Aujourd’hui, un an après leur dernière interview les militants des GRAPO parlent à nouveau pour Gazeta Roja, ils analysent la nouvelle situation politique, les dernières actions des GRAPO jusqu’au 31 aout – date de l’interview – et autres sujets d’intérêt pour tous les antifascistes et démocrates.

Camarade : lit et fait circuler cette interview parmi tes amis et les gens que tu connais.

Entrevue avec les groupes de Résistance Anti-fascistes du Premier Octobre (Avant les élections)

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COMMENT LES GRAPO VOIENT-ILS L’ACTUELLE SITUATION POLITIQUE ?

L’actuelle situation politique n’est plus soutenable ; on en est arrivé au point où ceux qui sont en haut ne peuvent plus continuer à gouverner comme ils l’on fait jusqu’à maintenant, et où ceux d’en bas − les dépossédés − ne sont plus d’accord de supporter plus longtemps l’actuelle façon de gouverner.

L’oligarchie, nous l’avons toujours dit, n’avait pas la prétention de réaliser une quelconque rupture avec le régime de Franco ; ils ne voulaient que ravaler la façade de l’édifice. Les phalangistes de toujours, déguisés d’UCD, ont continué à gouverner avec les mêmes méthodes qu’avant, en augmentant la répression et la surexploitation.

Cette politique n’a pas permis au régime le résoudre ses problèmes : la crise politique et les luttes au sein du parti du gouvernement en sont un exemple. D’un autre côté, le peuple revenu de ses illusions a tourné le dos aux partis politiques, piège dans lesquels le gouvernement voulait l’enfermer. Face à l’intransigeance de la classe dominante, un mouvement de masses très ample qui a de plus en plus recours à des méthodes de lutte radicales pour défendre ses intérêts, est en tram de se développer.

Le régime n’a aucune possibilité de manœuvre, il se trouve dans une impasse et sa seule issue consiste à faire des concessions au peuple.

FACE A LA MASCARADE DU 28 OCTOBRE, QUELLE EST VOTRE POSITION ?

Le peuple est fatigué et écœuré de tant de démagogie et de farce électorale, il exige et lutte, non pour un changement de noms au gouvernement ou au parlement fasciste, mais pour un véritable changement de situation.

Il est clair que convoquer des élections sans que ne se soit produit un quelconque changement, est une tentative du régime pour continuer à gouverner comme il l’a fait jusqu’à maintenant. C’est pour cette raison, que notre Organisation appelle tout le peuple et les organisations démocratiques à préparer et à réaliser le plus vaste boycottage de la farce électorale. De notre côté, nous sommes prêts et en condition de mobiliser toutes nos forces pour développer ce boycottage et frapper le régime pour le faire reculer.

L’OLIGARCHIE A SIGNÉ LES ACCORDS POUR L’ENTRÉE DANS L’OTAN ET ELLE S’EST LANCÉE DANS LA COURSE AUX ARMEMENTS. QU’EN PENSEZ-VOUS ?

Lorsque ces accords furent signés, notre Organisation a publié un communiqué dans lequel nous considérions ce fait comme un crime monstrueux contre les peuples d’Espagne, qui avaient manifesté leur opposition à l’entrée dans le bloc impérialiste OTAN, et qui continuent encore à le faire. Nous avertissions encore le gouvernement : s’il croyait qu’avec l’entrée dans l’OTAN, la lutte allait s’achever il se trompait.

Actuellement tous les éléments et organismes privés ou de l’Etat qui ont participé directement ou indirectement aux plans d’entrée dans l’OTAN, leurs intérêts économiques, leurs propriétés et les intérêts des pays impérialistes de l’OTAN dans notre pays, peuvent être considérés comme des objectifs de notre Organisation.

QUE PENSEZ-VOUS DES MANIGANCES DE BRANDES ET DE ROSON POUR INSTAURER LE PERSONNAGE DU GUÉRILLERO REPENTI ?

En fait cette politique du régime n’est pas nouvelle. D’une part la police a toujours fait de proposition d’argent ou de liberté aux détenus qui accepteraient de collaborer, comme délateurs. Carrillo, Felipe Gonzalez et d’autres ont fait des propositions à Roson pour qu’il agisse dans ce sens. Si maintenant Bandrés joue ce rôle si vil, et même si le régime veut faire de lui l’« alternative d’Euskadi » c’est parce que derrière ces manœuvres se cache l’extrême faiblesse du régime et d’ici peu ils devront libérer tous les révolutionnaires qui sont en prison.

