Au cours du mouvement de critique révolutionnaire, le Comité central de l’UC(ML)B a découvert un complot tramé contre l’organisation.
Notre conviction est établie sur base de l’analyse politique du complot, de certaines preuves matérielles et d’aveux partiels.
Nous exposons ici le processus de connaissance que nous avons suivi.
1. En 1972, l’UC(ML)B a défini sa ligne de reconstruction du Parti communiste de Belgique. A ce moment, nous avons établi que 1) le PCB (Drapeau Rouge) révisionniste, le PCB (Voix du Peuple) grippiste et ses successeurs le PCBML (L’Exploité) et le PCMLB (Clarté) ont entièrement et définitivement trahi la classe ouvrière et les objectifs fondamentaux de la révolution ; 2) que les communistes ont pour première tâche de s’unifier. La démarcation avec l’ennemi de classe, les révisionnistes, les comploteurs, et l’unification des marxistes-léninistes sont les seules conditions de la reconstruction du Parti.
La tâche principale du Parti, dans la première étape de sa construction, est l’élaboration du programme, de la stratégie et de la tactique, en liaison étroite avec la pratique révolutionnaire. Il est indispensable d’étudier à fond les causes de la trahison révisionniste.
2. Le but de Grippa était de détruire les forces communistes de Belgique, de diviser le mouvement communiste international, d’opposer la République populaire d’Albanie à la République populaire de Chine.
C’est ce que montrent le caractère artificiel de la scission de 1963 et des différentes scissions qui ont suivi, l’inconsistance politique du parti (en 1965, le programme a été modifié de façon arbitraire, sans fondement objectif), la tactique de l’autodestruction par le ralliement final à Liou Chao-chi au cours de la Grande Révolution culturelle prolétarienne en Chine et l’adhésion au social-impérialisme. Tout indique que Grippa était dès 1963 un agent de Moscou.
La clique Clarté-L’Exploité présente également les caractéristiques propres aux comploteurs anticommunistes : reprise de la ligne politique de Grippa, brusque changement de la définition de la contradiction principale en Belgique, absence d’activité dans la classe ouvrière. Cette clique végète depuis près de dix ans, en s’ingéniant à tromper à son propos le mouvement communiste de Belgique et international. Clarté-L’Exploité a répondu à notre critique marxiste-léniniste par des méthodes fascistes allant de la calomnie et de la dénonciation jusqu’à la violence physique. Il a ainsi confirmé lui-même la justesse des accusations que nous portons contre lui.
3. La 1ère Conférence nationale de l’UC(ML)B, tenue en avril-mai 1975, a adopté la plate-forme politique et les statuts de notre organisation, ainsi que différentes thèses et résolutions. Elle a approuvé le Rapport d’activité du Comité central et a élu le nouveau Comité central.
A la Conférence, deux lignes s’opposaient. La gauche, majoritaire, soutint la ligne de reconstruction du Parti et le Rapport d’activité du Comité central ; la droite, une minorité d’éléments tous d’origine petite-bourgeoise, attaqua la ligne et le Comité central et défendit des positions opportunistes sur plusieurs questions. D’une manière générale, elle reflétait l’influence d’AMADA dans notre organisation. Tous les délégués ouvriers firent bloc autour du Comité central.
4. Après la Conférence, l’activité de l’UC(ML)B marqua un recul. En décembre 1975-janvier 1976, le Ier plénum du Comité central en établit un bilan négatif. L’UC(ML)B n’appliquait pas sa ligne mais bien une autre ligne. Pendant ce temps, la dégénérescence idéologique et politique d’AMADA et de Lutte Communiste s’aggravait, et le plénum posa que « la question centrale de la reconstruction du Parti est la suivante : comment garantir que le Parti communiste sera un véritable parti révolutionnaire et ne deviendra pas un parti révisionniste, comme tous ceux qui l’ont précédé dans notre pays ? »
Cette garantie, seule la classe ouvrière elle-même peut la donner, sur la base du marxisme-léninisme. Le plénum lança un mouvement de critique révolutionnaire, appelant le contrôle et la critique de l’avant-garde ouvrière contre le révisionnisme, le scissionnisme et l’opportunisme. Ce mouvement s’inspire directement de la Grande Révolution culturelle prolétarienne en Chine.
