.

L’ennemi nous attaque de toutes parts avec férocité : de l’extérieur par la répression et par ses campagnes d’intoxication politique, de calomnies, dans la presse et par la parole, à la radio-télévision et par le film. Il nous attaque aussi de l‘intérieur par la tactique du cheval de Troie.

Quand l’ennemi nous attaque, c’est une bonne chose. Le contraire devrait nous inquiéter : c’est qu’alors nous ne lui causerions pas de dommages ou pire encore, que nous l’aiderions.

En redoublant d’attaques contre nous, l’ennemi confirme qu’il a peur de notre action, que nous lui portons des coups, que nous remportons des succès, que nous sommes dans la bonne voie.

CHAPITRE VI

AGIR EN VRAIS MARXISTES-LÉNINISTES. FORMER DE VÉRITABLES MILITANTS COMMUNISTES

La lutte idéologique et politique au sein du Parti, ce n’est pas seulement le combat pour isoler les opportunistes incorrigibles et autres anti-marxistes-léninistes avérés, pour démasquer les ennemis infiltrés dans ses rangs, pour les éliminer et épurer le Parti.

C’est aussi l’inlassable travail pour élever sans cesse la formation idéologique des militants, pour amener ou ramener, par la conviction, sur les justes positions marxistes-léninistes du Parti ceux qui se trompent, pour surmonter, en renforçant aussi en fin de compte l’unité du Parti, les contradictions non-antagonistes qui surgissent, pour former de nouveaux véritables militants communistes, pour que chaque membre du Parti devienne constamment un meilleur militant, un meilleur combattant de la cause du Parti, donc de la classe ouvrière, des masses populaires, de la révolution prolétarienne mondiale.

Lorsqu’un membre du Parti a des insuffisances dans son activité, lorsqu’il répand des idées, des appréciations et des conceptions partiellement ou totalement erronées, lorsqu’il commet des fautes, ses camarades de combat doivent, dans le cadre du fonctionnement du Parti, déceler ces manquements, préserver le Parti de leurs conséquences, doivent aider ce militant à se corriger, à améliorer son travail.

Il est important d’estimer correctement la nature de ces manquements, d’en mesurer justement le caractère, de ne pas considérer ce qui est secondaire, accessoire, comme important, voire essentiel, et vice-versa ; de ne pas traiter l’insuffisance, la faute, l’erreur bénignes et accidentelles comme celles qui sont graves et systématiques, et à plus forte raison de ne pas prendre le camarade qui se trompe pour un ennemi et inversement.

Pour apprécier l’activité d’un militant et l’importance de ses manquements éventuels, il ne faut jamais oublier de tenir compte du positif et plus particulièrement de voir si le positif l’emporte sur le négatif. Il faut aussi examiner si le militant progresse idéologiquement, politiquement, s’il corrige ses manquements, s’il perfectionne son activité de militant, ou au contraire si ses défauts s’aggravent, voire même s’il dégénère politiquement ou s’il se décompose moralement. Si le négatif l’emporte sur le positif, si les manquements persistent, si le comportement du militant empire, la vigilance du Parti doit particulièrement s’exercer et il faut examiner s’il ne s’agit pas d’une attitude incorrigible, d’une dégénérescence irrémédiable, d’un passage conscient ou inconscient aux positions de l’ennemi de classe, ou encore d’un sabotage délibéré d’un ennemi infiltré dans nos rangs.

Une grande attention doit être portée à la composition des comités du Parti, des organes dirigeants à tous les échelons. L’expérience et les connaissances ne suffisent pas. Les cadres du Parti doivent être appréciés, choisis, promus selon leur aptitude à répondre aux critères suivants :

– avant tout, l’esprit du Parti, le dévouement total au Parti, à la cause de la classe ouvrière, des masses populaires, de la révolution prolétarienne mondiale, l’enthousiasme révolutionnaire ;

– l’assimilation du marxisme-léninisme, la capacité de mettre en pratique, et notamment la capacité de pouvoir s’orienter par soi-même dans toutes les situations ;

– l’observance des principes et des règles léninistes de fonctionnement du Parti, notamment de la discipline du Parti ;

– la capacité de se lier aux masses ; la capacité de donner l’exemple, d’entraîner, de mobiliser, d’organiser pour l’action, le Parti et les masses.

Il faut savoir décharger de certaines responsabilités les camarades qui ne sont pas à même de les assumer correctement, même s’ils ont fait de leur mieux, et à plus forte raison s’ils ont démérité ou s’ils ont dégénéré.

