du_leninisme_a_la_planification.jpgLa planification soviétique consistait, à l’époque de Staline, en une comptabilité administrée par un organisme d’État, donnant aux entreprises d’État une liste de tâches productives.

C’est là le grand apport de Staline au marxisme-léninisme, puisque la planification n’est pas mise en place en URSS, en tant que telle et véritablement, avant 1932, cet apport étant dans la continuité directe du léninisme.

Il est important de voir comment la planification débouche directement de la révolution d’Octobre, c’est-à-dire comment Staline – qui met en place la planification – est le produit du léninisme. Dans Les bolcheviks garderont-ils le pouvoir ?, Lénine constatait, ainsi, en 1917 :

du_leninisme_a_la_planification-2.jpg« Si le génie créateur des classes révolutionnaires n’avait pas formé les Soviets, la révolution prolétarienne serait sans espoir en Russie, car, avec l’ancien appareil d’Etat, le prolétariat, sans aucun doute, n’aurait pas pu garder le pouvoir, et on ne peut d’un coup créer un nouvel appareil.

La triste histoire de la prostitution des Soviets par Tsérétéli et Tchernov, l’histoire de la « coalition » est en même temps l’histoire de l’affranchissement des Soviets à l’égard des illusions petites-bourgeoises, de leur passage par le « purgatoire » de l’étude pratique qu’ils ont faite de toutes les turpitudes et saletés qu’entraînent toutes les coalitions bourgeoises quelles quelles soient.

Espérons que ce « purgatoire » n’a pas débilité les Soviets, mais les a trempés. La principale difficulté pour la révolution prolétarienne est de réaliser a l’échelle nationale l’inventaire et le contrôle le plus précis et le plus scrupuleux, le contrôle ouvrier, de la production et de la répartition des produits (…).

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Quand nous disons : « contrôle ouvrier », ce mot d’ordre étant toujours accompagné de celui de la dictature du prolétariat, le suivant toujours, nous expliquons par là de quel Etat il s’agit. L’Etat est l’organe de domination d’une classe.

De quelle classe ?

Si c’est de la bourgeoisie, c’est bien l’Etat cadet-Kornilov-« Kérenski », par lequel le peuple est « kornilovisé et kérenskisé » en Russie voici déjà plus de six mois.

Si c’est la domination du prolétariat, s’il s’agit de l’Etat prolétarien, c’est-à-dire de la dictature du prolétariat, le contrôle ouvrier peut devenir le recensement national, général, universel, le plus minutieux et le plus scrupuleux de la production et de la répartition des produits.

Là est la principale difficulté, la tâche principale de la révolution prolétarienne, c’est-à-dire socialiste.

Sans les Soviets cette tâche, du moins pour la Russie, serait insoluble. Les Soviets décident du travail d’organisation qui permettra au prolétariat de réaliser cette tâche de portée universelle.»

Lénine, dans Sur l’infantilisme « de gauche » et les idées petites-bourgeoises, datant de 1918, affirme également :

« Le socialisme est impossible sans la technique du grand capitalisme, conçue d’après le dernier mot de la science la plus moderne, sans une organisation d’Etat méthodique qui subordonne des dizaines de millions d’hommes à l’observation la plus rigoureuse d’une norme unique dans la production et la répartition des produits.

Nous, les marxistes, nous l’avons toujours affirmé ; quant aux gens qui ont été incapables de comprendre au moins cela (les anarchistes et une bonne moitié des socialistes-révolutionnaires de gauche), il est inutile de perdre même deux secondes à discuter avec eux.

Le socialisme est également impossible sans que le prolétariat domine dans l’Etat : cela aussi, c’est de l’abc. »

Comme on le voit, la planification mise en place par Staline est le prolongement de la position de Lénine.


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