Le matérialisme dialectique a une signification universelle. La dialectique est la loi de la matière, de toute la matière, de tous les phénomènes matériels (et il n’y a que des phénomènes matériels).

Or, la société humaine est un phénomène matériel, et par conséquent elle possède une contradiction interne. C’est la conclusion logique de ce qui a été expliqué précédemment.

Voici donc ce que déduit Mao Zedong :

« Selon le point de vue de la dialectique matérialiste, les changements dans la nature sont dus principalement au développement de ses contradictions internes.

Ceux qui interviennent dans la société proviennent surtout du développement des contradictions à l’intérieur de la société, c’est-à-dire des contradictions entre les forces productives et les rapports de production, entre les classes, entre le nouveau et l’ancien. Le développement de ces contradictions fait avancer la société, amène le remplacement de la vieille société par la nouvelle. »

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On a là de nouveau ce que Mao Zedong souligne : on ne peut saisir la réalité qu’en se plaçant dans le mouvement du nouveau contre l’ancien. Sans cela, on a un point de vue erroné, car séparé du développement, et donc non porté par lui.

Au sein d’une société, la production et la reproduction de la vie sociale, des moyens de vivre, établissent des contradictions qui elles-mêmes amènent des changements.

Alors qu’aujourd’hui nous pouvons bien mieux saisir le rapport entre la nature et la société, leurs interrelations, nous pouvons accorder toute notre attention à ce que Mao Zedong a expliqué sur le rapport entre causes internes et causes externes.

Un phénomène, en effet, n’existe pas indépendamment du reste. Un changement dépend toujours de son environnement. Rien n’est plus faux ici que la conception subjectiviste présentant le marxisme comme une science applicable par une humanité toute puissante, ayant pour ainsi dire une capacité divine.

L’anthropocentrisme est une grave déviation, qui nie les interrelations au sein des phénomènes et le caractère unique de l’univers. Comprendre la dialectique des interrelations, c’est saisir les phénomènes dans leur cadre concret.

Voilà pourquoi Mao zedong précise :

« La dialectique matérialiste exclut-elle les causes externes? Nullement. Elle considère que les causes externes constituent la condition des changements, que les causes internes en sont la base, et que les causes externes opèrent par l’intermédiaire des causes internes. »

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Cette question de la condition des changements est primordiale; elle est au cœur du refus de l’idéalisme, du cosmopolitisme, etc. qui nient la réalité générale au nom de contradictions internes arbitrairement séparées de la réalité.

Bien entendu, Mao Zedong ne cesse de souligner la dimension pratique, c’est logique puisque le matérialisme considère que c’est la matière qui compte et que celle-ci est toujours en mouvement.

Il ne s’agit pas pourtant du tout, comme on peut le penser de manière erronée, de pragmatisme. C’est une erreur récurrente de gens se prétendant parfois même maoïste, mais ne comprenant pas du tout Mao Zedong en réalité.

Pourquoi cela ? Bien sûr parce que c’est une question liée au matérialisme. La réalité ne saurait être comprise abstraitement et passivement ; il est nécessaire d’être partie prenante du processus. Le matérialisme dialectique affirme que tout est un seul processus lui-même composé de multiples processus, et que donc il faut participer au processus pour en saisir la signification.

Mao Zedong souligne ainsi que le matérialisme dialectique ne peut être compris que justement parce que le processus révolutionnaire est lancé en Chine. Voici comment Mao Zedong exprime cela, à la toute fin du premier chapitre.

« Dès qu’elle pénétra en Chine, elle provoqua d’immenses changements dans la pensée chinoise.

La conception dialectique du monde nous apprend surtout à observer et à analyser le mouvement contradictoire dans les différentes choses, les différents phénomènes, et à déterminer, sur la base de cette analyse, les méthodes propres à résoudre les contradictions. C’est pourquoi la compréhension concrète de la loi de la contradiction inhérente aux choses et aux phénomènes est pour nous d’une importance extrême. »

Or, ceux qui ont une conception erronée inversent cette conception. Ils pensent que la pratique fait la réalité, alors que c’est la réalité qui impulse la pratique, justement parce que les conditions concrètes permettent aux contradictions internes de s’exprimer.

Les esprits pragmatiques s’imaginent trouver dans les enseignements de Mao Zedong des « recettes », des formules pratiques, des outils, etc. Cella n’a rien à voir avec le matérialisme dialectique.


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