Mao Zedong
Le rôle du Parti Communiste Chinois dans la guerre nationale1
Octobre 1938

Camarades ! Nous avons devant nous un avenir lumineux ; nous battrons les impérialistes japonais et nous édifierons une Chine nouvelle ; nous y parviendrons sûrement. Mais pour atteindre à ce bel avenir, il nous faudra parcourir un chemin difficile. Le Parti communiste chinois et le peuple tout entier, qui luttent pour une Chine radieuse, devront combattre méthodiquement l’envahisseur japonais, et ils ne pourront vaincre que par une guerre de longue durée. Nous avons déjà longuement parlé des différentes questions relatives à cette guerre. Nous avons fait le bilan de l’expérience acquise depuis ses débuts, évalué la situation présente, défini les tâches urgentes qui incombent à la nation, expliqué pourquoi nous devons, en vue de soutenir une guerre de ce genre, former un front uni national antijaponais durable, et comment nous y prendre ; enfin, nous avons analysé la situation internationale. Quelle question y a-t-il donc encore ? Eh bien, Camarades, il en reste une : le rôle du Parti communiste chinois dans la guerre nationale, en d’autres termes, comment les communistes doivent comprendre leur rôle, accroître leur force et resserrer leurs rangs, pour être en mesure d’éviter la défaite et de mener cette guerre à la victoire.

PATRIOTISME ET INTERNATIONALISME

Le communiste, qui est internationaliste, peut-il être en même temps patriote ? Nous pensons que non seulement il le peut, mais le doit. Ce sont les conditions historiques qui déterminent le contenu concret du patriotisme. Il y a notre patriotisme à nous, et il y a le “patriotisme” des agresseurs japonais et celui de Hitler, auxquels les communistes doivent s’opposer résolument. Les communistes japonais et allemands sont pour la défaite de leur propre pays dans la guerre. Il est dans l’intérêt de leur peuple de contribuer par tous les moyens à la défaite des agresseurs japonais et à celle de Hitler, et plus cette défaite sera complète, mieux cela vaudra. C’est ce que doivent faire les communistes japonais et allemands, et c’est effectivement ce qu’ils font. Car les guerres entreprises par les agresseurs japonais et par Hitler sont aussi funestes pour les peuples du Japon et de l’Allemagne que pour les peuples du monde. Il en va autrement de la Chine, qui est victime de l’agression. C’est pourquoi les communistes chinois doivent unir le patriotisme à l’internationalisme. Nous sommes à la fois des internationalistes et des patriotes, et notre mot d’ordre est de combattre l’envahisseur pour défendre la patrie. Pour nous, le défaitisme est un crime, et la lutte pour la victoire dans la Guerre de Résistance est un devoir auquel nous ne pouvons nous soustraire. Car seul le combat pour la défense de la patrie permet de vaincre les agresseurs et de libérer la nation. Et cette libération seule rend possible l’émancipation du prolétariat et de tout le peuple laborieux. La victoire de la Chine sur ses agresseurs impérialistes aidera les peuples des autres pays. Dans la guerre de libération nationale, le patriotisme est donc une application de l’internationalisme. Voilà pourquoi chaque communiste doit déployer la plus grande activité, aller vaillamment et résolument sur le champ de bataille de la guerre de libération nationale et pointer son arme contre l’agresseur japonais. Voilà pourquoi, dès qu’eut éclaté l’Incident du 18 Septembre 1931, notre Parti appela à résister à l’agression japonaise par une guerre nationale de légitime défense et, plus tard, proposa un front uni national contre le Japon, donna l’ordre à l’Armée rouge de se réorganiser en unités de l’Armée révolutionnaire nationale antijaponaise et d’aller au front, prescrivit à ses membres d’aller combattre en première ligne dans la Guerre de Résistance et de défendre la patrie jusqu’à la dernière goutte de leur sang. Ces actes de patriotisme sont justes, et loin de contredire l’internationalisme, ils en sont une application en Chine. Seuls ceux qui ont des idées politiques confuses ou des desseins inavoués peuvent prétendre, au rebours du bon sens, que nous avons eu tort, que nous avons abandonné l’internationalisme.

