Camarades,
Laissez-moi vous apporter le salut fraternel des communistes de Belgique et leur hommage à la fermeté exemplaire du Parti Communiste Chinois dans la lutte qu’il mène pour la construction du socialisme dans votre pays, pour mener la révolution socialiste jusqu’au bout, pour s’opposer aux agressions impérialistes et à l’exportation de la contre-révolution, pour conjurer la guerre mondiale,
– leur hommage à la fermeté exemplaire du Parti Communiste Chinois dans la mise en pratique de l’internationalisme prolétarien agissant, dans la dénonciation du révisionnisme moderne, danger principal actuel au sein du mouvement communiste international,
– leur hommage à la maîtrise du P.C.C. dans la mise en application du marxisme-léninisme aux conditions concrètes de notre temps.
Les communistes de Belgique apprécient hautement la valeur de l’aide idéologique apportée par le Parti Communiste Chinois aux marxistes-léninistes de tous les pays, au mouvement communiste international.
La situation internationale est excellente pour les forces de la révolution. La crise générale du capitalisme s’approfondit. Mais, en même temps, s’accroissent l’agressivité de l’impérialisme, ses méfaits, ses crimes et la multiplicité de ses ruses.
Dans ces circonstances, les révisionnistes se comportent en auxiliaires de l’impérialisme.
Ils multiplient les manœuvres de division du camp socialiste, de scission du mouvement communiste international et des partis communistes.
Ils voudraient étouffer le mouvement révolutionnaire de libération nationale.
Ils tentent de démobiliser la classe ouvrière des pays capitalistes et de l’entraîner dans les marécages du néo-réformisme.
Ils voudraient empêcher le prolétariat de réaliser sa tâche historique : le renversement de l’ordre social capitaliste, la réalisation de la révolution socialiste.
Ils tentent de briser l’internationalisme prolétarien. Ils voudraient notamment opposer la classe ouvrière des pays capitalistes aux luttes révolutionnaires libératrices des peuples et nations opprimés en la faisant collaborer ainsi avec l’impérialisme, et avant tout avec l’impérialisme américain, bastion principal du colonialisme actuel.
C’est ainsi que, sur la pente savonneuse de la collaboration de classes, ils sont tombés jusqu’au racisme !
La rapidité de leur dégénérescence est le reflet de l’accentuation de la crise générale du capitalisme.
Mais les marxistes-léninistes de tous les continents renforcent leur cohésion idéologique, leur capacité de combat contre l’impérialisme et ses agents. Ils sont unis comme les doigts de la main.
Notre présence ici, à l‘intervention du Comité Central du Parti Communiste Chinois en est un témoignage – modeste, certes – mais significatif.
Les entretiens que nous avons eus avec plusieurs camarades de la direction de votre Parti nous ont permis d’examiner d’une façon extrêmement approfondie les différents aspects de notre lutte commune : ils ont été pour nous d’une grande utilité et pleins d’enseignements ; ils ont démontré notre complète unité de vues.
Il n’est pas de lutte efficace contre l’impérialisme qui n’implique la dénonciation et la défaite du réformisme et du néo-réformisme révisionniste.
Lénine avait déjà fait remarquer ce que le révisionnisme a « de vague, d’indécis et d’insaisissable ». Nous connaissons les propos nébuleux et confus des révisionnistes, leurs phrases ronflantes mais vides de sens, leurs falsifications, leurs mensonges, leurs calomnies à notre égard. Mais nous devons dégager le contenu de leur « théorie » et de leur pratique.
L’essence du révisionnisme moderne est la même que celle du réformisme, du révisionnisme classique : c’est la théorie et la pratique de la collaboration de classes.
Un de ses aspects particuliers, important dans ses manifestations actuelles, est d’être explicité par la politique intérieure et extérieure du groupe révisionniste de Khrouchtchev.
Pour lui, tout devrait s’ordonner autour d’une monstrueuse construction dont les fondements sont la collaboration de classes. Un des montants en est le chauvinisme de grande puissance à l’égard des pays socialistes, des peuples et des classes révolutionnaires du monde entier. L’autre montant est la « coopération générale » avec l’impérialisme américain, ce plus grand exploiteur international, principale force d’agression et de guerre.
Enfin, la clé de voûte de cette construction, c’est le chantage nucléaire.
Comme toute conception politique bâtie sur la doctrine de la collaboration de classes, le révisionnisme moderne entend s’opposer au développement historique de la société humaine. Il doit donc nier les faits, la réalité objective.
Alors que pour nous, marxistes-léninistes, le matérialisme dialectique est notre conception du monde et notre méthode d’investigation et de connaissance, les révisionnistes, eux, utilisent l’idéalisme subjectiviste et l’éclectisme. Ils pratiquent le pragmatisme et ils se distinguent par leurs volte-face.
Aussi, malheur à ceux qui les suivent à la baguette. Ils se discréditent aux yeux des masses en voulant à tout prix justifier les pirouettes et les reniements de leur chef de file.
En 1963, le Traité tripartite de Moscou sur le monopole nucléaire est glorifié comme une grande victoire de la paix, alors que ce projet américano-britannique était, quelques semaines auparavant encore, dénoncé à juste titre.
L’impérialisme américain multiplie les essais souterrains, renforce constamment son arsenal nucléaire.
Mais quand la Chine et d’autres pays socialistes menacés entendent avoir leurs propres moyens de défense, ce serait un crime !
A diverses reprises et notamment à la fin de 1961, la question de Berlin devait à tout prix être réglée en quelques semaines. Mais depuis lors, plus rien ne presse …
Le groupe de Khrouchtchev fait installer des fusées à Cuba – ce que n’ont pas demandé les marxistes-léninistes. Il les retire ensuite – ce à quoi les marxistes-léninistes ne se sont pas opposés. Mais pour les révisionnistes, c’est là un haut fait d’armes et c’est une grande victoire d’avoir voulu imposer la violation de la souveraineté de Cuba, d’avoir voulu sa transformation en un second Congo !
Depuis des années, ils prétendent que leurs « géniales » conceptions en matière d’agriculture allaient produire des miracles. Aujourd’hui, devant le désastre agricole qu’ils ont provoqué dans les pays où ils ont sévi, les révisionnistes vantent … les méthodes américaines du capitalisme exploiteur à la campagne !
En 1960 encore, Khrouchtchev signait la « Déclaration des 81 Partis Communistes et Ouvriers » condamnant unanimement le révisionnisme yougoslave dans les termes suivants :
« Les Partis Communistes ont condamné à l’unanimité la variante yougoslave de l’opportunisme international, qui est une expression concentrée des « théories » des révisionnistes contemporains. Ayant trahi le marxisme-léninisme, proclamé par eux périmé, les dirigeants de la Ligue Communiste de Yougoslavie ont opposé à la Déclaration de 1957 leur propre programme révisionniste et antiléniniste. Ils ont opposé la L.C.Y. à tout le mouvement communiste international, ont détaché leur pays du camp socialiste, l’ont fait dépendre de la soi-disant « aide » des impérialistes américains et autres, et ont mis ainsi le peuple yougoslave en danger de perdre les conquêtes révolutionnaires qu’il avait acquises au prix d’une lutte héroïque. Les révisionnistes yougoslaves se livrent à des agissements subversifs contre le camp socialiste et le mouvement communiste mondial. Sous prétexte de mener une politique en marge des blocs, ils déploient une activité qui porte préjudice à l’unité de toutes les forces et de tous les Etats pacifiques. Les partis marxistes-léninistes ont toujours pour tâche impérieuse de dénoncer les révisionnistes yougoslaves et de lutter énergiquement pour préserver le mouvement communiste et le mouvement ouvrier des idées antiléninistes des révisionnistes yougoslaves ».
Depuis lors, les révisionnistes yougoslaves ont persisté et ils se sont enfoncés encore plus loin dans la voie de la trahison. Cependant, Khrouchtchev et ceux qui le suivent, passent ouvertement sur les positions de la clique de Tito. Ils en chantent, et pour cause, les louanges. Mais ils accusent les marxistes-léninistes qui persistent à considérer qu’ils ont « toujours pour tâche impérieuse de dénoncer les révisionnistes yougoslaves » de violer la Déclaration des 81 !
Mais voyons de plus près le mécanisme de la « pensée » des révisionnistes modernes.
Pour eux, les contradictions fondamentales du monde contemporain sont ramenées à une seule : la contradiction entre le camp socialiste et le camp impérialiste ; et encore, cette contradiction n’aurait et ne pourrait avoir qu’un aspect : la compétition pacifique !
De plus, pour les révisionnistes, cette contradiction doit être surmontée, dépassée, par « la coopération générale », en perdant ainsi tout contenu de classe.
Cette théorie de la collaboration de classes à l’échelle internationale atteint à l’absurde avec la prétention insensée de voir le sort de l’humanité réglé par l’accord de deux hommes « sages et raisonnables, ayant le puissant pouvoir en mains », à savoir d’une part le représentant de l’ennemi des peuples du monde entier, l’impérialisme américain, et d’autre part Khrouchtchev.
LA CONTRADICTION ENTRE LES NATIONS OPPRIMÉES ET L’IMPÉRIALISME
Pour les marxistes-léninistes, la contradiction entre les nations opprimées et l’impérialisme est une des contradictions fondamentales du monde contemporain. Pour nous, les évolutions nationales démocratiques d’Asie, d’Afrique, d’Amérique latine, qui font partie intégrante de la révolution mondiale prolétarienne, assènent des coups directs à l’impérialisme et démontrent où se situe aujourd’hui la principale zone des tempêtes révolutionnaires.
