par Yang Hsueh­nungo

Pendant longtemps, il y a eu une lutte intense entre le matérialisme et l’idéalisme et entre la dialectique et la métaphysique au sujet de l’origine et du développement de la pensée.

Depuis la première apparition d’une division de classe dans la société humaine, toutes les classes exploiteuses réactionnaires ont invariablement interprété d’une façon idéaliste l’origine et le développement de la pensée, dans l’intention de sauvegarder leurs propres intérêts de classe et préserver leurs préjugés de classe bien enracinés.

Soutenant obstinément le système esclavagiste, Confucius répandit le concept réactionnaire de la « volonté du Ciel », prétendant que le ciel régnait souverainement sur toute la nature et la société, qu’il était un dieu suprême possédant une personnalité et une volonté.

Il prétendait aussi que les philosophes sont « nés savants », ce qui était, disait-­il, un don du ciel. Mencius à son tour exalta « le ciel qui avait envoyé des génies sur la terre », associant ainsi tien (le ciel) et tsai (le génie) pour affirmer que celui-ci est un don du ciel, tout ceci pour soutenir la théorie idéaliste du « génie inné. »

Marchant sur les traces de Confucius dans l’intention d’atteindre l’objectif contre-révolutionnaire : « se modérer et en revenir aux rites », Lin Piao colporta énergiquement la théorie du « génie inné », qui constituait son programme théorique en vue d’une restauration contre-révolutionnaire.

Se vantant d’être lui-même un génie « né savant », il se comparait sans vergogne à un « cheval céleste » et au roi Wen de la dynastie des Tcheou et se faisait passer pour « le plus noble des hommes » ou surhomme, dans la vaine intention d’instituer une dictature féodale et fasciste.

Lin Piao mena aussi grand tapage autour de l’hérédité des prétendues « capacités données individuellement». C’est le même genre de camelote que la théorie réactionnaire de l’« eugénisme » prêchée par les impérialistes et que la théorie de la « reproduction du génie » publiée par la clique renégate révisionniste soviétique.

En même temps qu’il exposait l’origine et le développement de l’homme dans son œuvre célèbre Dialectique de la nature, Engels expliquait aussi l’origine et le développement de la pensée.

Nous tenons là une arme idéologique puissante pour critiquer la théorie réactionnaire du « génie inné » défendue de tout temps avec acharnement par les classes exploiteuses. Nous devons étudier et comprendre la position, le point de vue et la méthode marxistes du matérialisme dialectique, et utiliser les faits historiques de l’origine et du développement de la pensée, afin de dénoncer et critiquer sans répit l’essence réactionnaire de la théorie du « génie inné » furieusement propagée par Lin Piao et consorts.

La pensée humaine est une production de la matière ayant atteint un stade élevé de développement.

La pensée n’est jamais un « don du ciel ».

L’idéalisme inverse complètement le rapport véritable entre la matière et la conscience et nie la priorité de la matière par rapport à la pensée. L’idéalisme subjectif réduit la conscience à une libre création de l’esprit, tandis que l’idéalisme objectif réduit la conscience à la conscience de soi de « l’esprit absolu » ou à la révélation de Dieu.

En ce qui concerne le problème de l’origine et du développement de la pensée, le matérialisme dialectique non seulement affirme tout d’abord l’origine matérielle de la pensée, mais encore, loin de la considérer comme une qualité ordinaire de la matière, met l’accent sur le fait que la conscience ou la pensée est une qualité spéciale de la matière lorsque celle-ci, dans son développement, a atteint un degré élevé d’organisation, c’est-à-dire du cerveau.

Le matérialisme dialectique se différencie ainsi de la théorie de la « matière subtile » du matérialisme naïf et du hylozoïsme du matérialisme métaphysique et en même temps trace une ligne de démarcation entre lui-même et le matérialisme vulgaire. Notre organe de cognition ­ le cerveau humain ­ est lui-même une variété de matière provenant de la nature.

Il est formé d’un agrégat d’environ 14 milliards de cellules vivantes. Cette matière à haut degré d’organisation a subi un long et complexe processus de développement.