Il faut savoir renforcer les comités du Parti en promouvant les militants qui se sont révélés au cours de la lutte.

Dans tous les cas, c’est l’intérêt supérieur du Parti, de la classe ouvrière, des masses populaires, qui doit inspirer la décision à prendre.

L’opportunisme

Les insuffisances, les erreurs, les fautes de camarades du Parti peuvent provenir dans certains cas d’un manque d’aptitudes, d’un manque involontaire de capacités, d’un manque d’expérience, d’un niveau insuffisant de connaissances idéologiques, politiques ou encore d’une connaissance incomplète de la situation.

Les carences, erreurs, fautes, les plus graves qui peuvent porter les plus grands dommages au Parti, celles qui amènent au sein du Parti les contradictions les plus importantes pouvant aller jusqu’à l’antagonisme, ont une origine sociale, sont le reflet dans le Parti de la lutte de classes qui est, dans le monde actuel, un fait objectif.

L’opportunisme (et sa forme systématisée, le révisionnisme) trouve ses sources d’une part dans l’influence et la pénétration de l’idéologie bourgeoise, et d’autre part dans la capitulation devant le capitalisme, l’impérialisme, devant leur pression, leurs menaces, leurs chantages, devant les difficultés de la lutte de classe conséquente, de l’activité révolutionnaire.

Tel est l’opportunisme de droite. Telle est aussi, en pratique, cette variante de l’opportunisme appelée opportunisme « de gauche » parce que rejetant aussi en pratique l’action, la lutte conséquente de la classe ouvrière, des masses populaires, l’activité révolutionnaire, il cherche un alibi dans des « théories », dans une phraséologie pseudo-révolutionnaire.

Tant qu’il y aura lutte de classe, le danger de l’opportunisme subsistera.

Nous en avons la preuve dans le fait que même dans les pays où la classe ouvrière et ses alliés avaient renversé la dictature de la bourgeoisie, avaient brisé la machine de l’Etat bourgeois et instauré la dictature du prolétariat, l’opportunisme pouvait réapparaître dans le Parti Communiste jusqu’au point de mettre son existence en danger en tant que parti révolutionnaire, marxiste-léniniste. L’exemple négatif du P.C.U.S. montre le cas d’un parti marxiste-léniniste – le Parti de Lénine ! – détruit par la subversion révisionniste, transformé en parti révisionniste. Par contre, le Parti Communiste Chinois et le Parti du Travail d’Albanie sont des modèles de lutte exemplaire et victorieuse sur tous les fronts, de la lutte contre l’opportunisme, le révisionnisme, pour la pureté du marxisme-léninisme, lutte dont les actuels développements de la grande révolution culturelle socialiste en Chine constituent une nouvelle illustration.

Si la nécessité impérieuse de la vigilance, de la lutte contre toute apparition d’opportunisme dans le Parti Communiste s’impose dans les pays socialistes, il est certain qu’il en va de même dans les pays capitalistes où la bourgeoisie exerce sa dictature et dispose de ce fait encore de multiples autres moyens, directs et indirects, pour tenter d’abattre le Parti prolétarien révolutionnaire, le Parti marxiste-léniniste.

Les voies de pénétration de l’idéologie bourgeoise au sein du Parti

Voyons comment se présente, à propos des déviations et du danger opportuniste, plus spécialement la situation en Belgique, pays capitaliste fortement industrialisé.

Les travailleurs, y compris les membres du Parti, y vivent dans une société où ils sont l’objet de l’intense et permanente campagne d’intoxication idéologique et politique menée par la bourgeoisie et plus particulièrement par l’impérialisme américain, ses acolytes et ses agents, utilisant tous les moyens dont ils disposent, l’école, la radio, la télévision, le film, la littérature, la presse, la publicité, les jeux mêmes, l’influence de leurs partis politiques et d’autres organisations à leur service.

Voilà une première voie de pénétration de l’idéologie bourgeoise au sein du Parti.

La classe ouvrière et son Parti agissent pour gagner comme alliés du prolétariat d’autres couches de la population laborieuse – la paysannerie pauvre et moyenne, certaines couches d’intellectuels et de professions libérales, les artisans, les petits commerçants et au-delà même, en ce qui concerne la lutte pour les revendications nationales et démocratiques.