Pour nous, marxistes-léninistes, un peuple qui en opprime un autre ne saurait lui-même être libre. C’est pourquoi l’internationalisme prolétarien agissant de la classe ouvrière, des masses laborieuses des pays impérialistes envers les mouvements révolutionnaires de libération nationale, constitue un devoir imprescriptible, inséparable de la lutte pour leur propre libération.
En prétendant que le colonialisme est pratiquement liquidé, en feignant volontairement d’ignorer le rôle du néo-colonialisme, les révisionnistes modernes visent à nier la contradiction entre les nations opprimées et l’impérialisme.
Les révisionnistes voudraient vider cette contradiction de tout contenu révolutionnaire et la ramener à une différence de niveaux de développement entre pays « avancés » et pays « sous-développés », différence qui pourrait être comblée par une prétendue « aide » matérielle dans le cadre de la coopération générale avec l’impérialisme.
Mais les faits démontrent que pour les pays soumis au joug du colonialisme ancien ou nouveau, le sous-développement s’accroît.
Les révisionnistes admettent tout au plus pour ces pays la perspective d’une dictature bourgeoise et ils condamnent avec horreur les indispensables luttes révolutionnaires armées.
Ils tentent de faire de la classe ouvrière des pays fortement industrialisés l’auxiliaire de l’impérialisme, en falsifiant d’une façon éhontée la théorie léniniste sur la nécessité pour la classe ouvrière de prendre la direction de la révolution nationale et démocratique afin de la poursuivre jusqu’au bout et de l’amener sur la voie du socialisme.
Ils prétendent d’une part que ce rôle dirigeant doit être exclusivement rempli par la classe ouvrière de ces pays fortement industrialisés.
D’autre part, ils affirment abusivement représenter, avec les réformistes classiques, ce prolétariat ; alors que révisionnisme moderne et réformisme constituent une agence de la bourgeoisie au sein de la classe ouvrière.
C’est ainsi qu’ils s’opposent à toute solidarité mutuelle du mouvement révolutionnaire de la classe ouvrière des pays hautement industrialisés et du mouvement révolutionnaire de libération nationale.
C’est en fait l’étouffement de tout mouvement révolutionnaire par le révisionnisme moderne et par le réformisme qu’ils voudraient imposer.
Il n’est pas étonnant dans ces conditions que les révisionnistes aient cultivé le chauvinisme colonialiste, déclaré que la guerre d’Algérie était une affaire intérieure française, qu’ils se soient faits les protagonistes de « l’Union Française » et qu’ils aient dit, en Belgique : « Belgique et Congo, mêmes intérêts » !
Souslov dans son récent rapport cite Lénine à l’appui de ses thèses révisionnistes :
« … les relations réciproques des peuples et tout le système politique mondial sont déterminés par la lutte d’un petit groupe de nations impérialistes contre le mouvement soviétique et les Etats soviétiques, à la tête desquels se trouve la Russie des Soviets. Si nous perdons cela de vue, nous ne saurons poser correctement aucune question nationale ou coloniale, quand bien même il s’agirait du point le plus reculé du monde. Ce n’est qu’en partant de là que les questions politiques peuvent être posées et résolues d’une façon juste par les partis communistes, aussi bien des pays civilisés que des pays arriérés » 1.
Mais pourquoi Souslov cache-t-il la première partie de la phrase de ce rapport de Lénine au IIème Congrès de l’Internationale Communiste (26 juillet 1920) :
« Le deuxième idée directrice de nos thèses est que dans la situation internationale d’aujourd’hui, après la guerre impérialiste, les relations réciproques des peuples … »
Parce que, précisément, il y avait une première idée essentielle, fondamentale, que Souslov veut cacher parce qu’elle est un démenti cinglant à son révisionnisme.
Le procédé suffit à juger l’homme et la thèse qu’il défend. Mais citons Lénine :
« En premier lieu, quelle est l’idée essentielle, fondamentale de nos thèses ? La distinction entre les peuples opprimés et les peuples oppresseurs. Nous faisons ressortir cette distinction, contrairement à la IIe Internationale et à la démocratie bourgeoise. A l’époque de l’impérialisme, il est particulièrement important pour le prolétariat et l’Internationale Communiste de constater les faits économiques concrets et, dans la solution de toutes les questions coloniales et nationales, de partir non de notions abstraites, mais de réalités concrètes.
Le trait caractéristique de l’impérialisme est que le monde entier, comme nous le voyons, se divise actuellement en un grand nombre de peuples opprimés et un nombre infime de peuples oppresseurs, qui disposent de richesses colossales et d’une force militaire puissante. En estimant la population totale du globe à 1 milliard ¾, l’immense majorité, comprenant plus d’un milliard, et, selon toutes probabilités, 1.250.000.000 d’êtres humains, c’est-à-dire près de 70 % de la population du globe, appartient aux peuples opprimés, qui, ou bien se trouvent placés sous le régime de dépendance coloniale directe, ou bien constituent des Etats semi-coloniaux, comme la Perse, la Turquie, la Chine, ou encore, vaincus par l’armée d’une grande puissance impérialiste, se trouvent sous sa dépendance en vertu de traités de paix.
Cette idée de distinction, de division des peuples en opprimés et en oppresseurs, se retrouve dans toutes les thèses, tant dans les premières publiées sous ma signature et publiées ultérieurement que dans celles du Camarade Roy. Ces dernières ont été écrites principalement à partir de la situation des Indes et des autres grands peuples d’Asie opprimés par la Grande-Bretagne et c’est en cela que réside leur importance pour nous 2.»
Lénine revient immédiatement après d’ailleurs, dans le 3ème point, sur la question du mouvement national révolutionnaire.
Précisément la deuxième idée directrice dont parle Lénine est la démonstration que les mouvements révolutionnaires de libération nationale font partie à notre époque de la révolution prolétarienne mondiale.
Quelle est l’attitude des révisionnistes à l’égard de la contradiction entre le prolétariat et la bourgeoisie au sein des pays capitalistes ? Ou plus exactement comment tentent-ils de concilier leur théorie et leur pratique de collaboration de classes à l’échelle internationale avec l’existence de cette contradiction objective ?
Ils le font en renonçant à l’objectif stratégique de la révolution prolétarienne, de la révolution socialiste.
A cet objectif ils substituent les slogans du pacifisme bourgeois, de prétendues réformes de structure, de la démocratie bourgeoise.
En ce qui concerne les bavardages révisionnistes sur la paix, nous verrons plus loin qu’ils n’ont rien à voir avec les objectifs tactiques d’une lutte conséquente contre l’agression impérialiste, pour la sauvegarde de la paix mondiale.
En renonçant aux tâches de la révolution prolétarienne, les révisionnistes contestent en fait le caractère irréductible de la contradiction entre le prolétariat et la bourgeoisie.
Leurs affirmations subjectivistes sur le passage pacifique, l’évolution pacifique du capitalisme au socialisme, constituent un des éléments de leur révision du marxisme-léninisme.
La position marxiste-léniniste est connue : il est bien entendu que la classe ouvrière préférerait passer au socialisme par la voie pacifique, et qu’elle ne doit laisser passer aucune occasion de procéder de la sorte. Mais comment peut-on concevoir une telle éventualité – extrêmement improbable et qu’aucun exemple n’a permis de vérifier jusqu’à présent – si ce n’est dans une situation où la classe ouvrière alliée aux autres couches de la population laborieuse ait une supériorité écrasante de forces par rapport à celles de la bourgeoisie, y compris sur le terrain de l’affrontement armé !
Cela signifie qu’au moment décisif, la classe ouvrière et son parti révolutionnaire d’avant-garde doivent être idéologiquement, politiquement et organiquement à même de mener victorieusement la lutte armée : c’est à cette seule condition que la bourgeoisie pourrait être amenée éventuellement à capituler.
Seuls peuvent « l’oublier » ceux qui veulent « ignorer » que la bourgeoisie dispose, avec son Etat, d’une force armée répressive dont elle compte bien se servir !
Dire comme le font les révisionnistes qu’il ne faut pratiquement envisager que l’éventualité du passage pacifique – en ne citant l’autre éventualité que pour la forme – c’est renoncer à la révolution prolétarienne, pacifique ou non.
Les révisionnistes vont plus loin : sous prétexte qu’envisager la possibilité de la révolution violente mettrait en péril le passage pacifique, ils condamnent la révolution violente. Cela revient à vouloir livrer la classe ouvrière pieds et poings liés, désarmée idéologiquement, politiquement et organiquement à la domination de la bourgeoisie.
Bien plus, dans ces conditions, les révisionnistes sont mûrs pour participer aux côtés de la bourgeoisie à la répression contre-révolutionnaire. Noske et Scheideman, les traîtres contre-révolutionnaires des directions social-démocrates, avaient montré avant eux où peut conduire le réformisme.
La possibilité, considérée par Lénine comme rarissime, de passage pacifique au socialisme, serait, selon les révisionnistes, pour ainsi dire la règle actuellement. Sur quoi une telle affirmation pourrait-elle être basée ?
Dans les pays capitalistes, chaque année des travailleurs tombent sous les balles, au cours de grèves, de manifestations pacifiques, qui ne mettent aucunement en péril le pouvoir et les privilèges de la bourgeoisie.