A partir de la matière inorganique, inconsciente et insensible, tout un univers d’organismes possédant une irritabilité s’est d’abord développé. Les premiers organismes n’avaient qu’une irritabilité rudimentaire.

Il n’existait pas de système nerveux avant l’apparition d’animaux dotés d’un germe de facultés cognitives. Finalement l’homme avec sa conscience et sa pensée s’est formé à partir de la classe des animaux supérieurs. Penser est la fonction du cerveau ­ matière ayant atteint un degré de perfection élevé.

Ces faits démontrent que la matière est antérieure et la conscience postérieure ; la matière est primordiale et la conscience secondaire.

Le facteur décisif du passage du cerveau du singe au cerveau humain fut le travail.

Comme Engels l’a indiqué : « D’abord le travail ; après lui, puis en même temps que lui, la parole articulée ­ voilà les deux stimulis essentiels sous l’influence desquels le cerveau du singe s’est graduellement transformé en cerveau humain. » Dans cette transformation, il n’y a pas seulement une différence quantitative, mais, ce qui est plus important, aussi une différence qualitative ; une structure plus complexe apparaît maintenant, ainsi qu’une espèce particulière de qualité matérielle fonctionnellement différente de celle des animaux ordinaires.

Les activités de la pensée s’effectuent non seulement au moyen du premier système de signaux commun aux animaux et à l’homme, c’est-­à-­dire les divers réflexes conditionnés produits par les stimulis matériels extérieurs, mais aussi à l’aide du second système de signaux propre à l’homme, qui sont les réflexes conditionnés produits par la parole.

Par exemple, on peut dire : « La vue des prunes étanche la soif » ou bien « Parler de prunes étanche la soif. »

Le premier réflexe conditionné appartient au premier système de signaux et le suivant au second.

A celui qui entend parler de prunes, acides ou sucrées, la salive vient à la bouche, ce qui a pour effet d’étancher momentanément sa soif.

Ceci est produit par le second système de signaux qui permet aux réflexes conditionnés de l’homme de se développer, aussi bien en étendue qu’en profondeur, à un degré incomparablement plus élevé que ceux des animaux ordinaires. En conséquence, le cerveau humain possède des qualités matérielles et des fonctions spécifiques d’une classe supérieure à celle des autres animaux. L’homme possède conscience et pensée justement parce qu’il satisfait à cette condition matérielle préalable.

Dans le cours du développement incessant des sciences naturelles, de nombreux faits irrécusables se manifestent, proclamant la faillite totale de sophismes tels que (d’homme est créé par Dieu», « l’homme tient son âme de Dieu », « il y a des qualités tombées du ciel » et « le génie est envoyé sur la terre par le ciel », etc.

La conscience et la pensée sont les reflets du monde objectif. Elles ne sont jamais données a priori.

Confucius est un aprioriste idéaliste et un propagandiste fanatique de la théorie idéaliste du « génie inné ». Il publia que les philosophes sont « nés savants », c’est-à-­dire que certaines personnes sont douées de naissance d’une connaissance apriorique innée.

Lin Piao et sa clique ont revêtu la livrée de Confucius et de Mencius, débitant qu’«en vérité il y en a qui savent et qui voient d’avance»; que « l’intelligence » et la « bêtise » sont décidées d’avance, c’est-­à-­dire données par les parents, formées dans la matrice même et qu’il n’y peut rien être changé. Pour colporter la théorie réactionnaire du « génie inné », Lin Piao et consorts jonglèrent avec les sophismes.

Chapardant au marxisme quelques concepts isolés, ils s’approprièrent la constatation que « le cerveau est l’organe de la pensée » et, en isolant le cerveau humain du monde extérieur et coupant ses liens avec lui, ils aboutirent aux sophismes réactionnaires de l’« esprit qui produit la pensée » et du « cerveau humain qui crée les lois ».

Toutes ces idées, depuis le concept confucéen de la « volonté du Ciel » jusqu’à la déclaration de Lin Piao : « Déclencher la révolution au fond de l’âme », sont de l’apriorisme idéaliste à tout crin.

Le matérialisme dialectique défend avec persistance la théorie matérialiste du reflet, qui démontre que le cerveau humain est l’organe de la pensée et que la conscience est un reflet de la réalité.

