Note du Centre MLM[B] : En 1966, lors du déclenchement de la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne, Jacques Grippa explique, entre autres éloges dithyrambiques, que celle-ci « correspond à une loi objective du développement de la lutte de classes, du développement social en Chine, d’une loi objective qui existe et qui existera pour toute la révolution socialiste. ».

Jacques Grippa durant son voyage en Chine en 1964

Jacques Grippa durant son voyage en Chine en 1964

Dans le même ordre d’idées, le 16 septembre 1966 dans la « Voix du Peuple », organe central de son organisation, il écrit : « Depuis des semaines la presse de la bourgeoisie, sa radio et sa télévision se déchaînent contre la Grande Révolution Culturelle Socialiste en Chine, contre le Camarade Mao Tsé-toung, contre le Parti Communiste et le peuple chinois. Et les révisionnistes se distinguent par leur zèle dans ce chœur réactionnaire. »

Mais en juillet 1967, le même Grippa déclare lors d’une réunion avec des cadres de son Parti : « Ce phénomène de destruction (il parle de la Révolution Culturelle) est le reflet de l’idéologie petite bourgeoise de la paysannerie et cette révolution a les caractéristiques de l’inconséquence de la limitation inévitable du processus révolutionnaire. »

Il ajoute : « En ce moment précis on peut se demander encore s’il s’agit du véritable Mao Tsé-toung et non d’un sosie qui agirait au nom d’un homme mort ou malade au point de ne plus pouvoir paraître en public. »

Que s’est-il passé entre ces deux prises de position diamétralement apposées se terminant en un inconcevable cul-par-dessus-tête ? Ce document émanant de militants et de cadres du PCB-Grippa présents en Chine en 1966-1967 apporte des réponses concrètes et circonstanciées quant à cette question brûlante de l’époque.

Historiquement, il consiste en une contribution de la Gauche du PCB-Grippa en vue de la préparation de la Conférence de la ville de La Louvière (19 novembre 1967) au cours de laquelle Grippa et sa clique seront liquidés politiquement par cette même gauche ; les restes de son groupe finissant de se désagréger définitivement en 1970.

Mais que pouvaient a l’époque les calomnies de Grippa contre la GRCP alors que Mao Zedong faisait sauter le cadre ? Le matérialisme dialectique selon Lénine et Staline considérait déjà l’univers comme infini, comme sans limites. Mao Zedong va lui généraliser ce point de vue, avec le matérialisme dialectique « absorbant » pratiquement le matérialisme historique.

L’humanité et le marxisme eux-mêmes deviennent relatifs, de par le mouvement ininterrompu de la matière infinie : il y a là un saut qualitatif par rapport au matérialisme dialectique de l’époque des immenses Lénine et Staline. Grippa n’est quant à lui jamais parvenu à dépasser le stade de la fascination pour le révisionnisme du Khrouchtchev chinois.

Il convient encore de préciser que si ce document a été diffusé par le Comité Central du PCB-Grippa, c’est parce que les partisans de la GRCP y représentaient alors la majorité.


PARTI COMMUNISTE DE BELGIQUE
COMITÉ CENTRAL
31 octobre 1967
Doc. 3.67

Cher Camarade,

Les camarades de notre Parti qui travaillent à Pékin, participent avec les travailleurs chinois, depuis le début à la grande Révolution Culturelle Prolétarienne, lorsqu’ils ont pris conscience de la trahison de Grippa et de son groupe, ont rédigé la lettre dont nous adressons la copie. (Cette lettre avait été adressée par les amis de Pékin, à plusieurs de nos camarades et également à Jacques Grippa).

Nous considérons que de document constitue une contribution intéressante pour la discussion qui se déroule actuellement dans le Parti et à la préparation de la Conférence Nationale. C’est à ce titre que nous avons décidé de la diffuser.

Fraternellement.


Chers Camarades,

Aujourd’hui, nous commençons une série de lettre ouvertes dans lesquelles nous dénoncerons la ligne et les positions erronées de Grippa.

LA PENSÉE DE MAO TSE-TOUNG EST LE MARXISME-LÉNINISME DE NOTRE TEMPS

« La pensée de Mao Tsé-toung est le marxisme-léninisme de l’époque où l’impérialisme va à son effondrement total et où le socialisme va à la victoire dans le monde entier ».

« Adopter ou non la pensée de Mao Tsé-toung comme guide pour l’action révolutionnaire constitue la pierre de touche qui permet de distinguer les vrais révolutionnaires, des non-révolutionnaires et des contre-révolutionnaires ».

Marx et Engels ont créé la théorie du socialisme scientifique.

Lénine et Staline ont développé le marxisme ; ils ont résolu toute une série de problèmes relatifs à la révolution prolétarienne menée à l’époque impérialiste ; ils ont apporté une solution aux problèmes théoriques et pratiques que posait la réalisation de la dictature du prolétariat dans un seul pays.

Mao Tsé-toung a développé le marxisme-léninisme en résolvant toute une série de problèmes concernant la révolution prolétarienne de notre temps ; il a apporté une solution, sur les plans théorique et pratique, aux problèmes de la révolution et de la prévention de la restauration du capitalisme sous la dictature du prolétariat.

Ce sont là les trois grands jalons de l’histoire du marxisme.

Portée historique de la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne

Au pays de la Révolution d’Octobre, une clique révisionniste s’est emparée de la direction du Parti et de l’Etat, et l’Union Soviétique s’est engagée sur la voie de la restauration du capitalisme. Cette amère leçon a posé au prolétariat international un nouveau problème à résoudre : le pouvoir dont le prolétariat s’est emparé peut-il être conservé, la restauration du capitalisme peut-elle être prévenue ? La Grande Révolution Culturelle Prolétarienne vise à résoudre ce problème, d’immense portée historique, puisqu’il décide de l’avenir révolutionnaire du prolétariat et des nations opprimées.

L’attitude que l’on adopte vis-à-vis de la Révolution Culturelle permet de distinguer entre les révolutionnaires et ceux qui se disent révolutionnaires qui disent défendre la pensée de Mao Tsé-toung mais en réalité sont des néo-révisionnistes.

