par Yen Feng, publié dans « Pékin Information » N° 29, le 22 juillet 1974

« La bienveillance, la justice et la vertu » de Confucius constituent une partie importante du contenu de la ligne révisionniste contre­-révolutionnaire de Lin Piao qui visait à « se modérer et en revenir aux rites ».

Critiquer à fond les sophismes de Lin Piao dans ce domaine et examiner comment il mettait les idées réactionnaires et décadentes de Confucius au service de ses intrigues pour usurper la direction du Parti et le pouvoir d’Etat, tout cela nous permet de mieux saisir l’essence d’extrême-­droite de sa ligne révisionniste.

Déjà durant la période de la révolution de démocratie nouvelle le président Mao nous a indiqué :

« Nous ne sommes pas comme le duc Siang de Song, nous n’avons nul besoin de son éthique stupide. » (De la guerre prolongée)1

la_bienveillance_la_justice_et_la_vertu_de_confucius_et_la_ligne_revisionniste_de_lin_piao.jpg

Sous la dictature du prolétariat, lorsque les ennemis de classe veulent utiliser les concepts confucéens de « bienveillance », « justice » et « vertu » comme armes idéologiques pour restaurer le capitalisme, ils s’emploient à camoufler leur nature de classe réactionnaire sous une étiquette marxiste. C’est exactement ce que faisait Lin Piao. Ce grand despote dans le Parti, grand seigneur de guerre, qui ne lisait ni livres, ni journaux, sans connaissance aucune, a noté dans ses sinistres cahiers que « la vertu, la bienveillance et la justice, la fidélité et l’indulgence » de Confucius étaient des « critères réglant les rapports entre les hommes », que c’était là du « matérialisme historique ».

Il a prétendu que « la bienveillance, la bravoure et l’intelligence » signifiaient « l’unité », « la lutte » et « le matérialisme », et qu’il fallait « nous servir de ces concepts ». Voilà bien une absurdité antimarxiste à cent pour cent !

Dans toutes les sociétés de classes, toute morale est toujours une morale de classe

Le marxisme considère que la morale ou la vertu est une expression de l’idéologie sociale qui règle la conduite des gens. Elle est déterminée par la base économique et, à son tour, la renforce.

Dans la société de classes, étant donné les différences de leur position sociale et économique, des personnes de milieux différents comprennent différemment les concepts de bonté et de méchanceté ; bref, chaque classe a sa propre morale. La prétendue morale éternelle, au-dessus des classes, n’existera jamais.

C’est ce qu’Engels a dit :

«… toute théorie morale du passé est, en dernière analyse, le produit de la situation économique de la société de son temps.

Et de même que la société a évolué jusqu’ici dans des oppositions de classes, la morale a été constamment une morale de classe ; ou bien elle justifiait la domination et les intérêts de la classe dominante, ou bien elle représentait, dès que la classe opprimée devenait assez puissante, la révolte contre cette domination et les intérêts d’avenir des opprimés. » (Anti-Dühring)

Et Lénine a aussi indiqué :

« Toute morale de ce genre empruntée à des conceptions étrangères à l’humanité, étrangères aux classes, nous la nions. Nous disons que c’est là tromper duper les ouvriers et les paysans, et leur bourrer le crâne pour le profit des grands propriétaires fonciers et des capitalistes. » (Les tâches des Fédérations de la Jeunesse)

Lin Piao considérait que « la bienveillance, la justice et la vertu » de Confucius étaient conformes au « matérialisme historique » et à la « dialectique », et il voulait perpétuer ces valeurs. Mais à la morale de quelle classe appartiennent­-elles en réalité ?

D’après Confucius, la « bienveillance » est le noyau de la morale.

Elle est mentionnée dans plus d’une centaine de passages du Louen Tu (Entretiens de Confucius, œuvre où sont consignés les paroles et les actes de Confucius).

Que signifie la « bienveillance » ?

Confucius, cet escroc politique, répondit sans ambages : c’est « se modérer et en revenir aux rites ».

