Dire que la pensée est nécessaire, dans chaque pays, comme synthèse de la réalité sociale, pour faire la révolution, est certainement indispensable. Néanmoins, il est utile de faire quelques précisions à propos de la formation de la pensée.

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Comme les camarades afghans l’ont fait remarquer, une pensée comme la pensée Gonzalo est une pensée très fortement développée, c’est une pensée qui a réussi à se développer jusqu’à l’aspect universel de la Guerre Populaire.

Mais quelques pensées peuvent exister sans être autant développées. Une pensée peut également être effectuée en différentes étapes. Cela a à voir avec le fait que la pensée est le reflet de l’évolution sociale de la réalité.

Si nous jetons un coup d’oeil à l’interview de Gonzalo donné en 1988, on peut trouver deux explications nous aidant dans cette question des niveaux de la pensée.

Gonzalo dit :

« C’est l’application du marxisme-léninisme-maoïsme à la révolution péruvienne qui a engendré la pensée Gonzalo, dans la lutte de classes de notre peuple, principalement du prolétariat, les luttes incessantes de la paysannerie et dans le contexte bouleversant de la révolution mondiale.

C’est au milieu de tout fracas, en appliquant le plus fidèlement possible la vérité universelle aux conditions concrètes de notre pays, que s’est matérialisée la pensée Gonzalo.

Auparavant on l’appelait la pensée guide.

Et si aujourd’hui le Parti a sanctionné lors du Congrès la pensée Gonzalo, c’est parce qu’il s’est produit un bond dans cette pensée guide, précisément au cours du développement de la Guerre Populaire.

En synthèse la pensée Gonzalo n’est que l’application du marxisme-léninisme-maoïsme à notre réalité concrète ; ceci nous amène à voir qu’elle est spécifiquement capitale pour notre Parti, pour la Guerre Populaire et pour la révolution dans notre pays, j’insiste, spécifiquement capitale.

Mais pour nous, si nous considérons l’idéologie au plan universel, le principal est le maoïsme, je le répète une fois de plus. »

Nous trouvons également dans l’interview :

« Dans la vue d’Engels, c’est la nécessité qui engendre les dirigeants et un grand dirigeant, mais c’est la contingence, c’est-à-dire l’ensemble des conditions spécifiques concrétisées en un lieu et à un moment déterminés, qui définit la condition de chef.

Il en fut donc de même, pour nous, on a engendré un grand dirigeant. D’abord il fut reconnu au niveau du Parti, dans la Conférence Nationale Élargie de 1979.

Mais ce problème renferme une question capitale inéluctable , qui mérite d’être soulignée : il n’y a pas de grand dirigeant qui ne s’appuie sur une pensée, quel que soit son degré de développement.

Le fait que celui qui parle, soit devenu le chef du Parti et de la révolution, d’après les accords du Parti, est lié à la nécessité et à la contingence historique et bien évidemment, à la pensée Gonzalo.

Nul ne sait ce que la révolution et le Parti peuvent faire de chacun de nous et quand une telle chose se précise, ce qu’il faut uniquement, c’est assumer la responsabilité. »

Ici, Gonzalo explique deux choses nous intéressant pour la question du niveau :

– d’abord, il y avait une pensée guide, qui a connu un bond (avec la guerre populaire) ;

– puis, il y a cette très importante phrase : « il n’y a pas de grand dirigeant qui ne s’appuie sur une pensée, quel que soit son degré de développement. »

Donc, nous pouvons faire une hiérarchie de l’évolution de la pensée :

1. Appliquer le plus fidèlement possible les vérités universelles aux conditions concrètes d’un pays donne naissance à la pensée guide.

2. Cette pensée guide connaît différentes étapes.

3. A son stade le plus élevé, elle connaît un saut final avec la guerre populaire, s’élevant à la question de l’universel.

Ici, nous devons insister sur l’importance du fait que Gonzalo explique que, pour construire une direction – et sans direction, il n’y a rien dans la pratique, tous les efforts sont vains – il y a la nécessité absolue d’une « pensée ».

Et il nous dit aussi que cette pensée ne doit pas être très ou complètement développée pour déjà exister. Elle peut exister à un faible niveau de développement.

Il y a ici deux aspects. Tout d’abord, tout cela est un rappel des leçons correctes de Kautsky et Lénine sur la nécessité absolue d’une théorie, d’une direction, sur la base de l’idéologie correcte.

C’est le point de vue correct opposé à toutes les tendances liquidatrices (le « communisme de conseil », le syndicalisme révolutionnaire, le spontanéisme même déguisé en « maoïsme », etc.).

Le deuxième aspect, c’est que cela donne une indication sur les premières tâches que les communistes doivent mener. Dans un pays donné, pour faire la révolution, les communistes ont besoin de la Guerre Populaire, et pour avoir la Guerre Populaire ils ont besoin de la pensée développée.

Pour avoir cette pensée développée, ils ont besoin d’une pensée guide, et pour avoir cette pensée guide, ils ont besoin de la forger.

Sans cela, ils n’ont rien. C’est le point central : forger la pensée, l’idéologie correcte dans un pays donné, c’est la principale bataille – sans cela, il ne peut y avoir de développement du communisme.


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