1. La tâche principale immédiate du mouvement marxiste-léniniste de Belgique est de s’unir et de reconstruire le Parti communiste de notre pays. Telle est la position défendue par l’UC(ML)B depuis le début de son existence. Dans ce but, elle a proposé en novembre 1972 aux autres organisations marxistes-léninistes, AMADA-TPO et LC(m-l), de mener une lutte idéologique positive dans la perspective de l’unification et de tenir le Congrès de reconstruction du parti.
L’UC(ML)B a mené sans relâche et pendant plusieurs années une lutte de principe contre la ligne scissionniste des autres organisations, qui exigeaient l’aplanissement des divergences comme condition de l’unité. Entre marxistes-léninistes il ne peut exister de contradictions antagoniques, de divergences fondamentales faisant obstacle à l’unité. Les désaccords doivent être résolus par la méthode de la critique et de l’autocritique, appliquée dans le cadre du centralisme démocratique, le principe d’organisation fondamental du parti communiste.
Ces efforts furent sur le point d’aboutir, en ce qui regarde AMADA-TPO. La direction de cette organisation accepta en février 1976, dans une résolution qui resta interne, le principe de l’unité avec l’UC(ML)B : c’était là une réponse positive à cinq années de lutte de notre organisation.
Pourtant la situation actuelle sur le front de l’unité du mouvement marxiste-léniniste de Belgique n’a jamais été aussi défavorable qu’aujourd’hui. A l’approche du moment de la reconstruction du parti, l’opportunisme s’est déchaîné comme jamais auparavant.
2. Au sein du Comité central de l’UC(ML)B, une clique anarchiste fit irruption en mars 1976, qui tenta de liquider notre ligne marxiste-léniniste et qui donna impulsion à une ligne et des pratiques scissionnistes. Elle développa l’antagonisme vis-à-vis de l’organisation elle-même, du mouvement marxiste-léniniste de Belgique et du mouvement communiste international.
Après une courte lutte, ces provocateurs dirigés par Nejszaten et Minet furent chassés de nos rangs et démasqués devant l’ensemble du mouvement. L’UC(ML)B scissionna avec la clique le 31 mars et restaura sa ligne politique, ainsi que le fonctionnement du centralisme démocratique. En ce sens, le coup de force avait échoué. Mais en même temps, il est à l’origine d’une régression générale du mouvement marxiste-léniniste de notre pays, vu les conséquences que l’opportunisme à l’intérieur du mouvement et de notre organisation elle-même, lui a données.
3. AMADA-TPO et LC(m-l) ont, en effet, trouvé dans ces événements un prétexte pour donner une nouvelle vie à leur scissionnisme invétéré. Refusant de la soutenir dans sa lutte contre la clique Nejszaten, ils se sont empressés de déclarer l’antagonisme avec l’UC(ML)B, qualifiant celle-ci de « social-fasciste », de « révisionniste », de « trotskiste », etc. Leur position repose sur 1) l’amalgame fait entre la ligne provocatrice de Nejszaten et la ligne marxiste-léniniste de l’UC(ML)B et 2) sur un procès d’intention qui prête à l’UC(ML)B le refus de faire le bilan critique-autocritique de la lutte qui l’a opposée à la clique Nejszaten. Cette accusation est entièrement gratuite. Quant à la ligne de Nejszaten, elle est l’exact opposé de la nôtre, ainsi que nous l’avons déjà amplement démontré en nous démarquant d’elle et en consacrant ce fait dans la pratique, par la scission. Il suffit, pour mettre toute la question sur ses pieds, d’un minimum de logique et d’honnêteté, mais c’est beaucoup demander par les temps qui courent.