« Si vous pouviez vous modérer et en revenir aux rites, tout le monde alors s’inclinerait devant votre bienveillance. » A ses yeux, l’unique critère de la bienveillance et de la morale, c’était d’«en revenir aux rites», à savoir défendre et restaurer le régime esclavagiste.

Quant à « la fidélité, la piété filiale, la chasteté, la justice », elles ne sont que des applications concrètes de la « bienveillance » dans divers rapports.

Ayant un contenu de classe concret, la « fidélité » de Confucius exigeait que le peuple fût fidèle au pouvoir esclavagiste, et aux chefs des différents États, ainsi qu’au Fils du Ciel de la dynastie des Tcheou ­ chef de file de la classe des propriétaires d’esclaves.

Par sa « piété filiale », Confucius voulait que le peuple obéisse absolument à la domination du système patriarcal. Dans la famille, on devait se conduire en esclaves du patriarche autocratique, et dans le pays, en sujets dociles du Fils du Ciel, le souverain.

Par sa « justice », il demandait que toutes les actions fussent soumises aux ordres du règne de l’esclavage et s’opposait à tout ce qui « offensait les supérieurs et provoquait des troubles », toutes choses qui portaient atteinte aux intérêts des aristocrates propriétaires d’esclaves.

Quant à l’« intelligence, la bienveillance et la bravoure », selon Confucius, elles servaient toutes son but politique : « en revenir aux rites ».

Tout comme il le dit lui-même, ces dernières avaient pour but de « se perfectionner », « gouverner le peuple » et « gouverner les États sous le ciel », et de perpétuer le système esclavagiste. On peut voir par là que ces préceptes de la morale confucéenne, avec la « bienveillance » comme noyau, étaient bien l’idéologie de la classe exploiteuse en déclin et de l’idéalisme historique à cent pour cent. Par la suite, la classe décadente des propriétaires fonciers en a hérité et les a modifiés pour en faire des armes idéologiques au service du maintien de sa dictature réactionnaire, et pour intoxiquer et tromper le peuple travailleur.

L’impérialisme et ses laquais exaltent eux aussi ces absurdités. Que Lin Piao les ait lui aussi prêchées montre qu’il se tenait obstinément sur la position des réactionnaires, pour «… tromper, duper les ouvriers et les paysans, et leur bourrer le crâne pour le profit des grands propriétaires fonciers et des capitalistes ».

L’objectif sinistre qu’avait Lin Piao en prêchant la morale confucéenne

Reconnaître ou non la dictature du prolétariat, l’existence des classes et de la lutte de classes dans la période socialiste, c’est là la démarcation fondamentale entre le marxisme et le révisionnisme.

En prônant « la bienveillance, la justice, et la morale », ces préceptes confucéens pourris jusqu’à la moelle, Lin Piao posait « toutes ses revendications politiques… du point de vue d’un absolu moral éternel », dans la vaine tentative d’effacer et de nier l’existence de classes et de la lutte de classes durant la période du socialisme, de s’opposer à la ligne fondamentale du Parti et à la dictature du prolétariat. N’est-­il pas vrai que Lin Piao exaltait avec zèle « la vertu, la bienveillance et la justice, la fidélité et l’indulgence » comme étant « des critères réglant les rapports entre les hommes » ? N’est-­il pas vrai qu’il parlait à profusion et hypocritement qu’il fallait, « à l’égard de tous, se comporter en hommes de qualité et à la façon de nos vénérables anciens » et traiter tout le monde avec « bienveillance et amour », « fidélité et indulgence»?

Dans ce jargon réactionnaire, la distinction de classes entre les hommes, la lutte de classes, aiguë et complexe, et la sérieuse menace de la restauration capitaliste dans la période socialiste sont complètement dissoutes.