A l’opposé, les couches dominantes du capital financier qui sont les acolytes de l’impérialisme américain et celui-ci, veulent faire de ces couches non-prolétariennes une réserve de leur base sociale et ce, non seulement par la pression et la pénétration idéologique, mais aussi en utilisant les caractères spécifiques de leur existence sociale qui conditionne leur conscience sociale.

Dans la classe ouvrière elle-même, se fait sentir, et jusqu’à présent largement, l’influence idéologique, politique de la bourgeoisie. Ce n’est pas seulement par les moyens directs d’intoxication idéologique et politique que cette influence s’exerce, mais aussi par le fait que, constamment, viennent prendre place dans le prolétariat, des éléments venant de classes ou couches non-prolétariennes. Et c’est surtout par le truchement de l’aristocratie ouvrière – cette catégorie composée d’ouvriers embourgeoisés et de « commis ouvriers de la classe capitaliste » (parmi ceux-ci, citons notamment les caïds syndicaux), recevant les miettes des superprofits réalisés par le capital financier dans l’exploitation colonialiste et néo-colonialiste d’autres peuples et de nations entières – que se propagent au sein de la classe ouvrière, l’idéologie de l’ennemi de classe, l’idéologie bourgeoise, les conceptions de collaboration de classes, le réformisme, le révisionnisme.

Certes, la Belgique est un des pays de la deuxième zone intermédiaire, c’est-à-dire un pays où les surprofits dus à l’exploitation colonialiste et néo-colonialiste sont ébréchés et mis en péril, et par les victoires du mouvement révolutionnaire de libération nationale, et par la rapacité de l’« allié », concurrent et maître, l’impérialisme américain qui tend à se substituer toujours plus aux anciens colonialistes. La Belgique est aussi un de ces pays de la deuxième zone intermédiaire sur lequel pèsent les charges de la « satellisation », de l’occupation, de l’exploitation, de la colonisation par l’impérialisme américain.

Ainsi, par suite des conséquences de l’ensemble de ces phénomènes, la bourgeoisie a moins de possibilités de réaliser cette politique d’appui sur l’aristocratie ouvrière, donne moins de possibilités au réformisme de tromper la classe ouvrière, les masses laborieuses. Et cette perte d’influence du réformisme, par suite de cette évolution de la situation objective et en conséquence de l’activité de notre Parti, a pu être constatée dans notre pays et est un fait indéniable. Cependant, l’influence idéologique de la bourgeoisie, des conceptions de collaboration de classes, particulièrement celle du réformisme, est encore prédominante au sein de la classe ouvrière.

L’aggravation de la crise générale du capitalisme comme l’acteur objectif, le développement de notre Parti, de son rayonnement et de son action, comme facteur subjectif, permettront toujours plus d’éliminer cette influence bourgeoise dans les rangs de la classe ouvrière et de rallier autour de celle-ci, dans un vaste front uni populaire, les autres couches de la population laborieuse.

Développer largement cette lutte est d’ailleurs nécessaire pour que soit possible la conquête du pouvoir politique par le prolétariat.

C’est là un aspect de la lutte des classes et de son développement en Belgique, telles en sont les perspectives.

Cet aspect de la lutte de classe trouve aussi son reflet au sein du Parti : au moment où ils adhèrent au Parti, ceux qui proviennent de couches sociales non-prolétariennes portent en général encore en eux des conceptions non-communistes du monde, des idées non-prolétariennes, leur individualisme, les relents de l’idéologie bourgeoise. Et nous avons vu que des prolétaires aussi peuvent être sous l’influence de conceptions bourgeoises et les porter avec eux dans le Parti.

Voilà une seconde voie de pénétration de l’idéologie bourgeoise au sein du Parti.

Signalons aussi que l’état d’esprit petit-bourgeois n’amène pas seulement dans le Parti les risques d’opportunisme, mais aussi ceux du gauchisme, des tendances à l’anarchisme, l’aventurisme, auxquels peuvent succéder le découragement, le capitulationnisme, le défaitisme, le refus de toute activité militante, chez les mêmes éléments instables, manquant de fermeté, d’esprit d’organisation, de discipline et de constance.

Le comportement de certains membres du Parti – instabilité, esprit nihiliste, anarchisant aussi, toutes caractéristiques fort semblables d’ailleurs à certains aspects de l’état d’esprit petit-bourgeois pseudo-révolutionnaire – peut aussi trouver son origine dans des séquelles du caractère du lumpen-prolétariat, cette couche sociale qui est un des produits du pourrissement du régime.

