Chaque chapitre se conclut à l’origine par un résumé. Les voici.

Résumé du chapitre 1.

Le Parti ouvrier social-démocrate marxiste de Russie s’est formé dans la lutte d’abord contre le populisme, contre ses conceptions erronées et nuisibles à la cause de la révolution.

C’est seulement quand les populistes eurent été battus dans le domaine idéologique, qu’il fut possible de déblayer le terrain pour la création d’un parti ouvrier marxiste de Russie. En 1880-1890, Plékhanov et son groupe « Libération du Travail » avaient porté un coup décisif au populisme.

En 1890-1900, Lénine achève la mise en déroute idéologique du populisme ; il lui donne le coup de grâce.

Le groupe « Libération du Travail », fondé en 1883, réalisa un travail important pour diffuser le marxisme en Russie ; il donna une base théorique à la social-démocratie et fit le premier pas au-devant du mouvement ouvrier.

Avec le développement du capitalisme en Russie, les effectifs du prolétariat industriel sont en progression rapide. Vers 1885, la classe ouvrière s’engage dans la voie d’une lutte organisée, dans la voie d’une action de masse sous forme de grèves organisées.

Mais les cercles et groupes marxistes ne s’occupaient que de propagande ; ils ne comprenaient pas la nécessité de passer à l’agitation de masse dans la classe ouvrière. C’est ce qui fait qu’ils n’étaient pas encore pratiquement liés au mouvement ouvrier, qu’ils ne dirigeaient pas.

La fondation par Lénine de l’« Union de lutte pour la libération de la classe ouvrière » à Pétersbourg (1895), Union qui déploya une agitation de masse parmi les ouvriers et dirigea les grèves de masse, marqua une nouvelle étape, le passage à l’agitation de masse parmi les ouvriers et la fusion du marxisme avec le mouvement ouvrier. L’ « Union de lutte pour la libération de la classe ouvrière » à Pétersbourg fut le premier embryon du parti prolétarien révolutionnaire de Russie. À la suite de l’ « Union de lutte » de Pétersbourg, des organisations marxistes furent crées dans tous les principaux centres industriels, de même qu’à la périphérie du pays.

En 1898, le Ier congrès du POSDR se réunit, première tentative, du reste infructueuse, pour grouper les organisations social-démocrates marxistes au sein d’un parti. Mais ce congrès ne fonda pas encore le parti : il n’y avait ni programme, ni statuts du parti, ni direction émanant d’un centre unique ; il n’y avait presque aucune liaison entre les différents cercles et groupes marxistes.

C’est pour grouper et lier entre elles, au sein d’un seul parti, les organisations marxistes disséminées, que Lénine établit et réalisa le plan de fondation du premier journal des marxistes révolutionnaires pour toute la Russie, l’Iskra.

Dans cette période, les « économistes » étaient les principaux adversaires de la création d’un parti politique ouvrier unique. Ils niaient la nécessité d’un tel parti. Ils entretenaient la dispersion des différents groupes et leurs habitudes de travailler à la mode artisanale. C’est contre les « économistes » que Lénine et l’Iskra fondée par lui dirigèrent leurs coups.

La publication des premiers numéros de l’Iskra (1900-1901) marqua la transition à une période nouvelle, à la période de formation effective avec les groupes et cercles dispersés, du Parti ouvrier social-démocrate unique de Russie.

Résumé du chapitre 2.

Pendant la période de 1901 à 1904, à la faveur de l’essor du mouvement ouvrier révolutionnaire, on voit grandir et se renforcer les organisations social-démocrates marxistes de Russie. Dans une opiniâtre lutte de principe contre les « économistes », la ligne révolutionnaire de l’Iskra de Lénine triomphe ; la confusion idéologique et le « travail à la mode artisanale » sont vaincus.

