Lors d’un meeting à Kiel « Y-a-t-il menace d’une troisième guerre mondiale ? », le camarade Ernst Aust, président du K.P.D./M.L., prononça un discours d’une exceptionnelle importance. Ce discours indique avec précision à la classe ouvrière allemande la voie qui mène à une Allemagne unifiée, indépendante, socialiste, et sa contribution à la révolution mondiale.

Chers amis, camarades,

Je voudrais ouvrir mon discours par une citation que, pour sûr, un certain nombre d’entre vous ont lue dans les dernières semaines. Je veux parler de la phrase extraite du rapport sur l’activité du gouvernement, que le camarade Chou En-lai a fait lors de la session de la IV Assemblée populaire nationale de la République populaire de Chine le 13 janvier 1975. Elle dit :

« Les Etats-Unis et l’Union soviétique, ces deux superpuissances, constituent, à notre époque, les plus grands oppresseurs et exploiteurs internationaux, de même que le foyer d’une nouvelle guerre mondiale. Leur dispute acharnée aboutira un jour ou l’autre à une guerre mondiale, et les peuples du monde doivent y être préparés. » (Pékin-Information n° 4/75, page 25)

« Leur dispute acharnée aboutira un jour ou l’autre à une guerre mondiale » ! Remarquons bien « aboutira » et non « peut aboutir ». Comme nous le savons, comme Lénine nous l’a enseigné, c’est une loi objective : aussi longtemps que durera l’impérialisme, les guerres sont absolument inévitables et ces guerres créent les conditions de nouvelles situations politiques.

L’impérialisme U.S. était sorti de la deuxième guerre mondiale comme puissance impérialiste la plus puissante. Peu à peu, sur tous les continents, il a pris le pas sur l’héritage du colonialisme britannique et du colonialisme français. li a acquis la suprématie en Europe occidentale, il imposa le partage de l’Allemagne pour faire de l’Allemagne occidentale une tête de pont contre ce qui était alors le camp socialiste, et il construisit le bloc militaire agressif de l’O.T.A.N. L’impérialisme U.S. était l’ennemi numéro un des peuples. Pourtant, à cause de l’inégalité du développement économique et politique du capitalisme, l’impérialisme U.S. avait bientôt dépassé le summum de l’omni-développement de sa puissance. Les luttes de libération des peuples, sa défaite lors de la guerre d’agression en Corée, la remontée des autres états impérialistes ébranlèrent sa puissance. Après que la clique de Khrouchtchev eut ravi le pouvoir en Union Soviétique et restauré le capitalisme, l’Union Soviétique se transforma rapidement en une puissance social-impérialiste (socialiste en paroles, impérialiste dans les faits).

Les sociaux-impérialistes se renforcèrent grâce au pillage éhonté des pays révisionnistes de l’Europe de l’Est, par eux opprimés et maintenus sous occupation militaire. Dans le même temps, l’impérialisme U.S. subissait de lourdes défaites avant tout à cause de la lutte des peuples qu’ils avaient opprimés, et en particulier des peuples d’Indochine. La défense de sa domination sur tous les continents exigeait des dépenses militaires toujours plus élevées qui minaient son économie, désorganisaient sa monnaie et aiguisaient les luttes de classes dans son propre pays.

De leur côté, les sociaux-impérialistes tentent tout pour s’introduire dans les zones de domination de l’impérialisme U.S. Ils envoient leurs navires de guerre dans toutes les mers du monde. Ils tentent, comme l’impérialisme U.S., d’imposer leur volonté aux gouvernements d’autres pays en exerçant le chantage avec les prétendus crédits et livraisons de marchandises et d’armes. Un soldat soviétique sur trois est en dehors des frontières de l’Union Soviétique. Ici, en Europe, sur le sol d’Allemagne, se font face, l’arme pointée devant eux, les soldats des troupes du Pacte de Varsovie, agressif et soumis aux nouveaux tsars du Kremlin, et ceux des troupes de l’O.T.A.N., qui n’est pas moins agressive sous la direction de l’impérialisme U.S.

C’est de la rivalité des deux superpuissances U.S.A. et Union Soviétique, dans leur lutte pour la suprématie mondiale, que provient le danger principal d’éclatement d’une nouvelle guerre mondiale. Entre elles se mène une lutte violente pour la conquête des sources de matières premières, des ressources de pétrole et de sphères d’influence au Moyen-Orient, dans le Golfe Persique, dans le sous-continent sud-asiatique. Comme ce qui caractérise l’impérialisme, c’est justement la volonté d’annexer non seulement des régions agraires, mais aussi des régions hautement industrialisées, l’Europe, qui est le cœur du capitalisme, est devenu un centre de gravité entre les U.S.A et l’Union Soviétique. Ils ont ici de grands Intérêts économiques et directement confrontés.

Chacun d’eux met tout en œuvre pour consolider s positions et essaie respectivement d’amener l’autre partie de l’Europe dans leur sphère de domination. Il est donc clair que si, par exemple, l’Union Soviétique réussit à mettre sous son contrôle l’Europe de l’Ouest avec son énorme potentiel économique et ses plus d 200 millions d’habitants, elle aura rem porté un avantage décisif sur la superpuissance américaine dans la voie d la suprématie mondiale.

LE SOCIAL-IMPÉRIALISME SOVIÉTIQUE : ENNEMI PRINCIPAL DES PEUPLES

Qu’était-il dit dans la déclaration adoptée en décembre 1973 par le C.C. de notre Parti « L’Allemagne au peuple allemand » ? :

« Dans la situation internationale présente, qui est caractérisée par le développement impétueux de luttes des pays pour leur indépendance, des nations pour leur libération et de peuples pour la révolution, il est du devoir de la classe ouvrière allemande, du peuple allemand, de prendre place activement au sein du front des peuples du monde qui luttent contre la prétention à l’hégémonie des deux superpuissances, en utilisant et en aiguisant les contradictions du camp impérialiste. »

Mais cela veut dire que nous, marxistes-léninistes, nous étudiions avec soin le développement de la rivalité des deux superpuissances, afin de déterminer laquelle des deux représente le danger principal, pour l’affronter avec la plus grande vigilance. Comme nous le savons, il ne peut pas, à la longue, y avoir d’équilibre dans la lutte des puissances impérialistes. L’une des deux est une force montante, tandis que l’autre est à son déclin. Si l’on examine l’évolution des dernières années, on, peut constater que, tandis que l’impérialisme U.S. encaisse toujours plus de coups, le social-impérialisme va toujours de l’avant. Lors de la 29 Session de L’assemblée plénière de l’O.N.U., le camarade Tsiao Houang-houa disait de cela :

« Quant au prétendu équilibre, il est depuis toujours, dans la nature comme dans la société humaine, relatif et temporaire, tandis que : inégalité est absolue et constate. En fait, aujourd’hui, il n’y a pas vraiment d’« équilibre des forces » entre les deux superpuissances, mais chaque partie tente de toutes ses forces de supplanter l’autre, et une course aux armements d’une frénésie sans exemple se déroule sous nos yeux. Il n’est pas étonnant que la superpuissance qui se donne pour « socialiste » se soit, il y a peu, vantée avec arrogance d’être sur « la totalité du front de la confrontation globale » dans une prétendue « offensive historique » et d’être en avance « rapide ». »

Même si, jusqu’il y a peu d’années, c’était à l’échelle mondiale l’impérialisme U.S. qui était l’ennemi principal des peuples, c’est aujourd’hui le social-impérialisme, ce qui ne veut pas dire que l’impérialisme U.S. aurait perdu, ne fût-ce qu’à un degré infime, son essence agressive, adversaire des peuples et des hommes, ni que là où − par exemple en Amérique Latine − il est directement confronté aux peuples, il n’est pas pour ceux-ci, temporairement, l’ennemi principal.

Pourquoi peut-on dire qu’aujourd’hui, à l’échelle du monde, c’est le social-impérialisme qui est l’ennemi principal des peuples ?

1) Marxistes-léninistes, nous savons que ce sont toujours les puissances impérialistes jeunes, montantes, qui se distinguent par une particulière agressivité. Ainsi, c’est l’impérialisme allemand qui, arrivé trop tard pour le premier partage du monde, déclencha la première et la deuxième guerre mondiale. Au contraire de l’impérialisme US, qui vient de franchir son point culminant, l’Union Soviétique est une puissance impérialiste jeune, montante. Elle joue le rôle d’un moteur, elle se renforce aux dépens de l’impérialisme US qui, saisi dans son déclin, tente par tous les moyens de maintenir sa position, ce qui ne l’empêche pas de porter des coups à la superpuissance soviétique.

2) L’Union Soviétique d’aujourd’hui est une dictature de type hitlérien, qui a porté son appareil de domination monopoliste d’Etat sur la militarisation totale et les préparatifs de guerre. Malgré un PNB assez bas, sa puissance militaire est équivalente à celle de l’impérialisme US, sinon supérieure, et de plus ce ne sont pas les armes défensives mais les armes offensives qui constituent l’axe de son programme d’armement, ce qui prouve son caractère agressif.

3) De même qu’Hitler, pour préparer la deuxième guerre mondiale, a asservi l’Autriche, le Pays sudète, la Tchécoslovaquie, les sociaux-impérialistes soviétiques ont complètement asservi à leur impérialisme les pays révisionnistes d’Europe Orientale et la Mongolie ; leur ancienne «souveraineté limitée» s’est transformée en une complète dépendance et en asservissement; comme Hitler, ils ont commis en Tchécoslovaquie une agression armée, ils ont fait des provocations à la frontière de la République Populaire de Chine et y ont concentré de nombreux contingents armés. Dans d’autres régions du monde aussi, comme l’Inde, le Bengla Desh, le Sikkim, dans l’Océan Indien, dans la Mer du Japon, au Proche-Orient, dans bien d’autres pays d’Asie et d’Afrique ils continuent leur activité subversive, leur expansion territoriales, politique, économique et militaire. Mais leur principale poussée est dirigée vers l’Europe occidentale, qu’ils aspirent à prendre en tenaille, depuis le Sud par le moyen de leur flotte de guerre en Méditerranée, et dans le Nord à partir de leur base navale de la presqu’île de Kola, la plus grande du monde, par le moyen de leur flotte dans l’Atlantique septentrionale, la Mer de Norvège et la Mer de Barentsz. En même temps, ils massent leurs troupes le long des frontières occidentales des pays du Pacte de Varsovie.