La Grande Révolution Prolétarienne, lutte de classes sous la dictature du Prolétariat

« Quand la Révolution chinoise aura triomphé dans tout le pays et que le problème agraire aura été résolu, deux contradictions fondamentales n’en subsisteront pas moins en Chine. La première, d’ordre intérieur, est la contradiction entre la classe ouvrière et la bourgeoisie. La seconde, d’ordre extérieur, est la contradiction entre la Chine et les pays impérialistes. C’est pourquoi, après la victoire de la révolution démocratique populaire, le pouvoir d’Etat de la République populaire sous la direction de la classe ouvrière ne devra pas être affaibli mais renforcé ». (Mao Tsé-toung 1949)

La lutte de classes sous la direction du prolétariat se ramène à un seul problème : CELUI DU POUVOIR. Car le prolétariat veut consolider sa dictature, tandis que la bourgeoisie veut la renverser. Parmi les représentants de la bourgeoisie, les plus dangereux, ils ne sont qu’une poignée, sont ceux qui, combattant le drapeau rouge en l’arborant, se sont faufilés dans les organismes dirigeants du Parti et du pouvoir.

La contradiction principale à l’étape actuelle de la Révolution chinoise, est la contradiction entre cette poignée et les masses (ouvriers, paysans, soldats, cadres et intellectuels révolutionnaires). Cette contradiction est ANTAGONISTE. Pour la résoudre il y a lutte ; cette lutte est la manifestation essentielle de la lutte entre deux classes : le prolétariat et la bourgeoisie, entre deux voies : le socialisme et le capitalisme, entre deux lignes : la ligne révisionniste et la ligne prolétarienne.

Comme le dit le Camarade Mao Tsé-toung,

« Lutter contre la poignée de responsables qui, bien que du Parti, ont pris la voie capitaliste est la tâche centrale, non le but principal qui est de résoudre le problème de la conception du monde, d’extirper les racines du révisionnisme. »

Ainsi, tout en transformant le monde objectif, les révolutionnaires prolétariens transforment leur monde subjectif, leur propre conception du monde en remplaçant les idées non prolétariennes par la pensée de Mao Tsé-toung. La révolution Culturelle Prolétarienne est la garantie que la Chine ne changera pas de couleur politique ; les révolutionnaires ne peuvent que s’en réjouir !

* * *

Voici ce que Grippa écrivait dans un éditorial paru le 16 septembre 1966 dans la « Voix du Peuple » :

« Le Camarade Mao Tsé-toung est non seulement le grand timonier de la Révolution chinoise : il est le Lénine de notre époque. Sa pensée constitue la cristallisation de l’expérience de la révolution prolétarienne mondiale. Il a porté le marxisme-léninisme à de nouveaux sommets. La pensée de Mao Tsé-toung est le marxisme-léninisme de notre temps.

C’est pourquoi, tout véritable marxiste-léniniste de notre époque assimile la pensée de Mao Tsé-toung, la prend comme guide pour l’action révolutionnaire ».

Voici ce que Jacques Grippa a dit à l’Université Libre de Bruxelles, le 19 octobre 1966 :

« C’est un nouveau mérite du camarade Mao Tsé-toung d’avoir développé cette conception marxiste-léniniste en analysant précisément – et notamment sur la base de l’expérience de l’Union Soviétique – les leçons de la Révolution Prolétarienne de la dictature du prolétariat en montrant comment la lutte des classes continue, ne s’éteint pas après la prise du pouvoir ».

Mais en juillet 1967, le même Grippa déclare au cours d’entretiens particuliers ou de réunions de cadres du P.C.B. :

« Ce phénomène de destruction (il parle de la Révolution Culturelle) est le reflet de l’idéologie petite bourgeoise de la paysannerie et cette révolution a les caractéristiques de l’inconséquence de la limitation inévitable du processus révolutionnaire.

A la lumière des événements qui se déroulent à l‘heure actuelle en Chine, il est nécessaire de revoir si l’analyse du Kominterm sur Mao Tsé-toung n’était pas exacte. En tout cas, son œuvre qui manque d’analyse économique et reste abstraire a pu causer de grands torts à la révolution dans certains pays. Des textes, comme « La Démocratie Nouvelle » sont à la base de revers momentanés subis par certains pays.

En ce moment précis on peut se demander encore s’il s’agit du véritable Mao Tsé-toung et non d’un sosie qui agirait au nom d’un homme mort ou malade au point de ne plus pouvoir paraître en public » !!!

Revenons au 16 septembre 1966, date à laquelle Grippa écrivait :

« La Grande Révolution Culturelle Socialiste correspond à une loi objective du développement de la lutte de classes, du développement social en Chine, d’une loi objective qui existe et qui existera pour toute la révolution socialiste.

Depuis des semaines la presse de la bourgeoisie, sa radio et sa télévision se déchaînent contre la Grande Révolution Culturelle Socialiste en Chine, contre le Camarade Mao Tsé-toung, contre le Parti Communiste et le peuple chinois. Et les révisionnistes se distinguent par leur zèle dans ce chœur réactionnaire.

Ce délire n’est que le reflet de la grande peur qui tenaille les impérialistes, et particulièrement l’impérialisme américain, ennemi numéro un des peuples, ainsi que ses fantoches, ses valets et ses collaborateurs révisionnistes.

Les jeunes jouent un rôle important dans cette grande Révolution Culturelle Socialiste notamment dans les comités de la Révolution Culturelle des Etablissements d’enseignement et dans la Garde Rouge, ce supplémentaire et nouvel instrument de l’ordre révolutionnaire, de la dictature du prolétariat, prenant comme modèle l’exemple et les traditions de la glorieuse Armée Populaire de Libération.

Ainsi se trouve ruiné aussi un espoir des impérialistes, des révisionnistes, de ceux qui en Chine se sont engagés dans la voie capitaliste : celui de voir la deuxième génération après la libération oublier les leçons du passé, perdre l’élan révolutionnaire et tomber sous l’influence du révisionnisme.

