[Document du milieu des années 1990]

TKP(ML) – TIKKO
Parti Communiste de Turquie (marxiste-léniniste) – Armée Ouvrière et Paysanne de Libération de la Turquie

Le niveau qu’a atteint la science prolétarienne avec le maoïsme, ou le critère pour être un communiste révolutionnaire, ne sauraient se résumer à la mise en valeur de la lutte de classe jusqu’à la dictature du prolétariat, ou la défense de la dictature du prolétariat.

A côté de l’acceptation de cela, il est nécessaire d’être conscient des contradictions de classes antagoniques existantes pendant la période socialiste, sous le régime de dictature du prolétariat, d’être conscient de la lutte de classe entre la bourgeoisie et le prolétariat, de soutenir le fait qu’il y a besoin de continuer la révolution.

Sinon on ne peut pas être marxiste, ni un léniniste ni un marxiste-léniniste-maoïste.

Ensemble avec la transformation socialiste et la promotion de la production, les théories de ceux qui nient la restauration ou qui pensent qu’il n’y a qu’une très faible possibilité, ont vu leur erreur avec la pratique de l’Union soviétique, de la Chine et de l’Europe de l’Est.

Ceux qui soutiennent ou s’appuient sur Marx pour défendre cela n’ont ou pas compris Marx, ou à cause de leurs emprunts révisionnistes se sont engagés eux-mêmes dans ces altérations.

Comme cela est connu, Marx a assisté, durant sa propre époque, au développement du socialisme dans les pays capitalistes, en Europe et dans d’autres pays développés.

Dans la réalisation de cela, le capitalisme a pu être affronté, grâce au fait que ces pays sont développés, les problèmes de production et de distribution ont pu être suffisamment importants. Ainsi le danger de régression ne disparaît pas complètement mais il serait compliqué.

Mais la révolution a avancé durant la période impérialiste dans les chaînes les plus faibles, dans les zones relativement arriérées.

La réalité du capitalisme au stade impérialiste a été la source d’un développement contraire à la prévision de Marx.

La situation n’amène pas l’erreur de la théorie de Marx, mais résulte de nouveaux développements et de problèmes qui ont été causé par les conditions concrètes.

Celui qui ne peut pas concevoir les développements dans ces conditions concrètes, qui confond cela avec la période de Marx, et ainsi celui qui utilise la stratégie et les tactiques de la ligne de lutte appropriée à la réalité concrète de la période de Max, afin de faire face aux impérialistes, celui-là se trompe et est le représentant du passé.

Pour ceux qui sont coincés dans ce tunnel temporel, même la réalité de la révolution et la gestion du socialisme dans un pays arriéré comme la Russie n’ont pas été suffisant pour modifier leur point de vue. Nous parlerons de cela une autre fois. Nous nous concentrerons ici sur la question de la restauration.

La formation de la construction du socialisme dans des pays comme la Russie, et non pas dans des pays capitalistes développés, même non pris dans leur ensemble, a agrandi les bases économiques des risques de restauration. C’est un désavantage.

Mais la question ne peut pas se confiner dans le développement économique. Les tenants des positions clefs de la haute bourgeoisie doivent être mis en rapport avec les dangers de la nouvelle bourgeoisie.

De ce point de vue, le danger n’a pas eu pas comme source ce que l’on pensait initialement, les classes exploiteuses, mais la nouvelle bourgeoisie apparaissant à l’intérieur du gouvernement et du Parti, et qui a son fondement dans la construction du socialisme.

Le socialisme n’est pas une société sans classes, sans affrontements et sans contradictions. C’est une période de transition où il y a de durs combats ayant pour cause des contradictions antagoniques.

La modification des rapports de production n’était pas en fait la socialisation de la société au nom des ouvriers, mais signifiait le contrôle des propriétaires des moyens de production.

La distribution était encore organisée par les principes juridiques bourgeois, cette action était faite « selon le travail ». Il était impossible de faire vraiment cesser l’inégalité.

La transformation de la propriété des moyens de production dans le socialisme était loin de produire une solution aux problèmes des rapports entre les producteurs eux-mêmes, entre les producteurs et les gestionnaires.

Tous ces problèmes ont été suffisants pour comprendre que dans le socialisme la contradiction bourgeoisie / prolétariat continuerait sur ces bases économiques, malgré la transformation de la propriété.

