Déclaration du Bureau national de TPO-AMADA
publiée dans le bimensuel TPO-AMADA n°48
26 novembre 1975

Dans de nombreuses usines de Belgique, on entend de plus en plus les ouvriers dire : « Ce sera une crise comme dans les années ’30. Ce sera à nouveau la guerre mondiale. » Aux États-Unis, on compte 8 millions de chômeurs ; dans la Communauté européenne : 4.400.000 ; les résultats catastrophiques de la récolte de blé en Russie montrent l’ampleur de la crise en Union Soviétique.

L’Union Soviétique et les États-Unis préparent fébrilement une troisième guerre mondiale : ils veulent survivre à la crise, ils veulent rejeter la crise sur les autres. Telle est l’amère vérité que tous les ouvriers doivent garder à l’esprit. L’Union Soviétique surtout devient terriblement ambitieuse, la Russie se livre à une course aux armements effrénée pour conquérir l’hégémonie dans le monde aux dépends de l’Amérique.

L’Union Soviétique s’est efforcée de provoquer une guerre civile en Angola pour placer ce pays sous contrôle Russe. La Russie a poussé l’Inde à entamer une guerre contre le Pakistan pour amener le Pakistan oriental (Bangladesh) sous contrôle Indien et Russe. L’Union Soviétique essaie, au Portugal, de placer l’appareil d’État capitaliste sous contrôle des forces pro-russes, du faux PC de Cunhal.

Sur tous les fronts, les États-Unis regroupent les forces fascistes pour lancer une contre-attaque au contrôle et à la domination russes croissants.

Cette compétition entre la Russie et l’Amérique mène inévitablement à la guerre et accroit le danger d’une troisième guerre mondiale.

UNION SOVIÉTIQUE ET ÉTATS-UNIS : SEULE SOURCE AU DANGER D’UNE TROISIÈME GUERRE MONDIALE.

Les ouvriers qui se rappellent les années trente ont raison : la crise mondiale actuelle peut engendrer une nouvelle guerre mondiale. Qui sont les fauteurs de guerre d’aujourd’hui ? Dans les années trente, c’étaient les pays fascistes : l’Allemagne, l’Italie et le Japon. Toutes les forces pacifiques devaient s’unir contre eux. Aujourd’hui, le monde connaît deux forces qui se préparent à une guerre mondiale : les deux super-puissances – l’Union Soviétique et les États-Unis. La Russie et l’Amérique à elles seules posséderont bientôt 2400 armes atomiques stratégiques à longue portée ; seules la Russie et l’Amérique disposent en Europe de respectivement 3500 et 7000 armes atomiques stratégiques à courte portée. Seules la Russie et l’Amérique préparent leurs troupes à des offensives de grande envergure. Seules la Russie et l’Amérique ont une marine de guerre naviguant sur toutes les mers du monde et qui peut débarquer des soldats partout. Seules la Russie et l’Amérique ont des centaines de satellites espionnant dans tous les pays du monde.

Le monde actuel ne connaît que deux forces de guerre : le social-impérialisme russe et l’impérialisme américain. En ce moment le capital européen ne désire pas une troisième guerre mondiale ; la seule raison en est que le capital européen est beaucoup trop faible face aux deux superpuissances pour envisager une guerre. Les parties les plus réactionnaires au grand capital européen considèrent la guerre comme un moyen pour s’enrichir et pour développer leur puissance ; pour faire la guerre ils ont une seule chance : collaborer avec les États-Unis ou avec l’Union Soviétique. Nous devons démasquer toutes les forces qui veulent lier l’Europe aux États-Unis ou à l’Union Soviétique ; ils veulent entrainer l’Europe dans une guerre mondiale aux côtés d’un des fauteurs de guerre.

L’IMPÉRIALISME CONDUIT INÉVITABLEMENT A LA GUERRE.