L’Iskra relie entre eux les cercles et groupes social-démocrates dispersés et prépare le IIe congrès du Parti. À ce congrès, en 1903, se forme le Parti ouvrier social-démocrate de Russie ; on en adopte le programme et les statuts, on forme les organismes centraux dirigeants du Parti.

Dans la lutte qui se déroule au IIe congrès pour la victoire définitive de l’orientations iskriste à l’intérieur du POSDR, deux groupes font leur apparition : celui des bolchéviks et celui des menchéviks.

Les divergences essentielles entre bolchéviks et menchéviks à la suite du IIe congrès s’enveniment autour des questions d’organisation.

Les menchéviks se rapprochent des « économistes » et prennent la place de ceux-ci dans le Parti. L’opportunisme des menchéviks se manifeste, pour l’instant, dans les questions d’organisation. Les menchéviks sont contre le Parti révolutionnaire de combat du type léniniste. Ils sont pour un Parti aux contours vagues, pour un parti inorganisé, suiviste. Ils appliquent une ligne de scission dans le Parti. Secondés par Plékhanov, ils s’emparent de l’Iskra et du Comité central ; ils utilisent ces centres à des fins de scission.

Devant la menace de scission émanant des menchéviks, les bolchéviks prennent des mesures pour mettre au pas les scissionnistes ; ils mobilisent les organisations locales pour la convocation du IIIe congrès, et éditent leur journal V périod.

C’est ainsi qu’à la veille de la première révolution russe, à un moment où a déjà commencé la guerre russo-japonaise, les bolchéviks et les menchéviks s’affirment comme des groupes politiques distincts.

Résumé du chapitre 3.

La première révolution russe marque toute une période historique dans le développement de notre pays. Cette période historique comporte deux phases : la première, quand la révolution s’élève de la grève politique générale d’octobre à l’insurrection armée de décembre, en mettant à profit la faiblesse du tsar qui essuyait des défaites sur les champs de bataille de Mandchourie, en balayant la Douma de Boulyguine et en arrachant au tsar concession sur concession ; la seconde phase, quand le tsar, ayant rétabli sa situation après la signature de la paix avec le Japon, exploite la peur de la bourgeoisie libérale devant la révolution, exploite les hésitations de la paysannerie, leur jette comme une aumône la Douma de Witle et passe à l’offensive contre la classe ouvrière, contre la révolution.

En quelque trois années de révolution (1905-1907), la classe ouvrière et la paysannerie acquièrent une riche éducation politique que n’auraient pu leur donner trente années de développement pacifique ordinaire. Quelques années de révolution avaient rendu évidentes des choses que n’auraient pas suffi à rendre évidentes des dizaines d’années de développement pacifique.

La révolution montra que le tsarisme était l’ennemi juré du peuple, qu’il était ce renard dont on dit qu’il mourra dans sa peau. La révolution montra que la bourgeoisie libérale recherchait une alliance non pas avec le peuple, mais avec le tsar ; qu’elle était une force contre-révolutionnaire et qu’une entente avec elle équivalait à trahir le peuple.

La révolution montra que seule la classe ouvrière peut être le chef de la révolution démocratique bourgeoise ; qu’elle seule est capable de refouler la bourgeoisie cadette libérale, de soustraire à son influence la paysannerie, d’anéantir les propriétaires fonciers, de mener la révolution jusqu’au bout et de déblayer le chemin pour le socialisme. La révolution, montra enfin que la paysannerie travailleuse, en dépit de ses hésitations, n’en est pas moins l’unique force sérieuse qui soit capable d’accepter une alliance avec la classe ouvrière.

Deux lignes se sont affrontées dans le P.O.S.D.R. pendant la révolution : la ligne bolchévique et la ligne menchévique.

Les bolchéviks visaient à développer la révolution, à renverser le tsarisme par l’insurrection armée, à réaliser l’hégémonie de la classe ouvrière, à isoler la bourgeoisie cadette, à établir l’alliance avec la paysannerie, à créer un gouvernement révolutionnaire provisoire composé des représentants des ouvriers et des paysans, à mener la révolution jusqu’à la victoire finale. Les menchéviks, au contraire, visaient à contenir la révolution.