Le cerveau humain est une partie du monde naturel dans lequel il apparaît, c’est aussi le « centre des opérations » où la connaissance que l’homme a du monde est élaborée. Le cerveau ne peut produire la conscience spontanément. La conscience n’est produite dans le cerveau qu’après que les objets du monde extérieur ont agi sur celui-ci par l’intermédiaire des organes des sens et qu’une relation s’est établie entre lui et le monde extérieur.

Comme l’a dit Lénine : « La sensation est en fait la relation la plus directe entre la conscience et le monde extérieur ; c’est ainsi que l’énergie d’une excitation extérieure se transforme en un état de conscience. »

C’est précisément par l’intermédiaire du cerveau que ce processus de transformation a lieu.

En raison de la participation continuelle de l’homme à la pratique sociale, les choses qui donnent naissance aux perceptions et aux impressions sensorielles de l’homme dans le cours de cette pratique, se trouvent répétées de nombreuses fois ; alors le cerveau effectue un bond dans le processus de cognition et des concepts se forment.

La connaissance résulte de la pratique. L’homme part de la connaissance sensible et la développe activement en connaissance rationnelle ; puis il part de la connaissance rationnelle pour guider activement la pratique révolutionnaire. En un mot, ce processus tout entier, du début jusqu’à la fin, est fondé sur la pratique.

Et les sophismes de Lin Piao et consorts, tels que « la pensée est produite par l’esprit » et « les lois sont créées par le cerveau », ne sont rien d’autre que des imitations de la doctrine kantienne selon laquelle penser consiste à manifester des formes de pensée inhérentes à l’esprit.

Ceci est anti-marxiste d’un bout à l’autre.

La conception marxiste de l’origine et du développement de la pensée montre que la connaissance commence avec la pratique. La connaissance humaine n’est pas donnée a priori, elle est acquise a posteriori.

Les capacités, qui se développent et s’affermissent par la pratique sociale, appartiennent aussi à la catégorie de la connaissance.

Le président Mao a dit : « D’où viennent les idées justes ? Tombent-­elles du ciel ? Non. Sont-elles innées ? Non. Elles ne peuvent venir que de la pratique sociale, de trois sortes de pratique sociale : la lutte pour la production, la lutte de classes et l’expérimentation scientifique. »

Nous considérons que les connaissances d’un homme peuvent être plus ou moins étendues et ses capacités grandes ou faibles. Ce n’est pas une quelconque qualité spirituelle native qui en décide, cela dépend au contraire des diverses conditions dans lesquelles il prend part à la pratique sociale et du degré d’activité de sa conscience.Le président Mao a dit : « Si Marx, Engels, Lénine et Staline ont pu élaborer leurs théories, ce fut surtout, abstraction faite de leur génie, parce qu’ils se sont engagés personnellement dans la pratique de la lutte de classes et de l’expérience scientifique de leur temps ; sans cette condition, aucun génie n’aurait pu y réussir. »

Ceci nous apprend que le génie n’est ni la seule ni la principale condition.

L’essentiel est de prendre part à la pratique sociale. Connaissance et capacités ne sont pas données a priori, mais viennent de la pratique sociale.

Avoir du génie revient à être plus intelligent, et on ne le devient pas par la grâce d’une qualité individuelle, mais grâce au Parti qui est l’avant-garde du prolétariat et grâce à la ligne de masse et à l’expérience collective.

Les discours de Lin Piao et consorts sur le génie séparé de la pratique et des masses et leur propagande en faveur de la conception réactionnaire du génie comme « individu exceptionnellement doué par le ciel », visaient à fabriquer une opinion publique contre-révolutionnaire pour leur permettre d’usurper le pouvoir suprême et rétablir le capitalisme. Les événements prouvent que les réactionnaires qui ont nié la pratique, qui se sont opposés aux masses et considérés comme des génies, et qui ont remonté le courant historique de leur temps, n’ont jamais pu échapper au châtiment de l’histoire. Il n’a pas fallu longtemps pour que Confucius, qu’on vénérait comme un « sage », fût ballotté d’un état à l’autre comme un « roquet sans abri » et finît avec le cerveau paralysé par rendre hommage au duc Tcheou dans l’au-delà.

