Publié dans Pékin-Information n°5 le 1er février 1971
Depuis 1949, l’année qui a vu naître la République populaire de Chine, trois grandes luttes de principe se sont déroulées sur le front philosophique en Chine, à savoir la lutte sur la question de l’infrastructure économique et de la superstructure, la lutte sur la question de savoir s’il y a identité entre la pensée et l’être, et la lutte entre le concept « un se divise en deux » et le sophisme « deux fusionnent en un ».
Ces luttes ont été successivement provoquées par le renégat Yang Hsien-tchen, à l’instigation secrète de Liou Chao-chi, ce renégat, agent de l’ennemi et traître à la classe ouvrière, aux moments critiques de la lutte entre les deux classes, les deux voies et les deux lignes. Il s’agissait de luttes acharnées opposant le matérialisme dialectique et le matérialisme historique à l’idéalisme et à la métaphysique, et d’une manifestation de la lutte de classes aiguë qui se déroulait dans le domaine· philosophique à l’intérieur du pays comme à l’étranger.
Dans le Rapport présenté à la deuxième session plénière du Comité central issu du VIIe Congrès du Parti communiste chinois, notre grand dirigeant, le président Mao, a déjà souligné qu’après la victoire à l’échelle nationale, la contradiction fondamentale dans la société chinoise serait « la contradiction entre la classe ouvrière et la bourgeoisie » et a insisté sur la nécessité de continuer la révolution, de renforcer la dictature démocratique populaire, c’est-à-dire la dictature du prolétariat, et de « faire de la Chine un grand Etat socialiste ».
Vers la fin de 1952, le président Mao a encore formulé la ligne générale pour la période de transition : la réalisation graduelle de l’industrialisation socialiste et l’achèvement graduel de la transformation socialiste de l’agriculture, de l’artisanat et de l’industrie et du commerce capitalistes.
Prenant le contre-pied, Liou Chao-chi s’opposa ouvertement à l’esprit de la deuxième session plénière du Comité central issu du VIIe Congrès du Parti. Il se démena pour colporter le sophisme dit « l’exploitation a ses mérites », et préconisa le développement du capitalisme.
Après la libération nationale, Liou Chao-chi s’opposa sans retenue aucune à la ligne générale du Parti pour la période de transition, en brandissant le drapeau en lambeaux de la « théorie des forces productives » et en avançant le sinistre programme de « coopération entre les cinq secteurs de l’économie » (Les cinq secteurs de l’économie étaient l’économie d’Etat, l’économie coopérative, l’économie individuelle des paysans et des artisans, l’économie capitaliste privée et l’économie capitaliste d’Etat.) pour consolider le système politique de la démocratie nouvelle » qui visait à développer le capitalisme. Il se rendit en personne à l’Institut marxiste-léniniste, contrôlé par lui et Yang Hsien-tchen, pour y colporter sa camelote.
Au moment où la lutte se déroulait avec âpreté entre la ligne révolutionnaire prolétarienne du président Mao et la ligne révisionniste contre-révolutionnaire de Liou Chao-chi, le renégat Yang Hsien-tchen, sur l’ordre de celui-ci, se cassa la tête pour inventer la prétendue théorie de la « base économique composite », provoquant ainsi la première grande lutte.
Yang Hsien-tchen prétendait que durant la période de transition, l’infrastructure économique était d’une « nature composite », « renfermant les éléments de l’économie socialiste et ceux de l’économie capitaliste » qui « peuvent faire des progrès parallèles et simultanés ». Il disait encore que la superstructure du socialisme devait sans discrimination « servir l’ensemble de la base économique », dont le secteur capitaliste de l’économie, et « aussi la bourgeoisie ». Telle était la théorie de la « base économique composite » de triste notoriété.