Au lieu du renversement du tsarisme par l’insurrection, ils en proposaient la réforme et l’ « amélioration » ; au lieu de l’hégémonie du prolétariat, l’hégémonie de la bourgeoisie libérale ; au Heu d’une alliance avec la paysannerie, l’alliance avec la bourgeoisie cadette ; au lieu d’un gouvernement révolutionnaire provisoire, la Douma d’État comme centre des « forces révolutionnaires » du pays.

C’est ainsi que les menchéviks ont roulé dans le marais de la conciliation et sont devenus les porte-parole de l’influence bourgeoise dans la classe ouvrière ; ils sont devenus, en fait, les agents de la bourgeoisie dans la classe ouvrière. Les bolchéviks se trouvèrent constituer l’unique force marxiste révolutionnaire dans le Parti et dans le pays.

On conçoit qu’après d’aussi graves divergences, le P.O.S.D.R. se soit trouvé pratiquement scindé en deux partis : le Parti bolchévik et le parti menchévik. Le IVe congrès du Parti ne changea rien à la situation de fait qui régnait à l’intérieur du Parti. Il ne put que maintenir et consolider un peu l’unité formelle du Parti. Le Ve congrès fit un pas en avant vers l’unification effective du Parti, et cette unification se réalisa sous le drapeau du bolchévisme.

En dressant le bilan du mouvement révolutionnaire, le Ve congrès du Parti condamna la ligne menchévique comme une ligne de conciliation, et approuva la ligne bolchévique comme la ligne marxiste révolutionnaire. Ce faisant, il confirmait une fois de plus ce qui avait été déjà confirmé dans le cours de la première révolution russe.

La révolution a montré que les bolchéviks savent prendre l’offensive quand la situation le commande ; qu’ils ont appris à marcher aux premiers rangs et à conduire derrière eux le peuple à l’assaut. Mais la révolution a montré, en outre, que les bolchéviks savent aussi se replier en bon ordre, quand la situation devient défavorable, quand la révolution décroît ; que les bolchéviks ont appris à reculer dans les règles, sans panique ni précipitation, afin de conserver les cadres, de rassembler leurs forces et, après avoir reformé leurs rangs en tenant compte de la nouvelle situation, de reprendre l’offensive.

On ne peut vaincre l’ennemi sans savoir bien conduire l’offensive. On ne peut éviter la débâcle en cas de défaite, si l’on ne sait se replier dans les règles, se replier sans panique et en bon ordre.

Résumé du chapitre 4.

Les années 1908-1912 furent une période très difficile pour l’action révolutionnaire.

Après la défaite de la révolution, au mo­ment où le mouvement révolutionnaire déclinait et où les masses étaient en proie à la lassitude, les bolchéviks changèrent de tactique en passant de la lutte directe contre le tsarisme, aux, voies détournées. C’est ainsi que dans les conditions pénibles de la réaction stolypinienne, ils exploitèrent les moindres possibili­tés légales pour maintenir la liaison avec les masses (depuis les caisses d’assurance et les syndicats jusqu’à la tribune de la Douma).

Inlassablement, les bolchéviks travaillaient à rassembler les forces en vue d’un nouvel essor du mouvement révolutionnaire.

Dans les dures conditions créées par la défaite de la révolu­tion, la désagrégation des courants d’opposition, la déception à l’égard de la révolution et le renforcement des attaques révision­nistes des intellectuels détachés du Parti (Bogdanov, Bazarov et autres) contre les fondements théoriques du Parti, les bolchéviks furent l’unique force, les seuls à ne pas baisser le drapeau du Parti, à rester fidèles au programme et à repousser les attaques des « critiques » de la théorie marxiste (ouvrage de Lénine Matérialisme et empiriocriticisme).