4) De même que l’Allemagne hitlérienne tenta, par sa 5e colonne à l’étranger, de miner les préparatifs de défense des états, de même agissent aussi les sociaux-impérialistes soviétiques. Si, d’un côté, les partis révisionnistes des pays impérialistes d’Europe occidentale sont les agents dans la classe ouvrir de la bourgeoisie monopoliste de leurs Etats, de l’autre côté, ils sont les agents, la 5e colonne des sociaux-impérialistes soviétiques, avec pour mission d’endormir les peuples et de les rendre an défense face à une attaque soviétique, voire même, comme on le voit en ce moment au Portugal, de les livrer directement au contrôle soviétique. Ici, Ils jouent ouvertement le rôle d’agents sociaux-fascistes des nouveaux tsars du Kremlin, sur ordre et avec le soutien massif desquels ils agissent et tentent de supplanter la précédente suprématie américaine et d’instaurer, au lieu d’une dictature fasciste, une dictature sociale-fasciste, et de transformer le pays en un point d’appui du social-impérialisme. Ici, on voit clairement que le social-impérialisme soviétique est l’ennemi principal des peuples européens.

Pour endormir les peuples et les rendre sans défense face à une attaque soviétique, les révisionnistes modernes ont mis au point une série de thèses anti-marxistes, anti-léninistes.

Ainsi, ils nient que l’impérialisme est la source des guerres modernes. Ils embellissent son essence agressive et nient les lois de son développement. Ils divisent les figures dirigeantes de l’impérialisme en « pacifiques » comme Brandt et Kennedy et en « malveillants » comme par exemple F. J. Strauss, qu’ils affublent de tous les épithètes possibles comme revanchard, belliqueux, adversaire de la détente, etc. Il est clair que cette estimation dépend de la manière dont ces derniers se rapprochent ou non des désirs et des vues des nouveaux tsars du Kremlin.

Déjà Lénine réfutait cette absurdité en disant :

« Les impérialistes ne se partagent pas le monde entre eux parce qu’ils seraient particulièrement malveillants, ils ne se font pas concurrence pour l’hégémonie et la domination du monde parce qu’ils sont déraisonnables ou malveillants, mais parce que l’étape atteinte par la concentration du capital les force à faire ce chemin pour atteindre le profit. »

A partir de cette thèse d’un impérialisme pacifique, ils nient que le peuple est la force motrice de l’évolution historique, le créateur de l’histoire. D’une façon idéaliste, ils affirment que le changement dans la situation internationale et le destin de l’humanité est déterminé par les « personnalités dirigeantes » de quelques grandes puissances, ce par quoi ils entendent les maîtres du Kremlin et de la Maison Blanche. Ils appellent la collaboration temporaire entre les deux superpuissances, leur prétendu traité sur le désarmement, un « tournant dans l’histoire de l’humanité », propagent l’idée que «la paix, la sécurité et la détente » sont la tendance principale des relations internationales et reprochent à la République Populaire de Chine, comme il y a peu de temps dans la « Pravda », de travailler à « la division des deux « superpuissances », Union soviétique et USA », de vouloir mener à une guerre mondiale avec l’espoir de rester seule comme puissance dirigeante.

En ce qui concerne la dernière affirmation, elle est exactement aussi stupide que celle qui consisterait à reprocher à des sismologues, c’est-à-dire à des spécialistes des tremblements de terre, qui, à partir de recherches et de calculs, annoncent par avance la probabilité d’un tremblement de terre dans telle ou telle région du globe et incitent les hommes à faire des préparatifs contre, d’être les responsables si le tremblement de terre avait effectivement lieu, et de vouloir mener les hommes à un tremblement de terre.

DERRIÈRE L’AMAS DE MENSONGES SUR « LA PAIX ET LA DÉTENTE », UNE SUPERPUISSANCE IMPÉRIALISTE AGRESSIVE, INSATIABLE

Pour cacher le véritable caractère de leurs vues agressives sous le couvert de la paix et de la détente, les sociaux-impérialistes soviétiques ont proposé de réunir une « Conférence européenne de la Sécurité », de même qu’une « Conférence pour le retrait des troupes de l’Europe centrale ». Mais en même temps, ils mènent une folle course aux armements. Ils cherchent à rivaliser avec l’impérialisme US dans la supériorité nucléaire. Ils renforcent leur puissance militaire et les armes offensives de leurs forces armées conventionnelles en remplaçant leurs chars, leurs avions et leurs missiles guidés anciens modèles par de nouveaux, tout en gardant soigneusement les anciens comme matériel de réserve.

Par de fréquents déplacements de troupes et de gigantesques manœuvres militaires, ils ont créé une zone de tension dans les Balkans, ils exercent une pression ouvertement sur certains pays et n’ont pas peur de s’immiscer de nouveau, par l’intermédiaire de leurs agents, comme il y a quelques mois en Yougoslavie. Toute leur conception militaire part de l’hypothèse d’un champ de bataille en Europe occidentale, dont la première victime serait la République Fédérale d’Allemagne.

Tout cela montre que l’Union Soviétique est une superpuissance impérialiste insatiable, qui non seulement a soumis à son implacable domination les états révisionnistes d’Europe orientale, une partie de notre nation allemande, mais qui menace les intérêts, le droit à l’autodétermination et les justes exigences nationales des pays d’Europe occidentale.

Avec leur conférence pour « la paix et le désarmement », ils voudraient, eux et leurs agents révisionnistes, amener les peuples européens à se bercer d’un faux sentiment de sécurité, ils veulent masquer leurs intrigues agressives et se créer un forum pour s’immiscer dans les affaires de l’Europe Occidentale. Leur bavardage sur le désarmement doit servir à amener les Etats à réduire leurs dépenses militaires, pendant qu’eux-mêmes conservent une relative supériorité militaire, et à interdire aux peuples de prendre les armes à la main.

Ils suivent la même tactique que les hitléro-fascistes. Hitler aussi parlait constamment de paix : la maintenir, c’était quelque chose qui lui « tenait particulièrement à cœur », lui qui, comme ancien soldat du front, connaissait les horreurs de la guerre. Mais en même temps, comme aujourd’hui le social-impérialisme, il militarisait à vitesse accélérée. A la conférence de Munich, il annonça hypocritement qu’il n’avait plus aucune prétention territoriale et fit se tenir le dernier congrès du Parti nazi avant la guerre sous le slogan « Congrès de la Paix ». De même qu’Hitler se présentait aux capitalistes des monopoles comme le protecteur de l’Occident face à « la menace du bolchevisme », ainsi aujourd’hui, les nouveaux tsars du Kremlin se présentent à eux comme des défenseurs face à une prétendue « Chine agressive ». De même qu’Hitler haïssait l’Union Soviétique socialiste, ainsi aujourd’hui, les maîtres du Kremlin haïssent comme la peste la Chine socialiste. Pourtant, il − c’est-à-dire l’impérialisme allemand − prépara sa première attaque contre l’Ouest dans l’espoir de se ménager des coudées franches à l’arrière avec une victoire et la force économique, en vue d’attaquer ensuite l’Union Soviétique de Staline. Que l’affaire n’ait pas marché, c’est un autre problème.

PAS D’ILLUSION SUR LE CARACTÈRE AGRESSIF, FASCISTE DU SOCIAL-IMPÉRIALISME SOVIÉTIQUE

Amis, camarades,

Nous ne devons nous abandonner à aucune illusion, pas même la plus petite, sur le caractère agressif, fasciste du social-impérialisme soviétique ! Toute mésestimation pourrait être mortelle pour chacun d’entre nous. Ou bien pensez-vous peut-être que les nouveaux tsars du Kremlin seraient plus humains que les hitléro-fascistes qui mettaient contre le mur tous les commissaires soviétiques dont ils pouvaient se saisir ? En cas d’occupation de l’Allemagne Occidentale, ils assassineraient tous les marxistes-léninistes dont ils pourraient se saisir. Ils incarcéreraient ou tueraient tous les travailleurs ayant une conscience de classe, qui s’opposeraient à leur dictature capitaliste, comme cela se fait déjà aujourd’hui en Pologne, où les révisionnistes polonais ont fait exécuter par des tueurs à gages les dirigeants des grandes grèves des travailleurs des chantiers navals et des ports, à la fin de 1970.

Non, une guerre entre les deux superpuissances, si elle éclatait et attirait en elle la République Fédérale d’Allemagne, serait pour nous, travailleurs allemands, d’entrée une guerre de libération antifasciste, anti-impérialiste, dans laquelle nous nous unirions avec quiconque serait prêt à jeter, avec nous, tous les agresseurs, tous les occupants hors du sol de notre patrie, que nous mènerions dans le but d’abattre tous les impérialismes, et aussi l’impérialisme de l’Allemagne Occidentale, et de hisser sur toute l’Allemagne la bannière de la révolution socialiste !

Mais, et c’est ce que pourraient dire certains, qui se nomment marxistes-léninistes mais ne connaissent le monde que de manière partielle, par les livres, cela ne contredit-il pas les thèses de Lénine, le marxisme, selon lesquelles les travailleurs n’ont pas de patrie qu’ils devraient défendre et qu’ils doivent tirer profit de la guerre impérialiste pour tourner les fusils contre leur propre bourgeoisie ?