La position de pouvoir du prolétariat est une barricade contre la nouvelle bourgeoisie, mais cela ne signifie pas la fin du risque de relâchement. Même avec le prolétariat au pouvoir dans l’Etat, le parti forme un problème.

Malgré le fait que ce soit des instruments essentiels pour attendre le communisme, dans la perspective du communisme ils ont un côté bourgeois en eux. C’est l’Etat bourgeois sans la bourgeoisie.

De ce point de vue, le fait de savoir qui contrôle l’Etat et le parti, comment le pouvoir a été pris, et la ligne politico-idéologique, sont des questions majeures.

Si une ligne n’amène pas une société au communisme, si elle n’amène pas à avoir la capacité à résoudre les contradictions existantes en faveur des travailleurs, si elle ne minimise pas le besoin de l’Etat et du Parti afin que les travailleurs deviennent les maîtres, et si elle n’est pas capable de diviser le pouvoir dans la société sur la route au communisme, alors il y a un problème.

Etre au pouvoir est un instrument pour mobiliser les masses travailleuses vers le communisme.

Ici l’importance de la question de la « révolution socialiste » devient plus apparente. Le pouvoir prolétaire n’est pas le monopole du parti, celui-ci est la force guidant par la gestion de la direction du parti, et c’est le soutien de ce pouvoir par les masses travailleuses.

Les travailleurs ne peuvent pas être privés du contrôle de la société, du droit à se révolter contre l’injustice, quel qu’en soit le prétexte ; ils ne peuvent pas être privés de leur droit à la continuation de la révolution.

Le camarade Kaypakkaya, qui était armé par ces leçons, était un grand maoïste… Il a affirmé le fait que dans le socialisme, en plus de la nouvelle bourgeoisie, les anciennes forces exploiteuses continueront d’exister, et qu’il n’est pas possible de s’en débarrasser librement, comme il le dit :

« Après la réalisation de la dictature du prolétariat, et même après la transformation collective complète des instruments de production, elles conserveront leur existence idéologico-culturelle.

C’est la raison pour laquelle même dans la dictature du prolétariat il faut continuer la révolution » .

Il est faux d’affirmer qu’après la transformation socialiste des moyens de production, où il n’y a plus de propriétaires d’usines, « il n’y a pas de bourgeoisie ».

Kaypakkaya est l’arme du maoïsme en Turquie

Kaypakkaya est une nouvelle étape qualitative dans l’histoire de la révolution en Turquie. Le mouvement communiste en Turquie a émergé comme un résultat de la révolution d’Octobre. Avec la conférence tenue le 10 septembre 1920 à Bakou, le TKP (Parti Communiste de Turquie) a été fondé sous la direction de Mustapha Suphi.

Malgré le qualificatif de communiste le TKP avait d’importants défauts. Le côté bourgeois féodal bureaucratique turc du kémalisme n’était pas vu. Cette erreur a amené le TKP à des problèmes et des faiblesses concernant les problèmes et les devoirs de la révolution. Ainsi, concernant les questions des peuples et minorités opprimés, un programme stable n’avait pas été fait.

Malgré le très important aspect qu’ont été les limites des conditions de cette période, l’inexpérience du mouvement, il n’était pas justifié de ne pas critiquer les erreurs et de ne pas se séparer de ces problèmes. Ce sont justement ces erreurs qui ont coûté si cher au Parti Communiste de Turquie. C’est par traîtrise que Mustapha Suphi et ses camarades ont été massacré sur la mer noire par les contre – révolutionnaires kémalistes.

Après Mustapha Suphi, Sefik Husnu et son groupe ont assumé la direction du TKP. Malgré toutes ces expériences, au lieu d’apprendre de ces erreurs, le TKP fut transformé en une base du réformisme, du révisionnisme et du social-chauvinisme. Conduit par la clique de Yakup Demi et Ismail Bilen, le TKP devint la marionnette du social-impérialisme russe.

Dans l’histoire de la révolution turque, dans la période de 50 années après Mustapha Suphi et jusque les années 1970, ce sont la collaboration de classe, le réformisme, le chauvinisme et les suivistes de la bourgeoisie qui prédominent. Dans les années 1970, les actions révolutionnaires de rébellion du THKO [Armée Populaire de Libération de la Turquie] et du THKP [Parti et Armée de la libération du peuple de Turquie] défièrent le pacifisme.