LES COMMUNISTES DOIVENT DONNER L’EXEMPLE DANS LA GUERRE NATIONALE

Pour les raisons ci-dessus, les communistes doivent faire preuve de beaucoup d’initiative dans la guerre nationale ; ils doivent la manifester de façon concrète, c’est-à-dire jouer un rôle exemplaire d’avant-garde dans tous les domaines. Notre guerre se poursuit dans de dures conditions : les masses populaires n’ont pas encore suffisamment de conscience nationale, d’amour-propre national et de confiance dans l’avenir de la nation, elles sont en majeure partie inorganisées, le pays est faible au point de vue militaire, son économie reste arriérée, son régime politique n’est pas démocratique, la corruption et le pessimisme règnent, le front uni manque de cohésion et de solidité, etc. Aussi les communistes doivent-ils assumer sciemment la grande responsabilité d’unir la nation entière de manière à surmonter tous les aspects négatifs de cette situation. Leur rôle d’avant-garde et leur exemple ont ici une importance extrême. Au sein de la VIIIe Armée de Route et de la Nouvelle IVe Armée, ils doivent donner l’exemple par leur bravoure au combat, dans l’exécution des ordres, l’observation de la discipline, l’accomplissement du travail politique et le renforcement de l’unité interne. Dans leurs rapports avec les armées et partis amis, ils maintiendront une ferme position d’unité pour la résistance au Japon, appliqueront résolument le programme du front uni et seront des modèles dans l’accomplissement des tâches de la Guerre de Résistance; ils seront fidèles à leur parole et résolus dans leurs actes, exempts d’arrogance et sincères dans la discussion et la coopération avec les armées et partis amis, et auront une attitude exemplaire dans leurs relations avec les différents partis du front uni. Dans les administrations gouvernementales, un communiste doit se distinguer par une parfaite intégrité, s’abstenir de tout népotisme, travailler beaucoup en se contentant d’une faible rétribution. Dans son travail parmi les masses, il se conduira en ami et non en supérieur, en maître qui instruit inlassablement et non en politicien bureaucrate. Jamais et nulle part, il ne placera au premier plan ses intérêts personnels, il les subordonnera aux intérêts de la nation et des masses populaires. C’est pourquoi l’égoïsme, le relâchement dans le travail, la corruption, l’ostentation, etc. méritent le plus grand mépris, alors que le désintéressement, l’ardeur au travail, le dévouement à l’intérêt public, l’effort assidu et acharné commandent le respect. Un communiste doit travailler en bonne harmonie avec tous les éléments avancés qui ne sont pas du Parti et s’efforcer d’unir le peuple tout entier pour surmonter tout ce qui est négatif. Rendons-nous bien compte que les communistes ne constituent qu’une petite fraction de la nation et qu’en dehors du Parti il existe un grand nombre d’éléments avancés et actifs avec lesquels nous devons collaborer. Il serait tout à fait faux de croire que nous sommes la perfection et que les autres ne valent rien. Quant aux personnes politiquement arriérées, les communistes ne doivent pas les dédaigner ni les mépriser, mais les traiter cordialement, les unir à eux, les convaincre et les encourager à progresser. Ils ne doivent pas tenir à l’écart ceux qui ont commis des fautes dans leur travail, à l’exception des incorrigibles ; ils useront à leur égard de persuasion, afin de les aider à se corriger et à se transformer. Ils seront des modèles tant de sens pratique que de prévoyance. Car seul le sens pratique leur permettra d’accomplir les tâches qui leur sont assignées et seule la prévoyance les empêchera de s’égarer dans leur marche en avant. Par conséquent, ils donneront également l’exemple dans l’étude ; chaque jour ils s’instruiront auprès des masses tout en les éduquant. Nous ne pourrons faire preuve de sens pratique et de prévoyance qu’en nous instruisant auprès des masses, de notre entourage, des armées et partis amis et qu’en cherchant à les comprendre. Dans une guerre de longue durée et dans des conditions difficiles, les forces vives de la nation ne pourront être mobilisées pour surmonter les difficultés, pour vaincre l’ennemi et édifier une Chine nouvelle que si les communistes jouent pleinement leur rôle exemplaire d’avant-garde en collaborant avec tous les éléments avancés des armées et partis amis ainsi que des masses.

UNIR LA NATION ET LUTTER CONTRE LES AGENTS DE L’ENNEMI EN SON SEIN

Pour surmonter les difficultés, pour vaincre l’ennemi et édifier une Chine nouvelle, il faut consolider et élargir le front uni national antijaponais et mobiliser toutes les forces vives de la nation ; c’est la seule et unique politique à suivre. Cependant, il existe déjà au sein de notre front uni national des agents de l’ennemi qui se livrent à un travail de sape ; ce sont les traîtres, les trotskistes et les éléments projaponais. Les communistes doivent être toujours en éveil, démasquer, preuves en main, les crimes des agents ennemis, et mettre le peuple en garde contre leur imposture. Ils redoubleront de vigilance politique à l’égard des agents de l’ennemi au sein de la nation. Il faut bien comprendre qu’il est impossible d’élargir et de consolider le front uni national sans démasquer ces agents et les éliminer. Il serait complètement erroné de ne prêter attention qu’à l’un des aspects de la question en perdant l’autre de vue.

ELARGIR LES RANGS DU PARTI COMMUNISTE ET EMPECHER L’INFILTRATION DES AGENTS DE L’ENNEMI

Pour surmonter les difficultés, pour vaincre l’ennemi et édifier une Chine nouvelle, le Parti communiste doit élargir ses rangs, il doit de venir un grand parti de masse, en ouvrant largement ses portes aux ouvriers, aux paysans et aux jeunes activistes sincèrement dévoués à la révolution, qui croient aux principes du Parti, soutiennent sa politique et sont prêts à se soumettre à sa discipline et à travailler avec ardeur. Toute tendance sectaire de la “porte close” est ici inadmissible. Toutefois, nous devons toujours nous mettre en garde contre l’infiltration des agents ennemis dans nos rangs. Les services secrets de l’impérialisme japonais cherchent continuellement à saper notre Parti en y faisant entrer, sous le masque d’activistes, des traîtres, des trotskistes, des éléments projaponais, des éléments dégénérés et des arrivistes. Ne relâchons donc pas un seul instant notre vigilance ni ne négligeons nos précautions envers ces individus. Certes, nous ne fermerons pas les portes du Parti par crainte des agents de l’ennemi, notre ligne de conduite étant d’élargir hardiment ses rangs. Mais, ce faisant, nous demeurerons sur nos gardes à l’égard des agents et des arrivistes qui profiteraient de l’occasion pour s’y faufiler. Nous commettrons des erreurs si nous ne prenons en considération que l’un des aspects de la question et si nous négligeons l’autre. Le seul principe politique juste est ici d’“élargir hardiment les rangs de notre Parti, sans y laisser pénétrer un seul indésirable”.

