Cellules Communistes Combattantes
Campagne « Pierre Akkerman, combattre
le militarisme bourgeois et le pacifisme petit-bourgeois »
Action contre Inforsermi, 19 octobre 1985

Les rois nous saoulaient de fumées,
Paix entre nous, guerre aux tyrans !
Appliquons la grève aux armées,
Crosse en l’air et rompons les rangs !
S’ils s’obstinent, ces cannibales,
À faire de nous des héros,
Ils sauront bientôt que nos balles
Sont pour nos propres généraux !

L’Internationale, 5e couplet.

Alors que nous venons à peine d’initier avec succès la Campagne Karl Marx, l’actualité nous impose d’ouvrir un second front en ce mois d’octobre 1985. Les Cellules Communistes Combattantes ouvrent donc, ce 19 octobre 1985, la Campagne « Pierre Akkerman, combattre le militarisme bourgeois et le pacifisme petit-bourgeois » en attaquant le « BUREAU D’INFORMATION DES FORCES ARMÉES » à Namur.

Ce « Bureau d’information des Forces Armées » est, comme tant d’autres à travers le pays, un centre de racolage pour l’armée impérialiste. Exploitant la misère sociale développée par le capitalisme en crise, ces « bureaux » sont les instruments du dévoiement de nombreux fils et filles du prolétariat vers la fonction infâme de mercenaires armés de la bourgeoisie, et ce directement organisés contre leurs frères et sœurs de classe.

L’actualité imposant l’ouverture de ce second front repose sur la dernière réunion des ministres des affaires étrangères de l’Alliance Atlantique à Bruxelles, sur la grande mobilisation anti-missiles de ce dimanche et sur la prochaine rencontre inter-impérialiste à Genève en novembre. Notre intervention de cette nuit et l’ensemble de la Campagne Pierre Akkerman s’adressent particulièrement à la prochaine mobilisation populaire contre le déploiement des missiles US, dont les pacifistes petits-bourgeois entendent faire, comme à leur habitude, une manifestation folklorique de prières et d’incantations stériles à destination des princes et des magnats qui nous voient déjà sur les champs de bataille ou dans l’effort de la reconstruction.

Plus que jamais en cette fin 1985, les événements dans divers pays européens (les Pays-Bas largement en tête …) démontrent l’ineptie et le danger des thèses pacifistes petites-bourgeoises pour le mouvement populaire anti-guerre. Dans tous les pays européens le militarisme bourgeois s’organise avec arrogance, développe sans cesse ses préparatifs bellicistes, et cela seulement face à de faibles oppositions organisées ( les nôtres, par exemple ), car l’ensemble du mouvement anti-guerre est profondément pourri des positions légalistes et kollaborationnistes du crétinisme pacifiste.

Ces dernières années démontrent ceci : soit le mouvement anti-guerre rejette les directions infâmes des petits-bourgeois pacifistes et s’organise sur la ligne révolutionnaire développée par les communistes combattants, soit il sera le linceul de millions d’entre nous.

Et nous ne voulons pas accepter cela comme une fatalité ! Il faut que cela change et c’est à nous de le changer ! Il faut rejeter les canailles pacifistes, nous voulons l’avenir du socialisme et non les misères de la guerre. Les centaines de milliers de travailleurs et de travailleuses qui depuis des années ont marché pour dire NON à la guerre que l’OTAN mène aux quatre coins du monde et qu’elle veut, à présent, ramener dans les centres, doivent réfléchir à partir de la réalité bien concrète ! Et ne pas oublier les leçons de l’Histoire que notre classe a déjà si chèrement payée : toutes les thèses et directives pacifistes se sont toujours, en 1914, en 1940, et aujourd’hui révélées au service de la bourgeoisie !