Des habitudes admises comme « normales » par bon nombre de travailleurs encore, mais non prolétariennes et antirévolutionnaires en fait, des idées reçues, considérées comme « justes » par des militants mais antimarxistes-léninistes en réalité, une partie de l’expérience accumulée par certains, qui ne l’ayant pas analysée à la lumière marxiste-léniniste, en tirent des enseignements qu’ils considèrent comme positifs alors qu’ils ne le sont pas.

Voilà une troisième voie de pénétration de l’idéologie bourgeoise au sein du Parti.

Examinons de plus près quelques exemples de ces conceptions, de ces idées fausses qui trouvent leur origine dans l’influence de l’idéologie bourgeoise :

– admettre une quelconque discrimination entre travailleurs, notamment à l’égard des femmes, des jeunes, des immigrés ;

– s’incliner devant la prétendue « discipline » syndicale réformiste alors qu’il s’agit en fait de décisions qu’une clique de caïds syndicaux au service de la bourgeoisie voudrait imposer aux travailleurs, par les manœuvres, les falsifications, les pressions, le chantage, la répression ;

– estimer positivement le prétendu « apolitisme » du mouvement syndical, qui n’est autre chose qu’une des formes de l’asservissement à la politique réformiste ;

– regarder la lutte revendicative de caractère économique, matériel, comme la fin et les moyens de la lutte de classes, en oubliant les autres formes de la lutte de classes et le but final ;

– ne pas voir que la démocratie bourgeoise n’est autre chose que la dictature capitaliste dont le Parlement n’est qu’un ornement ;

– admirer la culture bourgeoise sans voir qu’elle sert la domination de la bourgeoisie et qu’elle est un instrument de la pénétration de son idéologie ;

– gober les falsifications, les mensonges et les calomnies de la bourgeoisie et de ses agents ;

– s’imaginer l’ennemi de classe tout-puissant, alors qu’il n’est qu’un colosse aux pieds d’argile, alors que les masses populaires – une fois leur conscience éveillée – mobilisées, unies et organisées sont invincibles et capables de battre toutes les forces réactionnaires, les exploiteurs, les oppresseurs, l’impérialisme et ses agents ;

– penser que l’on pourrait mener une lutte conséquente contre le capitalisme, l’impérialisme, sans mener aussi une lutte implacable pour dénoncer, isoler et balayer le réformisme, le révisionnisme et leurs variantes ; estimer que le P.S.B. ou le parti khrouchtchévien seraient des partis ouvriers, alors qu’ils sont des partis au service de la bourgeoisie, destinés à tromper la classe ouvrière, les masses laborieuses, à défendre parmi les travailleurs les intérêts de l’ennemi de classe, alors qu’ils sont les soutiens sociaux, politiques, de l’impérialisme américain ;

– croire que la paix pourrait être établie dans le monde, alors que l’impérialisme subsisterait ; parler comme si elle existait, alors que l’impérialisme n’est que violences, rapines et agressions, et que l’impérialisme yankee mène ses guerres d’agression contre le peuple vietnamien et contre d’autres peuples et nations d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine ;

– sous-estimer, ou même oublier l’internationalisme prolétarien, alors que celui-ci constitue un aspect indispensable, fondamental de l’ensemble de la lutte de la classe ouvrière, des masses populaires, qui se déroule à l’échelle internationale contre un ennemi commun.

Citons encore un cas particulier.

Celui des camarades qui sont venus au Parti après la deuxième guerre mondiale et qui n’ont connu en Belgique de 1945 à 1963 (avant la reconstruction du Parti sur la base du marxisme-léninisme) qu’un parti communiste dont la majorité de la direction n’avait déjà, dès le début de toute cette période, absolument plus pour but la révolution, mais voulait la collaboration de classes et pratiquait successivement l’opportunisme de droite puis l’opportunisme « de gauche », et ensuite afficha ouvertement le révisionnisme.

Ces camarades n’ont pas tous compris encore que bon nombre de conceptions sur le plan idéologique, politique et d’organisation, « héritées » de cette période, sont fausses.

Un autre exemple est celui de camarades qui ont connu les luttes des années 34 et suivantes, de la période dite « de Front Populaire » et qui se trompent sur sa signification, sur les enseignements à en tirer, et qui voudraient appliquer à l’heure actuelle mécaniquement, exactement la même tactique qu’alors, sans tenir compte des changements survenus dans la situation.