Lorsque ce moment arrivera le régime présentera sa reculade non pas comme une victoire du peuple qui a lutté depuis toujours pour l’amnistie, mais comme une réussite du laquais Bandrés. Vous vous rappelez des déclarations de Martin Villa lors de la séquestration d’Oriol et Villaescusa et des mobilisations populaires pour l’amnistie à la fin de 1976 et début 77 ?

A ce moment-là, le gouvernement répétait jusqu’à satiété que tous les prisonniers politiques étaient déjà sortis (Carrillo, Camacho et Cie) et qu’il n’en sortirait pas un de plus. Eh bien, deux mois plus tard le gouvernement a été obligé de décréter une amnistie qui même si elle n’était pas totale fut cependant assez vaste. Et c’est ce qui va se produire aujourd’hui. Ils diront qu’ils ne libéreront que ceux qui n’ont pas pris les armes et ceux qui voudront collaborer avec la police, mais s’ils veulent faire taire la lutte populaire, ils seront obligés de les libérer tous, et ce moment est de plus en plus proche…

VOUS PARLEZ D’UN ÉCHEC DE LA RÉPRESSION. CELA VEUT-IL DIRE QUE LE RÉGIME CESSERA DE RÉPRIMER ?

Non, absolument pas. Le régime fasciste n’arrêtera jamais de réprimer, car c’est là l’essence même de son existence. Lorsque nous parlons d’échec nous voulons dire que, pendant la dernière période, la répression a atteint la limite maximum et que loin d’atteindre leur objectif de liquider le mouvement de résistance de masse, celui-ci n’a pas arrêté de se développer. A quoi leur aura servi ces milliers de policiers ? A rien.

LES GRAPO PARLENT DU PROGRAMME DES CINQ POINTS COMME D’UN PROGRAMME DE CESSEZ-LE-FEU. COMMENT SE DÉROULERAIT CE CESSEZ-LE-FEU ?

Si le gouvernement accepte de négocier l’application des Cinq Points et si de cette façon on arrive à un accord pour qu’une amnistie soit décrétée, que l’Espagne se retire de l’OTAN, que les corps répressifs et les institutions de l’Etat soient épurées de leurs éléments fascistes, etc., en un mot, si les conditions minimums, mais fermes et réelles sont créées pour l’exercice de la lutte par des moyens pacifiques, notre Organisation décréterait un cessez-le-feu.

De toute façon, le gouvernement est en train de démontrer qu’il ne veut céder sur aucune de ces revendications, il y répond en imposant ses plans par la force. Pour cette raison, ce qui s’impose en ce moment c’est d’augmenter la lutte et de parler au gouvernement le seul langage qu’il comprend : celui de la lutte armée révolutionnaire.

SELON VOS EXPLICATIONS, QUE NOUS CONSIDERONS JUSTES, LE CESSEZ-LE-FEU NE POURRA ETRE ENVISAGE QU’A LONG TERME, QU’EN PENSEZ-VOUS ?

Cela dépend de deux choses : ou le gouvernement change d’attitude ou la guérilla et le mouvement populaire frappent avec tant de force qu’il l’oblige à reculer. De toutes façons, la crise du gouvernement est profonde, sa capacité de manœuvre est aujourd’hui si étroite (presque nulle) que les possibilités pour que se produise ce recul sont de plus en plus proche.

AU COURS DE CETTE ANNÉE IL N’A EU AUCUNE ARRESTATION DE MILITANTS DES GRAPO ; CELA SIGNIFIE-T-IL QUE LA RÉPRESSION COMMENCE A DIMINUER OU EST-CE LA PREUVE DE L’EFFICACITÉ DES MESURES D’ORGANISATION ET DE SÉCURITÉ QUE VOUS AVEZ PRISES POUR CONTRECARRER LA RÉPRESSION ET DONT VOUS NOUS AVEZ PARLE DANS VOTRE DERNIÈRE INTERVIEW ?

