Le matérialisme dialectique impliquant le déterminisme et non l’adhésion à la thèse idéaliste du « libre-arbitre », le droit soviétique considère les crimes comme des phénomènes sociaux, liés par conséquent à une dimension historique, et non individuelle.

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Andreï Vychinski, dans La théorie de la preuve judiciaire en droit soviétique, en 1941, présente cela ainsi :

« La démocratie socialiste cohérente du processus judiciaire soviétique est déterminée par l’organisation même du tribunal soviétique, qui est un tribunal populaire au vrai sens du mot.

Il est en outre déterminé par les méthodes de travail de la cour soviétique, dépourvues de formalisme bureaucratique, saturées par les activités des cours bourgeoises, qui tissent un réseau de scolastique juridique et de détours.

La démocratie du processus judiciaire soviétique est finalement déterminée par les tâches de la cour soviétique, qui non seulement punit, mais éduque et rééduque également les éléments arriérés de la société. Dans cette œuvre éducative de la cour soviétique, la justice soviétique a pour caractéristique fondamentale d’accroître le niveau culturel et politique (…).

La « justice » bourgeoise, c’est Moloch, à qui sont consentis de sanglants sacrifices humains. La cour bourgeoise, comme la loi bourgeoise, est un terrible instrument de répression et d’intimidation, multiplié par la corruption mentale et morale des personnes.

La justice soviétique, au contraire, est une force culturelle gigantesque visant à lutter contre les survivances restées dans l’esprit des gens, les « traditions du capitalisme » qui entravent la cause de la construction socialiste, c’est une force qui organise les masses, éduque la volonté, contribue à renforcer de nouvelles traditions, une nouvelle psychologie socialiste (…).

L’utilisation de la dialectique marxiste-léniniste non seulement garantit ou au moins aide à clarifier les circonstances, comme si elle était tissée de contradictions, mais nous enseigne également à comprendre que les phénomènes de la vie publique, ainsi que les actions et les actes prévalant dans une société donnée (faute, crimes) ne sont pas de simples « accidents ».

La dialectique marxiste-léniniste aide à révéler le lien intérieur et la conditionnalité mutuelle des phénomènes de la vie publique, des actions et actions des personnes, et leur enseigne à comprendre les lois en vigueur dans la société.

La lutte des classes posent des contradictions entre la classe des exploiteurs et des classes exploitées, et avec la victoire de la révolution socialiste et l’organisation socialiste de la société, non seulement cela persiste, mais cela éclate avec une force encore plus grande, donnant lieu à de nouvelles fraudes criminelles de la part des survivants des classes exploiteuses défaites.

Sur la base de la lutte des classes et des vestiges du capitalisme dans l’économie et dans l’esprit des gens, des crimes sont nés qui sapent les succès du nouveau système socialiste.

La justice socialiste a pour tâche de comprendre, dans chaque cas individuel, le lien entre un crime donné et les causes qui l’ont motivé, de révéler les caractéristiques de ce cas de violation du droit soviétique, d’expliquer correctement les actes de l’accusé, du demandeur ou du défendeur, du point de vue de non seulement les exigences formelles de la loi, mais aussi du point de vue des intérêts de toute la cause de la construction socialiste, la cause de la lutte pour le socialisme.

Les exigences formelles de la loi peuvent dans certains cas entrer en conflit avec les exigences de la vie, avec les intérêts vitaux de la société et de l’individu. La résolution ou l’évitement de telles contradictions est l’une des conditions les plus importantes pour la bonne administration de la justice. L’absence d’élimination de telles contradictions est un indicateur de « justice » injuste, la justice entre guillemets.

La justice socialiste en matière d’élimination des contradictions possibles entre la formule du droit et l’exigence de vie joue un rôle déterminant: elle élève la pensée et la volonté des tribunaux « à la hauteur des principes politiques de la lutte de sa classe », de sa société; cela permet au juge d’aborder l’évaluation de l’événement considéré.

Du point de vue des principes du matérialisme dialectique, est correcte cette position fondamentale permettant de répondre aux questions, ce qu’il serait impossible de faire sur la base de catégories logiques purement formelles.

Le droit de la preuve soviétique, contrairement au droit de la preuve des États exploiteurs, ne traite donc pas uniquement des catégories juridiques et de la méthodologie définie par ces catégories (…).

La justice soviétique est une justice socialiste, appliquée conformément aux principes du socialisme, aux principes de la justice socialiste et à la conviction socialiste des juges.

C’est la raison pour laquelle c’est une déformation flagrante que la tentative de certains « scientifiques » de rejeter le principe de l’intime conviction judiciaire, du système de procédure soviétique et du système du droit de la preuve soviétique.

Une campagne contre le principe de l’intime conviction judiciaire, même si elle est masquée par la critique des théories bourgeoises, magnifiant hypocritement ce principe et dissimulant sous sa couverture la dépendance esclavagiste de la cour bourgeoise vis-à-vis des classes exploiteuses, ne peut et ne doit tromper personne.

Dénonçant la nature bourgeoise du principe de la soi-disant évaluation « libre » des preuves fondée sur la « condamnation » intime des juges par un tribunal bourgeois, nous ne devrions pas et ne pouvons pas jeter le bébé avec l’eau du bain (…).

Tout le développement du droit soviétique prouve que les principes les plus importants du droit de la preuve soviétique sont la justice socialiste dans la conviction socialiste des juges.

Ces principes de justice socialiste procurent à la cour soviétique sa véritable indépendance, subordonnant sa volonté et son esprit à la loi soviétique, qui exprime la volonté et la raison du peuple soviétique. »

Le tribunal soviétique a donc à la fois une position de classe et, dialectiquement, une subjectivité révolutionnaire dans son existence même.


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