En se faisant passer pour un génie, Lin Piao ambitionnait de devenir le «chef de l’Etat» afin d’usurper le pouvoir suprême et restaurer le capitalisme, mais lui non plus n’a pu échapper à la punition infligée par l’histoire, et il fut finalement tué dans un accident d’avion près d’Undur Khan dans le désert de Mongolie.

La pensée humaine est une production sociale. Ce n’est pas la création subjective d’individus « héroïques ».

Il y a déjà longtemps que Marx et Engels ont signalé que l’« action sur l’histoire » est l’action « des masses ». Lénine lui aussi a dit : «… le cerveau des dizaines de millions de ceux qui font les choses crée quelque chose d’infiniment plus sublime que ce que le plus grand génie est capable de prévoir. »

Dans sa critique de Proudhon, Marx fit remarquer que selon Proudhon «… ce sont les hommes de savoir qui font l’histoire,ceux qui savent dérober les secrètes pensées de Dieu. Les gens du commun n’ont plus qu’à utiliser leurs révélations. » C’est la conception idéaliste réactionnaire de l’histoire qui veut que l’histoire soit faite par des individus hors du commun ou par des héros.

Mencius débitait des sottises quand il disait qu’ « un véritable roi apparaîtrait certainement dans le cours de cinq cents ans », prétendant que plusieurs centaines d’années seraient nécessaires pour produire un génie d’une stature inhabituelle et que ce génie ne pourrait se trouver que dans la classe dirigeante.

Aux yeux de Mencius, Confucius était ce génie appartenait aussi à la même catégorie, et lui-même se considérant comme la seule personne qualifiée pour gouverner le monde, il disait avec jactance : « Si chacun sous les cieux doit connaître l’ordre et la paix, qui mieux que moi saurait aujourd’hui l’apporter ? »

Singeant Confucius et Mencius, Lin Piao claironna lui aussi que le génie « n’apparaît qu’une fois en plusieurs centaines d’années dans le monde, et qu’une fois en plusieurs milliers d’années en Chine. »

Non seulement Lin Piao proposa la théorie du « génie inné » comme programme théorique d’une restauration contre-révolutionnaire, mais en outre il concocta un programme politique dans le but d’usurper le pouvoir et rétablir le capitalisme, avec l’intention mauvaise d’usurper le pouvoir suprême dans le Parti et l’Etat, de modifier la ligne du Parti et d’asseoir la dynastie féodale et fasciste de la classe des propriétaires fonciers et des capitalistes compradores. Tous, de Confucius et Mencius jusqu’à Liou Chao-chi, Lin Piao et autres escrocs, ont fait tout leur possible pour répandre la conception idéaliste de l’histoire selon laquelle les héros font l’histoire, dans le seul but de réaliser leurs ambitions politiques réactionnaires.

A partir de la relation entre l’origine et le développement de la pensée et la société humaine, il est possible de mieux dénoncer la nature réactionnaire de l’« interprétation héroïque de l’histoire. »

Engels a dit : « Ainsi la conscience est déjà au départ une production sociale, et elle le demeure tant qu’il y a des hommes. »

Il apparaît donc que la pensée est non seulement une production de la matière ayant atteint un stade élevé de développement, mais aussi une production de la société. L’origine et le développement de l’organe de la pensée le cerveau humain et de la parole ont l’une et l’autre pour force-motrice le travail social ; sans celui-ci, le cerveau humain, la parole et à plus forte raison la pensée, n’auraient pas été possibles.

C’est Engels qui a le premier révélé cette loi.

Il a indiqué que le travail «… est la condition fondamentale primordiale de toute existence humaine, et à un tel point que, dans un sens, on peut dire que le travail a créé l’homme lui-même. »

Le travail joue un rôle décisif dans le passage du singe à l’homme ; il est aussi un facteur décisif de l’origine et du développement de la pensée.