Les ouvriers et les classes travailleuses doivent oser regarder en face l’amère vérité. Le danger d’une troisième guerre mondiale est réel. Le danger d’une nouvelle guerre mondiale croit de jour en jour. Toutes les idées « qu’il n’y aura tout de même plus de guerre » sont des chimères et une fuite devant la réalité. Nous ne devons pas nous baser sur nos souhaits, mais sur une analyse matérialiste. Tant qu’existera l’impérialisme, la guerre nous menacera. Le grand capital recourra toujours à la guerre pour renforcer son pouvoir contre les ouvriers et tirer des superbénéfices des régions nouvellement conquises. La Russie est un nouveau pays du type « capitalisme d’état » ; elle aspire à une nouvelle répartition du monde, elle veut chasser les États-Unis et les pays capitalistes plus faibles afin d’imposer elle-même son contrôle.

Lénine dit :

« Aujourd’hui, pour les capitalistes, il n’existe pas seulement un motif pour la guerre ; mais aussi ils ne peuvent faine autrement. Ils sont obligés de faire la guerre, s’ils veulent maintenir le capitalisme, car sans une nouvelle répartition des colonies par la violence, les nouveaux pays capitalistes ne pourront pas obtenir les privilèges dont jouissent les puissances impérialistes anciennes (et affaiblies) »

La situation mondiale actuelle est caractérisée entre autres par l’attitude des deux superpuissances qui veulent régner sur le monde. Ces superpuissances veulent non seulement dominer les pays du tiers monde, ils veulent aussi s’approprier les pays industrialisés. La compétition pour la domination du monde (entre la Russie et l’Amérique) est un fait irréfutable. Cette compétition éclate maintenant partout dans le monde, notamment par des moyens politiques « pacifiques ». Toute l’histoire du capitalisme nous enseigne que les moyens politiques sont remplacés tôt ou tard par des moyens militaires : la Russie aussi bien que l’Amérique s’y préparent activement.

LA LUTTE SE CONCENTRE SUR L’EUROPE.

La lutte entre l’Union Soviétique et les États-Unis pour la domination du monde est en ce moment surtout flagrante au Proche-Orient, en Angola et en Asie avec l’Inde et le Bangladesh. Mais le centre le plus important de l’enjeu pour la Russie et pour l’Amérique, c’est l’Europe. L’Europe a un potentiel économique très élevé, avec des usines modernes, des ouvriers qualifiés, une technologie développée. Celui qui domine l’Europe, domine la Méditerranée et les voies d’accès au Proche-Orient riche en pétrole et aux pays africains. L’enjeu pour l’Union Soviétique et pour les États-Unis est clair : celui des deux qui parviendra à dominer l’Europe, dominera le monde.

LE BAVARDAGE SUR LA PAIX SERT A CACHER LES PRÉPARATIFS D’UNE GUERRE.

L’Europe est le continent le plus menacé par une troisième guerre mondiale. C’est pour cela que l’Union Soviétique et les États-Unis n’arrêtent pas de parler de la « paix » en Europe. Ils ont organisé « la Conférence Européenne pour la Paix et la Coopération » afin de camoufler leurs préparatifs de guerre derrière un rideau de fumé de « paix ». La classe ouvrière et les classes travailleuses doivent avoir cela bien à l’esprit : les bavardages sur la paix constituent une importante partie des préparatifs de guerre des superpuissances. Aucune superpuissance ne peut faire la guerre si elle n’a pas d’abord empoisonné et endormi les masses avec ces racontars sur la paix. Tout le monde sait qu’une guerre mondiale coûterait la vie de dizaines de millions de gens.

Les masses ne veulent pas la guerre. Voilà pourquoi les superpuissances sont obligées de prendre les masses par surprise et de les entrainer brusquement dans la guerre. Ils veulent endormir les masses avec leurs litanies sur la « paix ». Ils veulent jeter le désarroi dans les masses et les jeter à l’improviste dans la guerre ; ces bandits parleront de la guerre « sainte » ; les États-Unis la présenteront comme une guerre pour « la liberté » et l’Union Soviétique la présentera comme une guerre pour « le socialisme ».

L’UNION SOVIÉTIQUE : LE FAUTEUR DE GUERRE LE PLUS DANGEREUX ET LE PLUS FOURBE.

Aussi bien l’Union Soviétique que les États-Unis se préparent fébrilement à une guerre pour la domination du monde. De ces deux criminels et bellicistes, l’Union Soviétique est, à l’heure actuelle, le plus fourbe et le plus dangereux.