La trempe idéologique marxiste-léniniste, la compréhension des perspectives de la révolution, aidèrent le noyau fondamental des bolchéviks groupés autour de Lénine à sauvegarder le Parti et ses principes révolutionnaires. « Ce n’est pas sans raison qu’on a dit de nous : fermes comme le roc », disait Lénine en parlant des bolchéviks.

Les menchéviks, à cette époque, abandonnent de plus en plus la révolution. Ils deviennent des liquidateurs ; ils exigent que le Parti révolutionnaire illégal du prolétariat soit liquidé, supprimé ; ils répudient de plus en plus ouvertement le programme du Parti, ses objectifs et ses mots d’ordre révolutionnaires. Ils tentent d’organiser un parti à eux, un parti réformiste, que les ouvriers baptisent du nom de « parti ouvrier de Stolypine ». Trotski soutient les liquidateurs, en se retranchant pharisaïquement derrière le mot d’ordre d’ « unité du parti », qui signifie en réalité unité avec les liquidateurs.

D’autre part, certains bolchéviks, qui n’ont pas compris la nécessité d’emprunter de nouvelles voies, des voies détournées, pour lutter contre le tsarisme, demandent que l’on renonce à uti­liser les possibilités légales, que l’on rappelle les députes ouvriers de la Douma d’État. Les otzovistes poussent le Parti à se détacher des masses ; ils gênent le rassemblement des forces en vue d’un nouvel essor révolutionnaire. Sous le couvert d’une phraséologie gauchiste, les otzovistes, de même que les liquidateurs, renoncent en fait à la lutte révolutionnaire.

Les liquidateurs et les otzovistes constituent contre Lénine un bloc, dit bloc d’Août, organisé par Trotski. Dans la lutte contre les liquidateurs et les otzovistes, dans la lutte contre le bloc d’Août, les bolchéviks prennent le dessus et sauvent le Parti prolétarien illégal.

L’événement capital de cette période est la conférence du P.O.S.D.R. tenue à Prague en janvier 1912. Cette conférence chas­se les menchéviks du Parti ; on en finit pour toujours avec l’unité officielle des bolchéviks et des menchéviks dans un seul et même parti. De groupe politique qu’ils étaient, les bolchéviks se constituent en un parti indépendant, le Parti ouvrier social-démocrate (bolchévik) de Russie. La conférence de Prague mar­que la naissance d’un parti d’un type nouveau, le parti du léninisme, le Parti bolchévik.

L’épuration du Parti prolétarien des éléments opportunistes, des menchéviks, réalisée par la conférence de Prague, a joué un rôle important, un rôle décisif pour le développement ultérieur du Parti et de la révolution. Si les bolchéviks n’avaient pas chas­sé du Parti les menchéviks-conciliateurs, traîtres à la cause ouvrière, le parti prolétarien n’aurait pas pu, en 1917, soulever les masses pour la conquête de la dictature du prolétariat.

Résumé du chapitre 5.

Dans les années du nouvel essor révolutionnaire (1912 à 1911), le Parti bolchévik s’est mis à la tête du mouvement ouvrier et l’a conduit sous les mots d’ordre bolchéviks vers une nouvelle révolution Le Parti a su allier le travail illégal à l’action légale. Brisant la résistance des liquidateurs et de leurs amis, les trotskistes et les otzovistes, il a pris possession de toutes les formes du mouvement légal, et fait des organisations légales les points d’ap­pui de son activité révolutionnaire.

Dans sa lutte contre les ennemis de la classe ouvrière et leurs agents au sein du mouvement ouvrier, le Parti a consolidé ses rangs et élargi ses liaisons avec la classe ouvrière. En utilisant à fond la tribune de la Douma pour faire l’agitation révolutionnaire et en créant un remarquable journal ouvrier de masse, la Pravda, le Parti a formé une nouvelle génération d’ouvriers révolutionnaires : les « pravdistes ».