C’est en forgeant qu’on devient forgeron, c’est en nageant qu’on apprend à nager, c’est en faisant la révolution qu’on apprend à la faire. Les jeunes travailleurs et étudiants participent effectivement à une grande révolution, font leur éducation de révolutionnaire dans une lutte âpre et ardue. »

Un mois plus tard, toujours à l’ULB, il disait :

« La Révolution Culturelle Prolétarienne est riche d’enseignement pour nous. La Chine est et restera rouge ! Les victoires de la Révolution Prolétarienne le démontrent. Nous devons défendre la Chine contre les calomnies que les réactionnaires déversent sur elle alors même qu’elle mène sa révolution socialiste plus loin et jusqu’au bout, ce qui constitue pour nous un grand exemple et un grand stimulant … Les victoires de la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne sont des victoires pour la révolution prolétarienne mondiale. Elles démontrent que le révisionnisme n’est qu’un tigre de papier – comme l’impérialisme qu’il sert – et qu’il y a moyen de prévenir son apparition ».

Mais voyons ce que Grippa écrit dans un mémo en mai 1967 :

« Il semble que depuis un certain nombre de mois le développement de la lutte de la grande Révolution Culturelle Prolétarienne s’écarte sensiblement des buts et moyens définis dans cette révolution, à un point tel qu’il s’agit d’une dénaturation.

N’y a-t-il pas eu dénaturation par l‘interprétation falsificatrice d’indications justes de la déclaration en seize points pour mener une attaque contre le Parti, pratiquer une pseudo-critique mais viser en réalité à la destruction de l’Etat de Dictature du prolétariat et du Parti, en attaquant inconsidérément et calomnieusement des dirigeants du Parti, en divisant la direction révolutionnaire du Parti, en provoquant artificiellement des contradictions et en rendant antagonistes par diverses manœuvres afin d’affaiblir et éventuellement détruire cette direction révolutionnaire …

La lecture de certains documents fait craindre le culte de la « spontanéité », l’oubli total ou quasi-total – qui conduirait à la défaite – de l’élément prolétarien conscient représenté par le Parti communiste.

A certains moments, il semble qu’il s’agit de démagogie extrêmement dangereuse, pouvant dégénérer en anticommunisme, en attaques contre le Parti prolétarien révolutionnaire, contre le Parti communiste ! »

Un peu plus tard, en juillet, il déclare au cours d’entretiens privés ou de réunions de cadres du P.C.B. :

« Nous avons soutenu la grande Révolution Culturelle Prolétarienne à ses débuts. Nous avons notamment soutenu la publication de la décision en seize points du Comité Central du P.C.C. sur la grande Révolution Culturelle Prolétarienne et le Communiqué – bien que nous ayons des critiques à formuler à leur égard. Mais depuis les premiers mois de 1967, la Révolution Culturelle n’a plus rien à voir avec les seize points. En fait, il s’agit d’une destruction systématique du Parti Communiste chinois par un groupe qui s’est emparé des pouvoirs du Comité Central et du Bureau politique (Grippa fait allusion au Groupe chargé de la révolution culturelle et relevant directement du Comité permanent du Bureau Politique).

La ligne qui se prétend révolutionnaire prolétarienne est en fait une ligne non prolétarienne qui cherche à détruire le Parti Communiste, avant-garde du prolétariat, à travers le mot d’ordre : « Abattre la poignée de responsables qui, bien que du Parti, se sont engagés dans la voie capitaliste ». Les groupes de travail (envoyés par Liou Chao-chi) dans les diverses unités (au mois de juin 1966), représentaient par contre l’instrument de la dictature du prolétariat ».

Que s’est-il passé qui, entre octobre 1966 et les premiers mois de 1967, ait pu provoquer un tel revirement ?

Pourquoi Grippa reprend-il à son compte les « calomnies que les réactionnaires déversent sur la Chine, alors même qu’elle mène sa Révolution Socialiste plus loin et jusqu’au bout » ?

Pourquoi cette rage, cette hargne soudaine de Grippa contre la Révolution Culturelle et la ligne révolutionnaire prolétarienne du camarade Mao Tsé-toung ?

Pourquoi tout à coup inverse-t-il les faits ?

Pourquoi cette haine pour la pensée de Mao Tsé-toung, pour la personne même du camarade Mao Tsé-toung ?

C’est parce qu’entretemps, les masses révolutionnaires chinoises ont dénoncé Liou Chao-chi, le plus haut responsable du Parti Communiste chinois à s’être engagé dans la voie capitaliste, Liou Chao-Chi, chef de file des représentants les plus dangereux de la bourgeoisie, ceux qui se sont infiltrés dans l’appareil de dictature du prolétariat. Les révélations faites à ce jour confirment à suffisance sa nature d’ennemi de la dictature du prolétariat. Avant la Libération, Liou Chao-chi s’opposait à la prise du pouvoir par le prolétariat, capitulait devant l’ennemi. Après la Libération, il s’oppose à la dictature du prolétariat, à la révolution socialiste et veut restaurer le capitalisme en Chine.

Après l’accomplissement, pour l’essentiel de la transformation socialiste de la propriété des moyens de production, il veut restaurer le capitalisme en Chine. Dans ce vaste mouvement de masse qu’est la grande Révolution Culturelle Prolétarienne, Liou Chao-chi a tout fait pour empêcher la diffusion de la pensée de Mao Tsé-toung en Chine et à l’étranger. Il a prêché le capitulationnisme. La dénonciation de son influence néfaste dans le mouvement révolutionnaire international ne fait que commencer. On sait maintenant, par exemple, que le Parti Communiste Birman lui, a toujours refusé de suivre la ligne révisionniste que Liou Chao-chi voulait lui imposer (voir à ce sujet la déclaration du Parti Communiste Birman).

La dénonciation de Liou Chao-chi est une grande victoire de la Révolution Culturelle Prolétarienne, une grande victoire pour tous les révolutionnaires !

Après l’accomplissement, pour l’essentiel de la transformation socialiste de la propriété des moyens de production, il veut restaurer le capitalisme en Chine.

