4. Ces dernières années, il y a eu l’organisation d’une aire de comportements antagoniques, que nous avons appelé le Mouvement Prolétarien de Résistance Offensive.

Ces comportements, sans les réduire à cela, ont assumé diverses formes d’organisations politico-militaires, et une dialectique incertaine les lie aux Organisations Communistes Combattantes davantage consolidées.

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Dans l’actuelle conjoncture, nous ne pouvons nous limiter à constater cette hétérogénéité magmatique, mais nous devons multiplier nos efforts pour saisir quelles sont les tendances destinées à grandir et quelles sont condamnées à périr.

Les critères qui permettent d’effectuer un tel bilan de l’expérience sont ceux que nous avons toujours adopté dans toute notre histoire : tout ce qui exprime le mouvement réel de la classe, même partiellement, tout ce qui est suscité par les profondes causes objectives, est le nouveau qui croît et se renforce ; au contraire, les initiatives des groupes déracinés, quelques formes qu’ils assument, en tant que c’est volontariste et subjectif, ne réussiront en aucun cas à s’alimenter à résister dans les nouvelles conditions.

Le travail de masse de l’Organisation ne doit pas négliger une telle dialectique, si il ne veut pas aplatir le Mouvement Prolétarien de Résistance Offensive à une totalité homogène, privée de contradictions, de vie.

Il doit aider le nouveau à grandir et le vieux à mourir.

5. Comment est-ce que doit être entendu le travail de masse de l’Organisation à l’intérieur des organismes de masse révolutionnaires, qui expriment les mouvements de classe réels, même si partiellement, ou, plus généralement, à l’intérieur des couches prolétariennes qui incubent des niveaux de conscience révolutionnaire ou qui manifestent des comportements antagoniques, même si encore à un stade embryonnaire ?

En premier lieu, il convient de préciser que les organismes de masse révolutionnaires ne doivent pas être compris comme des « organismes du parti » ou des « courroies de transmission », mais comme des instruments du pouvoir des masses à l’intérieur duquel le Parti travaille ensemble avec les militants révolutionnaires et les autres éléments les plus avancés et les plus combatifs de la classe.

On doit toujours avoir en vue que la guerre civile est la guerre que le prolétariat révolutionnaire déchaîne pour conquérir le pouvoir et affirmer sa dictature. Il ne s’agit pas d’une « guerre communiste » ni d’une « dictature communiste ». Les communistes luttent non pas pour pour s’affirmer comme « Parti », mais pour affirmer les intérêts du prolétariat et de sa dictature.

Lénine dit :

« Une des erreurs les plus grandes et les plus dangereuses que commettent les communistes, c’est de se figurer que la révolution peut être accomplie par les mains des seuls révolutionnaires. L’avant-garde ne remplit sa mission que lorsqu’elle sait ne pas se détacher de la masse qu’elle dirige, lorsqu’elle sait véritablement faire progresser toute la masse. »

Les organismes de masse révolutionnaire, autrement dit, sont les organismes politico-militaires de combat que les prolétaires se donnent à partir de leurs besoins réels et immédiats. Le caractère politico-militaire prend son origine du fait que la crise politique et économique de notre formation sociale a rejoint le point que même la lutte pour les objectifs immédiats entrent en contradiction ouverte avec le processus de restructuration que la bourgeoisie impérialiste tente d’importer par tous les moyens.

La lutte avec laquelle les prolétaires tissent leurs besoins immédiats se trouvent immédiatement en contrepoint à la résistance de l’État, qui intervient avec tous ses appareils, syndicaux, politiques, manipulatoires, policiers…, pour neutraliser et écraser.

D’où la nécessité, pour chaque lutte prolétaire qui entend affirmer les besoins vitaux des masses, d’assumer un caractère de pouvoir, et de réaliser une synthèse entre les raisons économiques et les conditions politico-militaires qui ne consentent pas à la satisfaction.

Certes, une telle tendance se manifeste encore de manière contradictoire, mais c’est justement de ce caractère contradictoire du réel que l’Organisation doit partir pour « exister comme Parti », croître et continuer à exercer sa fonction d’avant-garde politico-militaire.

Outre le travail de l’organisation des masses dans les organismes de masse révolutionnaires, le Parti effectue également un travail direct « en tant que tel » au sein des masses, avec comme finalité de les radicaliser et de les renforcer à être elles-mêmes.

C’est un travail avec les éléments les plus avancés et les plus combatifs du prolétariat qui partagent le programme pour la construction des organisations « de masse » du Parti, du maillage pour assumer diverses tâches : de la propagande à l’appui logistique, de l’infiltration de l’ennemi au recrutement.

Le « saut » au Parti se définit aujourd’hui dans la capacité pratique de faire émerger le général du particulier et de faire vivre le général du particulier.

Construire le Parti communiste combattant et les organisations permanentes du pouvoir des masses ne sont pas deux processus séparés dans l’espace et le temps, mais deux faces du même problème : la consolidation du Système du Pouvoir Rouge.


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