Dans les années de guerre impérialiste, ce contingent d’ouvriers resta fidèle au drapeau de l’internationalisme et de la révolution prolétarienne. C’est lui encore qui forma le noyau du Parti bolchévik aux jours de la Révolution d’Octobre, en 1917.

À la veille de la guerre impérialiste, c’était le Parti qui dirigeait l’action révolutionnaire de la classe ouvrière. Ces combats d’avant-garde interrompus par la guerre, devaient reprendre trois ans plus tard, pour renverser le tsarisme. Le Parti bolchévik entra dans la dure période de la guerre impérialiste en tenant bien haut le drapeau de l’internationalisme prolétarien.

Résumé du chapitre 6.

La guerre impérialiste éclata par suite de l’inégalité du déve­loppement des pays capitalistes, par suite de la rupture de l’équi­libre entre les principales puissances, la nécessité s’étant affirmée pour les impérialistes de procéder par la guerre à un nouveau partage du monde et d’établir un nouvel équilibre des forces.

La guerre n’aurait pas eu la même force de destruction, peut-être même ne se serait-elle pas déployée avec la même violence, si les partis de la IIe Internationale n’avaient pas trahi la cause de la classe ouvrière, s’ils n’avaient pas violé les déci­sions des congrès de la IIe Internationale contre la guerre, s’ils s’étaient décidés à réagir énergiquement et à dresser la classe ouvrière contre les gouvernements impérialistes, contre les fau­teurs de guerre.

Le Parti bolchévik fut le seul parti prolétarien qui resta fi­dèle à la cause du socialisme et de l’internationalisme et qui dé­clencha la guerre civile contre son gouvernement impérialiste. Tous les autres partis de la IIe Internationale, liés comme ils l’étaient avec la bourgeoisie par leurs groupes dirigeants, se trouvèrent sous l’emprise de l’impérialisme et rallièrent le camp impérialiste.

La guerre, qui était un effet de la crise générale du capita­lisme, aggrava cette crise et affaiblit le capitalisme mondial. Les ouvriers de Russie et le Parti bolchévik furent les premiers dans le monde qui surent exploiter la faiblesse du capitalisme, enfon­cer le front de l’impérialisme, renverser le tsar et créer des So­viets de députés ouvriers et soldats.

Grisées par les premiers succès de la révolution et rassurées par les promesses des menchéviks et des socialistes-révolution­naires, qui prétendaient que désormais tout irait bien, les gran­des masses de petits bourgeois, de soldats et aussi d’ouvriers se pénétrèrent de confiance dans le Gouvernement provisoire et lui donnèrent leur appui. Une tâche s’imposait au Parti bolchévik : expliquer aux masses d’ouvriers et de soldats grisés par les premiers succès qu’on était encore loin de la victoire totale de la révolution ; qu’aussi longtemps que le pouvoir serait détenu par le Gouverne­ment provisoire bourgeois et que les conciliateurs menchéviks et socialistes-révolutionnaires régneraient dans les Soviets, le peuple n’aurait ni paix, ni terre, ni pain ; que pour vaincre définitive­ment, il était indispensable de faire encore un pas en avant, de re­mettre le pouvoir aux Soviets.

Résumé du chapitre 7.

En huit mois, de février à octobre 1917, le Parti bolchévik s’acquitte d’une tâche des plus difficiles : il conquiert la majorité dans la classe ouvrière, dans les Soviets ; il fait passer du côté de la révolution socialiste des millions de paysans. Il arrache ces masses à l’influence des partis petits-bourgeois (socialistes-révolu­tionnaires, menchéviks, anarchistes) ; il démasque pas à pas la politique de ces partis dirigée contre les intérêts des travailleurs. Le Parti bolchévik déploie une activité politique intense sur le front et à l’arrière, préparant les masses à la Révolution socialiste d’Octobre.