Ces camarades pensent que la recherche de l’unité d’action de la classe ouvrière, l’activité nécessaire et juste pour constituer un Front Uni Populaire, doit s’opérer selon les mêmes modalités que dans les années 34 et suivantes. C’est-à-dire, pour préciser, qu’ils voudraient réaliser « l’unité d’action » avec les partis et organisations social-démocrates et khrouchtchéviens. Et certains vont même jusqu’à accuser la ligne du Parti d’être « sectaire » parce que nous dénonçons implacablement le réformisme et le révisionnisme.

Rappelons à ces camarades qu’avant la deuxième guerre mondiale, les partis communistes n’ont jamais prétendu qu’il fallait renoncer à la dénonciation des trahisons réformistes, qu’il fallait faire « l’unité » avec des organisations et des dirigeants qui trahissaient la lutte antifasciste ou qui collaboraient avec le fascisme.

En 1936, les partis communistes d’Europe occidentale ont effectivement lutté pour réaliser une véritable unité d’action avec les travailleurs socialistes, à la base, et pour entraîner dans des fronts populaires antifascistes, des organisations social-démocrates, tout en ne renonçant à aucun moment à la dénonciation de toutes les trahisons du réformisme.

Ceux des dirigeants des partis communistes qui « oubliaient » cette nécessaire dénonciation étaient condamnables et ont été généralement condamnés par leur Parti.

L’unité d’action à la base, avec les travailleurs socialistes pour des objectifs anticapitalistes, anti-impérialistes, antifascistes, pour des objectifs visant à combattre l’ennemi de classe numéro un du moment, pour des revendications de caractère économique, matériel, pour des revendications démocratiques, pour l’indépendance nationale, a toujours été et reste une ligne de conduite des communistes.

Quant aux propositions d’« unité d’action au sommet » faites dans les années 34 et suivantes, elles résultaient d’une situation concrète de cette période. De quoi s’agissait-il ?

Des contradictions inter-impérialistes opposaient dans une certaine mesure, jusqu’à un certain point, certaines couches du capital financier d’Europe occidentale à l’impérialisme hitlérien.

La social-démocratie constituait alors, dans chacun de ces pays, le principal soutien social, politique, de sa propre bourgeoisie (signalons cependant pour mémoire le cas de certains dirigeants social-démocrates, agents d’impérialismes étrangers, tels De Man et Spaak).

Il s’agissait pour les Partis Communises, d’appliquer correctement à la situation concrète du moment la politique d’alliance la plus large contre l’ennemi numéro un des peuples du monde, qui était alors l’hitlérisme, tout en ne renonçant à aucun moment à la lutte des classes qui continuait contre certains de ses alliés momentanés, à la dénonciation de leurs hésitations, de leurs capitulations, et à plus forte raison de leurs trahisons face à l’ennemi numéro un.

Aujourd’hui, la social-démocratie se présente, notamment en Belgique, en France, en Grande-Bretagne, en Allemagne occidentale, en Italie, comme le principal soutien social, politique de l’impérialisme américain. Préconiser l’« unité d’action » avec les partis social-démocrates, avec leurs dirigeants, c’est préconiser l’unité d’action avec l’ennemi le plus féroce des peuples du monde, avec le bastion de la réaction mondiale, avec la principale force d’agression et de guerre dans le monde, avec le plus grand exploiteur mondial, avec l’ennemi numéro un des peuples du monde, avec celui qui a pris la relève d’Hitler : avec l’impérialisme américain.

Aujourd’hui « l’unité d’action » avec la social-démocratie, c’est l’unité d’action avec l’ennemi ; c’est l’équivalent de ce qu’aurait été « l’unité d’action » avec les Quisling, avec les Degrelle, avec les Doriot, avec le parti rexiste ou le V.N.V.

Il faut par ailleurs se rappeler que la social-démocratie a trahi aussi la lutte antifasciste : Léon Blum inventa la « non-intervention » contre le peuple espagnol. Aujourd’hui les social-démocrates et les révisionnistes khrouchtchéviens soutiennent les « négociations sans conditions » de Johnson contre le peuple vietnamien.

Spaak, l’homme qui avait reconnu Franco, préconisa la « neutralité » à l’égard d’Hitler (aujourd’hui, dirigeants social-démocrates et khrouchtchéviens préconisent la « coexistence pacifique » entre exploiteurs et exploités, entre oppresseurs et opprimés, entre les agresseurs et leurs victimes ; ils pratiquent la coopération avec l’impérialisme américain contre les peuples).

