par Ho Ming. Publié dans le Guangming Ribao du 8 mai 1966

Le Beijing Ribao (Quotidien de Pékin) du 16 avril a consacré trois pages entières, sous le gros titre « Critique du « Village des Trois » et des « Propos du soir à Yenchan » », à des matériaux qu’accompagnait une note des rédactions du bimensuel Qianxian (Front) et du Beijing Ribao.

Le tout semblait fort impressionnant et révolutionnaire, comme si le journal eût été le premier à critiquer Teng Touo et ses Propos du soir à Yen-chan.

Comment expliquer cela ? La lutte des classes est extrêmement complexe et nous devons renforcer la vigilance, distinguer le vrai du faux et ne jamais nous laisser duper.

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La note des rédactions affirmait que le Qianxian et le Beijing Ribao tenaient à soumettre le « Village des Trois » et les « Propos du soir à Yenchan » à une critique rigoureuse.

Est-ce vrai ? Pas du tout ; si la critique fut pour la forme, la protection accordée fut réelle ; si l’attaque fut pour la forme, la défense accordée fut réelle. Teng Touo est la tête de ce qui a été appelé le « Village des Trois », et qui est antiparti, antisocialiste ; il est le chef de file de cette clique.

Cependant, la note des deux rédactions évite de mentionner le côté antiparti et antisocialiste de Teng Touo. Elle est obligée de dire que Wou Han et Liao Mo-cha sont contre le Parti et le socialisme, parce qu’ils ont été dénoncés il y a quelque temps déjà; mais, d’après elle, Wou Han serait le commandant en chef.

Liao Mo-cha le « général », et Teng Touo tout bonnement un simple soldat, qui a commis, sans songer à mal, quelques erreurs relevant uniquement du domaine de la compréhension. C’est essayer de tromper le lecteur.

La reprise d’articles de Wou Han, Liao Mo-cha et Teng Touo et la publication de « Que prônaient en fait les Propos du soir à Yenchan » ont été minutieusement arrangées dans le but de critiquer pour la forme, mais de protéger réellement, d’attaquer pour la forme, mais de défendre réellement.

« Traitement spécifique de l’« “Amnésie” », entre autres, est un article antiparti à grand venin, où Teng Touo invective perfidement notre Parti. Il y a longtemps que des camarades se sont violemment élevés contre lui. Le Beijing Ribao ne pouvait donc faire autrement que le reprendre, mais il l’a fait sous un titre en petits caractères.

Une question ! L’article n’est-il pas « important » ou avez-vous essayé de le faire passer pour insignifiant, afin d’abuser les lecteurs ? Pourquoi n’avez-vous rien dit dans votre note sur ce morceau le plus férocement antiparti ?

Le texte « Que prônaient en fait les Propos du soir à Yen-chant » peut être résumé en quelques mots: enterrement des problèmes majeurs, mise en valeur des problèmes insignifiants, réduction du grand problème en un tout petit.

Par exemple, dans son article « Régime éclairé et régime despotique », où il traitait du passé pour railler le présent, Teng Touo attaquait perfidement la dictature du prolétariat. Il se fit un devoir d’expliquer qu’il parlait de « régime éclairé et régime despotique » du passé pour nous « en faire tirer la leçon ».

Le Beijing Ribao a cependant inséré l’article sous l’intertitre « Enjolivement de tous les aspects de la société féodale ». Pourquoi ? L’article traite-t-il vraiment de l’histoire ?

Si c’est le cas, comment peut-on dire que Teng Touo procède à l’« enjolivement de tous les aspects de la société féodale » alors qu’il affirme que le régime éclairé d’autrefois était meilleur que le régime despotique ?

L’intertitre et l’article se contredisent. La raison en est que le Beijing Ribao a voulu réduire la grande affaire Teng Touo en une toute petite.

Les intertitres « Où il est affirmé que la classe dominante féodale savait aussi ménager la force de travail », « Les œuvres d’art les plus anciennes sont les meilleures » et « De la propagation des superstitions féodales » ne sont que de la manipulation pour réduire la grande affaire Teng Touo en une toute petite.

Cependant, le titre « Où l’on utilise le passé pour faire la satire du présent : insinuations », qui semble bon à première vue, coiffe fort peu d’extraits et les sous-titres sont plutôt étranges, l’un d’eux étant « Satire du ‘remplacement de la réalité par la fantaisie’ », et un autre: « Satire de la prétendue vantardise ».

