14. La rapidité avec laquelle évolue le processus de crise – restructuration – internationalisation et la résistance offensive et tenace du prolétariat métropolitain oblige la bourgeoisie à lancer dans cette conjoncture une attaque à vaste échelle, à tous les niveaux de vie des masses.

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Dans ce contexte, la lutte pour la défense des Intérêts Immédiats devient également toujours plus antagoniste avec les besoins de valorisation du capital et assume de fait toujours plus le caractère d’une confrontation de pouvoir.

Le fil conducteur de l’offensive générale de la bourgeoisie impérialiste est le contenu du Plan Triennal, et plus précisément l’ambitieux dessein de réglementation des mouvements économiques et sociaux qui sont préconisés et les conditions institutionnelles que cela réclame.

C’est autour de cet axe économie – État, et par rapport à celui-ci, que vont du reste se redéfinir, ensemble avec les fonctions de l’État, d’un côté les rapports de force entre les partis, et de l’autre les rapports de force entre les classes.

C’est une expérience désormais diffuse dans tout le prolétariat que l’appareil d’État en entier fait face à toute simple lutte, quand celle-ci franchit les limites tracées par le « Plan ».

L’unanimisme de l’univers politique, de ce lui-ci avec les syndicats, et de ceux-ci avec la police et la gendarmerie, est l’histoire de tous les jours, ne nécessitait pas d’être racontée encore une fois.

Du côté du prolétariat, le sabotage du plan de restructuration, la lutte politico-militaire contre le régime qui veut l’imposer, l’attaque contre les institutions coercitives qui sont en charge de militariser à tous les niveaux l’affrontement entre les classes, se relient de manière toujours plus inextricable.

Cela constitue la base d’une ligne de combat qui se propose d’organiser des couches sociales entières sur le terrain de la guerre civile anti-impérialiste, sans effectuer une séparation mécanique – économiste et/ou militariste avec les soi-disant besoins immédiats et les besoins stratégiques du communisme.

L’articulation de chaque mouvement de classe spécifique sur cette ligne amène à définir le Programme Immédiat, qui recueille les tensions politiques les plus radicales et donc aussi les plus immédiatement antagonistes à l’État.

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Il n’est pas difficile de comprendre que la lutte contre les contraintes imposées aux besoins immédiats par le « Plan Triennal », outre le besoin de communisme, rend possible d’articuler une intervention politico-militaire des usines aux services, aux quartiers, aux prisons, remontant finalement au sommet de l’État.

Cela nous permet ainsi de relier l’action de désarticulation des dispositifs centraux à celle de désarticulation des charnières périphériques.

15. Détruire la démocratie-chrétienne, parti – régime, axe portant de la contre-révolution impérialiste dans notre pays

La DC, au pouvoir depuis plus de trente ans, s’est construite comme Système de Pouvoir, capable de régénérer et consolider, au-delà de toute idéologie, sa propre base économique et sociale.

La DC n’est pas que l’expression politique d’une classe, la bourgeoisie et toute ses strates, mais également le Parti – entrepreneur et le Parti – Etat. Ce sont les caractéristiques qui en font un parti particulier : le Parti Régime.

Il n’existe pas de centres nerveux dans notre formation économico-sociale qui échappent au contrôle et au commandement de l’hydre DC. Ses tentacules pénétrèrent tous les postes clefs de l’économie, de l’administration d’État et de la bureaucratie, des mass-médias.

La désarticulation et la destruction de la DC sont les moments essentiels de la désarticulation et la destruction de l’État

L’initiative des forces révolutionnaires doivent se caractériser comme une véritable et correcte Ligne de Combat, stable, avec une continuité précise. Mais, afin que les attaques soient véritablement efficaces, en mesure de produire des contradictions stratégiques, elles doivent se concentrer sur les hommes et les structures du parti qui :

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– est l’expression des factions de la bourgeoisie impérialiste privée et d’État, qui sont la fraction dominante ;

– joue le rôle et la fonction centrale de commandement, gestion et élaboration politique, tant dans le parti que dans l’État.

Le lien entre DC et « Plan Triennal » est évident. La DC est l’âme politique de ce « Plan ». Elle a fourni les cerveaux pour son élaboration, les techniciens pour son dimensionnement, les bureaucrates pour sa mise en œuvre.

Elle a donné carte blanche aux appareils coercitifs pour la répression de quiconque le conteste.

Les interconnexions entre le « Plan », la DC et l’Etat constituent tous les centres de la cible.

Si c’est la ligne directrice fondamentale sur laquelle doit s’articuler l’intervention révolutionnaire, cela ne veut pas dire que notre initiative ne doit pas aller à se mesurer aussi avec les aspects de la contradiction principale qui, si sur le plan général ils ne sont absolument pas dominant, acquièrent un caractère de prédominance dans la réalité spécifique du mouvement.

La capacité à articuler notre intervention à tous les niveaux et en tous lieux où la classe vit son rapport d’exploitation et d’oppression par la bourgeoisie et ses laquais, est en fait le facteur décisif pour la naissance, l’organisation et le développement d’un fort mouvement révolutionnaire de masse.

La construction du Pouvoir Rouge passe aussi par là !


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