[Article publié pour la première fois dans revue Crise hors-série n° 1]

La question de l’emploi de l’arme atomique est devenue une actualité brûlante avec le conflit armé en Ukraine.

Si la Russie n’est pas une superpuissance, elle l’est dans le domaine des armes atomiques. On pourrait pratiquement parler de superpuissance atomique. Dans sa doctrine militaire, il est affirmé qu’une remise en cause de l’existence même de l’État russe se verra répondre par l’emploi de l’arme atomique.

Cela veut dire que la Russie n’emploiera pas l’arme atomique sur le plan tactique, seulement comme arme stratégique de dernier recours. Le cas de figure le plus vraisemblable est ici qu’il y ait au préalable l’emploi d’une arme atomique au-dessus de la Mer Noire, afin pour la Russie d’envoyer le signal de sa détermination. Il s’agirait ici d’indiquer le franchissement d’une ligne rouge de la part des pays occidentaux. L’action serait de portée symbolique, pour montrer qu’il a été appuyé sur un bouton atomique et qu’il est tout à fait possible de recommencer.

Cependant, on sait qu’il existe une tendance historique à l’utilisation des armes nucléaires tactiques.

Le numéro 18 de Crise de février 2022 propose à ce sujet l’article de fond intitulé Les stratégies impérialistes de contournement de l’équilibre de la terreur à l’époque de la seconde crise générale du capitalisme : l’asphyxie comme approche de la superpuissance américaine, le délitement comme approche sino-russe.

Pour synthétiser, l’article dit que les forces militaires cherchent à contourner le principe de l’auto-destruction mutuelle qui découlerait de l’emploi de l’arme atomique par une des parties en conflit. Naturellement, chaque grande puissance procède selon ses caractéristiques propres.

Autrement dit, du moment que les armes nucléaires tactiques existent et avec la technologie actuelle, leur emploi est tellement facilité que les forces armées considèrent qu’il serait idiot de s’en priver sur le plan tactique.

On trouvera dans le même numéro de Crise l’important article des communistes chinois, datant de 1963, intitulé Le culte de l’arme nucléaire et le chantage nucléaire – fondement théorique et orientation politique du révisionnisme moderne.

C’est un article également important, car il existe des théories capitulationnistes affirmant que la menace nucléaire fait planer un « exterminisme » sur le monde. Il faudrait ainsi une « paix » indéterminée en lieu et place de la révolution mondiale.

Historiquement, l’humanité doit dépasser son stade actuel. L’emploi d’armes nucléaires ne change rien à cette nécessité, même si cela doit retarder le triomphe mondial de la révolution pour un nombre important d’années. La destruction totale de l’humanité est impossible, et quand bien même, à l’échelle du développement de la matière ce n’est qu’une péripétie dramatique dans l’avancée générale au Communisme.

Etudiez avec attention la question de l’arme nucléaire !


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