Tout comme Engels disait à propos des humanistes bourgeois occidentaux du XIXe siècle :

« il ne reste plus que le vieux refrain : Aimez­-vous les uns les autres ! Embrassez­-vous sans distinction de sexe et de condition ! Rêve de réconciliation universelle ! » (Ludwig Feuerbach et la fin de la philosophie classique allemande)

Si Lin Piao, cet arriviste qui voulait « renverser » la dictature du prolétariat, faisait tout son possible pour propager cet ancien jargon, c’est qu’il tentait d’opposer la théorie de la conciliation de classe, réactionnaire et hypocrite, à la théorie prolétarienne de la lutte de classes et de préparer ainsi l’opinion publique pour la restauration du capitalisme. D’après leur Projet des Travaux 577, nous pouvons constater clairement qu’en prêchant la doctrine de Confucius et de Mencius, et en couvrant d’injures l’empereur Ghehouangti des Ts’in et l’école légaliste, la clique antiparti de Lin Piao avait pour but de tramer un complot de coup d’Etat armé contre­ révolutionnaire : pour renverser la dictature du prolétariat, restaurer la dictature fasciste des propriétaires fonciers et de la bourgeoisie compradore et « libérer sur le plan politique » tous les renégats, agents secrets, propriétaires fonciers, paysans riches, contre­révolutionnaires, mauvais éléments et droitiers déjà renversés.

La morale, en tant qu’expression directe de la volonté d’une classe donnée, est toujours subordonnée à la ligne politique de cette dernière.

L’expérience historique nous a appris que les classes exploiteuses cherchent toujours à utiliser les anciens principes éthiques pour camoufler leur sinistre visage hideux ainsi que la ligne politique réactionnaire qu’elles appliquent.

Nous rejetons tous les sermons moralisateurs confucéens, car ils reflètent les intérêts des classes exploiteuses, car c’est une morale qui a été forgée pour la sauvegarde et la restauration de l’esclavagisme, et de tous les systèmes d’exploitation, réactionnaires et décadents, déjà renversés ou en ruine. Les menées de Lin Piao et de ses semblables étant impopulaires, ils avaient besoin de recourir à la tromperie et au camouflage et d’utiliser la morale de Confucius au service de leur ligne politique contre­révolutionnaire : « se modérer et en revenir aux rites ».

Comme le président Mao a indiqué, les impérialistes et les réactionnaires,

« tout en se livrant quotidiennement à des activités contre-­révolutionnaires, n’avaient à la bouche ou n’offraient dans les documents officiels que des protestations d’humanité, de justice et de vertu, ou d’autres déclarations plus ou moins analogues, et ils ne disaient jamais la vérité ».

Cependant, la camelote confucéenne prônée par Lin Piao ne nous est pas inconnue.

Elle a été déjà colportée par Wang Ming, Liou Chao­chi et d’autres chefs de file des lignes opportunistes au sein du Parti. Déjà durant la période de la Guerre de résistance contre le Japon, Tchen Po­ta, affidé de Lin Piao et élément anticommuniste du Kuomintang, a altéré le marxisme en coordination active avec le Kuomintang en déclarant que les anciens principes éthiques de la Chine, tels que « fidélité, piété filiale, chasteté et justice », « politesse, justice, honnêteté, pudeur », « bienveillance, amour et paix », « peuvent à notre époque devenir des vertus nouvelles ».

Et de plus, il prétendait à cor et à cri qu’il suffirait de modifier la maxime : « Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu’on te fît à toi-même », et de dire à la place : « Ne fais pas aux autres ce qu’ils ne voudraient pas qu’on leur fît », pour faire de cette « vertu de la société féodale la suprême vertu de l’humanité. Et sur le plan philosophique, ce serait précisément la transformation de l’idéalisme en matérialisme. »

C’était là pure sottise encourageant le capitu­lationnisme de classe et national.

Dans la société de classes, entre classes antagonistes, la seule règle est de « faire à autrui ce que tu ne voudrais pas qu’on te fît à toi-même » ou de « faire aux autres ce qu’ils ne voudraient pas qu’on leur fît ».

Les impérialistes japonais qui cherchaient à conquérir la Chine « ne voulaient pas » en être chassés, mais nous leur avons fait ce qu’ils « ne voulaient pas que nous leur fassions ». Les réactionnaires du Kuomintang qui tentaient d’anéantir le Parti communiste « ne voulaient pas » voir la consolidation et l’expansion des régions libérées et l’accroissement des forces de l’armée populaire ; mais nous leur avons fait ce qu’ils « ne voulaient pas que nous leur fassions ». Si nous n’avions pas agi ainsi, d’où seraient sortis la révolution de démocratie nouvelle dirigée par le prolétariat et le triomphe de la Guerre de résistance contre le Japon ?