MAINTENIR A LA FOIS LE FRONT UNI ET L’INDEPENDANCE DU PARTI

Sans aucun doute, seul le maintien résolu du front uni national permettra de surmonter les difficultés, de vaincre l’ennemi et d’édifier une Chine nouvelle. Cependant, chaque parti ou groupement du front uni doit conserver son indépendance sur le plan idéologique, politique et sur celui de l’organisation. Cela vaut dans une mesure égale pour le Kuomintang, le Parti communiste et tous les autres partis ou groupements politiques. Dans les relations entre les partis, l’un des trois principes du peuple, le principe de la démocratie, admet à la fois l’union de tous les partis et l’indépendance de chacun d’eux. Parler uniquement de l’union et nier l’indépendance, c’est abandonner le principe de la démocratie, ce que ni le Parti communiste, ni aucun autre parti ou groupement politique ne saurait admettre. Il est indéniable que l’indépendance au sein du front uni ne peut être que relative, elle ne saurait être absolue ; la considérer comme absolue saperait la politique générale d’union contre l’ennemi. Mais il ne faut pas nier cette indépendance relative ; tant au point de vue de l’idéologie que de la politique ou de l’organisation, chaque parti doit jouir d’une indépendance relative, c’est-à-dire du droit à une liberté relative. Se laisser priver de ce droit ou y renoncer de son propre gré, ce serait également porter atteinte à la politique générale d’union contre l’ennemi. C’est ce que doivent comprendre tous les communistes et tous les membres des partis amis.

Il en est de même du rapport entre la lutte des classes et la lutte nationale. C’est un principe établi que, durant la Guerre de Résistance, tout doit être subordonné aux intérêts de la Résistance. C’est pourquoi les intérêts de la lutte des classes devront être subordonnés à ceux de la Guerre de Résistance et non aller à leur encontre. Cependant, l’existence des classes et de la lutte des classes est un fait. Ceux qui le nient, qui nient l’existence de la lutte des classes font erreur. La théorie qui tente de contester l’existence de la lutte des classes est absolument fausse. Nous ne nions pas la lutte des classes, nous l’adaptons aux circonstances. La politique d’aide mutuelle et de concessions réciproques que nous préconisons s’applique non seulement aux rapports entre les partis, mais aussi aux rapports entre les classes. L’unité contre le Japon exige une politique appropriée de rajustement des rapports de classes, qui, d’une part, ne laisse pas les masses laborieuses sans garanties du point de vue politique et matériel, et, d’autre part, tienne compte des intérêts des riches, de manière à répondre aux exigences de l’union dans la lutte contre l’ennemi. Ne considérer que l’un de ces aspects et négliger l’autre serait préjudiciable à la résistance au Japon.

TENIR COMPTE DE LA SITUATION D’ENSEMBLE, PENSER EN FONCTION DE LA MAJORITE, TRAVAILLER DE CONCERT AVEC NOS ALLIES

En guidant les masses populaires dans la lutte contre l’ennemi, les communistes doivent tenir compte de la situation d’ensemble, penser en fonction de la majorité et travailler de concert avec leurs alliés. Ils doivent comprendre cette vérité : il est indispensable de subordonner les besoins de la partie à ceux de l’ensemble. Si une proposition correspond seulement à une situation particulière, et non à la situation générale, il faut subordonner la partie au tout. Il en va de même dans le cas inverse : si une proposition ne correspond pas à une situation particulière mais à la situation générale, il faut également subordonner la partie au tout. Voilà ce que veut dire tenir compte de la situation d’ensemble. Les communistes ne doivent jamais se couper de la majorité du peuple, s’en désintéresser et progresser de façon aventureuse à la tête seulement d’une minorité avancée; ils veilleront à établir des liens étroits entre les éléments avancés et la grande masse du peuple. Voilà ce que veut dire penser en fonction de la majorité. Partout où il y a des partis et groupements démocratiques ou des démocrates désireux de coopérer avec nous, les communistes doivent conférer et travailler avec eux. Il est faux de prendre des décisions arbitraires et d’agir d’une manière autoritaire, en ignorant nos alliés. Un bon communiste doit savoir tenir compte de la situation d’ensemble, penser en fonction de la majorité et travailler de concert avec ses alliés. A cet égard, nous avons eu de grandes insuffisances, et il faut nous appliquer à les surmonter.