En raison de vastes transformations survenant dans l’environnement naturel, un grand nombre de singes anthropoïdes ancêtres de l’homme furent contraints de quitter les arbres pour vivre à terre, ce dont il résulta une différentiation plus poussée des fonctions respectives de leurs membres antérieurs et postérieurs.

En raison de la marche en station verticale, les membres antérieurs furent de plus en plus réservés à d’autres activités. Des tâches productives rudimentaires, telles que la prise, l’escalade, la construction d’abris, l’utilisation de bâtons et la projection de pierres, sont à l’origine de ce partage des tâches entre les « mains » et les pieds. Cependant les « mains » à cette époque ne pouvaient pas encore servir à fabriquer des outils et différaient encore énormément des mains de l’homme.

Il fallut encore un processus de développement de plusieurs centaines de milliers d’années pour que les singes anthropoïdes sachent façonner des outils simples.

C’est alors que la main du singe anthropoïde se transforma en une main humaine, et ses activités en travail humain productif. Depuis ses débuts, le travail a été une entreprise sociale collective, qui nécessitait, pour les membres de la société, l’assistance mutuelle et des efforts conjoints.

D’où découla la nécessité de se communiquer réciproquement des idées.

Engels a dit : « L’humanité en voie de progrès arriva au point où les hommes eurent quelque chose à se dire entre eux. Le besoin provoqua la création de l’organe correspondant ; le larynx rudimentaire du singe se transforma lentement mais sûrement grâce à une modulation graduellement perfectionnée, et les organes de la bouche apprirent peu à peu à prononcer une lettre distincte après l’autre. »Telle est l’origine du langage. Avec le langage articulé, les hommes eurent la possibilité de communiquer des idées et de recueillir une expérience, dont la conscience humaine au contenu toujours plus riche se trouva formée.

La croissance de l’aptitude de l’homme à la pensée abstraite et le développement de la conscience humaine ont été hâtés par le développement continuel de la parole.

D’une part, le cerveau humain ­ organe de la pensée ­ s’est perfectionné de plus en plus et d’autre part, l’amélioration des conditions matérielles de la vie en société a donné une impulsion au développement ultérieur du cerveau ainsi qu’à l’enrichissement du contenu de la conscience.

Engels a dit : « Ce développement ultérieur a été fortement hâté, d’une part, et conduit dans des directions plus précises, d’autre part, grâce à un nouvel élément qui s’est fait jour avec l’apparition de l’homme achevé, à savoir la société. » « Dans une société de classes, chacun appartient à une classe déterminée, et chaque façon de penser, sans exception, porte la marque d’une classe. »

En conséquence, dans une société de classes, il y a seulement une conscience de classe et pas de « conscience en général » ; seulement une nature humaine à caractère de classe et pas de nature humaine qui transcende les classes.

Toutes les pensées de l’homme, sans exception, sont tributaires de son origine de classe.

En conséquence, l’histoire de l’origine et du développement de la pensée est l’histoire de la lutte pour la production, de la lutte de classes et de l’expérimentation scientifique.

C’est aussi l’histoire du sujet de la pratique sociale des masses. En d’autres termes, les masses laborieuses ne créent pas seulement la richesse matérielle, mais aussi la richesse spirituelle ; ce sont elles qui font l’histoire.

C’est la conclusion de la conception matérialiste de l’histoire. Lin Piao et consorts avaient peur des masses et se sont opposés à elles. C’est pourquoi ils ont mené grand tapage autour de la conception idéaliste de l’histoire faite par les héros. Selon eux, la pensée humaine n’était pas une production sociale, mais la création subjective d’individus héroïques. Ils ont séparé de cette façon les dirigeants et les héros du prolétariat de la pratique sociale et les ont dressés contre les masses. Et en même temps, ils portaient aux nues leur poignée de déchets de l’histoire, les traitant de génies souverains qui font l’histoire, afin d’atteindre leur objectif criminel : renverser la dictature du prolétariat, rétablir le capitalisme et faire reculer la roue de l’histoire.

Mais il n’est possible à personne de modifier la loi objective du développement historique ni de s’opposer à son empire. Depuis Confucius et Mencius jusqu’à Liou Chao­chi, Lin Piao et consorts, tous ceux qui tentèrent de nager contre le courant de l’histoire ont inévitablement fini par être réduits en poussière sous la roue de l’histoire.