L’Amérique est une superpuissance en déclin. Après la deuxième guerre mondiale les États-Unis étaient seuls à dominer le monde entier. Leur première grande défaite militaire date de leur guerre d’agression contre le peuple de Corée en 1953. L’armée américaine a subi une défaite écrasante et historique pendant sa guerre d’agression contre le Vietnam, le Laos et le Cambodge. Tous les peuples du monde savent que même un petit pays peut vaincre l’impérialisme américain si le peuple tout entier se lève pour défendre sa liberté.

Les scandales du Watergate et de la CIA ont eux aussi démasqué le cynisme et la barbarie de l’impérialisme américain. Pour survivre à un déclin toujours plus profond, l’impérialise américain cherche désespérément à sauvegarder son empire et peut déclencher une guerre mondiale.

A l’heure actuelle, l’Union Soviétique est le fauteur de guerre le plus dangereux. En Europe, l’Union Soviétique a déjà édifié une puissance militaire numériquement supérieure en hommes et en tanks et avions de combat ; les troupes russes sont mieux entraînées et mieux préparées à des actions d’agression comme l’occupation de la Tchécoslovaquie. La situation des troupes russes leur donne un avantage stratégique énorme : elles sont stationnées tout près des pays européens, alors qu’un océan sépare l’Amérique de l’Europe.

L’Union Soviétique est une jeune puissance impérialiste apparue sur la scène seulement dans les années soixante. Le social-impérialisme russe progresse dans le monde entier, il a des ambitions effrénées. Partout où les Américains sont mis à la porte, la Russie essaie de « boucher les trous ». Elle se présente comme le champion de « l’anti-impérialisme » et du « socialisme » afin de pouvoir soumettre ces pays à son contrôle.

Dans beaucoup de pays européens, l’Union Soviétique dispose d’un parti « communiste » fort qui agit comme troupe de choc et comme cinquième colonne du social-impérialisme russe. Tous les discours des faux PC ouest-européens sur leur « indépendance » vis-à-vis de Moscou ne sont que de la pure tromperie ; cela montre à quel point ils sont obligés de cacher la vérité et rie mentir afin de pouvoir réaliser leurs projets.

Les Russes essaient également d’acheter certaines fractions des directions syndicales et des directions des partis socialistes de l ‘Europe. Les Russes mettent tout en œuvre pour que dans les années à venir, les forces pro-russes prennent le pouvoir en Espagne, en Italie, en France, en Grèce et à Chypre ; en Yougoslavie, également, les Russes veulent s’emparer du pouvoir après la mort de Tito. L’année prochaine où dans quelques années, dans toute l’Europe du Sud, on peut s’attendre à de grandes révoltes. Ces révoltes vont secouer toute l’Europe.

Le social-impérialisme russe est le fauteur de guerre le plus fourbe. Hitler appelait son parti fasciste le parti ouvrier national-socialiste. Le parti russe se donne également pour nom : « parti ouvrier » et parti « communiste ». En réalité il s’agit d’un parti fasciste du type hitlérien. Mais le parti russe est d’autant plus trompeur qu’il est né de la dégénérescence du véritable et héroïque Parti Communiste. Le grand parti de Lénine et de Staline a su susciter l’enthousiasme illimité des ouvriers et des paysans pour l’édification du socialisme. Sous Staline, le peuple soviétique a mené la grande guerre de résistance contre les assaillants fascistes barbares.

Mais les traitres Khrouchtchev et Brejnev se sont paré du pouvoir dans le parti de Lénine et de Staline. Ils ont trainé l’œuvre de Staline dans la boue, ils ont déclaré ouvertement qu’ils avaient éliminé la dictature du prolétariat que Staline avait toujours défendue fidèlement. Ils ont expulsé du Parti tous les vrais communistes comme « stalinistes ». Le parti « communiste » de Brejnev est le parti de la nouvelle grande bourgeoisie russe.

Mais elle spécule sur le passé héroïque de ce parti pour tromper les ouvriers et les travailleurs. Certains se sont laissé tromper parce que Hitler appelait son parti un parti « socialiste ». Nous ne pouvons en aucun cas nous laisser tromper par cette étiquette de « communisme ». Nous devons tirer toutes les conséquences de la constatation : le parti de Brejnev est un parti fasciste de type hitlérien.