POLITIQUE DES CADRES

Le Parti communiste chinois est un parti qui dirige une grande lutte révolutionnaire dans une immense nation de plusieurs centaines de millions d’hommes. Il ne saurait remplir sa tâche historique sans avoir un nombre considérable de cadres dirigeants capables et politiquement intègres. Au cours des dix-sept dernières années, notre Parti a formé beaucoup de dirigeants compétents, si bien que nous disposons déjà d’un corps de cadres dans les domaines militaire, politique et culturel, ainsi que pour le travail du Parti et le travail de masse ; l’honneur en revient au Parti aussi bien qu’à la nation. Mais l’armature actuelle ne correspond pas encore aux dimensions de notre lutte et nous devons continuer à former en grand nombre des cadres compétents. Beaucoup d’éléments actifs ont surgi et ne cessent de surgir de la grande lutte du peuple chinois, et notre devoir est de les organiser, de les former, de les entourer de notre sollicitude et de savoir les employer. Les cadres jouent un rôle décisif2dès que la ligne politique est définie. Notre tâche de combat est donc de former selon un plan un grand nombre de nouveaux cadres.

Nous devons nous occuper aussi bien des cadres non communistes que des cadres membres du Parti. Il existe en effet à l’extérieur du Parti nombre de gens capables que celui-ci ne doit pas ignorer. Il faut que chaque communiste se débarrasse de toute attitude hautaine et distante, sache collaborer avec les cadres non communistes, les aide sincèrement, adopte à leur égard une attitude de chaude camaraderie et oriente leur activité vers la grande cause de la résistance au Japon et de la construction nationale ; tel est son devoir.

Sachons juger les cadres. Ne fondons pas notre appréciation seulement sur une courte période ou un fait isolé de la vie d’un cadre, mais considérons l’ensemble de son passé et de son travail. C’est là la méthode principale pour juger d’un cadre.

Sachons employer les cadres. Le devoir d’un dirigeant se ramène essentiellement à trouver des idées et à employer les cadres. Elaborer un plan, prendre une décision, lancer un ordre, donner une directive, etc., c’est “trouver des idées”. Pour faire passer les idées dans la pratique, il faut unir les cadres et les inciter à l’action ; cela s’appelle “employer les cadres”. Tout au long de l’histoire de notre peuple, il a existé deux lignes opposées dans ce domaine : on vous nomme selon votre mérite, ou on vous choisit par favoritisme. La première voie est honnête, la seconde, malhonnête. Dans sa politique des cadres, le Parti communiste adoptera les critères suivants : ferme application de la ligne du Parti, soumission à sa discipline, liaison étroite avec les masses, capacité de travailler en toute indépendance, ardeur à la tâche et désintéressement — c’est là la politique de nomination des cadres selon leur mérite. Elle est à l’opposé de la politique des cadres suivie par Tchang Kouo-tao. Choisissant les cadres par favoritisme, il s’entourait d’hommes à lui pour former un groupe fractionnel, si bien qu’il finit par trahir le Parti et déserta ; c’est là une très sérieuse leçon. Instruits par ce fait et par d’autres leçons semblables que nous offre l’histoire, le Comité central et les dirigeants à tous les échelons ont, dans notre politique des cadres, la haute responsabilité de toujours procéder d’une façon impartiale et honnête et de rejeter toute partialité malhonnête, de manière à renforcer l’unité du Parti.

Sachons prendre soin des cadres. Pour cela, nous avons les moyens suivants : Premièrement, nous devons les orienter, c’est-à-dire que tout en les laissant travailler librement, afin qu’ils osent prendre leurs responsabilités, nous leur donnerons en temps opportun des directives, de sorte qu’ils pourront, guidés par la ligne politique du Parti, faire valoir leur esprit créateur. Deuxièmement, il s’agit d’élever leur niveau, en leur donnant la possibilité d’apprendre, en les éduquant, de sorte qu’ils enrichiront leurs connaissances théoriques et deviendront plus qualifiés. Troisièmement, il faut vérifier leur travail, les aider à faire le bilan de leur expérience, à multiplier leurs succès et à corriger leurs erreurs. Assigner une tâche sans en vérifier l’exécution et n’y porter attention qu’une fois commises des erreurs sérieuses, ce n’est pas là prendre soin des cadres. Quatrièmement, envers les cadres qui ont fait des erreurs, nous devons, en général, user de persuasion pour les aider à se corriger, et ne recourir à la méthode de la lutte qu’envers ceux qui sont coupables de fautes graves et refusent pourtant de se laisser guider. La patience est ici de rigueur. On aurait tort de taxer à la légère les gens d’“opportunisme” ou de “partir en guerre” contre eux inconsidérément. Cinquièmement, il faut venir en aide aux cadres qui ont des difficultés. Lorsqu’ils tombent malades ou ont des soucis matériels, familiaux ou autres, nous devons veiller à leur apporter toute l’aide possible. Voilà la manière de prendre soin des cadres.

LA DISCIPLINE DU PARTI

Après les graves infractions de Tchang Kouo-tao, il est nécessaire de réaffirmer les règles de la discipline du Parti : 1) soumission de l’individu à l’organisation ; 2) soumission de la minorité à la majorité ; 3) soumission de l’échelon inférieur à l’échelon supérieur ; 4) soumission de l’ensemble du Parti au Comité central. Quiconque viole ces règles sape l’unité du Parti. L’expérience montre que certains enfreignent la discipline parce qu’ils ignorent ce qu’est cette discipline, mais que d’autres, comme Tchang Kouo-tao, le font en toute connaissance de cause pour accomplir leurs perfides desseins, en profitant de l’ignorance de nombreux camarades. C’est pourquoi il est nécessaire d’éduquer les membres dans la discipline du Parti, afin que les simples membres l’observent eux-mêmes et veillent à ce que leurs dirigeants s’y soumettent également, et cela pour éviter que le cas de Tchang Kouo-tao ne se renouvelle. Pour normaliser les rapports à l’intérieur du Parti, nous devons, outre les quatre règles les plus importantes réaffirmées ci-dessus, établir un règlement plus détaillé, de façon à unifier l’action des organes dirigeants à tous les échelons.