Mais ces rébellions révolutionnaires n’étaient idéologiquement et politiquement pas sur une ligne communiste.

La lutte contre le révisionnisme moderne et la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne sous la direction de Mao Zedong ont influencé tous les mouvement révolutionnaires, y compris le THKO et le THKP/C.

Mais ceux-ci n’ont pas pu assimiler et intégrer la ligne de cette lutte. Ils n’ont pas pu se séparer radicalement du révisionnisme moderne, ils ont diffusé une position de simple bienveillance.

Ils n’ont ainsi pas pu exprimer une séparation fondamentale par rapport aux anciennes erreurs dans toutes les questions de la révolution. Ils n’ont pas pu se séparer du kémalisme qui est l’idéologie officielle du système.

L’Etat bourgeois, les théories militaires qui n’avaient pas disparu, l’optimisme par rapport aux militaires turcs, amenaient des tendances putschistes. La ligne fausse quant à l’essence de la Révolution Démocratique et de ses devoirs, de ses alliés et de ses objectifs etc., n’avait pas été dépassé. On en restait au cadre de Castro et Guevara.

Quant au TIIKP qui prétendait défendre le maoïsme, il était sur une ligne réformiste de droite.

Le camarade Kaypakkaya a combattu idéologiquement sans pitié contre cette ligne réformiste de droite du TIIKP. Cette lutte a atteint une nouvelle étape en février 1972 avec les décisions du DABK [Comité territorial d’Anatolie orientale]. Dans la lutte idéologique contre le quartier général, qui persistait de manière incorrigible dans le révisionnisme et l’opportunisme, une nouvelle période commença.

Dans la lutte contre le révisionnisme du TIIKP fut fondé en avril 1972 le TKP(ML) [Parti Communiste de Turquie (Marxiste-Léniniste)] sous la direction du camarade Ibrahim Kaypakkaya, en tant que produit de la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne.

Le prolétariat mondial a gagné une importante position avec la fondation et le développement du TKP(ML) sur des principes marxistes-léninistes-maoïstes en Turquie et dans le Kurdistan turc.

Nos peuples de différentes nationalités et le prolétariat ont formé une avant-garde marxiste-léniniste-maoïste. La fondation du TKP(ML) a été une nouveau saut qualitatif. Les vrais héritiers du Marxisme – Léninisme – Maoïsme étaient en scène.

Les lignes chauvines, révisionnistes, réformistes et tous les types de lignes bourgeoises étaient brisées. En lieu et place du gauchisme dû au fait qu’ils n’étaient pas arrivés à se séparer du kémalisme et du système bourgeois-féodal, un lutte partant d’un programme fort et liée aux problèmes de notre révolution était initiée, coûtant en pratique de nombreuses vies.

La Révolution de Nouvelle Démocratie

La grande révolution d’Octobre a ouvert la période de l’impérialisme et de la révolution prolétarienne. Dans ce siècle, la lutte pour la Nouvelle Révolution Démocratique, qui est contre l’impérialisme et ses laquais dans les pays coloniaux et semi-coloniaux, devint un élément de la révolution prolétarienne mondiale, contrairement aux anciennes révolutions démocratiques bourgeoises.

Le camarade Mao Zedong a enrichi la science du prolétariat en ce domaine avec des contributions qualitatives. Il a personnellement guidé cela, et avec les expériences gagnées durant la Révolution Démocratique chinoise, il a amené la théorie à une nouvelle étape.

Le camarade Kaypakkaya a compris les leçons du camarade Mao sur la Révolution Démocratique Populaire et le pouvoir populaire démocratique, et les a adapté aux conditions concrètes de notre pays. Il a analysé la Turquie comme un pays semi-colonial semi-féodal lié à l’impérialisme.

Partant de la réalité qui est que l’impérialisme, le capitalisme bureaucratique et le féodalisme sont les plus grands obstacles pour notre révolution, la révolution sera non pas socialiste prolétarienne mais de nouvelle démocratie, les tâches à résoudre sont principalement d’essence anti-féodale et anti-impérialiste.