Facteurs décisifs dans l’histoire du Parti pendant cette période : retour de Lénine de l’émigration, thèses d’Avril de Lénine, confé­rence d’Avril et VIe congrès du Parti. La classe ouvrière puise dans les décisions du Parti la force et la certitude de la victoire ; elle y trouve une réponse aux plus graves problèmes de la révolution. La conférence d’Avril oriente le Parti vers la lutte pour le passage de la révolution démocratique bourgeoise à la révolution socialiste. Le VIe congrès aiguille le Parti sur l’insurrection armée contre la bourgeoisie et son Gouvernement provisoire.

Les partis conciliateurs, socialiste-révolutionnaire et menchévik, les anarchistes et les autres partis non communistes achèvent leur évolution : dès avant la Révolution d’Octobre, ils deviennent tous des partis bourgeois ; ils défendent l’intégrité du régime ca­pitaliste.

Le Parti bolchévik dirige à lui seul la lutte des masses pour le renversement de la bourgeoisie et l’instauration du pouvoir des Soviets. En même temps, les bolchéviks brisent les tentatives des capitulards à l’intérieur du Parti, — Zinoviev, Kaménev, Rykov, Bou­kharine, Trotski, Piatakov, — pour faire dévier le Parti de la route de la révolution socialiste.

Sous la direction du Parti bolchévik, la classe ouvrière, alliée aux paysans pauvres et soutenue par les soldats et les matelots, renverse le pouvoir de la bourgeoisie, instaure le pouvoir des So­viets, institue un nouveau type d’État, l’État soviétique socialiste ; elle abolit la propriété seigneuriale sur la terre, remet la terre en jouissance à la paysannerie, nationalise toutes les terres du pays, exproprie les capitalistes, réussit à sortir de la guerre, à signer la paix, obtient la trêve nécessaire et crée ainsi les conditions requises pour une ample construction socialiste.

La Révolution socialiste d’Octobre a battu le capitalisme ; elle a enlevé à la bourgeoisie les moyens de production et fait des fa­briques, des usines, de la terre, des chemins de fer, des banques une propriété du peuple entier, une propriété sociale. Elle a instauré la dictature du prolétariat et remis la direction d’un immense État à la classe ouvrière, dont elle a fait la classe dominante. La Révolution socialiste d’Octobre a inauguré ainsi une ère nouvelle dans l’histoire de l’humanité, l’ère des révolutions prolétariennes.

Résumé du chapitre 8.

Battus par la Révolution d’Octobre, les grands propriétaires fonciers et les capitalistes, de concert avec les généraux blancs, s’abouchent, au préjudice de leur patrie, avec les gouvernements des pays de l’Entente, pour déclencher en commun une agression militaire contre le pays des Soviets et en renverser le pouvoir. C’est sur cette base que s’organise l’intervention militaire de l’Entente et les rébellions de gardes blancs à la périphérie de la Russie, ce qui fait que la Russie se trouve coupée de ses bases de ravitaille­ment en subsistances et en matières premières.

La défaite militaire de l’Allemagne et la cessation de la guerre des deux coalitions impérialistes en Europe aboutissent au renfor­cement de l’Entente, au renforcement de l’intervention, et suscitent de nouvelles difficultés pour le pays des Soviets. La révolution en Allemagne et le mouvement révolutionnaire dans les pays d’Europe — au contraire — créent une situation in­ternationale favorable au pouvoir soviétique et allègent la situation du pays des Soviets.

Le Parti bolchévik alerte les ouvriers et les paysans pour la guerre de salut de la patrie contre les envahisseurs étrangers et la contre-révolution de la bourgeoisie et des grands propriétaires fon­ciers. La République soviétique et son Armée rouge battent, l’une après l’autre, les créatures de l’Entente : Koltchak, Ioudénitch, Dé­nikine, Krasnov, Wrangel ; elles chassent d’Ukraine et de Biélo­russie Pilsudski, autre créature de l’Entente, et repoussent l’inter­vention militaire étrangère, dont elles rejettent les troupes au delà des frontières du pays des Soviets.