LA DEMOCRATIE DANS LE PARTI

Dans la grande lutte où il est engagé, le Parti communiste chinois demande à tous ses organes dirigeants, à tous ses membres et cadres de faire preuve d’initiative au plus haut degré, ce qui seul pourra assurer la victoire. Dans la pratique, cette initiative se manifestera dans leur énergie créatrice, le sens des responsabilités, l’ardeur au travail, le courage et l’aptitude à soulever des questions, à exprimer leur opinion, à critiquer les défauts, ainsi que dans le contrôle exercé avec une sollicitude de camarade sur les organismes supérieurs et les cadres dirigeants. Sinon, le terme initiative n’aurait pas de sens. Or, cette initiative se déploie en fonction du degré de démocratie dans la vie du Parti. Elle ne le pourrait pas sans une démocratie suffisante. De même, il n’est possible de former un grand nombre d’hommes capables que si la démocratie règne dans le Parti. Dans notre pays prédomine le système patriarcal propre à la petite production et, de plus, il n’y existe pas encore de vie démocratique à l’échelle nationale.

Cela se reflète dans notre Parti sous forme d’une vie démocratique insuffisante, qui l’empêche de déployer pleinement son initiative et qui entraîne également une démocratie insuffisante au sein du front uni et dans les mouvements de masse. C’est pourquoi le Parti doit éduquer ses membres sur la question de la démocratie, afin qu’ils comprennent ce qu’est la vie démocratique, quels sont les rapports entre la démocratie et le centralisme et comment se pratique le centralisme démocratique. Ainsi seulement nous pourrons étendre effectivement la démocratie au sein du Parti, tout en évitant l’ultra-démocratisme et ce laisser-aller qui détruit la discipline.

Par ailleurs, il faut développer au degré voulu la vie démocratique des organisations du Parti dans notre armée, pour stimuler l’esprit d’initiative des membres du Parti et accroître la capacité combative des troupes. Cependant, la démocratie dans ces organisations-là doit être moins étendue que dans les organisations locales du Parti. Dans les unes comme dans les autres, la démocratie au sein du Parti doit servir à renforcer la discipline et la capacité combative et non à les affaiblir.

Cette extension de la démocratie doit être considérée comme une mesure indispensable pour consolider et développer le Parti, comme une arme importante qui lui permettra de déployer toute son activité dans sa grande lutte, d’être à la hauteur de ses tâches, de créer des forces nouvelles et de sortir victorieux des épreuves de la guerre.

NOTRE PARTI S’EST CONSOLIDE ET A GRANDI DANS LA LUTTE SUR DEUX FRONTS

En dix-sept ans, notre Parti a appris, d’une manière générale, à se servir de l’arme marxiste-léniniste de la lutte idéologique pour combattre les conceptions erronées à l’intérieur du Parti, sur les deux fronts — l’opportunisme de droite et l’opportunisme “de gauche”.

Avant la cinquième session plénière du Comité central issu de son VIe Congrès3, notre Parti a combattu l’opportunisme de droite de Tchen Tou-sieou et l’opportunisme “de gauche” du camarade Li Li-san. Sa victoire dans ces deux luttes lui a fait faire de grands progrès. Après cette session, il a encore connu deux luttes internes d’importance historique, l’une s’est déroulée à la réunion de Tsouenyi et l’autre a abouti à l’exclusion de Tchang Kouo-tao.

La réunion de Tsouenyi a corrigé les graves erreurs de principe, à caractère opportuniste “de gauche”, commises au cours de la lutte contre la cinquième campagne “d’encerclement et d’anéantissement” lancée par le Kuomintang et a renforcé la cohésion du Parti et celle de l’Armée rouge; elle a ainsi permis à notre Comité central et aux forces principales de l’Armée rouge d’accomplir avec succès la Longue Marche, de gagner les positions avancées de la résistance antijaponaise et de mettre en œuvre une politique nouvelle, la politique de front uni national antijaponais. Les réunions de Pasi4 et de Yenan 5, en combattant l’opportunisme de droite de Tchang Kouo-tao (la lutte contre cette ligne débuta à la réunion de Pasi et se termina à celle de Yenan) réussirent à rallier toutes les forces de l’Armée rouge et à renforcer l’unité du Parti pour la résistance héroïque au Japon. Ces deux sortes d’erreurs opportunistes apparurent au cours de la guerre civile révolutionnaire et étaient caractérisées par leur rapport avec la guerre.

Quelles leçons avons-nous tirées de ces deux luttes à l’intérieur du Parti ? Les voici :

1) L’impétuosité gauchiste, qui ne tient aucun compte des conditions subjectives et objectives, compromet sérieusement la guerre révolutionnaire comme d’ailleurs tout mouvement révolutionnaire — elle a été l’une des graves erreurs de principe apparues au cours de notre cinquième contre-campagne et dues à la méconnaissance des particularités de la guerre révolutionnaire en Chine.

