[Note du Centre MLM [B] : Voici encore un document très parlant datant d’une époque où TPO-AMADA se voyait comme très radical et assumait soi-disant un haut degré de conflictualité révolutionnaire.
Plusieurs questions se posent ici, car si le document dénonce de manière correcte les exactions et les meurtres commis par la police et la gendarmerie envers les masses populaires, pour autant, les « remèdes » proposés par TPO-AMADA sont bien évidemment d’un opportunisme et d’un populisme outrancier.
Suite au meurtre par la police d’Alain Ruckineer, sont ici « revendiquées », entre autres loufoqueries, la dissolution de la gendarmerie et le désarmement de la police ; la création de clubs sportifs gratuit où la population peut s’entraîner physiquement ; le remplacement de l’armée de métier par une armée de miliciens recevant une formation militaire et l’organisation de milices populaires : le tout, bien entendu, dans le cadre du système capitaliste !
Pour les besoins de sa démonstration, TPO-AMADA s’appuie ici sur un document chinois de 1976 : « Avec ceux de la Commune populaire de Tsiliying », dans lequel on comprend − lorsqu’on lit ce document en entier et non pas le seul passage cité par TPO-AMADA − qu’a travers leur réussite en agriculture, les communes populaires permettent pour la première fois de leur vie aux paysans chinois de manger à leur faim et de produire des excédents.
Dans ce cadre, il est facile de voir qu’en Chine, l’existence de milices populaires était quelque chose d’à la fois possible et nécessaire :
– possible, car la mobilisation les masses autour de l’idéologie communiste – la guerre populaire – a été la clé du succès faisant triompher la révolution de Nouvelle Démocratie ;
– nécessaire, car bien que battus, des réactionnaires comme les anciens propriétaires fonciers refusait de travailler sous la surveillance des masses et se livraient à toutes sortes d’actes de sabotage contre l’édification socialiste.
Mais en Belgique à l’époque, la bourgeoisie avait-elle été battue dans le cadre d’une révolution socialiste ? Et le parti communiste, le front uni, la guerre populaire − ce que Mao Zedong appelait « les trois instruments magiques » −, instruments sans lesquels les masses n’ont rien, existaient-ils ?
Bien sûr que non !
La révolution socialiste n’ayant pas triomphé ici, à quoi pouvaient bien rimer les revendications « radicales » de TPO-AMADA ? La constitution d’une armée du peuple ne se quémandant pas, pensaient-ils sérieusement que la bourgeoisie impérialiste de notre pays allait les laisser s’armer et s’entraîner au combat, « comme en Suisse », sans réagir par une répression bien plus violente encore que celle justement dénoncée dans ce document ?
Les catégories de TPO-AMADA étaient déjà bien insondables…
En fait, TPO-AMADA assume ici une pseudo « ligne de masse », comme les populistes le font, prétendant qu’il s’agit là d’une ligne maoïste ; comme cela se fait aujourd’hui encore dans le cadre du PTB (qui a rejeté son « maoïsme ») lorsque Raoul Hedebouw affirme vouloir nationaliser les banques et les grandes entreprises, toujours sous le capitalisme.
En réalité, les maoïstes font la synthèse du noyau rouge de la révolution : la pensée révolutionnaire qui sera utilisé par les masses d’un pays comme l’arme idéologique pour se changer eux-mêmes et le pays où elles vivent.
C’est la véritable « ligne de masse », et non le « syndicalisme révolutionnaire » et le populisme − conceptions erronées et nuisibles à la cause de la révolution −, assumés aujourd’hui comme hier à travers de multiples zig-zags par AMADA puis par le PTB.]
DIMANCHE 6 SEPTEMBRE 1976 : MEURTRE D’ALAIN RUCKINEER PAR UN INSPECTEUR DE LA POLICE D’ETTERBEEK.
7 OCTOBRE 1976 : TPO-AMADA ORGANISE UN MEETING À LA PLACE DE THEUX À ETTERBEEK POUR PROTESTER CONTRE CET ASSASSINAT, 250 GENDARMES SUR PIED DE GUERRE ENCERCLENT LES PARTICIPANTS ET ARRÊTENT BRUTALEMENT 104 PERSONNES.
UN PROCÈS CONTRE 5 DES PARTICIPANTS COMMENCE LE 27 JUIN : APRÈS AVOIR ESSAYÉ DE TERRORISER TOUT LE QUARTIER LE 7 OCTOBRE ET MIS EN PRISON POUR UNE NUIT UNE CENTAINE D’« AGITATEURS », ON VEUT MAINTENANT SÉVIR CONTRE 5 PERSONNES POUR « RÉBELLION ARMÉE, INJURES, ATTROUPEMENT INTERDIT… »
80 MILITANTS, SYMPATHISANTS ET DÉMOCRATES ASSISTENT À LA PREMIÈRE AUDIENCE, POUR ESSAYER DE BRISER CETTE MOBILISATION ET D’EMPÊCHER TOUTE PUBLICITÉ, LE TRIBUNAL REMET L’AFFAIRE AU 30 AOÛT.
CES FAITS DOIVENT AMENER TOUT CAMARADE À SE DEMANDER À QUOI SERT LA POLICE ?
À QUOI SERT LA GENDARMERIE ?
À QUOI SERT LA JUSTICE ?
ET : QUELLE ALTERNATIVE ?
CE SONT LES 4 POINTS DE CETTE BROCHURE.
DÉSARMEMENT DE LA POLICE
DISSOLUTION DE LA GENDARMERIE
CRÉATION DE MILICES POPULAIRES
La police tire d’une distance sur un ouvrier de 50 cm
Dimanche 6 septembre 1976, à 18h30 : un inspecteur de police tire à 50 cm de distance, une balle dans la tête de l’ouvrier Alain Ruckineer. Celui-ci était dos au mur, les mains en l’air. Il est tué sur le coup. Le parquet, le juge et la police veulent étouffer cette affaire ; le lendemain le parquet décide : « c’était un accident, pas de poursuites contre l’agent qui a tué A. Ruckineer. » Mais dans le quartier de la place de Theux, la révolte est grande. On entend de toutes parts des réflexions telles que « c’est un vrai crime », « l’assassin doit être puni », « nous sommes tous menacés, nous devons faire en sorte qu’une telle chose ne se produise plus », « il faut désarmer la police. » La colère est grande et les habitants du quartier organisent spontanément des actions : l’inscription « H… assassin » est griffée sur l’auto du policier ; « assassin » est chaulé sur la maison communale et les affiches électorales ; un cocktail molotov est lancé contre une camionnette de police.
L’épouse d’Alain Ruckineer entreprend courageusement la lutte, elle organise une conférence de presse et se constitue partie civile. Effrayée par la résistance de la population, la justice recule : le coupable est envoyé au tribunal correctionnel.
La police tire sur les ouvriers !
Les rafles, les opérations de contrôle, les brutalités policières, les mesures d’intimidation de la police, se pratiquent-elles partout ? Evidemment non !
A-t-on jamais vu la police parcourir, toutes sirènes hurlantes, les quartiers cossus d’Uccle e ou de Woluwe-Saint-Lambert ?
A-t-on arrêté Germain Baudrin ou le juge Jespers de Gand en attaquant leur maison, en les traînant dans la rue ou en leur fourrant un revolver sous le nez ?
Evidemment non !
Les brutalités policières sont dirigées contre le peuple travailleur. Leur but : habituer le peuple â vivre dans un climat perpétuel d’insécurité, faire peser sur lui sans cesse le poids de la répression et de l’arbitraire, mater par avance toute volonté de se soulever, de résister, de lutter pour ses droits, pour le progrès, pour le socialisme. Les cibles préférées de ces brutalités policières : les ouvriers – belges et immigrés, les chômeurs, les jeunes.