Et dans l’autre camp, il en est de même : les réactionnaires de l’intérieur ou de l’extérieur cherchent toujours, et par tous les moyens, à nous faire ce que nous « ne voulons pas qu’ils nous fassent ». Ignorer cela, c’est ignorer toute l’expérience historique de la lutte de classes.

En bref, les deux maximes en question, confucéenne ou confucéenne révisée, ont la même essence ; elles sont toutes des mensonges utilisés par les classes exploiteuses pour tromper le peuple.

En fait, les classes dominantes réactionnaires elles-mêmes ne les pratiquaient et ne les pratiquent pas réellement, ni n’avaient et n’ont l’intention de le faire.

Recourant aux subterfuges propres aux opportunistes, et en l’affublant d’un déguisement d’apparence marxiste, Lin Piao « transforma » la morale des esclavagistes et des propriétaires fonciers féodaux de l’antiquité en morale répondant aux besoins de la bourgeoisie, de l’impérialisme, du révisionnisme et de la réaction de nos jours.

C’est précisément ainsi que et consorts se sont révélés des pseudo­-marxistes et d’authentiques escrocs politiques.

Colportant les préceptes moraux réactionnaires de Confucius, il avait pour but non seulement de duper le peuple révolutionnaire et de le paralyser idéologiquement, mais aussi de menacer la poignée de ses conjurés et de les forcer à réaliser son complot visant à renverser la dictature du prolétariat et à restaurer le capitalisme.

Dans sa bouche, le mot « fidélité » signifiait que ses conjurés devaient trahir le Parti et la patrie, mettre en danger le président Mao, le Comité central du Parti, commettre d’autres méfaits, et rester fidèles à sa famille « toute leur vie et de génération en génération ».

Par « piété filiale », il entendait que sa confrérie fasciste se soumette entièrement à sa volonté contre­révolutionnaire et lui obéisse au doigt et à l’œil, dans l’esprit dit « on doit respecter ses parents et non leur désobéir » et « c’est piété filiale que d’obéir à ses parents ».

« Bienveillance » et « justice » signifiaient que cette clique devait placer ses intérêts contre­-révolutionnaires au-dessus de tout et agir en collaboration étroite, et dans l’esprit de « la victoire ou la mort pour sauver l’honneur » si elle échouait ; et ainsi de suite.

En bref, Lin Piao cherchait à faire adopter comme discipline les préceptes confucéens afin d’unifier les pensées et les actions de ses conjurés, de les placer sous le commandement du quartier général bourgeois dirigé par lui et de leur faire servir corps et âme son complot de restauration du capitalisme.

Toutefois, l’histoire ne se déroule jamais selon les rêves d’une poignée de réactionnaires.

Sous la direction clairvoyante de notre grand dirigeant, le président Mao, et à la lumière de sa ligne révolutionnaire prolétarienne, la dictature du prolétariat de notre pays est aussi solide qu’un roc.

Tout au long de la préparation de leur complot, Lin Piao et Cie, pris de panique, étaient assis sur des charbons ardents. Leurs phrases sur la « bienveillance », la « justice » et la « vertu » ne pouvaient camoufler leur faiblesse et leur peur. N’a­-t­-il pas exigé de ses conjurés qu’ils agissent dans l’esprit « la victoire ou la mort »?

Mais quand son plan de coup d’État militaire contre­ révolutionnaire fut déjoué, bien peu d’entre eux firent le sacrifice de leur vie pour « sauver l’honneur ».

Lin Piao lui-même n’y tenait pas. Pour sauver sa peau, il vola en catastrophe se réfugier dans les bras du révisionnisme soviétique, mais il se fracassa au sol à Undur Khan, en Mongolie.

Faillite totale de la « bienveillance », de la «justice» et de la « vertu » !

