Chers camarades,

Nous sommes réunis à l’occasion de la commémoration de la grande Révolution d’Octobre. La Révolution d’Octobre vit. Personne ne range cet événements dans les livres d’histoire. Ni les communistes, qui se basent sur cette grande expérience, ni les bourgeois, qui déverse chaque jour des tombereaux d’ordures médiatiques contre sa mémoire.

Notre organisation se revendique des meilleures traditions de la classe ouvrière de Belgique et du Parti Communiste de Belgique d’avant la montée du révisionnisme. Le Bloc Marxiste-Léniniste se veut donc en Belgique l’héritier des partisans de la Révolution d’Octobre, de ceux qui surent rompre avec le réformisme et lutter pour les intérêts historiques du prolétariat.

Trois étapes sont nécessaires dans le processus de libération du prolétariat :

1. La révolution ;

2. la dictature du prolétariat ;

3. le socialisme.

Se déterminer réellement, pratiquement, en fonction de ces trois objectifs est ce qui distingue les forces authentiquement marxistes-léninistes des divers courants liquidateurs.

Par marxisme-léninisme, nous entendons d’abord le socialisme scientifique élaboré par Marx et Engels. Nous entendons ensuite la pensée de Lénine, qui est le marxisme de la période de l’impérialisme. Nous entendons également les contributions de plusieurs autres grands révolutionnaires et théoriciens marxistes-léninistes. Nous pensons particulièrement à Staline et à ses précieuses thèses sur les problèmes de l’édification de l’État et l’économie socialistes. Nous pensons à Mao Tsé-toung et à ses contributions décisives sur la politique militaire révolutionnaire. Nous pensons également à Enver Hodja pour ce qui concerne la lutte contre le révisionnisme.

Notre organisation rassemble des forces issues de différents courants marxistes-léninistes du mouvement communiste belge (grippiste, enveriste, communiste combattant, marxiste-léniniste-maoïste, pensée Gonzalo, etc.) ou issues de l’immigration et de l’exil politique en Belgique. Nous pensons pouvoir transformer cette hétérogénéité initiale en avantage. Elle nous oblige à assumer et confronter sans oeillères des expériences révolutionnaires différentes et parfois radicalement opposées sur le plan stratégique ou tactique. Cela nous aide en nous débarrassant des automatismes théoriques et politiques. Et dans la mesure où nous ne coupons pas le débat de la pratique militante, la confrontation à la réalité présente permet aux anciennes divergences de servir de patrimoine commun d’expériences plutôt que de vieilles pommes de discordes dogmatiques.

Car le dogmatisme revêt des formes très différentes. Une des pires est celle qui érige un vieux choix dicté par des conditions spécifiques en principe intangible. Or, les innombrables défaites subies par le mouvement communiste en Europe, et la totale déconfiture dans laquelle il se trouve, incite à bilan critique impitoyable. Les contradictions de classe sont aujourd’hui plus profondes que jamais. Les raisons de notre impuissance doivent être cherchées dans nos propres erreurs – et nulle part ailleurs.

Nous connaissons les principales corruptions du marxisme-léninisme :

1. Le réformisme qui maintient les luttes dans le cadre du capitaliste ;

2. l’économisme qui nie le rôle central de la question du pouvoir ;

3. l’ouvriérisme, qui détermine sa politique en fonction du niveau de conscience atteint par la classe (et donc suit la classe plutôt que de marcher à sa tête) ;

4. le populisme, qui détermine sa politique en fonction du niveau de conscience atteint par les masses (et donc suit les masses plutôt que de marcher à leur tête) ;

5. le légalisme qui respecte le cadre légal de l’État bourgeois ;

6. le parlementarisme qui voit dans les élections à l’heure actuelle le moyen de faire vivre une politique révolutionnaire ; et

7. le pacifisme qui nie le rôle révolutionnaire de la violence dans l’histoire et laisse à la bourgeoisie le monopole de la force.

Mais nous devons apprendre à reconnaître ces diverses formes d’opportunismes sous leurs formes modernes. Trop souvent, le combat contre les vieilles formes d’opportunismes (comme le trotskisme ou le khroutchévisme) laisse prospérer les formes nouvelles, plus dangereuses car plus en adéquates à la situation.

Nous devons éplucher nos expériences mutuelles et distinguer en elles ce qui a pu porter des fruits et ce qui nous a condamné à l’échec. Nous devons rompre avec le train-train et les rituels. Nous devons nous donner des objectifs tournés vers l’avenir. Il est absurde de vouloir ressusciter les partis ou organisations que nous avons connus il y a vingt ou quarante ans. L’effondrement de l’URSS, la restauration du capitalisme en Chine, les mutations sociologiques (et donc idéologiques) en Europe, la mondialisation, etc. autant de facteur qui nous interdisent tout retour en arrière.

Nous devons réfléchir à ce que doit être un parti communiste aujourd’hui en fonction des seuls objectifs valables à nos yeux : la révolution prolétarienne, la dictature du prolétariat, la construction du socialisme.

La fondation d’un authentique Parti Communiste en Belgique est hélas encore aujourd’hui hors de portée. Nous voulons rompre avec la logique des partis autoproclamés où une poignée de militants nantis de ce qu’ils croient être la « ligne juste » se considère comme l’authentique parti du prolétariat.

Comme préalables à la fondation du Parti, nous pensons qu’il nous faut en Belgique :

1.Qualifier notre unité politico-stratégique sur base de notre unité idéologico-théorique ;

2. Augmenter nos forces, améliorer et qualifier notre pratique, notre capacité de peser dans le rapport des forces lors des luttes ;

3. Retrouver par notre engagement dans la lutte une légitimité aux yeux de la classe ouvrière et de la jeunesse militante ;

4. Développer nos liaisons organiques avec la classe ouvrière et la jeunesse militante.

Ce n’est pas une tâche facile, mais nous nous y employons.

Nous remercions les camarades français pour leur invitation, nous félicitons le C.N.U. pour sa démarche d’unification des marxistes-léninistes en France, et nous vous souhaitons un bon travail dans la voie de Marx, Engels, Lénine et Staline.

Vive la révolution communiste !

La délégation du bloc Marxiste-Léniniste
Paris, le 3 novembre 2007


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