Quelques exemples récents, pris parmi tant d’autres, nous montrent que l ‘assassinat d’Alain Ruckineer n’est pas un cas isolé, ni un « accident ».
29 juin 1977. Des gendarmes, des commissaires de police, des membres du personnel de l’inspection du travail, de la BSR et de la police des étrangers pénètrent brutalement dans l’aciérie de Thy-Monceau-Marcinelle.
Objectif : attraper des ouvriers immigrés clandestins et les mettre â la frontière. Une razzia semblable a lieu aux usines Carlam à Châtelineau. Trente ouvriers turcs sont emmenés. C’est le ministère de l’intérieur et le ministère de l’Emploi et du Travail qui ont pris ensemble cette décision, et elle sera généralisée, dans les mois à venir, dans toutes les grandes usines du pays.
4 juin 1975. Rappelons-nous l’affaire Hadji et écoutons-le quand il nous raconte ce qui lui arriva :
« Le mercredi 4 juin 1975, vers 22 heures, je sortis de la mosquée qui se trouve à proximité de chez moi. Je vis alors mon frère interpelé par un des policiers arrivés en camionnette. Le policier ordonna à mon frère de lui donner son ballon, puis après lui avoir demandé sa carte d’identité, l’a embarqué dans la camionnette. Comme je demandais des explications, le policier m’a demandé ma carte d’identité. Je répondis que j’allais la chercher chez moi.
Ce policier et un autre m’ont agrippé chacun par un bras, l’un d’eux m’a donné un coup de poing sur la bouche tandis qu’ils essayaient de m’embarquer. Je me suis dégagé et ai couru chez moi prendre mon veston. Comme je ressortais de chez moi avec mon veston, les policiers ont recommencé à me frapper et à me matraquer ainsi que mon frère et mon cousin.
Je leur ai dit à ce moment que j’étais un opéré du cœur. Comme ils continuaient malgré cela, je leur ai montré la cicatrice que je porte sur la poitrine. Le commissaire de police De Vylder est alors apparu en civil avec un chien policier en laisse. Le chien a pénétré dans la maison suivi de trois ou quatre policiers. Ils ont distribué des coups aux membres de ma famille (notamment à ma femme et à mon enfant d’un an qui hurlait) qui, terrorisée sont sortis dans la rue.
Ma mère, en voyant comme nous étions traitées, perdit connaissance et fut transportée en ambulance à l’hôpital Saint-Pierre. Les policiers frappèrent également mon père qui refusait qu’on emmène mon petit frère qui est aussi un opéré du cœur. J’ai été alors emmené au commissariat de Molenbeek avec mon frère et mes deux cousins. On nous a mis dans une sorte de cuisine, Les mains en l’air, la face contre le mur.
Six ou sept policiers nous ont matraquée par derrière sur la tête, la nuque, les épaulée, le dos, les cuisses.
Ils nous ont également frappés avec des chaises et donné des coups de pied et de poing. Au moment de d’entrer dans une cellule glaciale, le policier m’a dit : ‘Regarde par-là’. Comme je levais la tête dans cette direction, j’ai reçu un coup de poing dans la gorge. On m’a dit : ‘Vous allez faire des excuses et rentrer chez vous. Ne recommencez plus jamais à faire cela. Chez vous, au Maroc, vous seriez déjà exécutés.’ Vers 6 heures du matin, j’ai été expulsé du commissariat. Mon père m’a conduit en voiture à l’hôpital. »
27 mars 1977. Un restaurateur grec et sa petite fille sont abattus à Anvers, lors de l’intervention de la police dans une banale dispute familiale entre un Grec et sa femme. Un témoin oculaire raconte :
« Une des camionnettes de gendarmerie qui parcourt régulièrement ce quartier d’immigrés s’arrête. Trois gendarmes entrent dans le café.
Sans crier gare, ils sortent leurs matraques et s’acharnent sur le Grec. A trois contre un, ils ne se sentaient apparemment pas assez forts, parce qu’à un moment donné, ils se sont dirigés vers la sortie. Lorsque le dernier gendarme arrive à la porte, il se retourne brusquement en tirant son revolver. Une femme grecque veut l’empêcher de tirer, mais est brutalement repoussée. Le camarade grec et sa fille se trouvent bien à 3 mètres et crient, effrayés : ‘pas faire !’. Au même moment, le gendarme appuie sur la détente. La balle traverse le cœur du Grec et l’épaule de sa fille. Le Grec est tué sur le coup, la petite fille grièvement blessée. »
10 et 17 décembre 1976. A deux reprises, la police a exercé des intimidations et des brutalités contre une maison de Jeunes à Charleroi. Une première fois, sept gendarmes, la mitraillette à la main, ont voulu pénétrer dans la maison de jeunes et n’en ont été empêchés qu’en dernière minute, par les éducateurs. La semaine suivante cependant, ils ont profité d’une opération « coup de poing » pour pénétrer quand même dans la maison. Après une échauffourée, quatre personnes ont été emmenées, et interrogées jusqu’à 4 heures du matin !
Ces quelques exemples montrent comment, jour après jour, la police intervient contre le peuple travailleur, et viole les droits démocratiques.
D’autres faits aussi, que nous vivons chaque jour, nous montrent bien que la police intervient contre la classe ouvrière et protège les riches.
Quand les ouvriers d’une usine font grève, on envoie la police ou la gendarmerie pour briser le piquet, pour protéger les intérêts du patron, soi-disant au nom du « droit au travail » des jaunes.
Mais quand un patron déclare le lock-out, c’est-à-dire met les ouvriers à la rue et ferme l’usine, pour les obliger à renoncer à leurs revendications, voit-on la police et la gendarmerie venir défendre le « droit au travail » des ouvriers ?
Pour protester contre l’assassinat d’Alain Ruckineer, TPO avait décidé d’organiser une manifestation à Etterbeek. Une première demande d’autorisation était refusée par le bourgmestre, sous le prétexte qu’elle avait été introduite tardivement. Une deuxième demande était introduite le 28 septembre pour une manifestation le 7 octobre. La réponse vint le 6 octobre, la veille : « Apres avoir pris l’avis du Ministre de l’Intérieur, il me semble que la date n’est pas adéquate pour une manifestation, vu que l’ordre publia pourrait être mis en danger. »
Pendant des semaines, le bourgmestre DEFOSSET avait été soumis à des pressions de la part de son propre parti (FDF), du « Syndicat national de la police », du gouvernement… Cependant, il fait téléphoner son commissaire aux organisateurs : « Un meeting sur la place de Theux pourrait être toléré. »
Le 7 octobre, 200 personnes environ se rassemblent sur la place de Theux. La moitié sont des militants de TPO. L’autre moitié des membres d’organisations démocratiques ou des habitants du quartier. Pendant une demi-heure un meeting combatif a lieu sur la place. L’assassinat d’Alain Ruckineer est dénoncé, on exige le désarmement de la police, des poursuites contre le responsable, l’armement du peuple.
Pendant le meeting, on voit la gendarmerie investir peu à peu une partie des rues autour de la place de Theux.
« L’Internationale » retentit alors avec encore plus de force dans le quartier.
Vers 18h45, un camarade annonce en français et en néerlandais : « Le meeting est terminé. La manifestation n’étant pas autorisée, nous décidons de ne pas la faire, Chacun remet son matériel et tout le monde se disperse. Allez dans le quartier et dans les cafés afin de discuter avec les gens. »
Les 200 personnes présentes ont toutes suivi cette directive. Tous les drapeaux et les panneaux sont immédiatement remis dans les voitures. Les militants et les habitants du quartier se dispersent dans les rues, quelques 100 mètres plus loin. On s’aperçoit alors que toutes les rues sont investies. Des groupes de 3 à 4 personnes arrivent devant les barrages et, voulant quitter le quartier, se heurtent aux gendarmes : « Personne ne peut passer ! »
Les six rues qui conduisent à la place de Theux sont occupées dont deux par des gendarmes à cheval. Et partout dans les rues parallèles des chevaux de frise, des voitures de gendarmes. Il y avait environ 250 gendarmes sur pied de guerre !