Nous voulons demander au Qianxian et au Beijing Ribao : Pourquoi gardez-vous le silence ici ? Pourquoi ne voulez-vous pas faire ressortir que Teng Touo est antiparti et antisocialiste ? Qui vise votre « satire du présent » ? Et à qui sont destinées vos « insinuations » ?

Il a écrit de nombreux articles où il utilise le passé pour faire la satire du présent et des insinuations », c’est-à-dire où il attaque le Parti et le socialisme, mais pourquoi en publiez-vous si peu d’extraits?

Il est clair que le développement en profondeur de la révolution culturelle a révélé le visage antiparti et antisocialiste de Teng Touo, de Liao Mo-cha, de Wou Han et d’autres, et que ce n’est qu’après cela que le Qianxian et le Beijing Ribao se sont empressés de publier une série de textes sous l’enseigne de la « Critique du « Village des Trois » et des « Propos du soir à Yenchan » ».

Affirmer que l’on soumettait à une « critique rigoureuse » n’était qu’une feinte, le vrai but étant de raccourcir les positions en vue de couvrir la retraite. En outre, dans la note de leurs rédactions, le Qianxian et le Beijing Ribao disent hypocritement: « La leçon que nous avons tirée de cette lutte est fort profonde ». Mais quelle est la leçon « fort profonde » qu’ils en ont tirée ?

Premièrement, dans le passé, « nous avons relâché la lutte des classes sur le front culturel et académique ». Avez-vous vraiment « relâché » ? Non.

Ces dernières années, vous avez distillé une grande quantité clé venin attaquant perfidement le Parti et combattant le socialisme, vous avez enterré les articles qui les critiquaient, et refusé donc de les publier, et vous avez cherché par tous les moyens à défendre Teng Touo et ses semblables.

Depuis le début du mouvement de critique de La destitution de Hai Jouei, vous avez publié « De La destitution de Hai Jouei au problème de l’héritage des vieilles valeurs morales », écrit par Teng Touo sous le pseudonyme de Hsiang Yang-cheng, pour essayer de placer le problème politique antiparti et antisocialiste de Wou Han dans la sphère purement » académique de l’héritage des vieilles valeurs morales et d’orienter la grande polémique à droite.

Peut-on parler à ce sujet de « relâchement de la lutte des classes » ? Non. Cela montre que vous tenant du côté de la bourgeoisie, vous intensifiez la lutte de classe contre le prolétariat.

Deuxièmement, « notre revue et notre journal ont publié ces articles sans les soumettre en temps utile à la critique ». Que de nonchalance ! Mais est-il possible qu’il s’agisse uniquement d’avoir omis de soumettre à critique en temps voulu ?

Pourquoi vos deux rédactions ne se sont-elles pas mises à critiquer vraiment « ces articles » dès le début du mouvement de critique de La destitution de Hai Jouei, ou disons depuis lors, pour ne pas remonter trop loin?

Comment l’incendiaire pourrait-il tromper son monde en affirmant que sa seule faute est d’avoir omis d’éteindre le feu en temps utile ? Qui s’y laisserait prendre ?

Troisièmement, « nous nous sommes départis de notre position ou de notre vigilance » ? Est-ce bien cela ? Non, vous ne vous êtes pas départis de votre position, vous avez été très ferme dans cette position, la position de la bourgeoisie. « Perte de vigilance » ? C’est possible.

Vous avez mal estimé la situation. Vous avez cru, ces dernières années, que le « moment propice » était là et vous avez distillé une grande quantité de venin ; vous avez cru, après qu’eut commencé le mouvement de critique de La destitution de Hai Jouei, que vous pourriez vous esquiver et vous avez adopté toutes les mesures possibles pour protéger les éléments néfastes. Par là, vous vous êtes montrés à visage découvert. Cela peut probablement être appelé « perte de vigilance » !

Nous demandons au Qianxian et au Beijing Ribao : Avez-vous été, ces dernières années, des bastions du prolétariat ou des bastions de la bourgeoisie ? Êtes-vous des instruments de la dictature du prolétariat ou des Instruments de propagande préparant la restauration du capitalisme ? Jusqu’où comptez-vous aller ?

Je ne pouvais cacher ce que j’avais à dire ; s’il y a là quoi que ce soit de faux, le Qianxian et le Beijing Ribao voudront bien en faire la critique et me reprendre.


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