ÉVEILLER QUOTIDIENNEMENT LES MASSES A LA LUTTE CONTRE LE DANGER DE GUERRE CROISSANT.

Si la Russie et l’Amérique déclenchent une guerre mondiale, cela coûtera sans aucun doute la vie à plusieurs dizaines de millions de personnes. Les vrais communistes doivent tout mettre en œuvre pour éviter cette guerre, pour éveiller les masses et les unir dans la lutte contre les deux superpuissances, les deux centres du fascisme et de la guerre.

La lutte contre les préparatifs d’une guerre mondiale par la Russie et l’Amérique doit être le sujet de l’agitation journalière. Tout le travail doit être lié à cette lutte, tâche fondamentale pour tous les communistes.

A chaque fois tous les événements dans le monde doivent être utilisés pour montrer la lutte pour l’hégémonie mondiale et les préparatifs de guerre de la Russie et de l’Amérique. Ce point doit être réexpliqué des dizaines, des centaines de fois avec des faits, des données et des chiffres concrets.

Le social-impérialisme russe est l’ennemi le plus dangereux et le plus fourbe de tous les peuples du monde. Le danger principal au sein du véritable mouvement communiste, c’est l’esprit de capitulation devant le social- impérialisme. Les masses sont continuellement confrontées aux bavardages « pacifistes » trompeurs des Russes et des Américains. Les véritables communistes doivent avoir l’esprit concentré sur une lutte tenace et longue.

Le nombre de véritables sociaux-fascistes au sein du faux PC, vendus donc au social-impérialisme russe, est très minime. Nous devons considérer tous les militants de base et tous les cadres inférieurs du faux PC comme des frères de classe qui sont trompés. Nous devons acquérir la volonté de rechercher les discussions dures et difficiles. Il y a des gens qui défendent avec acharnement et de tout leur cœur la politique russe.

Fidèles aux principes, nous défendons la vérité du marxisme-léninisme et nous savons que notre heure viendra aussi. Inévitablement, les Russes se démasqueront dans une, deux ou plusieurs années, en Angola et dans tous les pays qu’ils ont « libérés ». Plus intensive sera la lutte que nous mènerons, plus profonde serra l’attention des masses pour les événements internationaux ; et les faits démasqueront sans pitié la politique d’hégémonisme mondial et de guerre du social-impérialisme russe.

RENFORCER LA DÉFENSE NATIONALE DE LA BELGIQUE.

L’Union Soviétique et les États-Unis se préparent à se battre pour la domination de l’Europe. Le peuple belge et tous les peuples européens ont une tâche urgente renforcer leur défense nationale, se préparer à défendre par les armes la liberté nationale.

Comment organiser la défense nationale de la Belgique ? La réponse à cette question trace une ligne de démarcation entre les différents groupes et classes.

Une première réponse : « La défense nationale de la Belgique est inutile ; nous devons suivre une politique de désarmement. » Voilà la voix des agents, conscients ou non, du social-impérialisme russe. Elle propose que les peuples ouest-européens rejettent les armes, alors que l’Union Soviétique s’arme plus que jamais dans l’histoire. Cela signifie ouvrir les portes du pays à la domination russe,

Une deuxième réponse : « Si nous voulons défendre la Belgique contre la Russie, nous devons continuer à coopérer avec les États-Unis dans l’OTAN. » Voilà la voix des agents américains. L’Amérique veut déclencher une guerre mondiale· contre l’Union Soviétique pour l ‘hégémonie dans le monde. Ce point de vue veut ranger la Belgique aux côtés d’un des deux fauteurs de guerre dans une guerre injuste pour la domination du monde.

Une troisième réponse, c’est : « Les pays européens doivent produire eux-mêmes des avions, des tanks, des navires militaires, etc… indépendamment des deux superpuissances, pour pouvoir se défendre eux-mêmes. » Ça, c’est la voix de la bourgeoisie monopoliste européenne indépendante. Nous soutenons cette position de la bourgeoisie européenne dans la mesure où elle s’oppose aux deux superpuissances et où elle fait ainsi échec à leurs plans de domination et de guerre.

Les marxistes-léninistes doivent soutenir les parties de la bourgeoisie monopoliste européenne qui reconnaissent le danger de guerre, veulent le maintien de la paix et de l’indépendance, le renforcement de la défense européenne indépendamment de la superpuissance américaine et de la superpuissance russe.

