Lorsque le révisionnisme a triomphé dans les rangs du Parti Communiste d’Espagne, des révolutionnaires en sont sortis pour fonder, en 1964, le Partido Comunista de España (marxista-leninista), c’est-à-dire le Parti Communiste d’Espagne (marxiste-léniniste).
Le PCE ayant basculé dans le révisionnisme avait dès 1956 abandonné la lutte armée anti-franquiste au nom d’une « politique de réconciliation nationale » ; le P.C.E.(m-l) s’appuyait quant à lui sur la critique du révisionnisme soviétique effectué par la Chine et l’Albanie.
Cela signifie que le P.C.E.(m-l) naît directement dans la clandestinité, face au fascisme espagnol. En Octobre 1964, les représentants de quatre groupes anti-révisionnistes se réunirent en Suisse, avant qu’en novembre à Paris au théâtre de l’Alhambra une trentaine de délégués débattent de la fondation du Parti et élisent un Comité Central, qui se réunit pour la première fois en décembre dans un garage à Bruxelles.
L’existence d’une organisation clandestine face au fascisme est évidemment difficile et le P.C.E.(m-l) connut des moments difficiles. En mars 1965, Ricardo Gualino fut par exemple grièvement blessé à la bouche par un tir lors d’une arrestation alors qu’il menait une action de propagande, alors qu’en avril de la même année José Delgado Guerrero “Acero”, 25 ans, meurt suite à la torture. En novembre 1967, cinq membres du P.C.E.(m-l) sont condamnés à 26 années de prison.
Toutefois, malgré quelques exclusions et des arrestations en Espagne (en décembre 1964 et en avril 1965 notamment, et même un démantèlement complet en 1968), le P.C.E.(m-l) put se développer de manière assez profonde, dans une période d’intense lutte de classes, alors qu’en 1969 l’état d’urgence avait été proclamé.
Ainsi, lors de la visite du président américain Richard Nixon, en 1970, le P.C.E.(m-l) put organiser des rassemblements à Madrid (avec 24 équipes de propagande), Valence, Murcie, Bilbao et Saint-Sébastien ; entre 20 000 et 100 000 personnes se mettent en grève à son initiative la même année pour la libération des prisonniers politiques.
La ligne du P.C.E.(m-l), exprimée dans son organe Vanguardia Obrera (Avant-garde Ouvrière), était la suivante : le régime espagnol est de type fasciste et sous domination de l’impérialisme américain ; l’objectif est la Démocratie Populaire sous la forme de la République populaire et fédérale.
Les masses devant être unies et armées dans une Armée populaire, le processus révolutionnaire intégrant la petite-bourgeoisie et des secteurs de la bourgeoisie et devant être prêt à faire face à une intervention américaine.
Le P.C.E.(m-l) travailla donc à la constitution d’un front, dont le premier pas fut l’alliance avec le Frente Español de Liberación Nacional (FELN), une organisation républicaine fondée en 1963 par le socialiste Julio Álvarez del Vayo, ministre des Affaires étrangères du gouvernement républicain du 4 septembre 1936 au 28 mars 1939.
Lorsque la Catalogne tomba lors de la guerre civile, Julio Álvarez del Vayo revint dans la zone républicaine depuis la France, participant jusqu’à la dernière minute à la guerre civile.
Le FELN visait la réactivation des maquis pour redémarrer la lutte armée anti-franquiste ; il mena initialement lui-même de multiples actions armées, qui se terminèrent néanmoins avec l’arrestation en juin 1964 d’Andrés Ruiz Márquez.
Le régime espagnol parvenait toutefois à cantonner la résistance dans l’isolement, évitant de parler tant de sa réalité que de ses objectifs.
Aussi, le P.C.E.(m-l), le FELN et le groupe Vanguardia socialista, rejoint ensuite par Fracción marxista-leninista del Movimiento Comunista de España, fondèrent, dans l’appartement parisien de l’écrivain Arthur Miller, en janvier 1971, l’embryon du Frente Revolucionario Antifascista y Patriota (F.R.A.P.), qui sera fondé officiellement en novembre 1973.