En avançant ces absurdités réactionnaires, Yang Hsien-tchen niait complètement le fait que l’économie socialiste et l’économie capitaliste sont diamétralement opposées et luttent entre elles. Il niait la nature de classe de la superstructure et cherchait à réaliser la collaboration générale de classe et la capitulation de classe dans tous les domaines, de la base économique à la superstructure. Son but était de transformer la nature de la dictature du prolétariat dans notre pays, de s’opposer à l’établissement d’une base économique socialiste et de perpétuer l’existence et le développement du capitalisme en Chine.
La théorie de la «base économique composite» n’est qu’une variante de la théorie des « forces productives » que les anciens et nouveaux révisionnistes, en Chine et dans d’autres pays, tiennent pour sacrée depuis des dizaines d’années. Selon cette théorie, la Chine ne doit pas procéder à la transformation socialiste de la propriété privée des moyens de production et ne peut s’acheminer vers le socialisme, mais seulement permettre au secteur capitaliste de l’économie de se multiplier librement, car les forces productives en Chine sont encore arriérées et le capitalisme n’est pas développé.
Aussitôt qu’il eut lancé son sophisme réactionnaire, Yang Hsien-tchen s’attira une cuisante riposte du prolétariat. Ne se résignant pas à sa défaite, il propagea en 1955 sa « base économique composite » de façon plus systématique que jamais. Le soutenant ouvertement, Liou Chao-chi déclarait : « Vous avez raison ! », ajoutant que le capitalisme privé « est une partie de la base (durant la période de transition) ».
Notre grand dirigeant, le président Mao, critiqua sévèrement le programme réactionnaire de « coopération entre les cinq secteurs de l’économie pour consolider le système politique de démocratie nouvelle » énoncé par Liou Chao-chi, soulignant que l’essence de ce programme réactionnaire était le développement du capitalisme.
A la lumière de l’invincible pensée-maotsétoung, la transformation socialiste de la propriété des moyens de production fut réalisée pour l’essentiel en 1956 et la ligne générale du Parti pour la période de transition fut appliquée avec succès. La théorie de la «base économique composite» de Yang Hsien-tchen fit non seulement faillite sur le plan théorique mais fut complètement Infirmée par la pratique révolutionnaire.
En 1958, le président Mao formula la ligne générale pour « édifier le socialisme selon les principes : déployer tous ses efforts ; aller toujours de l’avant ; quantité, rapidité, qualité et économie », « Jamais les masses n’ont été aussi enthousiastes, jamais leur combativité et leur moral aussi élevés. » Les masses populaires donnèrent libre cours à leur initiative et à leur esprit créateur révolutionnaire, créant une situation nouvelle − le grand bond en avant dans l’édification du socialisme, et établissant les communes populaires de grande importance historique.
C’est alors que Liou Chao-chi et consorts entrèrent en scène et attaquèrent furieusement la ligne générale, le grand bond en avant et la commune populaire et calomnièrent les mouvements révolutionnaires de masse. Se conformant aux ordres de Liou Chao-chi, Yang Hsien-tchen provoqua une nouvelle bataille dans le domaine de la philosophie en élaborant la théorie selon laquelle « il n’y a pas d’identité entre la pensée et l’être ».
Il déclara arbitrairement : « L’identité entre la pensée et l’être est une proposition idéaliste », « l’identité entre la pensée et l’être » et « l’identité dialectique » ne sont pas la même chose, mais appartiennent à « deux catégories différentes ».
Déformant avec perfidie le marxisme-léninisme, il tenta de mettre l’identité entre la pensée et l’être en opposition avec la théorie matérialiste de réflexion, et prétendit qu’en ce qui concerne la question du rapport entre la pensée et l’être, « le matérialisme utilise la théorie de réflexion pour la résoudre, tandis que l’idéalisme la résous au moyen de l’identité ».