Nous devons soutenir chaque progrès vers la lutte contre les superpuissances et pour le maintien de la paix mondiale ; nous devons unir toutes les forces qui peuvent être unies contre la menace d’une guerre mondiale. Ne pas agir ainsi, c’est du gauchisme. En aucun cas, nous ne pouvons reprendre comme notre propre programme celui de la bourgeoisie qui franchit une étape dans la bonne direction. Agir ainsi signifie tomber dans l’opportunisme de droite. La classe ouvrière possède son programme politique propre, indépendant, sur base duquel elle juge toutes les mesures de la bourgeoisie. Nous soutenons chaque pas de la bourgeoisie vers la lutte pour l’indépendance, contre les superpuissances ; mais nous critiquons le programme que la bourgeoisie applique dans ce domaine : ce programme ne peut à aucun moment assurer l’indépendance nationale, parce qu’il n’offre pas de garantie de fermeté, parce qu’il est indécis, parce qu’il détruit les droits et libertés des masses populaires.

La classe ouvrière peut-elle soutenir la politique militaire de la bourgeoisie ? La classe ouvrière peut-elle accepter le budget militaire de la bourgeoisie européenne ? Peut-elle apporter son soutien à la production d’armes de la bourgeoisie européenne ?

En aucun cas. La politique militaire de la bourgeoisie européenne n’est pas capable de défendre efficacement l’indépendance nationale.

Qu’opposent les véritables communistes à la politique militaire de la bourgeoisie européenne ?

Premièrement : la classe ouvrière n’a aucune garantie que demain la bourgeoisie européenne ne changera pas alliant à une des superpuissances dans une guerre injuste.

Deuxièmement : La classe ouvrière n’a aucune garantie que, demain, les armes ne seront pas utilisées dans une guerre offensive de « nos » capitalistes contre les peuples arabes ou africains.

Troisièmement : La classe ouvrière n’a aucune garantie que, demain, l’armée ne recevra pas l’ordre de tirer sur des ouvriers et des travailleurs en grève.

Quatrièmement : De nombreuses dépenses militaires ont lieu, non pas pour organiser efficacement la défense nationale, mais surtout pour enrichir les grands monopoles par de grosses commandes de l’État.

Cinquièmement : Les dépenses militaires augmentent, mais ce ne sont pas des impôts sur les riches qui y contribuent ; ce sont les revenus des ouvriers et travailleurs qui sont comprimés. Tant que les ouvriers et les travailleurs seront impudemment exploités par le grand capital, ils ne pourront jamais se mobiliser fond pour la défense nationale. Le niveau de vie et les conditions de travail des masses doivent être améliorés ; ainsi, elles pourront déployer leurs forces enthousiastes pour la défense nationale.

Sixièmement : Dans les entreprises de production de guerre, nous voyons que les droits démocratiques des ouvriers sont de plus en plus attaqués. La fascisation, la destruction des droits démocratiques entravent la capacité de résistance prolétarienne à une agression étrangère. Seule une classe ouvrière possédant toutes les libertés politiques pourra développer toutes ses forces pour la défense de l’indépendance nationale.

POUR L’ARMEMENT GÉNÉRAL DE LA CLASSE OUVRIÈRE.

Comment faut-il organiser la défense nationale ?

Voici la réponse de la classe ouvrière :

L’indépendance nationale d’un pays comme la Belgique ne pourra être efficacement défendue que si tout le peuple prend cette défense en mains.

L’armement général de la classe ouvrière est la condition d’une défense nationale efficace. Les ouvriers et les travailleurs doivent pouvoir s’unir librement dans des organisations où ils apprennent à manier toutes les armes. Ils doivent pouvoir choisir librement leurs instructeurs. Ces organisations doivent être financées par l’état. Si l’armement général des ouvriers et des travailleurs est organisé de cette façon, tout envahisseur étranger se heurtera au mur d’acier de la guerre populaire.

Ce n’est pas la technique qui décide de l’issue de la guerre. La force décisive, c’est la masse de millions d’ouvriers et de travailleurs, politiquement conscients et organisés ; si elles veulent se battre pour la liberté, l’indépendance et la paix, la démocratie et le socialisme, et prennent les armes, alors elles pourront vaincre l’armée d’agression des superpuissances détentrices d’armes ultra-modernes.

