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Le « national-socialisme » est un phénomène propre au capitalisme en crise : il s’agit d’une réponse qui lui est immanente, naturelle. Tentant de prolonger son existence, le capitalisme tente de s’unifier intérieurement, ce qui signifie nier les luttes de classe au sein de la société. A côté de cela, il s’agit de satisfaire ses propres besoins, et cela signifie la guerre.

Ces deux aspects ont besoin d’une idéologie qui soit commune, qui permette tant un aspect que l’autre, et tel est le sens du national-socialisme. La version la plus connue, car la plus aboutie, est bien entendu le national-socialisme qui a existé en Allemagne, avec Adolf Hitler à sa tête.

Néanmoins, il a existé et il existe de multiples autres variantes, moins abouties mais tendant à la même dynamique. On trouve ainsi en Italie le fascisme, en Espagne le « national-syndicalisme », en Hongrie le mouvement des « croix fléchées », en Roumanie le mouvement de la « garde de fer », etc.

Comprendre sa nature est fondamentale à qui veut tant s’opposer au fascisme que comprendre la logique de destruction du capitalisme en fin de vie.

L’une des erreurs les plus courantes concernant le national-socialisme allemand est par exemple de l’associer à l’oeuvre d’Adolf Hitler intitulée Mein Kampf, c’est-à-dire « Mon combat ». C’est là quelque chose de tout à fait erroné ; s’il faut associer directement quelque chose au national-socialisme, alors cela doit être les « S.A. », les « sections d’assaut » (« Sturmabteilungen »).

Le national-socialisme, et cela dans toutes ses variantes, exprime en effet un romantisme. Il ne s’agit pas d’un mouvement « conservateur révolutionnaire », comme ont pu l’être de nombreuses dictatures semi-fascistes, comme l’Etat-corporatiste de l’austro-fascisme ou encore le franquisme espagnol, et finalement d’ailleurs le national-socialisme lui-même une fois au pouvoir, cela tant en Allemagne qu’en Italie.

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Le national-socialisme, tant qu’il n’est pas parvenu au pouvoir, se veut un mouvement « élémentaire », partant de la base, exprimant le besoin de socialisme et considérant que la voie nationale permet d’arriver à ce socialisme.

Le national-socialisme est ainsi le mouvement contraire du communisme. Là où le communisme parle de « pensée guide », où le dirigeant portant cette pensée est à l’avant-garde et donc rejoint par les autres, dans le national-socialisme le « Führer » est au-dessus de tout et ne peut pas être rejoint.

Là où le communisme affirme la nécessité de changer de mode de production car la contradiction est interne, le national-socialisme explique que la contradiction est externe et que les soucis du capitalisme proviennent d’un « parasitage ».

Là où le communisme explique qu’il faut dépasser la contradiction villes / campagnes, le national-socialisme prétend avoir trouvé un rapport non conflictuel avec la nature, qui est « métaphysique », « spirituel », etc.

Le national-socialisme, c’est ainsi une machine de guerre de contre-propositions visant directement le communisme, le matérialisme dialectique. Refusant la dialectique comme vision du monde, refusant le principe de la contradiction interne, le national-socialisme prétend purifier, nettoyer, remettre sur pied, et pour cela il a besoin bien entendu d’un anticapitalisme romantique violent, de l’antisémitisme.

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Le national-socialisme se veut donc un élan naturel pour contrer le « parasitage », et s’affirme révolutionnaire, car désireux de renverser tout ce qui est lié à ce parasitage. Le national-socialisme se présente donc un mouvement voulant changer de régime, mais en fait il veut en conserver la base, en prétendant seulement l’épurer.

Le caractère vain de cette entreprise nécessite bien entendu alors deux choses une fois l’arrivée au pouvoir : tout d’abord, la liquidation de ceux qui seraient porteurs d’une illusion de changement de régime en tant que tel, et enfin mener la guerre relativement rapidement pour profiter de la mobilisation de masse, et de toutes manières afin de maintenir l’économie qui devient une économie de guerre à court ou moyen terme.

Le national-socialisme est par conséquent un mouvement puissant et l’on comprend que la bourgeoisie n’assume d’aller en ce sens que lorsqu’elle est aux dernières extrémités. C’est d’ailleurs sa fraction la plus agressive, portée par les monopoles, qui prend la direction de l’État et porte en tant que tel le national-socialisme.


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