La question ne peut pas se poser ainsi ; le problème de la répression et de la lutte contre la police fasciste est plus profond. D’un côté, et nous l’avons déjà dit plus haut, jamais la répression n’a été si forte qu’actuellement. D’un autre les mesures de sécurité et de réorganisation que nous avons adoptées pour mieux esquiver la répression policière ont contribué à diminuer les arrestations, cela à grands traits. Mais en rester là pourrait nous conduire à commettre une grave erreur et à tomber dans l’opportunisme.

Dans la lutte contre le régime policier, les mesures de sécurité sont indispensables et nous les avons toujours prises.

Mais c’est principalement, notre lutte armée révolutionnaire, et le fait que malgré la répression, les actions armées des GRAPO aient continué, qui ont réduit les forces de répression du régime à l’impuissance.

Depuis 1975, tout l’appareil répressif de l’Etat essaye de nous liquider. Ils ont pour cela lancé des légions de policiers à nos trousses et ils ont essayé de discréditer l’alternative révolutionnaire que nous représentons pour le peuple, en lançant de monstrueuses campagnes de calomnies, inconnues à ce jour. Ils ont en même temps déployé contre le peuple et les éléments les plus avancés qui manifestaient leur sympathie pour la lutte armée, la répression la plus brutale, arrêtant, emprisonnant et torturant des milliers de personnes.

Quel but poursuivent-ils avec cela ? Isoler les GRAPO du peuple, laisser les guérilleros sans lien direct avec les éléments les plus avancés des masses, semer la panique parmi le peuple pour qu’il se soumette et ne se rapproche pas de son avant-garde. Plus nos liens avec les masses sont lâches plus il est facile à la police de nous trouver et de nous détruire.

EXCUSEZ-MOI DE VOUS INTERROMPRE, MAIS VOUS PARLEZ D’UNE RELATION DIRECTE ENTRE LES LIENS AVEC LES MASSES ET L’ÉCHEC DE LA RÉPRESSION, POUVEZ-VOUS APPROFONDIR UN PEU PLUS CETTE QUESTION ?

C’est ce que le camarade était en train de t’expliquer. Le régime essaye, par tous les moyens, d’empêcher le peuple de s’unir et de s’organiser autour de son avant-garde, en se présentant comme un ennemi tout puissant capable de liquider celui qui se soulève.

A chaque action armée de notre Organisation, le gouvernement a essayé de répondre en arrêtant des centaines de personnes et lorsque par hasard un de nos guérilleros est arrêté, il s’empresse de présenter le fait comme une conséquence de l’action. Ainsi prétendaient-ils renforcer l’idée d’impuissance totale pour transformer l’ordre établi ; ce qui selon eux aurait pour conséquence, l’acceptation par le peuple de leur idéologie et un refus de la lutte armée révolutionnaire.

Un nombre toujours plus grand de personnes, voit la guérilla avec sympathie non seulement parce qu’ils voient en elle un groupe qui veut servir les intérêts du peuple et qui a déclaré la guerre à l’ennemi, mais parce que principalement, ils voient le lien direct entre leur propre avenir et celui de la guérilla.

Les actions armées ne sont rien d’autre qu’un reflet d’une partie des forces du peuple, qui poussent celui-ci à jouer un rôle actif dans le but de garantir leur propre avenir et la victoire de la lutte dans laquelle il est engagé. Arrivé à ce point, l’appareil répressif du régime devient un vieux machin oxydé et la terreur et la répression ne peuvent déjà plus freiner le rapprochement du peuple travailleur et des forces d’avant-garde.

En conclusion, ce qui est important ce n’est pas qu’au cours de l’année écoulée la police n’ait pas arrêté un seul de nos combattants, ce qui est important c’est que l’activité armée révolutionnaire que développe les GRAPO ait augmenté, et que malgré les arrestations qui pourraient se produire, notre activité ne pourra jamais être paralysée.

COMMENT VOYEZ-VOUS LA SITUATION DU MOUVEMENT DE MASSES ET DU MOUVEMENT DE RÉSISTANCE ORGANISE CONTRE LE FASCISME ?

Le mouvement de masses de résistance au régime se trouve dans une phase de grand développement ; il suffit d’observer l’augmentation continuelle du boycottage populaire aux farces électorales, les vagues de luttes qui se développent face à chaque mesure ou plans que le régime essaye d’imposer et contre toute sa politique, il suffit de voir les méthodes de lutte et les formes d’organisation si efficaces et démocratiques qui se développent depuis longtemps.