La dialectique matérialiste nous enseigne que la loi de l’unité des contraires est universelle. L’identité des contraires, c’est-à-dire leur conditionnement mutuel et leur transformation réciproque, est sans aucun doute également applicable au rapport entre la pensée et l’être. En niant l’identité entre la pensée et l’être, Yang Hsien-tchen nie que les deux aspects opposés de la contradiction entre la pensée et l’être dépendent l’un de l’autre et peuvent se convertir l’un en l’autre dans des conditions données. Si l’affirmation de Yang Hsien-tchen était vraie, la loi de l’unité des contraires comme l’enseigne la dialectique ne serait pas universelle.
Yang Hsien-tchen mettait la pensée et l’être en opposition absolue. Il s’opposait au rôle dynamique de la théorie révolutionnaire ainsi qu’au mouvement révolutionnaire de masse. Il exagérait les aspects non essentiels et secondaires du mouvement révolutionnaire de masse jusqu’à l’absurdité,
Il concentrait son attaque sur un point au mépris de tout le reste. Il fermait complètement les yeux sur l’essence et les aspects principaux du mouvement révolutionnaire de masse, faisant passer sans scrupules ses impressions subjectives contre-révolutionnaires pour la réalité objective dans la vaine tentative de renverser la dictature du prolétariat et restaurer le capitalisme. C’est là de l’idéalisme subjectif pur et simple.
En niant l’identité dialectique entre la pensée et l’être ; Yang Hsien-tchen s’opposait, en fin de compte, à ce que les masses s’arment de la pensée-maotsèroung et utilisent celle-ci pour transformer activement te monde. En d’autres termes, il tentait de transformer le monde par la conception réactionnaire du monde de la bourgeoisie. C’est précisément cette théorie réactionnaire de Yang Hsien-tchen qui a servi de base théorique à la philosophie compradore de servilité devant l’étranger et à l’« escargotisme », camelote colportée par Liou Chao-chi. En 1958, le président Mao a nettement indiqué l’essence réactionnaire de ce sophisme de Yang Hsien-tchen.
En 1963, le président Mao a écrit le célèbre article D’où viennent les idées justes ? Il y expose de façon pénétrante la grande vérité que « la matière se transforme en esprit et l’esprit en matière », développe de manière créatrice la théorie marxiste de la connaissance et critique à fond l’idéalisme et la métaphysique bourgeois de Liou Chao-chi, Yang Hsien-tchen et consorts, et fait un résumé des plus scientifique de la lutte centrée sur la question de l’identité entre la pensée et l’être.
En 1964, Yang Hsien-tchen, sur l’ordre de Liou Chao-chi, inventa la théorie réactionnaire dite « deux fusionnent en un » en opposition flagrante avec la dialectique révolutionnaire du président Mao « un se divise en deux ». Ce qui donna lieu à une lutte de plus grande envergure encore.
Guidé par la grande théorie du président Mao sur la continuation de la révolution sous la dictature du prolétariat, le peuple chinois lança cette année-là un mouvement d’éducation socialiste dans le pays et s’engagea dans une polémique ouverte avec le révisionnisme soviétique. Formulée à ce moment-là, la théorie réactionnaire « deux fusionnent en un » répondait précisément aux besoins contre-révolutionnaires des impérialistes, révisionnistes et réactionnaires, et de leurs laquais, Liou Chao-chi et consorts.
Le président Mao a indiqué : « Toute chose se divise invariablement en deux. » « Dans la société humaine comme dans la nature, un tout se divise toujours en parties, seulement le contenu et la forme varient selon les conditions concrètes. » Le concept du président Mao dit « un se divise en deux » est la généralisation la plus pénétrante, la plus concise et la plus profonde de la loi de l’unité des contraires ; c’est un grand développement de la dialectique matérialiste.
Reconnaître ce concept signifie reconnaître l’existence, dans la société socialiste, des classes, des contradictions de classes et de la lutte de classes, de la lutte entre la voie socialiste et la voie capitaliste, du danger d’une restauration du capitalisme et de la menace d’agression et de subversion de la part de l’impérialisme et du révisionnisme moderne. Pour résoudre ces contradictions, il est indispensable de continuer la révolution sous la dictature du prolétariat.
