Article publié dans Pékin Information N°15 et repris par le bimensuel TPO-AMADA n°59 du 28 avril 1976

Le peuple chinois mène, ces derniers mois, sous a direction du Parti Communiste, une campagne contre un courant de droite développé par le vice premier ministre Teng Siao-ping. C’était un élément bourgeois infiltré dans le Parti Communiste, qui commençait à remettre en question, et à détruire, les acquis de la Révolution Culturelle. Il s’opposait à la destruction systématique des séquelles du capitalisme qui subsistent encore en Chine. La chance a été donnée à Teng de faire une autocritique honnête, avec l’aide de critiques du peuple chinois. Il refusa de se transformer et organisa, à la Place Tien An Men de Pékin, un incident contre-révolutionnaire.

Sous le couvert d’hommage au camarade Chou en Lai, la ligne révolutionnaire de Mao pour la construction du socialisme a été attaquée. Sur base de ces incidents, les responsabilités de Teng Siao-ping dans le Parti et dans l’Etat lui ont été retirées. Nous publions ici le compte-rendu fait par des ouvriers, des paysans et des soldats, correspondants du Quotidien du Peuple Chinois, et qui étaient présents lors de ces incidents. La semaine prochaine, nous publierons un article sur le contenu de la campagne contre Teng Siao-ping.

Slogans contre-révolutionnaires et attaques contre le service d’ordre

Le 4 avril est, en Chine, le jour de la commémoration des morts. Ce jour-là, les habitants de Pékin vont déposer des couronnes au « mouvement des héros du peuple », sur la Place Tien An Men.

Teng Siao-ping semble avoir profiter de l’occasion pour faire déposer, par quelques adhérents, des couronnes avec des dédicaces contre-révolutionnaires, des poèmes et des attaques. Des fauteurs de trouble se mélangèrent dans la foule pour organiser des attaques contre le Parti Communiste Chinois et contre Mao Tse Toung et pour provoquer des incidents.

Le 5 avril, ces actes ont atteint leur apogée : vers huit heures, une voiture de propagande du Bureau de la Sécurité publique de la municipalité de Pékin a été renversée, la carrosserie et le haut-parleur ont été complètement détériorés. Après neuf heures, une foule d’une dizaine de milliers de personnes se pressait à l’entrée du Palais de l’Assemblée du peuple ; au moment où la foule était la plus dense sur la place, il devait y avoir, selon toutes estimations, près de 100 000 personnes.

Hormis un tout petit nombre d’éléments nuisibles − les auteurs de l’incident −, cette foule était, dans son écrasante majorité, composée de badauds. Certains se trouvaient autour du Monument aux héros du peuple, mais le gros se tenait à l’extrémité ouest de la place, devant l’entrée est du Palais de l’Assemblée du peuple. Une dizaine de jeunes gens ont alors été encerclés et frappés par les agitateurs qui les laissèrent le crane tuméfier, le visage boursouflé, perdant leur sang.

Les brutes d’agitateurs ont crié : « A mort ! A mort ! » Un soldat de la garde a voulu s’interposer, mais les trublions lui ont arraché aussitôt ses pattes de col et l’étoile de sa casquette, puis lui ont déchiré ses vêtements et l’ont frappé au visage ; il a bientôt eu la tête en sang. Les agitateurs déchaînés ont jeté : « Essayez donc de mettre fin à un spectacle comme ça, il n’y en a pas un au Comité central qui en soit capable, et s’il vient aujourd’hui, il ne pourra pas s’en tirer ! » L’ardeur belliqueuse de ces contre-révolutionnaires était à son comble. Beaucoup de gens, extrêmement indignés, ont dit : « Depuis la Libération, la place de Tien-an-men est toujours l’endroit où notre grand dirigeant le président Mao a passé en revue les défilés des masses révolutionnaires. On ne peut pas tolérer un incident contre-révolutionnaire comme ça. »

Pour défendre le Palais de l’Assemblée du peuple, un groupe de la milice ouvrière, fort de plusieurs centaines d’hommes, s’est engagé sous le péristyle du Palais ; il a été scindé en plusieurs tronçons par les fauteurs de troubles, qui se sont mis à crier sans arrêt, comme des forcenés, des slogans réactionnaires et à rouer de coups ceux qui, dans la foule, manifestaient contre eux, les frappant au visage jusqu’au sang. Après cela, ils les ont traînés au pied du Monument et forcés à s’agenouiller pour « reconnaître leurs crimes ».