Grippa, lui, protège Liou Chao-chi, le défend avec une frénésie qui ne s’explique que par sa peur de voir Liou Chao-chi dénoncé et rejeté à la poubelle de l’histoire. Il écrit à propos du livre de Liou Chao-chi :

« Parmi de nombreux articles qui ont comme but d’attaquer ce livre, nous relevons que, pour l’essentiel, ces attaques sont les suivantes :

Cela commence par le titre qui est en langue française ‘Pour être bon communiste’ et qui devient ‘le perfectionnement de soi-même’ dans les textes qui attaquent ce livre. »

Il paraîtrait que la traduction littérale à partir du ‘chinois’ serait pour le titre réel du livre : ‘A propos du perfectionnement des communistes’ et que les termes chinois utilisés (dans la presse chinoise) seraient ‘A propos du perfectionnement’. »

D’emblée l’on est donc fixé, la polémique, les attaques falsifient les textes ; c’est là une méthode inadmissible. Nos ennemis réactionnaires, les révisionnistes ont toujours utilisé ce genre de procédé contre les révolutionnaires, les marxistes-léninistes. L’usage d’un tel procédé disqualifie par avance, toutes les critiques formulées ces temps derniers contre ce livre … »

Nous aurions aussi certaines critiques à émettre, mais nous ne le ferons pas. Car ces critiques partent d’une toute autre conception, celle d’une critique marxiste-léniniste et non celle d’une critique antimarxiste quant au fond et malhonnête quant à la forme. »

Grippa continue :

« Quand dans ces attaques, pour n’en citer que quelques-unes, on dit que : il forme les gens pour en faire des esclaves – c’est faux !

Que ce livre ne tient pas compte de cette réalité qu’est la lutte des classes – c’est faux ! »

(suit une série de citations extraites d’articles critiquant le livre de Liou Chao-chi, chacune accompagnée de l’assertion catégorique de Grippa : « c’est faux ! ) ».

Puis Grippa poursuit :

« L’on est stupéfait de voir une telle accumulation de mensonges qui rappelle les méthodes de Khrouchtchev … Ce sont là des attaques perfides contre le marxisme-léninisme et la pensée de Mao Tsé-toung. »

Non pas que nous fassions de ce livre ‘Pour être un bon communiste’ un sommet du marxisme-léninisme, mais ne voyez-vous pas que par cette attaque on prépare le terrain pour démoraliser et désorienter les masses, traumatiser leur conscience révolutionnaire, précisément les habituer à la soumission servile, préparer l’opinion pour une grande attaque contre le marxisme-léninisme et la pensée de Mao Tsé-toung. »

« L’on a pu dire que Khrouchtchev par son rapport secret, par ses attaques contre Staline jetait des « cailloux » d’or dans les jardins des impérialistes ; il visait à abattre le Parti de Lénine, la dictature du prolétariat en URSS, à y établir le capitalisme et à pratiquer la coopération américano-soviétique pour la domination du monde ».

A nous de rester stupéfaits lorsqu’on mesure l’ampleur de cette attaque en règle de Grippa contre le marxisme-léninisme, la pensée de Mao Tsé-toung.

Aujourd’hui, nous nous limiterons à une analyse exhaustive des différents types d’ « arguments » de Grippa, lorsqu’il attaque la Révolution chinoise, la Révolution culturelle et, enfin la pensée de Mao Tsé-toung. Nous allons tenter de démontrer le mécanisme de ses conceptions antimarxistes.

On peut dire en gros qu’on a affaire à deux sortes d’attaques :

1/ Celles dans lesquelles Grippa brandit le drapeau rouge pour mieux le fouler aux pieds ;

2/ Celles dans lesquelles il s’en prend directement à la pensée de Mao Tsé-toung, déniant sa portée universelle.

Analysons sommairement le premier type d’attaques :

1/ Pour Grippa, la Révolution Culturelle « depuis un certain nombre de mois » s’écarterait « sensiblement des buts et moyens définis dans cette résolution (les seize points) à un point tel qu’il s’agit d’une dénaturation qui viserait à mener un attaque contre le Parti en attaquant inconsidérément et calomnieusement des dirigeants du Parti, en divisant la direction révolutionnaire du Parti …»

La période définie par le « depuis un certain nombre de mois » coïncide avec le début de la dénonciation de Liou Chao-chi. Déjà en février, l’un de nous a reçu une instruction verbale de Grippa selon laquelle il nous était demandé de ne participer à aucune manifestation contre Liou Chao-chi et de ne pas crier des mots d’ordre dans ce sens. Aux délégués venus en mai nous avons communiqué notre complet désaccord avec une telle demande et que nous n’en avions pas tenu compte.

Toujours en mai, Grippa prétend que la critique marxiste-léniniste que les révolutionnaires prolétariens font du livre de Liou Chao-chi sur la base de la pensée de Mao Tsé-toung est antimarxiste, « falsifie les textes » « n’est qu’une accumulation de mensonges qui rappelle les méthodes de Khrouchtchev » et « une attaque perfide contre le marxisme-léninisme et la pensée de Mao Tsé-toung. » Pour lui « cette critique de Liou Chao-chi prépare le terrain pour démoraliser et désorienter les masses… les habituer à la soumission servile. »

Ainsi, pour Grippa, la critique de Liou Chao-chi fait partie d’un vaste complot destiné à attaquer le marxisme-léninisme, la pensée de Mao Tsé-toung.

L’allusion à ce « complot » se concrétise au mois de juillet lorsque Grippa déclare que :

– La ligne qui se prétend révolutionnaire est en réalité non prolétarienne ;

– Les groupes de travail représentaient l’instrument de la dictature du prolétariat ;

– Il s’agit d’une destruction systématique du P.C.C. par un groupe qui s’est emparé des pouvoirs du Comité Central et du Bureau Politique.

On croit rêver ! On voit comme le délire a monté à mesure que la critique et la répudiation de Liou Chao-chi se précisaient !

***

Le Camarade Mao Tsé-toung dit :

« Il faut avoir a confiance dans les masses, il faut avoir confiance dans le Parti ; ce sont là deux principes fondamentaux. Si nous avons le moindre doute à cet égard, nous serons incapables d’accomplir quoi que ce soit ».

