Amoureux transi des différents courants anarchistes, celui qui semble être le seul « communiste » du SR, se voyant bafoué par un secteur du mouvement anarchiste (après ce qu’il faut bien appeler des années de cour assidue en direction de ce courant) en remet une couche à propos du Bloc Marxiste-Léniniste en publiant sur son site un document daté du 10 juillet 2009 et intitulé « Face aux critiques ».

Souhaitant apparaitre pour plus important qu’il ne l’est en réalité, le rédacteur nous explique entre autres que l’idéologie et la culture marxiste-léniniste ne seraient que de « vieilles messes stériles » ayant peu ou prou la même valeur politique que celle d’un groupe anti-communiste anarco-délirant intitulé « Tout doit partir ».

Le document du SR explique ainsi :

« La base commune de ces deux textes [celui de Clarté et celui de Tout doit partir, ndlr] est ce caractère sectaire qui se conforte dans les conflits passés. Il est évident que si on mettait en présence les rédacteurs de Clarté et ceux de Tout doit partir, ils nous rejoueraient les fusillades inter-révolutionnaires d’Ukraine, de Cronsdadt et d’Espagne, chacun accusant l’autre de « trahir la révolution » et de « faire le jeu de l’ennemi. » (…) ».

De notre point de vue, il est bien évident que si d’aventure l’on se retrouvait dans les mêmes conditions historiques que celle d’Ukraine, de Cronstadt et la guerre d’Espagne, avec des enjeux historiquement aussi cruciaux, alors, assurément, nous « rejouerions » les mêmes fusillades ! Mais, au plan du matérialisme historique, ce parallèle est évidemment ridicule et intenable, et l’auteur de cette absurdité eût sans doute mieux fait de se taire, comme le font la plupart des membres du SR quand il s’agit de répondre et de résoudre des questions politiques ou simplement de s’exprimer sur les luttes communistes.

Le texte est marqué d’une érudition éclectique qui témoigne d’une tentative d’éducation politique des membres du SR qui, comme ils le disent eux-mêmes, sont libres de tout engagement, hors du SR. Il y a bien des anarchistes de salon et des sociaux-démocrates dans le SR. Et les consignes « partitiste » sont loin d’y être respectées.

Il ne nous est jamais venu à l’idée d’aller à la « pêche à la ligne » dans ce marigot pour y trouver des sympathisants voire des militants (comme le Bloc ML s’en est expliqué précédemment), les (le) « communistes » du SR nous y invitant pourtant non sans insistance.

Jusqu’ici nous respections le S.R. comme agence de voyage et comme agence de presse alternative. Leurs porteurs de pancartes sachant bien (le simple bon sens…) que cette organisation était totalement étrangère aux luttes de classe et même se refusait à y participer en quoi que ce soit, en particulier dans ce qui aurait pu être un de ses buts, à savoir la répression patronale et celle des syndicats réformistes contre les travailleurs en lutte. Ne parlons même pas de ce que devrait être leur implication dans les luttes des quartiers populaires, la commune de Saint-Gilles ne se résumant pas aux cafés et brasseries du parvis, refuges à bobo bien connu, tant de l’« intelligentsia » proche du PS que des « artistes » et autres anarco-autonomes de toutes tendances.

Nous sommes décidément à mille lieux du SR des années ‘3O…

C’est tout à fait abusivement que le SR se réclame de la lutte des travailleurs des Forges de Clabecq. Aucun de ses membres actuels n’y était. Pas plus qu’aucun de ses membres ne participe au mouvement de solidarité avec les sans-papiers. Abusivement aussi qu’il se réclame de la solidarité avec les dockers. Il s’agissait bien d’une solidarité unitaire organisée par le Bloc Marxiste-Léniniste.

Non, on ne peut pas « penser ce qu’on veut » du PC, des PC, du SR belge, du SRI des années ’30, comme nous y invite notre équilibriste mystificateur ! Notre propagandiste s’est toujours bien gardé de présenter l’histoire du mouvement communiste en Belgique, laissant les membres du SR dans une ignorance souvent volontaire.

Nous avions pris pour une coquetterie frontiste le refus du SR de participer au défilé communiste du 1er mai, au prétexte que l’appel à cette manifestation combative se réclamait du socialisme.

Mais voilà que nos « révolutionnaires » se lancent, c’est l’exercice de style, dans un parallèle qu’ils baptisent « parfaitement symétrique » entre le Bloc ML et un groupe anarchiste. Parallèle parfaitement insultant et qui se veut tel. L’axe fédérateur du texte, c’est aussi celui qui unit un tant soit peu les membres du SR, c’est l’« antistalinisme », cache-sexe de l’anticommunisme (voir la tentative d’établir un parallèle entre Staline et l’aventurier petit-bourgeois Nestor Makhno).

Le texte s’attaque alors à la tâche ardue de réécrire l’histoire. Celle de la Révolution bolchevique, de la construction du socialisme en Union soviétique, de la République espagnole, du Kominterm, etc. et même mezzo voce de la Guerre mondiale antifasciste avec une allusion à la lutte contre le trotskisme, avant, pendant et après cette guerre. Modeste contribution opportuniste au révisionnisme politique et historique modernes. Donc à l’idéologie et à la propagande bourgeoise.

Ce que le texte oublie de nous dire, et sans doute de dire aussi aux membres du SR qu’il existe au sein du SR, un énième collectif baptisé « Classe contre classe », pseudo avant-garde intellectuelle et virtuelle du SR.

Ce pet anti-communiste, longtemps retenu, nous donne l’occasion de réaffirmer notre solidarité de classe avec toutes les victimes de la répression bourgeoise et capitaliste, solidarité qui ne peut trouver sa force et son efficacité que dans la lutte de classe quotidienne, les grèves, les occupations, les sabotages, les campagnes de mobilisation et la lutte contre la bureaucratie syndicale social-démocrate.

Rappelons ici au rédacteur du SR que Staline a clairement démontré que social-démocratie et fascisme ne sont rien d’autre que les deux faces d’une même médaille.

Quant aux anarchistes de Tout doit partir, qu’ils se rassurent : le SR est bien de leur courant. Celui du spontanéisme et du n’importe quoi politique. Courant qui contribue à instaurer un climat nihiliste où tout est relatif. Le Bloc Marxiste-Léniniste ne comprend ni le pourquoi, ni le comment de leur querelle et ne souhaite y être impliqué à aucun prix.

Bloc Marxiste-Léniniste
04 août 2009


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