Les sophismes que Lin Piao manipula en colportant la théorie du « génie inné » doivent être démontés.

Etant donné que la dialectique matérialiste a pénétré profondément dans le cœur du peuple, Lin Piao et consorts, qui ne disposaient pas de la vérité, ont dû faire passer leurs sophismes pour de la dialectique, afin de dissimuler leur essence réactionnaire.

Par exemple :

1. Ils ont exagéré, obscurci et posé comme absolues les petites différences originales de structure et de fonction qu’on trouve dans les cerveaux humains et qui représentent les différences qui se forment principalement a posteriori dans le cours de la pratique afin de les présenter comme le résultat inévitable des différences d’origine ; et ils ont présenté l’affirmation des différences de capacité intellectuelle comme le résultat d’un « cerveau bon de naissance » affirmant de cette façon que toutes les différences a posteriori résultent de différences a priori.

Qui plus est, ils propagèrent les notions de « prescience et intuition », « maîtrise automatique d’un sujet sans professeur », « talent obtenu sans apprendre » et autres sophismes, afin de nier totalement la dépendance de la connaissance à l’égard de la pratique, ce qui fait que la connaissance et les capacités de l’homme ne sont plus qu’un fleuve sans source, un arbre sans racines.

2. Lin Piao et consorts claironnèrent la prétendue identité des deux points de vue : « un se divise en deux » et « deux fusionnent en un », afin de faire passer l’éclectisme pour de la dialectique.

Leur intention n’était autre que de se préparer un soutien théorique pour le colportage de la sinistre camelote que sont leur interprétation héroïque de l’histoire et leur idée que les héros et les esclaves font l’histoire ensemble.

3. Ils ne voulaient pas savoir que, dans des conditions déterminées, les choses se convertissent l’une en l’autre et les considéraient comme immuables. Lin Piao et consorts mettaient en avant le facteur a priori dans l’acquisition de la connaissance.

Ils tenaient même le génie pour héréditaire.

C’est une parfaite imitation de la théorie de l’« eugénisme » répandue par les impérialistes et de la théorie de la « reproduction du génie » publiée par les révisionnistes soviétiques.

Engels a indiqué dans Dialectique de la nature que « le travail a créé l’homme lui-même ».

Si l’homme lui-même (y compris l’évolution de son cerveau) est produit par le travail, il s’ensuit que le développement et le perfectionnement des facultés mentales et sensorielles de l’homme ne peuvent jamais être dissociés de la pratique sociale a posteriori.

Ce n’est que par la pratique sociale que ces facultés peuvent se forger et se développer.

Elles ne naissent pas telles quelles, pas plus qu’elles ne sont héréditaires.

Personne ne peut rien accomplir sans la pratique sociale et sans les masses. La théorie du « génie inné » propagée par Lin Piao nie totalement le fait que « le travail a créé l’homme lui­même », que ce sont les masses qui font l’histoire et que la connaissance et les capacités sont produites par la pratique sociale. Ainsi se dévoilent complètement leur conception du monde idéaliste au dernier degré et leurs visages de renégats traîtres au marxisme.

D’après ce qui précède, nous pénétrons mieux la nature droitière au dernier degré du tintamarre de Lin Piao et consorts à propos de la théorie philosophique confucéenne du « génie inné ».

Relativement à son principe cognitif, nous observons que le programme théorique de Lin Piao soutient l’apriorisme idéaliste, s’oppose à la théorie matérialiste du reflet, répand que ce sont les héros qui font l’histoire et nie que ce sont les esclaves qui la font.

Il s’ensuit qu’il s’agit d’un principe cognitif idéaliste, puisqu’il va des idées et des sensations à la matière.

Relativement à son origine de classe, nous observons qu’il représente les intérêts des classes exploiteuses réactionnaires et qu’il est destiné à restaurer le gouvernement des classes réactionnaires et à préparer le rétablissement du capitalisme. Relativement à ses sources historiques, nous savons qu’il y a eu de tout temps des philosophies défendant la théorie réactionnaire du « génie inné ».