5. L’appel du plénum fut entendu par les membres et les sympathisants de l’UC(ML)B et par des ouvriers d’avant-garde dans les usines. La critique prit rapidement son essor dans les différents centres régionaux, toutefois selon des orientations très différentes. A Bruxelles, sous l’impulsion des ouvriers révolutionnaires, un mouvement de prolétarisation mit en accusation l’opportunisme et il établit la direction de la gauche sur les services de l’infrastructure.
Prenant immédiatement en mains les tâches de reconstruction du Parti la gauche tourna le fer de lance de la critique contre le scissionnisme et définit la cible principale de cette lutte, le président d’AMADA. A l’appel de l’UC(ML)B, plusieurs centaines de personnes dont une majorité d’ouvriers se réunirent à Louvain le 29 février pour condamner le scissionnisme et exiger que soit fixée la date du Congrès de Reconstruction du Parti. La direction d’AMADA se déroba à la critique publique et Lutte Communiste réaffirma son opposition à l’unification des communistes. Le 29 février marque une victoire dans la lutte pour l’unité des marxistes-léninistes et restera une date dans l’histoire du mouvement communiste de Belgique.
Ensuite, le mouvement de critique révolutionnaire se dégrada. Déjà dans les centres régionaux de Liège et de Charleroi, il avait pris une autre orientation. Un courant anarchiste avait mis à mal des secrétaires de cellules de la gauche et avait lancé une offensive sur la question de « l’oppression des femmes par les hommes », prenant pour cible principale un cadre de la gauche. Le Comité central découvrit que ce mouvement avait été préparé, déclenché et manipulé par le cadre du Comité régional de Liège, membre suppléant du Comité central, Pierre Marage.
Il apparut que ce cadre tentait de diviser le Comité central par différentes manœuvres, qu’il s’était emparé de la direction d’importants secteurs de l’organisation et qu’il constituait avec ses instruments dociles un Comité central occulte qui s’emparait progressivement du pouvoir. Il se tenait sur la plate-forme « dogmatique » de l’ancien groupe « Comité Joseph Staline pour l’Unité rouge » 1. Pierre Marage exposa lui-même devant le Comité central les tactiques qu’il avait utilisées dans la conduite de son complot.
La manœuvre qu’il monta contre l’organisation l’engloutit lui-même : il fut pris pour cible du mouvement qu’il avait déclenché. Il a agi comme l’instrument d’une force extérieure à l’organisation. L’interrogatoire qu’il a subi sur cette question indique une liaison avec J.B. L’examen des papiers de Pierre Marage montre qu’il était dans les meilleurs termes avec les Editions du Progrès, à Moscou.
J.B. fut un des artisans de la réunion préparatoire à la « Conférence des partis et organisations marxistes-léninistes d’Europe » scissionniste (octobre 1971) dans laquelle il avait réussi à entraîner notre organisation en spéculant sur notre inexpérience et notre bonne foi.
6. Dans la conjoncture actuelle de préparation de la guerre et de la révolution, l’impérialisme, le révisionnisme et la réaction se déchaînent et utilisent tous les moyens pour abattre les forces communistes.
Les comploteurs sont des agents à double face, infiltrés au sein des organisations communistes. Ce sont des individus à la Trotski et à la Lin Piao, des aventuriers fascistes qui agissent au service de la bourgeoisie. Leur seul objectif est de détruire la force organisée du prolétariat. L’envoi d’agents et de provocateurs dans les partis communistes, l’usage de la ruse et de la violence, sont de la part de la bourgeoisie un signe de faiblesse.