La bourgeoisie a constamment renforcé l’arsenal répressif de son Etat, ses polices, ses forces armées.
Comment peut-on imaginer que le capital va renoncer de plein gré à en faire usage !
En somme, ici encore, les révisionnistes sous l‘influence bourgeoise, capitulent devant la pression du capital, de l’impérialisme, devant ses menaces et son chantage.
Ils renoncent ainsi à toute perspective révolutionnaire, alors que précisément la bourgeoisie renforce son appareil d’Etat pour faire face à ses difficultés sans cesse accrues, aux contradictions croissantes du monde capitaliste, contradictions qui seront inévitablement portées jusqu’à leur paroxysme, jusqu’à la situation révolutionnaire.
Peut-on trouver meilleure preuve de l’absurdité et du capitulationnisme des positions révisionnistes que l’application qu’ils font du prétendu passage pacifique dans le cas de l’Espagne fasciste où ils prêchent la « réconciliation nationale » !
Plus que jamais, nous devons rappeler les enseignements de Lénine :
« La nécessité d’inculquer systématiquement aux masses CETTE idée – et précisément celle-là – de la révolution violente, est à la base de TOUTE la doctrine de Marx et Engels. La trahison de leur doctrine par les tendances sociales-chauvines et kautskistes, aujourd’hui prédominantes, s’exprime avec un relief singulier dans l’oubli par les partisans des unes comme des autres, de CETTE propagande, de cette agitation 3. »
Nous disons sans cesse – au IIe Congrès on l’a dit aussi – que la révolution demande des sacrifices. Certains camarades argumentent ainsi dans leur propagande : ‘Nous sommes prêts à faire la révolution, mais il ne faut pas qu’elles soit trop dure’. Si je ne m’abuse cette thèse a été formulée par le Camarade Smeral dans son discours au Congrès du Parti Tchécoslovaque… En tout cas, je dois dire que si Smeral l’a affirmé, il a eu tort. Quelques orateurs qui ont pris la parole à ce Congrès après Smeral ont dit : ‘Oui, nous suivrons Smeral, parce que cela nous dispensera de la guerre civile’. Si tout cela est exact, je dois dire qu’une telle propagande n’est ni communiste ni révolutionnaire » 4.
Les révisionnistes modernes ont purement et simplement repris dans le bagage idéologique mystificateur de la social-démocratie la théorie des prétendues réformes de structure.
Le schéma est bien connu. L’évolution pacifique du capitalisme au socialisme serait réalisée par une prétendue conquête pacifique du pouvoir politique, assimilée à la réalisation d’une majorité parlementaire, accompagnée d’une prétendue conquête du pouvoir économique par les nationalisations.
Sur le premier point, c’est la négation du caractère de classe de l’Etat bourgeois et de son ornement, le Parlement, la négation de la nécessité de détruire cette machine d’Etat bourgeoise et par voie de conséquence, la négation de la nécessité de l’instauration de la dictature du prolétariat.
En ce qui concerne le deuxième point, c’est la négation du fait que le caractère de la nationalisation – bourgeoise ou socialiste – est entièrement déterminé par la nature de l’Etat.
La nationalisation socialiste est l’œuvre de la révolution socialiste, dans les conditions créées par le pouvoir de la classe ouvrière et de ses alliés, dans les conditions de la dictature du prolétariat. La nationalisation socialiste réalise l’expropriation des expropriateurs ; par elle, les moyens de production deviennent la propriété du peuple entier.
La nationalisation dans le cadre du système capitaliste sera toujours une nationalisation bourgeoise, c’est-à-dire un renforcement du capitalisme monopoliste d’Etat, c’est-à-dire la fusion renforcée du capitalisme et de l’Etat en un mécanisme unique d’exploitation et d’oppression accrues.
Les exemples anglais, italien, français, allemand, hollandais illustrent bien la portée et la signification réelles des nationalisations bourgeoises.
Lénine a aussi démontré que :
« le capitalisme monopoliste d’Etat est la préparation matérielle la plus complète du socialisme, l’anti-chambre du socialisme, l’étape de l’histoire qu’aucune autre étape intermédiaire ne sépare du socialisme 5. »
Autrement dit le renforcement du capitalisme monopoliste d’Etat crée des conditions objectives plus favorables pour la révolution socialiste, en portant la socialisation de la production au plus haut point que le système capitaliste peut atteindre. Il ne marque aucunement des étapes dans la voie de la transformation de la société capitaliste en société socialiste.
Lénine avait déjà durement dénoncé cette duperie :
« L’erreur la plus répandue est l’affirmation réformiste bourgeoise que le capitalisme monopoliste ou le capitalisme monopoliste d’Etat n’est déjà plus du capitalisme, qu’il peut dès lors être qualifié de ‘socialisme d’Etat’, etc… 6 »
C’est-à-dire que le développement du capitalisme monopoliste d’Etat doit nous servir à démontrer la nécessité de la révolution socialiste et non à nier la nécessité de cette révolution, ou à célébrer les prétendus progrès du capitalisme comme s’y emploient les réformistes et les néo-réformistes révisionnistes.
En essayant de semer la confusion entre nationalisations bourgeoises et nationalisations socialistes, les réformistes et les néo-réformistes tendent à discréditer les nationalisations socialistes et partant le socialisme lui-même. Ils tentent de faire accepter par les masses les nationalisations bourgeoises et le renforcement du capitalisme monopoliste d’Etat comme une transformation de la société capitaliste en société socialiste afin de détourner la classe ouvrière, les masses laborieuses, de la tâche indispensable de la destruction de la machine d’Etat bourgeoise et de l’instauration de la dictature du prolétariat comme acte premier fondamental de la révolution socialiste.
Les révisionnistes modernes veulent enserrer la lutte de la classe ouvrière dans les limites de la démocratie bourgeoise, de la légalité de l’Etat bourgeois. Cela conduit et revient à briser la lutte de la classe ouvrière jusque, et y compris, pour les revendications quotidiennes immédiates.
Les révisionnistes italiens donnent comme cadre à leur action la Constitution de la République bourgeoise.
Aux Pays-Bas, dans le document préparatoire à leur XXIe Congrès, les révisionnistes se fixaient comme objectif :
« la conquête de la majorité parlementaire, pour un gouvernement ouvrier, afin de réaliser les principaux points du programme du Parti Communiste Néerlandais, du Parti du Travail social-démocrate) et du Parti Socialiste Pacifiste.
En relation avec cela, se pose la question de la voie pacifique vers le socialisme, du rôle de la démocratie parlementaire dans ce but et l’utilisation des possibilités offertes par la Constitution pour plus de démocratie et pour la nationalisation des monopoles ».
La Constitution monarchique des Pays-Bas promue par les révisionnistes au rang d’instrument de la voie pacifique au socialisme : voilà un bel exemple de crétinisme parlementaire et monarchiste !
Il est vrai encore que le programme immédiat des révisionnistes néerlandais est tout au plus digne d’un syndicat de collaboration de classes et comporte entre autres cette perspective « exaltante » de la revendication d’un deuxième réseau de télévision avec contrôle parlementaire sur la publicité.
En France, les dirigeants révisionnistes réclament :
« une Assemblée Nationale, élue au suffrage universel et proportionnel, ayant pour tâche essentielle de faire les lois et de contrôler le gouvernement, et un gouvernement fort et stable, responsable devant l’Assemblée Nationale et dont le rôle est de gouverner en appliquant le programme voulu par la majorité du peuple ».
Les dirigeants révisionnistes pourront accoler n’importe quel qualificatif au mot « démocratie » – véritable, authentique, pure – il s’agit en l’occurrence de la démocratie bourgeoise. Et en réclamant un « gouvernement fort et stable », c’est un gouvernement bourgeois fort et stable qu’ils demandent !
Lénine nous a donné clairement les armes idéologiques dénonçant la trahison qui fait de la social-démocratie le soutien social de la bourgeoisie :
« … le capital financier, dans sa tendance à l’expansion, achètera et soudoiera « librement » le gouvernement démocratique et républicain le plus libre et les fonctionnaires élus de n’importe quel pays, fût-il ‘indépendant’. La domination du capital financier, comme celle du capital en général, ne saurait être éliminée, par QUELQUE transformation QUE CE SOIT dans le domaine de la démocratie politique.
… Mais cette domination du capital financier n’abolit nullement l’importance de la démocratie politique en tant que FORME plus libre, plus large et plus claire de l’oppression de classe et de la lutte des classes.
… La révolution socialiste peut débuter dans le plus proche avenir. Dès lors le prolétariat se trouvera placé devant les tâches immédiates que voici : conquête du pouvoir, expropriation des banques et réalisation d’autres mesures dictatoriales. La bourgeoisie – et surtout les intellectuels du type des fabiens et des kautskistes – s’efforcera à ce moment de morceler et de freiner la révolution en lui imposant des buts limités démocratiques7.
… D’une façon générale la démocratie politique n’est qu’une des FORMES possibles (bien qu’en théorie elle soit absolument normale pour le capitalisme ‘pur’) de SUPERSTRUCTURE du capitalisme. Comme le démontrent les faits, le capitalisme et l’impérialisme se développent sous TOUTES les formes politiques, en se les subordonnant TOUTES 8.