Dès janvier, un comité pro-F.R.A.P. existe à Madrid, en février en Catalogne et dans la région de Valence, alors que suivent l’Andalousie, les Asturies, pratiquemet toute l’Espagne, mais aussi la France, l’Allemagne (avec l’appui massif du KPD/ML), de la Suède, de la Suisse, de la Belgique, de la Hollande, de l’Italie et du Canada.
L’impact du F.R.A.P. est tout à fait net et lorsqu’en juillet 1975 les Juventudes Socialistas du PSOE tiennent leur congrès illégal à Lisbonne, le représentant de la J.C.E.(m-l), prenant la parole au nom du F.R.A.P., est accueilli très chaleureusement. La ligne était, dans le prolongement de la guerre d’Espagne, celle de l’alliance des progressistes, l’avancée dans l’esprit de fusion entre communistes et socialistes de gauche. Julio Álvarez del Vayo fut d’ailleurs le dirigeant historique du F.R.A.P., façonnant son identité.
Les objectifs de ce Front Révolutionnaire Antifasciste et Patriote, formellement un comité de coordination pour sa fondation pour la période 1971-1973 – étaient le renversement du régime et la suppression de la présence des bases américaines dans le pays, le rétablissement des libertés, l’instauration de droits pour les minorités nationales dans le cadre d’une république populaire et fédérale, avec une armée populaire.
Le pays était considéré comme dominé par une oligarchie, dont les biens devaient être nationalisés, tout comme les possessions des monopoles étrangers, alors qu’une réforme agraire devait être mise en place, brisant les grands propriétaires terriens.
Les organisations de masses du P.C.E.(m-l) se mirent directement au service du F.R.A.P., à savoir l’Oposición Sindical Obrera (Opposition Syndicale Ouvrière, fondée clandestinement dans les années 1950 par le PCE), la Federación Universitaria Democrática Española (Fédération Universaire Démocratique Espagnole), la Unión Popular de Mujeres (Union Populaire des Femmes), les Comisiones de Barrio (Commissions de Quartier), la Federación de Estudiantes Demócratas de Enseñanza Media (Fédération des Etudiants Démocrates de l’Enseignement intermédiaire), la Unión Popular de Profesores Demócratas (Union Populaire des Professeurs Démocrates), les Agrupaciones de Jóvenes Comunistas (marxistas-leninistas) (Regroupement des jeunes communistes marxistes-léninistes), ainsi que l’Unión Popular de Artistas (Union Populaire des Artistes) dont l’organe était Viento del pueblo.
Lorsque le P.C.E.(m-l) tint son premier congrès, en Italie, en avril 1973, il affirma que ses propres objectifs se conjuguaient à ceux du F.R.A.P., contre le « yankee-fascisme ».
Le F.R.A.P. était un organisme généré, devant servir de déclencheur aux luttes populaires contre le régime.
La ligne de masses fut correcte, puisque le F.R.A.P. fut en mesure d’agglomérer toute l’aire populaire antagonique. Le 16 septembre 1970, 200 membres du F.R.A.P. parcoururent l’artère centrale de Madrid, brisant les vitrines des banques.
Le 1er mai 1971 furent organisés des cortèges en plein centre de Valence et de Barcelone, à Séville, ainsi qu’en plein de centre de Madrid, où les manifestants étant unis de pierres, de bâtons et de barres de fer, avec des infirmeries étant préparées en vue de l’affrontement. Celui-ci fut effectivement violent, de nombreux policiers étant blessés, avec aussi un inspecteur de la police secrète tué d’un coup de couteau.
Lors de la répression très violente et généralisant la torture, Cipriano Martos Jiménez meurt sous celle-ci, alors qu’on lui a fait boire le contenu d’un cocktail Molotov. Le F.R.A.P. parvient toutefois à diffuser son programme et à se structurer de manière significative. En plus des multiples rassemblements annuels et illégaux du 1er mai, le F.R.A.P. organisa également un rassemblement de 10 000 personnes le 2 mai 1973, à l’occasion de l’anniversaire du soulèvement national anti-napoléonien.
