Le samedi 9 mai, une délégation du Bloc Marxiste-Léniniste s’est rendue, à l’appel des camarades de la Plateforme des Organisations Démocratique de Masse en Belgique/ Demokratik Kitle Örgütleri Platformu – Belçika (DEKÖP-B), au camp de concentration et de torture de Breendonk. Notre hommage aux camarades communistes victimes de la barbarie nazie est aussi une arme contre le révisionnisme historique et le révisionnisme politique.

Nos plus vifs remerciements aux camarades du DEKÖP-B, sans qui cet hommage n’aurait pas eu lieu.

A Breendonk, se furent non des vaincus mais bien des vainqueurs qui furent persécutés. Victoire contre l’anéantissement, la mort, la barbarie, victoire impossible sans la solidarité, l’engagement communiste et la lutte prolétarienne mondiale.

Nous avons un devoir de mémoire. Il ne s’agit pas pour nous d’accaparer la gloire, le poids d’un combat mené par le Parti communiste, mais bien de revendiquer la filiation idéologique, politique et organisationnelle avec ce Parti et ses militants. C’est une façon de dénoncer le révisionnisme et la tentative de la bourgeoisie de transformer Breendonk en lieu d’une mémoire « patriotique » et même, cette année, en symbole de la lutte pour la « tolérance » !

A Breendonk, la lutte s’est poursuivie, menée principalement par Jacques Grippa, chef des Partisans Armés. Son grand courage coupa court à une tentative de trahison. Et l’arrestation du Comité central, dont tous les membres furent détenus à Breendonk, dès avril 1943, démontra que le Parti, même privé de sa direction, ne pouvait être abattu.

Le 18 août, nous rendrons aussi hommage à Julien Lahaut, communiste et syndicaliste révolutionnaire, assassiné par les monarco-fascistes en 1950. Nous briserons la tentative d’en faire un « militant wallon », voire un personnage historique engagé dans un combat républicain. Il n’est pas étonnant qu’un « Cercle républicain », bien bourgeois, ait tenté de récupérer son combat. Et que des nationalistes petit-bourgeois wallons fassent de même.

« Vous qui entrez, laissez toute espérance. »

Ce sont ces vers de l’Enfer de Dante, inscrits sur la porte massive du fort, qui accueillent les forçats à Breendonk dont les premiers détenus arrivent le 20 septembre 1940. Le camp comptera au moins 3532 détenus jusqu’en septembre 1944. 1733 ne survivront pas à la guerre. À Breendonk même, 300 prisonniers au moins mourront d’épuisement ou seront sauvagement exécutés. Breendonk, quoique petit en comparaison d’autres, fut un vrai camp où la barbarie du fascisme nazi fut poussé à son paroxysme. De nombreux dirigeants et militants communistes y furent enfermés et y subirent la torture. Certains furent purement et simplement exécutés. Jacques Grippa, Jules Vanderlinden, qui deviendra par la suite l’un de membres fondateurs du Parti Communiste Marxiste-Léniniste de Belgique (PCMLB), René Blieck, Jean Blume, Jean Borremans, Charles Demunter, Camille Deroeck (fusillé à Breendonk le 12 décembre 1942), René Desnos, Pierre De Tollenaere (exécuté par pendaison le 10 décembre 1944 à Neuengamme), Jean Fonteyne, Arnaud Fraiteur (membre de l’Armée belge des Partisans, exécuté par pendaison à Breendonk à l’âge de 19 ans, le 10 mai 1943, pour avoir participé à l’exécution du journaliste collabo P. Colin), Ghert Jospa, le peintre communiste Wilchar, etc.,etc.

Le camp de Breendonk est situé le long de l’ancienne route Bruxelles – Anvers. C’est sans doute un des seuls camps de concentration à être resté absolument intact, simplement parce que les bâtiments de cet ancien fort militaire sont construits en béton. Officiellement, Breendonk était un camp d’accueil (Auffangslager) destiné aux prisonniers politiques et aux juifs en attente de transfert vers l’Allemagne. Les premiers prisonniers arrivèrent le 20 septembre 1940. Au début, les conditions de vie étaient très difficiles mais encore supportables. Cependant, dès après l’entrée des troupes allemandes en Union Soviétique, et après l’opération « Sonnewende », au cours de laquelle les agents de la Sûreté allemande et les Feldgendarmes appréhendèrent tous les communistes dont ils possédaient les noms et qu’ils purent découvrir, les conditions devinrent plus rudes. Les fascistes nazis jetèrent ceux qu’ils avaient arrêtés dans les camps qu’ils avaient établis entre autre à Breendonk, les gardiens SS allemands furent renforcés par des SS belges et les conditions de vie devinrent rapidement inhumaines. Le manque de nourriture devint tel que certains prisonniers essayèrent de manger de l’herbe et les exécutions par pendaison ou fusillade se multiplièrent. Parmi les pires bourreaux, on retrouve les SS belges Fernand Wijss, Jan Pellemans, et Richard De Bodt. Les deux premiers furent exécutés, en 1945, par fusillade dans le dos. Quant à De Bodt, bien que condamné à mort, il échappa à l’exécution et mourut à la prison de Saint-Gilles en 1975.

La lutte des communistes contre le nazisme, à Breendonk ou ailleurs, fut une des pages les plus glorieuses du combat international du camp marxiste-léniniste contre la réaction mondiale, sous ses visages yankee ou allemand. Les communistes, et l’Union Soviétique sous la direction du camarade Staline, ont payé cher leur victoire. Nous saluons les camarades tombés, nous saluons l’Armée Rouge Soviétique, mais avant tout nous saluons les victoires du prolétariat au pouvoir pendant près de 40 ans.

Bloc Marxiste-Léniniste
09 mai 2009


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