Eh bien nous, marxistes-léninistes, nous savons que la force de la théorie marxiste consiste en ce qu’elle donne au Parti la possibilité de s’orienter dans n’importe quelle situation, de comprendre les relations internes des événements qui se déroulent autour de lui, pas seulement comment et vers quoi les événements évoluent actuellement, mais aussi comment et vers quoi ils doivent évoluer dans l’avenir. Et nous savons qu’il est nécessaire que le Parti n’élabore pas les mots d’ordre et les directives, sa stratégie et sa tactique à partir de formules apprises par cœur, mais à la suite d’une analyse soigneuse des conditions concrètes du mouvement révolutionnaire, dans le pays et à l’échelle internationale.

POUR JUGER DU CARACTÈRE D’UNE GUERRE, IL FAUT SE PLACER DU POINT-DE-VUE DE LA RÉVOLUTION PROLÉTARIENNE

Nous savons que c’est une loi objective : à l’époque de l’impérialisme, les guerres sont absolument inévitables, et nous savons qu’il y a des guerres justes et des guerres injustes. Pour ce qui est des guerres injustes que fomentent les impérialistes et les sociaux-impérialistes, il s’agit ici de guerres d’agression ou de guerres pour un repartage du monde en sphères d’influence. Leur but, c’est de maintenir la suprématie d’une super-puissance ou de renverser celle de l’autre. Les guerres justes que les peuples mènent pour leur libération nationale contre l’agression impérialiste, ou aussi les guerres civiles révolutionnaires, ont pour but politique d’instaurer une domination où la totalité ou des parties du pouvoir se trouvent aux mains du peuple révolutionnaire et non dans celles de ses ennemis. Nous, communistes, nous sommes contre toutes les guerres injustes, mais pas contre les guerres justes. Pour ce qui est des dernières, non seulement nous ne sommes pas contre elles, mais nous les soutenons, et le cas échéant nous y prenons une part active.

Pour ce qui est maintenant de la question de la défense de la patrie, écoutons d’abord ce qu’en dit Lénine sur l’époque de la formation des états nationaux, avant l’impérialisme :

« Dans le Manifeste communiste Marx et Engels ont déclaré que les travailleurs n’ont pas de patrie. Mais Marx lui-même a plus d’une fois appelé à la guerre nationale : Marx en 1848, Engels en 1859 (la fin de sa brochure Pô et Rhin, où le sentiment national des Allemands est franchement exalté et où on les appelle franchement à une guerre nationale). Engels, en 1891, aux approches de la guerre que la France (de Boulanger) et Alexandre III menaçaient de faire à l’Allemagne, admettait franchement « la défense de la patrie ». Marx et Engels étaient-ils des esprits brouillons disant un jour une chose et le lendemain une autre ? Non. A mon avis, admettre « la défense de la patrie » dans une guerre nationale répond entièrement au marxisme. »
(Tome 35, page 252)

A un autre endroit, Lénine classe les guerres en trois types principaux :

« I. … : les rapports entre la nation opprimée et celle qui l’opprime (toute guerre est la continuation de la politique ; la politique, ce sont les rapports entre les nations, les classes, etc.). En règle générale, la guerre est légitime de la part de la nation opprimée (qu’elle soit offensive ou défensive sur le plan militaire).

II. Les rapports entre deux nations qui oppriment. La lutte pour les colonies, pour les marchés, etc. (Rome et Carthage ; Angleterre et Allemagne 1914-1917). En règle générale, une de cette nature est une guerre de rapine des deux côtés ; et l’attitude de la démocratie (et du socialisme) à son égard découle de la règle « Quand deux voleurs se battent, qu’ils périssent tous les deux… »

III. Troisième type. Un système de nations égales en droit. La question est bien autrement compliquée !!! Surtout si, à côté des nations civilisées, relativement démocratiques, se trouve le tsarisme. Telle était (approximativement) la situation en Europe, en 1815 et 1905.

1891. La politique coloniale de la France et de l’Allemagne est insignifiante. L’Italie, le Japon, les Etats-Unis ne possèdent pas du tout de colonies (maintenant ils en ont). En Europe occidentale un système s’est institué (remarquez-le bien ! pensez-y ! ne l’oubliez pas ! nous ne vivons pas seulement dans des Etats isolés, mais dans un certain système d’Etats ; les anarchistes peuvent se permettre d’ignorer cela, mais nous ne sommes pas des anarchistes), un système d’Etats en général constitutionnels, nationaux. A leurs côtés, se trouve le tsarisme d’avant la révolution, puissant et inébranlable, qui pille et opprime tout le monde depuis des centaines d’années, qui a écrasé les révolutions de 1848 et 1863.

L’Allemagne (de 1891) est le pays du socialisme avancé. Et c’est ce pays qui est menacé par le tsarisme allié au boulangisme ! – La situation était tout à fait différente de celle de 1914-1917 ; le tsarisme a été miné en 1905 et l’Allemagne mène la guerre en vue de la domination mondiale. C’est une autre paire de manches ! » (Tome 35, page 275).

Et bien, quel est celui qui, aujourd’hui, se dispose à mener une guerre pour la suprématie mondiale ? L’Allemagne fédérale, le Japon, la France, l’Angleterre ? Non, ce sont les deux superpuissances impérialistes, l’Union Soviétique et les USA, qui se disposent à plonger le monde dans un nouveau bain de sang. Ils sont sans aucun doute les plus grands exploiteurs et oppresseurs de notre époque. Ils ont stationné leurs troupes dans de nombreux pays et s’immiscent avec des chantages dans les affaires intérieures d’autres Etats. Qu’est-ce qui différencie, par exemple, les actuels maîtres du Kremlin, qui ont instauré sur les pays d’Europe orientale et la Mongolie une dictature militaire et politique totale et, comme dans le cas de la Tchécoslovaquie, écrasent brutalement toute résistance, des anciens tsars qui, comme dit Lénine, ont « pillé et opprimé tout le monde depuis des centaines d’années » ? Rien bien sûr, sinon que, pour tromper les peuples, eux et leurs agents révisionnistes se nomment communistes.

Mais les Etats plus petits, comme la République Fédérale d’Allemagne, l’Angleterre, la France, etc., ne sont-ils pas aussi des Etats impérialistes qui exploitent d’autres peuples et tentent de prendre part à la lutte pour les marchés, les zones d’influence et les matières premières ? Bien sûr qu’ils le sont, mais pour ce qui est de leur force face aux deux superpuissances, elle est comme celle de la Belgique et de la Hollande avant la deuxième guerre mondiale face au fascisme allemand. Nous devons voir les choses de façon relative. Quels parallèles, voire quelles ressemblances y a-t-il aujourd’hui avec par exemple la situation lors de l’éclatement de la seconde guerre mondiale ? Comme aujourd’hui les deux superpuissances impérialistes, il y avait alors, dans la lutte pour la domination du monde, les deux groupes de puissances : face à face l’Allemagne-Italie et la France-Angleterre ; la forme de la dictature capitaliste y était d’un côté le fascisme, de l’autre la démocratie bourgeoise-parlementaire, ce qui d’ailleurs ne changeait rien au départ quant au caractère impérialiste de la guerre. C’est-à-dire que pour la classe ouvrière italo-allemande comme pour la classe ouvrière anglo-française et leurs Partis révolutionnaires, le mot d’ordre était : « Deux voleurs se battent, qu’ils périssent tous deux ! »

Par contre, dans des pays comme la Norvège, la Hollande, la Yougoslavie, etc., sans parler de l’Albanie qui avait déjà été agressée par l’impérialisme italien, la situation était tout à fait différente. Quelle attitude les communistes devaient-ils prendre ? Là aussi, Lénine a dit quelque chose pour la première guerre mondiale, qui permet un parallèle :

« Dans la guerre impérialiste actuelle, comme dans les nouvelles guerres impérialistes qui se préparent, la « défense de la patrie » en ce qui concerne la Suisse n’est rien d’autre qu’une duperie du peuple par la bourgeoisie, car la participation de la Suisse à la guerre actuelle ou à toute autre guerre semblable ne serait en réalité que la participation à une guerre réactionnaire de brigandage aux côtés de l’une des coalitions impérialistes, et nullement une guerre pour la « liberté », la « démocratie », l’ « indépendance », etc. ». (Tome 23, page 151).

Mais est-ce que la situation des pays de Belgique, de Hollande, du Danemark, de Norvège, de Yougoslavie et de Grèce pendant la deuxième guerre mondiale était analogue, c’est-à-dire comparable à la position de la Suisse pendant la première guerre mondiale ? En aucune façon. Les gouvernements de ces pays, de ces démocraties bourgeoises-parlementaires, n’avaient pas l’intention de participer à la guerre dans l’alliance avec une coalition impérialiste. Ils avaient été attaqués et occupés par le fascisme hitlérien de façon foudroyante, sans avertissement. Aussi, dès le départ, c’est la nécessité d’une lutte de libération anti-fasciste, du type I défini par Lénine, qui s’imposait aux prolétariats de ces pays et à leurs partis communistes. Et en effet, les marxistes-léninistes de ces pays se tinrent aux premières lignes de la lutte de partisans.

Pour le prolétariat et les partis communistes de France et d’Angleterre, la situation fut changée par l’attaque par l’Allemagne hitlérienne de l’Union Soviétique, qui était à cette époque le bastion principal de la révolution mondiale. Avec cela, c’est la nature de la guerre qui changeait. Il s’agissait maintenant pour le prolétariat mondial de défendre le premier pays socialiste du monde, la patrie de tous les travailleurs. Dans ces conditions, il était nécessaire pour les communistes de France et d’Angleterre de passer une alliance temporaire avec les impérialistes de leurs pays unis par le but de se placer à la pointe du combat pour, après l’écrasement victorieux du fascisme hitlérien, tourner au moment donné, les armes vers leurs propres bourgeoisies et non pas, comme le révisionniste Thorez, les échanger contre quelques fauteuils ministériels.

Mais passons à la situation présente.

