Le 8 mars, c’est la journée de la libération de la femme, une journée essentielle pour l’identité révolutionnaire. Ce n’est pas un jour particulier, mais une date symbole : c’est un rappel de l’importance de la libération de la femme.
Le 8 mars doit nous rappeler que dans la société belge la situation de la femme est précaire. Les emplois sont précaires, l’accès aux études est précaire, les droits comme celui à l’avortement sont précaires. Les femmes peuvent avancer, mais peu réussissent vraiment ; une fois la jeunesse passée, bien souvent les schémas de domination sont tout simplement reproduits.
Et qu’est-ce que réussir ? Les femmes sont isolées les unes des autres ; elles tentent d’avancer individuellement, ce qui est juste, mais ce faisant elles se coupent du collectif, et ne peuvent alors que réussir sur un mode bourgeois, ou échouer et retomber dans les filets des valeurs traditionnelles.
La raison est simple à comprendre : le féminisme est trop faible, tant sur le plan des idées que de la culture. Le féminisme apparaît au mieux comme une exigence, une revendication, que même le magasine « Elle » pourrait assumer.
Or, ce n’est pas cela le féminisme. Le féminisme, c’est la libération de la femme en tant qu’être vivant s’épanouissant. Et tous les êtres vivants veulent s’épanouir : la libération de la femme va avec le combat pour la libération totale. La Grande Révolution Culturelle Prolétarienne a parfaitement montré cela ; hommes et femmes étaient égaux et égales, avec les mêmes droits et les mêmes devoirs.
Le féminisme était intégré au processus révolutionnaire. Le 8 mars est un rappel : la libération des femmes passe par la révolution socialiste. Est-ce à dire que les droits des femmes existeront seulement une fois la révolution faite ? Pas du tout, la guerre populaire est le chemin de la révolution, les femmes trouvent immédiatement un appui démocratique à leur juste lutte.
C’est en se forgeant dans la révolution socialiste que les femmes sortiront de la situation où le mode de production capitaliste les a mises. Pas, comme le prétendent le « queer » et les courants « ultras » (en fait individualistes), en se séparant de la société, en la niant.
La théorie « queer » a affirmé que l’homme et la femme sont des constructions sociales, que l’identité des hommes et des femmes est une simple norme sociale. En ce moment, le féminisme est littéralement pillé et assassiné par cette tendance « queer », qui va jusqu’à nier l’existence d’hommes et de femmes.
Ainsi d’après la « queer », pour faire sauter l’oppression, il faut alors faire sauter l’identité, qui abolit l’existence de dominantes et de dominées. Cette conception est anti-matérialiste et anti-dialectique. C’est une théorie anarchiste qui nie le patriarcat et les hiérarchies au lieu de vouloir les renverser et les abolir.
Il y a le féminisme en tant que libération des femmes, qui célèbre la vie et donc l’écologie, rejetant les principes de domestication, de règles brutales, d’attitudes tribales.
Et il y a le faux féminisme qui ne se veut même plus tel, qui est l’apologie de l’individu s’imaginant au-dessus de la nature et de ses lois, qui rejette le corps au profit d’une aventure psychologique où « femmes » et « hommes » n’existent plus, dans la folie d’un monde intérieur d’individus aliénés, totalement isolés.
Ainsi nous avons en la personne de Catherine François un parfait exemple de ce que le faux féminisme a pu produire de pire. Elue sans discontinuer depuis 18 ans au Conseil Communal de Saint-Gilles, cette féministe petite-bourgeoise décadente se présente comme engagée sur différents terrains socio-professionnels : enseignement officiel, toxicomanie, laïcité, présidente du Centre Culturel Jacques Franck, administratrice-déléguée de la société de logement social « Le Foyer Saint-Gillois », administratrice-déléguée de l’ASBL Espace P, Présidente de SOS VIOL…
Elle est également l’auteure de deux livres: « Parole de prostituées » (2001) et « Sexe, prostitution, et contes de fées » (2011).
Se revendiquant « dans le privé » comme libertaire, fouriériste et bakouninienne, cette enseignante en vient à défendre la prostitution comme une sorte de « libération » pour les femmes, tout en soutenant que les films pornographiques devraient pouvoir servir de cours d’éducation sexuelle pour les jeunes filles dès l’âge de 16 ans, et que celles et ceux qui ne comprennent pas cela ne sont que des réactionnaires.
Catherine François, à l’instar de toute la petite-bourgeoise décadente, défend ainsi une conception post-moderne du corps comme une machine au service du plaisir avec laquelle on peut faire ce qu’on veut. Une telle démarche doit, selon elle, être comprise comme « libératrice » tant pour la « femme-prostituée » que pour « l’homme-client » face au « système » niant, condamnant le plaisir sexuel « libérateur » au nom du patriarcat.
Et les femmes qui s’opposent à ses conceptions ne sont que des « culs bénis », des « féministes victimaires », des « peines à jouir sans entraves ». En cela elle est un pur produit d’un Parti « socialiste » au sein duquel l’individualisme se conjugue avec le libéralisme et le cynisme ; ou les attitudes méprisantes, hautaines et patriarcales s’expriment dans un flux continu, propre à des egos façonnés par la bourgeoisie en décomposition.
Le féminisme, contrairement aux conceptions mises en avant par la « queer » et Catherine François, doit profiter, fondamentalement et radicalement, des enseignements de Karl Marx notamment dans les Manuscrits de 1844 : les femmes doivent se regagner elles-mêmes, elles sont la moitié du ciel et elles doivent le devenir !
Centre Marxiste-Léniniste-Maoïste
8 mars 2015