Toutefois, la répression était terrible et son ampleur ne permettait plus de rester sur le terrain des coups de force violents. Ainsi, lorsque le F.R.A.P. organisa le 11 février 1973 un rassemblement pour le Vietnam, la police tire sur la foule des 2000 manifestants, blessant grièvement cinq personnes.
A cela s’ajoutait la formation par le Parti Communiste d’Espagne devenu révisionniste d’une Junta Democrática de España, en juillet 1974, tentant de capter l’opposition légaliste au fascisme espagnol. Les socialistes du PSOE oeuvraient également de leur côté à ce qu’ils considéraient être une convergence devant faire évoluer le régime.
Le P.C.E.(m-l) lança la formation de Comités de Unidad Popular (Comités d’Unité Populaire), alors que le F.R.A.P. se lança dans la lutte armée au moyen de « groupes de combat » s’appropriant des armes, cambriolant des banques, attaquant des entreprises en soutien aux grèves, ainsi que des locaux institutionnels.
Trois policiers furent tués au total lors de ces multiples opérations, le régime appliquant de son côté en septembre 1975 la peine de mort contre José Humberto Baena Alonso, José Luis Sánchez Bravo et Ramón García Sanz, exécutés en même temps que les militants d’ETA politico-militaire Juan Paredes Manot (Txiki) et Ángel Otaegui.
Ce furent les dernières condamnations à mort du régime, Francisco Franco mourant peu après, et elles provoquèrent une onde de choc en Espagne et en Europe de l’Ouest, avec une vaste solidarité. En France, 50 000 personnes défilèrent, l’idéologie du F.R.A.P. étant très présente dans la dynamique.
Le F.R.A.P. était alors en première ligne du combat anti-franquiste ; avec 49 personnes condamnées en 1975-1976, c’est lui qui subit le plus les condamnations, juste derrière ETA.
Le F.R.A.P. était toutefois dans une situation stratégique très compliquée, due au positionnement du P.C.E.(m-l). A la troisième conférence élargie du Comité Central, en 1975, le P.C.E.(m-l) exprime ouvertement sa volonté de trouver une voie pour généraliser la lutte armée, pour que les masses se saisissent de la démarche de résistance et que soit ici ouverte la phase de la guerre populaire.
A côté de « F.R.A.P., F.R.A.P., F.R.A.P., Republica Popular », le slogan du F.R.A.P. est d’ailleurs « F.R.A.P., F.R.A.P., F.R.A.P., Guerra Popular » et le P.C.E.(m-l) avait formulé dès 1967, lors de la seconde conférence de son Comité Central, la considération que la « guerre populaire » faisait partie de sa ligne politique.
On y lit notamment :
« En Espagne, la dictature de l’oligarchie pro-impérialiste s’exerce de la manière la plus violente, à travers l’État yankee-franquiste, qui s’appuie sur un monstrueux appareil terroriste (armée, garde civile, police armée, Brigada Político Social [la police secrète], groupes de la réaction, etc.).
Au moyen de cet Etat, l’impérialisme et l’oligarchie exercent la plus impitoyable répression sur le peuple, persécutant de manière sanguinaire toute action de lutte de la part des masses.
La lutte armée révolutionnaire surgit au sein du peuple travailleur uniquement comme résultat d’une agitation et d’une propagande politique tenaces.
Ce n’est qu’au moyen d’un travail de propagande des organisations d’avant-garde, fondamentalement du Parti Communiste d’Espagne (m-l), que les masses peuvent être idéologiquement en mesure de comprendre la nécessité de se soulever en armes contre la dictature yankee-franquiste.
La lutte armée ne peut pas surgir ni se développer isolée de la lutte des masses, mais seulement en étroite liaison avec le mouvement de masse ouvrier et paysan.
