Zsigmond Kisfaludi Strobl est un sculpteur hongrois né en 1884 dans le village d’Alsórajk (dans l’ouest du pays) et décédé à Budapest en 1975. Titan du réalisme, il a produit des oeuvres relevant du meilleur patrimoine culturel de l’humanité.

Il a étudié une année à Vienne, la Hongrie relevant alors de l’Autriche-Hongrie, puis de 1904 à 1908 à la Magyar Képzőművészeti Egyetem, l’université des Beaux-Arts de Budapest, où il sera enseignant de 1924 à 1961. Très vite reconnu dans son pays, ainsi qu’à l’international, ses œuvres sont initialement ancrées dans l’académisme.

En preuve cette statue pour la tombe de Flóris Korb, un architecte décédé en septembre 1930. On a un caractère réaliste, un mouvement naturel pour la statue, mais celle-ci intègre un ensemble formel et cela lui confère un trait forcé, une attitude formelle.

La statue semblé posée, décorative, directement fonctionnelle et cela reste ainsi dans un ton académique. C’est bien fait, joliment fait, il y a une patte artistique, mais c’est sans âme.

On remarque toutefois immédiatement comment l’oeuvre est façonnée avec élégance, avec un certain élan typiquement hongrois dans la formulation. On a cela de manière bien plus marquée, même si avec une approche empreint de cubisme, avec son Soldat de la révolution, en 1918. L’oeuvre fait 71 cm.

L’excavateur, de 1946, bien que pour le coup formulée de manière plus brute, témoigne de cette même approche, avec une grande attention portée à l’action façonnant l’ensemble des éléments du corps, le visage reflétant le moment de tension. La facture réaliste de l’ensemble est éminente.

Le hussard équestre, de 1928 (et faisant 24 cm), montre comment l’élan et l’élégance vont de pair, chez Zsigmond Kisfaludi Strobl, avec un certain positionnement en arrêt, une sorte d’effet de retrait, très prononcé ici chez le hussard mais également présent de manière marquée chez le cheval.

Dans ce dernier cas, il n’y a pas que le visage de celui-ci qui compte, il faut regarder l’admirable positionnement des pattes, avec un effet d’arrêt et de tension en même temps, extrêmement subtil.

L’archer, de 1918, est emblématique de cette démarche. On est ici dans une démarche académique entièrement tournée vers le classique, ce même classique étant travaillé par une puissante tension typique du classicisme lui-même, mais qui se voit ajouter un esprit de courbe pour renforcer le caractère réel de la figure.

C’est un classicisme détourné, où le réel l’emporte sur la facture, où la dignité du moment n’est pas qu’un témoignage au service d’une expression. L’approche est puissamment élégante, une harmonie d’ensemble s’imprime sur l’ensemble.


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