Les gendarmes descendent lentement les six rues. Beaucoup d’ouvriers qui sont devant leur porte disent « C’est incroyable ! C’est pire que sous les nazis ! »
Chaque personne qui se trouve dans la rue est arrêtée brutalement ; de nombreux habitants du quartier ont laissé entrer des participants au meeting et ainsi, plusieurs dizaines d’entre eux ont pu échapper à la gendarmerie.
Une colonne de gendarmes (25 hommes environ) casqués, la matraque à la main, se dirige au pas de course vers le café « Au nouveau Merlo » où était logé Alain Ruckineer le jour de sa mort. Devant la porte, il y a un groupe d’ouvriers qui se rendent régulièrement dans ce café. L’un dit : « Qu’est-ce que vous cherchez ? »
Pendant qu’il parle, deux gendarmes le frappent ; un autre ouvrier est traîné par terre. En groupe, les gendarmes se précipitent vers la porte du café, qui est bondé de gens. Ils cassent la vitre de la porte avec leurs matraques. Ils pénètrent à l’intérieur et matraquent tous ceux qui se trouvent près de l’entrée du café.
Des clients au comptoir jettent leur verre sur les gendarmes. Le patron du café et sa femme crient : « Sortez de notre café ! » Les gens sont traînés dehors et matraqués.
Les 104 personnes arrêtées ont été enfermées par groupes de 20 à 35 personnes par pièce. La lumière a fonctionné toute la nuit et on n’avait pas de chaise pour s’asseoir. Les personnes arrêtées n’ont pas pu dormir de toute la nuit. Beaucoup n’avaient pas mangé depuis midi. Ils n’ont rien reçu à manger de toute la nuit. Beaucoup d’ouvriers devaient travailler à 6 heures du matin, mais ils n’ont été relâchés qu’entre 7h30 et 11 heures.
Pourquoi cette provocation préméditée de la gendarmerie ?
Le bourgmestre, le gouvernement, les partis bourgeois, la gendarmerie voulaient à tout prix étouffer l’assassinat d’Alain Ruckineer. Ils voulaient en même temps endiguer la prise de conscience des ouvriers d’Etterbeek, qui avaient compris le rôle véritable des « forces de l’ordre » et qui avaient lutté pendant des semaines pour rendre publique la vérité sur l’assassinat. On espérait intimider le quartier par de telles provocations brutales.
La réaction a été tout â fait différente : au lieu de la peur, on n’a vu que de la colère et de la haine de classe contre les exploiteurs. Des jeunes ouvriers déclaraient : « Ils ne sont venus ici que pour provoquer, la prochaine fois, on devra prévoir du matériel pour pouvoir riposter » Un autre disait « Je n’aurais jamais cru qu’une chose pareille puisse arriver. Il faut l’avoir vu ! Mais je peux vous affirmer que maintenant, je taperai volontiers dedans ! » Un troisième « Je fais du karaté depuis des années déjà. Tous les jeunes devraient en faire. J’ai vu ce soir que nous en aurons besoin ! »
Mais la provocation préméditée de la gendarmerie avait aussi un autre but, celui de noter l’identité des participants. Les gendarmes ont reconnu eux-mêmes qu’il s’agissait d’une « opération offensive destinée à identifier les participants. » La liste des militants communistes, des ouvriers combatifs et des démocrates arrêtés à Etterbeek se trouve d’ailleurs dans le dossier. Elle est stencilée, visiblement destinée à une large diffusion !
Ces pratiques d’identification sont très fréquentes. Souvent, des actions ou des manifestations politiques se terminent par des ratissages, où la gendarmerie essaie d’intercepter les participants à ces actions et de les identifier. Dans d’autres cas, ces mesures anti-démocratiques se font au grand jour, sans aucun « prétexte ».
Le 17 mars 1976, la gendarmerie arrêta, sur l’autoroute E3, un bus de manifestants gantois se rendant à Anvers pour une concentration de protestation contre les mesures d’internement que la justice bourgeoise voulait prendre à l’égard de Chris Merckx. Les gendarmes voulaient procéder à une vérification d’identité de tous les occupants du bus, ce qui donna lieu à des heurts. Par la suite, plusieurs des participants se sont vu inculper de « coups et blessures à la gendarmerie » et ont dû comparaître à un procès.
Toutes ces pratiques ont un seul but rassembler le maximum de données sur toutes les forces qui, dans le pays, luttent pour la démocratie, le progrès social, l’indépendance nationale et le socialisme. Ces données sont concentrées dans l’ordinateur central de la gendarmerie, qui est devenu, de ce fait, un des outils les plus perfectionnés de la répression politique.
Destruction du fichier de la gendarmerie !
Lorsque les troupes de Hitler sont entrées en Belgique, la sûreté belge leur a communiqué leur fichier complet, ce qui facilita grandement l’organisation de la répression et de l’élimination physique des révolutionnaires et des patriotes. Tant pour la menace que représente l’existence de ce fichier en cas d’une agression russe, que pour l’utilisation quotidienne qu’en font les « Forces de l’ordre », nous devons en exiger la destruction.
Tous les habitants de Schaerbeek à qui la commune a délivré une nouvelle carte d’identité ces deux dernières années, ont remarqué un numéro de code sur cette carte : c’est leur numéro au computer national.
Police et gendarmerie au service des capitalistes.
A travers ces exemples, nous voyons que la police et la gendarmerie ne sont pas chargés de « défendre la population », comme elles veulent le faire croire, mais bien réprimer les classes travailleuses, au service de la classe des exploiteurs. Bien sûr, la police et la gendarmerie règlent le trafic et interviennent quand il y a des hold-up.
Mais leur rôle essentiel est de protéger particulièrement les capitalistes contre tous ceux qui veulent mettre leur domination en question. On les voit disperser les meetings, les manifestations, les piquets de grève, surveiller les activités des communistes, des progressistes et des démocrates, faire des fiches politiques, et quand c’est nécessaire pour l’ordre des capitalistes, tirer dans la foule comme en 60-61, comme à Zwartberg, comme à Bruxelles, lors de la manifestation des paysans.
De plus, on voit que, de plus en plus, la police commence à dépendre de la gendarmerie. C’est la gendarmerie qui est la section armée professionnelle la mieux préparée, la mieux entraînée. C’est pourquoi, les capitalistes veulent lui confier la charge d’encadrer toutes les autres forces de répression.
En même temps, nous voyons une autre tendance : celle de l’accroissement de l’armement tant de la police que de la gendarmerie, et celle d’une coordination accrue entre les différentes communes. Ces mesures sont une atteinte à l’autonomie des communes et à l’indépendance des corps de police des différentes communes. Ainsi, à Bruxelles vient d’être créée la « police du métro », ce qui est un premier pas sur la voie d’une police unique pour toute l’agglomération bruxelloise. La brigade spéciale de la police du métro est composée de 25 agents qui surveillent de façon permanente le réseau du métro. Ils ne tiennent aucun compte des limites communales des 19 communes bruxelloises.