L’ATTITUDE ENVERS LES MASSES : EXPRESSION CONCENTRÉE DE LA LUTTE ENTRE LES DEUX LIGNES

« Au sein du Parti Communiste chinois, la lutte a toujours été acharnée entre la ligne révolutionnaire prolétarienne, incarnée par le président Mao et la ligne réactionnaire bourgeoise, représentée par le Khrouchtchev chinois. Où va la chine, vers le socialisme ou vers le capitalisme : ce problème est l’essence même de la lutte entre les deux lignes, lutte centrée du début à la fin que la question du pouvoir. L’essence de la ligne prolétarienne c’est la voie socialiste. L’essence de la ligne réactionnaire c’est en fait la voie du capitalisme. Le Camarade Mao Tsé-toung a dit : « Ou bien le vent d’est l’emporte sur le vent d’ouest, ou bien le vent d’ouest l’emporte sur le vent d’est. Il n’y a pas de compromission possible sur les questions de ligne ».

« La lutte entre les deux lignes trouve son expression concentrée dans l’attitude envers les masses. »

« La ligne révolutionnaire du prolétariat consiste à avoir confiance dans les masses, à s’appuyer sur elles et à respecter leur initiative ». Le Camarade Mao Tsé-toung a dit : « Le peuple, le peuple seul, est la force motrice, le créateur de l’histoire universelle ». « Nous avons toujours soutenu que la révolution doit s’appuyer sur les masses populaires ». Le point de vue de masses est un point de vue fondamental du marxisme. L’attitude à prendre envers les masses est une pierre de touche permettant de distinguer les véritables marxistes des faux marxistes ; elle représente une divergence fondamentale entre le matérialisme historique et l’idéalisme historique. (Renmin Ribao, 30.08.67).

Mais pour Grippa, la ligne révolutionnaire prolétarienne représentée par le Camarade Mao Tsé-toung est une ligne non-prolétarienne. La conclusion s’impose. Pour Grippa la ligne « révolutionnaire » est la ligne réactionnaire bourgeoise, la ligne de son maître à penser, Liou Chao-chi.

LES GROUPES DE TRAVAIL : INSTRUMENTS DE LA BOURGEOISIE

Cette ligne réactionnaire-bourgeoise qui, elle, trouve son expression concentrée dans la peur des masses, Liou Chao-chi l’a appliquée sur une vaste échelle au début de la Révolution Culturelle, par le truchement des groupes de travail. Ces derniers s’ingénièrent dans leur ensemble, à « attaquer un grand nombre pour protéger une petite poignée », en attaquant presque tout le monde et particulièrement les cadres révolutionnaires, en dressant une partie des masses contre une autre partie des masses. Ainsi, dans l’organisation où travaillent certains d’entre nous, cinq cents camarades sur mille, furent considérés comme contre-révolutionnaires. Dans une école, le groupe de travail publia un ordre en dix points destinés aux cadres. Voici deux de ces points :

– sauf permission du groupe de travail, tous les cadres doivent rester chez eux ; être prêts à se présenter à tout appel et attendre d’être interrogés ;

– obéir absolument aux ordres du groupe de travail.

La caractéristique quasi générale des groupes de travail était d’exiger de tous les cadres à l’échelon de base une ou plusieurs autocritiques, pour étouffer leur esprit de révolte révolutionnaire, pour empêcher les critiques de monter vers les réels responsables.

De ces groupes envoyés par Liou Chao-chi à l’insu du camarade Mao Tsé-toung, Liou Chao-chi et ses acolytes disaient : « Ils représentent la direction du Parti ». Dès son retour à Pékin, le Camarade Mao Tsé-toung rappela les groupes de travail.

Grippa, quant à lui, croit trouver dans les groupes de travail « l’instrument de la dictature du prolétariat ». Mais la ligne de masse il la calomnie, parlant du danger d’un « culte de la spontanéité », de « démagogie dangereuse », tandis que la campagne de critique et de répudiation de Liou Chao-chi est pour lui une « une traumatisation de la conscience révolutionnaire des masses » par laquelle on les habitue précisément à la soumission servile !!!

Quand Grippa parle de « Forger, tremper, renforcer le Parti », n’est-ce pas à de telles méthodes précisément qu’il rêve d’avoir recours ?

Quand Grippa parle de la dictature du prolétariat est-ce donc à ce genre de dictature qu’il songe pour la Belgique ?

Les manœuvres de Liou Chao-chin n’ont pu empêcher la ligne révolutionnaire prolétarienne de triompher ! Que peuvent alors les calomnies de Grippa !

LE PARTI COMMUNISTE CHINOIS : LE NOYAU DIRIGEANT DE LA RÉVOLUTION CULTURELLE PROLÉTARIENNE

La Révolution Culturelle Prolétarienne a été déclenchée par le Camarade Mao Tsé-toung et c’est lui qui la dirige.

Le Camarade Mao Tsé-toung est président du Comité Central du Parti Communiste chinois.

La ligne politique de la Révolution Culturelle a été définie par le Comité Central dirigé par le Camarade Mao Tsé-toung.

C’est le Comité Central qui a décidé de constituer un groupe chargé de la Révolution Culturelle relevant directement du Comité permanent du Bureau Politique du Comité Central du Parti – 16 mai 1966.

La onzième session plénière du Comité Central issu du VIIIe Congrès du Parti Communiste s’est tenue à Pékin du 1er au 12 août 1966.

La onzième session s’est déroulée sous la présidence du Camarade Mao Tsé-toung. Y prenaient part les membres suppléants du Comité Central. Étaient également présents des camarades de bureaux régionaux du Comité Central et des Comités du Parti pour les provinces, municipalités et régions autonomes, les membres des groupes du Comité central chargé de la Révolution Culturelle, des camarades des départements intéressés relevant du Comité Central du Parti et du Gouvernement ainsi que des représentants des enseignants et des étudiants révolutionnaires des établissements d’enseignement supérieur de la capitale.