4. De leur côté, une série de membres de l’UC(ML)B, désemparés par la lutte et ne sachant littéralement à quel saint se vouer, se retournèrent contre l’organisation, ses dirigeants et sa ligne. Ils refusèrent de se conformer aux règles du centralisme démocratique, désertèrent de l’UC(ML)B et appelèrent à la détruire. Ce fut le triomphe de l’anarchisme petit-bourgeois. Leur comportement refléta les objectifs et les directives d’AMADA-TPO. Bon nombre d’entre eux cherchèrent d’ailleurs à se réfugier auprès de cette organisation : ainsi se réaliserait enfin, selon eux, l’« unité des marxistes-léninistes ».
Toute cette opération appelle une double critique : 1) à l’égard des déserteurs : ils se tournèrent contre l’UC(ML)B sans pouvoir avancer aucun motif politique qui justifiât l’antagonisme avec elle et sans même mener la lutte idéologique ; leur « ralliement » à AMADA-TPO fut également dépourvu de tout principe. 2) à l’égard d’AMADA-TPO : son but est de détruire l’UC(ML)B – et il a échoué dans cette entreprise contre-révolutionnaire et anti-parti ; dans la mesure où il chercha à rallier d’anciens membres de notre organisation, il usa de méthodes anarchistes et scissionnistes, construisant le parti « par le bas ». Aujourd’hui AMADA-TPO se plaint du manque de discipline et d’esprit « centraliste » de ses nouvelles recrues. S’imaginait-il qu’en semant des puces il récolterait des dragons ?
5. D’autre part, LC(m-l) qualifie en sa IIIe Conférence la ligne d’AMADA-TPO de « révisionniste » (sans toutefois proclamer l’antagonisme avec cette organisation) et considère qu’avec la clique de Clarté-L’Exploité « les convergences se renforcent » et qu’« il existe entre LC et le PCMLB une possibilité concrète d’unité ».
L’existence politique de LC(m-l) n’a été qu’un long balancement entre marxisme-léninisme et révisionnisme. Aujourd’hui la chute est devenue menaçante.
6. Tous ces faits montrent l’influence prédominante de l’opportunisme dans notre mouvement. Les tenants du scissionnisme font obstacle à la reconstruction du parti et à l’unité de la classe ouvrière.
Ces faits montrent aussi que le rejet de la ligne marxiste-léniniste d’unification entraîne les conséquences les plus graves.
La division des communistes de Belgique, entretenue consciemment par les opportunistes, et leur incapacité persistante à reconstruire le parti, sont ressenties douloureusement par toute l’avant-garde ouvrière. Le mouvement d’unification des marxistes-léninistes qui se dessine dans plusieurs pays d’Europe occidentale doit nous inciter à adhérer aux principes du marxisme-léninisme et à pratiquer l’esprit de parti. A l’heure où le danger de guerre de plus en plus menaçant nous impose de nouvelles tâches, la nécessité de l’unité se fait sentir plus que jamais. Dans sa « Résolution sur l’attitude à adopter à l’égard d’AMADA », la IIe Conférence nationale (extraordinaire) de l’UC(ML)B, tenue le 16 mai 1976, a rappelé que nous recherchons l’unité avec AMADA-TPO et LC(m-l) et que cette unification demeure pour nous la seule condition de la reconstruction du parti.
Nous pensons que la lutte à outrance menée par AMADA-TPO et LC(m-l) est des plus nuisibles à tout le mouvement marxiste-léniniste, à la reconstruction du parti de la classe ouvrière et à la cause de la révolution en Belgique. Le combat fratricide qui se déroule avec des hauts et des bas depuis cinq ans n’a et ne peut avoir qu’un seul effet, celui d’affaiblir nos propres forces. Le scissionnisme qui a déferlé cette année de toutes parts ne sert que notre ennemi de classe.
En restaurant sa ligne marxiste-léniniste après la scission avec la clique Nejszaten, l’UC(ML)B reprend sa lutte pour l’unité des organisations marxistes-léninistes. L’unification est la première tâche des communistes. Nous ne laisserons pas l’opportunisme obscurcir cette vérité et nous lutterons jusqu’à ce qu’elle soit reconnue par tous.
Vive l’unité des marxistes-léninistes !
Vive la reconstruction du parti communiste de Belgique !
23 juillet 1976.