Des formes initiales (grèves, manifestations), il faut passer graduellement (et l’évolution spontanée de la lutte confirme cette trajectoire) à des formes supérieures de combat : affrontements violents avec les forces de la dictature, attaques, émeutes, etc. »
Voici également comment la situation est présentée par le Comité espagnol du Sud-Ouest de la France pour le Front Révolutionnaire Antifasciste et Patriote :
« Les forces réactionnaires impérialistes courent inexorablement à leur perte, mais pour précipiter leur défaite, il faut que le front anti-impérialiste mondial resserre ses liens et que l’internationalisme prolétarien joue son rôle de solidarité sans limites ni frontières.
En France, les antifascistes espagnols sont poursuivis et expulsés en violation de la Convention de Genève sur le droit d’asile politique et en vertu des accords bilatéraux avec le gouvernement franquiste (accords Debré – Lopez Bravo).
L’armée espagnole « made in USA » participe en compagnie des paras français à des manœuvres anti-guérilla dans les Pyrénées – tout récemment encore dans la région de Bagnères-de-Bigorre – Arreau (Hautes-Pyrénées), sous le patronage de hautes personnalités civiles et militaires des deux pays, dont le gouverneur franquiste de la province de Hyesca – en prévision d’une inévitable insurrection populaire en Espagne et pour briser l’aide que le peuple français pourra apporter aux antifascistes espagnols dans leur lutte pour la République et pour l’indépendance nationale.
La visite que Maurice Schumann vient de rendre à son collège Lopes Bravo, membre comme lui de l’Opus Dei, n’est pas fortuite. Depuis la rencontre Castielle – Couve de Murville en 1959, l’impérialisme français apporte un soutien concret à l’oligarchie fasciste espagnole.
Des accords militaires ont été signés, concernant la livraison de 30 Mirage III et la construction sous licence des hélicoptères Alouette (anti-guérilla).
Mais là où la collaboration est la plus étroite, c’est pour réprimer les masses d’émigrants et réfugiés politiques en France. Déjà les deux polices collaborent pour se transmettre les dossiers des antifascistes réfugiés en France.
L’antifasciste Angel Campillo Fernandes a été arrêté et conduit menotté à la main à la Brigade Politico-Sociale franquiste, et condamné à 6 ans de prison, sur la base du dossier fourni par la DST le 23 février à Bordeaux.
Le statut de réfugié politique en France n’est plus d’aucune garantie (on pourrait citer des dizaines de ces cas d’interrogatoires et pressions exercées sur des réfugiés espagnols, mais par mesure de sécurité, nous préférons garder le silence) (…).
Dans les prisons espagnoles, 3 000 détenus politiques subissent les traitements les plus inhumains (…).
Les comités pour le F.R.A.P. à l’extérieur de l’Espagne ne mènent pas une lutte à part et sans relation avec l’intérieur. Ils sont l’arrière-garde organisée des Comités pour le F.R.A.P. en Espagne (…).
Sans unité effective à l’intérieur d’un Front Révolutionnaire Antifasciste et Patriote, qui organise et dirige toutes les actions multiformes contre l’oligarchie des monopoles industriels, des grands propriétaires fonciers et des banques, qui a vendu la patrie à l’impérialisme américain, la victoire est impossible (…).
L’oligarchie s’est convertie en une vaste institution de gangstérisme qui ruine toutes les classes productives non-monopolistes.
La crise atteint toutes les entreprises qui ne se soumettent pas aux monopoles yankees et qui sont saisies par l’INI (Institut National pour l’Industrie, monopole financier et bancaire d’État).
Les importations sont de 70 % supérieures aux exportations et le déficit est couvert par les devises apportées par les émigrants (qui sont venus du capitalisme européen comme des bêtes de somme), et grâce aux devises du tourisme (…).
Cette « paix » et cet « ordre » sont maintenus grâce à 500 000 agents de répression qui touchent 50 000 pesetas par mois chacun (sans compter la possibilité de cumuler deux ou trois traitements).
Pour les seconder, il y a environ 250 000 bureaucrates dans l’administration et 150 000 autres dans le clergé (l’État accorde à ce dernier trois milliards de pesetas par an).
Comme force d’appoint, l’armée yankee avec 35 000 soldats et 30 bases militaires (« les défenseurs de la liberté et de la culture occidentale »), avec, en plus, environ 1 000 agents de la CIA, d’anciens nazis, OAS, etc. (…).
