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La Belgique, berceau de la grève de masse, a connu très vite le poing solide de classe ouvrière. Régulièrement, la classe ouvrière ébranlait le système capitaliste et versait son sang pour la libération de l’Humanité. Mais les Vandervelde, Huysmans et autres De Brouckère vendirent la révolution socialiste pour l’« unité nationale » et la « défense nationale ».
La Belgique eut ainsi le triste privilège de posséder d’éminents traîtres.
Joseph Jacqmotte et Julien Lahaut construisirent le Parti communiste qui gagna la confiance de la classe ouvrière par l’héroïsme de ses militants pendant la guerre 40-45.
Mais les Terfve et autres révisionnistes vendirent la révolution socialiste à nouveau au nom de l’« unité nationale » après la guerre. Ils obligèrent les ouvriers à se désarmer, à ne pas faire la grève, et ils entrèrent au gouvernement pour empêcher toute lutte révolutionnaire.
La classe ouvrière était trahie une seconde fois.
En 1950 et en 1960, elle partit au combat et vit assassiner Julien Lahaut. Elle vérifia qu’elle n’avait plus de parti.
En 1963, à la faveur de la lutte remarquable dirigée par le Parti communiste de Chine contre le révisionnisme moderne, Jacques Grippa et d’autres téléguidés par le révisionnisme créèrent un parti soi-disant marxiste-léniniste. Ce parti se distingua par son chauvinisme wallon et par son soutien aux monopoles européen ayant des contradictions avec les monopoles américains.
Par exemple, Grippa soutint De Gaulle, conseilla de voter pour lui, et rechercha activement la collaboration du chauvin François Perrin, chef du Rassemblement Wallon. Ainsi, dès 1965, Grippa passa à l’anti-américanisme outrancier ; il appela à la « nouvelle résistance » contre l’« occupant américain » dans le but d’instaurer une « démocratie populaire ».
En 1967, Grippa détruisit le parti en soutenant Liou Chao-chi contre Mao Zedong et la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne. Il dégoûta l’avant-garde ouvrière de Wallonie et de Bruxelles et empêcha la reconstruction du Parti pour de longues années.
Au niveau international, il essaya de diviser la Chine et l’Albanie (qui faisaient alors front commun) et d’introduire le révisionnisme dans le mouvement marxiste-léniniste européen.
En Flandre, apparut un mouvement étudiant d’essence nationaliste qui tenta de s’orienter vers le marxisme-léninisme. Ludo Martens en prit la direction et créa AMADA au moment où les ouvriers de Flandre menaient des grèves sauvages.
Utilisant le drapeau rouge contre le drapeau rouge en mettant d’abord l’accent sur la lutte économique et l’électoralisme ; répandant le chauvinisme flamand tout en jetant la scission parmi les marxistes-léninistes de Belgique, il abandonna ensuite tout masque pour prôner l’« unité nationale » avec l’impérialisme belge pour instaurer soi-disant une « démocratie populaire ».
Ainsi, pour Ludo Martens, le Premier ministre de l’époque, Léo Tindemans, était devenu un « anti-impérialiste », il fallait dès lors éviter l’« accentuation des conflits de classe ». Martens compléta ici le travail de Grippa pour la Flandre en dégoûtant l’avant-garde ouvrière de Flandre du marxisme-léninisme.
Dans la continuité de cet état de chose, nous avons aujourd’hui le PTB de Raoul Hedebouw et de Peter Mertens qui a largué ses derniers oripeaux « marxistes-léninistes », pour assumer, d’après eux, un « marxisme » de type « Socialisme 2.0. », en fait ultra-conciliant, ultra-démocratique.
Revendiquant 20.000 membres, le PTB est actif au Parlement, utilise les réseaux sociaux, participe à la Gay Pride, veut une Europe sociale et entend unir toute la gauche « radicale » autour de slogans ultra-populistes comme : « Ce n’est pas aux travailleurs de payer la crise » ; « Une taxe corana sur les multinationales est tout à fait faisable » ; « Ils est temps de forcer les ultrariches à payer un impôt de crise de 5% sur leur fortune ».
« Rejoignez les rebelles au grand cœur » est ainsi un appel à devenir membre du PTB sans avoir à militer, le tout pour la somme de 20 euros par an. Pour 40 euros, il est possible de devenir membre-dilettante tout en recevant le magazine Solidaire…
On cherchera en vain ici l’engagement politique jusqu’au-boutiste que les communistes assument historiquement avec fierté !
Au Centre MLM de Belgique, nous disons que dans le contexte de la seconde crise générale du mode de production capitaliste et de la montée du fascisme qui va avec, il faut le détonateur dans le sens de l’universalisme et de la modernité, et non pas le retour en arrière proposé par le PTB avec son programme proche de celui du PS des années ’60. Il faut un vrai saut communiste dans le futur, mais pour cela, il faut rompre avec le PTB qui réduit l’horizon à un bilan comptable forcément trompeur.
Les ouvriers doivent faire de la politique et refuser les propositions de type libérales décadentes, suggérant de devenir membre d’un parti dans lequel il n’y aurait rien à faire, au sein duquel il n’y aurait pas à militer. Car seuls leur engagement résolu, leur universalisme et leur réalisme peuvent empêcher la catastrophique montée du fascisme en cours.
Centre Marxiste-Léniniste-Maoïste de Belgique
15 juillet 2020