A onze heures cinq, bien des gens se sont portés vers le musée d’Histoire de Chine, à l’est de la place de Tien-an-men. Là, une camarade a essayé de s’interposer ; aussitôt elle a été tirée à l’écart et frappée. A ce moment-là, une bande s’était rassemblée autour d’un bâtiment utilisé par l’Armée populaire de libération, près de la petite tour d’horloge à l’extrémité sud-est de la place. Elle a occupé le bâtiment après en avoir forcé la porte. Plusieurs énergumènes aux cheveux en brosse, chacun un mégaphone à la main, à tour de rôle, se sont alors mis, d’une voix rauque, à créer l’agitation. Vers midi, certains de ces éléments ont proclamé la formation d’un soi-disant « comité de la population de la capitale pour honorer la mémoire du Premier Ministre ». L’un d’entre eux, qui portait des lunettes, a lancé au service de sécurité publique qu’il avait dix minutes pour donner sa réponse, ajoutant que ses bureaux seraient saccagés s’il refusait les conditions.

A midi trente, afin de défendre l’édifice utilisé par l’Armée de libération, les soldats de la garde en faction sur la place de Tien-an-men se sont avancés en rangs vers ce bâtiment. Sur ce, les fauteurs de troubles se sont livrés à l’agitation, criant : « Les soldats du peuple sont aux côtés du peuple ! » « Se leurrer, ce n’est pas un crime ! » Puis, ils ont retourné une limousine Shanghai et y ont mis le feu. Les pompiers et les soldats de la garde dépêchés sur les lieux ont été interceptés, et une voiture de pompiers endommagée. Les fauteurs de troubles criaient qu’éteindre l’incendie serait « réprimer le mouvement de masse ». Et plusieurs sapeurs-pompiers ont été frappés jusqu’au sang.

A midi quarante-cinq, un groupe de la police populaire s’est hâté à la rescousse ; il a également été hué et arrêté. Les agitateurs ont arraché leurs casquettes à plusieurs agents de la police populaire et les ont jetées en l’air. Des couteaux, des poignards, des projectiles divers ont été lancés sur les policiers, dont plusieurs ont été cernés et frappés.

Dans l’après-midi, les actes de sabotage de cette poignée de contre-révolutionnaires ont gagné en recrudescence : ils ont incendié en tout quatre véhicules transportant de l’eau et de la nourriture pour de miliciens ouvriers en service, ou appartenant au service de sécurité publique. Vers dix-sept heures, la bande de forcenés a de nouveau fait irruption dans le bâtiment de l’armée. Elle a emmené les sentinelles qui se trouvaient à l’entrée, les frappant brutalement. Elle a forcé les fenêtres du rez-de-chaussée et mis les locaux à sac. Postes de radio, couvertures, draps, vêtements et livres, tout a été jeté dans les flammes. Plusieurs dizaines de bicyclettes appartenant à des miliciens ouvriers de la capitale ont été incendiées ou détruites. Des volutes de fumée noire montaient dans le ciel, au milieu des clameurs poussées par cette bande de contre-révolutionnaires qui a ensuite mis le feu au bâtiment, après en avoir cassé presque toutes les vitres.

Attaques contre Mao et la ligne révolutionnaire du Parti

Cet incident politique contre-révolutionnaire a suscité l’hostilité des larges masses révolutionnaires ; tandis que cette poignée de trublions jubilaient, et qu’on les entendait dire : « C’est ça la force des masses », et ajouter avec arrogance : « Maintenant personne n’y peut plus rien, même si on envoie un régiment ou une armée, ça ne servira à rien. » etc. L’ardeur belliqueuse de ces réactionnaires était à son comble.

Voyez comment ces contre-révolutionnaires ont lancé des attaques et des calomnies truffées d’insinuations perfides contre notre grand dirigeant le président Mao et contre des camarades dirigeants du Comité central du Parti, en utilisant un langage réactionnaire infecte : « A mes plaintes répondent des cris de revenants ; et quand je pleure, les loups glapissent de joie. Mon sang, je le verserai sur l’autel des héros disparus et quand je redresserai la tête, mon épée sautera du fourreau. La Chine n’est plus la Chine de jadis. Et le peuple n’est plus ignare. La société féodale de l’empereur des Ts’in est à jamais révolue. Nous croyons au marxisme-léninisme. Que les plumitifs qui l’ont émasculé aillent au diable ! Ce que nous voulons, c’est le vrai marxisme-léninisme. Pour lui, nous ne craignons pas de verser notre sang, de donner notre vie. Le jour où les quatre « modernisations » se réaliseront, de vin, nous arroserons votre tombeau. »

Le langage tenu par celle bande de contre-révolutionnaires qui parlent de s’opposer à l’empereur des est exactement le même que celui de Lin Piao dans son plan de coup d’Etat contre-révolutionnaire connu sous le nom Projet des « Travaux 571 » ; ce langage, c’est à s’y méprendre celui de la sédition contre-révolutionnaire. En dirigeant leurs attaques contre notre grand dirigeant le président Mao et contre le Comité central du Parti dont il est à la tête, en louant la ligne révisionniste contre-révolutionnaire de Teng Siao-ping, ces contre-révolutionnaires ne font que révéler plus clairement leur but criminel − qui est d’installer le révisionnisme en Chine et d’y restaurer le capitalisme.