Le savant M. Kautsky a ‘oublié’ – vraisemblablement oublié par hasard – une ‘bagatelle’, à savoir que le Parti dominant de la démocratie bourgeoise n’accorde la défense de la minorité qu’à un autre parti BOURGEOIS ; TANDIS QUE LE PROLÉTARIAT, dans toute question SÉRIEUSE, PROFONDE, FONDAMENTALE, reçoit en guise de ‘protection de la minorité’ la loi martiale ou les massacres. PLUS LA DÉMOCRATIE EST DÉVELOPPÉE ET PLUS ELLE EST PRES, EN CAS DE DIVERGENCES POLITIQUES PROFONDES ET DANGEREUSES POUR LA BOURGEOISIE, DU MASSACRE ET DE LA GUERRE CIVILE…
Prenez le Parlement bourgeois. Peut-on admette que le savant Kautsky n’ait jamais ouï dire que PLUS la démocratie est puissamment développée, et PLUS la Bourse et les Banquiers se soumettent les parlements bourgeois ? Il ne suit point de là qu’il ne faille pas utiliser le parlementarisme bourgeois… Mais il s’en suit que seul un libéral est capable d’oublier, comme le fait Kautsky, LE CARACTÈRE LIMITE ET RELATIF, AU POINT DE VUE HISTORIQUE, du parlementarisme bourgeois.
Dans l’Etat bourgeois le plus démocratique, les masses opprimées se heurtent constamment à une contradiction criante entre l’égalité NOMINALE proclamée par la ‘démocratie’ des capitalistes, et les milliers de restrictions et complications réelles qui font des prolétaires des ESCLAVES DES SALARIES. Cette contradiction précisément ouvre les yeux des masses sur la pourriture, la fausseté, l’hypocrisie que les agitateurs et les propagandistes du socialisme dénoncent sans cesse devant les masses, AFIN DE LES PRÉPARER à la révolution !
Et lorsque l’ère des révolutions a commencé, Kautsky lui tourne le dos et se met à célébrer les beautés de la démocratie bourgeoise agonisante …
Mille barrières S’OPPOSENT à la participation des masses travailleuses au parlement bourgeois (lequel dans une démocratie bourgeoise, NE RESOUT JAMAIS les questions capitales ; celles-ci sont tranchées par la Bourse, par les banques). Et les ouvriers savent et se rendent compte, et ils voient, ils perçoivent à merveille que le parlement bourgeois est pour eux un organisme étranger, un instrument d’oppression des prolétaires par la bourgeoisie, l’organisme d’une classe hostile, d’une minorité d’exploiteurs …9 ».
A notre époque, qui est celle des révolutions prolétariennes victorieuses, du passage du capitalisme au socialisme, le capital emploie et emploiera une double tactique : d’une part la « démocratie pure », « authentique », « véritable » ; d’autre part, la répression, la terreur contre-révolutionnaire, poussées éventuellement jusqu’à leur forme la plus sanglante, le fascisme. C’est sous couvert de cette « démocratie pure », que la bourgeoisie organise ses groupes terroristes, prépare la répression sanglante.
Mais direz-vous, qu’est-ce qui distingue encore les révisionnistes modernes des social-démocrates ? En réalité, fondamentalement, les révisionnistes sont passés sur les positions réformistes.
Avec l’approfondissement de la crise générale du capitalisme, la base sociale du réformisme se trouve amoindrie.
D’autre part, l’exacerbation de la lutte des classes démasque de plus en plus le réformisme dont les travailleurs ont pu mesurer qu’il ne leur a apporté que déboires et trahisons. C’est pourquoi des couches toujours plus importantes de travailleurs se détournent du réformisme social-démocrate.
Les révisionnistes modernes, se camouflant en communistes, tentent de gagner la sympathie de ces travailleurs pour lesquels le nom de Parti Communiste est synonyme de parti marxiste-léniniste révolutionnaire d’avant-garde.
Là réside un grave danger pour la classe ouvrière d’Europe occidentale de se voir entraînée dans un nouveau réformisme, en croyant trouver la voie révolutionnaire.
C’est pourquoi il est d’autant plus urgent pour les travailleurs d’avant-garde de lever haut le drapeau du marxisme-léninisme pour faire échec à cette manœuvre qui servirait si bien les desseins de la bourgeoisie.
En Europe occidentale, les dirigeants révisionnistes s’orientent ouvertement vers la recherche de l’unité, y compris l’unité organique avec la social-démocratie sur les positions réformistes.
Mais la réalisation de cette unité ne constitue pas nécessairement un processus simple.
En effet, si révisionnisme moderne comme réformisme classique signifient collaboration de classes, le problème peut encore se poser de quelle façon et avec quelle bourgeoisie.
Au moment de la première guerre mondiale, les réformistes social-démocrates avaient pris parti pour leur propre bourgeoisie et les contradictions entre les différents partis réformistes de la Deuxième Internationale avaient été totales.
Entre la première et la deuxième guerres mondiales, certains dirigeants réformistes se sont révélés pouvoir être les collaborateurs du capital financier, de l’impérialisme étranger, alors que d’autres restaient les zélés serviteurs de leur propre bourgeoisie.
C’est ainsi que Henri De Man, Président du P.O.B. (Parti Ouvrier Belge) avant 1940, était le représentant avéré des intérêts de l’impérialisme allemand, tandis que P.H. Spaak était plutôt, à cette époque, le représentant de l’impérialisme britannique. Aujourd’hui ce même Spaak, ancien secrétaire général de l’O.T.A.N., est l’homme de l’impérialisme américain.
Actuellement, c’est la tendance pro-américaine qui domine au sein des directions social-démocrates d’Europe occidentale.
Les contradictions interimpérialistes subsistent et s’accentuent. Quoique la politique du groupe de Khrouchtchev consiste actuellement à collaborer avec l’impérialisme américain, les contradictions subsistent aussi, et à plus forte raison, entre l’Union Soviétique et les pays capitalistes, y compris les Etats-Unis.
Les vicissitudes des rapports entre dirigeants révisionnistes et réformistes doivent aussi être examinées à la lumière de ces faits.
De même nous pouvons constater une accentuation des contradictions entre les dirigeants révisionnistes des différents pays.
C’est ainsi qu’aux dirigeants révisionnistes qui suivent la baguette de Khrouchtchev, qui lui sont complètement subordonnés, s’opposent dans une certaine mesure d’autres dirigeants révisionnistes qui, tout en adoptant les mêmes positions réformistes, penchent plutôt vers la collaboration directe avec telle ou telle bourgeoisie.
En favorisant le développement du contre-courant révisionniste dont il s’est institué le chef, Khrouchtchev a en même temps créé les conditions de la croissance de tendances centrifuges dans les rapports entre partis à direction révisionniste. Ainsi s’expliquent les divergences de vues dans les positions des divers partis révisionnistes, notamment en Europe occidentale.
Le chemin suivi par le révisionnisme le conduit également à trahir la classe ouvrière, les masses laborieuses, dans leurs luttes pour les revendications immédiates, contre les empiètements du capital.
Les marxistes-léninistes doivent être et sont à l’avant-garde du combat quotidien de la classe ouvrière pour des revendications économiques immédiates, pour la défense des libertés démocratiques menacées, dans la « lutte générale », dans l’action pour conjurer la guerre mondiale.
Pour nous cet ensemble de luttes signifie préparation et mûrissement des facteurs subjectifs de la révolution. C’est-à-dire qu’il s’agit au travers de ces luttes de porter la connaissance et l’organisation de classe du prolétariat au niveau le plus élevé afin qu’il puisse remplir sa mission historique, la révolution socialiste.
Et cela inclut le renforcement théorique, politique, organisationnel, du Parti d’avant-garde, du Parti Communiste, le renforcement de ses liens avec les masses.
Dans ce sens les luttes quotidiennes – la détermination des objectifs et des moyens d’action de ces luttes – doivent être subordonnées à la réalisation de l’objectif stratégique, du but final.
Pour les néo-réformistes révisionnistes – comme pour les réformistes classiques – « le but final n’est rien, le mouvement est tout ». Pour eux, la poursuite successive d’objectifs limités et immédiats, la réalisation de réformes dans le cadre du système capitaliste, signifient prétendument l’évolution du capitalisme au socialisme.
Mais en voulant ainsi poser comme limite à l’action prolétarienne les lois, les règles, les impératifs de la démocratie bourgeoise, c’est-à-dire la dictature de la bourgeoisie, le « mouvement » lui-même change de contenu, devient qualitativement différent. Il est alors un appendice de la politique bourgeoise, un instrument de collaboration de classes, un moyen de rafistolage du système capitaliste : il participe aux tentatives de sauvetage de celui-ci.
C’est ce qui se produit dans la pratique des révisionnistes modernes des pays capitalistes.
En ce qui concerne notamment les luttes pour les revendications économiques immédiates, leur technique démobilisatrice consiste entre autres à s’opposer aux grands mouvements interprofessionnels, à fractionner la classe ouvrière par professions, par entreprises, par ateliers, à favoriser les idées corporatistes. Ils s’opposent aux objectifs valables en y substituant des pseudo-revendications acceptables par la bourgeoisie pour assurer la paix sociale. Ils préconisent les programmations sociales et économiques capitalistes. Ils font de la négociation une arme pour détourner la classe ouvrière de l’action. Ils pratiquent le crétinisme parlementaire.
