Communiqué des militants des BR-PCC
présenté devant les tribunaux de Venise et de Turin
les 1er et 3 avril 1998.

Devant les tribunaux de l’Etat, nous avons toujours soutenu être des ennemis politiques et des combattants ennemis. Nous ne reconnaissons à la justice bourgeoise aucun droit à notre égard. L’histoire de toutes les révolutions a démontré que l’unique rapport possible avec l’appareil judiciaire est un rapport de guerre.

L’histoire de la guérilla en Europe et en particulier en Italie l’a confirmé dans la réalité de la lutte armée. Pour cela, même en cette occasion comme en tout autre lieu, nous répétons que nous n’avons rien à justifier, contracter ou négocier avec la magistrature et le système politique qu’elle représente et défend.

C’est une position de principe qui comporte un choix cohérent : en tant que combattants communistes, nous ne devons des comptes qu’à notre organisation, les BR-PCC.

La dimension stratégique de chaque procès révolutionnaire capable d’affronter la question fondamentale de la conquête du pouvoir politique se développe nécessairernent sur le plan du rapport de force général entre les classes. Le programme révolutionnaire ne peut donc naître des prisons ou tourner autour d’elles.

Comme prisonniers, nous ne nous considérons ni ne voulons être considérés comme des sujets politiques autonomes, dégagés de la conduite complexe de la lutte, des objectifs centraux et prioritaires d’une initiative révolutionnaire qui a toujours son centre et sa direction au-delà des murs des prisons et des tribunaux.

Croire le contraire signifie se faire des illusions en valorisant sa propre partialité, sous-évaluant les limites d’une condition qui en terme politico-militaire voit les combattants tombés dans les mains de l’Etat représenter le flanc le plus faible de la guérilla.

Etre instruits de cette situation ne diminue pas les motifs de notre activité militante, au contraire elle la renforce, confirmant une ligne qui ne dépend pas d’une vision carcérale, mais en assume avec responsabilité la logique d’organisation depuis toujours caractérisée par les communistes.

Rendre politiquement vital et force de proposition notre position de militants prisonniers signifie répéter la validité de l’implantation stratégique des Brigades Rouges, en soutenir l’activité et le rôle dirigeant dans le développement du processus révolutionnaire, en en évoquant à nouveau et en entier le patrimoine de pratique combattante acquise dans la conduite de la lutte armée dans ce pays.

C’est, et cela reste une conquête décisive d’avoir compris, pratiqué et développé, la conception guerrillera de la lutte armée pour le communisme dans un Etat impérialiste, d’avoir réunifié dans le combat le niveau politique avec celui militaire, et ensemble, l’analyse de classe avec son application concrète.

Cette conquête marque une étape irréversible dans la lutte contre le système impérialiste. Sa stricte actualité politique est démontrée justement par le recul ultérieur survenu sous les coups de la contre-révolution où elle a été abandonnée, et d’où on ne la relance pas comme l’arme la plus efficace pour répéter des rapports de forces défavorables.

C’est dans une élévation de la conception guerrillera que les BR-PCC ont mesuré et continuent de vérifier le rôle d’avant-garde des communistes, leur responsabilité envers le prolétariat, la capacité politique de mener la lutte pour la destruction de l’Etat bourgeois, pour la prise du pouvoir et la dictature du prolétariat, pour la fin de toute exploitation et de la société divisée en classes.

Et c’est en se basant sur cette connaissance que comme militants des BR-PCC, nous réafirmons la nécessité et la possibilité de relance de la stratégie de la lutte armée.

Un projet d’autant plus crédible et réalisable dans la pratique que s’ouvrent les contradictions d’une situation interne et internationale marquée dans chacun de ses appects par la crise générale du capitalisme.


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