La tactique des comploteurs et des agents provocateurs est extra-politique. Ils ont recours à la calomnie, au mensonge, aux pressions psychologiques (la flatterie et la terreur), à l’usage de faux, au fractionnisme, au sabotage, à l’assassinat. Ils utilisent toutes sortes de manœuvres pour diviser la gauche, la neutraliser, la « culpabiliser » − c’est-à-dire la convaincre qu’elle est responsable des erreurs de la droite et des crimes des traîtres −, et finalement l’abattre. Les comploteurs font de fréquentes volte-face dans la ligne politique, selon l’opportunité du moment, pour semer la confusion et saper les forces de la révolution. Ils ont pour habitude de crier eux-mêmes au complot et d’en accuser les communistes.
Pour déjouer ces manœuvres, il est nécessaire de mobiliser la critique de masse sur la base du marxisme-léninisme. Pour vaincre les comploteurs, il faut les mettre publiquement en accusation et les traiter en criminels. A cette fin, les communistes doivent combiner la méthode de la Grande Révolution culturelle prolétarienne en Chine et celle des procès instruits en URSS sous la direction de Staline.
7. Nous nous fixons comme tâches de démasquer tous les comploteurs infiltrés dans l’UC(ML)B et dans le mouvement marxiste-léniniste de Belgique.
A l’issue de cette lutte se tiendra le Congrès de Reconstruction du Parti communiste (marxiste-léniniste) de Belgique.
Notre enquête remonte d’abord jusqu’en 1963, année de la scission grippiste dont l’examen doit être approfondi ; ainsi que la critique de son activité nationale et internationale ; elle remontera ensuite jusqu’en 1943, année où s’installe à la direction du PCB ceux qui conduiront le parti à la trahison révisionniste.
AMADA, qui depuis le début de son existence défend le scissionnisme pratiquement et théoriquement, qui s’oppose avec acharnement à la reconstruction du Parti et qui aujourd’hui dégénère au point d’user de méthodes fascistes envers les communistes, de préconiser au prolétariat la soumission à la bourgeoisie monopoliste belge, rejoint en tous points la ligne idéologique et politique de Clarté-L’Exploité. Le scissionnisme de Lutte Communiste et la conciliation de la droite de cette organisation avec Clarté-L’Exploité le font loger à la même enseigne. Nous exhortons les Comités centraux d’AMADA et de Lutte Communiste rejeter de leurs rangs les principaux comploteurs et à prendre part à la préparation du Congrès de Reconstruction du Parti, suivant les modalités raisonnables définies dans notre proposition d’unité de novembre 1972.
Le 1er mai 1976, l’UC(ML)B organisera un meeting national du mouvement marxiste-léniniste. Ce jour-là, la date du Congrès de Reconstruction du Parti sera communiquée à la classe ouvrière de Belgique. Le meeting prendra la forme d’un tribunal populaire appelé à condamner les comploteurs infiltrés dans le mouvement marxiste-léniniste et de leurs chefs, les dirigeants principaux d’AMADA et de Clarté-L’Exploité.
Dans le but de renforcer l’unité du mouvement communiste international, le Comité central de l’UC(ML)B se fait un devoir de l’informer, et en particulier le Parti communiste chinois et le Parti du Travail d’Albanie, des résultats de son enquête sur le complot anticommuniste.
8. Une période de bouleversements s’ouvre dans le monde. En Europe, la classe ouvrière a produit de grands partis et de grands dirigeants communistes et a mené des luttes révolutionnaires héroïques. Elle veut sa revanche. Aux côtés des pays socialistes et des peuples du tiers monde, elle donnera le coup de grâce, avec la classe ouvrière soviétique et américaine, à l’impérialisme international. Les forteresses se prennent de l’intérieur, a dit Staline. Cela est vrai aussi des citadelles impérialistes !
L’UC(ML)B s’est fixé deux taches : reconstruire le Parti communiste et diriger la révolution socialiste.
Le Comité central de l’UC(ML)B appelle les militants, les sympathisants et les ouvriers révolutionnaires à s’emparer de sa juste ligne politique et à mobiliser les masses dans le mouvement de critique révolutionnaire, pour réaliser ces objectifs.