ic_73.jpg1. Les ouvriers de tous les pays, sans distinction d’opinions politiques ou syndicales sont intéressés au maintien et à la consolidation de la Russie soviétique. Outre le sentiment profondément enraciné de solidarité prolétarienne, la conscience de cet intérêt avant tout a déterminé tous les partis et organisations ouvrières à appuyer l’action de secours aux affamés de Russie et a décidé des millions de travailleurs de tous les pays à faire avec enthousiasme les plus grands sacrifices.

Grâce à l’appui fourni par l’action du secours prolétarien, action qui est devenue la plus puissante et la plus durable des actions de solidarité internationale depuis l’existence du mouvement ouvrier, la Russie Soviétique a pu traverser les plus sombres jours de la famine et triompher du fléau.

Mais déjà au cours de la campagne d’assistance aux affamés, les grandes organisations ouvrières qui ont pris part à cette œuvre ont reconnu que l’on ne pouvait se borner à fournir un secours alimentaire à la Russie soviétique. La guerre économique des Etats et des groupes impérialistes contre la Russie soviétique continue sans relâche. Le blocus économique subsiste sous forme de refus de crédit, et chaque fois que des groupes capitalistes entrent en rapports d’affaires avec la Russie soviétique, c’est uniquement dans le but de s’assurer de monstrueux profits et d’exploiter la Russie.

Dans tous les conflits de la Russie soviétique avec les impérialistes, les travailleurs de tous les pays ont le devoir de soutenir la Russie ; de même, dans la guerre économique que mènent contre elle les impérialistes, ils doivent l’appuyer par tous les moyens pratiques et entre autres par des secours économiques.

2. Le meilleur appui pour la Russie soviétique dans la guerre économique est la lutte politique révolutionnaire des ouvriers qui doivent exercer une forte pression sur leurs gouvernements respectifs pour les obliger à reconnaître le gouvernement soviétique et à procéder au rétablissement des rapports commerciaux avec la Russie. Vu l’importance considérable de l’existence de la Russie soviétique pour les travailleurs, le prolétariat mondial doit, concurremment à l’action politique, mobiliser le maximum de ressources économiques pour soutenir la Russie soviétique.

Chaque usine, chaque atelier que la Russie des Soviets remet en marche sans crédit capitaliste, avec le seul appui des ouvriers, constitue un secours très efficace dans la lutte contre la politique impérialiste de brigandage,et tout renforcement de la Russie des Soviets, premier Etat ouvrier du monde, renforce le prolétariat international dans sa lutte contre son ennemi de classe, la bourgeoisie.

Le 4° Congrès de l’Internationale Communiste déclare donc qu’il est du devoir de tous les partis et organisations ouvrières, et en premier lieu des organisations communistes, d’appuyer immédiatement et énergiquement l’action de secours économique développée par les grandes masses pour la restauration économique de la Russie des Soviets.

3. La tâche la plus importante de l’assistance économique prolétarienne consiste à fournir à la Russie des ressources pour l’achat de machines, matières premières, outils, etc. Il faut envisager aussi la participation des groupes, partis, syndicats, coopératives et associations ouvrières à l’emprunt ouvrier en faveur de la Russie soviétique. Toutes les organisations ouvrières et les travailleurs du monde entier peuvent, en participant à l’emprunt, manifester leur solidarité avec la première République ouvrière et paysanne.

La propagande en faveur de l’emprunt offre l’occasion de développer la meilleure agitation pour la Russie soviétique ; elle doit donc être menée en contact étroit avec les sections des différents pays.

La question de l’appui économique à la Russie soviétique étant une question d’une importance générale pour tout le prolétariat, il est indispensable de créer, pour l’organisation et la direction de cette action, des comités analogues aux comités de secours ouvriers aux affamés de Russie, ou autres associations spéciales, et composés de délégués des différentes organisations ouvrières. Ces comités ou associations qui auront pour tâche d’intéresser et d’attirer les grandes masses ouvrières à l’œuvre de secours économique seront sous le contrôle de l’Internationale Communiste.

4. L’affectation des ressources procurées par les comités et associations sera déterminée en contact étroit avec les institutions économiques étatiques ou les organisations ouvrières russes.

5. Dans la situation économique actuelle, l’immigration en masse d’ouvriers étrangers ne constituerait pas un appui, mais au contraire un obstacle à la restauration économique et ne doit avoir lieu en aucun cas. La Russie se bornera à accepter les ouvriers spécialisés dans des professions absolument nécessaires et qui ne sauraient être remplacés par des ouvriers du pays. Mais, même dans ce cas, l’immigration ne doit avoir lieu qu’avec l’approbation et un accord des syndicats russes.

6. L’assistance économique prolétarienne doit être un effort vers la concentration de la solidarité ouvrière internationale au profit du premier Etat prolétarien du monde, et donner des résultats économiques palpables.

7. Conformément aux principes de la coopération et de l’économie socialistes, l’excédent éventuel des ressources sera exclusivement appliqué à l’extension du domaine d’action de l’assistance économique.


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