Mao Zedong
Raffermir le système du comité du Parti1
20 septembre 1948

Le système du comité du Parti est une importante institution du Parti pour assurer la direction collective et empêcher qu’une seule personne n’accapare la conduite du travail. Or, on a constaté récemment que dans certains de nos organes dirigeants (évidemment pas dans tous) il est de pratique courante qu’une seule personne accapare la conduite du travail et prenne les décisions sur des problèmes importants. Ce n’est pas la réunion du comité du Parti qui décide des solutions à donner à d’importants problèmes, mais une seule personne, et les membres du comité du Parti ne sont là que pour la forme. Les divergences de vues entre les membres du comité ne peuvent être résolues et sont laissées longtemps en suspens.

Les membres du comité du Parti ne maintiennent entre eux qu’une unité de forme et non de fond. Il faut changer cet état de choses. Désormais, il faut qu’un bon système de réunions du comité du Parti soit établi partout, des bureaux du Comité central aux comités préfectoraux, des comités de front aux comités de brigade et aux régions militaires (sous-commissions de la Commission militaire révolutionnaire du Parti ou groupes de dirigeants) ainsi qu’aux groupes dirigeants du Parti dans les organes gouvernementaux et les organisations populaires, dans l’agence d’information et les journaux.

Tous les problèmes importants (évidemment pas les questions sans conséquence ni les problèmes dont la solution a déjà été décidée après discussion dans les réunions et ne demande plus qu’à être exécutée) doivent être soumis au comité pour discussion ; il faut que les membres présents expriment leurs vues sans réserve et arrivent à des décisions précises, lesquelles doivent alors être exécutées par les membres qui en sont responsables. Les comités du Parti aux échelons inférieurs à celui de la préfecture ou de la brigade procéderont de la même manière.

Dans les organes dirigeants supérieurs, il faut tenir aussi des réunions de cadres dirigeants par sections (par exemple, les sections de propagande et les sections d’organisation), par commissions (par exemple, les commissions ouvrières, féminines et de la jeunesse), par écoles (par exemple, les écoles du Parti) ou par services (par exemple, les services d’études politiques). Bien entendu, pour éviter d’entraver le travail, il faut veiller à ce que les réunions ne soient pas trop longues ni trop fréquentes et qu’elles ne s’enlisent pas dans la discussion de menus détails.

Au sujet des problèmes importants qui sont complexes et controversés, il faut, de plus, avoir des entretiens particuliers avant la réunion pour mieux préparer la discussion ; sinon la réunion risque de prendre des décisions de pure forme ou même n’arrive à aucune décision. Les réunions d’un comité du Parti doivent être de deux sortes : réunions du comité permanent et réunions en séance plénière, et il ne faut pas les confondre. De plus, retenons ceci : la direction collective et la responsabilité personnelle sont également indispensables, il ne faut négliger ni l’une ni l’autre. Dans l’armée, pendant les opérations ou quand les circonstances l’exigent, les chefs responsables ont le droit de prendre des décisions d’urgence.

  1. Texte d’une décision rédigée par le camarade Mao Zedong au nom du Comité central du Parti communiste chinois. Sur la signification de ce document, voici ce que disait le camarade Teng Siao-ping dans le « Rapport sur les amendements des statuts du Parti » qu’il présenta le 16 septembre 1956 au VIIIe Congrès du Parti :
    Depuis longtemps, il est de tradition dans notre Parti que les décisions sur des questions importantes soient prises par une instance collective du Parti et non par quelque camarade individuellement. Il est vrai que des violations du principe de direction collective se sont souvent produites dans notre Parti, mais elles ont été critiquées et corrigées par le Comité central du Parti dès leur découverte. La décision de raffermir le système du comité du Parti, prise en septembre 1948 par le Comité central, a joué un rôle d’une importance particulière dans le renforcement de la direction collective au sein du Parti… Cette décision a été appliquée dans tout le Parti et conserve toujours son effet… Son importance tient à ce qu’elle a résumé les expériences positives du Parti dans la pratique consciencieuse de la direction collective, qu’elle a poussé les organisations qui avaient fait de la direction collective une chose purement formelle à corriger cette erreur, et qu’elle a élargi le champ d’application de la direction collective.

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