Né en 354 et mort en 430 en Algérie actuelle, Augustin est une figure majeure du christianisme, dont il a été longtemps le principal théoricien par sa combinaison du platonisme et du manichéisme.
Constatant la fin de Rome, il prône en conséquence le rejet complet du monde terrestre, opposé à un idéal céleste vers lequel il faudrait tendre de tout son être, par la foi seule, en-dehors de toute raison. L’empire romain céderait la place au triomphe de l’Eglise comme rejet unilatéral de la matière.
Ce fanatisme, avec une profonde obsession pour Satan, produisit le césaro-papisme, c’est-à-dire la mise en valeur de la religion comme justificatif idéologique et culturel à l’ordre établi.
20 janvier 2018
Augustin est l’une des plus grandes figures du christianisme ; aux côtés d’Ambroise de Milan, Jérôme de Stridon et Grégoire le Grand, il est l’un des quatre Pères de l’Église catholique romaine ; avec Thomas d’Aquin, il forme le binôme suprême de l’idéologie catholique. Né en 354 et mort en 430 en Algérie actuelle, vivant […]
21 janvier 2018
La grande actualité pour Augustin, c’est l’effondrement de Rome. Lui-même de culture romaine, pétri de rhétorique et de littérature latine, il a notamment voyagé à Carthage, puis Milan. Et il constate la fin de l’empire, qu’il analyse profondément dans La Cité de Dieu contre les païens, ainsi que dans De la ruine de Rome. Il […]
23 janvier 2018
Il faut saisir ici le contexte historique, pour comprendre la portée politique du fanatisme d’Augustin, qui formule en fait une nouvelle idéologie pour un nouveau régime, né des décombres de l’Empire romain. Augustin est né en 354 et à cette époque, le régime impérial n’en finit pas de s’effondrer. Il est cependant déjà largement christianisé. […]
25 janvier 2018
Augustin, né en 354, émerge comme figure historique dans la continuité du tournant de Constantin. De fait, à la mort de Théodose, en 395, l’Empire se divisa avec ses fils en Empire romain d’occident et Empire romain d’orient, et cela définitivement contrairement aux apparences alors. Le processus d’effondrement continua, et en 410 les Goths pillèrent […]
26 janvier 2018
De multiples oppositions sont nées au cours de l’affirmation de cette sorte de césaro-papisme, d’intégration de la religion dans le système de domination impériale restructurée. Augustin va appuyer de toutes ses forces l’écrasement dans la violence des chrétiens donatistes, expliquant même que face à « la barbare et violente hérésie des Donatistes, toute indulgence pourrait […]
29 janvier 2018
Le soutien à participation au régime impérial, le refus des courants populaires (comme le donatisme) et d’une religion rationaliste (comme le pélagianisme l’exigeait), tout cela imposait à Augustin de renforcer toujours plus une vision du monde où l’Humanité a un statut inférieur, relevant de quelque chose de mauvais. C’était nécessaire, afin d’empêcher justement que prime […]
31 janvier 2018
On ne saurait sous-estimer l’acharnement complet d’Augustin pour disqualifier la réalité matérielle. Aux yeux de celui-ci, la réalité humaine n’est que péché, le monde n’est lui-même que le lieu du péché. C’est le véritable fond de la démarche d’Augustin. Voici un exemple de son lyrisme anti-matière, dans De la vraie religion, avec toute une série […]
2 février 2018
Là où Augustin tombe véritablement le masque de sa démarche de sa synthèse platonisme – manichéisme – christianisme, c’est avec son éloge de Platon, un païen pourtant. On a ici quelque chose de tout à fait similaire à ce que fit Pseudo-Denys l’Aréopagite, bien que celui-ci ait une approche différente, puisque purement néo-platonicienne à l’initial. […]
3 février 2018
Il est évident qu’il était compliqué pour Augustin d’affirmer à ce point la valeur du platonisme, un courant païen, aussi a-t-il dû justifier « comment Platon a pu autant approcher de la doctrine chrétienne » qui est, faut-il le rappeler, une révélation. Il précise par conséquent à ce sujet : « Parmi ceux qui nous […]
5 février 2018
Il n’en reste pas moins que, malgré sa prise de distance avec Platon qui est pourtant largement valorisé, il était nécessaire à Augustin de procéder à la liquidation du néo-platonisme. Il écrit pour ce faire de très nombreux chapitres dans La Cité de Dieu contre les païens, afin de dénoncer la démonologie du néo-platonisme (qu’il […]
8 février 2018
Pourquoi Augustin maintient-il la figure des démons ? La raison est évidente : dans une société humaine encore largement désorganisée, il faut bien expliquer que des choses mauvaises se produisent, et cela d’autant plus après l’incarnation divine du Christ. Il s’agit d’un renouvellement du manichéisme, dans le cadre de la logique de l’incarnation, de la […]
10 février 2018
Le souci de l’exigence du combat du bien contre le mal, c’est que chez Augustin, ce qui compte c’est la dimension mystique ; l’idéalisme amène l’anéantissement de la matière au profit du Un divin. À ce niveau, l’œuvre véritablement massive d’Augustin en termes de quantité est parsemée de réflexions sur l’unité divine, en laquelle il […]
12 février 2018
Il est significatif que le mysticisme d’Augustin puise dans la clef véritable de l’idéalisme religieux, à savoir le culte des nombres. C’est la conséquence obligatoire de la conception idéaliste du rapport entre l’Un et le Multiple. Puisque Dieu est 1, la réalité qui est multiple s’appuie sur ce 1. Les nombres, invisibles à la matière, […]
14 février 2018
Augustin, avec son approche conceptuelle du césaro-papisme et du péché comme base de l’expérience réelle de l’Humanité depuis Adam, avec sa conception idéaliste du rapport entre l’Un et le Multiple, détermina pour plusieurs siècles le christianisme. Sa fusion du manichéisme et du néo-platonisme, de l’incarnation et de l’Évangile, l’a véritablement porté par ailleurs, étant à […]