Les agents de police sont actuellement dépendant du bourgmestre. Certaines administrations communales ont recruté des policiers venant de la population laborieuse et qui ont gardé des liens avec celle-ci. Ces policiers ont un certain sens démocratique et ne veulent pas se laisser utiliser pour réprimer les travailleurs. C’est justement cela que le grand capital et son Etat veulent changer. Ils veulent un recrutement national pour les agents, qui seraient formés via une école nationale de police. Il existe également un projet de loi qui vise à uniformiser les équipements et l’armement des polices de toutes les communes. Ceci permettrait à la police d’opérer plus efficacement, et sur de très grandes surfaces.
On voit d’ailleurs se concrétiser la réorganisation de la police dans les fusions de communes. Par exemple, la fusion de Montaigu et de Zichem a entraîné ceci : 7 garde-champêtres sont remplacés par 25 policiers, lourdement armés ! Les garde-champêtres étaient intégrés à la population locale. La note d’instructions du commissaire de police s’oriente maintenant vers un encadrement de la population travailleuse de Zichem par un appareil policier répressif, semblable à celui qui existe dans les grandes villes. Les garde-champêtres ne patrouillaient pratiquement jamais. A présent, une camionnette épie sans cesse les passants et la population.
La couverture sous laquelle tout cela se passe, la manière dont on le justifie devant les travailleurs, c’est que la police et la gendarmerie sont insuffisamment préparées pour combattre la criminalité qui augmente.
Que pensons-nous de cet argument ? Nous déplorons l’existence des gangsters. Nous condamnons notamment ceux qui, en mai dernier, à Etterbeek, ont tué un policier et blessé un autre. Mais l’existence des gangsters et de la criminalité ne sont pas dépendantes du plus ou moins grand nombre de policiers et gendarmes, mais du type de société où l’on vit. En Chine et en Albanie, il n’y a pas de gangsters car il n’y a pas de terrain favorable à leur existence. Tant qu’existera le capitalisme, avec ses énormes inégalités sociales, avec le luxe d’un côté et la misère de l’autre, il y aura des gens qui choisiront « leurs propres méthodes » pour avoir leur part du « gâteau ».
Que peut changer à cela un armement renforcé de la police ? New-York, et la panne de l’électricité que nous venons de voir le confirme encore, la ville du monde la mieux fournie en policiers, est aussi la ville qui connait le plus de meurtres et de viols !
Un armement renforcé de la police et de la gendarmerie aura comme conséquence néfaste que ces deux corps de répression seront encore mieux préparés et mieux équipés pour agir contre les masses travailleuses. Armer davantage police et gendarmerie, c’est tourner ces armes contre nous-mêmes ! Les engins perfectionnés qui leur seraient attribués, ces aux piquets de grève, et dans les manifestations que nous les verrions entrer en action. C’est pour cela que nous dénonçons toutes les mesures visant à centraliser et à armer davantage ces deux corps de répression.
Le 27 juin a débuté le procès contre 5 des participants au meeting d’Etterbeek. Les accusations :
– rébellion commise par plusieurs personnes après concert préalable et avec armes ;
– provocation directe à la rébellion par des paroles en public ;
– organisation d’un rassemblement interdit.
Ils ont réuni pour cela quelques gendarmes qui déclarent reconnaître formellement tel ou tel pour avoir jeté des verres de bière aux gendarmes qui, eux armés, casqués et matraque à la main, enfonçaient la porte du café et embarquaient tout le monde !
Concrètement, deux participants sont accusés d’avoir jeté des verres de bière vers les gendarmes, au moment où ceux-ci faisaient irruption dans le café. Un client du café est considéré comme rebelle parce qu’il voulait barricader la porte du café. Un ami de Ruckineer, tué une semaine auparavant, criait sa rage aux gendarmes, les voyant occuper le quartier militairement. Il est accusé d’injures.
Le cinquième, l’avocat qui avait fait les démarches pour obtenir l’autorisation de la manifestation et qui avait pris la parole au meeting, est poursuivi pour avoir organisé un « rassemblement interdit » et avoir « provoqué la rébellion ». Pourquoi ces accusations ? La justice bourgeoise n’est pas intéressée uniquement à punir un type pris par hasard dans une manifestation. Elle préférerait pouvoir frapper ceux qu’elle considère comme les dirigeants de l’organisation.
Ils ont commencé en 1973, en essayant de condamner l’éditeur responsable pour le collage d’affiches ; ils tentent depuis des années de pouvoir considérer une manifestation interdite comme rébellion après concert préalable, parce qu’ils peuvent alors punir quiconque a « concerté » pour tous les dégâts. Ces tentatives ont échoué jusqu’à présent.
Loi anti-casseurs appliquée en Belgique ?
Maintenant, le parquet a découvert une loi de 1891 qui rend coauteur celui qui a provoqué des violences en public. Pourtant, le dossier ne parle pas de provocation, mais les gendarmes di sent que « Luk Walleyn a critiqué la police et la gendarmerie dans son intervention. » Dans le raisonnement du procureur, critiquer la gendarmerie, c’est provoquer directement la rébellion contre elle ! Un principe extrêmement dangereux qui rendrait impossible toute critique des forces de l’ordre !
En plus, de fait le parquet voudrait interpréter ce te loi d’une telle façon qu’elle ait les mêmes effets que la fameuse loi anti-casseurs en France. Cette loi dit : (art. 314) :
« Lorsque du fait d’un rassemblement illicite ou légalement interdit par l’autorité administrative, des violences, voies de fait, destructions ou dégradations qualifiés de crimes ou délits auront été commises, seront punis :
1° les instigateurs et les organisateurs de ce rassemblement qui n’auront pas donné l’ordre de dislocation dès qu’ils auront eu connaissance de ces violences, voies de fait, destruction ou dégradations, d’un emprisonnement de six mois à trois ans. »
Le parquet de Bruxelles suit exactement le même raisonnement : Walleyn était l’organisateur (introduction de la demande, négociation, prise de parole). Il a critiqué les gendarmes et il a refusé de disperser (un petit mensonge) … donc il est punissable ! Ils vont même plus loin qu’en France.
Le substitut Jaspar, qui est le ministère public dans cette affaire, a justifié dans un livre la loi anti-casseurs…
La justice de classe se démasque…
Ces derniers mois, la justice en Belgique s’est démasquée à plusieurs reprises comme un instrument qui sert réprimer la lutte ouvrière, comme une justice de classe.
Le 1er décembre 1976, huit délégués de la CSC ont été condamnés à des peines de prison par la cour d’appel de Bruxelles, à cause de l’occupation de l’imprimerie où l’on imprimait le Parisien Libéré.
Quelques semaines plus tard, le tribunal du Travail de Charleroi rejetait la demande de Norbert Laureys, délégué licencié à cause d’une grève, et qui avait introduit une action contre son patron Caterpillar.
Au mois de mai 77, la cour d’Appel de Gand a condamné un ouvrier brugeois, arrêté lors c’un collage d’affiches électorales pour TPO-AMADA, à un mois de prison ferme à cause d1une simple rébellion.
Au mois de juin, l’affaire Miel De Bruyne, délégué FGTB, contre la SIBP, a été remise aux calendes parce que le tribunal avait accepté de récuser un juge social (membre de la FGTB) à la demande de SIBP.
Le 28 juin a commencé à Liège, le procès contre deux délégués de l’ALE qui sont accusés de « sabotage » parce qu’ils ont enlevé quelques fusibles pendant la grève.
D’autre part, Mr Pepermans, directeur de Bell et poursuivi pour corruption, se voit condamné à une peine avec sursis et une amende, comme Mme Wens, responsable de sévices contre les enfants de Vrij en Vrolijk [en français, Libres et Joyeux : structure d’accueil pour mineurs d’âges en difficulté située à Brasschaat (Province d’Anvers), au sein de laquelle, à l’époque, des jeunes étaient littéralement torturés, ndlr], qui a escroqué l’Etat pour des millions et qui exploitait son personnel de façon inouïe.