Le président Mao a dit :

« Mourir pour les intérêts du peuple a plus de poids que le mont Taichan, mais se dépenser au service des fascistes et mourir pour les exploiteurs et les oppresseurs a moins de poids qu’une plume. » (Servir le peuple)

De nombreux martyrs, fidèles au Parti, au peuple et à la cause du communisme, ont donné leur vie pour la révolution. Leur mort a plus de poids que le mont Taichan.

Mais celle de Lin Piao ne vaut pas un clou, car il donna sa vie pour son complot contre­révolutionnaire.

Marx avait dit des bourreaux de la Commune de Paris que

« l’histoire les a déjà cloués à un pilori éternel, et toutes les prières de leurs prêtres n’arriveront pas à les racheter ». (La Guerre civile en France)

Et il en est de même pour Lin Piao, ce renégat et ce traître à la nation, qui avait tenté d’assassiner notre grand dirigeant le président Mao, de massacrer les communistes et le peuple chinois révolutionnaire et de capituler devant le révisionnisme soviétique.

La clique renégate révisionniste soviétique fait écho Alors que la clique antiparti de Lin Piao parlait à cor et à cri de la vertu confucéenne, la clique renégate révisionniste soviétique, en coordination étroite, lui fit écho.

Celle-ci interpréta Confucius du point de vue révisionniste, et porta aux nues cette canaille et son idéologie réactionnaire. Elle prétendit que ses principes moraux avaient pour but de former des « hommes de qualité » qui, indifférents « à la bonne chère, aux biens de ce monde, à la richesse, au confort et autres avantages matériels », étaient des « hommes parfaits », des « incarnations de toutes les belles valeurs morales », « consacrant toute leur vie à de nobles idées, au service du peuple et à la quête de la vérité ».

Aux yeux de cette clique qui se prétend marxiste, ces « hommes de qualité », réactionnaires, que Confucius considérait il y a 2 000 ans comme l’idéal à atteindre pour restaurer le régime esclavagiste, sont devenus aujourd’hui des « sages en vogue » intouchables.

Cependant, cet artifice auquel elle a eu recours ne saurait tromper les marxistes ni les larges masses populaires. On sait parfaitement qu’en vantant la morale confucéenne et les « hommes de qualité », elle vise d’abord à s’opposer à la Chine. En même temps, elle veut faire de ceux-ci des modèles révisionnistes, et faire hypocritement passer sa couche privilégiée pour des « hommes de qualité » en vue de mystifier les gens et de maintenir sa domination fasciste.

En fait, dans la bouche de Confucius, les « hommes de qualité » étaient synonymes de dominateurs réactionnaires, à l’opposé du « menu peuple », c’est­ à­-dire des esclaves. S’évertuant à les louer et à couvrir d’injures le « menu peuple », la clique révisionniste soviétique a révélé son visage de traître opposé au peuple et acharné dans la voie du révisionnisme. Cela prouve qu’elle est, comme le renégat Kautsky stigmatisé par Lénine, une

« hypocrite de premier ordre… dans l’art de prostituer le marxisme ». (La faillite de la IIe Internationale)

Démasquer la « nature humaine » au-dessus des classes A travers la morale dogmatique de Confucius court un fil sinistre : la théorie de la nature humaine de la classe décadente des propriétaires d’esclaves.

Pour duper le peuple travailleur, le paralyser idéologiquement et camoufler le caractère de classe de leur morale, les classes exploiteuses, en la propageant, la présentent comme étant celle « du peuple tout entier », découlant d’une « nature humaine » au-dessus des classes.

C’est précisément pour cela que cette théorie de Confucius, incarnant les intérêts des propriétaires d’esclaves, a toujours été utilisée par les deux autres classes exploiteuses ­ la classe des propriétaires fonciers et la bourgeoisie en déclin ­, et ce même jusqu’à nos jours.

Lorsqu’ils critiquèrent les idéologues bourgeois allemands d’alors, Marx et Engels ont indiqué que dans la philosophie morale,

« les différents héros rompent des lances pour la morale vraie.