Ainsi il nous appartient de démasquer les révisionnistes modernes aux yeux des plus larges masses au cours de ces luttes quotidiennes.
La collaboration de classes pratiquée par les révisionnistes se révèle aussi dans certains pays socialistes lorsqu’ils nient la lutte de classe au cours de la révolution socialiste.
L’Etat du peuple entier signifie la liquidation de la dictature du prolétariat, le Parti du peuple entier la liquidation de l’avant-garde marxiste-léniniste de classe ouvrière.
L’exemple de la Yougoslavie a démontré la possibilité d’évolution pacifique du socialisme au capitalisme et souvent le danger que représente le révisionnisme qui peut mettre en péril les conquêtes socialistes.
D’autre part, parler de la construction du communisme dans un seul pays alors que l’impérialisme subsiste, alors même que le socialisme est loin d‘être réalisé jusqu’au bout, n’est pas seulement une aberration théorique. C’est aussi de la démagogie pour masquer les échecs répétés dus au révisionnisme sur le plan intérieur, et un camouflage pour renoncer aux tâches de la révolution socialiste. C’est de plus une diversion pour tenter de justifier idéologiquement le développement de rapports de caractère non socialiste au détriment des autres pays du camp socialiste, la mise sous contrôle, sous tutelle économique, politique et militaire de ces pays.
Cette politique, non seulement tend à affaiblir le camp socialiste qu’elle divise. En fin de compte la politique révisionniste affaiblit l’Union Soviétique elle-même, crée les plus graves difficultés, introduit des éléments de restauration du capitalisme. Elle est à l’origine du désastre de l’agriculture soviétique. Elle amène la réduction des rythmes de développement industriel.
Les révisionnistes des pays capitalistes ont fait grand cas, au cours des dernières années, des résultats miraculeux que donnerait l’exemple du communisme en U.R.S.S. ; sa valeur d’exemple résoudrait tout et il faudrait donc tout subordonner à l’objectif de la prétendue « édification du communisme en U.R.S.S. ».
Conception absurde ! L’exemple des succès de la révolution socialiste constitue certes une grande aide pour les exploités et opprimés en lutte contre le capitalisme, contre l’impérialisme, en ce sens que cet exemple accroît leur combativité, leur volonté de réaliser eux aussi la révolution socialiste.
Mais il y a longtemps que la supériorité de l’économie socialiste sur l’économie capitaliste est démontrée et l’exemple à lui seul ne peut en aucun cas remplacer la lutte révolutionnaire elle-même.
De plus, dans le cas des révisionnistes, il s’agit bel et bien d’un exemple à rebours : dans nos pays il nous faut précisément actuellement expliquer que les difficultés existant en Union Soviétique et dans certains autre pays socialistes sont dues au révisionnisme et ne sont pas le fait du socialisme.
Par contre, l’on peut parler de la valeur de l’exemple des succès de la révolution socialiste en République Populaire de Chine, en République Populaire Démocratique de Corée, en République Populaire du Vietnam, en République Populaire d’Albanie, à Cuba. Ces succès sont aussi des victoires du marxisme-léninisme.
Lorsque nous faisons une estimation des forces du camp socialiste à l’échelle mondiale, nous pouvons dire que celles-ci continuent à s’accroître, en dépit des conséquences néfastes du révisionnisme là où il sévit, et ce grâce aux victoires des pays socialistes où les partis communistes et ouvriers se tiennent sur les positions marxistes-léninistes.
Abordons la question des contradictions interimpérialistes. Dans le cadre de l’aggravation de la crise générale du capitalisme les contradictions interimpérialistes s’accentuent. Cela ne peut laisser les marxistes-léninistes indifférents. C’est Lénine qui disait :
« Faire la guerre pour le renversement de la bourgeoisie internationale, guerre cent fois plus difficile, plus longue, plus compliquée que la plus acharnée des guerres ordinaires entre Etats, et renoncer d’avance à louvoyer, à exploiter les oppositions (fussent-elles momentanées) qui divisent nos ennemis, à passer des accords et des compromis avec des alliés éventuels (fussent-ils temporaires, peu sûrs, chancelants, conditionnels), n’est-ce pas d’un ridicule achevé ? »
Il ajoutait qu’il fallait utiliser
« de la façon la plus minutieuse, la plus attentive, la plus circonspecte, la plus intelligente, la moindre ‘fissure’ entre les ennemis, les moindres oppositions d’intérêts entre les bourgeoisies de différents pays, entre les différents groupes ou catégories de la bourgeoisie à l’intérieur de chaque pays aussi bien que la moindre possibilité de s’assurer un grand nombre d’alliés, fussent-ils des alliés temporaires, chancelants, conditionnels, peu solides et peu sûrs. Qui n’a pas compris cette vérité n’a compris goutte au marxisme, ni en général au socialisme scientifique contemporain. Qui n’a pas prouvé PRATIQUEMENT, pendant un laps de temps assez long et en des situations politiques assez variées, qu’il sait appliquer cette vérité dans les faits, n’a pas encore appris à aider la classe révolutionnaire dans sa lutte pour affranchir des exploiteurs toute l’humanité laborieuse. Et ce qui vient d’être dit est aussi vrai pour la période qui PRÉCÈDE et qui SUIT la conquête du pouvoir politique par le prolétariat »10.
L’aggravation des contradictions interimpérialistes pose le problème des alliés indirects de la révolution prolétarienne. Dans ce domaine aussi il faut partir de l’analyse concrète des situations concrètes et examiner les possibilités offertes en relation avec les intérêts supérieurs et généraux de la révolution prolétarienne et notamment, actuellement, en relation avec la lutte de libération nationale des peuples et nations opprimés.
Un des aspects principaux des contradictions interimpérialistes est constitué actuellement par celles qui opposent différents pays capitalistes à l’impérialisme américain. Celui-ci poursuit ses plans de domination mondiale, y compris par l’emprise politique, économique et militaire sur d’autres pays capitalistes : dans ces conditions il est inévitable que les contradictions surgissent et s’amplifient.
De ce fait les pays d’Europe occidentale ont un caractère double. Ils sont impérialistes et exploiteurs d’autres pays, notamment de peuples soumis au colonialisme nouveau et ancien. D’autre part ils sont exploités, principalement par l’impérialisme américain.
Ce phénomène apparaît avec clarté notamment dans les chiffres des revenus de capitaux, investis par le capital financier de ce pays à l’étranger d’une part, et investis par le capital financier étranger dans ces pays, d‘autre part.
Il s’agit d’utiliser les contradictions interimpérialistes dans le cadre de la réalisation de notre but stratégique à l’échelle internationale et tactiquement avec l’objectif d’isoler l’impérialisme américain, ennemi des peuples du monde entier.
Nous pouvons constater que ces contradictions prennent déjà l’aspect dans certains cas de lutte pour l’indépendance nationale de libération du joug américain.
Tant que ce sont des couches du capital financier qui restent à la tête de cette opposition à l’impérialisme américain, nous devons voir que celle-ci peut aboutir à différentes issues :
– capitulation devant les exigences américaines ou réalisation de nouveaux compromis plus ou moins favorables à ces couches du capital financier (à ce propos, le développement de la lutte de classe à l’intérieur et à l’échelle internationale peut intervenir comme un des facteurs déterminant ces prises de position) ;
– conflit ou guerre de caractère impérialiste ;
– politique dite de neutralité avec ou sans formation de nouveaux blocs politico-militaires ;
– alliance éventuelle avec des pays socialistes.
Nous allons certes vers des situations complexes pouvant présenter des changements et des tournants brusques au cours desquels les Partis Communistes devront déployer une grande capacité politique pour orienter leur action d’une façon correcte.
Mais la classe ouvrière des pays capitalistes peut et doit jouer en l’occurrence un rôle plus actif encore.
Nous considérons que notre action doit être envisagée comme une lutte pour l’indépendance nationale au cours de laquelle la classe ouvrière doit agir en vue d’assurer son hégémonie, sa direction dans ce combat, en assurant les plus larges alliances, jusque et y compris avec certaines couches capitalistes dont les intérêts s’opposent à ceux de l’impérialisme américain.
La classe ouvrière doit reprendre dans ses mains le drapeau de l’indépendance nationale.
Cette lutte pour l’indépendance nationale ne peut impliquer aucune atténuation de la lutte des classes dans le pays, entre le travail et le capital.
Les Partis Communistes, maintenant leur indépendance sur le plan idéologique, politique et organisationnel, continueront à agir pour que la lutte de la classe ouvrière se développe toujours plus amplement sur tous les fronts.
C’est ainsi qu’en Belgique, nous avons déployé le mot d’ordre de la lutte pour l’indépendance nationale, pour libérer le pays du joug américain, et à l’étape actuelle, nous l’avons concrétisée notamment par l’objectif « Quittons l’O.T.A.N. ! »
Quelle est l’attitude des révisionnistes vis-à-vis des contradictions interimpérialistes ?
Tantôt ils considèrent l’impérialisme comme un bloc monolithique et dénoncent comme un crime le fait que les marxistes-léninistes utilisent ces contradictions, recherchent les alliances les plus larges. Tantôt ils dénoncent l’impérialisme français comme le danger principal et ont été jusqu’à considérer que la reconnaissance de la République Populaire de Chine par la France serait un acte profitable à la politique belliciste.