Le camarade Kaypakkaya a tiré cette conclusion, incontournable vu les conditions du prolétariat révolutionnaire dans notre pays, des programmes maximums de la nouvelle Révolution Démocratique et du pouvoir populaire démocratique, dans la perspective de faire la place pour une révolution socialiste, et dans le sens d’une lutte persistante pour la transition du socialisme au communisme.

Cela est dû au fait qu’il a tiré cela du point de vue de la plus grande expérience de la révolution prolétarienne mondiale, que cette ligne est opposé en tous points et en tous sens du démocratisme bourgeois, du crétinisme parlementaire bourgeois et des élections bourgeoises.

Le camarade Kaypakkaya a exprimé le fait que la contradiction entre le féodalisme et les larges masses est la contradiction principale, parce que cette contradiction joue un rôle déterminant sur les autres contradictions qui sont celles entre le prolétariat, la bourgeoisie, l’impérialisme, et le peuple et les dominants.

Ensemble avec les profonds changements qui peuvent se développer dans de telles conditions (par exemple durant l’occupation impérialiste), il a expliqué que la contradiction principale pouvait changer, mais pour la Turquie semi-coloniale semi-féodale liée à l’impérialisme, la contradiction entre le prolétariat et la bourgeoisie deviendra plus claire, qu’une solution se développerait au fur et à mesure, par la pratique.

Cela pourra être rendu possible par la résolution de la contradiction entre le féodalisme et les masses populaires.

Il a également exprimé le fait que les conditions pour le socialisme seraient rendues possibles par la modification des restes du moyen-âge.

Il a mentionné le fait qu’une solution à la contradiction entre le féodalisme et les masses jouerait un rôle décisif dans l’élimination de l’impérialisme et de ses partisans dans notre pays.

Il a également affirmé le fait que la révolution démocratique populaire, qui est une révolution agraire par essence, montre que notre lutte est également anti-fasciste. Car le fascisme est en Turquie la forme de pouvoir des laquais des impérialistes, de la bourgeoisie bureaucratique et des propriétaires terriens.

Les conditions économiques, sociales, politiques et historiques en Turquie ont rendu obligatoires l’appel au fascisme par le pouvoir bourgeois bureaucratique.

Briser le fascisme, gagner la démocratie est possible par une révolution de nouvelle démocratie.

La lutte anti-impérialiste, anti-féodale, est de ce point de vue en même temps une lutte anti-fasciste. La réalité de la Turquie a prouvé cela, et ceux qui espèrent en la démocratie sans révolution souffrent de sérieuses désillusions.

Comment est-il possible de gagner la démocratie et l’indépendance si la question de base de la prise du pouvoir est omise ? Ceux qui n’ont pas pu comprendre la théorie marxiste-léniniste-maoïste de la révolution continuant graduellement ont accusé le camarade Kaypakkaya de « révolutionnarisme paysan ».

Les trotskystes qui défendent « un seul type de révolution » nient la vérité des deux composantes de la révolution prolétarienne mondiale qui sont : dans les pays impérialistes la révolution socialiste, dans les pays opprimés la révolution démocratique.

Ces trotskystes n’ont également pas pu comprendre la révolution démocratique chinoise, à laquelle ils se sont opposés de par le passé.

Les trotskystes, qui nient le rôle fondamental de la paysannerie dans la révolution dans les pays coloniaux et semi-coloniaux, se sont opposés à la ligne de l’établissement de la paysannerie pauvre et sans terre comme chefs en Chine, où des millions parmi elle ont été mobilisé dans le mouvement paysan.

Cette négation s’exprime elle-même dans les cris comme « la direction du prolétariat a été niée ». Tandis que la question n’était pas de savoir qui dirigerait la révolution, mais bien plutôt de savoir quelle force dans la paysannerie serait prise comme base.

Tous les opportunistes, qui embrassent ces idées puisant leurs racines dans le trotskysme sont loin de comprendre la qualité des révolutions dans les pays coloniaux et semi-coloniaux. En fait c’était une attaque non simplement contre la révolution chinoise mais sur le prolétariat de la révolution mondiale.

Une des allégations de ceux qui tentent de calomnier ou d’atteindre à la réputation du maoïsme avec des fausses accusations, tel que « la doctrine de la révolution maoïste de nouvelle démocratie ne va pas plus loin que le démocratisme bourgeois et exclut le socialisme ».