Toutes les classes exploiteuses de l’histoire ont répandu les sophismes selon lesquels les génies sont « nés savants » et « seuls les nobles qui sont intelligents, et les humbles qui sont sots, ne peuvent changer », dans l’intention de se forger un prétexte théorique pour réduire en esclavage les larges masses au profit d’un petit nombre d’exploiteurs.

Les événements prouvent que toutes les classes réactionnaires ont utilisé la théorie du « génie inné » comme une arme idéologique réactionnaire.

Lin Piao a défendu la théorie philosophique confucéenne du « génie inné », tandis que les impérialistes ont propagé le « darwinisme social » ou « eugénisme » et la clique renégate révisionniste soviétique, la théorie de la « reproduction du génie ».

Marx et Engels ont signalé avec perspicacité que ceux qui soutenaient la théorie idéaliste du « génie inné » exigeaient que « les hommes se prosternent devant ceux qui sont nobles et intelligents par nature : culte du génie », « pour aboutir finalement à la solution : les nobles, les sages et les savants doivent commander ». Tel est le vœu de tous les réactionnaires sans exception, que ce soit dans les temps modernes ou anciens, en Chine ou ailleurs.

La dialectique de l’histoire est inexorable. Le président Mao a dit : « La régression finit par produire l’inverse de ce que ses instigateurs ont en vue.

Il n’y a aucune exception à cette règle, que ce soit dans les temps modernes ou anciens, en Chine ou ailleurs. » Tous les réactionnaires qui nagent contre le courant de la Révolution, finiront inévitablement par se laisser tomber sur les pieds la pierre qu’ils auront soulevée.

La loi objective est irrésistible. Ceux qui nient la loi objective finiront par être niés par elle.

Comme Engels l’a indiqué : « On ne peut mépriser la dialectique impunément ».

Lin Piao et Confucius qui tentèrent de nager contre le courant de l’histoire sont devenus l’un et l’autre aussi répugnants et méprisables que la crotte de chien.

Tel est le châtiment implacable que l’histoire a infligé à ces réactionnaires.Le flot historique de la révolution avance résolument. Lin Piao et consorts ont été balayés dans les poubelles de l’histoire, et leur programme théorique en vue d’une restauration contre-révolutionnaire a été démoli. Mais l’influence pernicieuse qu’ils ont exercée est loin d’être éliminée.

« Il faut poursuivre l’ennemi chancelant avec de la vigueur tant et plus ».

Notre critique de Lin Piao et Confucius doit s’approfondir, afin de liquider complètement l’influence idéologique venimeuse des sophismes réactionnaires répandus par Lin Piao et consorts. L’approfondissement de la critique de la théorie réactionnaire du « génie inné » est d’une importance extrême pour la consolidation de nos recherches dans le domaine des sciences naturelles.

Engels a dit : «… depuis le début, l’origine et le développement des sciences ont été déterminés par la production. » Les sciences naturelles sont la cristallisation de la lutte pour la production.

La pratique productive des travailleurs est la source généreuse d’où naissent et se développent les sciences naturelles. Le président Mao indique justement qu’aucune connaissance scientifique « ne peut être acquise sans la participation à la production. »

Le cerveau des savants n’est rien d’autre qu’un centre d’opérations et la généralisation des lois naturelles rien d’autre que le développement et l’élaboration des expériences de la pratique productive des travailleurs.

Que Lin Piao et consorts aient publié que « les génies créent la science » et dédaigné l’immense contribution des travailleurs au développement des sciences, constitue une dénonciation accablante du caractère idéaliste réactionnaire de leur conception de l’histoire.

En tant que travailleurs des sciences naturelles, nous devons continuer opiniâtrement à nous guider sur le marxisme-léninisme et la pensée-maotsé­toung, nous intégrer aux travailleurs et aux paysans, pénétrer au cœur des trois sortes de pratique sociale, apprendre avec modestie et recueillir consciencieusement les généreuses expériences pratiques des travailleurs, paysans et soldats afin d’être réellement capables de « découvrir, inventer, créer et aller de l’avant » et de contribuer davantage à la révolution en Chine et dans le monde.


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