POUR DES REFORMES DÉMOCRATIQUES RADICALES DANS L’ARMÉE BELGE.

Pour défendre l’’indépendance nationale de notre pays contre une agression russe ou américaine, l’armée doit être complètement démocratisée. Seul le large développement de la démocratie au sein de l’armée permettra que les soldats se consacrent pleinement à la défense nationale.

Premièrement : Tous les droits politiques et toutes les libertés démocratiques doivent être garanties aux soldats ; la liberté d’expression, le droit à l’organisation politique et le droit de réunion doivent être inconditionnellement garantis.

Deuxièmement : Toute juridiction militaire doit être supprimée, les sanctions disciplinaires doivent disparaitre.

Troisièmement : Les officiers doivent être élus par les soldats. Les officiers fascistes et réactionnaires doivent toujours pouvoir être destitués par les soldats.

Quatrièmement : Les soldats doivent recevoir un salaire ouvrier intégral.

Cinquièmement : Les soldats doivent faire leur service militaire dans les environs de leur domicile. Il faut supprimer le casernement afin de renforcer les liens entre les soldats et le peuple.

Sixièmement : Les soldats doivent recevoir une instruction militaire valable et efficace.

L’ARMÉE SOCIALISTE NAIT DE LA LUTTE RÉVOLUTIONNAIRE CONTRE LE CAPITAL.

Toutes les mesures militaires mentionnées ci-dessus peuvent être réalisées sous un régime capitaliste démocratique. Ces mesures ne touchent en rien à l’existence de la classe capitaliste même. Ces mesures démocratiques sur le plan militaire sont cependant indispensables pour le peuple tout entier s’il veut pouvoir défendre l’indépendance nationale contre deux puissants tyrans comme l’Union Soviétique et les États-Unis. Sans ces mesures, l’oppression de notre pays et l’occupation étrangère sont inévitables.

Ces mesures s’inscrivent dans le cadre du système capitalistes, mais en même temps elles facilitent et font progresser la lutte pour le socialisme.

L’armée est toujours l’instrument d’une classe ; même si l’armée belge réalise toutes ces mesures, elle reste un instrument du capitalisme, de la classe capitaliste. À tout moment, elle peut recevoir l’ordre de tirer sur les ouvriers.

L’armée socialiste, l’armée de la classe ouvrière ne peut jamais être directement issue de l’arme bourgeoise actuelle. L’armée révolutionnaire, l’armée rouge des ouvriers, peut seulement être édifiée dans une guerre civile. L’instauration du socialisme exige le renversement des grands capitalistes et la destruction de leur appareil d’État. Quand les grands capitalistes sentent leur pouvoir menacé, ils recourent à la violence des armes pour le défendre. Les forces réactionnaires et les forces fascistes seront toujours prêtes à combattre le peuple, les armes à la main.

Le socialisme nait de la guerre civile amère, où les soldats et les officiers de tendance démocratique mettent leurs armes au service du peuple et de sa lutte pour la liberté. Plus radicales auront été les réformes démocratiques dans l’armée, plus grandes seront les fractions de l’armée qui mettront leurs armes au service de la révolution. Dans cette guerre civile, le noyau de l’armée socialiste est constitué par les groupes ouvriers armés et les unités de l’armée favorables au peuple en révolte.

SEUL LE SOCIALISME PEUT ASSURER UNE DÉFENSE NATIONALE INÉBRANLABLE DE LA BELGIQUE.

En Belgique, nous luttons pour le renversement de la bourgeoisie monopoliste belge, pour la dictature du prolétariat, l’alliance entre la classe ouvrière et les classes travailleuses pour l’édification du socialisme.

Sous la dictature du prolétariat, la Belgique possédera une armée issue de la classe ouvrière et dirigée par les communistes qui ont prouvé leur fidélité à la classe ouvrière. Dans cette armée, les soldats recevront une formation communiste ; ils resteront liés aux ouvriers et travailleurs ainsi qu’au travail manuel. Des élections démocratiques existeront entre les soldats et les officiers, officiers et soldats apprendront les uns des autres.

