La fin de la résolution du PCUS sur « l’affaire Beria » se situe dans le prolongement logique des autres points. Ceux-ci avaient souligné l’alliance de Georgi Malenkov (point 3) et de Nikita Khrouchtchev (point 4), autour du gouvernement et de la clique dirigeante du Parti respectivement, puis dénoncé Lavrenti Beria comme chef de l’appareil de sécurité d’État de l’URSS.

La dernière partie de la résolution explique donc que l’appareil de sécurité d’État de l’URSS doit se soumettre au Parti et qu’il s’agit désormais de se concentrer sur le développement des forces productives.

Lavrenti Pavlovich Beria

Lavrenti Pavlovich Beria

En filigrane, il y a une dénonciation de Staline, mais sur le plan formel cela n’est pas assumé, puisque cela passe par la dénonciation de Beria et de l’appareil de sécurité d’État.

« 7. La session plénière du Comité central du Parti communiste de l’Union soviétique décide :

a) D’approuver pleinement les mesures décisives prises en temps utile par le Présidium du Comité central du PCUS afin d’éliminer les actions criminelles anti-Parti et anti-État de Béria comme seules justes.

b) Pour les actes de trahison visant à saper l’État soviétique, expulser L. Beria en tant qu’ennemi du parti et du peuple soviétique du rang des membres du Parti Communiste de l’Union soviétique, le faire juger (…).

Notre parti doit tirer les leçons politiques de l’affaire Beria et en formuler les conclusions nécessaires pour ses activités futures.

Premièrement. Il est nécessaire de renforcer la direction du Parti à tous les niveaux du parti et de l’appareil d’État. Éliminer les anomalies graves qui se sont développées ces dernières années dans la vie de parti et les méthodes de direction du parti.

La tâche consiste à assurer la mise en œuvre exacte des principes de la direction du Parti élaborés par Lénine et des normes de vie du Parti, le strict respect des exigences de la Charte du PCUS sur le calendrier de la convocation des congrès du parti, des plénières du Comité central et du travail régulier de tous les organismes centraux et locaux du Parti.

Le principe suprême de la direction partidaire dans notre Parti est la direction collective.

Seule l’expérience politique collective, la sagesse collective du Comité central, fondée sur la base scientifique de la théorie marxiste-léniniste, garantit la justesse de la direction du Parti et du pays, l’unité et la cohésion inébranlables du Parti et la construction réussie du communisme dans notre pays. La tâche consiste à observer strictement les principes de la direction collective dans tous les organes du Parti.

Il est nécessaire de contrôler régulièrement le travail de toutes les organisations et de tous les départements afin de mettre fin au travail incontrôlé de tout employé, quel que soit son poste, sachant que la direction partidaire de toutes les organisations est la condition principale de la réussite de leur travail.

Et inversement, le retrait du contrôle du parti conduit inévitablement à un échec du travail, à sa corruption.

Deuxièmement. Il est nécessaire de remédier à la mauvaise situation qui s’est produite au fil des années, lorsque le ministère de l’Intérieur a effectivement été perdu du contrôle du Parti.

Une des raisons pour lesquelles les tentatives aventuristes, anti-parti et anti-soviétiques de Beria de placer le ministère de l’Intérieur au-dessus du Parti et du gouvernement se sont avérées possibles est que des rapports incorrects et anormaux s’étaient développés entre le Parti et les organes du ministère de l’Intérieur.

Le ministère de l’Intérieur est devenu arbitraire dans le système de l’État socialiste.

En fait, au cours des dernières années, le contrôle effectif et la direction collective du parti sur les organes du Ministère de l’intérieur ont été perdus.

Tout cela a permis à divers carriéristes et aventuriers ennemis du Parti qui se rendaient au ministère des affaires intérieures d’essayer d’utiliser son appareil pour terroriser, intimider et discréditer les cadres honnêtes du Parti et de l’État soviétique voués au communisme.

De plus, il s’est avéré que les éléments hostiles et carriéristes de l’appareil du ministère des affaires intérieures ont tenté de saper et de discréditer les cadres dirigeants du Parti, y compris ses personnalités.

Les organisations du parti sont tenues de contrôler systématiquement et en permanence toutes les activités des organes du ministère de l’Intérieur dans le centre et dans les localités (…).

Troisièmement. La vigilance révolutionnaire des communistes et de tous les travailleurs doit être renforcée de toutes les manières dans l’ensemble du travail des organisations du parti et des organisations soviétiques. Il faut se rappeler et ne jamais oublier l’environnement capitaliste, qui envoie et enverra parmi nous ses agents pour des activités subversives (…).

Quatrièmement. La force et l’invincibilité du Parti communiste résident dans son lien inextricable avec le peuple.

Les organisations du parti sont obligées de renforcer et d’élargir constamment les rapports du parti avec les masses, de prendre en compte les revendications des travailleurs et de manifester le souci quotidien d’améliorer le bien-être matériel des travailleurs, des agriculteurs, de l’intelligentsia et de tout le peuple soviétique, tout en veillant au respect de ses intérêts.

Cinquièmement. Le devoir sacré de notre parti tout entier est la consolidation de l’amitié indestructible des peuples de l’URSS, le renforcement de l’État socialiste multinational, l’éducation du peuple soviétique dans l’esprit de l’internationalisme prolétarien et la lutte décisive contre toutes les manifestations du nationalisme bourgeois. Il est nécessaire d’éliminer les conséquences des destructions de Beria dans le domaine des relations nationales.

Sixièmement. Le système socialiste offre d’énormes avantages et possibilités pour une nouvelle et encore plus puissante montée en puissance de notre économie et de notre culture et pour une nouvelle augmentation du bien-être matériel de la population. Nous disposons de ressources naturelles inépuisables, d’équipements performants de première classe dans l’industrie et l’agriculture, d’un personnel hautement qualifié composé de travailleurs et de spécialistes.

Mais il serait faux d’oublier que nous avons également des tâches économiques urgentes non résolues, en particulier pour le développement de l’agriculture (élevage, culture de légumes, etc.). Nous avons toujours des difficultés de croissance bien connues liées à la résolution de la tâche gigantesque consistant à satisfaire au mieux les besoins matériels et culturels sans cesse croissants des travailleurs.

Les organisations de partis, soviétiques, syndicales et du Komsomol doivent mobiliser et organiser les forces créatrices du peuple afin de tirer pleinement parti de nos réserves et de la possibilité de résoudre toutes ces tâches, de mener à bien et de dépasser le plan de développement quinquennal de l’URSS, telles que définies par le XIXe Congrès du parti.

Septièmement. Les intérêts vitaux du parti exigent une amélioration significative de l’ensemble de la cause de la propagande partidaire et du travail politique et éducatif parmi les masses.

Il est impératif que les communistes étudient la théorie marxiste-léniniste, non pas dogmatiquement, mais qu’ils comprennent la nature créatrice du marxisme-léninisme et n’apprennent pas des formulations et des citations individuelles, mais l’essence d’un enseignement révolutionnaire mondial de Marx – Engels – Lénine – Staline qui transforme tout.

Notre propagande doit éduquer les communistes et le peuple tout entier, dans un esprit de confiance, à l’invincibilité de la grande cause du communisme, dans l’esprit de dévouement désintéressé pour notre parti et la patrie socialiste. »


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