Il y a une branche de la science, dont la connaissance devrait être obligatoire pour les bolcheviks de toutes les branches de la science, c’est la science marxiste-léniniste de la société, des lois du développement de la société, des lois du développement de la révolution prolétarienne, des lois du développement de la construction socialiste et de la victoire du communisme. J.V. Staline

Il y a une branche de la science, dont la connaissance devrait être obligatoire pour les bolcheviks de toutes les branches de la science, c’est la science marxiste-léniniste de la société, des lois du développement de la société, des lois du développement de la révolution prolétarienne, des lois du développement de la construction socialiste et de la victoire du communisme. J.V. Staline

Le mouvement possède par définition une nature non-linéaire. Si tel n’était pas le cas, il tendrait en effet inversement forcément à la linéarité et donc à l’abolition du mouvement en tant que tel. Or, le mouvement implique non pas l’abolition du mouvement comme principe universel propre à la matière, mais l’abolition de la matière qui porte le mouvement, c’est-à-dire sa transformation puisque son abolition est impossible.

Il y a toujours mouvement, car il y a toujours matière. Mais pour que le mouvement ne cesse pas, sans quoi il n’y aurait plus de matière l’exprimant, il faut que ce soit la matière elle-même qui cesse, et comme elle ne peut pas cesser, elle se transforme. La matière porte le mouvement, est aboli par le mouvement, est constitué par le mouvement.

Mais rien ne peut constituer la matière. Aussi la matière est mouvement et le mouvement matière.

Ce qui est en jeu ici, c’est la question de la qualité. Une ligne, même ascendante, n’évolue pas, elle porte une direction uniforme. Et qui dit direction uniforme dit absence de rupture. Même un mouvement connaissant uniformément des ruptures serait, par définition même, sans ruptures de par sa dimension continue. Il ne peut donc pas exister.

De ce fait, la rupture n’est pas suffisante en soi pour dépasser le principe d’un mouvement linéaire.

Si l’on prend une ligne uniforme, on n’a pas de ruptures.

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Si l’on accepte le principe de rupture et qu’on l’intègre au mouvement, on a alors un saut, mais seulement sur le plan de la forme. Ce saut ne fait qu’ajuster la direction, la rectifier, il est une correction qualitative du quantitatif. La rupture s’applique au développement, à son expression – mais elle n’est pas le développement lui-même.

Une rupture, un saut qualitatif, ne suffit pas pour formuler la qualité.

Un saut qualitatif connaît la qualité, il n’est pas la qualité. Un saut n’est pas la qualité en soi.

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Concrètement, on voit bien dans le développement des phénomènes qu’il y a avancée, recul, révolution, restauration, contre-restauration. Le passage définitif à un stade supérieur n’est jamais unilatéral. Il n’est jamais linéaire.

Il n’est jamais linéaire non plus avec un seul « saut », puisqu’il y a des retours en arrière, une poussée en avant, une contre-poussée, etc.

Il n’y a pas donc simplement une « rupture » se lisant dans le parcours du développement. Il n’y a pas une tendance, puis subitement une accélération qualitative rompant avec cette tendance tout en la prolongeant. Cela ne peut être qu’une description sommaire, perdant la substance de la qualité.

Ce qui est ici en jeu, c’est la contradiction entre le nouveau et l’ancien. Si l’on s’arrête à elle, on a le principe de la rupture, de manière formelle simplement toutefois.

Cette contradiction implique en effet également la contradiction du phénomène avec lui-même. Il n’y a pas de lutte abstraite entre le nouveau et l’ancien, seulement une lutte concrète.

Le développement étant interne, la crise ne se produit pas de l’extérieur, amenant une transformation, mais à l’intérieur et elle est portée par l’intérieur lui-même ; en fait elle est l’intérieur lui-même.

Tout développement d’un phénomène est une crise portée par une déchirure interne. Ce n’est pas la « forme » du phénomène qui est touchée par la crise, mais la substance contradictoire du phénomène qui porte celle-ci.

Il n’y a donc pas de mouvement linéaire, car le mouvement lui-même connaît un changement de nature par le changement de la substance de ce qui le porte.

Le mouvement qui change est la matière qui change, la matière qui change est le mouvement qui change. Le mouvement est transformation de la matière et la transformation de la matière est la transformation du mouvement.

Ainsi, il y a contradiction entre le changement de nature du mouvement et le changement de substance qui le porte. L’ancien porte l’ancien mouvement, le nouveau le nouveau mouvement. Mais l’ancien et le nouveau sont un seul et même phénomène, portant ainsi de manière contradictoire à la fois l’ancien et le nouveau mouvements.

Il y a ainsi :

– contradiction au sein du phénomène (ou plus adéquatement contradiction du phénomène), produisant le mouvement ;

– contradiction au sein du phénomène, entre l’ancien et le nouveau ;

– contradiction entre le nouveau mouvement et l’ancien, au sein du phénomène ;

– contradiction entre l’ancien mouvement et le nouveau, au sein du phénomène ;

– contradiction entre le mouvement et le phénomène.

Il n’y pas de négation de la négation, car chaque étape constitue un terrain qualitativement nouveau. Il n’y a pas de mouvement linéaire, rien n’est linéaire, tout relève du caractère non-linéaire – y compris le caractère non linéaire.

Cela, car la contradiction est toujours concrète – il n’y a pas de mouvement en soi – c’est la dignité du réel qui prévaut.


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