Cependant, la théorie réactionnaire « deux fusionnent en un » prône qu’« en toute chose la tendance est à « la fusion de deux en un » », que l’identité des contraires signifie que les deux contraires sont « indivisiblement liés » et que l’étude de cette identité tient dans la recherche d’un « terrain commun » et d’« exigences communes ».
Ce sophisme réactionnaire vise à réconcilier les contradictions, à liquider la-lutte, à nier la transformation et à s’opposer à la révolution. C’est de la métaphysique et de l’idéalisme bourgeois à cent pour cent. Dans son essence, il vise à fusionner le prolétariat et la bourgeoisie, la révolution et la contre-révolution ; il s’oppose à la continuation de la révolution sous la dictature du prolétariat et tente de restaurer le capitalisme. C’est la base de la théorie de « l’extinction de la lutte de classes » formulée par Lieu Chao-chi.
Dès son apparition, la théorie « deux fusionnent en un » a reçu des coups écrasants du quartier général du prolétariat et des masses révolutionnaires. Le président Mao en personne a dirigé la lutte au cours de la critique de cette théorie révisionniste et a indiqué de façon pénétrante que l’essence de celle-ci était la réconciliation de classe, scellant ainsi le destin de cette théorie réactionnaire.
Les trois grandes luttes sur le front philosophique montrent que l’affrontement dans ce domaine reflète toujours la lutte de classes et la lutte entre les deux lignes. Il sert la lutte de classes et la lutte entre les deux lignes ; nous ne devons pas l’envisager simplement comme une « controverse académique ». Liou Chao-chi, Yang Hsien-tchen et compagnie ont attaqué avec frénésie le matérialisme dialectique et le matérialisme historique, propagé l’idéalisme et la métaphysique réactionnaires et provoqué des luttes successives.
Tout cela dans la vaine tentative d’ébranler la base philosophique de la ligne révolutionnaire prolétarienne du président Mao et de donner une « base » théorique à la ligne révisionniste contre-révolutionnaire destinée à restaurer le capitalisme. La doctrine philosophique du président Mao est apparue et s’est développée au cours de la lutte prolongée, à la fois contre la ligne opportuniste « de gauche » et la ligne opportuniste de droite au sein du Parti, et contre les tendances révisionnistes internationales ; elle est le résumé le plus scientifique et le plus juste de la lutte entre les deux lignes.
Les trois grandes luttes sur le front philosophique nous montrent également que la lutte entre les deux lignes est, en dernière analyse, la lutte entre les deux conceptions du monde. La conception du monde d’un individu détermine la ligne qu’il défend et applique. Si Liou Chao-chi, Yang Hsien-tchen et consorts ont colporté la ligne révisionniste contre-révolutionnaire, la cause en est leur conception du monde, la conception du monde des renégats, leur idéalisme et leur métaphysique bourgeois.
Pour défendre et appliquer consciemment la ligne révolutionnaire du président Mao, nous devons étudier consciencieusement la doctrine philosophique du président Mao, utiliser le matérialisme dialectique et le matérialisme historique pour vaincre l’idéalisme et la métaphysique dans notre esprit, et transformer effectivement notre conception du monde. Nous devons apprendre à discerner le véritable marxisme du faux, et la ligne juste d’une ligne erronée.
Les trois luttes principales dans le domaine de la philosophie se sont toutes terminées par d’éclatantes victoires de la doctrine philosophique du président Mao. Mais la lutte de classes n’est pas terminée.
La lutte entre le matérialisme et l’idéalisme, entre la dialectique et la métaphysique se poursuivra indéfiniment. Nous devons critiquer à fond et discréditer complètement leurs sophismes philosophiques réactionnaires et faire en sorte que la brillante doctrine philosophique du président Mao illumine à jamais la voie de notre avance victorieuse.