Feuerbach aime l’homme pour l’amour de l’homme, saint Bruno [Bruno Bauer ndlr] l’aime parce qu’il le « mérite »… et saint Sancho [Max Stirner ndlr] aime « tout un chacun ». » (L’Idéologie allemande)

Afin de faire avancer leur ligne révisionniste, Lin Piao et la clique renégate révisionniste soviétique n’ont pas pu faire autrement que de colporter ce bric-à-brac.

Ils cherchaient à créer le mythe selon lequel entre classes antagonistes existent des rapports de bienveillance et de justice caractérisés par les préceptes « ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu’on te fît à toi-même », « les sentiments communs de l’humanité », ainsi que « la fidélité et l’indulgence » et « l’amour de l’humanité », grâce auxquels ces classes font écho les unes aux autres.

Pour prouver que la « bienveillance », la « justice », la « vertu » de Confucius correspondent à leur slogan de l’« humanisme » qu’elle prêche depuis longtemps, la clique révisionniste soviétique a déclaré à plusieurs reprises que « l’essence de la bienveillance » confucéenne consiste à « éprouver de la sympathie authentique pour les autres » et à « traiter tout le monde en êtres humains ».

Mais en réalité, ne traitant jamais en « êtres humains » les peuples de son pays et du reste du monde, elle exerce son impitoyable dictature fasciste dans le pays et se livre à l’agression, à l’expansion et à la subversion à l’étranger. Présentant Confucius sous un jour favorable, elle a précisément pour but de camoufler son visage social­impérialiste sous le couvert de l’« humanisme ».

Le président Mao a indiqué :

« Quant au prétendu « amour de l’humanité », jamais depuis que celle-ci s’est divisée en classes, il n’a existé d’amour aussi général.

Toutes les classes dominantes du passé se sont complu à prêcher un tel amour et nombre de « sages » en ont fait autant, mais personne encore ne l’a réellement mis en pratique, car c’est chose impossible dans la société de classes. » (Interventions aux causeries sur la littérature et l’art à Yenan)

La critique de Lin Piao et de Confucius est une sérieuse lutte politique et idéologique dans le domaine de la superstructure, et la lutte que nous menons contre la clique antiparti de Lin Piao est une lutte acharnée contre la restauration du capitalisme.

Les rapports entre nous et eux ne sont absolument pas basés sur l’égalité, la bienveillance, la justice et la vertu, mais sont une lutte où une classe exerce son oppression sur une autre, à savoir que le prolétariat exerce sa dictature sur la bourgeoisie. Au cours de cette lutte, nous devons consolider mieux encore la dictature du prolétariat et nous efforcer de rompre «de la façon la plus radicale avec les idées traditionnelles », comme l’ont dit Marx et Engels, de balayer ce tas d’ordures qu’est la morale de toutes les classes exploiteuses afin que la morale communiste brille de tout son éclat.

  1. Le duc Siang régnait sur l’Etat de Song à l’époque de Tchouentsieou au VIIe siècle avant notre ère. En 638 av. J.­C., l’Etat de Song faisait la guerre au puissant Etat de Tchou. Les troupes de Song étaient déjà disposées en ordre de bataille, alors que l’armée de Tchou en était encore à traverser le fleuve qui séparait les deux ennemis. Un des dignitaires de Song, sachant que les troupes de Tchou étaient de beaucoup supérieures en nombre, proposa de profiter du moment propice et de les attaquer avant qu’elles aient terminé leur traversée. Mais le duc Siang répondit : « Non, un homme bien né n’attaque pas un adversaire en difficulté.» Lorsque les troupes de Tchou eurent traversé la rivière, et alors qu’elles ne s’étaient pas encore disposées en ordre de bataille, le dignitaire de Song lui proposa à nouveau d’attaquer l’armée de Tchou. Le duc Siang répondit : « Non, un homme bien né n’attaque pas une armée avant qu’elle ne soit en ordre de bataille. » C’est seulement lorsque les troupes de Tchou furent parfaitement préparées au combat que le duc donna l’ordre d’attaquer. Le résultat fut une lourde défaite pour l’Etat de Song et le duc Siang lui-même fut blessé.

Revenir en haut de la page.