Les communistes prétendument « isolés », ont été les seuls à dénoncer la trahison de Munich, applaudie par la social-démocratie, comme aujourd’hui ils dénoncent Camp-David, le Traité de Moscou et « l’esprit de Tachkent » glorifiés par les dirigeants traîtres social-démocrates et khrouchtchéviens.

Les partis communistes prirent la tête de la Résistance et du combat contre l’hitlérisme. Ils furent à la tête du front uni des peuples contre le fascisme, front uni dont ils furent les promoteurs. En Belgique notamment, ils furent les promoteurs du FRONT DE L’INDÉPENDANCE – y compris de ses différentes branches et de la glorieuse organisation des « PARTISANS ARMÉS ». Ils furent à la tête de ces organisations.

La social-démocratie, elle, s’était complètement déconsidérée, disloquée et désagrégée. En dénonçant implacablement les trahisons de la social-démocratie, les partis communistes, loin de s’isoler des masses, se lièrent aux masses et balayèrent ainsi à cette époque l’idéologie social-démocrate, ce qui était aussi une des conditions du succès de la lutte.

Quant à l’ « unité d’action » avec les révisionnistes khrouchtchéviens, en Belgique ou à l’échelle internationale, ce serait, nous l’avons déjà dit, l’unité avec ceux qui font de la coopération américano-soviétique pour la domination du monde, contre les peuples, un des fondements essentiels de leur politique ; ce serait donc aussi l’unité avec l’ennemi, ce serait une trahison.

Notre politique marxiste-léniniste, elle, conduit en Belgique à promouvoir et à forger un vaste front uni populaire, ralliant autour de la classe ouvrière de larges masses populaires, et, à l’échelle internationale, à souder le front uni des peuples contre l’ennemi numéro un, l’impérialisme américain, ses acolytes, ses valets et ses collaborateurs.

Voilà la vraie unité d’action contre l’ennemi. Telle est la voie, la seule, à suivre pour le battre.

Et pour qu’elle conduise à la victoire, il nous faut encore et toujours dénoncer implacablement le réformisme social-démocrate et trotskiste, le révisionnisme moderne et leurs porte-parole, les déshonorer, pour les isoler et les balayer.

De différentes formes d’opportunisme

La pénétration de l’idéologie bourgeoise, le comportement petit-bourgeois se manifestent souvent sous la forme de l’individualisme signifiant pratiquement l’égoïsme. C’est là une des formes les plus courantes de l’opportunisme.

L’individualisme, l’égoïsme, tient à la nature même de l’idéologie de la bourgeoisie, cette classe exploiteuse qui opprime les exploités et pour laquelle la recherche du profit individuel maximum est la loi.

L’individualisme, l’égoïsme, cette tare que la bourgeoisie tient pour une qualité, est foncièrement contraire à la conception communiste du monde, à l’idéologie prolétarienne, qui donne la primauté aux intérêts du prolétariat, du peuple travailleur.

Le Parti n’ignore pas et n’a pas à ignorer la situation personnelle des militants et les difficultés éventuelles qu’ils rencontrent. Il doit à cet égard promouvoir la solidarité fraternelle entre les militants. Mais les membres du parti doivent toujours subordonner leurs intérêts personnels à l’intérêt du Parti.

L’individualisme s’oppose au dévouement pour la cause du Parti, de la classe ouvrière, du peuple travailleur, de la révolution prolétarienne mondiale. Il s’oppose à l’esprit de Parti. Il s’oppose à la stricte observance de la discipline du Parti, à l’application sans réserve de ses décisions et à la centralisation rigoureuse, qui sont nécessaires pour que le Parti puisse remplir avec succès et victorieusement son rôle d’avant-garde de la classe ouvrière, des masses laborieuses, puisse devenir apte à remplir sa tâche historique de guide et d’organisateur du mouvement révolutionnaire, de la révolution.

L’individualisme corrode l’esprit d’équipe, les possibilités de travail réellement collectif, il entraîne par contre la formation de cliques.

Il engendre le manque de modestie et l’orgueil.

Il amène à bafouer l’autocritique et à refuser d’accepter la critique. Par contre, il pousse à propager la critique destructrice de l’organisation, la critique subjectiviste, les attaques personnelles et sans principes, les propos inconsidérés non-fondés, les calomnies, le dénigrement du Parti et des bons militants, les ragots, non seulement dans les réunions régulières du Parti, mais de préférence à l’extérieur du Parti.

L’individualisme est à l’opposé de l’esprit désintéressé que le Parti exige de ses militants.