Tantôt les révisionnistes agitent le péril du militarisme revanchard ouest-allemand, du prétendu axe Bonn-Paris, présentés comme des périls ultras auxquels ils opposent en fait la politique de l’impérialisme américain – présenté comme « sage, raisonnable, soucieux de préserver la paix ». En quelque sorte la sujétion à l’impérialisme américain, son emprise, sa présence (y compris l’occupation militaire), seraient pour les révisionnistes une espèce de « garantie » contre le péril du militarisme revanchard ouest-allemand.
Dans tous les cas, la position des révisionnistes a une signification et une seule, c’est d’admettre, de souhaiter, voire d’exiger le leadership, l’hégémonie américaine.
Dans ces conditions, comment ne pas dénoncer que leur attitude les conduit à se dresser contre l’indépendance nationale de leur pays, à se faire les collaborateurs et complices de l’impérialisme américain.
N’est-il pas significatif que dans le projet de thèses du dernier congrès des révisionnistes belges, l’impérialisme américain n’était pas dénoncé une seule fois !
Et que le projet de résolution pour le 17e Congrès du Parti Communiste Français (mai 64) a réussi ce tour de force de ne pas employer une seule fois l’expression « impérialisme américain », même en parlant de Cuba et du Sud-Vietnam !
Lorsque naguère Khrouchtchev voyagea en France, il ne tarissait pas de compliments et de platitudes à l’égard de de Gaulle. Mais aujourd’hui ce qui gêne les révisionnistes, c’est que de Gaulle – représentant actuel, certes, du capital financier français – s’oppose dans une certaine mesure à l’impérialisme américain.
En ce qui concerne les revanchards ouest-allemands, qui les a remis sur le pavois, qui les a armés ? C’est précisément l’impérialisme américain sans l’alliance et le soutien duquel ils ne pourraient se permettre leur arrogance actuelle.
Comment l’impérialisme allemand peut-il avoir des bases en Hollande, en Belgique, en France ? C’est en fonction de l’adhésion au pacte agressif de l’O.T.A.N., instrument de l’impérialisme américain.
Si des armes atomiques sont entreposées en Allemagne occidentale, c’est parce que l‘impérialisme américain en a décidé ainsi. Des généraux allemands se trouvent dans les plus hauts postes de commande de l’O.T.A.N. Pour l‘instant, le militarisme ouest-allemand se comporte en allié fidèle de l’impérialisme américain. Il est sa principale tête de pont en Europe, un instrument important de sa politique mondiale.
Nous disons qu’il y a actuellement un axe de fait Washington-Bonn, un condominium Etats-Unis/République Fédérale Allemande, de l’O.T.A.N. sous hégémonie américaine.
Certes des contradictions internes existent aussi dans cette alliance et l’on ne peut préjuger du développement futur de ces contradictions. Mais actuellement l‘impérialisme américain soutient le militarisme ouest-allemand et celui-ci s’appuie sur l’impérialisme américain dans la préparation de ses plans revanchards.
Prétendre s’opposer au militarisme revanchard ouest-allemand en approuvant l’impérialisme américain ainsi que le font les révisionnistes est une mystification.
« L’une des formes de mystification de la classe ouvrière est le pacifisme et la propagande abstraite pour la paix », disait Lénine.
Les révisionnistes utilisent cette mystification pour tenter de détourner la classe ouvrière, les peuples et nations opprimés de leur lutte contre l’exploitation et l’oppression. Ils veulent mettre « hors la loi », les luttes, les révolutions et les guerres libératrices.
Mais leur prétendu pacifisme tend à détourner aussi les peuples d’une lutte conséquente contre l’agression impérialiste pour conjurer la guerre mondiale.
Des dirigeants révisionnistes multiplient les amabilités à l’égard de l’impérialisme. Celui-ci ne leur en est d’ailleurs aucunement reconnaissant : il les méprise et montre à leur égard une arrogance croissante.
Les capitulations des dirigeants révisionnistes devant l’impérialisme américain, leur collaboration avec lui, ne font qu’encourager son agressivité et accroissent d’ailleurs les menaces sur l’Union Soviétique elle-même.
Prenons l’exemple du Traité tripartite de Moscou, que non seulement les marxistes-léninistes, mais que tous les travailleurs conscients condamnent.
Nous savons tous quelle est la portée de cette copie servile du projet américano-britannique de 1962.
Le Traité de Moscou, c’est la poursuite de la fabrication et du stockage des armes nucléaires stratégiques par l’impérialisme américain, renforçant son potentiel destructeur et aggravant le danger d’une guerre thermo-nucléaire mondiale.
C’est le feu vert à la concentration des efforts militaires de l’impérialisme américain sur le perfectionnement et l’accumulation des armes nucléaires tactiques, armes de choix dans sa politique de chantage et d’agression contre les mouvements de libération nationale. Le Traité de Moscou encourage la dissémination réelle des armes nucléaires impérialistes par le truchement de la multiplication des bases américaines, de sous-marins équipés de Polaris, et de la force multilatérale qui met à la disposition des alliés des Etats-Unis, y compris des revanchards ouest-allemands, ces engins d’agression impérialiste.
En même temps, le Traité de Moscou signifie aussi le renforcement de la campagne contre les peuples qui refusent de s’incliner devant les diktats impérialistes appuyés par les révisionnistes.
La possession de l’arme atomique par la Chine socialiste renforcerait les forces de paix dans le monde, serait un facteur de paix. Mais les impérialistes américains, appuyés par les révisionnistes, présentent cette éventualité comme un danger pour la paix. Le Traité de Moscou est une des plus dangereuses mystifications que les peuples aient connues. Il rappelle sinistrement les accords de Munich de 1938.
Les révisionnistes, loin de dénoncer l’impérialisme, agressif par nature, considèrent comme des fauteurs de guerre les pays qui refusent de signer le Traité de Moscou – et c’est le cas pour la Chine, la Corée, le Vietnam, l’Albanie, Cuba.
L’abandon par les révisionnistes de l’objectif de l’interdiction et de la destruction totales des armes nucléaires signifie qu’ils s’opposent à cette exigence des peuples. Ce fait souligne leur duplicité.
La menace et le chantage nucléaires font partie de la prétendue « stratégie de paix » de l’impérialisme américain. Mais la menace et le chantage nucléaires font aussi partie intégrante de la théorie et de la politique révisionnistes.
Démystifiez ce chantage, et toute leur conception de collaboration de classes s’écroule.
A une récente session de l’O.N.U., le délégué soviétique a été jusqu’à présenter un prétendu « plan de désarmement général » qui maintiendrait jusque dans la phase finale les armes nucléaires à la disposition de l’impérialisme américain. Il s’agit du projet dit de « l’ombrelle nucléaire ». C’est la reprise d’une proposition américaine antérieure, et qui serait la légalisation de la « pax americana », des projets de domination mondiale de l’impérialisme américain, s’appuyant sur le monopole de la puissance nucléaire, et aidé par la complicité du groupe révisionniste de Khrouchtchev.
Les révisionnistes nous font là une démonstration du caractère trompeur de leur slogan du « monde sans guerre et sans armes », alors que subsiste l’impérialisme.
Les faits confirment la justesse de l’appréciation léniniste :
« Il est impossible de supprimer les guerres sans supprimer les classes et sans instaurer le socialisme ».
Les dirigeants révisionnistes qui appellent « coexistence pacifique » la complaisance envers l’impérialisme, sont animés d’une haine féroce contre les révolutionnaires.
Les communistes de Belgique et les autres travailleurs d’avant-garde ont été soulevés d’indignation lorsqu’ils ont été informés des graves attaques du groupe de Khrouchtchev, notamment sur le terrain économique, contre les pays socialistes où les partis communistes et ouvriers tiennent bien haut le drapeau du marxisme-léninisme.
Ils partagent votre fierté et votre joie en constatant l’échec de ces odieuses manœuvres révisionnistes et que ces difficultés sont aujourd’hui heureusement surmontées en appliquant le principe de s’appuyer sur ses propres forces.
Faut-il dire aussi combien tout travailleur conscient réprouve avec horreur les livraisons, par les révisionnistes khrouchtéviens, d’armes destinées à aider la bourgeoisie réactionnaire indienne dans son agression contre la Chine socialiste.
Disons en une phrase, Camarades, que le révisionnisme moderne consiste en une théorie et une pratique totalement réactionnaires et contre-révolutionnaires.
La théorie et la pratique du révisionnisme nous sont devenues familières au travers de la lutte que nous avons menée en Belgique même.
Rappelons brièvement que dans le Parti Communiste de Belgique, depuis des années, un groupe de dirigeants révisionnistes fonctionnait comme fraction organisée. Ce groupe visait à faire dégénérer le Parti, à déployer une activité révisionniste systématique.
Ce groupe manoeuvra sournoisement pour accroître ses positions dans l’appareil dirigeant, violant et reniant les décisions du congrès du Parti.
L’attitude honteuse de ce groupe lors de la tentative de contre-révolution en Hongrie allait être le signe annonciateur de leur trahison ultérieure.
Le « Drapeau Rouge », du 2 novembre 1956 annonçait en première page :
« Nagy proclame le neutralité de la Hongrie et dénonce le Traité de Varsovie. Il fait appel à l’O.N.U. »
Dans cet article, il était annoncé, sans commentaires,
« le retrait des troupes soviétiques, le massacre de 130 militants communistes pendus par les pieds à des arbres et roués de coups jusqu’à ce que mort s’ensuive ».