Un médecin et prof d’université de Gand qui avait la mauvaise habitude de violer ses patientes sous narcose s’est vu gracier par le roi. Il peut déjà à nouveau exercer sa profession.
Les policiers qui avaient maltraité la famille marocaine Hadji ont été acquittés il y a quelques mois par « manque de preuves », tandis que leurs victimes sont condamnées pour « rébellion ».
Tandis qu’un petit vol est puni parfois par des mois de prison ferme, la fraude fiscale n’est toujours pas punissable, sauf administrativement.
Il y a encore autre chose. Les capitalistes ne sont pas des idiots, ils voient bien qu’il se crée un front de lutte contre le grand capital, ils savent bien que l’unité des ouvriers présente un grand danger pour leurs profits et leur pouvoir. Ils voient aussi que dans les pays où la lutte a été menée par un Parti communiste, comme TPO-AMADA en construit un, comme en Chine et en Albanie, les ouvriers ont le pouvoir et organisent toute la société dans l’intérêt du peuple.
Alors, ils essaient à tout prix de briser le front uni qui se forme et d’empêcher l’influence que le nouveau Parti communiste ouvrier gagne de plus en plus parmi les travailleurs. Pour cela, ils veulent présenter les communistes de TPO-AMADA comme des gens « à part », des terroristes qui veulent tout casser, qui menacent la population, et dont il faut avoir peur !
L’expérience montre qu’il y a moyen de remporter des victoires, même au tribunal. Souvent, quand il y a une solidarité entre les inculpés, un mouvement de soutien parmi la population, les juges réfléchissent davantage à ce qu’ils font et regardent à deux fois avant de condamner sans preuve ou d’appliquer une loi fasciste. Nous l’avons vu au procès de la grève des docks en 75, au procès pour distribution de tracts en 76.
Au procès du 27 juin, des dizaines de sympathisants du Parti, des démocrates et progressistes étaient présents pour manifester leur solidarité. Beaucoup de gens, dont quelques-uns du quartier d’Etterbeek, avaient donné leur nom comme témoins. Face à cette présence, le président voulait absolument remettre l’affaire, et il refusait même d’interroger les témoins présents. Le procureur a essayé de remettre l’affaire à la fin du mois de juillet, quand tout le monde est en vacances. Finalement, le procès est remis au 30 août.
Les ouvriers et toute la population laborieuse n’ont rien à attendre de cette société capitaliste :
– le régime ne souffle mot des 612 ouvriers qui en 1974 ont trouvé la mort dans des accidents de travail ;
– le régime ne souffle mot des 14.727 ouvriers qui, en 1974, ont été frappés d’incapacité de travail suite à un accident de travail dans ces mêmes usines belges ;
– le régime ne souffle mot des milliers d’infarctus, d’ulcères d’estomac etc., conséquences du rythme infernal dans les usines ;
– le régime ne souffle mot des milliers de licenciements, des innombrables petits indépendants qui ont été étouffés par la grande industrie, ni de la souffrance que tout ceci engendre dans autant de familles ;
– le régime s’en fiche si la durée de vie moyenne des ouvriers est nettement plus courte que la moyenne générale. (Comme l’indique une enquête faite en France (1974) sur la longévité des hommes par catégorie socio-professionnelle :
– moyenne de toute la France : 71,1 ans
– moyenne des catégories extrêmes :
professeurs : 75,9 ans
cadres supérieurs : 74,5
cadres moyens : 74,2
salariés agricoles : 69,8
ouvriers spécialisés (dans le privé) : 69,7
manœuvres : 67,9
Aucun mot sur tous ces crimes contre le peuple travailleur. Et pourtant ces crimes-là justement sont les plus fréquents et terrorisent le plus les gens !
De tous les assassins, le capitalisme est celui qui détient tous les records. Personne ne s’interpose ; les fameux combattants du banditisme, la gendarmerie, lui laissent carte blanche.
La gendarmerie − groupe de choc du capital.
Par contre, la gendarmerie se fait bien remarquer quand les capitalistes ne s’en sortent plus, quand la colère du peuple est telle qu’ils doivent se faire protéger contre ce peuple qui exige du pain et du travail. D’abord, on se fait exploiter et harceler dans les usines des capitalistes ; ensuite, quand on n’a plus de rendement, on est licencié. Si à ce moment-là on revendique ses droits, on a la gendarmerie sur le dos, qui doit « rétablir l’ordre et empêcher les agitateurs de profiter de la situation désastreuse de l’économie pour… »
En 1971, à Zuun, près de Bruxelles, les ouvriers de Michelin occupent leur usine afin d’obliger le patron à diminuer le rythme infernal et à augmenter les salaires : la gendarmerie, en armes, vient évacuer l’usine.
En 1977, à Reims (France), des ouvriers sont en grève ; le patron envoie sa milice privée tirer sur le piquet. Un gréviste est assassiné.
A Zwartberg (Limbourg), en 1966, des mineurs se révoltent contre la fermeture de la mine. Toute la région des mines est aussitôt inondée de gendarmes. Lorsque les mineurs essaient d’arrêter aussi les mines de Waterschei et de Winterslag, les gendarmes tirent dans la foule : 2 morts, 3 blessés, handicapés à vie. Le journal hollandais Algemeen Dagblad présent ce jour-là, décrivait le travail de la gendarmerie :
« Par dizaines, ils font irruption dans les cafés et maisons des environs. Des personnes âgées, des femmes, des enfants sont maltraitée. En un clin d’œil, des dizaines de personnes sont tabassée à coups de crosses. Cette intervention brutale est marquée par les cris et les pleura des enfants. (…) Dans le café « Chez Harrie » les policiers ne respectent même pas une blessée grave, Madame Souvereyns, qu’ils frappent à coups de crosse. » (Humo, ‘Sprak met Theo’ 20/7/72).
A Athus, en 1977, les capitalistes veulent démanteler l’usine, en tous cas licencier 800 personnes. Que les métallos d’Athus organisent une manifestation, qu’ils bloquent la frontière belgo-luxembourgeoise, la gendarmerie est là, armes à l’appui, pour empêcher que l’« ordre soit mis en cause ».
En Flandre occidentale, durant les grèves du vendredi contre le plan Egmont, toute une troupe de gendarmes se jette, matraques à la main, sur les ouvriers de l’usine CBRT quand ceux-ci veulent empêcher les cadres et employés d’entrer dans l’usine. Les deux délégués principaux et un secrétaire du syndicat sont tabassés et embarqués.
Voilà quelques exemples du rôle de la gendarmerie.
Dans un numéro spécial de l’hebdomadaire militaire VOX (page 2), le major G. Denis écrit que depuis l’indépendance de la Belgique, le nombre des gendarmes a constamment augmenté parce que :
1° la population augmente,
2° les lois deviennent plus compliquées,
3° les conflits sociaux deviennent toujours plus nombreux, plus importants et plus organisés.
Le major pourrait aussi se demander pourquoi le point 3 ci-dessus est cité. Il trouvera certainement une réponse, démagogique et mensongère, dans une autre brochure, luxueuse cette fois-ci, de la gendarmerie qui prétend que la gendarmerie ne veut que protéger-aider-servir la société. Laquelle ? « Celle de toi, moi, celle de tout le monde ! Celle où, comme dans toute démocratie, le pouvoir vient du peuple. »
Si on laisse la démagogie de côté, on voit réellement de quel pouvoir il s’agit. Les exemples le montrent clairement.
Les armes et la gendarmerie sont les moyens ultimes qu’utilisent les capitalistes afin de maintenir leur régime.