La onzième session plénière du Comité Central issu du VIIIe congrès a discuté et adopté la « Décision du Comité Central du Parti Communiste chinois sur la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne » (Décision en seize points). Périodiquement, le Hongqi (Journal théorique du P.C.C.), le Renmin Ribao (organe officiel du P.C.C.) et d’autres journaux du Parti publient éditoriaux et articles qui diffusent le plan stratégique dressé par le Quartier général du prolétariat, guident chaque étape de la Révolution Culturelle ou donnent des informations importantes sur la Révolution Culturelle.

Comment peut-on parler de destruction du Parti d’avant-garde du prolétariat ? Alors que la direction du Parti est partout présente, la manière concrète, par l’application d’une véritable ligne de masse. Les articles et les éditoriaux qui synthétisent les besoins, les désirs, les aspirations des masses en les retournant aux masses sous forme d’une politique, orientent le mouvement à chaque étape.

D’autre part, il existe un contact permanent entre les dirigeants du Parti, du Groupe chargé de la Révolution Culturelle avec les masses. On sait que des Camarades tels que Chou En-lai, Chen Bo-da, Kang Shen, Jiang Qing et d’autres dirigeants reçoivent pratiquement chaque jour des représentants d’organisations révolutionnaires (ouvriers, paysans, étudiants et professeurs révolutionnaires).

Ces dirigeants voyagent constamment dans le pays afin de diriger concrètement la Révolution Culturelle. Le Camarade Mao Tsé-toung lui-même, vient de rentrer d’une tournée en province au cours de laquelle il a personnellement effectué des enquêtes et donné des directives qui répondent aux besoins actuels de la Révolution Culturelle.

Si cette dictature du prolétariat n’avait pas été puissamment établie si le Parti n’avait pas été constamment présent, comment eût-il été possible d’envisager une Révolution Culturelle d’une telle ampleur et d’une telle envergure dans un pays de 700 millions d’habitants ? Comment eût-il été possible de pratiquer une aussi ample démocratie de masse ?

Mais selon Grippa, le Groupe chargé de la Révolution Culturelle aurait usurpé les pouvoirs du Bureau Politique et du Comité Central !! Grippa ose même dire que le Camarade Mao Tsé-toung ne serait plus en vie ! L’Etat de la dictature du prolétariat serait aux mains d’un groupe antiparti, antisocialiste !! Telle est la logique de Grippa, une logique d’impérialiste, de révisionniste !

Quand le Camarade Mao Tsé-toung passait en revue les Gardes rouges sur la tribune de Tien An men, en août 1966, Grippa eut l’occasion de l’approcher. Il nous rapporta ensuite avec enthousiasme et force détails que le Camarade Mao Tsé-toung l’avait pris par le bras, qu’il paraissait en excellente santé et plus en forme que jamais. Grippa nous a également exprimé toute sa joie de se trouver parmi les Gardes Rouges ! Mais cette année, Grippa prétend qu’il a rencontré un sosie du Camarade Mao Tsé-toung et que les gardes rouges qui l’avaient tellement impressionné à l’époque sont en fait des « clampins » ou des « voyous » !!

Mais pourquoi ces monstrueuses aberrations ? Ce machiavélisme dans l’invention ? Cette inversion de l’histoire qui vise à laisser penser qu’en Chine un vaste complot est ourdi pour attaquer la personne même de Mao Tsé-toung, le P.C.C., la dictature du prolétariat et la pensé de Mao Tsé-toung !

Ce genre d’attaques, de gauche par la forme, de droite en réalité, Grippa ne les a pas inventées. Ce sont des tactiques utilisées par la poignée de responsables révisionnistes en Chine et par la clique dirigeante révisionniste de Moscou. Les grandes victoires que remporte la grande Révolution Culturelle Prolétarienne prouvent que les masses chinoises ne se sont pas laissé tromper !

Tout comme ces responsables, Grippa a peur des masses ; peur de la Révolution Culturelle, peur de la pensée de Mao Tsé-toung. Car les « idées qui sont le propre d’une classe d’avant-garde deviennent, dès qu’elles pénètrent les masses, une force matérielle capable de transformer la société et le monde », capables de déjouer les complots de l’ennemi de classe et de l’abattre en sorte qu’il ne se relève plus…

2/ On n’a plus aucun doute quant à la nature même de Grippa lorsque, entrant en contradiction avec ce qu’il vient de dire, il passe à de franches attaques contre la Révolution chinoise et la pensée de Mao Tsé-toung, déclarant, par exemple :

« Ce phénomène de destruction est le reflet de l’idéologie petite bourgeoise de la paysannerie et cette révolution paysanne a les caractéristiques de l’inconséquence, de la limitation du processus révolutionnaire ».

« A la lumière des événements qui se déroulent à l’heure actuelle en Chine, il est nécessaire de revoir si l’analyse du Komintern n’était pas exacte. En tout cas, son œuvre, qui manque d’analyse économique et reste abstraite, a pu causer de grands torts à la révolution dans certains pays. Des textes comme de « La Démocratie Nouvelle » sont à la base de revers momentanés dans certains pays ».

La filiation logique est ainsi établie :

En Chine, la ligne opportuniste de droite de Tchen Tou-sieou, négligeant le mouvement révolutionnaire de la paysannerie, pratiqua une ligne capitulationniste cédant devant le Kuomintang, les opportunistes de droite rejetèrent l’allié principal de la révolution, la paysannerie, laissant la classe ouvrière et le Parti Communiste seuls et sans soutien. Le Camarade Mao Tsé-toung lutta contre cette ligne erronée, il montra que l‘allié le plus sûr, le plus fort numériquement du prolétariat chinois était la paysannerie et résolut ainsi le problème de l’allié principal de la révolution chinoise :

« Le prolétariat industriel est la force dirigeante de notre révolution. Nos plus proches amis sont l’ensemble du semi-prolétariat et de la petite bourgeoisie » (1926).