Sous la dictature du prolétariat, des milices populaires seront créées dans toutes les usines et institutions ; des plus jeunes aux plus vieux, le peuple tout entier sera activement intégré dans la défense nationale.

Seule la dictature du prolétariat peut assurer une défense nationale réelle et inébranlable.

La classe ouvrière de Belgique mène en ce moment la lutte sur différents fronts. Elle lutte pour l’amélioration de la situation économique des ouvriers et travailleurs. Elle lutte pour le maintien des droits démocratiques, contre la préparation graduelle d’un régime fasciste en Belgique. Elle soutient la lutte des peuples du Tiers-Monde pour une indépendance économique et politique totale. Elle lutte pour la défense et l’indépendance de la Belgique contre les deux superpuissances. Elle lutte contre le danger d’une troisième guerre mondiale, causé par l’agressivité des superpuissances, la Russie et l’Amérique.

Dans chacune de ces luttes, la classe ouvrière construit une unité aussi large que possible. Dans chacune de ces luttes, les communistes préparent les masses ouvrières à la lutte pour la conquête du pouvoir, pour l’édification de la dictature du prolétariat.

UNE NOUVELLE GUERRE MONDIALE NE PEUT QU’ACCÉLÉRER LA FIN DE L’IMPÉRIALISME.

Les véritables communistes doivent unir toutes les forces qui défendent la paix contre les deux superpuissances. Quand la lutte progresse dans le monde entier, quand les deux criminels, l’Union Soviétique et les États-Unis, seront attaqués par tous les peuples, ils ne seront plus capables de déclencher une guerre.

Mais, que faire si la Russie et l’Amérique commencent malgré tout une guerre mondiale ?

Cette guerre signifiera sans aucun doute la misère la plus noires pour les classes travailleuses. Mais cela doit nous rester gravé à l’esprit : l’avenir des classes travailleuses est radieux. En déclenchant une nouvelle guerre mondiale, l’Union Soviétique et les États-Unis, comme des fripouilles sans scrupule, mettront à mort des millions de personnes. Dans le monde entier, les ouvriers se rendront compte que le capitalisme ne recule devant aucun massacre barbare dans sa lutte pour la domination du monde. Les ouvriers réaliseront qu’ils doivent à tout prix mettre fin, les armes à la main, à la domination capitaliste.

Si la Russie et l’Amérique commencent une nouvelle guerre mondiale, ils seront détruits tous les deux par les forces révolutionnaires des peuples qui luttent pour la paix, l’indépendance, la démocratie et le socialisme. Une guerre mondiale engendrée par l’Amérique et la Russie sera une guerre injuste, criminelle. De part et d’autre, la guerre est menée pour la domination du monde, pour enrichir la grande bourgeoisie.

La classe ouvrière du monde entier doit s’opposer à une telle guerre et elle doit lutter pour la paix et l’indépendance nationale contre les deux superpuissances.

Si, dans une telle guerre, le gouvernement belge se range aux côtés des États-Unis, il prendra part à une guerre criminelle et injuste, où les ouvriers perdront la vie pour l’enrichissement des superpuissances. Dans ce cas, la classe ouvrière doit diriger les armes contre sa propre bourgeoisie. Elle doit renverser sa propre bourgeoisie belliciste et chasser les envahisseurs américains sous le mot d’ordre : pour la paix mondiale, contre la guerre mondiale ; pour l’indépendance nationale, contre l’occupation étrangère.

Il existe un grand risque : en cas de guerre mondiale, toute l’Europe pourrait être occupée par le social-impérialisme russe. Dans ce cas, la classe ouvrière doit organiser la guerre de libération nationale, et unir autour d’elle toutes les forces qui veulent mener la lutte armée pour l’indépendance nationale.

La classe ouvrière et son Parti Communiste doivent vigoureusement prendre en main la direction de la guerre de libération nationale. La classe ouvrière doit prendre toutes les mesures nécessaires pour éviter que, après la victoire de la lutte de libération, la bourgeoisie ne s’empare à nouveau du pouvoir. Elle doit prendre toutes les mesures pour immédiatement passer à la révolution socialiste qui délivrera définitivement le peuple travailleur de l’exploitation. Seule l’instauration du socialisme dans le monde entier éliminera pour toujours la possibilité de nouvelles guerres capitalistes.


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