Quelle doit être notre attitude si une guerre mondiale, dans laquelle notre pays est entraîné, éclate entre les deux superpuissances ? Vous connaissez les arguments des traitres de la IIe Internationale, qui dans la Première guerre mondiale appelèrent à la défense de la patrie. Lénine leur répondit :

« Le socialiste, le prolétaire révolutionnaire, l’internationaliste raisonnent différemment. Le caractère d’une guerre (réactionnaire ou révolutionnaire) ne dépend pas de la question de savoir qui a attaqué ni en quel pays se trouve l’« ennemi », mais de ceci : quelle classe mène cette guerre, quelle est la politique dont la guerre est le prolongement. (…) Ce n’est pas du point de vue de « mon » pays que je dois raisonner (car ce serait là le raisonnement d’un benêt, d’un petit-bourgeois nationaliste, qui ne comprend pas qu’il est un jouet entre les mains de la bourgeoisie impérialiste), mais du point de vue de ma participation à la préparation, à la propagande, aux travaux d’approche de la révolution prolétarienne mondiale. » (Tome 28, page 297).

C’est donc à partir du point de vue des travaux d’approche de la révolution prolétarienne mondiale que nous devons émettre un jugement. Où sont, aujourd’hui, à l’échelle du monde, les forces déterminantes, qui font avancer la roue de l’histoire, et quelles sont les forces principales qui se dressent contre elles ?

AUJOURD’HUI, LA TENDANCE PRINCIPALE DE L’ÉVOLUTION DU MONDE, C’EST LA RÉVOLUTION ET LA VICTOIRE DU SOCIALISME

La situation internationale actuelle est caractérisée par un essor du mouvement révolutionnaire : les états veulent l’indépendance, les nations veulent la libération, les peuples veulent la révolution. Jamais auparavant d’aussi grands antagonismes et d’aussi grandes contradictions ne s’étaient développées à l’échelle mondiale. D’un côté de la barricade se tiennent les forces de l’impérialisme, du révisionnisme et de la réaction, de l’autre les forces du socialisme, le front des peuples, avec la classe ouvrière en tête. La ligne de démarcation entre elles apparaît toujours plus clairement dans tous les domaines.

L’aiguisement des antagonismes sociaux et la montée et le renforcement croissants de la lutte révolutionnaire des peuples qui ont ébranlé dans ses fondements le monde impérialiste, le monde capitaliste et révisionniste, approfondissent toujours davantage la crise générale, globale du capitalisme et la révèlent partout. La situation internationale actuelle montre qu’elle ne se développe pas seulement au profit de la révolution, mais encore que la révolution devienne le but général des peuples.

L’éveil et le renforcement du Tiers Monde est un événement significatif dans les relations internationales de notre époque. Cela montre que, de réserves de la révolution prolétarienne qu’ils étaient auparavant, les anciens pays coloniaux et dépendants se sont développés pour devenir centres de la lutte anti-impérialiste. Le Tiers Monde resserre toujours davantage ses rangs dans la lutte contre la prétention à l’hégémonie des superpuissances et joue un rôle grandissant dans les affaires internationales.

Sous les coups puissants des tempêtes révolutionnaires d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine, les luttes du mouvement ouvrier et des autres mouvements de masse révolutionnaires connaissent également dans les pays capitalistes un essor grandissant. Notamment là où l’impérialisme a particulièrement aiguisé les contradictions sociales, comme aux USA, en Europe occidentale et au Japon, la lutte de classe révolutionnaire du prolétariat se développe sur la base la plus large et prépare sans relâche la révolution socialiste. La lutte politique militante des travailleurs dans l’Union Soviétique social-impérialiste et dans les pays du « bloc » révisionniste qui en dépendent se développe elle aussi toujours davantage, contre la dictature de la nouvelle bourgeoisie de là-bas et pour la restauration de la dictature du prolétariat.

Pour décrire la situation dans l’histoire mondiale d’aujourd’hui, le vice-premier ministre Teng Siao-ping a choisi l’image des trois mondes et il a montré qu’aujourd’hui, c’est le Tiers Monde qui est la force marchante, motrice, qui fait avancer la roue de l’Histoire et mène le monde en avant. Par contre, le Premier Monde, constitué par l’impérialisme américain et le social-impérialisme soviétique, est le soutien principal des forces qui se dressent contre le progrès de l’Histoire. Quant au Deuxième Monde capitaliste et impérialiste, qui est formé par les pays industrialisés d’Europe occidentale, du Japon, du Canada et d’autres régions du monde, leur point-de-vue est aujourd’hui bien ambigu. D’un côté ils s’opposent à la politique d’hégémonie, à l’ingérence et aux pressions des deux superpuissances, et de l’autre ils s’opposent en même temps au Tiers Monde, ce qui est une conséquence de leur système capitaliste et impérialiste. Cela se reflète dans l’attitude hésitante, inconséquente des gouvernements de ces pays face aux prétentions des superpuissances et dans leurs tentatives d’élargir leur influence dans le Tiers Monde. Ainsi placés entre deux feux, le Deuxième Monde n’est pas en situation de dicter ses exigences aux pays du Tiers Monde, mais se trouve au contraire contraint ·de marchander de temps à autre avec ces pays ce qui, pour le capital monopoliste de ces pays, est pour le moment le « moindre mal ». Mais ceci signifie-t-il que la voie que suit le Deuxième Monde capitaliste est tout tracé et ne peut se modifier ?

Bien sûr que non. Au sein de la politique de la bourgeoisie monopoliste européenne, il y a par exemple en ce moment deux courants, que naturellement on ne peut pas toujours distinguer nettement, qui apparaissent plus ou moins fort, changent comme les gouvernements. L’une qui tend à davantage d’indépendance et d’autonomie, qui voudrait se dégager de son encerclement, qui tente d’avancer vers l’unification de l’Europe et, en concurrence avec les deux superpuissances, d’améliorer ses rapports avec le Tiers-Monde. C’est en France que ce courant est apparu avec le plus de force, quand elle tenta, avec la force de frappe, de se constituer une puissance atomique propre, et annonça son retrait de l’OTAN.

QUEL RÔLE L’IMPÉRIALISME D’ALLEMAGNE OCCIDENTALE JOUE-T-IL FACE AUX DEUX SUPERPUISSANCES ?

Par contre, le second courant tente, en naviguant sous le vent des superpuissances, de prendre part à leur lutte pour le repartage du monde, exploite pour leur intérêt propre leurs contradictions et s’appuie plus ou moins sur l’une ou l’autre de ces deux superpuissances. Un représentant typique de cette tendance est l’impérialisme allemand. Pendant presque deux dizaines d’années, pour s’assurer sa remontée, il s’était complètement appuyé sur la superpuissance américaine. Puis, après la dégénérescence capitaliste de l’Union Soviétique, et l’entrée sur la scène mondiale du social-impérialisme soviétique, il dirigea de plus en plus ses antennes vers Moscou. Pour ce faire, il utilisa le gouvernement SPD/FDP1et l’ainsi nommée « politique d’ouverture à l’Est ». Cette politique de trafics douteux avec les sociaux-impérialistes soviétiques donna à l’impérialisme de la République Fédérale d’Allemagne la valeur d’une puissance politique déterminante en Europe, sans qu’aient été réalisées les exigences des peuples d’Europe qui avaient lutté contre l’agression de Hitler en ce qui concerne la solution de la question allemande. Alors que l’impérialisme US avait donné la becquée à l’impérialisme d’Allemagne Occidentale économiquement et militairement, mais l’avait en même temps mis sous son contrôle politique, c’est aux sociaux-impérialistes que l’impérialisme d’Allemagne occidentale doit son renforcement politique. Pendant que l’impérialisme d’Allemagne occidentale peut, grâce à cette politique, apparaître toujours davantage comme puissance politique autonome, et tend à la direction de l’Europe en collaborant et en rivalisant avec les deux superpuissances, inversement, l’influence directe et indirecte des sociaux-impérialistes en Europe occidentale fut renforcée par cette politique. Avec la « nouvelle politique d’ouverture », l’impérialisme de l’Allemagne occidentale tente de poursuivre ses vieux buts revanchards, ce en quoi, apparemment, les sociaux-impérialistes soviétiques vont au-devant de ses désirs. Mais en réalité, ils veulent aiguiser les contradictions entre l’impérialisme d’Allemagne occidentale et l’impérialisme US, parce qu’ils espèrent ainsi créer des conditions plus favorables à leur progression dans la pénétration de l’Europe occidentale. Ils veulent, par la coopération économique et la fourniture accrue d’énergie et de matières premières à l’Allemagne occidentale et d’autres pays d’Europe occidentale, les rendre dépendants d’eux. Ils essaient, par l’intermédiaire des partis sociaux-démocrates et des syndicats, par l’intermédiaire de leurs agents révisionnistes, de réaliser une « finlandisation », une mise sous dépendance de l’Europe occidentale.

Pouvons-nous, nous marxistes-léninistes d’Allemagne occidentale et de Berlin-Ouest, rester indifférents vis-à-vis de cette prétention à l’hégémonie de la superpuissance soviétique ? Pouvons-nous dire qu’il nous est égal de savoir laquelle des deux tendances au sein de la bourgeoisie monopoliste d’Allemagne occidentale, d’Europe occidentale, va le remporter, et qu’en fin de compte toutes deux sont des exploiteurs et des impérialistes ? Non, nous ne le pouvons pas, car cela voudrait dire regarder du haut du clocher de son propre pays, cela voudrait dire oublier ce que disait Lénine :

« Ce n’est pas du point de vue de « mon » pays que je dois raisonner, (…) mais du point de vue des travaux d’approche de la révolution prolétarienne mondiale » ;

cela voudrait dire oublier ce que nous a enseigné Staline :

« Autrefois, on abordait ordinairement l’analyse des conditions préalables de la révolution prolétarienne du point de vue de la situation économique de tel ou tel pays pris à part. Maintenant, cette façon de traiter la question ne suffit plus. Il faut, maintenant, envisager la chose du point de vue de l’état économique de la totalité ou de la majorité des pays, du point de vue de l’économie mondiale (…).