C’est ainsi que la première agression militaire du capital inter­national contre le pays du socialisme se termine par un échec complet. Battus par la révolution, les partis socialiste-révolutionnaire, menchévik, anarchiste, nationalistes soutiennent, dans la période de l’intervention, les généraux blancs et les envahisseurs ; ils our­dissent des complots contre la République des Soviets, organisent la terreur contre les militants soviétiques.

Ces partis qui, avant la Révolution d’Octobre, avaient eu quelque influence sur la classe ouvrière, pendant la guerre civile se démasquent complètement aux yeux des masses populaires comme partis de contre-révolution. La période de la guerre civile et de l’intervention marque l’ef­fondrement politique de ces partis et le triomphe définitif du Parti communiste dans le pays des Soviets.

Résumé du chapitre 9.

Les années de transition à l’œuvre pacifique de rétablissement de l’économie nationale constituent une des périodes les plus dé­cisives de l’histoire du Parti bolchévik. Dans une atmosphère tendue, le Parti a su opérer le difficile tournant de la politique du communisme de guerre à la nouvelle politique économique. Le Parti a cimenté l’alliance des ouvriers et des paysans sur une nou­velle base économique. L’Union des Républiques socialistes sovié­tiques a été créée.

Par les méthodes de la nouvelle politique économique, des succès décisifs ont été obtenus dans le rétablissement de l’écono­mie nationale. Le pays des Soviets a traversé avec succès la pério­de de rétablissement dans le développement de l’économie natio­nale et il a abordé une nouvelle période, celle de l’industrialisa­tion du pays.

Le passage de la guerre civile à l’œuvre pacifique de construc­tion socialiste a comporté, dans les premiers temps surtout, de grandes difficultés. Les ennemis du bolchévisme, les éléments hostiles dans les rangs du Parti communiste (bolchévik) de l’U.R.S.S. ont mené, durant toute cette période, une lutte achar­née contre le Parti de Lénine. À la tête de ces éléments hostiles au Parti se trouait Trotski.

Ses sous-ordres, dans cette lutte, furent Kaménev, Zinoviev, Boukharine. L’opposition comptait, après la mort de Lénine, décomposer les rangs du Parti bolchévik, disloquer le Parti, lui inoculer le scepticisme à l’égard de la victoire du socialisme en U.R.S.S. Au fond, les trotskistes ten­taient de créer en U.R.S.S. une organisation politique de la nouvel­le bourgeoisie, un autre parti, le parti de la restauration du capi­talisme.

Le Parti serra les rangs sous le drapeau de Lénine, autour de son Comité central léniniste, autour du camarade Staline, et il mit en déroute les trotskistes de même que leurs nouveaux amis de Leningrad, la nouvelle opposition Zinoviev-Kaménev. Le Parti bolchévik, après avoir accumulé forces et ressources, conduisit le pays à une nouvelle étape historique, à l’étape de l’industrialisation socialiste.

Résumé du chapitre 10.

Dans la lutte pour l’industrialisation socialiste du pays, le Parti vainquit, de 1926 à 1929, d’immenses difficultés intérieures et in­ternationales. Les efforts du Parti et de la classe ouvrière firent triompher la politique d’industrialisation socialiste du pays.

On résolut dans l’essentiel l’un des problèmes les plus dif­ficiles de l’industrialisation, à savoir : le problème de l’accumu­lation des ressources pour édifier l’industrie lourde. On jeta les fondements d’une industrie lourde capable de rééquiper l’ensemble de l’économie nationale. On adopta le premier plan quinquennal de construction socia­liste. On entreprit en grand l’organisation d’usines neuves, de sovkhoz et de kolkhoz.