Aussi feront-ils toujours en sorte de renforcer leur pouvoir militaire. En outre, ils profiteront de chaque occasion offerte par les gangsters et les bandits, pour exiger des armes meilleures et une gendarmerie plus puissante. Leur intention n’est pas tellement de combattre le banditisme, mais surtout de renforcer la gendarmerie : ainsi, le cas échéant, ils pourront étouffer les révoltes ouvrières dans le sang et « résoudre » la crise aux dépends de la classe ouvrière.
« En 5 ans, le budget passe de 12,1 à 15,5 milliards de FB. En 1969, la gendarmerie compte 12.835 hommes, En 74, ils étaient déjà 16.580. » (Knack, 10/12/75). Dès janvier 1977, le nombre légalement admis à la gendarmerie était de 18.677 hommes.
Le gouvernement parle de renforcement et de plus grand armement des patrouilles de police et de gendarmerie.
Après le meurtre policier d’Etterbeek, la section bruxelloise du syndicat national de la police écrivait dans le Soir du 29/9 : « Un renforcement des effectifs de la police communale (…) et des moyens matériels permettrait de faire un travail plus préventif (ce qui est la tâche essentielle de la police communale) et ainsi on verrait moins souvent la police arriver lorsque le méfait est déjà commis ou en train de se commettre. »
N.B. Ceci est écrit en réaction à la colère populaire après l’assassinat d’Alain Ruckineer !
Les patrouilles, mitraillettes au poing, font partie du décor quotidien du centre de Bruxelles : la police et la gendarmerie ont de plus en plus le doigt sur la détente et on exige encore plus d’effectifs et de « moyens matériels », c’est-à-dire d’armement.
On n’a rien pu reprocher à Alain Ruckineer, mais la police exige plus … d’actions préventives, c’est-à-dire encore plus de contrôles policiers en rue, dans les cafés, les clubs de jeunes, les quartiers ouvriers…
Après les évènements d’Etterbeek, Catherine Déthy a publié dans un article de Vlan le témoignage suivant :
« Un outre homme, un épicier, se promène quelques jours plus tard avec son chien dans la rue d’Assaut. Un agent l’aborde et lui demande sa carte d’identité. Il l’a oubliée à la maison… mais tout d’un coup, il reçoit un coup au visage et est menacé par un revolver pointé sur son cou. »
Armement, gendarmerie, police et violence sont organisés et contrôlés par un comité du gouvernement pour la « lutte contre la violence ». Le « comité ministériel contre la violence » a été mis sur pied « pour examiner les problèmes en relation avec l’extension de la violence. » (Het laatste Nieuws 25/9) Mais attention ! Il ne faut pas croire qu’il s’agit là de la violence de la police qui a assassiné Alain Ruckineer. Il ne s’agit pas non plus de la violence des gendarmes qui ont tué un petit voleur le 30 décembre à Keerbergen ; encore moins de la violence de la gendarmerie au meeting d’Etterbeek, le 7 octobre. « La mise sur pied du comité est en relation avec l’incident où des prisonniers évadés ont tiré sur des gendarmes. » (Het laatste Nieuws, 25/9)
Pour la bourgeoisie et son Etat, une vie d’ouvrier, ça ne compte pas. Quelques heures à peine après le communiqué du syndicat national de la gendarmerie, un comité ministériel est mis sur pied.
Et quand le policier Roger Geyns, assassiné par un bandit à Etterbeek (1977) est enterré, l’inspecteur général de la police, Monsieur Janssens, représentant du ministère des Affaires Intérieures, en profite pour « rappeler à tout le monde l’accroissement de la violence et le peu de moyens dont on dispose pour contrecarrer les adversaires. » Il ajoute qu’« il ne sera plus possible longtemps que cette paisible police communale soit toujours obligée de jouer un jeu dont les règles sont en sa défaveur. »
Ce qu’il exige par ces mots, n’est rien d’autre que le renforcement des forces de répression et le droit de tirer non seulement lorsque la police est attaquée, mais à chaque moment qu’elle juge opportun, où elle voit une « possibilité de menace de désordre. »
C’est ainsi que « le 5 juin deux gendarmes tirent, sans avertissement, sur des voleurs qu’ils attrapent dans un grand magasin à Sint-Pieters-Leeuw. La presse faisait directement le lien entre cette fusillade et le meurtre du policier à Etterbeek et accentuait le fait que les gendarmes ont pensé à la fusillade d’Etterbeek et ont préféré ne pas prendre de risques. » (de Standaard, 6/6/77).
Le banditisme : conséquence du capitalisme.
D’où vient l’accroissement du banditisme ces dernières années ?
Premièrement, du fait qu’un nombre toujours croissant de gens n’a pas de gagne-pain convenable. Le chômage des jeunes oblige la partie la plus vigoureuse de notre population à rester inactive.
Deuxièmement, du fait qu’on voit de mieux en mieux comment une minorité vit dans le luxe et l’opulence, sans pour autant travailler. Certains en arrivent à souhaiter une telle vie. Ils doivent faire des hold-up pour y arriver, tandis que le prince Bernard des Pays-Bas, Tanaka, ex-premier ministre du Japon. Rumor, ex-premier ministre d’Italie, ou Baudrin, secrétaire général « socialiste » de la RTT en Belgique et… leurs maîtresses gagnent des millions rien qu’en acceptant des pots-de-vin et en abusant de leur pouvoir.
Troisièmement, parce que police et gangsters collaborent de plus en plus. Le petit gangster est poursuivi, mais les têtes du crime organisé ont leurs supports dans le monde de la police et de la justice. En Angleterre, on vient de licencier pour la xème fois des agents de Scotland Yard parce qu’ils étaient impliqués dans le trafic de drogue. En France, on sait que des groupes criminels comme le SAC (Service d’Action Civique) qui tue aux piquets de grève et ont plusieurs hold-up à leur actif, ont des anges protecteurs dans les parquets et ministères (Ces faits ont servi de base au film « Le juge Fayard » contre lequel le SAC a introduit − et gagné − un procès).
D’ailleurs, quand il s’agit de réprimer la lutte ouvrière, la bourgeoisie n’a pas peur de faire appel à des truands. Il y a quelques semaines, un gréviste était assassiné à Reims (France) par une milice patronale ; en Belgique, pendant la grève de Michelin en 71 par exemple, on avait également affaire à de telles crapules.
Autre exemple on a découvert récemment comment le juge d’instruction gantois Jespers organisait le pillage de coffre-fort avec quelques types du « milieu ».
La BIC (Brigade d’information Criminelle), un service d’informations qui a été fondé à l’époque par le ministre Vranckx et qui travaille principalement avec des indicateurs, s’est compromise déjà plusieurs fois ces dernières années parce que le « milieu » semble être plus infiltré dans le service que le service dans le « milieu ». Un inspecteur avait par exemple vidé un coffre-fort (argent et renseignements) pour payer ses indicateurs en collaboration avec un truand connu.
Quatrièmement, du fait que la vie de luxe corrompue de la minorité capitaliste décadente est exaltée de toutes les façons possibles, par la TV, la radio, la littérature, les journaux.
AMADA-TPO condamne le banditisme, mais nous sommes conscients que le banditisme est un produit du capitalisme et que jamais le capitalisme ne pourra ou ne voudra le combattre de façon conséquente.
D’une part, il combattra une espèce déterminée de banditisme parce que celle-ci nuit au régime capitaliste (par exemple, les attaques sauvages de banques). D’autre part, il permettra le banditisme, et l’organisera même (par exemple, Reims). De toutes façons, il utilisera toutes les formes de répression comme prétexte pour renforcer la gendarmerie, qu’il peut alors employer pour réprimer le peuple.
C’est par le biais des plus grandes atrocités que le capital et les impérialistes essaieront de maintenir leur pouvoir. Ils feront appel à la gendarmerie − leur troupe principale − pour défendre leur règne.