Les impérialistes américains participent à 70 % des investissements de capitaux étrangers en Espagne (dans certains secteurs 100 % des capitaux investis) et les substantiels bénéfices qu’ils en retirent sont complètement exonérés d’impôts (…).
Rien qu’en 1970, il y a eu plus de 1 000 grèves. Et la lutte revêt de plus en plus un caractère insurrectionnel. »
Cependant, le P.C.E.(m-l) ne savait pas dans quelle direction aller alors qu’à la mort de Franco s’ouvrait ce qui sera ensuite appelé la transition. Le P.C.E.(m-l) refusait le processus de reconnaissance du nouveau régime, dont la base était pour lui exactement la même qu’avant, toutefois il oscillait entre tout refuser en bloc et participer comme aile gauche au changement en cours.
La question de la lutte armée – ou plus exactement de la guérilla qu’espérait devenir le F.R.A.P. de par son orientation maoïste – devenait alors épineuse, et cela d’autant plus que la polémique lancée par Enver Hoxha suite à la mort en 1976 de Mao Zedong – contre ce dernier – l’amena à se placer dans l’orbite du hoxhaisme et par conséquent à rompre avec la théorie maoïste de la guerre populaire.
Ce qui restait du F.R.A.P. se dilua alors dans des actions illégales consistant en des attaques au cocktail Molotov, accompagnées de répression importante (56 personnes arrêtées rien qu’entre juin 1977 et juin 1979), avec parallèlement de très nombreux hold-ups, sans doute au moins quarante. Il finit par disparaître, le P.C.E.(m-l) le remplaçant par une Convención Republicana de los Pueblos de España, une Convention Républicaine des Peuples d’Espagne appelant à refuser le retour de la monarchie et à la formation de tribunaux populaires pour le jugement des crimes franquistes, avec en arrière-plan la tentative de former au sein des masses un Gouvernement Républicain provisoire.
Cette Convention Républicaine visait à se poser comme alternative plus radicale à ce que proposait le Parti Communiste d’Espagne devenu révisionniste, mais en pratique cela ne faisait que le placer dans son orbite. Le nouveau régime profitait d’ailleurs de l’espoir en le changement et l’abstention appelée par le P.C.E.(m-l) au référendum sur le projet loi de réforme politique de 1976 resta sans effet (77,8% de participation, 97,36% de oui), tout comme lors du référendum constitutionnel de 1978 (participation de 67,11%, avec 88,54% de oui).
Ne trouvant plus aucune voie révolutionnaire et ayant fermé la voie de la guerre populaire, le P.C.E.(m-l) abandonna le fusil dans son symbole partidaire et se tourna vers l’électoralisme et le réformisme, avec une approche para-syndicale entièrement fondée sur l’Asociación Obrera Asambleísta qui rassembla 2500 délégués à son congrès de 1978.
Toujours illégal, le P.C.E.(m-l) se présenta sous la bannière Izquierda Republicana (Gauche Républicaine) aux élections de 1979, obtenant 55 384 votes (soit 0,31% des voix), avant de parvenir à être légalisé en 1981, obtenant aux élections de 1982, en tant que P.C.E.(m-l), 23 186 voix, soit seulement 0,11% des suffrages.
Cette situation était intenable, alors qu’à côté était apparu le Parti Communiste d’Espagne (reconstitué) générant les Groupes Antifascistes du Premier Octobre (GRAPO), date faisant référence à l’exécution de quatre policiers par l’embryon des GRAPO le premier octobre 1975, en réponse à la condamnation à mort des trois membres des F.R.A.P. et des deux membres d’ETA (politico-militaire).
Si le P.C.E.(m-l) connaissait donc des hémorragies militantes et des scissions, le PCE(r) se mettait à organiser des centaines de personnes dans la lutte armée, avec des centaines d’attaques à venir, reprenant le flambeau du P.C.E.(m-l) sans pourtant jamais y faire référence.
Celui-ci se maintint dans les années 1980 comme parti reconnu par l’Albanie, avant de disparaître au début des années 1990.