Publié dans la Voix du Peuple du 11 février 1966
Michel Graindorge durant sa prise de parole au meeting à l'ULB en février 1966

Michel Graindorge durant sa prise de parole au meeting à l’ULB en février 1966

L’examen attentif de la grande grève du Limbourg et des autres débrayages qui ont lieu puissamment dans le pays révèle que le mouvement étudiant a réagi avec force aux côtés des travailleurs de Flandre, de Wallonie et de Bruxelles.

Ce n’est pas la première fois que des milliers d’étudiants des universités et des écoles secondaires manifestent leur solidarité avec la classe ouvrière.

Nous avons déjà dit, dans ces mêmes colonnes, combien la grande grève de 1960-61 avait marqué en profondeur le mouvement étudiant, combien le rôle historique de la classe ouvrière et sa nécessaire direction dans les luttes avaient pénétré dans la conscience de milliers de jeunes intellectuels.

La politique désastreuse du gouvernement Lefèvre-Spaak et celle − tout aussi réactionnaire du gouvernement Spaak-Eyskens − ont gravement mécontenté la jeunesse de notre pays, qui se rend compte de plus en plus de la nécessité d’engager fermement la lutte contre toute la politique gouvernementale, pour réaliser un programme politique, revendicatif, entièrement diffèrent.

Au travers du vaste mouvement revendicatif qui vient de déraciner le gouvernement on a pu voir des milliers d’étudiants se jeter dons le combat et jumeler leurs revendications spécifiques avec celles des travailleurs.

C’est ainsi que la grève du Limbourg et la répression fasciste de l’appareil d’Etat ont déclenché au sein des quatre universités un vaste mouvement de solidarité avec les mineurs.

C’est ainsi également que des centaines d’étudiant de Hasselt et du bassin minier de Zwartberg ont manifesté et fait grève pour protester contre la répression scandaleuse des forces de « l’ordre bourgeois ».

A Gand, des milliers d’étudiants ont manifesté dans les rues el ont organisé des arrêts de cours.

A Louvain, près d’un millier d’étudiants ont également manifesté et ont été chargés par la gendarmerie qui s’est livrée à de constantes provocations.

A Liège, un important meeting a eu lieu.

A l’U.L.B. enfin, un meeting groupant plus de 300 personnes a été organisé, une première délégation s’est rendue à Zwartberg, une seconde délégation s’est rendue en car aux funérailles des mineurs, une grève des cours et une manifestation de masse ont eu lieu le mardi 8 février.

Ce qui prédominait parmi la masse des étudiants des quatre universités c’était la solidarité totale avec les mineurs, la volonté de recourir à l’action directe pour chasser le gouvernement et pour faire triompher un programme politique mettant en question la structure même de l’Etat bourgeois unitaire.

Pas de fermeture, échec à la super-loi unique, répression de la fraude fiscale, réduction des dépenses militaires, service national de santé, étaient des mots d’ordre qui revenaient constamment.

Les Etudiants Communistes jouèrent un grand rôle dans ces sections, particulièrement à l’U.L.B. ainsi qu’à Louvain.

A Louvain, nos camarades étaient dans la rue, distribuant des centaines de tracts, prenant la parole de groupe en groupe.

A l’U.L.B., ils organisèrent un meeting unitaire auquel, sous la présidence du camarade Tondeur, Jean-Louis Roefs de l’U.E.S., Peeters du B.S.G., et Michel Graindorge, Secrétaire du Mouvement de la J.C., prirent ta parole.

Le mouvement étudiant a un rôle important à jouer.

En persévérant dans la voie empruntée ces dernières semaines, la lutte sous la direction de la classe ouvrière, il renforcera décisivement son efficacité.


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