Milices populaires pour la défense de la démocratie
Nous savons que dans les années à venir, le capitalisme se désagrégera toujours davantage. Plus la crise sera aigue, plus le capitalisme s’enlisera et plus les capitalistes agiront contre les droits des ouvriers et du peuple. Pour les capitalistes, ce seront toujours les ouvriers et le peuple qui devront payer.
En fait, c’est ce que nous avons vu lors de la crise des années 30 quand les loyers, les impôts, tarifs douaniers ne faisaient qu’augmenter alors que les salaires diminuaient, de 25% pour les mineurs par exemple.
Les capitalistes et le gouvernement actuel nous préparent la même politique. L’avant-goût nous en a déjà été donné par la loi-programme, le plan de relance et le plan Egmont. Les ouvriers et le peuple devront répondre avant d’autant plus de force pour défendre leurs droits.
Les capitalistes emploient tous les moyens pour essayer de maintenir leur pouvoir. Le Chili est un exemple qui vit dans tous nos esprits. Partout le capitalisme essayera de faire appel à ces mêmes atrocités, ces mêmes appels à la gendarmerie − le cheval de bataille des capitalistes en Belgique −, cette même répression des droits syndicaux et démocratiques.
La classe ouvrière ne pourra protéger ses droits et libertés acquis dans et par la lutte de classes que si elle a elle-même les armes en mains. Theo Van Hecken, un des blessés de Zwartberg en 66 à qui l’on demandait si les mineurs auraient tiré aussi s’ils avaient eu des armes, répond : « Certainement, Et c’était juste. Si eux nous tirent dans le dos, sans qu’on puisse parler d’auto-défense légale, nous avons le droit de nous défendre. » (Humo, 20/7 /72).
C’est seulement parce que les fascistes portugais et les impérialistes savaient que la révolte du 25 avril 75 se faisait avec des armes aux mains des soldats, des officiers démocratiques et du peuple qu’ils n’ont pas osé ni pu mater la révolte. Bien que le système capitaliste soit resté au Portugal, il a dû admettre l’armement de la population.
Les armes à la main, les paysans, ouvriers et militaires démocratiques du Portugal ont exigé que des droits démocratiques leur soient donné et ils les ont obtenus.
Les armes à la main, les paysans, ouvriers et militaires démocratiques du Portugal ont exigé l’élection de leurs officiers, des réunions de soldats pour discuter la politique de leur commandant de régiment, et ils l’ont obtenu. C’est ainsi que les soldats ont exigé la réintégration des 9 officiers, qui approuvaient le document Melo Antunes, dans le conseil de la révolution et … ils l’ont obtenue.
Aucune atteinte fasciste aux droits démocratiques ne peut être tolérée :
– des projets de loi comme le 430 (et tous ses futurs petits frères et sœurs) devront être combattus avec la plus grande vigueur ;
– retrait de l’arrêté royal du 22/7/69 qui permet l’organisation de milices privées.
Suivons l’exemple des ouvriers de Boel-Tamise ; leur lutte de masse a empêché les capitalistes de faire les premiers pas dans la destruction de la vie syndicale et démocratique du chantier en y installant les flics d’Intergarde. Les flics ne sont plus à Boel, la lutte de masse résolue a fait reculer le patron Savereys.
Retrait de la proposition de loi visant à interdire la vente libre du « 22 long rifle ».
La seule arme militaire avec laquelle le peuple peut s’entraîner librement ne doit pas être retirée du marché libre. L’argument de la bourgeoisie comme quoi ce fusil favorise le banditisme n’est qu’une demi vérité :
– en Suisse, tout le monde dispose d’armes et de munitions à la maison, et cela n’augmente pas le banditisme ;
– les bandits peuvent toujours se procurer des armes lourdes sur le marché noir, alimenté par d’officiels marchands d’« armes d’occasion » super riches.
La seule voie pour obliger les capitalistes à respecter nos droits sera armement du peuple et l’organisation de milices populaires sur base démocratique.
Des milices populaires où progressivement tout le peuple aura une tache et dont la classe ouvrière assurera la direction.
Des milices populaires qui nous donnent la confiance et la possibilité de lutter pour le pain, la paix, la liberté. Des milices populaires, par lesquelles la « police » devient une organisation du peuple même ; qui maintiennent l’ordre et créent une discipline fraternelle.
Des milices populaires qui empêchent que les capitalistes organisent leur propre police, séparée du peuple et contre le peuple.
Milices populaires dans la lutte pour l’indépendance nationale, contre les deux superpuissances.
La crise du capitalisme mondiale aura comme conséquence que les deux superpuissances, URSS et USA. livreront une bataille pour une nouvelle répartition du monde.
On voit dès maintenant que là où les Etats-Unis se retirent, l’URSS essaie de se mettre à la place – les luttes qui se mènent autour de l’Afrique australe, de l’Angola et du Zaïre actuellement en sont des exemples éloquents.
Ces batailles ne sont cependant que des préludes à la vraie lutte qui s’organisera autour de l’Europe même qui, des deux superpuissances, contrôlera l’Europe ?
Comme toute bourgeoisie, la bourgeoisie monopoliste européenne choisira le camp où elle trouvera le plus grand profit. Ceci veut dire que la bourgeoisie monopoliste ne peut être un défenseur valable et réel de l’indépendance nationale, mais au contraire se vendra ainsi que le pays au plus offrant.
C’est seulement le peuple en armes, dirigé par la classe ouvrière et son Parti, qui pourra organiser la lutte pour l’indépendance nationale grâce aux milices populaires. Grâce aux milices populaires, il sera possible d’obtenir l’indépendance nationale en éliminant l’occupent.
Le peuple vietnamien n’a pu battre les occupants américains que parce qu’il a pris les armes lui-même et que la masse du peuple était organisée dans des milices populaires.
Organisation de milices populaires.
En plus la bourgeoisie, dont Van den Boeynants est un digne représentant, organise la défense sur base :
1° d’un armement sophistiqué qui est surtout une source d’énormes bénéfices pour les capitalistes producteurs d’armes ;
2° d’une armée de métier, coupée du peuple et stationnée en Allemagne, ce qui est un danger pour la démocratie ; D’autre part, une armée de métier est peu motivée pour défendre l’indépendance nationale puisque c’est seulement dans la mesure où le soldat est lié à la vie, la lutte et les difficultés du peuple qu’il voudra se battre pour défendre les acquis du peuple ;
3° d’un refus de donner une formation militaire convenable au peuple. Les dix mois de présence à l’année (6 mois dans le futur) n’ont rien à voir avec ce que l’on pourrait appeler : « apprendre à se battre ».
Nous exigeons par contre une armée de miliciens organisée démocratiquement avec des officiers élus et révocables, avec casernement dans les régions où les miliciens vivent et travaillent, avec un salaire intégral pour les soldats, avec le droit d’exprimer et de diffuser librement ses opinions politiques, le droit d’organisation.
Cette année de miliciens devra en plus organiser la formation militaire d’une façon complète et d’une durée suffisante pour qu’elle apporte des résultats réels.
Cette armée de miliciens devra collaborer étroitement avec les milices populaires.
Remplacement de l’armée de métier par une armée de miliciens recevant une formation militaire complète dans une armée organisée démocratiquement.
Avec les milices populaires, vers la révolution socialiste.
New York possède le plus grand nombre de policiers par habitant ; ils disposent des appareils de contrôle et de répression les plus perfectionnés. Rien n’y fait : New York reste la plus grande ville de bandits au monde.
Dans les années 30, la police de Changhaï n’a pas pu empêcher cette ville d’être la plus grande ville de bandits au monde. C’était également la ville où l’exploitation par les capitalistes anglais, américains et autres avait pris les formes les plus horribles. La violence policière, la répression n’y ont rien changé.