2) Quant à l’opportunisme de Tchang Kouo-tao, c’était une tendance de droite dans la guerre révolutionnaire, la combinaison d’une ligne axée sur la retraite avec le militarisme des seigneurs de guerre et l’activité antiparti. La victoire sur cet opportunisme délivra de son emprise la grande masse des cadres et des membres du Parti dans l’Armée rouge du IVe Front, qui avaient au fond des qualités magnifiques et un long passé de luttes héroïques, et leur permit de revenir à la juste ligne du Comité central.

3) L’immense travail d’organisation accompli pendant les dix années de la Guerre révolutionnaire agraire aboutit à des résultats remarquables dans l’édification de l’armée, l’administration civile, le travail de masse et l’édification du Parti. Si les combats héroïques sur le front n’avaient pas été secondés par ce travail d’organisation, nous n’aurions pu soutenir notre lutte acharnée contre Tchiang Kaï-chek. Cependant, au cours de la dernière période de cette guerre, notre politique concernant les cadres et l’organisation comportait de graves erreurs de principe : tendance au sectarisme, abus des sanctions disciplinaires et excès dans la lutte idéologique. Cela résulte du fait que les séquelles de la ligne de Li Li-san n’avaient pu être éliminées et que d’autres fautes politiques de principe avaient été commises à l’époque. Ces erreurs furent elles aussi corrigées à la réunion de Tsouenyi, ce qui permit au Parti de revenir à une juste politique des cadres et à des principes d’organisation justes. Quant à la ligne de Tchang Kouo-tao en matière d’organisation, elle marquait une rupture complète avec tous les principes du Parti ; elle sapait la discipline et allait de l’activité fractionnelle à l’opposition ouverte au Parti, au Comité central et à l’Internationale communiste. Le Comité central fit tout son possible pour mettre fin à l’activité antiparti et aux erreurs criminelles de la ligne de Tchang Kouo-tao, et tenta même de le sauver. Mais comme il refusait obstinément de se corriger et usait de duplicité, et que, par la suite, il trahit le Parti et se jeta dans les bras du Kuomintang, notre Parti dut prendre la ferme décision de prononcer son exclusion. Cette sanction fut approuvée par tout le Parti comme par tous ceux qui étaient fidèles à la cause de la libération nationale. Elle fut confirmée par l’Internationale communiste, qui dénonça Tchang Kouo-tao comme déserteur et renégat.

Ces leçons et ces succès constituent pour nous les prémisses indispensables pour unir tout le Parti, renforcer son unité idéologique et politique ainsi que son unité d’organisation et conduire la Guerre de Résistance à la victoire. Notre Parti s’est consolidé et a grandi dans la lutte sur deux fronts.

NOTRE LUTTE ACTUELLE SUR DEUX FRONTS

Il sera désormais de première importance, dans notre résistance au Japon, de lutter sur le plan politique contre le pessimisme, tendance de droite, tout en ne perdant pas de vue l’impétuosité gauchiste. Dans les questions relatives au front uni, au travail d’organisation du Parti et à l’organisation des masses, nous continuerons à combattre la tendance “de gauche”, c’est-à-dire l’attitude sectaire de la “porte close”, de façon à réaliser la coopération avec tous les partis et groupements politiques partisans de la résistance au Japon, à élargir les rangs du Parti communiste et le mouvement de masse. Mais en même temps, nous ne devons pas négliger le combat contre l’opportunisme de droite, qui n’attache aucune condition à la coopération et à l’élargissement ; autrement, ces derniers en seraient entravés et ne seraient plus qu’une coopération de capitulation et un élargissement sans principe.

La lutte idéologique sur deux fronts doit s’adapter à chaque cas concret ; il ne faut jamais aborder un problème d’une manière subjective, ni laisser subsister la mauvaise habitude d’attribuer sans discernement des étiquettes aux gens.

Dans notre lutte contre les déviations, nous devons nous appliquer sérieusement à combattre la duplicité, dont le plus grand danger est qu’elle peut aboutir à une activité fractionnelle, comme en témoigne la carrière de Tchang Kouo-tao. Agir avec duplicité, c’est se soumettre publiquement et faire de l’opposition en privé, dire oui mais penser le contraire, prononcer de belles paroles en face et se livrer à des intrigues par derrière. Nous ne pouvons renforcer la discipline du Parti sans aiguiser la vigilance des cadres et des membres du Parti à l’égard d’un tel comportement.

L’ETUDE

D’une façon générale, tous les communistes qui ont les aptitudes requises doivent étudier la théorie de Marx, Engels, Lénine et Staline, l’histoire de notre nation ainsi que la situation et les tendances du mouvement actuel ; c’est par leur intermédiaire que se fera l’éducation des camarades dont le niveau culturel est relativement bas. Il importe, en particulier, que les cadres portent une attention toute spéciale à cette étude, et qu’à plus forte raison les membres du Comité central et les cadres supérieurs s’y consacrent avec ardeur. Un parti qui dirige un grand mouvement révolutionnaire ne saurait le mener à la victoire sans théorie révolutionnaire, sans connaissances de l’histoire, sans une compréhension profonde du mouvement dans sa réalité.