Autrefois on avait coutume de parler de la révolution prolétarienne, dans tel ou tel pays développé, comme d’une certaine grandeur absolue (…). Maintenant, ce point de vue ne suffit plus. Il faut parler maintenant de la révolution prolétarienne mondiale … » (Questions du léninisme, Tirana 1970, page 30).

Mais qu’est-ce qui prépare l’approche de la révolution mondiale ? De nous tenir à l’internationalisme prolétarien, que nous soutenions fermement la lutte de libération des peuples opprimés et des nations asservies, que nous unissions tout ce qui peut être uni parmi les forces du monde pour lutter contre le colonialisme, l’impérialisme notamment contre la volonté des superpuissances de dominer le monde.

Jusque-là, les militants de gauche en République Fédérale d’Allemagne, ceux qui se disent eux-mêmes marxistes-léninistes, seront sans doute d’accord avec nous. Mais là où il s’agit d’être concret, où il s’agit de déterminer, sur la base d’une analyse concrète de la situation mondiale, le but de la lutte révolutionnaire, la répartition des forces et la tactique de notre avance, ils se mettent à fulminer. Ils ne réussissent pas à se libérer de leur dogmatisme et de leur sectarisme, des séquelles révisionnistes et trotskistes dans leur façon de penser ; ils ignorent, eux qui vantent en paroles la Chine et l’Albanie socialistes, leur analyse concrète de la situation mondiale et leurs conclusions ; ils disent par exemple : la politique extérieure de la République populaire de Chine est une chose, notre tâche de communistes ici, en Allemagne occidentale, en est une autre.

Ce n’est exact que dans la mesure où, quand la République populaire de Chine par exemple établit des relations avec la République Fédérale d’Allemagne sur la base des Cinq Principes de la coexistence pacifique, cela ne veut pas dire que nous devions suspendre notre lutte contre l’exploitation et l’oppression, contre la bourgeoisie monopoliste et l’impérialisme d’Allemagne Occidentale. Où, quand le camarade Président Mao Tsétoung reçoit F. J. Strauss2, cela ne veut pas dire que nous devions penser que Strauss, de Saül anti-communiste, se soit transformé en Paul pro-communiste, qu’il ne représente plus comme avant les intérêts de la bourgeoisie monopoliste. Seulement, comment est-ce qu’il les représente ? Voilà où gît le lièvre.

Justement, la visite de Strauss en République Populaire de Chine et son accueil par le camarade Mao Tsétoung ont provoqué chez nous, en Allemagne Occidentale et à Berlin-Ouest, un désarroi considérable parmi ceux qui se disent marxistes-léninistes, et a encore plus nettement divisé les esprits. Il est compréhensible que les révisionnistes modernes et leurs valets tels le «K»B-Nord3 − tels jadis les trotskystes lors de la signature du pacte de non-agression entre l’Union Soviétique et l’Allemagne hitlérienne et de l’accueil par Staline du Ministre nazi des Affaires Etrangères Ribbentrop − se sont mis à pousser de hauts cris et protestations, et que des organisations telles que le «K»B.W4 ait évité une prise de position en prétextant que c’était une affaire de la diplomatie de la République Populaire de Chine. Cependant, si nous sommes vraiment autocritiques, nous devons reconnaître que même dans nos rangs il y a eu certains flottements, comme l’exprimèrent entre autres quelques tracts. Non pas que quelqu’un aurait critiqué l’accueil de Strauss, ni qu’il y aurait eu ne fût-ce que les plus petits flottements dans la confiance dans la politique de la République Populaire de Chine, mais justement, cela ne suffit pas : il faut saisir l’essence de cette politique.

Voyons : qu’est-ce que nous demandaient les travailleurs, que voulaient-ils savoir de nous ? « Pourquoi Mao a-t-il reçu Strauss personnellement ? » Et justement, il ne suffit pas d’expliquer la justesse des principes de la politique extérieure de la Chine, de réfuter les thèses des révisionnistes sur le prétendu « cartel des Droites » dont Strauss serait le principal représentant ; là, il aurait fallu donner à une question précise une réponse précise. A savoir celle-ci : c’est vrai, c’était juste et nous saluons le fait que le camarade Mao Tsétoung ait reçu Strauss, président du CSU5 ! En effet, au contraire des autres messieurs qui ont visité Pékin, au contraire des personnalités du SPD/FDP, Strauss s’est, en Chine, prononcé de la façon la plus claire contre la volonté hégémoniste des deux superpuissances, notamment du social-impérialisme soviétique et a pris position contre la démagogie de la détente et pour un renforcement de la préparation à la défense des Etats d’Europe occidentale contre le social-impérialisme. Jusqu’où il mènera cette politique au cas où il devrait, l’année prochaine, arriver au gouvernement, c’est une autre histoire.

Pourquoi ceci n’a-t-il pas été dit aussi nettement ? Les raisons en sont d’abord une certaine démission devant les attaques des révisionnistes modernes. On n’aime pas se laisser repousser « vers la droite », on hésite à se laisser mettre sur le même plan que des réactionnaires comme Strauss. Et pourtant c’est absolument absurde. Lorsque nous reconnaissons tel ou tel aspect positif dans la politique d’un gouvernement ou dans la personnalité de la vie politique, c’est loin de vouloir dire que nous soutenons leur politique dans son ensemble, ni que nous abandonnerions notre point de vue de classe. Si on voulait renchérir dans ce type de logique révisionniste, on pourrait dire : l’impérialisme de l’Allemagne Occidentale est pour la réunification de l’Allemagne, nous sommes pour la réunification de l’Allemagne, donc nous sommes les valets des impérialistes de l’Allemagne Occidentale ; ou bien : les fascistes disent qu’une vache a quatre pattes, nous disons qu’une vache a quatre pattes, donc nous sommes des fascistes.

Une autre raison est que quelques camarades n’ont pas les idées claires sur l’essence du front uni et le principe fondamental de la tactique communiste. Le camarade Mao Tsétoung l’a une fois formulé de la façon suivante : « Les forces réactionnaires s’opposent aux forces démocratiques des peuples avec comme principe d’anéantir absolument toutes celles qu’elles peuvent anéantir, et de se préparer à l’anéantissement futur de celles qu’elles ne peuvent provisoirement pas anéantir. Vu cette situation, les forces démocratiques des peuples doivent, vis-à-vis des forces réactionnaires des peuples, se comporter selon le même principe. »

Cela veut donc dire, au contraire de ceux qui, dans une surestimation utopique d’eux-mêmes, veulent régler leur compte autant que possible à tous leurs adversaires en même temps, s’occuper d’un adversaire après l’autre. Cela veut dire aujourd’hui, concrètement, un front uni de tous ceux qui sont prêts à lutter contre les plus grands oppresseurs, exploiteurs et bellicistes internationaux : les deux superpuissances.

Mais la direction d’un tel front uni ne peut revenir qu’au prolétariat sous la direction de ses Partis communistes, au niveau mondial aux Etats socialistes comme la Chine et l’Albanie. Le prolétariat, pour la raison qu’il voit et va plus loin que les autres classes, pour la raison qu’il est la seule classe dont le but n’est pas l’abolition de telle ou telle exploitation, mais l’abolition de toute espèce d’oppression et d’exploitation.

1974 a apporté de grands succès aux peuples du monde. Le Tiers Monde notamment est bien avancé sur la voie de la sauvegarde de ses ressources nationales, de ses intérêts et de son unité. La contradiction entre le Tiers Monde et l’impérialisme, surtout les deux superpuissances, s’est encore approfondie. De même et surtout, parce qu’elles se heurtent partout à la résistance des peuples, la rivalité des deux superpuissances dans la lutte pour des sphères d’influence et la domination du monde s’est encore aiguisée. L’année dernière, avec les affrontements des deux superpuissances dans l’espace méditerranéen, au Moyen-Orient, dans l’océan Indien, montre combien est grave le danger que fait courir à la paix mondiale la rivalité des deux superpuissances. C’est pourquoi il est de notre devoir de révolutionnaires prolétariens de redoubler d’efforts pour avertir et mobiliser les larges masses du peuple, face au danger qui les menace du fait des volontés d’hégémonie des deux superpuissances.

Lorsqu’aujourd’hui nous discutons avec nos camarades dans les entreprises, nous constatons qu’avec la crise et toutes ses conséquences, ils ont une vue de plus en plus claire de ce qu’est le système de l’exploitation capitaliste, même si dans leur grande majorité ils n’ont pas encore vu la nécessité de l’issue révolutionnaire. Mais si on leur parle à propos du danger de la possibilité qu’éclate une IIIe guerre mondiale, nous nous heurtons largement, surtout auprès de nos jeunes camarades, à la plus complète incompréhension. Trente années de paix relative dans notre pays, la propagande révisionniste, le pacifisme et le baratin sur la paix du SPD ne sont pas restés sans effet, et ils ont sapé la préparation à la défense par le peuple de ses intérêts de classe et de ses intérêts nationaux.

POUR UN LARGE FRONT UNI CONTRE LES DEUX SUPERPUISSANCES !

Amis, camarades,

J’ai commencé par citer le camarade Chou En-lai, sa phrase où il disait :

La lutte forcenée des superpuissances amènera un jour la guerre mondiale. « Les peuples de tous les pays doivent s’y préparer. » S’y préparer, qu’est-ce que cela signifie pour nous ?

Cela signifie avant tout, à l’échelle mondiale le ralliement au large front uni de lutte contre l’impérialisme et tous les plans de domination du monde, à l’échelle européenne le renforcement de l’unité et de la solidarité des peuples européens, et à l’intérieur de notre pays l’organisation d’un large front uni, qui réunisse sous la direction idéologique et politique du Parti révolutionnaire de la classe ouvrière toutes les classes, couches, partis, organisations et individus qui sont en contradiction avec les deux superpuissances, en contradiction avec la bourgeoisie monopoliste et les autres forces réactionnaires qui trahissent les intérêts de la nation.