Dans le même numéro, le Bureau Politique dominé par les révisionnistes
« appréciait l’attitude d’apaisement de l’Union Soviétique que (c’était au moment où Khrouchtchev faisait retirer les troupes de Hongrie) »
dans laquelle il voyait
« …la manifestation d’une force considérable au service de la détente internationale ».
Le Bureau Politique prétendait qu’il s’agissait là des
« premiers succès des efforts entrepris par le parti des Travailleurs Hongrois et les organisations représentatives de la classe ouvrière et de la démocratie socialiste hongroise, groupés autour de leur gouvernement » (il s’agissait du gouvernement traître Nagy).
Le Bureau Politique espérait aussi que
« la tragédie hongroise approchait de son dénouement »
dénouement qui, dans ces circonstances, aurait été la victoire de la contre-révolution.
Dans le même « Drapeau Rouge », l’« Union Belge pour la Défense de la Paix », à la tête de laquelle se trouvaient les mêmes dirigeants révisionnistes qui défendent actuellement le Traité tripartite de Moscou, publiaient sans qu’il y soit fait le moindre commentaire, un communiqué où cette Union
« déplore l’effusion de sang et regrette l’intervention des troupes soviétiques dans les affaires intérieures de la République Magyare ».
Ce communiqué ajoutait avec l’approbation des dirigeants révisionnistes :
« Ces événements prouvent que les pactes militaires autorisant la présence de troupes étrangères dans un pays quel qu’il soit, mettent la paix en danger ».
Aucune auto-critique ne sera jamais faite par le Bureau Politique révisionniste à la suite de ces événements.
En 1957, le Bureau Politique manifeste son intérêt pour le Programme des révisionnistes yougoslaves.
Mais ces caméléons feindront d’approuver la Déclaration des Partis Communistes et Ouvriers des pays socialistes de 1957, comme plus tard, la « Déclaration des 81 » de 1960. Mais ce sera dans tous les cas pour pouvoir continuer leur travail de sape.
Le 13e Congrès, à Liège, en 1960, se terminera dans l’équivoque, le Bureau Politique ayant dû cependant reculer sur un certain nombre d’appréciations et de formulations contenues dans les thèses, notamment celle de la « voie parlementaire vers le socialisme » ayant été supprimée par le Congrès.
Mais depuis lors, le Bureau Politique révisionniste s’est complètement démasqué. Il n’y eut plus un événement où les deux lignes ne s’affrontèrent.
Le groupe dirigeant révisionniste a tout trahi et tout renié. Il a trahi les luttes revendicatives immédiates.
Au cours de la grande grève de décembre 60-janvier 61, le Bureau Politique révisionniste s’était opposé à ce que la lutte passe à un niveau supérieur. Il qualifiait d’ultra-gauchistes les propositions de marche sur Bruxelles et d’abandon de l’outil pourtant approuvées par des centaines de milliers de travailleurs.
Mais par contre il préconisait des « démarches et des conversations avec des mandataires de la majorité ». Il se désolidarisait des grévistes qui s’étaient heurtés aux provocations de la gendarmerie près de la gare des Guillemins à Liège, allant jusqu’à tenir une conférence de presse dans ce but.
Et il voulait rompre le front gréviste, notamment à Bruxelles.
En 1961, face à une nouvelle poussée revendicative, le Bureau Politique révisionniste, au lieu d’appeler à l’action, implorait une « conférence nationale du travail », réunion organisée par le gouvernement avec les représentants patronaux et les dirigeants syndicaux réformistes et chrétiens.
Un des membres du Bureau Politique révisionniste écrivait :
« Il est évident, en effet, qu’aucun des problèmes urgents qui nous occupent ne peut être convenablement résolu en dehors de la négociation la plus sereine possible… Toutes ces questions sont trop complexes pour qu’une pure et simple collision entre patronat et monde du travail y donne réponse. C’est d’ailleurs pour cela que la réaction espère la collision ».
Les révisionnistes préconisèrent aussi de s’engager dans la voie de la programmation sociale en laissant libre cours à leurs rêveries d’idéologues de la collaboration de classe, imaginant de planifier, de programmer les rapports entre les classes antagonistes de la société capitaliste et de réaliser l’harmonie entre celles-ci.
Lyrique, un révisionniste déclarait :
« Un peu tout le monde (y compris bon nombre d’anticommunistes) fait pour ainsi dire du communisme sans le savoir ».
Au cours des derniers mois, la principale préoccupation des révisionnistes dans ce domaine des revendications salariales et autres a consisté à freiner les luttes ouvrières, à fixer des objectifs de diversion, à s’opposer au programme général revendicatif que notre Parti popularisait avec succès.
Les révisionnistes ont trahi la lutte contre les lois anti-grève.
Le 1er septembre 1962, les ministres Gilson et Vermeylen déposent des projets de lois répressives anti-ouvrières.
Tout ce que le principal dirigeant révisionniste trouve à en dire en janvier 63, c’est qu’il s’agit « d’une des manœuvres destinée à troubler l’élaboration des nouvelles exigences ouvrières ».
Le mot d’ordre de « Gilson-démission » est considéré comme anti-parti par les révisionnistes !
Les révisionnistes apportent leur soutien à peine critique au gouvernement Lefèvre-Spaak, instrument des couches les plus réactionnaires du capital financier, et laquais de l’impérialisme américain.
Les révisionnistes de Belgique ont trahi la lutte pour conjurer la guerre mondiale.
Avec leurs congénères des autres pays, ils ont approuvé frénétiquement le Traité tripartie de Moscou.
Ils condamnent actuellement le mot d’ordre de réduction de dix milliards des dépenses militaires. Ils ont présenté Kennedy comme « la pièce maîtresse de la lutte pour la paix » et prétendu qu’il fallait « renforcer la position de Kennedy ».
Pour le groupe révisionniste de Belgique, il ne s’agit plus de se retirer de l’O.T.A.N., il faut assurer le leadership américain.
En politique internationale, les positions du Bureau Politique sont celles du soutien actif à Spaak, devenu confident de Khrouchtchev.
Mais dans les manifestations de masses, notamment le 15 mars (« marche antiatomique des jeunes ») et le 8 mai (« journée pour la paix ») les dirigeants révisionnistes et réformistes coalisés, ne purent empêcher nos mots d’ordre de lutte conséquente pour conjurer la guerre mondiale : « de l’interdiction et de la destruction totales des armes nucléaires », de « quittons l’O.T.A.N. ! », d’être repris par la majorité des manifestants.
Les révisionnistes de Belgique ont trahi l’internationalisme prolétarien.
Ils ont trahi la lutte révolutionnaire de libération nationale du peuple congolais.
Après avoir toléré l’intervention militaire belge, ils ont été les promoteurs de l’intervention de l’ONU au Congo.
Cette intervention allait coûter la vie à Lumumba et à ses compagnons. Elle ouvrait les portes du Congo à l’impérialisme américain et apportait souffrances, massacres et misère accrus au peuple congolais.
Les révisionnistes ont semé des illusions criminelles en Belgique et au Congo. Ils ont préconisé que Gizenga abandonne les territoires libérés du nord-est du Congo pour « jouer le jeu parlementaire » à Léopoldville. Depuis lors Gizenga est séquestré dans une île insalubre et on ignore s’il est encore vivant !
Laissez-moi saluer ici le nouveau développement de la lutte de libération au Congo !
Le temps n’est plus où le capitalisme, l’impérialisme pouvait espérer, en la noyant dans le sang, réduire au silence la lutte révolutionnaire des peuples opprimés.
Le peuple congolais, ses dirigeants révolutionnaires, tirent les leçons des revers connus naguère.
Le peuple congolais a pris les armes à la main pour chasser les néo-colonialistes américains intervenant directement et sous le couvert de l’ONU, les colonialistes belges ainsi que la clique de Kasavubu, Adoula, Mobutu au service de l’impérialisme.
Les succès déjà remportés dans cette lutte annoncent de nouvelles victoires !
Lors des événements de la Mer des Caraïbes en octobre-novembre 1962, les révisionnistes belges ont été les protagonistes de la panique devant le chantage nucléaire en s’opposant à toute solidarité active avec Cuba socialiste.
Ils ont surpassé les pires réactionnaires dans leurs campagnes de calomnies contre la République Populaire de Chine.
Ils se sont rangés inconditionnellement aux côtés de la bourgeoisie réactionnaire indienne, complice de l’impérialisme américain, dans son agression contre la Chine socialiste.
Les résolutions de solidarité avec Cuba et la Chine socialiste, votées par le Bureau Fédéral de Bruxelles le 6 novembre 1962, ont été déclarées par eux anti-parti.
Il n’est pas un principe révolutionnaire de la « Déclaration des 81 Partis Communistes et Ouvriers » de 1960 que les révisionnistes de Belgique n’aient violé et trahi.
Ils ont renié l’essence révolutionnaire du Parti, jusque et y compris dans les nouveaux « statuts » qu’ils ont adoptés. Les thèses de leur Congrès constituent un exposé systématique du révisionnisme moderne.
Et aujourd’hui, leur grand souci est d’être admis dans « L’action commune socialiste » que les travailleurs d’avant-garde appellent « inaction commune », organisation entièrement sous le contrôle des dirigeants droitiers du P.S.B. (Parti Socialiste).