Mao a détruit cet énorme mensonge le jour suivant la victoire de la révolution démocratique. Le 5 mars 1949 il affirme que « l’objectif est le communisme ». Mao s’oppose à ceux qui, comme Liu Sio Si, nient la transition au socialisme et les sauts vers le communisme avec les slogans comme « consolidation de l’Etat de nouvelle démocratie », « le renforcement des économies de nouvelle démocratie ».

Il dit que la principale contradiction qui existe est entre la bourgeoisie et le prolétariat, et il ordonne l’initiation immédiate de la révolution socialiste.

Le Parti Communiste, l’Armée Populaire, le Front Uni

Le camarade Kaypakkaya nous dit que :

« De nos jours la tâche principale des révolutionnaires communistes en Turquie consiste en la création des trois armes du peuple (…).

Un parti communiste armé d’une discipline d’acier, purifié du subjectivisme, du révisionnisme et du dogmatisme, uni avec le peuple, unifiant la théorie et la pratique, utilisant les méthodes de l’autocritique, les forces armées populaires sous la direction d’un tel parti, et un front uni du peuple encore une fois sous la direction d’un tel parti ».

En absence de cela, cela serait seulement un rêve que d’amener la révolution démocratique à la victoire. Dans la révolution l’hégémonie du prolétariat est seulement de signification avec le rôle du parti.

Ceux qui de manière opportuniste rejettent le rôle d’avant-garde du Parti, l’armée populaire, la guerre populaire, sous la direction du prolétariat, l’alliance fondamentale entre les ouvriers et les paysans et nient la direction du Parti, ceux qui tentent de faire dégénérer cela, à ceux-là il faut s’opposer.

Car le Parti marxiste-léniniste-maoïste a une importance capitale dans la lutte pour changer le monde. La révolution prolétarienne ne peut pas être séparée du Parti prolétaire.

La formation du caractère collectif de la conscience des éléments les plus avancés du prolétariat, la mobilisation des masses sur des bases justes, avancer vers le communisme, ne sont pas possibles sans un parti communiste d’avant-garde comme instrument de la lutte pour la révolution, le socialisme, le communisme.

Lorsque nous faisons remarquer l’importance essentielle du Parti maoïste, nous ne pouvons pas le mettre sur le même plan que les classes et le travailleur. Le Parti trouve son sens dans la mesure où il est l’instrument de cela. Un parti qui rompt avec les intérêts du prolétariat, avec la révolution, ne peut pas être le guide du prolétariat.

De ce point de vue, il n’est pas possible de voir comme tabou le fait de « toucher » le parti. Contre les erreurs, les injustices, il y a naturellement une opposition. C’est un droit comme un devoir.

La direction ne peut pas être vu comme supérieure aux autres, la direction est la capacité à être l’instrument qui amène la révolution, elle doit être au service des masses et transformer celles-ci en direction. Ce n’est jamais malgré les masses ; la direction doit satisfaire l’attraction des masses dans la lutte politique. Le Parti maoïste est une condition pour la révolution. Le TKP(ML) est un parti maoïste.

Se mettre à distance d’un parti maoïste c’est se mettre à distance de la révolution. Le TKP(ML) qui est armé de la conscience maoïste est conscient que le parti n’est pas une unité simple mais qu’il se divise continuellement en deux. Il a compris que la lutte entre la vérité et l’erreur continue partout.

Le caractère vrai de cette lutte que nous appelons lutte entre deux lignes dans les sociétés de classe implique la lutte de classe. Il n’y a pas de substance qui ne permette pas à deux choses de devenir une, et d’une, deux.

Le Parti n’est pas exempté de cette contradiction qui forme l’essence de la dialectique. En tant que produit d’une société de classe, changeant de niveau et même s’il y a quelques changements, cela est présent continuellement ; celui qui parle de « ligne complète d’une plate-forme » ou de « déviation » n’a pas compris le maoïsme.

Il y a des ajustements à faire au niveau de la ligne. Mais cela signifie comprendre les différentes vues en-dehors de la ligne, même si elles ne sont pas au niveau d’une plate-forme systématique.

