Notre attaque contre la ZSA [qui s’occupe des réfugiés] à Berlin est dirigée contre la politique de droit d’asile pratiquée par des administrations spéciales et racistes.
Ce n’est pas un appel à une politique de droit d’asile plus humaine. Il est fatal de croire pouvoir obtenir quelque chose en adressant des revendications aux dominants.
L’exemple des récentes expulsions vers le Liban démontre clairement la froide logique de politiciens expulseurs impitoyables. L’application administrative et technique des instructions du Sénat berlinois ou du ministre de l’Intérieur, non seulement fait partie intégrante de cette politique, mais en est aussi la condition nécessaire.
À Berlin, c’est la ZSA, une administration spéciale, spécialement créée pour les réfugiéEs arrivant ici, qui joue ce rôle.
L’action de cette administration repose sur des postulats directement liés aux intérêts des alliés européens : il s’agit de se protéger de façon systématique contre les mouvements de migrantEs venus du monde entier par la fermeture des frontières, et de l’accès à Berlin Ouest en premier lieu, et par la canalisation et la concentration des réfugiéEs dans des camps ou centres de regroupement.
Tout comme le registre central des étrangers à Cologne et les services des étrangers chez les flics, la ZSA est organisée de manière parfaitement centralisée – se distinguant en cela des autres administrations sociales, structurées par communes, voire par districts.
Avec un appareil administratif optimisé et une utilisation stricte de tout son arsenal d’outils sociaux-techniques, cette administration spéciale et raciste pose des critères de contrôle des conflits sociaux à venir. Outre la répartition des réfugiéEs dans les camps en RFA, et souvent dans les camps de regroupement de la croix rouge allemande, la ZSA gère « l’assistance sociale et médicale ».
Elle est en parfaite symbiose avec la croix rouge pour ce qui est de l’exploitation et de l’oppression au quotidien des habitantEs des camps.
Cela commence avec le fait de contraindre les réfugiéEs à faire des demandes de colis sociaux auprès de la ZSA, en leur interdisant de travailler pendant deux ans et en leur refusant ainsi le moyen de gagner leur vie.
La ZSA accorde une aide sociale dont le taux a considérablement diminué : les réfugiéEs reçoivent 50 marks par mois et, s’ils ne vivent pas en centre, 190 Marks en bons d’achats, mais la ZSA utilise tous les moyens possibles, le plus souvent la suppression des bons d’achats, des colis sociaux, des paiements de loyers, etc… pour essayer d’obliger les réfugiéEs à vivre dans les camps de regroupement.
La concentration en camps répond à trois raisons principales : premièrement, elle assure l’utilisation et l’adaptation des réfugiéEs au marché du travail puisqu’on peut les contraindre plus facilement à accepter n’importe quel travail ; deuxièmement, la croix rouge allemande se fait un maximum de fric par la gestion des camps.
C’est ce dont nous avons parlé dans notre déclaration relative aux incendies de voitures de fonctionnaires de la croix rouge.
Troisièmement, l’encasernement de réfugiéEs de différentes nationalités vise à réduire leur capacité de résistance : on les monte les unEs contre les autres et on les détourne ainsi de l’organisation d’une indispensable entraide, tout comme on tente d’empêcher la mise en place de structures clandestines.
Enfin, mais c’est tout aussi important, les barbelés entourant les camps rendent difficile le fait de se mêler au milieu local. Le niveau de vie maintenu au plus bas et le non-respect de l’aide la plus élémentaire – rétention des bons maladies, refus d’attestations, délaissement de traitements maladies – ne constituent pas le sommet de l’arbitraire mais sont la méthode employée par un appareil administratif raciste, fonctionnant de manière logique.
Notre but n’est pas de lutter pour l’amélioration de la technocratie sociale, nous attaquons cette administration spéciale par principe. La ZSA, et avec elle toutes les administrations racistes, doit disparaître !
Cellules Révolutionnaires