Oui, mais… tout le monde ? C’est ce que j’entends déjà dire par quelques camarades. Et il y a par exemple quelques groupes assez petits, influencés par le nationalisme, qui disent être aussi contre les deux superpuissances. Est-ce qu’avec ceux-là aussi… ? Eh bien naturellement ! Seulement, il nous faudra leur poser en même temps la petite question : « mais quelle est donc votre attitude vis-à-vis « de la bourgeoisie monopoliste et des autres forces réactionnaires qui trahissent les intérêts de la nation » ? »

« Faire la guerre, dit Lénine, pour le renversement de la bourgeoisie internationale, guerre cent fois plus difficile, plus longue, plus compliquée que la plus acharnée des guerres ordinaires entre états, et renoncer d’avance à louvoyer, à exploiter les antagonismes d’intérêt (fussent-ils momentanés) qui divisent nos ennemis, à passer des accords et des compromis avec des alliés possibles (fussent-ils temporaires, peu sûrs, chancelants, conditionnels), n’est-ce pas d’un ridicule achevé ? » (Lénine, cité par Staline, Questions du léninisme, Tirana 1970, page 93).

Mais cela signifie-t-il qu’une alliance temporaire avec des parties de la bourgeoisie non-monopoliste ou certains de ses représentants serait possible ? Mais oui, mais seulement si celle-ci ou certains de ses représentants sont contre les deux superpuissances. Remarquez bien : contre les deux et pas contre seulement une d’elles. Car nous ne pouvons pas nous appuyer sur une superpuissance pour abattre l’autre. Cela signifierait expulser le Diable avec Belzébuth, cela signifierait passer d’une dépendance à l’autre, cela signifierait aider l’une contre l’autre à dominer le monde.

Je voudrais l’expliquer par un exemple de la politique de notre Parti à la fin des années 40, début des années 50. A cette époque, il y avait le « Front National de l’Allemagne démocratique », le F.N., qui était né de la lutte contre les menées hégémonistes de l’impérialisme US et ses laquais d’Allemagne occidentale : un mouvement de libération anti-impérialiste de tous les patriotes allemands. Son but était : une paix durable, la constitution de l’unité de l’Allemagne sur la voie de la signature d’un traité de paix juste, et l’évacuation des troupes d’occupation dans un délai déterminé. Dans ce front, il n’y avait pas peu de représentants aussi de la bourgeoisie nationale non-monopoliste, par exemple de petits chefs d’entreprises et fabricants, qui avaient perdu leurs terrains de l’autre partie de l’Allemagne du fait de la division de l’Allemagne, ou d’anciens officiers, bien sûr beaucoup de forces de la petite-bourgeoisie, comme des paysans, des pêcheurs, des intellectuels, qui avaient un réel intérêt à la constitution de l’unité de l’Allemagne conformément aux objectifs du FN.

Cette politique du front uni trouvait également son expression dans le préambule des statuts du KPD6 qui disait :

« Le Parti réalise le rôle dirigeant de la classe ouvrière en constituant l’alliance de la classe ouvrière avec les paysans travailleurs et les intellectuels progressistes, de même qu’avec les autres couches moyennes et sous certaines conditions, dans certaines phases de la lutte, avec des parties de la bourgeoisie nationale qui voit également dans l’impérialisme US son ennemi principal. »

Par analogie, il faudrait dire aujourd’hui :

«… et sous certaines conditions, dans certaines phases de la lutte, avec des parties de la bourgeoisie non-monopoliste qui voient également leurs ennemis principaux dans les superpuissances impérialistes USA et Union Soviétique qui aspirent à la domination du monde. »

Seulement, nous savons que l’évolution a avancé. La bourgeoisie monopoliste, l’impérialisme d’Allemagne Occidentale, qui à cette époque était encore relativement faible, s’est entre temps renforcé. La fraction des « indépendants », des artisans et des petits paysans, etc., a plus rapidement baissé que dans les autres pays d’Europe occidentale où leur proportion est encore assez élevée : rapidement de 30,2 % en 1951 à 16,5 %/ en 1971, y compris tous les petits marchands de légumes et chauffeurs de taxi qui existent encore. La majorité fait partie de la petite-bourgeoisie. Cela veut dire que la partie de la bourgeoisie non-monopoliste que nous pourrions intégrer éventuellement dans le front uni est devenue considérablement plus petite, ce à quoi il faut ajouter qu’elle est en partie si étroitement liée à la bourgeoisie monopoliste, directement dépendante d’elle, qu’elle pourra à peine arriver à agir pour elle-même.

LA BOURGEOISIE MONOPOLISTE ALLEMANDE A TRAHI LES INTÉRÊTS NATIONAUX

Mais en ce qui concerne l’impérialisme d’Allemagne Occidentale, il va selon toute vraisemblance continuer à s’appuyer sur l’une ou l’autre des superpuissances, pour ainsi, sous son vent, prendre part à l’exploitation des peuples ; il va aussi continuer bien que souvent il se présente différemment par ses paroles à saboter l’union des états d’Europe Occidentale contre les superpuissances, pour se proposer aux superpuissances comme petit gendarme en Europe ; si on devait en arriver à une guerre entre les deux superpuissances, il trahirait les intérêts de la nation, se placerait de l’un ou de l’autre côté, ses représentants, si on devait par exemple en arriver à l’occupation de l’Allemagne Occidentale par des troupes soviétiques, prendraient rapidement le large, ou bien capituleraient, ou bien collaboreraient avec eux.

Ceci dit, nous utiliserions naturellement les contradictions internes à la bourgeoisie d’Allemagne Occidentale si elles se révélaient. Cependant, comme nous l’avons écrit et prouvé il y a peu dans la déclaration du Comité Central de notre Parti sur la question nationale, au stade impérialiste du capitalisme, la bourgeoisie n’est plus en état de diriger la nation. Non seulement elle n’est plus en état de développer les forces productives de la nation ni de lui assurer un épanouissement économique, non seulement elle trahit les traditions progressistes, nationales, patriotiques et culturelles de la nation, mais elle n’est même plus prête à détendre l’indépendance de la nation. Le camarade Staline a dit de cela :

« Jadis, la bourgeoisie passait pour la tête de la nation, elle s’engageait pour les droits et l’indépendance de la nation et plaçait celle-ci « au-dessus de tout ». Maintenant, il ne reste plus une trace de ce « principe national » même. Maintenant, la bourgeoisie vend les droits et l’indépendance de la nation pour des dollars. La bannière de l’indépendance nationale est jetée par-dessus bord. Il ne fait pas de doute que vous, les représentants des partis communistes et démocratiques, vous devez relever et porter haut cette bannière, si vous êtes des patriotes de votre pays, si vous voulez être la force dirigeante de votre nation. Il n’y a personne d’autre qui pourrait la relever. »

Aujourd’hui, après la dégénérescence capitaliste de l’Union Soviétique, on pourrait ajouter que la bourgeoisie ne vend pas les droits et l’indépendance de la nation seulement pour des dollars, mais aussi pour des roubles. Mais, pourrait-on demander, l’impérialisme de l’Allemagne de l’Ouest ne possède-t-il pas une armée forte, et cela ne prouve-t-il pas qu’il se prépare pour une guerre de défense de l’Allemagne occidentale ? Cela ne le prouve pas du tout. En ce qui concerne la force militaire de cette armée en comparaison avec l’une des superpuissances, elle est extrêmement réduite et correspond à peu près à celle de la Hollande en comparaison avec l’armée hitlérienne à la IIe guerre mondiale. En cas d’agression massive soviétique, elle ne tiendrait pas une semaine, car elle est une armée impérialiste à qui la bourgeoisie a fixé les tâches suivantes :

a) la protection, la défense de la propriété des capitalistes, le maintien de leur système d’exploitation de l’homme par l’homme ;

b) la répression du peuple en cas de soulèvement révolutionnaire ;

c) servir d’instrument d’agression en cas de guerre impérialiste.

Mais jamais, en aucun cas, elle n’est l’instrument de la défense des droits nationaux, de l’indépendance de notre peuple. Cette tâche de diriger et de défendre la nation, elle revient aujourd’hui justement avant la période du socialisme à la classe ouvrière et à son parti révolutionnaire d’avant-garde. Cette tâche ne se trouve absolument pas en contradiction des intérêts de classe spécifiques et des tâches de classe du prolétariat ; au contraire, le fait de remplir son devoir national lui facilite l’exécution de sa tâche de classe, la destruction de l’appareil d’Etat bourgeois dans la révolution socialiste.

Mais que signifie pour nous diriger la nation, face au grand danger, dans le cas d’une guerre entre les deux superpuissances, d’être engagé dans celle-ci ? D’abord et avant tout, comme je l’ai dit, cela signifie créer un large front uni de tous ceux qui se trouvent en contradiction avec les deux superpuissances et quand nous le voyons en liaison avec la question nationale, la division en deux de notre patrie avec leurs alliés d’Allemagne Occidentale et leurs valets d’Allemagne Orientale. C’est-à-dire : retrait de toutes les troupes étrangères hors de la totalité de l’Allemagne, retrait des deux Etats allemands respectivement du Pacte de Varsovie et de l’OTAN. C’est-à-dire : soutien renforcé de nos frères et sœurs de classe de République Démocratique Allemande dans leur lutte pour se libérer du joug du social-impérialisme soviétique.

SEUL LE PEUPLE LUI-MÊME PEUT PRENDRE EN CHARGE LA DÉFENSE DE NOTRE PEUPLE

Combien peu la défense, la protection de notre peuple en cas de guerre, de guerre atomique, intéresse la bourgeoisie monopoliste d’Allemagne de l’Ouest, on le voit à ce que, si elle entretient et équipe bien une armée d’un côté, elle ne fait pas la moindre chose là où il s’agit de la protection directe du peuple. La population de l’Allemagne Occidentale serait présentée comme sur un plateau aux coups atomiques des superpuissances. Eux, les messieurs de la bourgeoisie monopoliste et leurs représentants au gouvernement, ont leurs abris anti-atomiques par exemple dans l’Eifel ou dans leur jardin, et leurs jets à réaction sont, réservoirs pleins, prêts à décoller au cas où. Mais quant à ce qui advient de la population d’Allemagne occidentale disons-le avec ménagements ils s’en foutent.

