Il est des appels qui laissent songeur…

Comment peut-on encore appeler à manifester pour « revendiquer » (et de la manière dont se déroulent les manifestations ces temps-ci, autant dire : « implorer ») la création de 200.000 emplois aux partis politiques bourgeois ?

Depuis des années, par la voix des partis parlementaires (tous autant qu’ils sont), le Capital prétend que nous devons accepter des diminutions de salaires pour éviter un bain de sang social et des licenciements massifs.

Depuis des années, par la voix des partis parlementaires (tous autant qu’ils sont), le Capital prétend que nous devons travailler plus longtemps et à toute heure pour éviter un bain de sang social et des licenciements massifs.

Depuis des années, par la voix des partis parlementaires (tous autant qu’ils sont), le Capital prétend que nous devons augmenter notre productivité et notre flexibilité pour éviter un bain de sang social et des licenciements massifs.

Et nos « représentants » d’enchaîner des plans de compétitivité, véritables programmes de régression sociale, avec une telle unanimité qu’il est impossible de dire, sans avoir le calendrier sous les yeux, si telle ou telle mesure vient de telle coalition gouvernementale ou de telle autre.

Cette politique unique de tous les partis n’a rien d’un hasard. Le capitalisme impose à ceux qui le reconnaissent pour horizon sa logique de système. Les causes des bains de sang sociaux sont dans le capitalisme même, dans sa Sainte Trinité de la marchandise, de la concurrence, et du profit.

La critique du « tout-financier », du « néo-libéralisme » et de la « globalisation », en ne s’attaquant qu’à ces manifestations spécifiquement contemporaines du capitalisme, peuvent laisser croire à un capitalisme humanisé à coups de taxes redistributives ou de néo-protectionnisme : l’altermondialisme à la manière d’ATTAC n’est qu’un rêve d’altercapitalisme.

Mais le Capital n’est pas réformable : il est par nature contre l’homme. Soit le Capital réduit l’homme à une marchandise productrice et consommatrice de marchandises, soit il le repousse dans le néant : sans emploi, sans papier, sans revenu, privé des moyens d’une vie digne et décente…

Et c’est pour que ce système perpétue ses méfaits que nos « représentants » planifient la régression sociale. C’est pour gérer la régression sociale qu’ils constituent un véritable état policier à coups de lois « anti-terroristes ».

A chaque nouveau train de mesures réactionnaires, le PS (qui l’a voté avec ses complices) organise une nouvelle Fête du Progrès, les syndicats une nouvelle manifestation-promenade, la marge contestataire un nouveau collectif sans avenir.

Et voilà que le 13 juin, on nous demandera de cautionner ce régime radicalement étranger aux intérêts des travailleurs et aux intérêts populaires, aux intérêts de l’immense majorité de la population, à nos intérêts. On nous demandera de l’aider à se présenter comme reflétant la volonté populaire.

En vérité, sous le régime bourgeois, les élections sont bien le pire moment pour la démocratie…

Et les élections européennes ne font certainement pas exception, puisqu’il ne s’agit que de cautionner l’Europe du fric et des flics.

Cette Europe qui sert les multinationales, qui a mis en concurrence directe les prolétaires des pays membres, qui a relancé la course à la compétitivité et au dumping social, qui légifère pour empêcher les aides publiques aux industries et aux services.

Cette Europe policière avec ses nouvelles législations anti-terroristes, son office Europol, son groupe Schengen et ses procédures d’extraditions accélérées.

Cette Europe va-t-en guerre, complice de l’impérialisme américain, qui a participé aux agressions contre la Yougoslavie et contre l’Irak, qui soutien le terrorisme de l’Etat sioniste.

Cette Europe impérialiste qui réduit des peuples entiers à la misère, à l’humiliation et au désespoir, et qui attire sur les Européens la haine et le malheur, à l’image des attentats-massacres de Madrid.

Cette Europe-forteresse qui organise la chasse aux sans-papiers et qui les renvoie par charters entiers dans les régions que le néo-colonialisme a transformé en champs de guerre et de misère.

Voter pour le Parlement européen, c’est reconnaître la légitimité de cette Europe ennemie des travailleurs et des peuples. Voter nul, c’est refuser cette Europe là.

Et refuser n’est qu’un premier pas.

Il nous faut impérativement définir une véritable projet révolutionnaire, construire un véritable Parti révolutionnaire, capable d’intervenir sur le seul terrain qui compte : celui du rapport de forces, celui de la lutte des classes, celui du combat pour la révolution socialiste.

Classe contre classe ! Le reste n’est que promenade, fête du progrès, concert gratuit et collectif d’un jour…

CONTRE LA LOGIQUE CAPITALISTE,
CONTRE LE SYSTÈME CAPITALISTE,
CONTRE LES VALETS DU CAPITALISME,
LA LUTTE DE CLASSE !
ET JUSQU’AU COMMUNISME !

Bloc Marxiste-Léniniste, 1er mai 2004


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