La paysannerie est par exemple composée de différents pôles ; ainsi les paysanneries riche, moyenne, pauvre, sans terre. Donc le centre de l’alliance avec les masses paysannes en général doit être le semi-prolétariat sans terre ou la paysannerie ayant peu de terres. La petite-bourgeoisie et l’aile gauche de la bourgeoisie nationale sont les autres composants du front uni.

Le front uni populaire signifie l’unification sous la direction du prolétariat de ces forces alliées, comme l’alliance fondamentale des paysans et des ouvriers.

Il est évident que cela ne peut pas être réalisé selon une ligne droite.

Cela est dû aux relations proches du prolétariat et du front, étudiées par le camarade Kaypakkaya pour le front dans la perspective de fondation des organes du pouvoir politique. Cette logique est correcte.

Est-il possible d’unifier les autres forces révolutionnaires sous la bannière du prolétariat, sans devenir d’abord une alternative, une force ? C’est possible si la bannière du prolétariat est abandonnée et si l’on suit la bourgeoisie. Le prolétariat ne peut pas accepter cela.

La direction lui revient non seulement par les devoirs de l’alliance entre ouvriers et paysans ou encore la révolution démocratique, mais également afin de mobiliser les masses dans la perspective du socialisme et du communisme. Cela nécessite le rejet absolu des lignes suivant la bourgeoisie.

La Guerre populaire

Dans les pays coloniaux et semi-coloniaux, la voie de la victoire est, pour la révolution de nouvelle démocratie, la guerre populaire.

Une des caractéristiques de ces pays est le développement instable des structures économico-politico-sociales. La situation cause un développement instable de la guerre révolutionnaire, au lieu d’une ligne droite.

Une autre caractéristique est la faiblesse relative du capitalisme, la présence du féodalisme, à cause des contenus sociaux la question nationale, et d’autres problèmes paysans.

Une autre essence de la guerre populaire est le rôle que la paysannerie va jouer dans notre révolution, sous direction du prolétariat. La guerre populaire ne peut pas être expliqué simplement par les raisons comme « le féodalisme prédomine » ou « la majorité de la population consiste en des paysans ».

L’aspect le plus important est la dépendance vis-à-vis de l’impérialisme. Cette situation amène le contrôle relativement facile des villes par les impérialistes et leurs laquais. Et la campagne devient leur point faible. A cause de ces rapports complexes la révolution est plus avantagée à la campagne.

La guerre populaire ne consiste pas simplement en une ligne militaire. La guerre populaire est avant tout la ligne stratégique et politique de la révolution de nouvelle démocratie. La guerre populaire établit les conditions pour l’établissement de la direction du prolétariat avec le Parti Communiste comme instrument. C’est un point important de distinction avec les lignes aventuristes.

Les bases et les organes du pouvoir politique sont les composantes de base de la guerre populaire. La guerre de guérilla paysanne est l’instrument pour les créer. La guerre de guérilla est la forme actuelle de la première étape de la guerre populaire, durant la phase de défense stratégique.

Cela ne signifie pas que durant les étapes de l’équilibre stratégique et de l’offensive stratégique la guérilla ne joue pas de rôle.

La guerre populaire a également une importance stratégique. L’importance stratégique extrême de l’armée populaire de guérilla est directement reliée à ces vérités.

L’importance de la compréhension de ces questions par le camarade Kaypakkaya ont été prouvé par les pratiques sociales dans notre pays.

C’est la seule voie pour battre l’ennemi, pour accomplir les tâches de la révolution de nouvelle démocratie. Les expériences du mouvement national kurde, la réalité de la guerre de guérilla des paysans, sous la direction des organes politiques du TKP(ML), les guerres populaires au Pérou et aux Philippines, montrent que la guerre populaire, ce n’est pas se battre pour se battre, mais c’est la voie pour mener à bien les tâches de la révolution selon la ligne marxiste-léniniste-maoïste.

Notre tâche centrale aujourd’hui est la guerre de guérilla paysanne, afin d’établir les organes du pouvoir politique ; c’est l’instrument qui permettra d’accomplir notre ligne politico-idéologique marxiste-léniniste-maoïste.