La marche au socialisme s’accompagnait d’une aggravation de la lutte de classes dans le pays et d’une aggravation de la lutte au sein du Parti. Cette lutte eut pour principaux résultats : l’écra­sement de la résistance des koulaks ; la dénonciation du bloc capitulard trotskiste-zinoviéviste en tant que bloc antisoviétique ; la dénonciation des capitulards de droite en tant qu’agents des kou­laks ; l’expulsion des trotskistes hors du Parti ; la reconnaissance de l’incompatibilité des vues professées par les trotskistes et les opportunistes de droite, avec l’appartenance au Parti communiste de l’U.R.S.S. Battus par le Parti bolchévik sur le terrain de l’idéologie et privés de toute base dans la classe ouvrière, les trotskistes cessè­rent d’être un courant politique pour devenir une clique sans principes d’arrivistes et d’escrocs politiques, une bande de poli­ticiens à double face.

Après avoir jeté les bases de l’industrie lourde, le Parti mo­bilise la classe ouvrière et la paysannerie pour exécuter le pre­mier plan quinquennal de réorganisation socialiste de l’U.R.S.S. À travers le pays, des millions de travailleurs développent l’émula­tion socialiste ; on voit naître un puissant élan de travail, une nou­velle discipline du travail s’élabore. Cette période s’achève par l’année du grand tournant, qui mar­que les immenses succès du socialisme dans l’industrie, les pre­miers succès importants dans l’agriculture, le tournant opéré par le paysan moyen vers les kolkhoz, le début du mouvement kol­khozien de masse.

Résumé du chapitre 11.

En 1930-1934, le Parti bolchévik s’est acquitté de la tâche historique la plus difficile de la révolution prolétarienne après la conquête du pouvoir : celle qui consiste à faire passer lès mil­lions de petits propriétaires paysans sur la voie des kolkhoz, sur la voie du socialisme.

La liquidation des koulaks, classe d’exploiteurs la plus nom­breuse, et le passage des masses essentielles de la paysannerie sur la voie des kolkhoz ont abouti à extirper les dernières raci­nes du capitalisme dans le pays, à achever la victoire du socia­lisme dans l’agriculture, à consolider définitivement le pouvoir des Soviets à la campagne.

Après avoir surmonté une série de difficultés d’organisation, les kolkhoz se sont définitivement consolidés et engagés sur le chemin d’une vie aisée. L’exécution du premier plan quinquennal a eu pour résultat la construction, dans notre pays, d’inébranlables fondations de l’économie socialiste : industrie lourde socialiste de premier ordre et agriculture collective mécanisée ; le chômage a été supprimé ; supprimée l’exploitation de l’homme par l’homme ; les conditions requises ont été créées pour une amélioration continue de la si­tuation matérielle et culturelle des travailleurs de notre pays.

Ces succès grandioses ont été remportés par la classe ouvriè­re, les kolkhoziens et tous les travailleurs de notre pays, grâce à la politique courageuse, révolutionnaire et lucide du Parti et du gouvernement. Les États capitalistes qui nous encerclent, cherchent à affai­blir et à miner la puissance de l’U.R.S.S. ; c’est pourquoi ils accen­tuent leur « travail » en vue d’organiser à l’intérieur du pays des bandes d’assassins, de saboteurs, d’espions.

L’hostilité de ces États capitalistes à l’égard de l’U.R.S.S. s’intensifie particulièrement avec l’arrivée des fascistes au pouvoir en Allemagne et au Japon. En la personne des trotskistes, des zinoviévistes, le fascisme a acquis des serviteurs fidèles ; ils se chargent d’espionner, de pratiquer le sabotage, d’exercer la terreur et de commettre des actes de diver­sion ; ils veulent la défaite de l’U.R.S.S. pour pouvoir restaurer le capitalisme. Le pouvoir des Soviets châtie d’une main ferme ces rebuts du genre humain ; il les frappe d’une répression impitoyable, comme ennemis du peuple et traîtres à la patrie.

Résumé du chapitre 12.

Pas de résumé, mais il est suivi d’une conclusion qui évalue l’ensemble et la situation alors.


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