Grippa osa laisser entendre que le Camarade Mao Tsé-toung ne serait qu’un philosophe paysan. Pour un homme qui est supposé avoir un niveau théorique ce n’est même plus de la mauvaise foi ! La ligne marxiste-léniniste du camarade Mao Tsé-toung a guidé la révolution chinoise vers la victoire. Il suffit de lire ses œuvres où cette juste ligne est constamment réaffirmée :

« Toute l’histoire prouve que sans la direction de la classe ouvrière, la révolution échoue, et qu’elle triomphe avec la direction de la classe ouvrière (1949) ».

C’est le Camarade Mao Tsé-toung lui-même qui a défini la ligne générale de l’édification socialiste du pays. C’est grâce à la pensée de Mao Tsé-toung que la Chine a pu persister dans la voie socialiste, dans la révolution prolétarienne, dans la dictature du prolétariat. Grippa ne l’ignore pas. Mais ce qu’il refuse d’admettre, c’est que c’est précisément Liou Chao-chi , ce chef de file du quartier général de la bourgeoisie, dénoncé dans le premier dazibao du Camarade Mao Tsé-toung, qui s’est ingénié à entraver le développement socialiste du pays ; Liou Chao-chi qui a placé ses pions dans les différents domaines de la superstructure pour préparer, dans le domaine idéologique, l’opinion publique à une restauration du capitalisme, Liou Chao-chi qui, dans le domaine de l’agriculture a encouragé dans les campagnes l’économie des paysans riches, et par là la tendance spontanée au capitalisme, Liou Chao-chi qui, dans l’industrie, a tenté d’imposer le système des stimulants matériels.

« Les dix-huit années de la République Populaire de Chine ont été dix-huit années de lutte à mort entre les deux classes antagonistes, le prolétariat et la bourgeoisie, dix-huit années qui ont vu la voie socialiste l’emporter sur la voie capitaliste, dix-huit années au cours desquelles la dictature du prolétariat s’est sans cesse renforcée et consolidée ».

Et si le Camarade Mao Tsé-toung a déclenché cette grande Révolution Culturelle Prolétarienne, c’est précisément en vue de déraciner le révisionnisme, terrain propice à une restauration du capitalisme, et d’implanter le concept « collectif », en sorte que la Chine mène sa Révolution Socialiste « plus loin et jusqu’au bout ».

Au cours de la Révolution Culturelle Liou Chao-chi recourut à diverses tactiques pour diviser la classe ouvrière. C’est toujours la pensée de Mao Tsé-toung qui arme les masses pour déjouer les complots contre-révolutionnaires. « Au sein de la classe ouvrière, il n’y a pas de conflits fondamentaux, d’intérêts, encore moins sous la dictature du prolétariat… ». C’est encouragés par cette instruction du Camarade Mao Tsé-toung que les révolutionnaires prolétariens, qui sous l’influence de la ligne réactionnaire-bourgeoise étaient restés divisés, se sont unis en « une grande alliance révolutionnaire », précisément pour critiquer et discréditer le Khrouchtchev chinois afin qu’il ne se relève plus.

En délirant de la sorte, Grippa n’innove pas. De vieux révisionnistes comme Zinoviev avaient lancé semblables accusations contre Lénine. On voit à l’époque régulière le révisionnisme attaquer la pensée de Mao Tsé-toung en disant qu’elle est empreinte de mentalité paysanne.

Staline dit de Zinoviev qu’il tentait de convertir le léninisme, de doctrine prolétarienne internationale, en un produit des conditions spécifiques russes. Ainsi fait Grippa quand dans la « Voix du Peuple » (qui, fait significatif s’est tue sur la Révolution Culturelle depuis le 1er avril, moment où commençait officiellement la dénonciation de Liou Chao-chi), Grippa dit ou laisse dire :

« Mais oui, la Grande République Populaire de Chine est un phare pour les peuples de la zone des tempêtes » (08.09.67).

Grippa écrit : « Le marxisme-léninisme et la pensée de Mao Tsé-toung », comme s’il s’agissait de choses biens distinctes.

L’intention est évidente : il veut nier la valeur universelle de la pensée de Mao Tsé-toung, nier qu’elle représente le marxisme-léninisme de notre époque, celle où l’impérialisme court à sa défaite et où les forces socialistes l’emportent. Il va jusqu’à dire que des textes comme la « Démocratie Nouvelle » sont à la base de revers momentanés subis par certains pays.

Il attribue sans doute au Camarade Mao Tsé-toung les revers subis par les révolutionnaires qui ont eu le tort et la faiblesse de suivre les conseils de Liou Chao-chi… Grippa fait de la pensée de Mao Tsé-toung une sorte de théorie valable avec des réserves à la révolution nationale et démocratique des peuples de la zone des tempêtes. Ce dont les révolutionnaires d’Europe et des Etats-Unis auraient besoin, selon lui, c’est sans doute de la pensée de Jacques Grippa ! Même ligne, mêmes méthodes aussi, que Liou Chao-chi !

Ce dernier n’a-t-il pas déclaré en 1937 : « Nous n’avons pas encore un Staline en Chine » et en 1941, « En fait, le Parti n’a pas eu depuis longtemps de direction et de noyau ». S’opposer au Camarade Mao Tsé-toung était simplement pour Liou Chao-chi, s’opposer à un individu. Le Khrouchtchev chinois s’opposait par là au peuple chinois et à la révolution mondiale. Ainsi fait Grippa. Car « comment doit-on considérer un dirigeant révolutionnaire » ? Établir l’autorité d’un dirigeant révolutionnaire, est-ce là le « culte de la personnalité » ? Telle est la grande question sur laquelle les marxistes-léninistes ont lutté contre les révisionnistes. Les marxistes soutiennent que l’autorité et le dirigeant qui a de l’autorité sont nécessaires à toutes les révolutions, sinon la victoire ne peut être remportée … »

« La pensée de Mao Tsé-toung reflète à notre époque la loi objective de la lutte de classes tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la Chine et les intérêts fondamentaux du prolétariat et des travailleurs du monde entier » (Renmin Ribao, septembre 1967).