C’est la plus haute forme de la politique. Le camarade Kaypakkaya en avait une compréhension très claire, celle des rapports entre le Parti et l’armée, entre les politiques et les armes. Il a fait souligner que le principe selon lequel le parti guide l’armée et la politique et les armes, et que cela ne saurait être modifié. Il dit ainsi :

« Le point de vue seulement militaire est défendu par ceux qui assument de se battre pour l’idée de se battre ». Nous voulons lutter, nous battre afin de remplir les tâches politiques de la révolution.

Nous défendons la lutte armée afin d’arriver au pouvoir populaire par la destruction pas à pas des autorités locales et centrales. Cela nous pouvons le faire dans les campagnes, par l’armée populaire sous direction du Parti ».

Les conditions dans notre pays nous ont forcé à la lutte armée comme forme principale de lutte, afin de pouvoir remplir les tâches de la révolution. Ceux qui persistent à refuser à comprendre les conditions historiques, sociales, politiques et culturelles nuisent à la révolution.

Le camarade Kaypakkaya représente la ligne maoïste. Il a amené d’importantes ruptures quant à la compréhension de l’engagement en politique avec les suivistes et les prétendus intellectuels, avec le cadre de l’économisme et du foucaultisme [le structuralisme].

Il a fait assumer la politique  « des masses aux masses », qui est la composante de base de la ligne révolutionnaire de masse. Il a montré de manière excellente dans sa théorie comme dans sa pratique que c’est une question de confiance vis-à-vis du Parti comme des masses.

Il a défendu les droits du peuple sur des bases scientifiques pour la révolution et le communisme. Le camarade Kaypakkaya n’a pas compris les masses comme un tout unique. Il a signalé qu’il y avait des séparations, en terme de masses avancées, d’intermédiaires et d’arriérées. Cela signifie que dans la lutte politique s’appuyer sur les masses avancées, faire avancer celles intermédiaires et au moins neutraliser celles en arrière.

Dans la stabilisation politique, le groupe avancé doit être compris comme la base. Si cela n’est pas cela revient à une avant-garde fixée sur les masses moyennes et arriérées.

La question nationale

Pour la première fois dans l’histoire de la révolution turque, Kaypakkaya représente la théorie avancée qui amène les solutions justes à la question nationale kurde, comme aux autres questions. Il s’est opposé à l’oppression nationale imposée au peuple kurde et aux minorités par les classes dominantes turques, comme la bannière du véritable ennemi du prolétariat révolutionnaire.

Il a défendu de manière inconditionnelle le droit de la nation kurde à établir son propre Etat.

Il a démasqué la vraie nature de cela et le chauvinisme qui s’oppose à ce droit. Il a défendu la composante démocratique du mouvement national de la nation kurde qui est opposée à l’oppression nationale. Il a démasqué l’idéologie kémaliste des chauvins turcs.

Kaypakkaya était analytique et scientifique. Il était un maoïste au sens vrai du terme. Il est allé au-delà des erreurs du passé du Komintern [troisième Internationale] concernant le mouvement national kurde et le kémalisme.

Le chauvinisme turc qui applaudissait l’oppression fasciste et barbare des fascistes kémalistes a été montré pour la première fois de manière effective par la ligne politico-idéologique que représentait Kaypakkaya.

Tout en défendant le côté démocratique du mouvement national, il a révélé les intentions des chefs de ce mouvement, la bourgeoisie kurde et les propriétaires terriens, qui consistent à imposer leur autorité pour utiliser le peuple kurde comme un instrument pour leurs buts.

Il a aussi appelé les travailleurs à s’unir sous la bannière du prolétariat. Il a levé le drapeau de la révolution mondiale contre les classes dominantes turques, qui sous le mot d’ordre d’« Unité nationale, patrie et indivisibilité nationale » utilisent des méthodes barbares pour garder la nation kurde dans les frontières turques.

Il a fait cela selon le principe : « droits égaux pour tous les peuples… auto-détermination pour tous les peuples et unités des travailleurs et des peuples opprimés de toutes les nationalités ».

La ligne de la voie de la liberté, c’est celle-là. La seule force capable de jeter l’oppression de classe, nationale, religieuse, de langue, de genre, de la face de la terre, c’est le prolétariat révolutionnaire.

La véritable arme contre toutes les sortes de réactionnaires est le marxisme-léninisme-maoïsme.

Les conditions sont bonnes

Les conditions objectives pour la révolution sont bonnes. Les dominants turcs sont dans une crise économique et politique sérieuse. Les résultats de la crise économique sont 60 milliards de dollars de dettes, une dévaluation toujours croissante.