Le régime se trouve acculé par ce mouvement, c’est qu’il se développe en rupture et en contradiction avec les partis et syndicats vendus au régime et que, depuis longtemps, tous les éléments avancés qui surgissent de leur sein s’organisent en marge et hors de leur contrôle.

Ce mouvement constitue la base du mouvement organisé de résistance et tous deux se complètent mutuellement. La consolidation et l’extension dont jouissent les organisations populaires est en rapport direct avec le développement du mouvement de masses.

Au sein du mouvement organisé de résistance, il y a encore des problèmes non-résolus, comme celui de l’unité ou celui de l’organisation, mais dans la lutte et avec le temps, ces problèmes se résoudront. Actuellement, ce sont les aspects politiques qui prévalent.

LA LUTTE ARMÉE CONTRE LE FASCISME SE DÉVELOPPE AUSSI. CES DERNIERS TEMPS, EN PARTICULIER DANS LES NATIONALITÉS OPPRIMÉES, DES GROUPES QUI DÉFENDENT LA LUTTE ARMÉE ONT FAIT LEUR APPARITION DE L’UNITÉ DES ORGANISATIONS ARMÉES POPULAIRES ?

Notre Organisation travaille au développement et à l’unification du mouvement de résistance contre le fascisme et au niveau des masses, il existe une coordination et une coopération toujours plus importantes entre les différents secteurs et leurs organisations.

Mais au niveau des organisations armées populaires, c’est plus difficile, car chacune possède ses structures et sa ligne politique qui ne coïncident pas toujours, bien que dans la plupart des cas, ce qui nous lie est plus important que ce qui nous sépare.

Les GRAPO ont toujours prêté un soutien désintéressé aux organisations antifascistes et nous avons essayé d’avoir avec elles un certain type de rapports ou de coordinations, mais cela n’a pas toujours été possible. C’est la pratique qui nous a convaincu que se sera dans la lutte que l’on commencera à voir cette coordination, ces rapports, cette unité.

AU COURS DE CES DERNIERS MOIS LES ACTIONS ARMÉES DES GRAPO ONT EMBRASSE DES OBJECTIFS TRÈS VARIES ; QUEL CARACTÈRE ONT EU CES ACTIONS ?

Depuis qu’elle a assumé le programme des Cinq Points, notre organisation lutte pour imposer au régime ce Programme qui synthétise les aspirations et revendications les plus ressenties par les peuples opprimés par l’Etat fasciste Espagnol. C’est pour cela que notre activité principale est dirigée contre des objectifs en rapport avec le Programme des Cinq Points.

Les GRAPO ont en plus réalisé des actions de solidarité avec l’héroïque lutte du peuple palestinien, contre les impôts, en solidarité avec les travailleurs des chantiers navals de Gijón ; les actions de récupération d’armes et les expropriations économiques et techniques étant complémentaires de la lutte pour ce Programme.

VOTRE LUTTE SE DÉVELOPPE DANS DES CONDITIONS DE RÉPRESSION BRUTALE ET CELA VOUS OBLIGE A VOUS ORGANISER DANS LA CLANDESTINITÉ ET A ADOPTER CONTINUELLEMENT DES MESURES DE SÉCURITÉ. POUR CETTE RAISON, IL Y A DES ANTIFASCISTES QUI SONT PRÊTS A PRENDRE LES ARMES OU A VOUS SOUTENIR MAIS QUI NE RÉUSSISSENT PAS A TROUVER LE MOYEN D’ARRIVER A VOUS…

Oui, peut-être, mais celui qui veut trouver et soutenir notre Organisation arrive à le faire. Il est évident qu’étant donné les conditions dans lesquelles se développe la lutte, nous sommes obligés de réaliser un travail de sélection avec les nouveaux militants.

Cela diminue nos forces, mais les rend plus sûres et plus efficaces. Quant aux difficultés pour établir un contact c’est un problème qu’il est difficile de résoudre, car, bien sûr, tout le monde n’a pas la possibilité d’arriver directement à l’organisation. Or, dans ces choses-là, la hâte n’est pas une bonne chose et tout futur militant doit passer par une période de mise à l’épreuve et le fait de soutenir le mouvement du dehors peut servir de rodage.