Ces derniers jours, non contents d’écrire des poèmes réactionnaires et de placarder des tracts réactionnaires, ces individus ont chanté les louanges de Teng Siao-ping en vue de faire de lui un Nagy − qui fut le chef d’un incident contre-révolutionnaire en Hongrie. Ils ont prétendu qu’avec Teng Siao-ping chargé du travail du Comité central du Parti, notre lutte a remporté une victoire décisive » et que « le peuple du pays entier s’en est réjouis de tout cœur ». Ils ont, d’un autre côté, lancé des attaques et des calomnies perfides, disant que « la soi-disant lutte menée ces temps derniers contre le déviationnisme de droite n’est que le fait d’une petite poignée d’arrivistes qui veulent remettre en cause les conclusions établies ». Ces énergumènes s’opposent ouvertement à la grande lutte que le président Mao a déclenchée, et qu’il dirige lui-même pour repousser le vent déviationniste de droite visant à remettre en cause les conclusions justes. Leur arrogance contre-révolutionnaire ne connait pas de bornes.

Des dizaines de millier de milices populaires exercent la dictature du prolétariat

Mais le jour où les contre-révolutionnaires se débrident est celui où ils courent à leur perte. Les voilà fort isolés, impopulaires. Ainsi, alors même que des éléments indésirables créaient des incidents, se livraient à des violences et commettaient des méfaits, alors qu’ils provoquaient des troubles et faisaient du sabotage, de nombreux révolutionnaires sont sortis courageusement des rangs pour stigmatiser leurs agissements contre-révolutionnaires et pour lutter contre eux. Les miliciens ouvriers de la capitale, les agents de la police populaire, les soldats de la garde ainsi que les masses révolutionnaires qui se trouvaient sur les lieux, ont bravement lutté en conjuguant étroitement leurs efforts, afin de défendre dans ces actes concrets le président Mao, le Comité central du Parti, la ligne révolutionnaire du président Mao et la grande capitale de la patrie socialiste. A dix-sept heures, lorsque cette poignée de malfaiteurs mettait à nouveau le feu au bâtiment de l’armée, les soldats de la garde ont risqué leur vie pour éteindre l’incendie.

Dans cette lutte pour assurer la sécurité du Palais de l’Assemblée du peuple, une centaine de miliciens ouvriers de la capitale ont été blessés, dont une bonne dizaine grièvement. Six combattants de la garde ont été enlevés et beaucoup d’autres blessés. Les agents de la police populaire n’ont cessé de se battre, en bravant constamment le danger. Les camarades dirigeants du commandement de la milice ouvrière de la capitale ont continué à lutter au deuxième étage de l’édifice encerclé et incendié alors que la situation était critique, le feu ayant gagné le premier étage. Durant ces événements, le standardiste, avec sang-froid et présence d’esprit, a tenu les départements dirigeants concernés au courant des choses.

A dix-huit heures et demie, après que le message du camarade Wou Teh ait été diffusé par haut-parleur, la plupart des badauds sur la place et des gens qui s’étaient laissé berner ont rapidement quitté les lieux. Seule une petite poignée de contre-révolutionnaires a continué à résister obstinément, et à placarder d’autres poèmes réactionnaires autour du Monument aux héros du peuple. A vingt et une heure trente, sur ordre da Comité révolutionnaire de la municipalité de Pékin, plusieurs dizaines de milliers de miliciens ouvriers de la capitale, en coordination avec des agents de la police populaire et des soldats de la garde, ont pris des mesures énergiques pour appliquer la dictature du prolétariat. En rang, de braves miliciens populaires de la capitale, le moral élevé, ont fièrement pénétré sur la place de Tien-an-men et riposté vigoureusement.

Ils ont encerclé les factieux qui cherchaient encore à commettre des méfaits et à provoquer des troubles autour du Monument aux héros du peuple ; ceux de ces éléments qui ont été pris en flagrant délit, de même que les principaux suspects, ont été retenus pour interrogatoire. Face à la puissante force de la dictature du prolétariat, cette poignée d’éléments indésirables, après avoir montré bec et ongles, s’effondrait maintenant au premier coup ; tels des chiens battus, ils étaient accroupis, tremblant de tous leurs membres. Certains s’empressaient de déposer leur poignard, leur couteau à lame triangulaire et le petit carnet dans lequel ils avaient copié des poèmes réactionnaires. Quelques criminels qui avaient défait leur poignard dans la vaine et criminelle tentative de résister, ont été châtiés comme il se doit. Les larges masses révolutionnaires ont applaudi à cela de tout cœur, et toute la population de la ville a soutenu chaleureusement, et salué unanimement cette action révolutionnaire des miliciens ouvriers de la capitale, de la police populaire et des combattants de la garde.

(Correspondants ouvriers-paysans-soldats 12 avril 1976 et journalistes du « Renmin Ribao ») PÉKIN INFORMATION N°15

 


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