Ou alors, pourquoi ont-ils par exemple introduit leurs nouvelles lois sur les armes qui rendent impossible au peuple de s’armer de façon légale ? Parce qu’ils ont peur. Ils ont plus peur de leur propre peuple que d’une attaque par un ennemi extérieur. La rapidité avec laquelle la bourgeoisie est prête à capituler et à collaborer avec l’ennemi, nous l’avons vu par exemple en France pendant la dernière guerre mondiale.

Non, la défense de notre pays, la protection de notre peuple face à un assujettissement par l’une des deux superpuissances, seul le peuple lui-même peut la prendre en charge, et aucune armée impérialiste. C’est pourquoi, dès aujourd’hui, le prolétariat doit se mettre à s’armer et à suivre une formation militaire générale. C’est pourquoi notre Parti exige l’armement général du peuple et lutte contre une armée de métier impérialiste, pour la création d’une armée populaire. Elle seule est garante, dans le cas d’une agression par exemple des sociaux-impérialistes soviétiques, de pouvoir chasser les agresseurs du sol d’Allemagne par le moyen d’une guerre populaire, pour ensuite tourner les fusils contre les exploiteurs et les oppresseurs, contre les traitres aux intérêts nationaux de notre peuple.

Mais notre lutte doit d’abord avoir pour but qu’il n’y ait pas d’attaque, de guerre où nous soyons engagés de l’un ou de l’autre côté. Mais cela n’est possible que si ce n’est pas seulement en Allemagne Fédérale, mais dans la totalité de l’Europe occidentale que se constitue un front uni contre la volonté d’hégémonie des deux superpuissances. Comment disait le camarade Chou En-lai dans son discours devant le congrès du peuple ? « Nous soutenons les Etats et les peuples du deuxième monde dans leur lutte contre le contrôle, la menace et les manigances des superpuissances. Nous soutenons le fait que les états de l’Europe de l’Ouest s’unissent dans cette lutte. »

POUR L’UNITÉ DES PEUPLES D’EUROPE DANS LA LUTTE CONTRE LES DEUX SUPERPUISSANCES !

Comment disait le camarade Enver Hoxha dans son discours du 3-10-1974 ?

« Nous respectons les peuples et les gouvernements qui ne s’inclinent pas devant le diktat et les désirs des deux superpuissances, et qui pratiquent une politique indépendante et souveraine. » (Texte des Editions Norman Béthune, page 33).

Qu’en est-il, dans cette perspective, du Marché Commun, de cette union, voire de cette collaboration des monopoles d’Europe occidentale et de leurs gouvernements ? D’une part, cette union sur les plans économique, politique et militaire fait avancer l’unité de l’Europe, et nous n’avons rien contre, parce que le prolétariat et les peuples d’Europe peuvent utiliser cette évolution dans le sens de la nécessité de la lutte révolutionnaire pour le renversement de la classe dirigeante par la révolution prolétarienne. Si cette union est dirigée contre la prétention à l’hégémonie des superpuissances, pour la défense de l’indépendance nationale des peuples d’Europe, alors nous sommes pour et nous la soutenons. Car il est clair qu’une Europe occidentale unie, avec ses plus de 200 millions d’hommes, est plus forte qu’un pays luttant seul contre la domination des superpuissances.

Mais d’autre part, et notre lutte est dirigée contre cela, l’union des monopoles de l’Europe occidentale est dirigée contre le prolétariat de l’Europe occidentale et les autres couches laborieuses comme par exemple les paysans. Et il y a aussi au sein du Marché Commun la volonté, dans la lutte et la rivalité des deux superpuissances, de passer des alliances avec l’une ou l’autre et de prendre part à l’exploitation des peuples du Tiers Monde.

Cependant, nous ne nous faisons pas d’illusions. De la même manière que la bourgeoisie monopoliste allemande, le capital monopoliste européen est hésitant face aux deux superpuissances, ses représentants sont isolés du peuple et redoutons donc qu’on en arrive pour finir à une trahison complète dans le domaine de l’indépendance nationale des peuples d’Europe.

C’est pourquoi une Europe occidentale puissante, forte face aux deux superpuissances ne peut être instaurée que par les Partis révolutionnaires du prolétariat qui mobilisent les masses populaires. Ce n’est que par les Partis marxistes-léninistes qu’elle peut l’être, eux dont l’unité fut forgée par leur commune fidélité aux principes du marxisme-léninisme. C’est là qu’est l’avenir, et même si on a l’impression aujourd’hui que ce sont les représentants du capital monopoliste qui sont les unificateurs de l’Europe, ce ne sont pas eux pourtant, mais les, peuples qui réaliseront vraiment cette unité.

LA LUTTE POUR UNE ALLEMAGNE UNIFIÉE, INDÉPENDANTE, SOCIALISTE EST ÉTROITEMENT LIÉE A LA LUTTE CONTRE LES DEUX SUPERPUISSANCES IMPÉRIALISTES !

Amis, camarades,

Laissez-moi pour finir dire encore quelques mots sur la liaison entre la nécessité primordiale de notre lutte contre le danger de guerre croissant et la construction d’un large front uni contre les deux superpuissances, et les luttes de classes dans notre pays et notre lutte pour une Allemagne unifiée, indépendante, socialiste. En pratique, ces luttes sont directement liées entre elles et se complètent l’une l’autre. De même que la résolution victorieuse de la question nationale est liée de façon indissociable à la question générale de la révolution socialiste, de même l’est aussi la nécessité de la lutte contre les deux superpuissances. Pratiquement, on peut dire que sans la lutte victorieuse contre la prétention à l’hégémonie des deux superpuissances, et en particulier celle du social-impérialisme soviétique et de sa 5 colonne, une révolution prolétarienne victorieuse dans notre pays n’est pas possible.

Comme nous le voyons en ce moment, les luttes victorieuses des peuples du Tiers Monde, leur lutte pour l’acquisition et la sauvegarde de l’indépendance nationale comme pour la défense de leur souveraineté d’Etat et des sources de matières premières, leur lutte contre la volonté de suprématie et la politique de puissance des deux superpuissances, se développent toujours plus en profondeur et en extension. A la suite de l’approfondissement de la crise générale, la lutte de classe du prolétariat et des autres couches sociales exploitées a pris une telle ampleur − tant au niveau du nombre des participants qu’à celui de sa violence −, qu’on peut comparer la période actuelle avec les périodes les plus critiques que la bourgeoisie des pays capitalistes a jamais vécu. C’est de la même façon fiévreuse que la classe dirigeante réagit, c’est de la même façon qu’elle accentue l’exploitation, l’oppression et la fascisation.

Sans aucun doute, on en arrivera tôt ou tard en République Fédérale d’Allemagne comme dans les autres Etats d’Europe occidentale à une situation révolutionnaire. A une situation dans laquelle les masses ne veulent plus vivre à l’ancienne manière et dans laquelle les dirigeants ne peuvent plus vivre à l’ancienne manière, dans laquelle la misère et la détresse des classes opprimées s’aiguisent au-delà des proportions habituelles, de sorte que, elles qui aux époques « paisibles » se laissaient tranquillement piller, se trouvent poussées à l’action historique autonome.

Nous marxistes-léninistes, nous savons que, sans situation révolutionnaire, une révolution est impossible, mais ce n’est pas pour cela que toute situation révolutionnaire amène la révolution. Nous savons que la victoire de la révolution est impossible sans la direction des masses par le parti révolutionnaire du prolétariat, avec une stratégie et une tactique scientifique qui ouvre aux masses des perspectives révolutionnaires et les oriente sur la voie correcte pour atteindre leurs buts.

Mais c’est là qu’est notre insuffisance actuelle : dans l’élaboration de la stratégie et de la tactique scientifique qui mène les masses au but, sur la voie correcte, et dans ce domaine on ne peut pas partir seulement des faits de son propre pays, mais il faut voir la perspective de la révolution mondiale comme un tout. Un certain nombre de camarades se contentent de peu. Il leur suffit apparemment d’expliquer aux masses ce qu’est le capitalisme, comment ils sont exploités, qu’ils ne peuvent se libérer que par la révolution, et de leur fixer quelques revendications quotidiennes. Mais si on leur parle de la question du danger croissant de guerre à cause de la prétention à l’hégémonie des deux superpuissances, ils répondent quand toutefois ils répondent par la thèse : ou bien c’est la guerre qui provoquera la révolution, ou bien c’est la révolution qui conjurera la guerre.

Bien sûr, c’est incontestablement juste. Comme nous le savons par l’expérience de la Ire et de la IIe guerres mondiales la guerre provoque la révolution. Au cas où l’impérialisme provoquerait une telle guerre, cela entrainerait de façon inévitable dans le monde entier une révolution d’une ampleur encore plus grande et cela accélèrerait sa chute. Mais que dire du tronçon de phrase « … ou bien c’est la révolution qui conjurera la guerre » ? Est-ce que la seule révolution dans notre pays pourra conjurer le danger d’une guerre mondiale ? Assurément pas. Pas plus que ne le peut la révolution en Angleterre, en France ou en Allemagne Occidentale et pas même dans une des deux superpuissances. Mais elle améliorerait de façon fondamentale les conditions de la victoire de la révolution mondiale et aggraverait absolument les conditions de l’impérialisme et de toutes ses guerres d’agression, lui porterait des coups encore plus durs que ceux que les peuples du Tiers Monde lui assènent en ce moment dans leur lutte contre l’impérialisme et en particulier contre les deux superpuissances. En effet, nous aurions de nouveau alors un camp socialiste avec à sa tête la République Populaire de Chine, dont la force pourrait avancer encore plus la révolution mondiale. Cependant, le danger d’une IIIe guerre mondiale provoquée par les deux superpuissances rivalisant pour la suprématie ne sera éliminé définitivement que lorsque les deux superpuissances seront complètement battues, que lorsque la révolution socialiste aura vaincu aux USA, que les sociaux-impérialistes soviétiques auront été renversés et que les peuples soviétiques auront restauré la dictature du prolétariat. L’impérialisme, c’est la guerre. Et comme dit Lénine : « Aussi longtemps que subsistera la propriété privée des moyens de production, les guerres impérialistes seront du fait d’une telle base économique absolument inévitables. »

Mais d’autre part − si la révolution devait dans notre pays précéder la guerre impérialiste − il est absolument sûr que les deux superpuissances, l’une comme l’autre, remueraient ciel et terre pour empêcher la victoire du socialisme en Allemagne Fédérale. Autrement dit – si on devait en arriver à une révolution dans les conditions que je viens d’énoncer − nous devons être préparés à ce que, au cours de la révolution, le prolétariat armé, les masses laborieuses ne se trouvent pas opposés seulement à leur propre bourgeoisie, mais aussi aux troupes des superpuissances impérialistes, et que se développe à partir de la révolution une lutte de libération nationale anti-impérialiste.