La banqueroute de la guerre totale menée par les dominants contre la nation kurde et toutes les différentes nationalités de notre peuple a aggravé la crise économique. Les ordres du FMI pour privatiser font encore plus peser la balance. Même les dominants appellent au secours et disent eux-mêmes qu’ils sont  « finis ».

Ils n’ont pas de remède. Le système est également défait politiquement. Toutes les politiques ont fait banqueroute. Ils ne savent plus où aller. Est-ce qu’il y a quelque chose qu’ils n’ont pas essayé ? Maintenant ils parlent de campagnes. Alors qu’en fait le général en chef du staff est déjà en place [le MGK est le conseil de sûreté de l’Etat décidant de tout et contrôlé par une majorité de militaires].

Les contradictions et les clash entre les dominants ont approfondi celles des partis du système. Le système avec toutes ses organisations fait face à la banqueroute.

C’est la raison pour leur sauvagerie, leur férocité. L’armée en laquelle ils croient décade.

Les désertions augmentent, recruter des soldats devient un problème. Leurs attaques féroces augmentent leur dépression. La crise économique et politique va de pair avec une situation de soulèvement révolutionnaire.

Il est très clair que c’est ce qu’il y a à faire. Persévérer dans la Guerre Populaire. Rejeter les solutions alternatives, comme il est vulgairement dit, « Alerter les masses contre la nouvelle république » et les « projets réformistes ».

Une libération sans les organes du pouvoir politique, et sans la guerre de guérilla comme tâche centrale pour cela, est une illusion. La construction d’une nouvelle société, gagner la pouvoir politique pour la révolution mondiale, cela ne peut pas être repoussé. Détruire ce système décadent pièce par pièce est non seulement possible mais nécessaire.

Les impérialistes tentent de cacher le vieux avec le » nouvel ordre mondial », leurs réflexions de « monde en paix ». Mais ce système, c’est la confusion qui est la plus apparente. Contrairement à leurs mensonges quant à la stabilisation, les contradictions principales se sont approfondies.

La tempête révolutionnaire dans les colonies et les semi-colonies continue. Les sociaux-impérialistes de Russie et ses alliés ont abandonné la compétition avec les USA et l’OTAN. Les contre-révolutionnaires mondiaux ont tenté de donner l’impression que « le communisme est mort ».

Ils ont bien plutôt peur des luttes du prolétariat mondial et des luttes populaires. Les interventions impérialistes dans le monde ont atteint leurs points de blocage au Pérou, aux Philippines et en Turquie.

Les soi-disant alternatives tentent de dépasser les impasses en Palestine, au Moyen-Orient, au Caucase, et en Yougoslavie, cela est clair. La « stabilisation » et le « nouvel ordre mondial » ont amené un plus grand chaos. La compétition impérialiste s’approfondit également.

De fait, la révolution est la tendance principale.

La contradiction principale est toujours celle entre l’impérialisme mondial et les peuples opprimés. Comme Mao l’a affirmé, « la voie est sinueuse, mais l’avenir est lumineux ». Encore une fois les avancées de la Guerre Populaire ont montré que le plus fort n’est pas celui avec le plus d’armes et les bombes, mais le peuple.

Les forces militaires, ayant apparemment de plus en plus peur, peuvent être défaites et ont été défaites par la grande force du peuple guidé par le Parti Communiste. Tant que le maoïsme est compris, tant que la Guerre Populaire est menée à partir d’une position correcte.

Ceux qui ont des idées arriérées et qui regardent cela simplement du point de vue de la technologie ou des armes n’apprennent pas à se rebeller pour la révolution.

Malgré le soutien initialement des USA, aidé par les autres impérialistes et les Nations Unies, le TKP(ML), avec son soulèvement, n’est pas à ignorer, toute proportion gardée eu égard des honorables résultats de la Guerre Populaire au Pérou sous la direction du Parti Communiste du Pérou. La tâche est de rejoindre la lutte, et de l’appuyer.

En avant sur la ligne de Kaypakkaya avec le maoïsme !
Vive le marxisme-léninisme-maoïsme !
Le chef communiste Kaypakkaya vit !
La ligne de Gonzalo vit et se bat !


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