Toutes les rodomontades pacifistes s’effondrent jour après jour, défaite après défaite. Toutes les escroqueries des pacifistes petits-bourgeois, CNAPD et VAKA en tête, n’ont amené qu’un seul résultat : la bourgeoisie du parlement et des casernes, des banques et des holdings, a les mains libres pour implanter les missiles, pour se lancer dans l’hystérie anti-communiste la plus délirante, pour perpétrer ses crimes contre les peuples d’Afrique du Sud, de Turquie, du Zaïre, de Palestine ou du Salvador …

Le mouvement pacifiste petit-bourgeois a-t-il gagné quoi que ce soit depuis les années qu’il usurpe la direction du mécontentement populaire ? Non, il n’a rien gagné ! Au contraire, il a épuisé la mobilisation et le refus des masses, il a falsifié les données objectives et historiques de la question de la guerre impérialiste, il s’est entièrement mis au service de la bourgeoisie dont il reconnaît l’entière autorité dans la « dictature démocratique ». Il est même plus clair de dire qu’il n’a eu aucune difficulté à se prostituer au service des exploiteurs car il en véhicule l’idéologie avec une grande ardeur.

En octobre 1984, les Cellules Communistes Combattantes sont apparues, organisées et décidées, en axant leur première campagne sur la question de la guerre impérialiste. Ce choix s’imposait à travers le fait que ce problème concentre à la fois l’expression la plus évidente et la plus brutale de la dictature bourgeoise, en même temps qu’il ne peut être abordé que d’un point de vue de classe car la guerre est fonction intégrée, produit du capitalisme.

Nous avons en premier lieu attaqué les firmes Litton, M.A.N. et Honeywell, trois multinationales entièrement intégrées au « parti de la guerre », c’est-à-dire trois entreprises qui développent une importante part de leurs activités lucratives dans l’organisation de guerres contre les peuples aux quatre coins de la planète. Ensuite, nous avons attaqué deux centres politiques, PRL/PVV et CVP, de la coalition gouvernementale, c’est-à-dire les managers du pouvoir d’État ( encore aujourd’hui ) qui planifient directement l’organisation belliciste, et enfin, nous avons porté l’offensive contre les forces de l’OTAN, l’appareil de domination militaire de l’impérialisme.

L’importance politique de notre première campagne, au-delà de l’émergence d’une authentique pratique révolutionnaire communiste rompant avec les révisionnistes et les réformistes de tout acabit, se situe dans la façon dont nous avons posé la question de la guerre impérialiste. Nous avons posé la question de la guerre impérialiste dans sa totalité, en en liant tous les facteurs, c’est-à-dire sans l’isoler de ses causes, de sa matrice : le mode de production capitaliste ! Aux thèses irresponsables et criminelles des directions pacifistes petites-bourgeoises, nous avons opposé l’analyse marxiste-léniniste et la position prolétarienne : la praxis dans l’offensive révolutionnaire !

À l’heure où nous ouvrons la campagne Pierre Akkerman, nous ne pouvons qu’appeler les militants sincères à s’instruire des écrits formidables du marxisme et du léninisme quant à la question de la guerre impérialiste, à s’instruire et à débattre des importantes contributions des révolutionnaires italiens et espagnols, Brigades Rouges et PCE(r) / GRAPO, ainsi qu’avec modestie, des nôtres, ET À EN TIRER LES CONCLUSIONS OFFENSIVES pour l’avenir du prolétariat. Déjà en 1924 :

« Chaque grève de masse crée une situation révolutionnaire dans laquelle la bourgeoisie, à l’aide de l’appareil d’État tire le maximum de conclusions qui lui sont nécessaires pour maintenir sa domination. Face à ces procédés le prolétariat est impuissant ; l’arme de la grève de masse elle-même est impuissante nécessairement devant eux, si, face aux armes de la bourgeoisie, le prolétariat ne prend pas également les armes. Cela implique qu’il doit s’efforcer de s’armer lui-même, de désorganiser l’armée de la bourgeoisie qui se compose d’une majorité d’ouvriers et de paysans, de retourner contre la bourgeoisie ses propres armes … »

« La guerre impérialiste corse cette situation à l’extrême. La bourgeoisie met le prolétariat devant l’alternative suivante : ou bien tuer ses camarades de classe des autres pays en faveur de ses intérêts monopolistiques à elle, mourir pour ses intérêts ou bien renverser la domination de la bourgeoisie par la violence des armes. Tous les autres moyens de lutte contre cette suprême violence qui est faite au prolétariat sont impuissants, car tous, sans exception, vont s’écraser contre l’appareil militaire des États impérialistes. Si donc le prolétariat veut échapper à cette violation extrême, il doit engager lui-même le combat contre cet appareil militaire, le désagréger de l’intérieur … » Georges Lukacs : « La pensée de Lénine, l’impérialisme, guerre mondiale et guerre civile ».