Aux travailleurs socialistes de gauche, ils recommandent de « rester au sein de leurs organisations » (le Parti socialiste) et d’y demander « l’application honnête des décisions des congrès du Parti Socialiste Belge ». Contre les travailleurs socialistes de gauche qui ne veulent pas les écouter, ils lancent l’accusation de « gauchisme anarchisant ».
Les révisionnistes ont voulu et organisé la scission.
Dès le mois de décembre 1961, les révisionnistes de Belgique lancèrent des attaques publiques contre le Parti du Travail d’Albanie et le Parti Communiste Chinois.
Encouragés par le contre-courant révisionniste dont Khrouchtchev s’est institué le chef, ils accentuèrent les mesures scissionnistes qui prirent une forme organique à la fin de 1962 : mesures arbitraires, antistatutaires, sans cesse aggravées contre les militants qui se tenaient sur les positions marxistes-léninistes et les principes révolutionnaires de la Déclaration des 81.
Mais les révisionnistes se sont cassé les dents. Nous ne pouvions en nous inclinant devant l’arbitraire révisionniste nous faire les complices de la trahison et de la liquidation du Parti.
Vouloir détruire le marxisme-léninisme, vouloir liquider le parti révolutionnaire, avant-garde de la classe ouvrière, est aussi vain que vouloir liquider la lutte de classe.
En juin 1963, la Fédération Bruxelloise tenait un Congrès extraordinaire et refaisait son unité sur la base du marxisme-léninisme.
Le 22 décembre 1963, la Conférence Nationale des Communistes de Belgique déclarait reconstitué sur la base du marxisme-léninisme, le Parti Communiste de Belgique à l’échelle nationale. La Conférence Nationale « déniait toute valeur aux diverses décisions du Congrès soi-disant communiste de Pâques 1963 qui avait consacré la transformation de l’organisation contrôlée par les révisionnistes en parti réformiste ».
La Conférence Nationale élisait en conséquence le Comité Central du Parti Communiste de Belgique reconstitué sur la base du marxisme-léninisme.
Elle adoptait un programme d’action qui, depuis, a fait ses preuves dans l’action de masse.
Notre journal « La Voix du Peuple » a reparu et est devenu hebdomadaire depuis le 1er janvier. Nous avons popularisé nos positions par affiches, conférences, tracts, journaux d’agitation et d’entreprises.
Notre Parti constitue déjà une force politique notable qui a remporté des succès dans l’organisation de la lutte contre le capital. La Jeunesse Communiste, les Etudiants Communistes, ont reconstitué également leur organisation sur la base du marxisme-léninisme à l’échelle nationale. L’organisation des Pionniers fonctionne à nouveau dans deux régions.
Le Premier Mai, nous avons donné une preuve de la vitalité de notre Parti. Un meeting se tint à Charleroi, un défilé enthousiaste, discipliné, plein d’allant révolutionnaire parcourut les rues de Bruxelles, se terminant par un meeting.
Alors que l’organisation révisionniste poursuit son processus de désagrégation, notre Parti se renforce constamment.
L’examen de la situation objective en Belgique peut se résumer par l’appréciation suivante : les contradictions du monde capitaliste secouent la Belgique et l’approfondissement de la crise générale du capitalisme s’y marque particulièrement.
La crise du capitalisme en Belgique se reflète dans la crise des partis de la bourgeoisie, le Parti Socialiste compris.
La classe ouvrière de notre pays a montré plus d’une fois sa combativité.
A nous de remplir notre rôle d’avant-garde.
Mais nous devons sans cesse élever le niveau de la lutte de la classe ouvrière, des masses laborieuses.
Il s’agit aussi de contribuer activement à la lutte de classe à l’échelle internationale qui se déplie victorieusement avec toujours plus d’ampleur.
La lutte de la classe ouvrière, des masses laborieuses de notre pays, fait partie de la lutte révolutionnaire mondiale.
La stratégie et la tactique de la classe ouvrière, pour être correctement déterminées, doivent se baser sur l’analyse de la situation concrète de notre pays, et aussi sur l’estimation exacte de la situation politique et économique mondiale.
Il s’agit d’appliquer aux conditions concrète de la Belgique, la vérité universelle du marxisme-léninisme, la ligne générale du mouvement communiste international.
Pour être valables, les objectifs d’action de la classe ouvrière, des masses laborieuses, doivent tenir compte du fait qu’actuellement la situation en Belgique est conditionnée par la sujétion à l’impérialisme américain, le gouvernement Lefèvre-Spaak, nous l’avons dit, est l’instrument des couches les plus réactionnaires du capital financier, et laquais de l’impérialisme américain.
Notre Comité Central a déterminé le programme d’action actuel du Parti, en dix points. Ce programme donne les objectifs précis de la lutte sur tous les fronts, c’est-à-dire en nous résumant :
– le programme général revendicatif de la classe ouvrière,
– la défense des libertés démocratiques avec notamment l’abrogation des lois anti-grève, la réalisation de l’auto-détermination des deux peuples et des trois communautés par le fédéralisme, la dissolution des organisations fascistes,
– la lutte pour conjurer la guerre mondiale, contre l’agression impérialiste, contre la menace et le chantage nucléaires impérialistes, pour l’interdiction et la destruction totales des armes nucléaires,
– l’internationalisme prolétarien agissant :
– solidarité avec le camp socialiste tout entier et avec chaque pays socialiste en particulier,
– solidarité avec les mouvements révolutionnaires de libération nationale, notamment avec les peuples congolais et vietnamien, en nous rappelant les paroles de Lénine :
« le mouvement révolutionnaire des pays avancés ne serait en fait qu’une simple duperie, sans l’union complète et la plus étroite dans la lutte, des ouvriers en Europe et en Amérique contre le capital, et des centaines et des centaines de millions d’esclaves coloniaux opprimés par ce capital »,
– solidarité avec les travailleurs des autres pays, notamment avec les peuples d’Espagne et du Portugal en lutte contre la sanglante dictature fasciste,
– la lutte pour l’indépendance nationale pour la libération du joug américain : « Quittons l’OTAN ! ».
Notre action de parti révolutionnaire d’avant-garde doit signifier qu’au travers des luttes quotidiennes, la classe ouvrière doit se préparer à réaliser sa tâche historique, la révolution socialiste.
Ces luttes quotidiennes ne seraient qu’un leurre si l’avant-garde marxiste-léniniste n’amenait pas des couches toujours plus larges de la classe ouvrière, des masses laborieuses, à la conscience de la nécessité de la révolution socialiste, de la nécessité de s’y préparer.
Notre Parti est responsable devant la classe ouvrière de notre pays, devant l’ensemble du mouvement communiste et ouvrier international.
Notre position dans le grand débat actuel est claire. Il y a d’une part la conception et la méthode du socialisme scientifique, c’est-à-dire le marxisme-léninisme.
Il y a d’autre part la révision des principes du marxisme-léninisme, le reniement de l’essence révolutionnaire du socialisme scientifique, c’est-à-dire le révisionnisme, la capitulation devant l’impérialisme et la pénétration de l’idéologie bourgeoise.
Notre place dans le débat actuel ne peut faire aucun doute : nous étions, nous sommes et nous resterons du côté des forces révolutionnaires marxistes-léninistes.
Nous sommes avec les partis frères marxistes-léninistes.
Nous sommes solidaires des camarades marxistes-léninistes des partis dominés encore momentanément par les révisionnistes et en butte à leurs vexations.
Nous agissons selon le précepte : « Marxistes-Léninistes, unissons-nous ».
Déjà l’on peut affirmer que la majorité des communistes dans le monde se place résolument sur les positions du marxisme-léninisme.
Même dans les partis dont les directions sont révisionnistes, nous sommes persuadés que l’écrasante majorité des militants, lorsqu’ils sont informés, et s’ils pouvaient s’exprimer, rejetteraient le révisionnisme : il ne peut en être autrement car lorsqu’un travailleur devient communiste, ce n’est pas pour trahir la cause de la classe ouvrière, la révolution socialiste, c’est pour la faire triompher !
Nous ne devons ménager aucun effort pour rétablir l’unité du mouvement communiste international sur la seule base où elle puisse véritablement se réaliser, sur la base du MARXISME-LÉNINISME !
Les propositions du Parti Communiste Chinois concernant la ligne générale du mouvement communiste international et la juste attitude de votre Parti dans le débat constituent une contribution inestimable dans ce sens.
Les dirigeants révisionnistes ont beau multiplier et aggraver leurs manœuvres de scission.
Nous sommes à l’époque de la victoire de la révolution socialiste à l’échelle mondiale.
L’issue du débat actuel au sein du mouvement communiste international ne fait pas de doute : le marxisme-léninisme l’emportera.
Et le mouvement communiste international en sortira renforcé pour conduire la classe ouvrière, tous les opprimés et tous les exploités à la victoire finale !
Vive le PARTI COMMUNISTE CHINOIS et son COMITE CENTRAL !
Vive le Camarade MAO TSE TOUNG !
En avant vers de nouvelles victoires révolutionnaires !
En avant vers de nouvelles victoires du mouvement révolutionnaire de libération nationale !
En avant pour de nouvelles victoires de la révolution socialiste à l’échelle mondiale !
Vive l’UNITE FRATERNELLE DES MARXISTES-LÉNINISTES DU MONDE ENTIER !
Prolétaires de tous les pays, peuples et nations opprimés : unissez-vous !
Vive le MARXISME-LÉNINISME !