Il mène à l’arrivisme. Par le refus de consentir les sacrifices que peut exiger la cause de la révolution, et par la recherche d’avantages personnels, l’individualisme peut conduire à déserter les rangs du Parti, l’armée de la révolution, et à passer à l’ennemi.

Le vrai communiste, lui, sera toujours prêt à sacrifier, si nécessaire, son intérêt particulier à l’intérêt du Parti, de la classe ouvrière, du peuple travailleur, de la révolution prolétarienne mondiale.

L’opportunisme pratique le subjectivisme, car il décrira faussement la situation, non pas d’après une analyse sérieuse, scientifique, marxiste-léniniste, mais selon les besoins de sa mauvaise cause, pour tenter de la justifier.

Le marxisme-léninisme recherche la vérité et condamne donc tout subjectivisme.

Quant au sectarisme, qui coupe le Parti des masses et l’isole, il apparaît souvent aussi comme le produit de l’instabilité de la petite-bourgeoisie et de ses impatiences momentanées (auxquelles succèdent l’apathie et le découragement), ou encore comme le succédané de la faiblesse idéologique et politique de certains militants et de leur incapacité de se lier aux masses.

Une autre manifestation très dangereuse de l’opportunisme est constituée par le libéralisme. Le libéralisme, au nom de prétendues « conciliations, » « unités » et « bonne entente » sans principes, veut empêcher la critique saine des erreurs politiques et des fautes d’organisation, veut s’opposer à la lutte idéologique et politique vigoureuse au sein du parti. Bien loin de maintenir et de renforcer l’unité, ou d’aider les membres du Parti, le libéralisme au contraire, provoque l’abandon des principes, la décomposition morale et politique de certains membres du Parti et la dégénérescence des organisations du Parti qui se laissent entraîner dans cette voie.

La lutte idéologique et politique au sein du Parti est partie intégrante – et indispensable – de notre action révolutionnaire, du combat du prolétariat, du peuple travailleur.

Sans elle, l’activité du Parti est freinée, arrêtée, le Parti se désagrège, dégénère et risque même, comme nous l’avons vu, de se transformer en parti révisionniste.

Les carences de la lutte idéologique et politique au sein du Parti, portent donc de grands dommages à la cause du prolétariat, de la révolution.

Recrutons et formons des militants communistes toujours plus nombreux

Le nouvel adhérent vient généralement au Parti parce qu’il s’oppose à un aspect concret de la politique du capitalisme, de l’impérialisme, de ses valets et collaborateurs.

C’est ainsi que les travailleurs d’avant-garde adhèrent au Parti, par exemple, parce que celui-ci a eu une position correcte et combative dans un mouvement revendicatif de caractère économique, matériel, parce qu’il a joué son rôle d’avant-garde.

D’autres adhèrent au Parti parce que celui-ci lutte d’une façon conséquente contre la trahison nationale, contre la colonisation américaine du pays, pour chasser l’OTAN du pays, parce qu’il a levé le drapeau de l’indépendance nationale.

D’autres encore, adhèrent au Parti parce que celui-ci lève bien haut le drapeau de l’internationalisme prolétarien, pratique la solidarité effective avec les classes, peuples et nations révolutionnaires en lutte contre l’impérialisme.

Certains intellectuels viennent au Parti parce qu’ils sont révoltés par les horreurs de l’impérialisme, du capitalisme ; d’autres parce qu’ils s’opposent à tel ou tel aspect de l’idéologie bourgeoise ou parce qu’ils ont compris théoriquement l’ensemble du mouvement historique de la lutte de classes.

Mais généralement cette entrée au Parti, cette adhésion à ses positions marxistes-léninistes ne signifient pas encore la rupture totale avec des survivances, des séquelles de l’idéologie bourgeoise, des idées petites-bourgeoises, ne signifient pas encore une adhésion pleinement consciente à l’ensemble des principes et positions marxistes-léninistes.

Ce serait du sectarisme que de l’exiger préalablement à l’adhésion au Parti, car en fait, dans la plupart des cas ce ne peut être qu’au sein du Parti, dans le feu de l’activité militante, révolutionnaire, communiste, au travers d’un processus de transformation et de formation, que le militant pourra devenir réellement un vrai communiste.

C’est pourquoi le Parti n’exige pas du nouvel adhérent qu’il comprenne parfaitement le programme et la ligne du Parti mais seulement qu’il « accepte son programme, ses statuts et ses décisions, adhère à l’une de ses organisations, s’engage à y militer et acquitte régulièrement ses cotisations ».