BIEN, MAIS CONCRÈTEMENT QUE PEUT FAIRE UN ANTIFASCISTE QUI VOUDRAIT SOUTENIR LA LUTTE ARMÉE ?

Il peut faire beaucoup de choses : divulguer nos consignes par des bombages, pancartes, reproduire nos communiqués et les diffuser, etc. recueillir les informations sur toutes sortes d’objectifs en rapport avec le chômage (plans détaillés des usines où l’on prétend licencier des travailleurs, endroit où l’on emmagasine les stocks, domiciles des employeurs et des chefs d’entreprises, propriétés de ceux-ci…) avec la répression (domicile des policiers, des confidents, des mouvements des forces de répression, emplacement des casernes et des commissariats et formes possibles de les attaquer…) ; avec l’OTAN (plans d’installations militaires étrangères, domicile et mouvement de conseillers militaires, ambassadeurs et consuls, intérêts économiques des puissances impérialistes dans notre pays, système de communication et approvisionnement des bases…) informations sur les personnes et les institutions de l’Etat fasciste, sur les marchands d’armes, les endroits où il y a de l’argent en abondance…

Ces informations il faut les travailler et les compléter avec le maximum de détails et les passer immédiatement à l’Organisation ; au cas où cela ne serait pas possible, elles doivent être stockées dans un endroit sûr, accumulées en secret jusqu’à ce que cela puisse se faire.

Ces personnes doivent en plus s’incorporer au mouvement populaire et participer à la lutte pour les objectifs populaires en démontrant, par leur comportement exemplaire et désintéressé, qu’elles sont au service du peuple et qu’elles luttent pour ses intérêts.

REVENANT SUR LE THÈME DES ACTIONS, POURRIEZ-VOUS NOUS EXPLIQUER LA SIGNIFICATION QUE VOUS DONNEZ AUX ACTIONS CONTRE LES FORCES DE RÉPRESSION ET, EN PARTICULIER, CELLE DU 26 AVRIL A BARCELONE.

Cette action a été réalisée en riposte à la campagne de répression déclenchée par le gouvernement qui prenait pour prétexte les actions réalisées par ETA(m). A cette époque, la plupart des villes subissaient les agissements de la police qui fouillait massivement les voitures, les logements, bus, trains, en déployant des contrôles sur toutes les routes et dans les centres importants du pays.

Avec cela ils prétendaient semer la panique parmi le peuple, alors que dans les prisons les mesures d’extermination contre les prisonniers politiques recommençaient. Ce sont ces conditions qui ont rendu nécessaire un avertissement et celui-ci a porté ses fruits ; deux jours plus tard, il n’y avait plus un contrôle.

La réalisation de l’action fut parfaite. Malgré le risque (étant donné l’état d’alerte totale et la mobilisation dans laquelle se trouvaient les forces répressives) nos combattants firent preuve d’une grande bravoure, de valeur et d’astuce et ils ridiculisèrent tout le dispositif mis en place 15 secondes après.

En ce qui concerne les actions contre les forces de répression en général, notre position est claire. Tant que le gouvernement n’arrêtera pas de réprimer le peuple, notre Organisation continuera à frapper ses forces de répression.

Les policiers, les geôliers, etc. en sont les piliers fondamentaux, ces forces forment la base sur laquelle s’appuie le régime. Ce sont eux qui tabassent les travailleurs, qui torturent les prisonniers, et qui assassinent tous les jours ; ces professionnels du crime et de la répression sont aussi ceux qui protègent leurs chefs sanguinaires.

Sans ces mercenaires, l’oligarchie ne serait qu’un petit groupuscule de lâches. Les chefs et hauts gradés des forces de répression sont évidemment autant d’objectifs pour les GRAPO.

Avant de réaliser une exécution, même s’il s’agit d’un mercenaire, nous étudions l’action et ensuite nous agissons sans ménagements. Si les policiers refusaient de torturer, de réprimer les manifestations, s’ils n’assassinaient pas les travailleurs ou les antifascistes, s’il dénonçaient les chefs qui les commandent etc… nous n’agirions pas contre eux, mais contre leurs chefs. D’ici là, et dans la situation actuelle, notre Organisation ripostera à tout assassinat ou escalade répressive.

GAZETA ROJA n° 117, Octobre 1982.


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