D’un côté comme de l’autre, que ce soit pour aider la révolution prolétarienne à vaincre ou que ce soit pour empêcher que la République Fédérale d’Allemagne soit entrainée dans une guerre des superpuissances et devienne un champ de bataille ce qui, vue la rivalité croissante entre elles, est le cas le plus probable que celui où la révolution dans notre pays précéderait la guerre il est de prioritaire nécessité que, dans la lutte contre la volonté d’hégémonie des deux superpuissances, et en particulier de la duplicité, des mensonges et des machinations contre-révolutionnaires du social-impérialisme, soit créé un large front uni, aussi dans notre pays, et que soit rallié le front uni sur le plan ouest-européen et international. Il faut combattre tout ce qui nuit au front uni des peuples du monde contre les superpuissances, il faut soutenir tout ce qui renforce le front uni.

En aucun cas cela ne signifie l’abandon de la lutte des classes − comme le prétendent les trotskistes − mais au contraire la subordination de la lutte nationale de classes à la lutte internationale de classes, cela ne signifie pas du tout l’abandon de sa propre révolution, mais la subordination, c’est-à-dire l’adaptation de celle-ci au cadre de la révolution mondiale. C’est pourquoi il reste du devoir du Parti de propager au sein des masses la nécessité de la révolution mûrissante, de prouver son caractère inévitable, de démontrer son utilité pour le peuple et d’y préparer le prolétariat et la totalité des masses laborieuses et exploitées, idéologiquement, politiquement et militairement. Et là, Je dernier aspect a une signification toute particulière. Car d’un côté comme de l’autre, que ce soit dans la révolution ou dans la lutte de libération nationale, le pouvoir politique est au bout du fusil.

Camarades, je ne voudrais pas conclure sans dire un mot de la question nationale. Elle est un problème particulier que nous avons, à côté de la nécessaire construction de l’unité des peuples d’Europe occidentale dans la lutte contre les superpuissances. Elle aussi est insoluble sans la lutte impitoyable, sans la construction d’un large front uni contre les superpuissances impérialistes qui ont occupé et divisé l’Allemagne, aussi longtemps que l’une ou l’autre ne réussit pas à annexer à leur sphère de puissance respectivement l’autre partie de l’Allemagne. Que nous n’y ayons aucun intérêt, c’est clair. Nous luttons pour une Allemagne unifiée, indépendante, socialiste !

Il était une époque où les camarades du SED7 soutenaient de façon inconditionnelle, allant de soi, notre lutte révolutionnaire d’ici, en Allemagne Fédérale, contre l’impérialisme américain et le gouvernement Adenauer à sa dévotion. Ainsi il était dit à cette époque dans un commentaire du CC du SED à propos du « Programme de réunification nationale de l’Allemagne » : « Conformément à la résolution de la IIe Conférence du SED comme quoi il est du devoir de toutes les forces patriotiques de la République Démocratique Allemande de renforcer la solidarité fraternelle avec le KPD, afin qu’il puisse remplir sa tâche historique dans les premiers rangs du mouvement de libération nationale d’Allemagne occidentale, nous lançons un appel à tous les patriotes, à tous les Allemands de bonne volonté : Marchez vers l’union de toutes les forces patriotiques et éprises de paix, afin que prenne fin la domination des occupants américains et de leurs valets allemands et que soit libre la voie d’une Allemagne libre, démocratique et indépendante. »

Aujourd’hui, camarades, quand la RDA est foulée par les bottes des nouveaux tsars du Kremlin, quand elle est devenue depuis longtemps un satellite, une colonie des sociaux-impérialistes soviétiques, il n’est pas seulement de notre devoir prolétarien, internationaliste, mais aussi de notre devoir fraternel de soutenir par tous les moyens, de la même façon inconditionnelle et allant de soi que le SED qui, alors, était encore correct, la lutte de nos frères de classe, des marxistes-léninistes de RDA contre les occupants russes et leurs valets allemands, afin que soit libre la voie d’une Allemagne unifiée, indépendante, socialiste !

Amis, camarades,

Dans tout ce qui a été dit ici, même face au danger de guerre issu de la rivalité des superpuissances, il est une chose que nous ne devons pas oublier : en effet, ce ne sont pas les superpuissances, mais les peuples du monde qui déterminent le cours de l’histoire. Les deux grands seigneurs les USA et l’Union Soviétique sont tombés dans un dilemme de difficultés intérieures et extérieures et sont dans une situation toujours plus difficile. Ce qu’ils veulent est une chose, qu’ils puissent le réaliser en est une autre. Le président, le camarade Mao Tsétoung a indiqué dans sa déclaration du 20 mai 1970 :

« Le danger d’une nouvelle guerre mondiale demeure, et les peuples du monde doivent s’y préparer. Mais aujourd’hui, dans le monde, la tendance principale, c’est la révolution. »

Préparons-nous-y comme il le faut.

VIVE LA LUTTE CONTRE LES DEUX SUPERPUISSANCES POUR L’INDÉPENDANCE NATIONALE DE L’ALLEMAGNE !

VIVE L’UNITÉ ET LA SOLIDARITÉ DES PEUPLES EUROPÉENS !

VIVE LA RÉVOLUTION PROLÉTARIENNE DANS LES DEUX ÉTATS ALLEMANDS !

VIVE L’ALLEMAGNE UNIFIÉE, INDÉPENDANTE, SOCIALISTE !

EN AVANT POUR LA RÉVOLUTION SOCIALISTE MONDIALE !

  1. Le S.P.D. (Sozialdemokratische Partei Deutschlands : Parti social-démocrate d’Allemagne) qui a, lors de son congrès de 1959, renié le marxisme et compte dans ses rangs Brandt et Schmidt est régulièrement coalisé au F.D.P. (Freidemokratische Deutsche Partei : Parti libéral-démocrate allemand) dirigé par Scheel pour constituer un bloc de « centre-gauche ».
  2. Franz-Josef Strauss est la personnalité dirigeante du C.S.U. (Christsoziale Union : Union social-chrétienne), parti politique localisé en Bavière où il sert de branche régionale de l’Union chrétienne-démocrate et qui en est aussi l’aile la plus anticommuniste et fascisante. F.-J. Strauss est l’une des cibles favorites de ce qui, en Allemagne, se veut de gauche voire révolutionnaire.
  3. Le «K.»B.-Nord (« Kommunistischer » Bund-Nord : Ligue « communiste »-Nord) est une organisation locale de quelque importance, qu’on pourrait rapprocher du groupe français « Drapeau-rouge » de l’ouest et qui se fait remarquer par son refus catégorique d’attaquer l’U.R.S.S. bien que se réclamant du marxisme-léninisme. Nie que la pensée mao-tsétoung soit un apport décisif au marxisme ; clairement révisionniste.
  4. Le «K.»B.W. (« Kommunistischer » Bund West-deutschlands : Ligue « communiste » d’Allemagne occidentale) n’a rien à voir avec le précédent groupe. Petite organisation uniquement intellectuelle issue du S.D.S. de Heidelberg qui éditait une revue « théorique » (« Forum rouge » devenu « Nouveau Forum rouge ») et qui fut rejoint par d’autres débris du S.D.S. interdit. Ne prend position, ni sur l’U.R.S.S., ni sur la Chine ; prétend élaborer le léninisme d’aujourd’hui pour l’Allemagne. Tendances néo-trotskystes ; publie aussi la « Kommunlstlsche » Volkszeitung (Gazette « communiste »).
  5. Voir note 2.
  6. Le K.P.D. (Kommunistische Partei Deutschlands : Parti communiste d’Allemagne) fondé par Rosa Luxembourg, interdit par Hitler, a d’abord connu la lutte clandestine sous le nazisme. Redevenu légal à la fin de la guerre, il fut de nouveau interdit en 1956. Continue clandestinement mais dégénère. En 1968, il est de nouveau autorisé sous le nom de D.« K. »P. (Deutsche « Kommunistische » Partei : Parti « communiste » allemand), mais le D.« K. »P, ne regroupe que la fraction la plus pourrie du K.P.D. clandestin : les cellules les moins dégénérées refusent de le rejoindre et créent presque en même temps le K.P.D.-M.L. Ne pas confondre le K.P.D. (continué par le K.P.D.-M.L.) avec l’organisation qui a en usurpant son nom (« K.P.D. » alias Gruppe Rote Fahne, Groupe Drapeau-Rouge qui a été invité au congrès de fondation du « P.C.R.-M.L. » alias Groupe Front-Rouge) tente de faire croire qu’elle est le parti du prolétariat allemand ; en vain.
  7. Le S.E.D. (Sozialistische Einheitspartei Deutchlands : Parti socialiste unifié d’Allemagne) a été créé après la guerre, en Allemagne orientale, par la fusion du S.P.D. et du K.P.D. de l’ex-zone soviétique. Le « S.»E.D. possède une branche à Berlin-Ouest, le «S.»E.W. (« Sozialistische » Einheitspartei Westberlins) et télécommande le D.«K.»P.

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