Mais c’est pourquoi aussi le Parti et ses organisations doivent savoir que le nouvel adhérent doit passer par un processus de formation idéologique qui ne peut être conçu qu’étroitement lié à la pratique révolutionnaire du travail de masse.

Le Parti, creuset révolutionnaire

Les communistes s’arment de la théorie révolutionnaire du marxisme-léninisme, de la pensée de Mao Tsé-toung, comme guide de leur action, pour transformer le monde. Car les masses en s’emparant des idées révolutionnaires en font une force matérielle.

La transformation révolutionnaire de la société, résultat d’une longue et dure lutte au cours de laquelle le prolétariat se transformera lui-même, balayera, grâce à la dictature du prolétariat, toute la pourriture du système basé sur l’exploitation de l’homme par l’homme, bâtira une société nouvelle sur des bases nouvelles, une société d’où sera bannie toute forme d’exploitation et d’oppression, en opérant aussi une transformation des hommes par la création en masse de la conscience communiste.

Les communistes, qui constituent l’avant-garde organisée du prolétariat, doivent eux-mêmes se transformer pour que le Parti soit à même de réaliser sa mission historique.

Cette transformation est aussi le résultat d’une lutte, celle que le militant mène, reflet en lui de la lutte de classes, pour se débarrasser des souillures de l’idéologie bourgeoise, de l’ambiance petite-bourgeoise, et des autres tares venant de la société capitaliste, pour que triomphe en lui l’idéologie marxiste-léniniste.

Cette lutte ne peut être menée avec succès qu’au travers de la participation active du militant aux combats menés par le Parti.

Cette transformation ne peut s’opérer que si le militant déploie ses propres efforts, l’aide du Parti ne pouvant être utile qu’à cette condition.

Le Parti aide à la formation idéologique et politique de ses militants en appliquant les principes et les règles léninistes de fonctionnement, à savoir notamment le centralisme démocratique, la pratique de la critique et de l’autocritique.

Le Parti aide à la formation idéologique et politique de ses militants en rejetant catégoriquement toutes les formes de libéralisme comme en écartant les outrances et en évitant d’aggraver systématiquement, inutilement, les contradictions non antagonistes, en évitant de les envenimer.

Le Parti aide ses militants en encourageant et en organisant leur formation idéologique et politique.

Le Parti aide à la formation idéologique et politique de ses militants parce qu’il élabore sa ligne politique en se basant sur les principes du marxisme-léninisme, sur l’analyse marxiste-léniniste de la situation concrète dans les pays et dans le monde, et grâce aux apports résultant du travail de masse des organisations du Parti.

Le Parti aide à la formation idéologique et politique de ses militants en vérifiant cette ligne à l’épreuve de la pratique, de l’action et du travail de masse.

Le Parti aide à la formation idéologique et politique de ses militants en contrôlant l’accomplissement des tâches et particulièrement en contrôlant la mise en pratique des décisions politiques à tous les échelons.

Le Parti aide à la formation idéologique et politique de ses militants en adoptant un style de travail révolutionnaire, marxiste-léniniste.

Ainsi, par leurs propres efforts et avec l’aide vigilante du Parti, se formeront toujours plus nombreux des militants communistes exemplaires, intrépides et enthousiastes, exigeant envers eux-mêmes, irréprochables dans leur comportement, modestes, tout entiers avec les exploités, les opprimés ; des militants d’une haute conscience politique, étudiant et appliquant avec ardeur le marxisme-léninisme, la pensée de Mao Tsé-toung ; des militants liés aux masses, connaissant leurs aspirations, capables de les convaincre, de les mobiliser, de les unir, de les organiser ; des militants ayant l’esprit de Parti, prêts à sacrifier leur intérêt personnel et même leur vie, luttant fermement et sans répit, pour la grande cause du parti, de la classe ouvrière, du peuple travailleur, de la révolution.

  1. Vander Smissen est ce général qui commanda les fusillades de Roux et d’ailleurs en 1886.
  2. Laloi est cet indicateur et provocateur policier qui présida à Châtelet le 2 décembre 1888 le congrès constitutif du Parti Républicain Socialiste du révolutionnaire Alfred Defuisseaux, l’auteur du « Catéchisme du Peuple ». Plusieurs autres provocateurs policiers participèrent à ce congrès, dont le fameux Pourbaix qui fut, comme Laloi, démasqué plus tard.

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