La théorie de Marx, Engels, Lénine et Staline a une valeur universelle. Il ne faut pas la considérer comme un dogme, mais comme un guide pour l’action. Il ne faut pas se contenter d’apprendre des termes et des formules, mais étudier le marxisme-léninisme en tant que science de la révolution. Il s’agit non seulement de comprendre les lois générales, qu’ont établies Marx, Engels, Lénine et Staline en se fondant sur leur vaste étude de la vie réelle et de l’expérience de la révolution, il faut aussi étudier la position et la méthode qu’ils adoptèrent pour examiner et résoudre les problèmes. La formation marxiste-léniniste a fait aujourd’hui des progrès dans notre Parti, mais elle est encore loin de s’étendre à tous et d’être suffisamment poussée. Nous avons pour mission de diriger une grande nation de plusieurs centaines de millions d’hommes dans une lutte sans précédent. C’est pourquoi l’étude généralisée et approfondie de la théorie marxiste-léniniste est pour nous une grande tâche qu’il importe d’accomplir de toute urgence et qui ne peut l’être qu’au prix de sérieux efforts. J’espère qu’après cette session du Comité central une émulation pour l’étude apparaîtra dans tout le Parti; on verra alors qui aura véritablement appris quelque chose, qui aura étendu et approfondi ses connaissances. Si, parmi les camarades chargés des principales responsabilités dans le travail de direction, il s’en trouve cent à deux cents à posséder une connaissance systématique et non fragmentaire du marxisme-léninisme, une connaissance réelle et non creuse, la capacité combative de notre Parti sera considérablement accrue et la victoire sur l’impérialisme japonais en sera hâtée.

Une autre tâche nous incombe, c’est d’étudier notre patrimoine historique et d’en faire le bilan dans un esprit critique selon la méthode marxiste. Notre nation a une histoire plusieurs fois millénaire, qui a ses particularités et offre d’immenses trésors. A cet égard, nous ne sommes encore que de simples écoliers. La Chine d’aujourd’hui résulte du développement de la Chine du passé ; abordant l’histoire en marxistes, nous ne devons pas en rompre le fil. Nous devons faire le bilan de tout notre passé, de Confucius à Sun Yat-sen, pour recueillir ce précieux héritage. Cela nous aidera dans une large mesure à diriger le grand mouvement actuel. Les communistes, en tant que marxistes, sont des internationalistes, mais c’est seulement en liant le marxisme aux caractères spécifiques du pays et en lui donnant une forme nationale que nous pourrons l’appliquer dans la vie. La grande force du marxisme-léninisme réside précisément dans sa fusion avec la pratique révolutionnaire concrète de chaque pays. Cela signifie pour le Parti communiste chinois qu’il faut savoir appliquer le marxisme-léninisme en fonction des conditions concrètes de la Chine. Si les communistes chinois, qui sont des membres de notre grande nation et lui appartiennent comme sa chair et son sang, parlaient du marxisme sans tenir compte des particularités de la Chine, ce ne serait qu’un marxisme abstrait et vidé de tout son contenu. Ainsi, la question que tout le Parti doit comprendre et résoudre de toute urgence, c’est d’appliquer le marxisme de manière concrète en Chine, afin qu’il reflète en toutes circonstances les traits spécifiques de notre pays ; en d’autres termes, il s’agit de l’appliquer en tenant compte des particularités de la Chine. Il faut en finir avec le style stéréotypé étranger, passer moins de temps en bavardages creux sur des notions abstraites et mettre le dogmatisme au rancart, pour faire place à un air et à un style chinois, pleins de fraîcheur et de vie, qui plaisent à l’oreille et à la vue des simples gens de chez nous. Séparer le contenu internationaliste de la forme nationale, c’est le propre des gens qui n’entendent rien à l’internationalisme. Quant à nous, nous devons les lier étroitement l’un à l’autre. Les graves erreurs qui existent sur ce point dans nos rangs doivent être soigneusement corrigées.

Quelles sont les particularités du mouvement actuel ? Quelles en sont les lois ? Comment le diriger ? Ce sont là autant de questions pratiques. Aujourd’hui encore, nous ne connaissons ni pleinement l’impérialisme japonais ni parfaitement la Chine. Le mouvement se développe ; du nouveau va surgir devant nous, et le nouveau naît sans cesse. Etudier ce mouvement sous tous ses aspects et dans son évolution, c’est là une grande tâche qui mérite une attention constante. N’est pas marxiste celui qui se refuse à étudier tout cela sérieusement et avec soin.

Notre ennemi dans l’étude, c’est la suffisance ; quiconque veut réellement apprendre doit commencer par s’en débarrasser. “S’instruire sans jamais s’estimer satisfait” et “enseigner sans jamais se lasser”, telle doit être notre attitude.

L’UNITE ET LA VICTOIRE

L’unité interne du Parti communiste chinois est la condition primordiale de l’union de toute la nation pour triompher dans la Guerre de Résistance et édifier une Chine nouvelle. Les dix-sept ans qui ont trempé le Parti communiste chinois lui ont appris de nombreux moyens pour réaliser son unité interne, et il est maintenant bien plus expérimenté. Nous sommes donc en état de former un solide noyau au sein du peuple chinois pour gagner la Guerre de Résistance et édifier une Chine nouvelle. Ces buts, Camarades, nous sommes sûrs de les atteindre, il n’est que de rester unis.