Voilà la réalité historique, et en voilà une juste compréhension ! Et voilà la même question qui se pose, avec encore plus d’acuité et d’actualité au mouvement anti-guerre qui manifestera dimanche : deux lignes politiques au service de deux classes antagoniques se dessinent clairement, et plus personne ne peut se masquer les yeux devant cela :

— la ligne politique du pacifisme petit-bourgeois, valet du capital et trahison éprouvée …

— la ligne politique et la pratique communiste révolutionnaire, arme et devenir de la classe laborieuse !

Nous avons, lors de notre attaque contre les télécommunications de la base militaire de Bierset, donné l’analyse globale que nous faisions du pacifisme petit-bourgeois aujourd’hui à la tête du mouvement anti-guerre dans ce pays, et démontré que seulement notre initiative et notre ligne politique historique constituaient une réelle alternative à la guerre impérialiste.

Et les faits démarquent de façon encore plus irréfutable ces deux lignes, celle du passé et celle de l’avenir. Le mouvement politique du pacifisme est dans l’agonie de ses impasses alors que le mouvement révolutionnaire et le prolétariat sont à l’aube d’un formidable combat !

À l’aube d’un formidable combat dans la continuité de l’histoire magnifique de notre classe, héritiers de ses expériences et des leçons de chaque combat ! Nous en serons dignes, et c’est pourquoi nous dédions cette campagne anti-militariste et anti-pacifiste à la mémoire du militant communiste belge Pierre Akkerman, volontaire dans les Brigades Internationales en Espagne, commissaire politique du bataillon André Marty de la XIIe Brigade, mort au combat le 1er janvier 1937 au nord de Madrid, traîtreusement assassiné par les fascistes arborant notre drapeau rouge pour se rapprocher des positions tenues par les révolutionnaires.

Nous te saluons Pierre Akkerman.

Ce que tu avais compris, que nous comprenons maintenant et que la classe ouvrière doit à nouveau comprendre et remettre en pratique à son tour, est que le fascisme, le militarisme, la réaction et la guerre ne se combattent pas seulement par les bonnes paroles ou les bons sentiments, et certainement pas par les escroqueries pacifistes. Pierre Akkerman, toi comme tes camarades allemands, italiens, français, anglais, mexicains, hongrois, yougoslaves, suisses, bulgares, américains, polonais, canadiens, chinois, algériens, tchèques, hollandais, scandinaves, et tous les autres … saviez à quoi vous en tenir pour ce qui est de la guerre impérialiste et aviez compris ce que les ploutocrates de Londres, Rome, Paris, New York ou Berlin mijotaient pour l’avenir du monde et le malheur des exploités.

Alors que les pères spirituels des Spitaels, Van Geyt, Martens et autres Galand prônaient la négociation ou la non-intervention, les diplomates bourgeois négociaient à Munich et trompaient les peuples comme ils s’apprêtent à le faire à Genève le mois prochain ! Pierre Akkerman, toi et tes camarades, l’élite du prolétariat mondial en cette période, vous saviez que la guerre d’Espagne où tu es tombé n’était qu’un moment d’un combat plus vaste, celui de la classe ouvrière vers l’humanité. L’Histoire vous donnera raison, votre sacrifice est déjà cette humanité.

CONTRE LA GUERRE IMPERIALISTE, LA GUERRE CIVILE !
CONTRE LE CAPITALISME ET SA CRISE, LA GUERRE CIVILE !

EN AVANT VERS LA CONSTRUCTION DE L’ORGANISATION COMBATTANTE DES PROLÉTAIRES !

Organisons-nous et frappons sans relâche !

EN AVANT VERS LA RÉVOLUTION COMMUNISTE !

TOUT LE POUVOIR AUX TRAVAILLEURS !

Cellules Communistes Combattantes
pour la construction de l’Organisation Combattante des Prolétaires


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