Comme Liou Chao-chi, Grippa tente de mette en opposition la pensée de Mao Tsé-toung et le marxisme-léninisme ; il ne fait que suivre l’opinion contre-révolutionnaire que Liou Chao-chi tentait de créer afin de discréditer la pensée de Mao Tsé-toung et de faire dévier la révolution chinoise et la révolution mondiale de la voie indiquée par le Camarade Mao Tsé-toung.

Soutenir ou non, le Camarade Mao Tsé-toung et la pensée de Mao Tsé-toung est une question d’une importance vitale pour le Parti Communiste chinois, et pour les peuples opprimés du monde. Celui qui s’oppose au Camarade Mao Tsé-toung, à la pensée de Mao Tsé-toung s’oppose au Parti Communiste chinois, au socialisme et à la révolution chinoise et mondiale.

* * *

Les propos ou les écrits de Grippa que nous venons de citer ne constituent en fait qu’une partie infime de ses positions actuelles sur la grande Révolution Culturelle Prolétarienne chinoise. Nous nous réservons d’en publier de plus larges extraits en temps voulu.

Certains camarades pourront se demander pourquoi nous n’avons pas entrepris ce travail de dénonciation plus tôt. Nous citerons le Camarade Mao Tsé-toung et cela, nous l’espérons, répondra aussi à ceux qui se posent la question pour Liou Chao-chi :

« Les contradictions sont universelles, absolues, mais les méthodes pour résoudre les contradictions, c’est-à-dire les formes de lutte, diffèrent selon les caractères divers des contradictions : certaines contradictions revêtent le caractère d’un antagonisme déclaré, d’autres non. Selon le développement des phénomènes, certaines contradictions primitivement non-antagonistes se développent en contradictions antagonistes ; par contre, certaines contradictions primitivement antagonistes se développent en contradictions non-antagonistes.

Dans les conditions de la société de classes, les contradictions entre les conceptions justes et les conceptions erronées dans les rangs du Parti Communiste, comme on l’a dit plus haut, sont le reflet dans le Parti, des contradictions de classe de la société. Dans la période initiale où dans certaines questions, ces contradictions ne se manifestent pas tout de suite comme antagonistes. Toutefois, avec le développement de la lutte des classes, ces contradictions peuvent devenir antagonistes. L’histoire du Parti Communiste d’URSS nous a montré que les contradictions entre les conceptions justes de Lénine et de Staline et les conceptions erronées de Trotski, Boukharine et autres se sont pas manifestées tout au début sous une forme antagoniste, mais que, par la suite elles sont devenues antagonistes.

De telles circonstance ont existé dans l’histoire du Parti Communiste chinois ».

On comprend maintenant plus clairement comment cette situation a pu se développer jusqu’à la crise actuelle. Grippa s’est acquis un certain prestige au sein du mouvement communiste international car il fut l’un des premiers à rompre avec un parti révisionniste, et à regrouper autour de sa direction un nombre important de membres de ce parti. Ces membres allaient former le noyau du P.C.B.

Grippa s’était révolté contre une certaine forme de révisionnisme, le révisionnisme ayant pour centre la clique dirigeante d’URSS. Mais il ne s’était pas révolté pour un parti marxiste-léniniste de type Mao Tsé-toung. Sur les plans idéologique et organisationnel, il a continué à appliquer une ligne révisionniste, car il n’a pas pu transformer sa conception du monde, arracher en lui toutes conceptions révisionnistes, non prolétariennes du monde et implanter en lui la conception marxiste-léniniste. Il n’a pas pu adopter une attitude juste envers les succès remportés et s’est laissé griser par l’orgueil.

Son long passage dans un parti qui a glissé insensiblement vers le révisionnisme constituait pour lui un fardeau dont il ne put se débarrasser. Il n’a pas pu assimiler ces vérités fondamentales sans lesquelles un communiste ne peut rien faire :

« Servir le peuple de tout cœur, sans nous couper un seul instant des masses, partir en tout des intérêts du peuple et non de ceux de l’individu ou d’un petit groupe ; identifier notre responsabilité devant le peuple, devant les organes dirigeants du Parti – Voilà ce qui inspire nos actes ».

Et il s’est de plus en plus écarté de la ligne juste jusqu’au moment où la dénonciation de la ligne révisionniste contre-révolutionnaire de Liou Chao-chi suscita un changement qualitatif dans la contradiction entre les conceptions marxistes-léninistes concrétisées par la ligne révolutionnaire prolétarienne de Mao Tsé-toung et les conceptions erronées de Grippa cristallisées dans la ligne de Liou Chao-chi, à ce moment, la contradiction est devenue antagoniste.

Mais Grippa trompe encore un certain nombre de camarades belges et étrangers, il fait encore illusion ! Il joue du prestige du P.C.B. et de son prestige personnel acquis à une autre époque. Il se voudrait l’incarnation du Parti ; pour lui avoir confiance dans le Parti, c’est avoir confiance en Jacques Grippa

Le camarade Mao Tsé-toung dit :

« La direction erronée qui porte préjudice à la révolution ne doit être inconditionnellement acceptée. Mais résolument contrecarrée ».

Il est du devoir internationaliste de tout communiste, de tout révolutionnaire, de dénoncer, critiquer et discréditer sur les plans idéologique, politique et organisationnel, la ligne révisionniste contre-révolutionnaire de ce traître à la Révolution mondiale qu’est Liou Chao-chi et de dénoncer tous ceux qui le défendent et par là s’opposent au marxisme-léninisme, le pensée de Mao Tsé-toung.

A bas l’impérialisme, dirigé par l’impérialisme américain !

A bas le révisionnisme moderne ayant pour centre la clique dirigeante de l’URSS !

A bas la réaction mondiale !

A bas Liou Chao-chi et sa ligne révisionniste contre-révolutionnaire !

Vive l’internationalisme prolétarien !

Peuples et nations opprimés, unissez-vous !

Vive la lutte révolutionnaire des peuples de Belgique !

Vive le Parti communiste de Belgique Marxiste-Léniniste !

Vive le grand, glorieux et juste Parti communiste chinois !

Vive la grande Révolution Culturelle Prolétarienne !

Vive l’invincible pensée de Mao Tsé-toung, Marxisme-Léninisme de notre époque !


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