Ce banditisme, à Changhaï a disparu quand les habitants de cette ville ont organisé, sous la direction du PC, des milices populaires. L’élimination de l’impérialisme et du capitalisme a balayé le banditisme. La lutte pour l ‘homme nouveau va de pair avec la lutte contre le capitalisme. L’exploitation a été bannie, les normes socialistes règnent la solidarité entre les pauvres, l’émancipation de la femme, l’honnêteté, l’aide réciproque, la fidélité au peuple travailleur, au socialisme et au Parti.
Une fois le capitalisme vaincu, le banditisme disparaîtra, et c’est alors que Changhaï, ville de bandits capitalistes, s’est transformée en une ville où il n’y a plus qu’une dizaine de crimes graves par an et plus de prostitution.
Quand la Chine socialiste est frappée par un tremblement de terre qui tue 700.000 personnes d’un seul coup, la population reste calme et disciplinée.
Quand New York tombe en panne d’électricité pendant 20 heures, les magasins sont pillés, des hommes tués, des maisons saccagées.
Voilà la différence entre un pays capitaliste et un pays socialiste, entre l’homme en régime capitaliste et l’homme en régime socialiste.
Exemple d’une milice populaire en chine.
« La milice de la commune de Tsiliying possède une glorieuse tradition révolutionnaire. Vers la fin de 1948, durant la Guerre de Libération, une équipe de travail guidée par le Parti arriva dans les villages et aida les jeune paysans pauvres à former une unité de milice clandestine. Bientôt les miliciens apportèrent un soutien actif au front en transportant des céréales et du fourrage et en servant de brancardiers pour l’armée.
Ils furent toujours à la tête pour mener la lutte de liquidation des bandits et contre les despotes locaux. Leurs seules armes à cette époque étaient de larges sabres, des lances et quelques vieux fusils. Mais ils étaient bien organisés, possédaient le puissant sentiment de solidarité des pauvres et bénéficiaient du soutien du Parti et de l’Armée populaire de Libération, aussi devinrent-ils une force formidable. Leur approche même faisait trembler les bandits, despotes, propriétaires fonciers et autres réactionnaires.
Pendant la réforme agraire, les miliciens organisèrent des rassemblements de masse au cours desquels était fait une dénonciation publique de la richesse extorquée aux paysans au moyen de l’exploitation exercée par les propriétaires fonciers, tandis que ces derniers étaient renversés avec d’irréfutables arguments. Les miliciens furent par la suite à l’avant-garde pour la répartition parmi les paysans pauvres d’animaux, de céréales et de biens mobiliers saisis chez les propriétaires fonciers. Mais c’était des armes, ce qu’il y avait de plus précieux et de plus important, qu’ils recherchaient avec le plus grand zèle. Ils désarmèrent ainsi complètement la classe des propriétaires fonciers et s’armèrent plus puissamment qu’auparavant.
Dans la période de la révolution et de l’édification socialistes, les miliciens ont répondu à l’appel du Parti et se sont engagés fermement dans la voie de la collectivisation. Ils assument aussi un rôle important dans le maintien de la sécurité locale, la consolidation de la dictature du prolétariat et dans la production. ( … )
L’entrainement militaire aux heures de loisirs est l’une des tâches principales de la milice. Cette activité en temps de paix permet à ses membres de se familiariser avec de nombreuses tâches qui leur incomberaient en cas d’une attaque ennemie. Ces tâches comprennent l’escorte armée pour le transport d’approvisionnements militaires, la réparation de routes et de ponts, et la guerre de partisans comme soutien aux forces régulières. Elle constitue une considérable force de réserve pour l ‘Armée populaire de Libération. ( … )
Un puissant instrument de la dictature du prolétariat.
Depuis la Libération, l’ordre social dans cette région a été bon. Néanmoins, le comité du Parti de la commune et les organisations du Parti des brigades ont constamment éduqué la milice afin de rehausser sa vigilance et pour qu’elle n’oublie jamais la lutte de classes.
A la question : « Comment assurez-vous votre travail de maintien de l’ordre public ? », le camarade Tchen, un des cadres de la commune chargé des affaires de la sécurité publique de Tsiliying, a donné en souriant cette réponse :
« Ne croyez pas que tout ce travail est accompli par quelques camarades dans ce petit bureau. Le travail marche bien parce que les neuf mille membres du noyau de la milice de la commune nous apportent leur aide. »
En voici un exemple : Au cœur d’une nuit d’octobre 1972, Lieou Ming-king, chef du premier peloton de la milice de Lieoutchouang, effectuant une patrouille avec un autre milicien à l’extrémité ouest du village, aperçut un personnage à l’allure louche qui rôdait aux alentours. L’ayant interrogé, les miliciens trouvèrent ses réponses incohérentes. Finalement, il dut avouer sa véritable identité et ce qu’il complotait. Il s’agissait d’un propriétaire foncier d’un village voisin qui refusait de travailler sous la surveillance des masses comme l’exigeait son cas et tentait de s’enfuir à la faveur de la nuit ; finalement il s’était égaré. Immédiatement, les miliciens escortèrent cette canaille à la commune pour qu’il soit remis aux paysans pauvres et moyens-pauvres de son propre village (…)
Un système qui va de soi prévaut dans la commune populaire de Tsiliying. Le travail agricole de routine est assuré par les brigades ou les équipes de production.
Cependant, des tâches urgentes et ardues sont confiées à la milice étant donné que ses membres sont plus robustes, son sens d’organisation élevé et son esprit militant.
C’est ce qui se passe, par exemple, lors des campagnes annuelles pour l’élimination des insectes nuisibles et la construction de grands ouvrages hydrauliques entreprises sous le commandement unifié de la commune. La milice les exécute avec une rapidité remarquable.
Au cours des quinze dernières années, la population de Tsiliying a engagé quatre grandes campagnes pour transformer la nature. Dans chacune, la milice a fait ses preuves en tant que brigade de choc dans la production. »
(Extraits de « Avec ceux de la Commune populaire de Tsiliying », Pékin 1976, p. 148-159)
Pour obtenir la démocratie, l’indépendance nationale et le socialisme, nous exigeons la création de milices populaires sur une base démocratique.
La crise du capitalisme aggravera la répression, le recul social ; la lutte pour les marchés mondiaux augmentera.
La crise et les contradictions deviendront telles que la bourgeoisie, les capitalistes et les deux superpuissances prendront nécessairement les armes pour essayer de vaincre, de réprimer les ouvriers et de les faire payer la note.
La classe ouvrière doit prévoir cela, exiger et organiser des milices populaires pour défendre tous les droits acquis les droits démocratiques et les droits syndicaux.
Plus la crise est grande, plus la répression sera dure mais aussi plus les capitalistes seront faibles il est possible de leur arracher le droit d’avoir des milices populaires. C’est à la classe ouvrière, sous la direction de son Parti, d’employer les armes obtenues pour instaurer le système socialiste.
TPO – AMADA revendique :
DISSOLUTION DE LA GENDARMERIE DÉSARMEMENT DE LA POLICE
DES CLUBS SPORTIFS GRATUITS, OÙ LA POPULATION PEUT S’ENTRAÎNER PHYSIQUEMENT DES CLUBS DE TIR ET DES CLUBS ENSEIGNANT AUTODÉFENSE, AVEC DES INSTRUCTEURS ELUS DÉMOCRATIQUEMENT
REMPLACEMENT DE L’ARMÉE DE MÉTIER PAR UNE ARMÉE DE MILICIENS RECEVANT UNE FORMATION MILITAIRE COMPLÈTE DANS UNE ARMÉE ORGANISÉE DÉMOCRATIQUEMENT
ORGANISATION DE MILICES POPULAIRES.