  1. Rapport présenté par le camarade Mao Zedong à la sixième session plénière du Comité central issu du VIe Congrès du Parti. Cette session, qui fut très importante, approuva la ligne du Bureau politique à la tête duquel se trouvait le camarade Mao Zedong. En traitant la question du rôle du Parti communiste chinois dans la guerre nationale, le camarade Mao Zedong aida tous les camarades à comprendre clairement et à accomplir consciencieusement la grande mission historique du Parti, qui était de diriger la Guerre de Résistance. La session décida de poursuivre la politique de front uni antijaponais mais indiqua en même temps qu’il devait y avoir union et lutte au sein de ce front et que la formule “Tout par le front uni” ne convenait pas à la situation de la Chine. Elle condamna ainsi l’esprit d’accommodement dans la question du front uni ; cet aspect du problème fut examiné par le camarade Mao Zedong dans une partie des conclusions qu’il présenta à cette session et qui est intitulée “L’Indépendance et l’autononie au sein du front uni”. Affirmant de plus qu’il était extrêmement important que tout le Parti se consacre à l’organisation de la lutte armée du peuple contre l’envahisseur japonais, la session décida de faire des régions d’opérations militaires et des arrières de l’ennemi le champ d’action principal du Parti. Elle répudia donc les vues erronées de ceux qui mettaient l’espérance de la victoire dans l’armée du Kuomintang et auraient voulu confier le destin du peuple à la lutte légale menée sous la domination réactionnaire du Kuomintang. Ce fut à cette session l’objet d’une autre partie des conclusions du camarade Mao Zedong : “Problèmes de la guerre et de la stratégie”.
  2. Dans son rapport présenté, en janvier 1934, au XVIIe Congrès du Parti communiste (bolchévik) de l’U.R.S.S., Staline disait : “… la ligne politique juste une fois donnée, c’est le travail d’organisation qui décide de tout, y compris du sort de la ligne politique elle-même, de sa réalisation ou de son échec.” Il y posait, d’autre part, la question “du choix judicieux des hommes”. En mai 1935, dans le discours qu’il prononça au Palais du Kremlin à l’occasion de la promotion des élèves des écoles supérieures de l’Armée rouge, il formula et expliqua le mot d’ordre “Les cadres décident de tout”. Dans son rapport présenté en mars 1939 au XVIIIe Congrès du Parti communiste (bolchévik) de l’U.R.S.S., il disait : “Après qu’une ligne politique juste a été établie, vérifiée dans la pratique, les cadres du Parti deviennent la force décisive de la direction dans le Parti et dans l’Etat.”
  3. Il s’agit de la période s’étendant entre la réunion extraordinaire du Bureau politique du Comité central issu du Ve Congrès du Parti communiste chinois, tenue en août 1927, et la cinquième session plénière du Comité central issu du VIe Congrès du Parti, tenue en janvier 1934.
  4. Il s’agit de la réunion du Bureau politique du Comité central du Parti communiste chinois tenue en août 1935 à Pasi, localité située au nord-ouest du chef-lieu de district de Songpan, dans la partie nord-ouest du Setchouan, attenant à la partie sud-est du Kansou. A cette époque, Tchang Kouo-tao, qui était à la tête d’une partie des forces de l’Armée rouge, rompit avec le Comité central du Parti, désobéit à ses ordres et tenta de saper sa direction. Le Comité central décida au cours de la réunion de quitter cette zone dangereuse pour gagner le Chensi du Nord avec les forces de l’Armée rouge qui lui étaient restées fidèles. Quant à Tchang Kouo-tao, il conduisit les unités de l’Armée rouge qu’il avait trompées vers le sud, dans les régions de Tientsiuan, de Louchan, du Grand et du Petit Kintchouan et d’Apa, où il constitua un pseudo-Comité central, trahissant ainsi ouvertement le Parti.
  5. Il s’agit de la réunion élargie du Bureau politique du Comité central du Parti communiste chinois, tenue à Yenan en avril 1937. Avant cette réunion, un grand nombre de cadres et de combattants des unités de l’Armée rouge conduites par Tchang Kouo-tao, ayant compris que celui-ci les trompait, avaient fait mouvement vers le nord en direction de la région frontière du Chensi-Kansou. Mais, en cours de route, une partie de ces hommes, sur des ordres erronés, bifurquèrent vers l’ouest, en direction de la région de Kantcheou-Liangtcheou-Soutcheou, province du Kansou ; la plupart d’entre eux furent exterminés par l’ennemi ; le reste atteignit le Sinkiang et ne regagna que plus tard la région frontière du Chensi-Kansou. L’autre partie, qui avait depuis longtemps atteint la région frontière du Chensi-Kansou, fit jonction avec l’Armée rouge centrale. Tchang Kouo-tao lui-même vint dans le Chensi du Nord et prit part à la réunion de Yenan. Par une analyse systématique et concluante, la réunion condamna son opportunisme et ses agissements antiparti. Tchang Kouo-tao feignit de souscrire à la décision du Parti, mais en fait il se préparait à le trahir définitivement.

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